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Et le Seigneur me dit : C'est faussement que ces prophètes prophétisent en mon nom ; je ne les ai point envoyés, et je ne leur ai rien ordonné, et je ne leur ai pas parlé ; c'est une vision mensongère, et de la divination, et de la fraude, et la séduction de leur cœur qu'ils vous prophétisent.
Biographies des papes - Catholic Encyclopedia 1913

St Jules Ier

Successeur immédiat du pape Sylvestre, Marc dirigea l'Eglise romaine pendant une très courte période (du 18 janvier au 7 octobre 336) et, après sa mort, le trône pontifical demeura vacant pendant une période de quatre mois. La cause de cette vacance relativement longue est inconnue. Le 6 février 337, Jules, fils de Rusticus et natif de Rome, fut élu pape. Son pontificat est principalement célèbre pour son intervention ferme et judicieuse dans la controverse sur l'arianisme, à propos de laquelle nous avons d'abondantes sources d'information. Après la mort de Constantin le Grand (22 mai 337) son fils, Constantin II, gouverneur de Gaule, permit à Athanase, exilé, de recouvrer son siège d'Alexandrie. Les ariens d'Egypte, cependant, installèrent un évêque rival en la personne de Pistus, et envoyèrent à Jules une ambassade qui lui demandait d'admettre Pistus dans la communion avec Rome en lui remettant les conclusions du concile de Tyr (335) visant à prouver qu'Athanase avait été validement déposé. De son côté, Athanase envoya lui aussi des émissaires à Rome pour remettre à Jules une lettre synodale des évêques égyptiens contenant une complète justification de leur patriarche. A l'arrivée à Rome des envoyés d'Athanase, Macarius, chef des représentants ariens, quitta la ville; les deux ambassadeurs ariens restant, ainsi que les députés d'Athanase, furent convoqués par le pape Jules. Les envoyés ariens priaient maintenant le pape de rassembler un grand synode devant lequel chacun des deux partis présenterait son cas en appel d'une décision.

Jules convoqua le synode à Rome, ayant missionné deux envoyés pour porter une lettre d'invitation aux évêques d'Orient. Sous la direction d'Eusèbe, qui avait été élevé de Nicomédie au siège de Constantinople, les évêques ariens avaient pendant ce temps tenu un concile à Antioche, et élu George de Cappadoce évêque d'Alexandrie à la place de Pistus. George fut installé sur son siège par la force et Athanase, de nouveau en exil, prit le chemin de Rome. Beaucoup d'autres évêques d'Orient, déposés par le parti arien, parmi lesquels Marcel d'Ancyre, vinrent aussi à Rome. Dans une lettre rédigée en termes arrogants, cependant, les évêques ariens du parti d'Eusèbe refusèrent d'assister au synode convoqué par Jules. Le synode eut lieu à l'automne 340 ou 341, sous la présidence du pape, dans l'église titulaire du presbytre Vitus. Après examen détaillé des documents, Athanase et Marcel d'Ancyre, qui avaient fait une profession de foi satisfaisante, furent innocentés et rétablis dans leurs droits épiscopaux. Le pape Jules communica cette décision aux évêques du parti eusébien dans une lettre très remarquable et intelligente. Dans cette lettre il justifie la procédure adoptée pour cette affaire, défend en détails son action de réhabilitation d'Athanase, et désapprouve fermement l'absence des évêques orientaux au concile, dont ils avaient eux-mêmes demandé la tenue. Même si Athanase et ses compagnons étaient à blâmer en quoi que ce soit, continue la lettre, l'Eglise d'Alexandrie aurait d'abord dû écrire au pape. "Pouvez-vous ignorer", écrit le pape, "que telle est la coutume, qu'il faut tout d'abord nous écrire, pour que de là soit défini ce qui est juste" (Julii ep. ad Antiochenos, c. xxii). Après sa victoire sur son frère Constantin II, l'empereur Constant était maître de la plus grande partie de l'empire. Il était parfaitement orthodoxe dans ses vues, et, à la requête du pape et d'autres évêques d'Occident, intercéda avec son frère Constant, empereur d'Orient, en faveur des évêques qui avaient été déposés et persécutés par le parti arien. Les deux chefs s'accordèrent sur la nécessité de tenir un concile rassemblant les évêques d'Orient et d'Occident à Sardica, principale cité de la province de Dacia Mediterranea (la moderne Sofia). Il eut lieu à l'automne 342 ou 343, Jules envoyant pour le représenter les prêtres Archidamus et Philoxenus et le diacre Léon. Bien que les évêques d'Orient du parti arien n'eussent pas pris part au concile, mais tinrent leur assemblée séparément puis s'en allèrent, le synode accomplit néanmoins sa tâche. Par les importants canons III, IV et V (VII dans le texte latin) de ce concile, la procédure contre les évêques accusés fut réglée en détails, et la manière de l'intervention papale dans la condamnation des évêques fut définitivement établie.

