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Dix ans de François (2013-2023)

Auteur(s) : Valli, Aldo María
Thème(s) : Révolution / Modernité / Démocratie / Antéchrist / Eschatologie
Nature : Article
Origine : Article d'Aldo María Valli sur les dix ans du pontificat de François (2013-2023), rédigé le 13 mars 2023.

Article original

En italien :

https://www.aldomariavalli.it/2023/03/13/sui-dieci-anni-di-francesco-2013-2023/

En espagnol :

https://www.aldomariavalli.it/2023/03/16/aldo-maria-valli-sobre-los-diez-anos-de-francisco/

Traduction en français

(I Cor. 7,23) Vous avez été achetés chèrement ; ne vous faites point esclaves des hommes.

Pour commenter les dix années de pontificat de François, les mots écrits par Demos (alias feu le cardinal Pell) dans le mémorandum qu'il voulait distribuer à tous les cardinaux il y a un an suffiraient : "Un désastre à bien des égards, une catastrophe".

Bergoglio a réussi l'exploit, uniquement possible pour certains individus particulièrement doués, de détruire sans reconstruire. Il a été choisi pour apporter de l'air frais. Après dix ans, l'air est irrespirable. Et la papolâtrie qui se déchaîne ces jours-ci, à l'occasion de l'anniversaire, le rend encore plus méphitique.

Au Vatican, on se croirait à Pyongyang, sous un régime despotique, capricieux et cruel. Dans une atmosphère de sous-empire, les espions et les informateurs dominent la scène. Mais plus que des complots, ce sont des tremblements. Chacun est terrifié à l'idée de tomber sous le regard du tyran. Qu'il s'agisse d'une conviction ou d'un coup de foudre, à peine lever la tête, c'est être écrasé dans une étreinte mortelle. C'est pourquoi beaucoup préfèrent faire le mort pour ne pas mourir.

Les journalistes soumis lui posent toujours les mêmes questions anodines et il donne toujours les mêmes réponses. Les interviews se multiplient, mais ce ne sont que des copier-coller au nom d'une piété mortifère.

Pendant ce temps, l'Église catholique est en plein désarroi (voir l'Allemagne) et Pierre, au lieu d'agir comme un roc, nourrit la confusion et l'ambiguïté.

Dans ce contexte, beaucoup se lamentent spontanément sur Benoît XVI, mais il faut le dire clairement : Ratzinger a eu beau se rendre compte du désastre, il n'a rien pu faire contre la dérive, parce qu'il faisait lui-même partie du projet de destruction. Un projet qui a un nom, le Concile Vatican II, et une racine précise : le modernisme.

Paradoxalement, nous devrions être reconnaissants à François. Avec son intempérance, il a rendu clair pour tout le monde (sauf, bien sûr, pour ceux qui ne veulent pas voir) ce que le modernisme voulait et a finalement réalisé : soumettre l'Église au monde. Si Benoît XVI, avec ses retraites, a réussi au moins en partie à dissimuler la catastrophe, avec François, tout est devenu clair : le catholicisme liquide prôné par les modernistes a pleinement conquis le trône de Pierre. En effet, les sermons qui en sortent ressemblent en tout point aux discours des mondialistes maçonniques. Il n'y a plus de distinction. La soudure a eu lieu.

S'en prendre à Bergoglio, c'est donc s'inquiéter du dernier rhume d'un organisme miné par des tumeurs foudroyantes et des métastases galopantes.

La preuve ? Demandez à un bon catholique de notre époque, qui va peut-être encore régulièrement à la messe, s'il croit à la royauté sociale de Jésus-Christ. S'il croit que Jésus-Christ est vraiment le Roi de toutes les nations et le Seigneur de l'univers. S'il croit que Celui qui est le Créateur et le Rédempteur de la nature humaine possède, en conséquence, un pouvoir souverain sur les hommes, en tant qu'individus et en tant que communautés sociales.

Le catholique en question vous regardera comme on regarde un Martien et, à supposer qu'il comprenne votre langue, commencera à argumenter qu'en réalité, il faut réconcilier la foi avec le monde, que rien ne peut être imposé, qu'il faut dialoguer, discerner et cheminer ensemble, que la liberté religieuse existe, que les droits de l'homme doivent être pris en compte, qu'il y a aussi de bonnes choses dans d'autres religions.... Cent ans, pas mille, ont passé depuis que les papes proclamaient encore la royauté sociale du Christ (l'encyclique Quas primas de Pie XI, qui a introduit la solennité du Christ-Roi, date de 1925), mais nous n'avons même pas un faible souvenir de cette Église et de cet enseignement. La Révolution a pénétré l'Église et l'a conquise de l'intérieur. Les saboteurs modernistes ont atteint le but pour lequel ils ont tant travaillé. L'homme a été mis à la place de Dieu.

Compte tenu du travail accompli par le modernisme (multiples tunnels creusés dans l'organisme vivant de l'Église pour y implanter le virus de l'apostasie), le pontificat de François est une conséquence logique et nous devons le considérer comme tel.

Et alors ? Face à la Révolution, la seule solution est la Contre-Révolution. Mais il faut savoir qu'elle implique le martyre. A prendre ou à laisser. Si vous le prenez, ne vous faites pas d'illusions en pensant que vous éviterez les persécutions et les souffrances.

Aldo Maria Valli, le 13 mars 2023

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