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Livre du prophète Habacuc
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Livre du prophète Habacuc

Chapitre 1

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Chap. : 
Plaintes du prophète sur les iniquités de Juda.
Vengeances du Seigneur exercées sur les Chaldéens.
Châtiment de Nabuchodonosor.
Dieu ne laisse pas l’oppression impunie.
1 Oracle (Malheur accablant, note) révélé à Habacuc, le prophète.
Note Hab. 1,1 : Malheur accablant (onus). Voir, Isaïe, 13, 1.
 
2 Jusques à quand, Seigneur, crierai-je sans que vous m’écoutiez ? jusques à quand élèverai-je ma voix vers vous, souffrant violence, sans que vous me sauviez ? 3 Pourquoi me montrez-vous (m’avez-vous montré) l’iniquité et la douleur (peine), me faites-vous voir devant moi la rapine et l’injustice ? Si l’on juge d’une affaire, c’est la passion (l’opposition) qui l’emporte. 4 Aussi la loi est (a été) déchirée, et la justice (jugement) ne parvient pas à son terme ; parce que le méchant prévaut contre le juste, (c’est pourquoi) l’on rend des jugements iniques.
 
5 Jetez les yeux sur les nations, et voyez ; soyez surpris et frappés d’étonnement ; car il se produira (s’est fait) de vos jours une chose que nul ne croira lorsqu’elle sera racontée.
Note Hab. 1,5 : Parce qu’il s’est fait, etc. Saint Paul fait usage de ces paroles (voir Actes des Apôtres, 13, 40-41), contre les Juifs incrédules, en leur annonçant les maux qui vont fondre sur eux, et dont ceux qui arrivèrent à leurs ancêtres par les armes des Chaldéens étaient la figure.
6 Car voici, je vais susciter les Chaldéens, nation cruelle et impétueuse (prompte), qui parcourt la surface de la terre, pour s’emparer de demeures (tabernacles) qui ne sont point à elle.
Note Hab. 1,6 : Tabernacles ; mot consacré pour désigner les demeures des anciens Hébreux.
7 Elle est effroyable et terrible, d’elle-même viennent son droit et sa puissance (sortiront le jugement et la charge).
Note Hab. 1,7 : C’est d’elle-même, etc. ; c’est de sa propre et unique volonté que la nation des Chaldéens rend la justice et impose des charges.
8 Ses chevaux sont plus légers que les léopards et plus rapides que les loups du soir ; ses cavaliers se répandent (répandront) partout ; ils viennent (viendront) de loin, ils vole(ro)nt comme l’aigle qui fond sur sa proie (pour manger).
Note Hab. 1,8 : Les loups du soir, c’est-à-dire, qui courent la nuit, et sont d’autant plus agiles et plus prompts, qu’ils ont souffert la faim pendant tout le jour.
9 Ils viendront tous au butin ; leur visage est (comme) un vent brûlant, et ils (r)assembleront les captifs comme le sable.
Note Hab. 1,9 : Ils assembleront ; littéralement, il assemblera (congregavit). Dans les récits, le singulier se met souvent pour le pluriel, parce que l’on sous-entend chacun d’eux ; à moins qu’on ne sous-entende ici le roi des Chaldéens, Nabuchodonosor, qui est représenté dans le verset suivant par le pronom lui-même (ipse).
10 Il triomphera des rois, et il se rira des tyrans (princes) ; il se moquera de toutes les forteresses ; il leur opposera des levées de terre, et il les prendra.
Note Hab. 1,10 : Les princes (tyranni). Voir Daniel, 1, 3. ― Lui-même. Voir le verset précédent.
11 Alors son esprit changera, il passera et il tombera ; telle est la force qu’il tiendra (tient) de son dieu.
Note Hab. 1,11 : Sa puissance, etc. ; littéralement, sa puissance de son dieu, dont le sens pourrait être, la puissance de lui, c’est-à-dire, de son dieu, genre de construction qui n’est pas sans exemple en hébreu.
12 N’êtes-vous pas dès le commencement, Seigneur, mon Dieu et mon Saint (pour que nous ne nous mourions pas) ? nous ne mourrons donc pas. Seigneur, vous avez établi ce peuple pour exercer vos jugements, et vous l’avez rendu fort pour infliger vos châtiments. 13 Vos yeux sont purs pour ne pas voir le mal, et vous ne pouvez (pourrez) regarder l’iniquité. Pourquoi donc regardez-vous ceux qui commettent l’iniquité, et demeurez-vous en silence pendant que l’impie dévore celui qui est plus juste que lui ? 14 Et pourquoi traitez-vous les hommes comme les poissons de la mer, et comme les reptiles qui n’ont pas de chef ?
Note Hab. 1,14 : Qui n’a pas de prince, pour le défendre, le protéger.
15 Il les enlève tous (a tout enlevé) avec l’hameçon ; il les (a) entraîne(és) dans son filet, et il les (a) amasse(és) dans son rets. Aussi est-il (sur cela sera-t-il) dans la joie et dans l’allégresse. 16 C’est pourquoi il immolera des victimes à son filet, et il sacrifiera à son rets, car c’est par eux que sa portion est grasse (sa portion s’est accrue) et que sa nourriture est (a été) exquise. 17 C’est donc pour cela qu’il étend son filet, et qu’il ne cesse (jamais) d’égorger les nations.
Note Hab. 1,17 : Jamais il ne s’abstiendra ; littéralement et par hébraïsme, toujours il ne s’abstiendra pas.

