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Livre de l'Ecclésiastique ou Siracide
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Livre de l'Ecclésiastique ou Siracide

Chapitre 1

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Chap. : 
Origine de la sagesse.
Son excellence.
Dieu la donne à ceux qui l’aiment.
Eloge de la crainte du Seigneur.
Bonheur de ceux qui la possèdent.
Elle est le commencement de la sagesse.
Garder les préceptes du Seigneur.
Fuir l’hypocrisie.
1 Toute sagesse vient du Seigneur Dieu ; elle a toujours été avec lui, et elle y est avant tous les siècles.
Note Sir. 1,1 : Toute sagesse. Comparer à 3 Rois, 3, 9 ; 4, 29 ; Proverbes, 3, 19 ; 8, verset 22 et suivants ; Sagesse, 7, 25 ; 8, 3 ; 9, 3.
2 Qui a compté le sable de la mer, et les gouttes de la pluie, et les jours du monde ? Qui a mesuré la hauteur du ciel, et l’étendue de la terre, et la profondeur de l’abîme ? 3 Qui a pénétré la sagesse de Dieu, laquelle précède toutes choses ?
 
4 La sagesse a été créée avant tout, et la lumière de l’intelligence dès le commencement (les siècles).
Note Sir. 1,4 : L’intelligence de la prudence ; par cette expression qui se trouve également dans le grec, et qui équivaut à l’intelligence prudente, si on suppose un de ces hébraïsmes dont ce livre est rempli ; par cette expression, disons-nous, l’auteur a voulu désigner la sagesse, qu’il représente sous des formules variées. ― Dès les siècles (ab ævo). Comparer à Proverbes, 8, 22.
5 La parole (Le Verbe) de Dieu au plus haut des (dans les) cieux est la source de la sagesse, et ses voies sont les commandements éternels. 6 A qui a été révélée la racine de la sagesse, et qui a connu ses artifices (son habileté) ?
Note Sir. 1,6 : Son habileté ; littéralement ses artifices, ses ruses (astutias). Dans le grec, ainsi que dans le latin, ce mot est employé en bonne part ici, comme dans plusieurs autres passages.
7 A qui la science de la sagesse a-t-elle été révélée et manifestée, et qui a compris la multiplicité de ses démarches (voies) ? 8 Il n’y a que le Très-Haut, (le) Créateur qui peut tout, le (et) Roi puissant et infiniment redoutable, assis sur son trône, le Dieu dominateur.
Note Sir. 1,8 : Son trône ; c’est-à-dire le trône de Dieu, comme porte le grec, et non celui de la sagesse, ce que donne à entendre le pronom illius, que le traducteur latin met souvent pour suus.
9 C’est lui qui l’a créée dans l’Esprit-Saint, qui l’a vue, qui l’a comptée (nombrée, note), et qui l’a mesurée.
Note Sir. 1,9 : L’a nombrée et mesurée. Comparer à Sagesse, 11, 21.
10 Il l’a répandue sur toutes ses œuvres et sur toute chair, d’après la mesure de ses dons, et il l’a procurée (donnée, note) à ceux qui l’aiment.
Note Sir. 1,10 : Il l’a donnée, etc. Il n’y a en effet que ceux qui aiment Dieu, que ses serviteurs, qui reçoivent de lui le don de la sagesse.
 
11 La crainte du Seigneur est une gloire, et un sujet de se glorifier, et une joie, et une couronne d’allégresse. 12 La crainte du Seigneur réjouira le cœur ; elle donnera la joie, et l’allégresse (le contentement), et la longueur des jours.
Note Sir. 1,12 : Longueur des jours, hébraïsme, pour longs jours ; c’est-à-dire longue vie.
13 Celui qui craint le Seigneur s’en trouvera bien à la fin, et il sera béni au jour de sa mort.
 
14 L’amour de Dieu est une (la) sagesse digne d’être honorée. 15 Ceux à qui elle se découvre l’aiment (aussitôt) qu’ils l’ont (par la) vue, et qu’ils ont reconnu (la connaissance de) ses merveilles. 16 La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse ; elle est créée dès le sein de leur mère avec les hommes fidèles ; elle accompagne les femmes d’élite (choisies), elle se montre avec (on la reconnaît dans) les justes et les fidèles.
Note Sir. 1,16 : Voir Psaumes, 110, 10 ; Proverbes, 1, 7 ; 9, 10.
17 La crainte du Seigneur est la piété (religion) de la science.
Note Sir. 1,17 : La religion de la science ; pour la science religieuse. Sans la crainte de Dieu, la science n’a rien que de profane, de froid et de stérile.
18 Cette piété garde et justifie le cœur ; elle donne le bonheur et la joie. 19 Celui qui craint le Seigneur sera heureux, et il sera béni au jour de sa fin. 20 La crainte de Dieu est la plénitude de la sagesse, et cette (la) plénitude se manifeste par (de) ses fruits.
Note Sir. 1,20 : La plénitude de la sagesse ; c’est-à-dire la sagesse parfaite, consommée, et ses fruits parfaits. L’expression a fructibus tient lieu du génitif fructuum.
 
21 Elle comble(ra) la maison entière (des sages) de ses produits, et leurs greniers (celliers) de ses trésors. 22 La crainte du Seigneur est la couronne de la sagesse ; elle donne la plénitude de la paix et le(s) fruit(s) du salut.
Note Sir. 1,22 : Complétant, etc. ; donnant pleinement, avec une grande abondance.
23 Elle (la) voit (la sagesse), et elle la mesure (l’a énumérée) ; l’une et l’autre est (sont) un don de Dieu. 24 La sagesse répand(ra) la science et la lumière de la prudence, et elle exalte la gloire de ceux qui lui sont attachés (la conservent). 25 La crainte du Seigneur est la racine de la sagesse, et ses rameaux sont de longue durée.
 
26 L’intelligence et la piété (religion) de la science sont dans les trésors de la sagesse ; mais la sagesse est en exécration aux pécheurs. 27 La crainte du Seigneur chasse le péché ; 28 car celui qui est sans crainte ne pourra devenir juste, parce que la violence (l’emportement) de sa colère produira sa ruine. 29 L’homme patient attendra (souffrira) jusqu’au temps marqué, et ensuite la joie lui sera rendue. 30 L’homme de bon sens cachera (en lui) ses paroles pour un temps, et des lèvres nombreuses publieront sa prudence.
Note Sir. 1,30 : L’homme de bon sens ; littéralement le bon de sens ; genre de construction qui n’est pas rare en hébreu.
31 Dans les trésors de la sagesse sont les règles (est l’expression) de la science ; 32 mais le culte de Dieu est en exécration au pécheur.
Note Sir. 1,32 : Mais c’est un objet d’exécration, etc. Comparer au verset 26.
33 Mon fils, si tu désires (désirant ardemment) la sagesse, conserve la justice, et Dieu te la donnera.
Note Sir. 1,33 : Te la donnera ; c’est-à-dire la sagesse.
34 Car la crainte du Seigneur est la sagesse et la science, et ce qui lui est agréable, 35 c’est la foi et la douceur, et il comblera les trésors de celui qui les possède. 36 Ne sois pas rebelle (incrédule) à la crainte du Seigneur, et ne t’approche pas de lui avec un cœur double.
Note Sir. 1,36 : Cœur double ; c’est-à-dire duplicité de cœur.
37 Ne sois pas hypocrite devant les hommes, et que tes lèvres ne te soient pas un sujet de chute (scandale).
Note Sir. 1,37 : Un sujet de scandale ; par des discours indiscrets et inconsidérés.
38 Sois-y attentif, de peur que tu ne tombes, et que tu ne déshonores ton âme, 39 et que Dieu ne révèle ce que tu caches, et qu’il ne te brise au milieu de l’assemblée, 40 pour t’être approché du Seigneur avec malice, et pour avoir eu le cœur plein de ruse (d’artifice) et de tromperie.

Chapitre 2

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Chap. : 
Exhortation à la patience dans les tentations et les épreuves.
Avantage des afflictions et des souffrances.
Celui qui espère dans le Seigneur ne sera pas confondu.
Malheur à celui qui perd la patience.
S’humilier sous la main du Seigneur ; espérer en sa miséricorde.
1 Mon fils, lorsque tu entreras au service de Dieu, demeure ferme dans la justice et dans la crainte, et prépare ton âme à la tentation.
Note Sir. 2,1 : Voir Matthieu, 4, 1 ; 2 Timothée, 3, 12.
2 Humilie ton cœur et attends patiemment ; prête l’oreille, et reçois les paroles de la sagesse, et ne te hâte pas au temps de l’épreuve (obscurcissement).
Note Sir. 2,2 : De l’obscurcissement ; ou de l’obscurité. Les anciens Hébreux exprimaient par ces mots les disgrâces, les calamités, l’adversité, en général les maux que Dieu envoie aux hommes. C’est aussi le sens qu’a dans un certain nombre de passages bibliques le mot grec épagôgé, qui correspond au latin obductio, et qui signifie proprement l’action d’amener, d’apporter, de faire venir.
3 Souffre les retards de Dieu ; demeure uni à Dieu, et attends patiemment, afin que ta vie s’accroisse en vue de la fin (au dernier moment). 4 Accepte tout ce qui te sera imposé (t’arrivera de fâcheux), demeure en paix dans (supporte) la douleur, et dans ton humiliation conserve la patience ;
Note Sir. 2,4 : T’arrivera de fâcheux. C’est le sens de tibi applicitum fuerit, expliqué par le texte grec.
5 car l’or et l’argent s’éprouvent au feu, et les hommes aimés de Dieu s’éprouvent au creuset (fourneau) de l’humiliation.
Note Sir. 2,5 : Par le feu, etc. Comparer à Sagesse, 3, 6.
6 Aie confiance en Dieu, et il te rétablira (recevra) ; rends ta voie droite, et espère en lui ; conserve sa crainte et vieillis avec elle.
 
