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Biographies des papes - Catholic Encyclopedia 1913

Marcel II

(MARCELLO CERVINI DEGLI SPANNOCHI)

Né le 6 mai 1501 à Montepulciano en Toscane; décédé le 6 mai 1555 à Rome. Son père Ricardo Cervini, était trésorier apostolique dans les Marches d'Ancône. Après avoir étudié un temps à Sienne, il vint à Rome, peu après l'accession de Clément VII, en 1523, pour poursuivre ses études, et par la pureté de sa vie et sa soif de connaissance, il gagna le respect et l'amitié de nombreuses personnes de haute influence. Paul III, qui avait succédé à Clément VII en 1534, le nomma protonotaire apostolique et secrétaire papal. Quand en 1538, Paul III confia à son jeune neveu, le Cardinal Alexandre Farnese, pratiquement toute la gestion des affaires temporelles de l'Eglise, le prudent et vertueux Cervini fut nommé conseiller et secrétaire privé du jeune cardinal inexpérimenté, et en tant que tel, exerça une grande influence sur la curie papale. Il accompagna Farnèse dans diverses légations et, afin qu'il puisse prendre une part effective aux négociations entre Farnese et les monarques européens, il fut nommé cardinal-prêtre du titre de la Sainte-Croix de Jérusalem, le 19 décembre 1539. Il avait déjà été nommé au Siège de Nicastro, en sus de quoi il devint administrateur du diocèse de Reggio l'année suivante, et de Gubbio en 1544. En 1539, il accompagna Farnese dans une importante légation auprès de Charles Quint et François Ier. Le but de cette légation était de convaincre les deux monarques d'envoyer les prélats de leurs pays au futur concile général de l'Eglise et d'obtenir leur aide contre Henry VIII d'Angleterre et contre les Turcs.

Ils obtinrent une audience avec François Ier à Amiens le 9 février 1540, et avec l'empereur à Gand le 24 du même mois, mais leur mission s'avéra inutile. Ils étaient déjà sur le chemin du retour pour Rome, quand Cervini reçut du pape l'ordre de rester comme légat à la cour impériale, et de le représenter à la Diète que l'Empereur souhaitait convoquer à Spire. Toutefois, lorsqu'il devint évident que les Protestants seraient majoritaires à la Diète, et qu'ils n'avaient aucun désir de trouver un arrangement avec les Catholiques, le pape annula cet ordre et n'envoya pas de représentant à la Diète qui, entre-temps, avait été transférée à Hagenau. En octobre 1540, Cervini rentra à Rome, non sans avoir, toutefois, demandé d'urgence au pape d'envoyer un représentant à la Diète qui allait se tenir à Worms. Dans un consistoire tenu à Rome le 6 février 1545, il fut nommé comme l'un des trois préseidents du Concile de Trente. Ses deux collègues étaient les cardinaux Jean-Marie del Monte (le futur Jules III) et Reginald Pole. Le 13 mars 1545, il arriva à Trente. Durant la première période du Concile, c'est à dire à partir de sa première session, ouverte le 13 décembre 1545, jusqu'à son ajournement pour une durée interminée à Bologne le 14 septembre 1547, il représenta sans crainte les intérrêts du pape et de l'Eglise contre toute opposition de l'Empereur, dont il s'attira la haine par voie de conséquence. En 1548, il succéda à Agostino Seuco comme bibliothécaire du Vatican avec le titre de Bibliothecæ Apostolicæ Vaticanæ Protector. Sous son protectorat, la bibliothèque du Vatican se trouva bientôt en florissante condition. Plus de 500 volumes grecs, latins ou hébreux furent ajoutés, et de nouveaux catalogues des manuscrits grecs et latins furent préparés. Dès 1539, il avait obtenu du pape l'autorisation d'imprimer au moins les plus remarquables manuscrits grecs. L'activité publique de Cervini fut moins saillante sous le pontificat de Jules III (1550-1555). Il fut remplacé comme président du Concile de Trente par Marcello Crescenzi dans l'espoir que l'Empereur apporterait son soutien aux présidents du Concile.

Après la mort de Jules III (23 mars 1555), les cardinaux présents à Rome, au nombre de 3, entrèrent en conclave le 4 avril et, quatre jours plus tard, le Cardinal Marcel Cervini fut élu pape, bien que l'Empereur eût enjoint aux cardinaux d'empêcher son élection. Contrairement à la coutume, Cervini, comme Adrien VI, conserva son ancien prénom de Marcel et fut appelé Marcel II. Le lendemain, 10 avril, il fut consacré évêque car, bien qu'il eût administré les diocèses de Nicastro, Reggio et Gubbio, il n'avait pas encore reçu la consécration épiscopale. Il fut couronné pape le même jour, mais sans les solennités coutumières, parce que l'on se trouvait en carême. Le nouveau pape avait été un de ces cardinaux désireux de voir une réforme interne de l'Eglise. Lorsqu'il était administrateur de Reggio, il avait, en 1543, entrepris une visite complète de son diocèse et aboli les abus chaque fois qu'il en trouvait. Aussitôt après son accession, il prit en main le travail de réforme; il mourut après un règne de seulement 22 jours, d'une maladie résultant du surmenage dû aux interminables cérémonies de la semaine sainte. Palestrina titra l'une de ses plus fameuses messes polyphoniques Missa Papæ Marcelli en son honneur. Toutefois, cette messe ne fut jamais chantée en présence de Marcel II, car elle ne fut composée qu'après sa mort.


POLYDORUS, De vita gestis et moribus Marcelli II, Papœ (Rome, 1744); PASTOR, Geschichte der Paepste seit dem Ausgang des Mittelalters, V (Fribourg im Br., 1909), passim; EHSES, Concilium Tridentinum, I (Fribourg im Br., 1909), IV (1904), passim; Nuntiaturberichte aus Deutschland nebst ergaenzenden Aktenstuecken, V, October, 1539-November, 1540 (Gotha, 1908), passim, particulièrement 249 sq.;

MICHAEL OTT.
Tiré de "Catholic Encyclopedia", copyright © 1913 by the Encyclopedia Press, Inc. Traduction française : Bertrand Blochet, Décembre 2015.