Chapitre 2

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Chap. : 
Ordre au prophète d’écrire sa vision.
Malheur à celui dont l’ambition est insatiable, à celui qui établit sa maison par la violence, à celui qui bâtit sa ville dans le sang, à celui qui mêle le fiel dans le vin pour enivrer son allié, à celui qui adore le bois et la pierre.
1 Je me tiendrai à mon poste de garde, et je demeurerai ferme sur le rempart, et je regarderai attentivement pour voir ce qui me sera dit, et ce que je répondrai à celui qui me reprendra (m’interpellera).
 
2 Alors le Seigneur me parla, et me dit : Ecris ce que tu vois, et marque-le sur des tablettes, afin qu’on puisse le lire couramment (que ne s’arrête pas celui qui la lira, note).
Note Hab. 2,2 : Ne s’arrête pas ; lise de suite couramment.
 
3 Car ce qui t’a été révélé est encore lointain ; mais cela paraîtra enfin (à la fin) et ne mentira pas : si cela est différé, attends-le, car cela arrivera certainement et ne tardera pas. 4 Voici, celui qui est incrédule n’a(ura) pas (une) l’âme droite en lui ; mais le juste vivra par sa foi.
Note Hab. 2,4 : Voir Jean, 3, 36 ; Galates, 3, 11. ― Mais le juste, etc. ; paroles que saint Paul (voir Romains, 1, 17 ; Hébreux, 10, 38) applique à la foi en Jésus-Christ, en l’œuvre de la rédemption.
 
5 Comme le vin trompe celui qui en boit, ainsi l’homme orgueilleux ne demeurera pas dans son éclat (ne sera pas honoré) ; il a dilaté son âme comme l’enfer, il est comme la mort et n’est pas rassasié (se rassasie pas) ; il attire(ra) à soi (vers lui) toutes les nations, et réunit(ra) auprès de lui tous les peuples.
Note Hab. 2,5 : Et il ne sera pas honoré. La particule et peut être ici purement pléonastique, marquant l’apodose (voir Osée, 11, 1), ou bien explicative, synonyme de c’est-à-dire, sens qu’elle a quelquefois dans la Bible. Cette prophétie peut s’entendre non seulement de Nabuchodonosor, mais encore de la monarchie même des Chaldéens.
6 Est-ce que tous ceux-ci ne le prendront pas (Ne le prendront-ils pas, note) comme un sujet de fable, de railleries et d’énigmes ? On dira : Malheur à celui qui accumule (des biens) ce qui n’est pas à lui. Jusques à quand amassera-t-il contre lui une boue épaisse ?
Note Hab. 2,6 : Ne le prendront pas, etc. Voir Jérémie, 24, 7. (?) Une boue épaisse, comparaison pour désigner les richesses.
7 Est-ce qu’il ne s’élèvera pas soudain des hommes qui te mordront ? ne s’éveilleront-ils pas pour te déchirer, de sorte que tu sois leur proie ?
Note Hab. 2,7 : Le Prophète désigne ici les Mèdes et les Perses, qui, sous la conduite de Cyrus, attaquèrent l’empire des Chaldéens, et le détruisirent sous Baltassar, petit-fils de Nabuchodonosor.
8 Parce que tu as dépouillé des nations nombreuses, tous ceux qui seront restés d’entre les peuples te dépouilleront, à cause du sang des hommes (que tu as versé), et des injustices exercées contre les terres de (de l’iniquité que tu as commise sur le pays,) la ville, et contre tous ceux qui y habitent.
 