7 Vous qui craignez le Seigneur, attendez (patiemment) sa miséricorde, et ne vous détournez pas de lui, de peur de tomber. 8 Vous qui craignez le Seigneur, ayez foi en lui, et vous ne perdrez pas votre récompense. 9 Vous qui craignez le Seigneur, espérez en lui, et sa miséricorde sera votre (vous viendra en) joie.
 
10 Vous qui craignez le Seigneur, aimez-le, et vos cœurs seront remplis de lumière. 11 Considérez, mes enfants, les générations humaines, et sachez que personne n’a espéré au Seigneur et a été confondu.
 
12 Qui donc est demeuré ferme dans ses commandements et a été abandonné ? ou qui l’a invoqué et a été méprisé de lui ?
Note Sir. 2,12 : Voir Psaumes, 30, 2.
13 Car Dieu est bon (compatissant) et miséricordieux ; il pardonne(ra) les péchés au jour de la tribulation, et il est le protecteur de tous ceux qui le (re)cherchent dans la vérité. 14 Malheur au cœur double (à l’homme double de cœur, note), et aux lèvres criminelles (perverses), et aux mains qui font le mal (criminelles), et au pécheur qui marche sur la terre par deux voies !
Note Sir. 2,14 : Voir 3 Rois, 18, 21. ― Double de cœur ; c’est-à-dire qui a de la duplicité dans son cœur. Comparer à Ecclésiastique, 1, 36.
 
15 Malheur aux lâches de cœur, qui ne se fient pas à Dieu, et qui pour cela ne seront pas protégés par lui ! 16 Malheur à ceux qui ont perdu la patience, et qui ont quitté les voies droites, et qui se sont détournés dans des voies mauvaises ! 17 Et que feront-ils lorsque le Seigneur commencera à tout examiner ? 18 Ceux qui craignent le Seigneur ne seront pas incrédules à sa parole, et ceux qui l’aiment demeureront fermes dans sa voie.
Note Sir. 2,18 : Ceux qui craignent, etc. Comparer à Jean, 14, 23.
19 Ceux qui craignent le Seigneur rechercheront ce qui lui est agréable, et ceux qui l’aiment seront remplis de sa loi. 20 Ceux qui craignent le Seigneur prépareront leur cœur, et sanctifieront leurs âmes en sa présence. 21 Ceux qui craignent le Seigneur gardent ses commandements, et ils auront patience jusqu’à sa visite (ce qu’il regarde, note),
Note Sir. 2,21 : Jusqu’à ce qu’il les regarde d’un œil de bonté et de faveur ; littéralement jusqu’à son inspection ; c’est-à-dire, selon quelques-uns, jusqu’au jugement.
22 en disant : Si nous ne faisons pénitence, c’est dans les mains du Seigneur que nous tomberons, et non dans les mains des hommes. 23 Car autant sa majesté est élevée, autant est grande sa miséricorde.
Note Sir. 2,23 : Selon qu’est, etc. ; c’est-à-dire que sa miséricorde n’est pas inférieure à son infinie grandeur.

Chapitre 3

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Chap. : 
Devoirs des enfants envers leurs pères et mères.
Exhortation à la douceur et à l’humilité.
Réprimer sa curiosité.
Malheur du cœur dur, superbe et indocile.
Vertu de l’aumône ; sa récompense.
1 Les enfants (fils) de la sagesse forment l’assemblée des justes, et leur race n’est qu’obéissance et amour.
Note Sir. 3,1 : Leur nation (natio illorum) ; c’est-à-dire la nation que ces fils de la sagesse composent.
 
2 Ecoutez, mes enfants (fils), l’ordre (le jugement, note) de votre père, et faites en (observez-le de telle) sorte d’être sauvés.
Note Sir. 3,2-3 : Le jugement ; les préceptes, les avis, les conseils.
3 Car Dieu a rendu le père honorable pour ses enfants (dans les fils), et il a soigneusement affermi sur les fils l’autorité (le jugement) de la mère.
Note Sir. 3,3 : A honoré le père dans les fils ; en voulant que les fils rendent à leur père l’honneur, le respect, l’obéissance, etc., qui lui sont dus. ― Cherchant avec soin (exqui rens) ; ce participe, en vertu d’un hébraïsme, dont nous avons parlé plus haut (voir fin des Observations préliminaires des Psaumes) devient un adverbe qualificatif du verbe suivant il a affermi, en sorte que le sens est : Dieu a affermi le plus soigneusement le jugement de la mère. Ainsi Dieu accorde aussi à la mère l’autorité, la puissance de commander, de réprimer et de punir. D’où il suit que les parents le représentent sur la terre à l’égard des enfants, et qu’ils sont les dépositaires de son autorité supérieure sur eux.
4 Celui qui aime Dieu implorera le pardon de ses péchés, et il s’en abstiendra, et il sera exaucé dans sa prière de chaque jour. 5 Celui qui honore sa mère est comme celui qui amasse un trésor. 6 Celui qui honore son père trouvera la joie dans ses enfants (fils), et il sera exaucé au jour de sa prière. 7 Celui qui honore son père jouira d’une longue vie, et celui qui obéit à son père assistera (fera la consolation de) sa mère. 8 Celui qui craint le Seigneur honore ses parents, et il servira comme des maîtres ceux qui lui ont donné la vie. 9 Honore ton père par actions, par paroles et en toute patience,
Note Sir. 3,9 : Voir Exode, 20, 12 ; Deutéronome, 5, 16 ; Matthieu, 15, 4 ; Marc, 7, 10 ; Ephésiens, 6, 2.
 
10 afin que sa bénédiction vienne sur toi, et que cette bénédiction demeure jusqu’à la fin (au dernier jour). 11 La bénédiction du père affermit la (les) maison(s) des enfants (fils), et la malédiction de la mère la (les) détruit jusqu’aux fondements.
Note Sir. 3,11 : Voir Genèse, 27, 27 ; 49, 4. ― La bénédiction du père affermit la maison, etc. « Curieuse différence entre le père et la mère ! Comme la tendresse maternelle est toujours prête à bénir l’enfant, quel qu’il soit, Dieu n’a pas voulu attacher la prospérité à toutes les bénédictions de la mère : il l’a réservée aux prières du père, dont l’amour est plus juste et plus éclairé ; mais il n’a pas craint d’attacher la ruine à la malédiction maternelle, bien sûr que l’enfant qui force sa mère à le maudire mérite de périr misérablement. » (SAINT-MARC GIRARDIN.)
 
12 Ne te glorifie pas de ce qui déshonore ton père, car sa honte (confusion) n’est pas ta gloire. 13 Le fils (Car l’homme) tire sa gloire de l’honneur de son père, et un père sans honneur est la honte de son fils. 14 Mon fils, soutiens la vieillesse de ton père, et ne l’attriste pas durant sa vie. 15 Si son esprit s’affaiblit, supporte-le, et ne le méprise pas parce que tu es robuste ; car la charité exercée envers un père ne sera pas mise en oubli. 16 Car tu seras récompensé pour avoir supporté le péché de ta mère ;
 
17 (et) tu seras établi dans la justice (te sera bâtie une maison), et Dieu (on) se souviendra de toi au jour de l’affliction, et tes péchés se fondront comme la glace en un temps serein.
Note Sir. 3,17 : Dans la justice ; selon d’autres, à cause de ta justice. ― Il te sera bâti une maison. Dans le style de l’Ecriture, bâtir une maison à quelqu’un, signifie proprement lui donner des enfants, une famille nombreuse. Comparer à Exode, 1, 21 ; Deutéronome, 25, 9 ; Ruth, 4, 11 ; 1 Rois, 2, 35. ― On se souviendra de toi ; c’est-à-dire Dieu se souviendra.
18 Combien est infâme (Quelle mauvaise réputation a) celui qui abandonne son père, et combien est maudit de Dieu celui qui irrite sa mère ! 19 Mon fils, accomplis tes œuvres avec douceur, et tu t’attireras encore plus l’amour des hommes que leur estime.
Note Sir. 3,19 : Tu seras encore, etc. ; littéralement au-dessus de la gloire des hommes tu seras aimé ; tu t’attireras l’estime des hommes, mais surtout leur amour.
 
20 Plus tu es grand, plus tu dois t’humilier en toutes choses, et tu trouveras grâce devant Dieu ;
Note Sir. 3,20 : Voir Philippiens, 2, 3.
21 car Dieu seul possède une (la) grande puissance, et c’est par les humbles qu’il est honoré. 22 Ne recherche pas ce qui est au-dessus de toi, et ne scrute pas ce qui surpasse tes forces ; mais pense toujours à ce que Dieu t’a commandé, et n’étends pas ta curiosité à toutes ses œuvres.
Note Sir. 3,22 : Voir Proverbes, 25, 27.
23 Car il ne t’est pas nécessaire de voir de tes yeux ce qui est caché.
 
24 Ne scrute pas avec trop d’empressement les choses superflues, et n’étends pas ta curiosité à toutes les (plusieurs) œuvres de Dieu.
Note Sir. 3,24 : De ses ; c’est-à-dire de Dieu, nommé au verset 22.
25 Car bien des choses qui dépassent l’esprit de l’homme t’ont été révélées. 26 Beaucoup se sont laissé égarer par leurs fausses opinions, et leurs sentiments (sens) les ont retenus dans la vanité. 27 Le cœur dur sera dans le malheur au dernier jour, et celui qui aime le péril y périra.
 
