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Biographies des papes - Catholic Encyclopedia 1913

Honorius II

(LAMBERTO SCANNABECCHI)

Né de parents modestes à Fagnano près d'Imola à une date inconnue; décédé à Rome le 14 février 1130. Pendant un temps, il fut archidiacre de Bologne. En raison de sa grande érudition, il fut appelé à Rome par Pascal II, devint chanoine du Latran, puis cardinal-prêtre de Sainte-Praxède et en 1117, cardinal-évêque d'Ostie et de Velletri. Il fut l'un des cardinaux qui accompagnèrent Gélase II en exil. En 1119, Calixte II l'envoya comme légat à Henry V, empereur germanique, avec pouvoir de conclure un accord sur le droit d'investiture. En octobre de la même année il fut présent au synode de Reims où l'empereur fut solennellement excommunié par Calixte II. Il passa en Allemagne la plus grande partie des trois années qui suivirent, où il tenta de ménager une réconciliation entre le pape et l'empereur. C'est principalement grâce à ses efforts que le concordat de Worms, connu sous le nom de Pactum Calixtinum fut signé, le 23 septembre 1122. Dans ce concordat, l'empereur renonçait à toutes ses revendications d'investiture avec crosse et anneau, et promettait la liberté des élections ecclésiastiques. Quand le concordat fut signé par l'empereur, le cardinal chanta une grand-messe solennelle en plein air près de Worms. Après l'Agnus Dei il embrassa l'empereur, qui reçut alors la sainte communion des mains du cardinal et fut de cette manière réadmis dans la communion de l'Eglise. Calixte II mourut le 13 décembre 1124, et deux jours plus tard le cardinal d'Ostie fut élu pape, prenant le nom d'Honorius II.

L'esprit partisan qui opposait les Frangipani et les Leoni fut à son comble durant l'élection et le schisme menaçait. Les cardinaux avaient déjà élu le Cardinal Teobaldo Boccadipecora qui avait pris le nom de Célestin II. Il était revêtu de la pourpre papale, tandis que des Te Deum retentissaient en louange divine, quand le fier et puissant Roberto Frangipani surgit brusquement sur le devant de la scène, exprima son mécontentement face à l'élection de Teobaldo et proclama pape le cardinal d'Ostie. Les cardinaux, intimidés, accédèrent à contrecœur à sa demande. Pour prévenir un schisme, Teobaldo renonça à son droit à la tiare. Le cardinal d'Ostie douta néanmoins de la légalité de son élection dans de telles circonstances, et cinq jours plus tard il informa les cardinaux qu'il souhaitait démissionner. Ce n'est qu'après que les cardinaux l'eurent reconnu comme pape légitime qu'il put accepter de conserver la tiare. Peu après qu'Honorius II devint pape, Henry V, l'empereur germanique, mourut (le 23 mai 1125). Le pape envoya aussitôt en Allemagne deux légats qui, en relation avec l'archevêque Adalbert de Mayence, tentèrent d'organiser l'élection d'un roi qui ne s'attaquerait pas aux droits de l'Eglise. L'élection de Lothaire, Comte de Supplinburg, fut un complet triomphe pour l'Eglise. Le nouveau roi reconnut la suprématie du pape même dans les affaires temporelles, et peu après son élection demanda l'approbation pontificale, qui lui fut volontiers accordée. En matière d'investiture, il fit à l'Eglise des concessions qui allaient au-delà du concordat de Worms. Quand Conrad de Hohenstaufen s'éleva contre Lothaire et fut couronné roi d'Italie à Monza par l'archevêque Anselme de Milan, Honorius II excommunia l'archevêque ainsi que Conrad et ses partisans, frustrant ainsi totalement les aspirations illégitimes de Conrad.

Henry Ier, roi d'Angleterre, avait durant de nombreuses années violé les droits de l'Eglise et refusait au légat pontifical l'entrée sur son territoire, au prétexte que l'Angleterre disposait d'un légat papal permanent (legatus natus) en la personne de l'Archevêque de Canterbury. Calixte II avait déjà éprouvé des difficultés sur ce point. En 1125, Honorius II envoya le cardinal Jean de Crema comme légat en Angleterre, mais le légat se vit imposer une longue attente en Normandie, sur ordre d'Henry Ier. Il fut finalement autorisé à entrer en Angleterre. De là, il se rendit en Ecosse et rencontra le roi David à Roxburgh, où il tint un synode des évêques écossais pour enquêter sur la controverse existant entre ces derniers et l'archevêque d'York, qui revendiquait la juridiction métropolitaine sur leur pays. Le 8 septembre, il convoqua un synode à Westminster par lequel le célibat du clergé fut renforcé et des décrets furent promulgués contre les élections et contrats simoniaques. A son retour à Rome, il était accompagné de Guillaume, archevêque de Canterbury, qui obtint d'Honorius II le pouvoir de légation pour l'Angleterre et l'Ecosse, mais échoua à faire renoncer au pape à l'envoi de légats spéciaux en Angleterre. Sur la requête du roi du Danemark, Honorius II envoya aussi un légat à ce pays pour y mettre un terme aux abus du clergé.

Le pape eut moins de succès dans ses tractations avec le comte Roger de Sicile, qui s'efforçait d'étendre ses possessions aux terres que son cousin Guillaume d'Apulie avait données au Siège Apostolique. Honorius II le bannit et prit les armes contre lui pour défendre les propriétés légitimes de l'Eglise, mais sans succès. Pour achever une guerre inutile mais coûteuse, il fit de Roger le seigneur feudataire de l'Apulie en août 1128, tandis que Roger, en retour, renonçait à ses prétentions sur Bénévent et Capoue. Peu après son élection à la papauté, Honorius II excommunia le comte Guillaume de Normandie pour avoir épousé une fille de Foulques d'Anjou dans un degré interdit. Il restaura également la discipline relâchée des monastères de Cluny et du Mont-Cassin, où les abbés excommuniés Pontius et Orderisius gardaient respectivement la possession de leur office abbatial par la force des armes. Le 26 février 1126, il approuva l'ordre des prémontrés, fondé par Saint Norbert à Prémontré six ans auparavant. Ses lettres et diplômes (112 en tout) sont imprimés en P.L., CLVI, 1217-1316.


SCHINDELHUTTE, Vita Honorii II (Marburg, 1735); WATTERICH, Pontificum Romanorum qui fuerunt inde ab exeunte saeculo IX usque ad finem saeculi XIII vitae ab aequalibus conscriptae, II (Leipzig, 1862), 157-73; JAFFE, Regesta Pontificum Roma anorum, I (Leipzig, 1885-8), 823-39.

MICHAEL OTT
Tiré de "Catholic Encyclopedia", copyright © 1913 by the Encyclopedia Press, Inc. Traduction française : Bertrand Blochet, Février 2004.