9 Malheur à celui qui amasse avec (les fruits d’) une avarice criminelle pour sa maison, et pour mettre son nid dans un lieu élevé, pensant qu’il se garantira de la main du mal(heur) !
Note Hab. 2,9 : Malheur, etc. On explique encore ordinairement ceci du roi de Babylone.
10 Tu as médité (des desseins qui ont été) la honte pour (de) ta maison, tu as détruit des peuples nombreux, et ton âme a péché. 11 Car la pierre criera de la muraille, et le bois qui lie la charpente du bâtiment lui répondra.
 
12 Malheur à celui qui bâtit une ville avec le sang, et qui fonde une ville dans (sur) l’iniquité ! (.)
Note Hab. 2,12 : Voir Ezéchiel, 24, 9 ; Nahum, 3, 1. ― Le sang ; littéralement, les sangs. Voir Ezéchiel, 22, 2.
13 N’est-ce pas le Seigneur des armées qui fera cela ? Les peuples travailleront pour le feu, et les nations pour le néant, et elles seront épuisées (périront).
Note Hab. 2,13 : Toutes ces choses que j’annonce, n’est-ce pas le Seigneur qui me les fait annoncer, et qui les exécutera ? ― Des peuples travailleront, etc., c’est-à-dire, que leurs travaux seront consumés par le feu. Comparer à Jérémie, 51, 58.
14 Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire du Seigneur (sera remplie d’ennemis), comme (le lit de) la mer (qui est couvert) par les eaux qui la couvrent.
 
15 Malheur à celui qui met du fiel dans le breuvage qu’il donne à son ami, et qui l’enivre pour voir sa nudité ! 16 Tu seras (a été) rempli d’ignominie au lieu de gloire. Bois, toi aussi, et sois frappé d’assoupissement. Le calice de la droite du Seigneur t’entourera, et un vomissement d’ignominie couvrira (viendra sur) ta gloire.
Note Hab. 2,16 : Le calice, etc. ; allusion à l’ancien usage selon lequel, dans les repas, la même coupe passait d’un convive à l’autre.
17 Car l’outrage fait au (commis sur le) Liban retombera sur toi, et les ravages des bêtes farouches (exercé sur les animaux) les effrayeront, à cause du sang des hommes et des injustices commises contre la terre, et la ville, et tous ceux qui y habitent.
Note Hab. 2,17 : Le Liban ; nom que les prophètes donnaient à Jérusalem. ― Te couvrira ; retombera sur toi. Comparer à Isaïe, 37, 24.
 
18 A quoi sert la statue (une image taillée au ciseau) qu’un sculpteur a faite, ou l’image fausse qui se coule en fonte (une statue jetée en fonte et une image fausse) ? Cependant l’ouvrier espère en son ouvrage et dans les idoles muettes qu’il a formées (pour faire des simulacres muets).
Note Hab. 2,18 : L’analyse grammaticale de ce verset est très difficile, pour ne pas dire impossible à faire, tant dans l’hébreu que dans la Vulgate. Les mots statue jetée en fonte (conflatile) et image fausse (imaginem falsam) étant à l’accusatif, sont nécessairement des compléments directs du verbe a fait ou sculpté (sculpsit). Une traduction rigoureuse étant impossible dans notre langue, nous croyons cependant avoir rendu le fond de la pensée de l’écrivain sacré en combinant les deux textes grec et latin.
19 Malheur à celui qui dit au bois : Réveille-toi ; et à la pierre muette : Lève-toi ! Cette pierre pourra-t-elle instruire ? Voici, elle est couverte d’or et d’argent, et il n’y a pas du tout de souffle (vie) dans ses entrailles. 20 Mais le Seigneur habite dans son temple saint : que toute la terre se taise devant lui ! (.)
Note Hab. 2,20 : Voir Psaumes, 11 (?), 5. ― Son temple saint ; expression qui sert souvent à exprimer le ciel même ; elle peut avoir ici cette signification.