28 Le cœur qui marche par deux voies ne réussira pas, et l’âme corrompue (le pervers de cœur) y trouvera un sujet de chute. 29 Le cœur méchant sera accablé de douleurs, et le pécheur ajoutera péché sur péché.
Note Sir. 3,29 : Recommencera à pécher ; ou bien péchera encore, de nouveau. Comparer à ce qui a été dit à la fin des Observations préliminaires des Psaumes sur les verbes mis pour des adverbes.
30 Pour l’assemblée des superbes il n’y a(ura) pas de remède, car la tige du péché prend(ra) racine en eux sans qu’ils le remarquent. 31 Le cœur du sage se manifeste par la (sa) sagesse, et l’oreille vertueuse (bonne) écoutera la sagesse avec une extrême ardeur.
Note Sir. 3,31 : L’oreille bonne ; pour l’oreille de l’homme de bien.
32 Le cœur sage et intelligent s’abstiendra du péché, et il réussira dans les œuvres de justice. 33 L’eau éteint le feu ardent, et l’aumône résiste aux péchés.
Note Sir. 3,33 : Voir Daniel, 4, 24.
34 Dieu contemple celui qui fait miséricorde (du bien), et il se souvient de lui dans la suite, et celui-là trouvera un appui au temps du malheur (de sa chute).

Chapitre 4

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Chap. : 
Exhortation à l’aumône, à la douceur et à la compassion envers les pauvres.
Avantages de la sagesse : elle éprouve les hommes par l’affliction ; comble de biens ceux qui lui demeurent fidèles.
Bonne et mauvaise honte.
1 Mon fils, ne prive pas le pauvre de son aumône, et ne détourne pas tes yeux de l’indigent.
Note Sir. 4,1 : Voir Tobie, 4, 7. ― Son aumône ; expression qui prouve que l’aumône est véritablement un bien dû aux pauvres ; et que par conséquent nous commettons une espèce de vol, lorsque nous leur refusons ce dont ils ont besoin, et qui nous est superflu. Les Pères de l’Eglise n’ont jamais donné à ce texte d’autre signification.
2 Ne méprise pas celui (une âme) qui a faim, et n’aigris pas le (un) pauvre dans sa pénurie. 3 N’attriste pas le cœur du pauvre (de celui qui manque de secours), et ne diffère pas de donner à celui qui est dans la détresse. 4 Ne rejette pas la prière de l’affligé, et ne détourne pas ton visage du pauvre. 5 Ne détourne pas tes yeux de l’indigent, de peur qu’il ne s’irrite, et ne donne pas lieu à ceux qui t’implorent de te maudire par derrière.
Note Sir. 4,5 : A cause de sa colère ; de peur qu’irrité, il ne prononce contre toi des malédictions qui ne seront pas sans effet. Les paroles suivantes et celles du verset 6 confirment ce sens ; cependant d’autres traduisent les paroles propter iram, par dans ta colère, par irritation, en les rapportant à mon fils (filii) du 1er verset ; d’autres, enfin, les entendent de la colère de Dieu.
6 Car celui qui te maudit dans l’amertume de son âme sera exaucé dans son imprécation, et il sera exaucé par celui qui l’a créé.
 
7 Rends-toi affable à l’assemblée des pauvres, et humilie ton âme devant les anciens, et baisse la tête devant les grands.
Note Sir. 4,7 : Humilie ton âme ; hébraïsme, pour humilie ta personne, toi.
8 Prête l’oreille au pauvre sans chagrin (tristesse), et acquitte ta dette, et réponds-lui amicalement et (des paroles de paix) avec douceur.
 
9 Délivre de la main du superbe celui qui souffre violence, et ne supporte pas cela méchamment dans (ne le fais pas avec répugnance en) ton âme. 10 Lorsque tu rends une sentence, aie pour les orphelins la pitié d’un père, et sois comme un mari pour leur mère ;
 
11 et tu seras comme le fils obéissant du Très-Haut, et il aura compassion de toi plus qu’une mère. 12 La sagesse inspire la vie à ses enfants ; elle accueille (prend sous sa protection) ceux qui la cherchent, et elle les précède(ra) dans la voie de la justice. 13 Celui qui l’aime aime la vie, et ceux qui veillent pour la trouver goûteront sa douceur (paix). 14 Ceux qui la possé(è)de(ro)nt auront la vie pour héritage, et partout où elle entrera Dieu répandra sa bénédiction. 15 Ceux qui la servent seront obéissants au Saint, et ceux qui l’aiment sont aimés de Dieu.
Note Sir. 4,15 : Au saint ; c’est-à-dire à Dieu même, qui est le saint des saints.
 
16 Celui qui l’écoute jugera les nations, et celui qui la contemple (considère) demeurera en sécurité (assurance).
Note Sir. 4,16 : Jugera ; c’est-à-dire pourra juger.
17 S’il a confiance (croit) en elle, il l’aura pour héritage, et sa postérité s’y affermira, 18 car la sagesse marche avec lui dans l’épreuve (la tentation), et elle le choisit parmi les premiers.
Note Sir. 4,18 ; 4.21 : La sagesse conduit d’abord son disciple par la voie des tentations, des souffrances et des tribulations ; elle lui fait sentir l’austérité de sa doctrine ; mais quand elle l’a ainsi éprouvé et qu’elle a reconnu la constance de son âme, elle le conduit par la voie des consolations, et lui dévoile ses mystères.
19 Elle amènera sur lui la crainte, la frayeur et l’épreuve ; et elle l’exercera (le tourmentera) par les peines qui accompagnent ses instructions (sa doctrine), jusqu’à ce qu’elle l’ait sondé (l’éprouve) dans ses pensées, et qu’elle se confie à son âme.
 
20 Alors (Et) elle l’affermira, elle viendra à lui par un chemin droit, et le comblera de joie ; 21 et elle lui découvrira ses secrets, et elle entassera sur lui la science et l’intelligence de la justice.
 
22 Mais, s’il s’égare, elle l’abandonnera, et le livrera aux mains de son ennemi.
 
23 Mon fils, ménage le temps et évite le mal. 24 Pour (le bien de) ton âme, n’aie pas honte de dire la vérité ;
Note Sir. 4,24 : Pour ton âme ; pour sauver ton âme, lorsqu’il s’agit du salut de ton âme.
 
25 car il y a une confusion qui produit le péché, et il y a une confusion qui attire la gloire et la grâce.
 
26 N’aie d’égard à personne à ton détriment, et ne mens pas aux dépens de ton âme.
Note Sir. 4,26 : Ne fais pas acception, etc. ; n’aie pas d’égard, de préférence pour certaines personnes plutôt que d’autres. Littéralement, n’accepte pas, n’accueille pas la face. ― Ni de mensonge ; c’est-à-dire n’accepte pas, ne commets pas de mensonge. Le mot face se met souvent en hébreu et même dans la Vulgate pour personne, individu. ― Contre ta propre personne, ou face ; c’est-à-dire à ton propre détriment. ― Contre ton âme. Le mot âme s’emploie également pour personne.
 
27 Ne respecte pas ton prochain dans sa chute,
Note Sir. 4,27 : Ne respecte pas, etc. ; qu’un faux respect pour ton prochain ne t’empêche pas de le reprendre, quand il tombe dans quelque faute.
 
28 et ne retiens pas la parole lorsqu’elle peut être salutaire. Ne cache pas ta sagesse dans sa beauté ;
Note Sir. 4,28 : La parole ; c’est-à-dire tes avis, tes conseils. ― Dans un temps de salut ; lorsque cette parole pourrait être salutaire à ton prochain. Comparer au verset précédent. ― Dans sa beauté ; quand il est beau et glorieux pour elle de la faire connaître.
 
29 car la sagesse se fait connaître par la langue ; et le sens, la science et la doctrine paraissent dans la parole de l’homme sensé, et sa fermeté consiste dans les œuvres de justice.
 
30 Ne contredis en aucune manière la parole de vérité, mais aie honte du mensonge qui provient de ton ignorance.
 
31 Ne rougis pas de confesser tes péchés, et ne te soumets à personne pour pécher. 32 Ne résiste pas en face au (d’un) puissant, et ne te raidis (lutte) pas contre le courant (cours) du (d’un) fleuve. 33 Prends la défense de (Combats pour) la justice pour (sauver) ton âme, et combats jusqu’à la mort pour la justice, et Dieu combattra pour toi et renversera tes ennemis. 34 Ne sois pas prompt à parler, et lâche et négligent dans tes œuvres. 35 Ne sois pas comme un lion dans ta maison, troublant (tourmentant) ceux de ta famille et opprimant ceux qui te sont soumis. 36 Que ta main ne soit pas tendue (ouverte) pour recevoir, et fermée pour donner.
Note Sir. 4,36 : Que ta main, etc. Comparer à Actes des Apôtres, 20, 35.

Chapitre 5

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Chap. : 
Ne pas compter sur des richesses mal acquises.
Ne pas abuser de la bonté de Dieu.
S’attacher constamment à la justice.
Etre circonspect dans ses paroles.
1 Ne t’appuie pas sur les richesses injustes, et ne dis pas : J’ai suffisamment de quoi vivre ; car cela ne servira de rien au temps de la vengeance et de l’obscurité (obscurcissement).
Note Sir. 5,1 ; 5.10 : L’obscurcissement. Voir Ecclésiastique, 2, 2.
2 Ne t’abandonne pas, dans ta force, aux mauvais désirs de ton cœur ; 3 et ne dis pas : Que je suis puissant ! qui donc pourra me contraindre au sujet (fera compte) de mes actions ? car Dieu en tirera (certainement) (une grande) vengeance.
 
4 Ne dis pas : J’ai péché, et que m’est-il arrivé de fâcheux ? car le Très-Haut est lent à punir (quoique patient, rend selon le mérite). 5 Ne sois pas sans crainte au sujet de l’offense qui t’a été (d’un péché) pardonné(e), et n’ajoute pas péché sur péché. 6 Et ne dis pas : La miséricorde du Seigneur est grande, il aura pitié de la multitude de mes péchés ; 7 car son indignation et sa miséricorde se tiennent de près, et sa colère contemple (regarde attentivement) les pécheurs.
Note Sir. 5,7 : Voir Proverbes, 10, 6.
 
8 Ne tarde pas à te convertir au Seigneur, et ne diffère pas de jour en jour ;
 
9 car sa colère éclatera soudain, et il te perdra (entièrement) au jour de la vengeance. 10 Ne t’embarrasse pas de (sois pas inquiet sur les) richesses injustes, car elles ne te serviront pas au jour de l’obscurcissement et de la vengeance.
Note Sir. 5,10 : Voir Proverbes, 11, vv. 4, 28.
 
