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Biographies des papes - Catholic Encyclopedia 1913

Vitalien Ier

Date de naissance inconnue; décédé le 27 janvier 672. On ne sait rien de la vie de Vitalien avant son accession au Saint Siège. Selon le Liber Pontificalis (ed.Duchesne,I,343) il était natif de Segni en Campanie, et le nom de son père était Anastase. Après la mort du pape Eugène Ier, le 2 ou le 3 juin 657, Vitalien fut élu comme son successeur, consacré et intronisé le 30 juillet. Comme son prédécesseur, Vitalien chercha à restaurer les liens avec Constantinople en faisant d'amicales avances à l'empereur Constant II (641-668) et en préparant la voie à la résolution de la controverse sur le monothélisme. Il expédia des lettres (synodica) annonçant son élévation par des messagers envoyés à la fois à l'empereur et au patriarche Pierre de Constantinople, qui penchait vers le monothélisme. L'empereur confirma les privilèges de l'Eglise romaine et envoya à Saint-Pierre en cadeau un codex des évangiles dans un coffret d'or richement orné de pierres précieuses. Le patriarche Pierre envoya aussi une réponse, bien qu'imprécise, concernant le monothélisme, qu'il cherchait à défendre. Il fit apparaître qu'il était de la même opinion que le pape qui, en écrivant à Pierre, avait exposé la Foi Catholique. Ainsi le dialogue ecclésiastique entre Rome et Constantinople était-il rétabli sur la base de cette mutuelle réserve sur une question dogmatique, et le nom de Vitalien fut gravé dans les diptyques de l'Eglise Byzantine (le seul nom d'un pape à y être entré entre le règne d'Honorius (mort en 638) et le Sixième Concile Oecuménique de 680-681). Vitalien montra aussi la même amitié envers l'empereur Constant II, quand ce dernier, en 663, vint à Rome et y passa douze jours durant sa campagne contre les Lombards. Le 5 juillet, le pape, accompagné par le clergé Romain, alla jusqu'à la sixième borne au loin de Rome pour chercher l'empereur et l'accompagner jusqu'à Saint-Pierre, où l'empereur offrit des présents. Le dimanche suivant, Constant vint à Saint-Pierre, offrit un pallium forgé d'or, et assista à la messe célébrée par le pape. L'empereur dîna avec le pape le samedi suivant, assista de nouveau à la messe le dimanche à Saint-Pierre et, après la messe, prit congé du pape. Lors de son départ, l'empereur emporta de nombreux ouvrages de bronze de Rome, prenant même des tuiles de bronze du toit du Panthéon, qui avait été dédié à la foi chrétienne. Constant s'arrêta en Sicile, où il opprima cruellement la population, et fut assassiné à Syracuse en 668. Le pape soutint son fils Constantin IV Pogonatus contre un usurpateur et ainsi l'aida à atteindre le trône byzantin. Le nouvel empereur n'avait pas l'intention d'employer la force pour imposer le décret monothélite de son père, et le pape Vitalien profita probablement de cette inclination pour prendre une position plus ferme contre le monothélisme et ramener l'empereur à l'orthodoxie. Dans cette dernière tentative, cependant, il ne parvint pas à ses fins. Le patriarche monothélite Théodore de Constantinople (depuis 678) fit même enlever le nom de Vitalien du diptyque. Ce n'est qu'au sixième Concile Oecuménique (681) que le monothélisme fut supprimé, et le nom de Vitalien fut replacé sur le diptyque de l'Eglise Byzantine.

Le pape Vitalien eut beaucoup de succès en Angleterre, où des disputes divisaient encore les Anglo-Saxons et le clergé Britannique, concernant diverses coutumes ecclésiastiques. Au synode de Streaneshalch (Whitby) le roi Oswy de Northumberland décida de l'acceptation générale des pratiques Romaines concernant la conservation de l'Orient, et la forme de la tonsure. En accord avec le roi Egbert de Kent, il envoya le prêtre Wighard à Rome, pour y être consacré après la mort de l'archevêque Deusdedit de Canterbury en 664, mais Wighard mourut à Rome de la peste. Le pape écrivit une lettre au roi Oswy en lui promettant d'envoyer en Angleterre un évêque convenable dès que possible. Hadrien, abbé d'un monastère situé près de Naples, fut choisi pour partir, mais il se considérait indigne d'être consacré évêque. Sur sa recommandation, un moine très érudit, Théodore de Tarse, qui connaissait le latin et le grec et qui se trouvait à Rome, fut choisi comme archevêque de Canterbury et consacré le 26 mars 668. Accompagné de l'abbé Hadrien, Théodore se rendit en Angleterre, où il fut reconnu comme primat de l'Eglise d'Angleterre par tout le clergé, Saxon et Britannique. Le pape le confirma dans tous les privilèges que Grégoire le Grand avait attribués préalablement à l'archevêque Augustin.

Le siège archiépiscopal de Ravenne était sujet immédiat de Rome. L'archevêque Maurus de Ravenne (648-671) cherchait à se débarasser de cette dépendance, et à rendre son siège autocéphale. Quand le pape Vitalien l'appela à rendre compte de ses vues théologiques, il refusa d'obéir et se déclara indépendant de Rome. Le pape l'excommunia, mais Maurus refusa de se soumettre, et alla même jusqu'à excommunier le pape. L'empereur Constant II se rangea du côté de l'archevêque, promulga un édit affranchissant l'archevêque de Ravenne de la juridiction épiscopale de Rome, et ordonna que ce dernier reçût le pallium de l'empereur. Le successeur de Maurus, Reparatus, fut en fait consacré en 671, par trois de ses évêques suffragants et reçut de l'empereur le pallium. Ce n'est que sous le règne de Léon II (682-683) que l'indépendance du siège de Ravenne fut supprimée: L'empereur Constantin IV abrogea l'édit de Constant et confirma les anciens droits du siège de Rome sur celui de Ravenne. Vitalien eut aussi l'occasion de renforcer son autorité comme juge suprême de l'Eglise d'Orient. L'évêque Jean de Lappa en Crète, déposé par un synode sous la présidence du métropolitain Paul, fit appel au pape, et fut emprisonné pour cela. Il s'échappa, cependant, et se rendit à Rome où Vitalien tint un synode en 667 pour étudier son cas, en basant son action sur les enregistrements du synode métropolitain de Crète, et déclara Jean innocent. Vitalien écrivit au Métropolitain Paul en exigeant la restauration de Jean dans son diocèse, et le retour des monastères qui lui avaient été injustement retirés. Dans le même temps le pape ordonna au métropolitain de déposer deux diacres qui s'étaient mariés après leur consécration. Vitalien écrivit aussi au sujet de Jean à un officiel impérial et à l'évêque George de Syracuse, qui avait soutenu l'évêque déposé. Quelques-unes des lettres attribuées à ce pape sont apocryphes. Il fut enterré à Saint-Pierre.


Liber Pontificalis, ed. Duchesne, I, 343 sq.; JAFFE, Regesta Rom. Pont., I (2nd ed.), 235-237; MANSI, Conc. Coll., XI, 16 sqq. HEFELE, Konziliengeschichte, III (2nd ed.), 248 sq.; LANGEN, Geschichte de romaischen Kirche, IV (Bonn, 1855), 439-545.

J.P. KIRSCH
Tiré de "Catholic Encyclopedia", copyright © 1913 by the Encyclopedia Press, Inc. Traduction française : Bertrand Blochet, 1999.