Chapitre 3

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Chap. : 
Prière d’Habacuc.
Il se rappelle les merveilles opérées par le Seigneur en faveur de son peuple.
Il s’afflige de la désolation qui menace son peuple.
Il se console par l’espoir du secours que le Seigneur accordera à ce peuple.
1 Prière du prophète Habacuc pour les ignorances.
Note Hab. 3,1 : Pour les ignorances ; c’est-à-dire pour les péchés commis par ignorance. C’est ainsi que l’ont compris le chaldéen, saint Jérôme, Aquila, Symmaque, l’auteur de la cinquième édition grecque, et il faut avouer que le texte hébreu lui-même est susceptible de ce sens, quoique la plupart des hébraïsants modernes l’entendent d’un instrument de musique ou d’un cantique, sur l’air duquel la prière du Prophète devait être chantée. Quant aux Septante, ils ont traduit avec un cantique. Le Prophète, selon plusieurs, a voulu, dans la prière qui suit, demander pardon à Dieu d’avoir par ignorance osé disputer avec lui sur sa providence, et, selon d’autres, il demande que les ignorances, c’est-à-dire les péchés du peuple soient effacés et pardonnés, afin que sa délivrance ne soit pas différée.
 
2 Seigneur, j’ai entendu votre parole, et j’ai été saisi de crainte. Seigneur, faites vivre (vivifiez) votre œuvre au milieu des années ; vous la ferez connaître au milieu des années : lorsque vous serez irrité, vous vous souviendrez de la miséricorde.
Note Hab. 3,2 : Au milieu des années, bientôt, sans attendre trop longtemps.
 
3 Dieu viendra du sud (midi), et le saint de la montagne de Pharan : Sa gloire a couvert les cieux, et la terre est pleine de sa louange.
Note Hab. 3,3 : Dieu viendra, etc. ; allusion à ce que dit Moïse. Voir Deutéronome, 33, 2. ― Le midi et Pharan désignent ici l’Arabie Pétrée, où Dieu fit éclater sa gloire sur le mont Sinaï, lorsqu’il y proclama sa loi (voir Exode, 19, verset 16 et suivants). Habacuc rappelle cet événement, comme un gage de la future délivrance d’Israël par la toute-puissance de Dieu.
4 Son éclat est (sera) comme la lumière, des rayons sont dans ses mains ; c’est là que sa force est cachée.
Note Hab. 3,4 : Ses cornes ; hébraïsme, pour sa force.
 
5 Devant lui marche (ira) la mort, et le diable précède ses pas (sortira devant ses pieds). 6 Il s’est arrêté, et il a mesuré la terre ; il a regardé, et il a fait fondre (dissipé) les nations ; les montagnes séculaires ont été brisées ; les collines du monde ont été abaissées sous les pas de son éternité.
Note Hab. 3,6 : Du siècle, du monde ; c’est-à-dire, aussi anciennes que les siècles, que le monde ; les mots du texte orignal signifient éternité. Les Hébreux donnent souvent cette épithète aux montagnes, parce que dans la nature rien n’est moins sujet au changement que ces lourdes masses, ces énormes amas de terre et de rochers qui subsistent depuis le commencement des siècles. ― Par les marches, etc. ; sous les pas éternels, sous les pas de ce Dieu éternel.
 
7 J’ai vu (dans la détresse) les tentes de l’Ethiopie (renversées pour son iniquité), les pavillons de Madian sont dans l’épouvante.
Note Hab. 3,7 : Les pavillons ou tentes ; littéralement, les peaux, parce que cette sorte d’habitation était anciennement faite avec des peaux. Comparer à Cantique des cantiques, 1, 4.
8 Est-ce comme (contre) les fleuves que vous êtes irrité, Seigneur ? Votre fureur est-elle contre les fleuves, ou votre indignation contre la mer ? Vous qui monte(re)z sur vos chevaux, et qui donne(re)z le salut par vos chars.
Note Hab. 3,8 : Est-ce que, etc. ; allusion au passage de la mer Rouge (voir Exode, chapitre 14), et du Jourdain (voir Josué, chapitre 3).
 
9 (Préparant,) Vous préparerez votre arc, selon les serments que vous avez faits aux tribus ; vous diviserez les fleuves de la terre.
Note Hab. 3,9 : Préparant, vous préparerez ; c’est-à-dire, vous préparerez avec le plus grand soin. Voir sur cet hébraïsme, Psaumes, 39, 2. ― Selon les serments. Le mot juramenta, en vertu d’un hébraïsme très fréquent, est un accusatif employé d’une manière adverbiale.
10 Les montagnes vous ont vu, et elles ont été prises de douleur ; les masses (des) d’eaux se sont écoulées ; l’abîme a fait retentir sa voix, il a levé ses mains en haut.
Note Hab. 3,10 : Il a levé. C’est le mot précédent l’abîme, qui est le sujet de ce verbe. ― En haut. Tel est le sens de l’hébreu, véritable accusatif adverbial, que la Vulgate a rendu par le nominatif hauteur (altitudo). ― Ses mains ; c’est-à-dire ses flots.
11 Le soleil et la lune se sont arrêtés dans leur demeure, ils marche(ro)nt à la lueur de vos flèches, à l’éclat de votre lance foudroyante.
Note Hab. 3,11 : Le soleil, etc. ; allusion au miracle dont il est question dans Josué, 10, 12-13.
 