11 Ne tourne pas à tout vent, et ne va pas par toutes les routes, car c’est ainsi que le pécheur se fait connaître par une langue double. 12 Sois ferme dans la voie du Seigneur, et dans la vérité de tes sentiments, et dans la science, et que la parole de paix et de justice t’accompagne (toujours). 13 Sois doux pour écouter la parole, afin de comprendre, et fais (que tu rendes) avec sagesse une réponse vraie.
 
14 Si tu as (de) l’intelligence, réponds à ton prochain ; sinon, que ta main soit sur ta bouche, de peur d’être surpris dans une parole indiscrète et couvert de confusion (ne sois confondu). 15 L’honneur et la gloire accompagnent (sont dans) le discours de l’homme sensé ; mais la langue de l’imprudent est sa ruine. 16 Prends garde d’être appelé médisant (Ne sois pas appelé délateur, note), et que ta langue ne te soit pas un piège et un sujet de confusion ;
Note Sir. 5,16 : Ne sois pas appelé délateur ; c’est-à-dire fais en sorte, par ta discrétion, de ne pas être appelé délateur.
17 car la honte et le repentir tombent sur le (s’attachent au) voleur, et la note la plus infamante sur la langue double ; au semeur de rapports (délateur) la haine, et l’inimitié et l’infamie. 18 Fais également justice au petit et au grand.

Chapitre 6

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Chap. : 
Etre simple, humble, doux et affable.
Choisir pour conseil un ami longtemps éprouvé.
Avantages et caractères de l’amitié.
Travailler à acquérir la sagesse.
Avantages qui l’accompagnent.
1 D’ami ne deviens pas l’ennemi de ton prochain ; car le méchant aura en partage la honte (l’opprobre) et l’ignominie, ainsi que le (tout) pécheur envieux et à langue double.
 
2 Ne t’élève pas comme un taureau dans les pensées de ton âme, de peur que ta (la) folie ne brise ta force,
Note Sir. 6,2 : Voir Romains, 12, 16 ; Philippiens, 2, 3.
3 qu’elle (la folie) ne consume tes feuilles, et ne perde tes fruits, et que tu ne sois laissé comme un arbre desséché dans le désert. 4 Car (une) l’âme maligne perdra celui en qui elle se trouvera, elle le rendra la joie de ses ennemis, et elle le conduira au sort des impies.
 
5 La parole douce multiplie les amis et adoucit les ennemis, et la langue aimable abonde (gracieuse produit) dans l’homme de bien (de fruits abondants). 6 Aie beaucoup d’amis (Que beaucoup soient en paix avec toi), mais n’aie qu’un seul conseiller sur mille. 7 Si tu veux posséder un ami, possède-le après l’avoir éprouvé, et ne te fie pas facilement à lui.
 
8 Car tel est ami à ses heures (selon son temps, note), et il cessera de l’être (ne persévérera) au jour de l’affliction.
Note Sir. 6,8 : Selon son temps ; selon le temps qui lui convient, tant qu’il y trouve son avantage.
9 Et tel est ami qui se change en ennemi, et tel est ami qui dévoilera la haine, et les querelles, et les injures. 10 (Mais il est) Tel est ami qui ne l’est que pour la table, et il cessera de l’être au jour de la nécessité (détresse). 11 Si ton ami demeure constant, il sera pour toi comme un (ton) égal, et il agira avec liberté avec les gens de ta maison. 12 S’il s’humilie devant toi, et s’il s’efface en ta présence, tu auras une excellente amitié de réciprocité (jouiras avec lui d’une bonne amitié).
Note Sir. 6,12 : Qu’il se cache, etc. ; que par respect il se retire de devant toi.
13 Sépare-toi de tes ennemis, et prends garde à tes amis.
 
14 (Un) L’ami fidèle est une protection puissante ; celui qui l’a trouvé a trouvé un trésor. 15 Rien n’est comparable à l’ami fidèle, et l’or et l’argent ne méritent pas d’être mis en balance avec la sincérité de sa foi. 16 (Un) L’ami fidèle est un remède de vie et d’immortalité, et ceux qui craignent le Seigneur le trouveront. 17 Celui qui craint Dieu sera par là même heureux dans l’amitié (jouira également d’une bonne amitié), parce que son ami lui sera semblable.
 
18 Mon fils, dès ta jeunesse reçois l’instruction (la doctrine), et tu trouveras la sagesse jusqu’à tes (aux) cheveux blancs.
Note Sir. 6,18 : Jusqu’aux cheveux blancs, etc. ; c’est-à-dire tu acquerras une sagesse que tu conserveras jusque dans la vieillesse.
19 Approche-toi d’elle comme celui qui laboure et qui sème, et attends ses bons fruits. 20 Tu travailleras un peu pour la cultiver, et tu mangeras bientôt de ses fruits. 21 Que la sagesse est extrêmement amère aux ignorants ! L’insensé (Celui qui est sans cœur) ne demeurera pas avec elle.
Note Sir. 6,21 : Celui qui est sans cœur, en latin excors, qui a le même sens que vecors. Voir Proverbes, 7, 7.
22 Elle sera pour eux comme une pierre pesante qui sert à éprouver (Ils s’y essayeront comme à la pesanteur d’une pierre, note), et ils ne tarderont pas à s’en décharger.
Note Sir. 6,22 : Ils s’y essayeront comme, etc. ; c’est-à-dire qu’ils feront l’essai de la sagesse, comme on fait celui d’une grosse pierre ; on cherche à la soulever, mais dès qu’on en sent le poids, on la jette par terre. Il y avait autrefois dans les villes de la Palestine de ces grosses pierres sur lesquelles les jeunes hommes éprouvaient leur force. Voir Zacharie, 12, 3.
 
23 Car la sagesse qui rend intelligent (instruit) est conforme à (selon) son nom, et elle ne se manifeste pas au grand nombre ; mais chez ceux qui la connaissent elle demeure jusqu’à ce qu’ils voient Dieu.
Note Sir. 6,23 : La sagesse… est selon son nom ; conforme à son nom, c’est-à-dire cachée comme l’expliquent les mots qui suivent immédiatement : Elle n’est pas manifeste pour un grand nombre. Il est incontestable d’ailleurs en étymologie que l’on peut dériver soit le latin sapientia, soit le grec sophia, de l’hébreu tsephounâ, qui signifie cachée. Ajoutons que sophia peut dériver aussi de zophos, autre mot grec, dont le sens est obscurité. ― Jusqu’à la présence de Dieu ; c’est-à-dire jusqu’à ce qu’ils paraissent devant Dieu, jusqu’à l’éternité.
24 Ecoute, mon fils, et reçois un sage avis (le conseil de l’intelligence), et ne rejette pas son (mon) conseil. 25 Engage (Mets) ton pied dans ses entraves (fers), et ton cou dans son collier (ses chaînes). 26 Baisse ton épaule et porte-la, et ne te dégoûte pas de (souffre pas impatiemment) ses liens. 27 Approche-toi d’elle de tout ton cœur, et garde ses voies de toutes tes forces.
 
28 Recherche-la, et elle se manifestera à toi ; et quand tu l’auras saisie (embrassée), ne l’abandonne pas : 29 car à la fin tu trouveras en elle le (du) repos, et elle se changera pour toi en (un) sujet de joie. 30 Ses (fers) entraves seront pour toi une forte protection et un ferme appui, et son collier (ses chaînes) un vêtement de gloire ;
Note Sir. 6,30 : Un ferme appui ; littéralement des bases de force ; hébraïsme pour des bases fortes.
31 car il y a en elle la beauté (l’honneur) de la vie, et ses liens sont des bandages salutaires.
 
32 Tu te revêtiras d’elle comme d’un vêtement de gloire, et tu la mettras sur toi comme une couronne de joie. 33 Mon fils, si tu m’écoutes avec attention, tu t’instruiras, et si tu appliques ton esprit, tu deviendras sage. 34 Si tu prêtes l’oreille, tu recevras l’instruction (la doctrine), et si tu aimes à écouter, tu deviendras sage. 35 Tiens-toi dans l’assemblée des vieillards prudents, et unis-toi de cœur à leur sagesse, afin que tu puisses écouter tout ce qu’ils diront de Dieu, et que leurs excellentes paraboles (de louanges, note) ne t’échappent pas.
Note Sir. 6,35 : Voir Ecclésiastique, 8, 9. ― Paraboles de louange ; hébraïsme pour paraboles louables, dignes de louange.
36 Si tu vois un homme sensé, va le trouver dès le point du jour, et que ton pied presse souvent (use) le seuil de sa porte.
Note Sir. 6,36 : Va de grand matin ; expression commune dans l’Ecriture, et qui marque une diligence et un empressement extraordinaires.
37 Applique ta pensée aux préceptes de Dieu, et médite sans cesse ses commandements, et il te donnera lui-même du (un) cœur, et la sagesse que tu désires (un désir ardent de la sagesse) te sera donné(e).
Note Sir. 6,37 : Voir Psaumes, 1, 2.

Chapitre 7

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Chap. : 
S’abstenir du mal.
Ne pas rechercher les dignités.
Fuir tout mensonge.
S’appliquer au travail.
Etre fidèle à ses amis, attaché à sa femme, doux envers ses serviteurs.
Instruire ses enfants.
Honorer ses parents.
Rendre aux prêtres ce qui leur est dû.
Se souvenir de ses fins dernières.
1 Ne fais pas le mal (de mauvaises choses), et les maux (elles) ne te surprendront pas.
Note Sir. 7,1 : Elles ne s’empareront pas de toi ; tu n’en seras pas coupable, et, par conséquent, tu échapperas aux peines qui y sont inévitablement attachés.
2 Eloigne-toi de ce qui est (l’) injuste, et les maux s’éloigneront de toi. 3 Mon fils, ne sème pas les maux dans les sillons de l’injustice, et tu n’en récolteras pas sept fois autant.
 