A la fin de ses travaux, le synode communiqua ses décisions au pape dans une lettre déférente. En dépit de la réaffirmation de son innocence par le synode de Sardica, St Athanase ne fut restauré sur son siège par l'empereur Constant qu'après la mort de George, l'évêque rival d'Alexandrie, en 346. Le pape Jules saisit cette occasion pour écrire une lettre, qui existe toujours, aux prêtres, aux diacres ainsi qu'aux fidèles d'Alexandrie, pour les féliciter du retour de leur grand pasteur. Les deux évêques Ursacius de Singidunum et Valens de Mursia qui, pour cause d'arianisme, avaient été déposés par le concile de Sardica, firent alors une abjuration formelle de leurs erreurs auprès de Jules qui, les ayant convoqués en audience et ayant reçu, signée de leur main, une profession de foi, les restaura sur leurs sièges épiscopaux. En ce qui concerne la vie interne de l'Eglise romaine durant le pontificat de Jules nous n'avons pas d'information exacte; tous s'accordent à dire, cependant, qu'il y eut une rapide augmentation du nombre des croyants à Rome, où Jules fit ériger deux nouvelles basiliques: l'église titulaire de Jules (maintenant Santa Maria in Trastevere) et la Basilica Julia (maintenant Eglise des Douze Apôtres). En plus de cela, il construisit trois églises au-dessus de cimetières hors des murs de Rome: une sur la route de Porto, une seconde sur la Via Aurelia, et la troisième sur la Via flamina, sur la tombe du martyr St. Valentin. Les ruines de cette dernière ont été découvertes. La vénération des croyants pour les tombes des martyrs continua à s'étendre rapidement. Sous le pontificat de Jules, sinon plus tôt, se répandit l'usage des catalogues des jours de fêtes de saints - Le premier calendrier romain de Philocalus date de l'année 336.

Grâce à St Athanase, qui demeura à Rome pendant plusieurs années à partir de 339, la vie monastique égyptienne devint bien connue dans la capitale, et l'exemple des ermites des déserts égyptiens trouva de nombreux imitateurs dans l'Eglise romaine. Jules mourut le 12 avril 352, et fut enterré dans les catacombes de Calepodius sur la Voie Aurélienne et, très peu de temps après sa mort, fut honoré comme saint. Son corps fut transporté par la suite à Santa Maria in Trastevere, l'église qu'il avait construite. Sa fête est célébrée le 12 avril.


Liber Pontif., ed. DUCHESNE, I, 205: P.L., VIII, 858 sqq.; JAFFE, Regesta Rom. Pont., I (2nd ed.), 30 sqq.: RIVINGTON, The primitive church and the see of St. Peter, 173 sqq., 407 sqq.; DUCHESNE, Hist. ancienne de l'Eglise, II (Paris, 190 07), 197 sqq.; GRISAR, Gesch. Roms und der Paepste, I, 150 sqq., 253 sqq.: LANGEN, Gesch. der roemischen Kirche, I, 424-59; HEFELE, Konziliengesch., I (2nd ed.), 499 sqq., 553 sqq.; FUNCK, Die Echtheit der Kanones von Sardika in Kirchengesch. Abhandl. u. Untersuch., III (Paderborn, 1907), 159-217.

J.P. KIRSCH
Tiré de "Catholic Encyclopedia", copyright © 1913 by the Encyclopedia Press, Inc. Traduction française : Bertrand Blochet, Février 2000.