12 Dans votre colère (frémissement), vous foulerez aux pieds la terre ; dans votre fureur, vous épouvanterez les nations. 13 Vous êtes sorti pour le salut de votre peuple, pour le sauver avec votre Christ ; vous avez frappé le faîte (chef) de la maison de l’impie, vous l’avez ruinée de fond en comble.
Note Hab. 3,13 : Christ, ou oint, c’est-à-dire, consacré, constitué ; ce qui convient à Moïse, que Dieu constitua pour sauver son peuple. Isaïe, comme on l’a vu, appelle (voir Isaïe, 45, 1) Cyrus le christ de Dieu. Mais Moïse, comme Cyrus, n’a été que la figure du Christ par excellence, de Jésus-Christ. ― Vous l’avez mis, etc. ; littéralement : Vous avez mis à nu ses fondements jusqu’au cou.
 
14 Vous avez maudit son sceptre et le chef de ses guerriers, qui venaient comme un tourbillon pour me disperser ; ils étaient dans l’allégresse (exultation), comme celui qui dévore le pauvre en secret. 15 Vous avez fait un chemin à vos chevaux à travers la mer, à travers la boue des grandes eaux.
Note Hab. 3,15 : Allusion au passage de la mer Rouge et du Jourdain par les Israélites.
 
16 J’ai entendu, et mes entrailles ont été émues ; mes lèvres ont tremblé (frémi) à cette voix. Que la pourriture entre dans mes os, et qu’elle me consume au-dedans de (abonde sous) moi, afin que je sois en repos au jour de l’affliction, et que je me joigne à notre peuple prêt à marcher avec vous (ceint, note).
Note Hab. 3,16 : Ceint (accintum) ; c’est-à-dire, préparé, prêt à partir. Ceindre ses reins, se disait chez les anciens Hébreux d’un homme qui entreprenait un voyage ou allait au combat. Comparer à 3 Rois, 18, 46 ; Job, 38, 3.
 
17 Car le figuier ne fleurira point, et les vignes ne pousseront (germeront) pas ; le fruit de l’olivier mentira (trompera l’attente), et les champs ne donneront pas de nourriture (grains) ; les brebis (le troupeau de menu bétail) seront(a) enlevé(es) aux bergeries, et il n’y aura plus de bœufs (de troupeau de gros bétail) dans les étables.
Note Hab. 3,17 : Ne fleurira pas. Quelques incrédules ont prétendu que cette menace était ridicule, puisque le figuier ne fleurit jamais en quelque contrée que ce soit ; mais il faut interpréter la Vulgate d’après l’hébreu qui signifie proprement sortir avec violence, s’élancer, faire irruption ; de là pousser, germer et fleurir. C’est ainsi que ce même verbe hébreu s’emploie pour marquer l’éruption de la lèpre (voir Lévitique, 13, 39), et s’applique aux plantes qui poussent leur germe. ― Le produit ou le fruit, littéralement, le travail, l’œuvre (opus). ― De grain ; littéralement, de nourriture.
 
18 Mais moi je me réjouirai dans le Seigneur, et je tressaillirai d’allégresse en Dieu mon sauveur (Jésus, note).
Note Hab. 3,18 : Jésus ; mot hébreu qui veut dire sauveur.
19 Le Seigneur Dieu est ma force, et il rendra mes pieds comme ceux des cerfs, et vainqueur, il me ramènera sur mes montagnes (hauteurs), pour lui chanter des psaumes.
Note Hab. 3,19 : Hauteurs ; c’est-à-dire, montagnes et collines.

Bible Fillion annotée par Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Louis-Claude Fillion publiée en 8 volumes de 1888 à 1895 avec les commentaires issus de la Bible Glaire & Vigouroux (A. et R. Roger, et F. Chernoviz, 1905). L'association de la traduction de l'abbé Fillion et des commentaires des abbés Glaire & Vigouroux est une originalité provenant du site JesusMarie. Elle associe la traduction la plus récente de la Sainte Bible d'après la Vulgate avec les excellents commentaires des abbés Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.