4 Ne demande pas au Seigneur de conduire les autres (le gouvernement, note), ni au roi une chaire d’honneur.
Note Sir. 7,4 : Le gouvernement ; la charge de conduire les autres, de leur commander.
5 Ne te justifie pas devant Dieu, parce qu’il connaît le (fond du) cœur, et n’affecte pas de paraître sage devant le roi.
Note Sir. 7,5 : Voir Job, 9, vv. 2, 20 ; Psaumes, 142, 2 ; Ecclésiaste, 7, 17 ; Luc, 18, 11.
 
6 Ne cherche pas à devenir juge, si tu n’as pas assez de force pour briser l’iniquité, de peur que tu ne sois intimidé à la vue du puissant, et que tu ne mettes ton intégrité en péril.
 
7 N’offense pas toute la multitude d’une cité, et ne te jette pas dans la foule ;
Note Sir. 7,7 : Du peuple ; lorsqu’il est dans le trouble et l’irritation.
 
8 et ne serre pas deux fois le nœud du (n’ajoute pas péché à) péché, car même pour un seul tu ne demeureras pas impuni.
Note Sir. 7,8 : Voir Ecclésiastique, 12, 7. ― N’ajoute pas, etc. ; littéralement : Ne lie pas des doubles péchés.
9 Ne sois pas pusillanime dans ton cœur ;
 
10 ne néglige pas de prier et de faire l’aumône.
 
11 Ne dis pas : Dieu regardera la multitude de mes présents, et lorsque j’offrirai mes dons au Dieu très haut, il les recevra.
 
12 Ne te moque pas de l’homme dont l’âme est dans l’amertume ; car il y a (un) Dieu qui voit tout, et c’est lui qui humilie et qui élève.
Note Sir. 7,12 : Voir 1 Rois, 2, 7.
13 Ne trame pas de mensonges contre ton frère, et ne le fais pas non plus contre ton ami.
Note Sir. 7,13 : Ne sème pas ; ou ne machine, ne fabrique pas ; littéralement ne laboure pas.
 
14 Prends garde de commettre aucun mensonge ; car ce n’est pas une habitude qui soit bonne.
Note Sir. 7,14 : Garde-toi absolument ; littéralement mentir un mensonge. Voir, pour ce genre de locution, le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes. ― Aucun ; littéralement non tout. Voir le 3° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.
 
15 Ne sois pas un (grand) discoureur dans l’assemblée des vieillards, et ne répète pas la parole dans tes prières.
Note Sir. 7,15 : Et ne réitère ; ne multiplie pas. Il semble que Jésus-Christ fait allusion à ce passage dans Matthieu, 6, 7.
 
16 Ne hais pas les occupations laborieuses, ni le travail des champs, créé par le Très-Haut. 17 Ne te mets pas au nombre des hommes déréglés (indisciplinés).
 
18 Souviens-toi que la colère ne tardera pas.
Note Sir. 7,18 : La colère ; c’est-à-dire la vengeance, le châtiment du péché.
 
19 Humilie profondément ton esprit, car la chair de l’impie sera châtiée par le feu et les vers.
Note Sir. 7,19 : Le feu et le ver. Comparer à Marc, 9, vv. 42, 47.
 
20 Ne te rends pas coupable envers ton (prévarique contre un) ami, parce qu’il diffère à te donner de l’argent, et ne méprise pas pour un peu d’or un frère bien-aimé. 21 Ne te sépare pas de la femme sensée et vertueuse, que tu as reçue dans la crainte du Seigneur, car la grâce de sa modestie est plus précieuse que l’or.
 
22 Ne maltraite pas le serviteur qui travaille fidèlement, ni le mercenaire qui (se) donne tout entier (son âme) pour toi.
Note Sir. 7,22-23 : Ame ; mot qui signifie ici, comme en bien d’autres passages, personne individu.
Note Sir. 7,22 : Voir Lévitique, 19, 13.
 
23 Que le serviteur qui a du sens te soit cher comme ton âme ; ne lui refuse pas la liberté, et ne le laisse pas dans la pauvreté.
 
24 As-tu des troupeaux ? Prends-en soin, et s’ils te sont utiles, qu’ils demeurent (toujours) chez toi. 25 As-tu des fils ? Instruis-les, et courbe-les sous le joug (plie-les à la soumission) dès leur enfance.
 
26 As tu des filles ? Garde (la pureté de) leur corps, et ne te montre pas à elles avec un visage gai (trop riant).
 
27 Marie ta fille, et tu auras fait une grande affaire (œuvre), et donne-la à un homme de bon sens. 28 Si tu as une femme selon ton cœur, ne la rejette pas, et ne te fie pas à une femme odieuse. (En tout cœur)
 
29 Honore ton père de tout ton cœur, et n’oublie pas les gémissements de ta mère.
Note Sir. 7,29 : Voir Tobie, 4, 3.
30 Souviens-toi que tu ne serais pas né sans eux, et rends-leur ce qu’ils ont fait pour toi. 31 Crains le Seigneur de toute ton âme, et vénère ses prêtres.
 
32 Aime de toutes tes forces celui qui t’a créé, et n’abandonne pas ses ministres.
Note Sir. 7,32 : Ses ministres, etc. Le Seigneur recommande souvent dans la loi de secourir les prêtres et les Lévites qui n’avaient pas eu de part dans la distribution du pays de Chanaan.
33 Honore Dieu de toute ton âme, et révère les prêtres, et acquitte-toi des offrandes d’épaules (purifie-toi avec des bras, note).
Note Sir. 7,33 : Voir Deutéronome, 12, 18. ― Avec des bras ; c’est-à-dire avec les épaules des victimes, qui appartiennent aux prêtres. Voir Exode, 29, vv. 22, 27 ; Lévitique, 7, vv. 32, 34 ; Nombres, 18, 18.
34 Donne-leur, comme il t’a été ordonné, leur (une) part des prémices et des hosties d’expiation, et purifie-toi de tes négligences par de petites offrandes (avec un petit nombre, note).
Note Sir. 7,34 : Voir Lévitique, 2, 3 ; Nombres, 18, 15. ― Hosties d’expiation ; c’étaient les victimes immolées pour le péché et le délit, la loi étant la même pour l’une et l’autre hosties. Voir Lévitique, 7, 1-7. ― Votre négligence ; c’est-à-dire vos péchés d’ignorance et d’inadvertance. ― Avec un petit nombre de victimes ; c’est-à-dire offrez de moindres dons, quand vous ne pouvez en faire de plus considérables.
35 Offre au Seigneur les épaules des victimes (le don de tes bras, note), et le sacrifice de sanctification, et les prémices des choses saintes.
Note Sir. 7,35 : Le don de tes bras ; l’offrande des épaules des hosties. Comparer au verset 33. ― Le sacrifice de sanctification ; vraisemblablement le sacrifice qu’offraient les Nazaréens pour leur sanctification. Voir Nombres, chapitre 6. ― Les prémices des choses saintes (initia sanctorum) ; expression qui doit probablement s’entendre de la dîme des dîmes, que les Lévites devaient donner aux prêtres ; car c’étaient les Lévites qui recevaient immédiatement du peuple toutes les dîmes, dont ils donnaient à leur tour aux prêtres la dixième partie. Voir Nombres, 18, 26-28.
36 Etends aussi ta main vers le pauvre, afin de rendre parfaite ta propitiation et ta bénédiction.
Note Sir. 7,36 : Propitiation ; c’était le même sacrifice que l’expiation. Voir Lévitique, 23, 27-29. ― Bénédiction ; mot qui se prend souvent dans l’Ecriture pour don, largesse, libéralité ; ici il a en particulier le sens de don sacré, offrande sainte.
37 Le présent est agréable à tous ceux qui vivent (Que la reconnaissance d’un bienfait soit à la vue de tout vivant), et ne prive pas les morts de ta libéralité (la reconnaissance).
Note Sir. 7,37 : Que la reconnaissance, etc. ; c’est-à-dire si tu as reçu un bienfait, montre ouvertement, devant tout le monde, ta reconnaissance ; et s’il est mort maintenant celui qui a été ton bienfaiteur, même envers lui sois reconnaissant, en lui rendant les derniers devoirs. Voir Ecclésiastique, 30, 18 ; Tobie, 4, 18 ; Baruch, 6, 26. Des différentes explications qui ont été donnée de ce verset, celle-ci nous a paru la plus simple et la plus naturelle, outre qu’elle est littéralement conforme au texte grec.
38 Ne manque pas de consoler ceux qui pleurent, et marche auprès des affligés.
Note Sir. 7,38 : Voir Romains, 12, 15.
39 Ne sois pas paresseux à visiter les malades ; car c’est ainsi (par là) que tu obtiendras des affections fidèles (t’affermiras dans la charité).
Note Sir. 7,39 : Voir Matthieu, 25, 36.
40 Dans toutes tes œuvres souviens-toi de ta fin (tes fins dernières), et tu ne pécheras jamais.

Chapitre 8

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Chap. : 
Ne pas avoir de démêlés avec un homme puissant.
Ne pas faire de reproches à celui qui se corrige.
Ecouter les sages et les vieillards.
Ne pas irriter les passions des méchants.
Ne pas découvrir son secret à un étranger.
1 N’aie pas de démêlé avec un homme puissant, de peur que tu ne tombes entre ses mains. 2 Ne dispute pas avec un homme riche, de peur qu’il ne te fasse un procès.
Note Sir. 8,2 : Ne dispute pas, etc. Comparer à Matthieu, 25, 25.
 
3 Car l’or et l’argent ont perdu bien des hommes (gens), et leur pouvoir s’étend jusqu’au cœur des rois pour le retourner (changer).
Note Sir. 8,3 : L’or et l’argent, etc. Comparer à Ecclésiastique, 31, 6.
 
