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Biographies des papes - Catholic Encyclopedia 1913

Paul II

(PIETRO BARBO)

Né à Venise en 1417; élu le 30 août 1464; décédé le 26 juillet 1471; fils de Niccolo Barbo et de Polixena Condulmer, soeur d'Eugène IV. Bien qu'il eût fait des études à vocation commerciale, il reçut une excellente éducation religieuse et, lors de l'intronisation de son oncle à la papauté, il entra dans les ordres. Il devint archidiacre de Bologne, évêque de Cervie et de Vicence, et en 1440, cardinal-diacre. Remarqué pour sa générosité et son imposante prestance, le cardinal de Venise, comme on l'appelait, fut très influent sous Eugène IV, Nicolas V et Calixte III, moins sous Pie II. Il devint le successeur de ce dernier et dut son élection en partie à l'insatisfaction de certains cardinaux face à la politique de son prédécesseur. De là vient l'explication du serment que Barbo fit au conclave, mais qu'il laissa de côté à bon droit après son élection, puisqu'il s'opposait à la constitution monarchique de l'Eglise. Paul II aimait l'apparat. Il introduisit de splendides festivités carnavalesques, construisit le palais de Saint Marc (aujourd'hui de Venise), révisa les statuts municipaux de la ville de Rome, organisa des travaux d'aide aux pauvres, accorda des pensions à quelques cardinaux, et à tous le privilège de porter la barrette rouge. Sa suppression, en 1466, du collège des abréviateurs suscita une grande opposition, intensifiée par une mesure semblable contre l'académie de Rome. Platina, membre des deux organisations, qui avait été emprisonné à plusieurs reprises, réagit en écrivant une biographie calomnieuse de Paul II.

Que Paul ne fût pas opposé aux études humanistiques en tant que telles, nous le voyons par le fait qu'il protégea les universités, encouragea l'art de l'imprimerie, et fut lui-même collectionneur d'ouvrages d'art anciens. La suppression de l'Académie Romaine fut justifiée par la dégénérescence morale et l'attitude paganisante qu'elle manifestait. D'un autre côté la charge d'immoralité portée contre Paul II par Grégoire de Habsbourg est sans fondement. Le pape punit les Fraticelli dans les Etats Pontificaux, poursuivit les hérétiques en France et en Allemagne, décréta en 1470 l'observance d'un jubilé tous les vingt-cinq ans, et essaya, mais sans succès, d'unir la Russie à l'Eglise. Il traita la question turque avec la plus vive attention, particulièrement après la chute de Nègrepont (1470). Une assistance financière fut accordée à la Hongrie et au chef albanais Scanderberg. Toutefois, aucun résultat général ne fut obtenu, en raison du manque de coopération entre les puissances chrétiennes, des troubles agitant les Etats Pontificaux et peut-être principalement à cause du conflit entre la papauté et le roi George Podiebrad de Bohême.


CANENSIUS, Vita Pauli II (Rome, 1740); GASPAR VERONENSIS, De Gestis Pauli II, dabs MURATORI, Rer. Ital. Script., III, II, 1025-53 (Milan, 1734); CREIGHTON, History of the Papacy, nouv. éd., IV (New-York, 1903), 3-63, 315-27; PASTOR, Geschichte der Päpste, II (4th ed., Fribourg, 1904), 291-447, 757-79; tr. ANTROBUS, IV (Londres, 1894), 3-194, 475-504.

N. A. WEBER.
Tiré de "Catholic Encyclopedia", copyright © 1913 by the Encyclopedia Press, Inc. Traduction française : Bertrand Blochet, Septembre 2004.