4 Ne dispute pas avec le grand parleur, et (tu) n’entasse(ras) pas le (du) bois dans son feu.
 
5 N’aie pas de commerce avec un homme mal élevé (ignorant), de peur qu’il ne parle mal de ta race.
 
6 Ne méprise pas l’homme qui se retire du péché, et ne lui adresse pas de reproche ; souviens-toi que nous méritons tous le châtiment.
Note Sir. 8,6 : Voir 2 Corinthiens, 2, 6 ; Galates, 6, 1.
 
7 Ne méprise aucun homme dans sa vieillesse, car ceux (il y en a d’entre nous) qui vieillissent ont été comme nous.
Note Sir. 8,7 : Voir Lévitique, 19, 32.
 
8 Ne te réjouis pas de la mort de ton ennemi ; considère que nous mourons tous, et que nous ne voulons pas devenir un sujet de joie.
 
9 Ne méprise pas les discours des sages vieillards, mais entretiens-toi de leurs paraboles ;
Note Sir. 8,9 : Voir Ecclésiastique, 6, 35.
 
10 car tu apprendras d’eux la sagesse, la doctrine de l’intelligence, et l’art de servir les grands sans reproche. 11 Ne néglige pas ce que racontent les vieillards, car c’est de leurs pères qu’il ont appris eux-mêmes.
 
12 Car tu apprendras d’eux l’intelligence, et à répondre lorsqu’il sera nécessaire. 13 N’allume pas les charbons des pécheurs en les reprenant, de peur que le (et ne sois pas allumé de la flamme du) feu de leurs péchés ne te consume par ses flammes.
Note Sir. 8,13 : En les reprenant avec dureté, ou lorsque tu prévois que la correction leur sera inutile et même nuisible. ― Et ne sois pas allumé ; hébraïsme, pour, et tu ne seras pas allumé.
 
14 Ne résiste pas en face à un homme insolent, de peur qu’il ne se mette à guetter tes paroles.
Note Sir. 8,14 : De peur qu’il ne se tienne, etc. ; c’est-à-dire qu’il ne dresse des pièges à tes paroles.
 
15 Ne prête pas à un homme plus puissant que toi ; que si tu lui en as prêté, tiens-le pour perdu.
Note Sir. 8,15 : Voir Ecclésiastique, 29, 4.
 
16 Ne réponds pas pour un autre au-dessus de tes forces ; que si tu as répondu, pense qu’il faudra restituer.
 
17 Ne juge pas contre le juge, parce qu’il rend ses arrêts selon la justice.
Note Sir. 8,17 : Parce qu’il juge, etc. ; il a en sa faveur la présomption d’avoir jugé selon l’équité.
 
18 Ne te mets pas en route avec un homme audacieux, de peur qu’il ne fasse retomber sur toi le mal qu’il fera (ses maux) ; car il ira suivant sa fantaisie, et tu périras avec lui par sa folie.
Note Sir. 8,18 : Voir Genèse, 4, 8.
 
19 Ne te prends pas de querelle avec un homme colère, et ne va pas avec un audacieux dans un lieu désert, car le sang n’est rien pour lui, et loin de tout secours il t’écrasera (te brisera).
Note Sir. 8,19 : Avec un homme colère, etc. Comparer à Proverbes, 22, 24.
20 Ne délibère pas avec des fous ; car ils ne pourront aimer que ce qui leur plaît. 21 Ne tiens pas conseil devant un étranger ; car tu ignores ce qu’il enfantera. 22 Ne révèle pas ton cœur au premier venu (à tout homme), de peur qu’il ne te témoigne une fausse amitié et qu’(ensuite) il ne médise de toi.

Chapitre 9

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Chap. : 
Ne pas être jaloux de sa femme.
Fuir la compagnie des femmes étrangères.
Conserver ses anciens amis.
Ne pas envier la gloire des méchants.
S’éloigner des grands.
Se lier avec les sages.
S’occuper de Dieu.
1 Ne sois pas jaloux de la femme qui t’est unie (de ton sein, note), de peur qu’elle n’emploie contre toi la malice que tu lui auras apprise (d’une instruction funeste, note).
Note Sir. 9,1 : La femme de ton sein ; ou la femme qui repose sur ton sein ; expression familière aux Hébreux pour signifier une épouse. ― De peur qu’elle etc. La jalousie d’un mari et ses soupçons injustes sont une instruction funeste, en ce qu’ils font naître souvent dans sa femme l’idée et l’envie de devenir ce dont il la soupçonne.
2 Ne donne pas à la femme d’autorité sur ton âme, de peur qu’elle ne pénètre au sein de ta force, et que tu ne sois couvert de honte (confondu).
 
3 Ne regarde pas une femme volage (aux mille volontés), de peur que tu ne tombes dans ses filets.
 
4 Ne fréquente pas la danseuse, et ne l’écoute pas, de peur que tu ne périsses par ses artifices (sa puissance efficace).
 
5 N’arrête pas tes regards sur une jeune fille (vierge), de peur que sa beauté ne te soit un sujet de chute.
Note Sir. 9,5 : Voir Genèse, 6, 2.
 
6 N’abandonne jamais ton âme aux prostituées, de peur que tu ne perdes et toi-même et tes biens.
Note Sir. 9,6 : Voir Proverbes, 5, 2.
7 Ne laisse pas errer tes yeux dans les rues de la ville, et n’erre pas (à l’aventure) sur les places (publiques).
 
8 Détourne tes regards de la femme parée, et ne considère pas la (une) beauté (de l’) étrangère.
Note Sir. 9,8 : Voir Genèse, 34, 2 ; 2 Rois, 11, 4 ; 13, 1 ; Matthieu, 5, 28.
 
9 Beaucoup se sont perdus par la beauté de la femme ; car la convoitise (concupiscence) s’y embrase comme le feu.
 
10 Toute femme prostituée (est) comme de l’ordure qu’on foule aux pieds dans le chemin (dans la voie publique, sera foulée aux pieds).
 
11 Beaucoup, pour avoir admiré la beauté d’une femme étrangère, ont été réprouvés ; car sa conversation brûle comme le feu. 12 Ne t’assieds jamais près de la femme d’un autre, et ne t’accoude (appuie, note) pas (à table) avec elle (sur le coude),
Note Sir. 9,12 : Ne t’assieds, etc. Cette première partie du verset a son explication dans la seconde : Ne t’appuie pas, etc. ; ce qui est une allusion à la manière dont on était à table, couché sur des lits, et appuyé sur le coude ; et comme on était placé les uns au-dessous des autres, le second convive avait la tête sur la poitrine du premier, le troisième sur la poitrine du second, et ainsi de suite. Il était donc de la dernière indécence qu’un homme se plaçât à table auprès d’une femme étrangère.
 
13 et ne dispute pas avec elle en buvant du vin, de peur que ton cœur ne se tourne vers elle, et que ta passion (ton sang) ne te fasse tomber dans la perdition.
Note Sir. 9,13 : Ne dispute pas, etc. ; c’est-à-dire ne fais pas des défis de boire. ― Que par ton sang ; par ta mort, si tu commets l’adultère à la suite des débauches de la table. On sait que chez les Hébreux l’adultère était puni de mort. Voir Lévitique, 20, 10.
 
14 N’abandonne pas un ancien ami ; car le nouveau ne lui ressemblera pas. 15 Le nouvel ami est un vin nouveau ; il vieillira, et tu le boiras avec suavité (plaisir). 16 N’envie pas la gloire et les richesses du pécheur ; car tu ne sais pas quelle sera sa ruine.
Note Sir. 9,16 : Voir Juges, 9, 4 ; 2 Rois, 15, 10.
 
17 N’approuve pas la violence des injustes, sachant que l’impie déplaira à Dieu jusqu’au séjour des morts (enfers, note).
Note Sir. 9,17 : Enfers ; signifie dans l’hébreu et dans le texte grec, aussi bien que dans la Vulgate, non tombeau, sépulcre, mais ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort. Ainsi, comme nous l’avons déjà remarqué (voir Genèse, 37, 35, et ailleurs), ce mot fournit une preuve sans réplique de la survivance des âmes aux corps.
 
18 Tiens-toi loin de celui qui a le pouvoir de faire mourir, et tu ne sauras pas ce que c’est que de craindre la mort. 19 Si tu l’approches, ne commets aucune faute, de peur qu’il ne t’ôte la vie. 20 Sache que la mort est proche, que tu t’avance(ra)s au milieu des pièges, et que tu marche(ra)s sur des guerriers tombés (au travers d’ennemis irrités). 21 Autant que tu le pourras, tiens-toi sur tes gardes avec ton prochain, et traite avec les sages et les prudents. 22 Que les hommes justes soient tes convives, et mets ta gloire à craindre Dieu ; 23 que la pensée de Dieu occupe ton esprit, et que tous les entretiens roulent (soient) sur les préceptes du Très-Haut. 24 Les artisans sont loués pour les œuvres de leurs mains, le prince du peuple (le sera) pour la sagesse de ses discours, et les vieillards pour la prudence de leurs paroles (le sens).
Note Sir. 9,24 : C’est pour la main, etc. ; c’est par l’adresse de leurs mains que les artisans attireront les louanges sur leurs ouvrages.
25 Le grand parleur est terrible dans sa ville, et l’homme au langage téméraire est détesté (sera odieux).

Chapitre 10

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Chap. : 
Avantages d’un bon gouvernement.
Horreur qu’on doit avoir de l’avarice.
Suites funestes de l’orgueil.
Louange de ceux qui craignent Dieu.
Parallèle de la gloire du riche et du pauvre.
1 Le juge sage jugera son peuple (avec justice), et le gouvernement de l’homme sensé sera stable. 2 Tel le juge du peuple, tels ses ministres : et tel le gouverneur de la (prince d’une) ville, tels aussi ses habitants.
Note Sir. 10,2 : Voir Proverbes, 29, 12.
3 Le roi peu sensé perdra son peuple, et les villes se rempliront (auront des habitants) par le bon sens des puissants.
Note Sir. 10,3 : Voir 3 Rois, 12, 13.
4 La domination sur un pays (Le pouvoir de la terre) est dans la main de Dieu, et c’est lui qui y suscitera en son temps un gouverneur utile. 5 Le bonheur (La prospérité) de l’homme est dans la main de Dieu, et c’est lui qui met la marque de sa majesté sur le front (face) du scribe.
Note Sir. 10,5 : Scribe. Ce mot est pris ici dans son acception la plus ordinaire, qui est docteur de la loi, dont le ministère consistait à copier et à expliquer les Livres saints. Ces docteurs étaient fort estimés ; ils tenaient le même rang que les prêtres et les sacrificateurs, quoique leurs fonctions fussent différentes.
 
6 Perds le souvenir de toutes les injustices du prochain, et ne fais rien par la voie de la violence (l’injustice).
Note Sir. 10,6 : Voir Lévitique, 19, 13.
 
7 L’orgueil est haï de Dieu et des hommes, et toute iniquité des nations est exécrable. 8 La royauté est transférée d’une nation à l’autre à cause des injustices, des violences, des outrages et des fraudes de tout genre.
Note Sir. 10,8 : Voir Daniel, 4, 14.
9 Rien n’est plus scélérat (criminel) que l’avare. Pourquoi la terre et la cendre s’enorgueillissent-elles ? 10 Il n’y a rien de plus injuste (inique) que celui qui aime l’argent ; car il vendrait même son âme, parce que, tout vivant, il a jeté au loin ses entrailles.
 
11 Toute puissance subsistera peu. La maladie qui se prolonge fatigue le médecin.
 
12 Le médecin coupe par la racine un mal qui dure peu (une courte maladie) ; ainsi tel est roi aujourd’hui, qui mourra demain. 13 Quand l’homme sera mort, il aura pour héritage les serpents, les bêtes et les vers.
Note Sir. 10,13 : Il aura pour héritage, etc. L’auteur montre assez clairement, dans plusieurs passages, qu’il admettait la survivance des âmes aux corps. Ainsi il ne veut parler ici que de la partie matérielle de l’homme, c’est-à-dire de son corps, qui, à la mort, devient en effet, la pâture des bêtes et des vers. ― Les serpents, les bêtes qui rampent. Les corps qui ne sont pas ensevelis deviennent la proie des bêtes ; ceux qui sont enterrés sont dévorés par les vers.
 
14 Le commencement de l’orgueil de l’homme, c’est de se détourner (d’apostasier) de Dieu, 15 parce que son cœur se retire (s’est retiré) de celui qui l’a créé. Car le principe de tout péché, c’est l’orgueil. Celui qui s’y livre (s’y tiendra attaché) sera rempli de malédictions, et il y trouvera enfin sa ruine (l’orgueil le renversera à jamais).
Note Sir. 10,15 : Voir Proverbes 18, 12.
16 C’est pour cela que le Seigneur a couvert d’opprobre les assemblées des méchants, et qu’il les a détruites à jamais. 17 Dieu a renversé les trônes des princes superbes, et il a fait asseoir les humbles (hommes doux) à leur place.
 
18 Dieu a desséché les racines des nations superbes, et il a planté ceux de ces nations qui étaient humbles.
Note Sir. 10,18 : Dieu a fait sécher, etc. Ceci s’explique tout naturellement des Chananéens, que Dieu extermina, et dont il ne conserva que ceux qui s’étaient rendus à ses ordres et soumis aux Hébreux, son peuple.
 
19 Le Seigneur a détruit les terres des nations, et il les a ruinées jusqu’aux fondements.
Note Sir. 10,19 : Le Seigneur a détruit, etc. L’auteur parle de Sodome, de Gomorrhe, etc.
 
20 Il en a desséché plusieurs et il les a exterminés, et il a effacé leur mémoire de (dessus) la terre.
Note Sir. 10,20 : Quelques-unes d’entre elles probablement les Chananéens, les Amalécites, etc.
21 Dieu a aboli la mémoire des superbes, et il a laissé le souvenir des humbles de cœur (d’esprit). 22 L’orgueil n’a pas été créé avec l’homme, ni la colère avec la postérité des femmes. 23 La race des hommes qui sera honorée, c’est celle qui craint Dieu, et la race qui sera déshonorée, c’est celle qui transgresse (néglige) les préceptes (commandements) du Seigneur. 24 Au milieu des frères, l’honneur est à celui qui gouverne, et ceux qui craignent le Seigneur seront estimables à ses yeux.
 
25 La gloire des riches, des nobles (personnes élevées aux honneurs) et des pauvres, c’est la crainte du Seigneur. 26 Ne méprise pas un juste qui est pauvre, et ne glorifie pas le (fais pas grand cas du) pécheur qui est (quoique) riche. 27 Le grand, le juge (juste) et le puissant sont en honneur ; mais nul n’est plus grand que celui qui craint Dieu. 28 Les hommes libres seront assujettis à l’esclave plein de sens ; l’homme prudent et bien élevé (instruit) ne murmurera pas quand il sera repris, et l’ignorant ne sera pas en honneur.
Note Sir. 10,28 : Voir 2 Rois, 12, 13. ― A l’esclave sensé, etc. Comparer à Proverbes, 17, 2.
 
29 Ne t’enorgueillis pas en accomplissant ton œuvre, et ne t’abandonne (temporise) pas à la (avec) paresse au temps de l’affliction. 30 Celui qui travaille et qui a tout en abondance vaut mieux qu’un glorieux qui (que celui qui se glorifie et) manque de pain.
Note Sir. 10,30 : Voir Proverbes, 12, 9.
31 Mon fils, conserve ton âme dans la douceur, et rends-lui l’honneur qu’elle mérite. 32 Qui justifiera celui qui pèche contre son âme ? et qui honorera celui qui la déshonore ? 33 Le pauvre trouve sa gloire dans son instruction (sa science) et dans sa crainte de Dieu ; d’autres sont honorés pour leurs richesses. 34 Combien (plus) aurait de gloire dans l’opulence celui qui en a dans la pauvreté ! Mais que celui qui se glorifie de sa (dans la) richesse prenne garde à la pauvreté !

Chapitre 11

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Chap. : 
Ne pas juger les hommes par leur extérieur.
Vanité des grandeurs humaines.
C’est de Dieu que viennent les biens et les maux.
Vanité des richesses.
Mettre en Dieu sa confiance.
Ne pas se fier à tout le monde.
1 La sagesse de celui qui est humble (de condition) relèvera sa tête, et le fera asseoir au milieu des grands.
Note Sir. 11,1 : La sagesse, etc. Comparer à Genèse, 41, 40 ; Daniel, 6, 3 ; Jean, 7, 18.
 
2 Ne loue pas un homme pour sa beauté, et ne le méprise pas pour son apparence extérieure. 3 L’abeille est petite parmi les volatiles, et néanmoins son fruit est ce qu’il y a de plus doux (la source de la douceur). 4 Ne te glorifie jamais de tes vêtements, et ne t’enorgueillis point au jour où tu seras en honneur ; car le Très-Haut fait seul des œuvres admirables, et glorieuses, et cachées, et inconnues (invisibles sont ses œuvres).
Note Sir. 11,4 : Voir Actes des Apôtres, 12, 21-22.
 
5 Des princes nombreux (Beaucoup de tyrans) se sont assis sur le trône, et tel auquel on ne pensait pas a porté le diadème. 6 Beaucoup de puissants ont été violemment châtiés, et des hommes glorieux ont été livrés entre les mains des autres.
Note Sir. 11,6 : Voir 1 Rois, 15, 28 ; Esther, 6, 7.
 
7 Avant de t’informer, ne blâme personne, et quand tu auras interrogé, reprends avec équité (justement).
 
8 Avant d’avoir écouté ne réponds rien, et ne prends pas la parole au milieu du discours (d’un autre).
Note Sir. 11,8 : Voir Proverbes, 18, 13.
9 Ne dispute pas sur une chose qui ne te regarde (t’incommode) pas, et ne t’assieds pas pour juger avec les pécheurs (dans le jugement de ceux qui pèchent ne te place pas).
 
10 Mon fils, ne t’engage pas dans une multiplicité d’actions ; car si tu es riche, tu ne seras pas exempt de faute. Si tu poursuis trop, tu ne pourras pas y suffire (si tu suis toutes tes affaires, tu n’en embrasseras aucune), et si tu cours en avant, tu n’échapperas (ne t’en tireras) pas.
Note Sir. 11,10 : Voir 1 Timothée, 6, 9.
 
11 Tel travaille, et se hâte, et souffre (gémit) ; mais, comme il est impie, plus il en fait, moins il est riche (il sera d’autant moins dans l’abondance).
Note Sir. 11,11 : Voir Ecclésiaste, 4, 8.
12 Tel est (énervé et) sans vigueur, a besoin d’être aidé, manque de force et vit dans une extrême pauvreté ; 13 mais (et) l’œil de Dieu le (l’a) regarde(é) favorablement, le (l’a) tire (é) de son humiliation et lui (a) relève (relevé) la tête, et beaucoup sont dans l’admiration à son sujet (s’en sont étonnés) et rendent gloire à Dieu.
Note Sir. 11,13 : Voir Job, 42, 10. ― En bien (in bono) ; c’est-à-dire favorablement.
 
14 Les biens et les maux, la vie et la mort, la pauvreté et la richesse, viennent de Dieu.
Note Sir. 11,14 : Voir Job, 1, 21 ; 2, 10.
15 C’est en Dieu que se trouvent la sagesse, l’instruction (la discipline) et la science de la loi. La charité et les bonnes œuvres (L’amour et la voie des bons) ont leur source en lui.
Note Sir. 11,15 : Sont en Dieu ; comme dans leur source.
 
16 L’erreur et les ténèbres ont été créées avec les pécheurs, et ceux qui se complaisent (exultent) dans le mal (les choses mauvaises) vieillissent dans le péché (mal).
Note Sir. 11,16 : Ont été créées avec les pécheurs ; c’est-à-dire sont une suite du péché originel et des facultés naturellement limitées de l’homme.
17 Le don de Dieu demeure aux (ferme dans les) justes, et le (son) progrès aura un succès éternel. 18 Tel s’enrichit par sa grande épargne, et (toute) la part de sa récompense
 
19 consiste à dire : J’ai trouvé le repos pour moi, et maintenant je mangerai mon bien tout seul.
Note Sir. 11,19 : Voir Luc, 12, 19.
20 Et il ne considère (sait) pas que le temps s’écoule, et que la mort approche, et qu’il laissera tout à d’autres, et qu’il mourra.
 
21 Demeure fidèle à ton alliance ; entretiens-toi avec elle, et vieillis dans la pratique de ce qui t’a été commandé. 22 Ne t’arrête pas aux (dans les) œuvres des pécheurs ; mets ta confiance en Dieu, et demeure à ta place. 23 Car il est facile aux yeux de Dieu d’enrichir tout à coup le pauvre.
Note Sir. 11,23 : D’enrichir (honestare). Voir Sagesse, 7, 11.
 
24 La bénédiction de Dieu se hâte de récompenser le juste, et il lui fait porter du fruit en peu de temps (un instant rapide). 25 Ne dis pas : Qu’ai-je besoin d’agir (De quoi ai-je besoin) ? et quels biens m’en reviendront ? 26 Ne dis pas : Ce que j’ai me suffit ; et quel mal ai-je à redouter ?
 
27 Au jour du bonheur n’oublie pas le malheur, et au jour du malheur n’oublie pas le bonheur.
Note Sir. 11,27 : Voir Ecclésiastique, 18, 25.
28 Car il est aisé à Dieu, au jour de la mort, de rendre à chacun selon ses voies. 29 Le mal présent fait oublier de grand(e)s délices (plaisirs), et à la fin de l’homme ses œuvres seront mises à nu. 30 Ne loue aucun homme avant sa mort, car c’est par ses fils qu’on reconnaît un homme. 31 N’introduis pas toute sorte de personnes dans ta maison, car les pièges du fourbe (trompeur) sont nombreux. 32 Comme il sort une haleine corrompue (fétide) de l’estomac gâté, comme la perdrix est conduite au filet (dans une cage), et le chevreuil au piège, ainsi est le cœur des superbes et de celui qui épie pour voir la chute de son prochain.
Note Sir. 11,32 : Le sens de ce verset est que les hommes au cœur superbe ne produisent au dehors rien que de mauvais, et qu’ils attirent les hommes dans la perdition, comme les appeaux appellent et attirent les autres oiseaux. ― Le chasseur se sert d’une perdrix captive pour attirer d’autres perdrix et les prendre.
33 Car il dresse des embûches, changeant le bien en mal, et il imprime(ra) des (une) tache(s) sur les choses les plus pures (élus).
Note Sir. 11,33 : Il imprimera une tache ; par ses calomnies. ― Sur les élus ; ou sur les choses d’élite, les choses les meilleures ; le grec est aussi amphibologique que le latin.
34 Une seule étincelle allume un incendie, et un seul fourbe (trompeur) multiplie les meurtres (s’accroît le sang, note), et (mais) le pécheur tend des pièges pour répandre le sang.
Note Sir. 11,34 : Le sang ; c’est-à-dire l’effusion du sang, le meurtre. ― Au sang ; à la vie.
35 Garde-toi de l’homme pernicieux (du corrupteur) qui fabrique le mal (car il trame de mauvaises choses, note), de peur qu’il n’amène à jamais la moquerie sur toi.
Note Sir. 11,35 : De peur, etc. ; se rapportant à garde-toi du corrupteur, nous avons dû insérer entre parenthèses la phrase, car il trame de mauvaises choses, pour éviter l’amphibologie.
36 Admets l’étranger chez toi, et il te renversera en y mettant le trouble, et il t’aliénera tes proches (éloignera de tes propres biens).

Chapitre 12

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Chap. : 
Faire le bien avec discernement.
On ne connaît de vrais amis que dans l’adversité.
Se donner de garde d’un ennemi même réconcilié.
1 Si tu fais du bien, sache à qui tu le fais, et l’on te sera très reconnaissant de tes bienfaits. 2 Fais du bien au juste, et tu recevras une grande récompense, sinon de lui, du moins (certainement) du Seigneur. 3 Car il n’y a rien de bon pour celui qui est opiniâtre dans le mal, et qui ne fait pas d’aumônes, parce que le Très-Haut hait lui-même les pécheurs et qu’il fait miséricorde aux pénitents. 4 Donne au miséricordieux, et n’assiste pas le pécheur ; car Dieu se vengera des impies et des pécheurs, et il les réserve pour le jour de la vengeance.
Note Sir. 12,4-5 : Saint Augustin, saint Thomas et plusieurs autres Pères remarquent que le mot pécheur est mis ici au lieu de péché ; en sorte que le sens est : N’encourage pas par tes aumônes les péchés d’autrui. On peut aussi entendre les expressions donne au miséricordieux, donne à celui qui est bon, non de l’aumône, mais d’un simple bienfait. Or, dans ce cas, il vaut mieux donner aux gens de bien qu’aux méchants, surtout quand on présume que ces derniers abuseront du bien qu’on pourra leur faire et s’en serviront pour le mal, ce qui se trouve assez clairement exprimé dans les versets suivants. Ainsi disparaît la contradiction que l’on croit apercevoir au premier abord entre les maximes de l’auteur et celles de l’Evangile, qui nous ordonne de donner à quiconque nous demande, et de faire du bien, même à nos ennemis.
Note Sir. 12,4 : Voir Galates, 6, 10.
5 Donne à celui qui est bon, et n’assiste (accueille) pas le pécheur. 6 Fais du bien à celui qui est humble, et ne donne pas à l’impie ; empêche qu’on ne lui donne du pain, de peur qu’il ne devienne ainsi plus puissant que toi ; 7 car tu trouveras un double mal pour tous les biens que tu lui feras, parce que le Très-Haut hait lui-même les pécheurs (prévaricateurs), et qu’il tirera (exercera sa) vengeance des (sur les) impies.
 
8 Ce n’est pas dans la prospérité que l’ami se fait connaître, et l’ennemi ne (peut) se cacher(a pas) dans l’adversité.
Note Sir. 12,8 : L’ami, etc. Dans la prospérité le véritable ami se distingue difficilement du faux, parce que l’un et l’autre se conduisent extérieurement de la même manière ; tandis que dans l’adversité le faux ami ne se déguise plus ; il se retire, et souvent même joint l’insulte à l’abandon.
9 Quand un homme est heureux, ses ennemis sont dans la tristesse ; et quand il est malheureux, on connaît (a connu) son ami. 10 Ne te fie jamais à ton ennemi, car sa malice (méchanceté) est comme la rouille qui recouvre l’airain ;
Note Sir. 12,10 : Dans ce verset et les deux suivants, l’auteur ne veut pas nous dire de ne pas pardonner à notre ennemi ou de ne nous pas réconcilier avec lui ; mais il nous avertit seulement de nous donner de garde d’un homme qui ne déguise sa haine que pour nous tromper, et qui ne se sert de l’union qui existe entre lui et nous, et de notre déférence envers lui, que pour s’élever au-dessus de nous, et nous faire tomber dans le piège. ― Ainsi est sa méchanceté. Elle revient toujours comme la rouille sur l’airain.
11 alors même qu’il s’humilie et qu’il va tout courbé, fais attention (applique ton esprit, note) et prends garde à lui.
Note Sir. 12,11 : Quoique humilié, etc. ; quand il viendrait à toi en s’humiliant et rampant. ― Applique ton esprit ; sois attentif et vigilant.
 
12 Ne l’établis pas auprès de toi, et qu’il ne s’asseye pas à ta droite, de peur qu’il ne prenne (que se tournant vers) ta place et n’occupe (il ne recherche) ton siège, et que tu ne reconnaisses à la fin la vérité de mes paroles, et que (par) mes discours n’excitent tes regrets (tu ne sois stimulé).
 
13 Qui aura pitié de l’enchanteur piqué par le serpent, et de tous ceux qui s’approchent des bêtes (sauvages) ? Il en est de même de celui qui s’unit avec le méchant (l’homme inique), et qui se trouve enveloppé dans ses péchés.
Note Sir. 12,13 : Le sens de ce verset paraît être : Après l’avertissement que tu as reçu de te garder d’un faux ami, si tu t’approches néanmoins volontairement de lui qui est un vrai serpent, et si tu t’exposes à ses morsures, tu ne seras plaint de personne. ― Il y a toujours eu des charmeurs de serpents en Orient.
14 Il demeurera une heure avec toi ; mais si tu te détournes tant soit peu, il ne le supportera (persévérera) pas. 15 L’ennemi a la douceur sur les lèvres, et dans son cœur il tend des pièges pour te précipiter (renverser) dans la fosse.
Note Sir. 12,15 : Voir Jérémie, 41, 6. ― Dans la fosse. Image tirée de la fosse qu’on creuse pour y prendre les animaux sauvages.
 
16 L’ennemi a les yeux en larmes, et s’il trouve l’occasion, il sera insatiable de sang. 17 Et si les maux fondent sur toi, tu le trouveras au premier rang. 18 L’ennemi a les yeux en larmes, et, feignant de te secourir, il tâchera de te renverser. 19 Il branlera la tête et battra des mains, et, chuchotant beaucoup, il changera de visage.

Chapitre 13

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Chap. : 
Danger de la société avec les superbes et les puissants.
Conduite qu’on doit tenir à l’égard des grands.
S’attacher à Dieu.
S’unir à ses semblables.
Parallèle du pauvre et du riche.
1 Celui qui touche de la poix en sera souillé, et celui qui se joint au (communique avec le) superbe deviendra superbe.
Note Sir. 13,1 : Voir Ecclésiastique, 7, 2.
2 Celui qui se lie avec un plus grand que lui, s’impose un fardeau ; ne t’associe (donc) pas à un plus riche que toi.
Note Sir. 13,2 : Plus riche ; littéralement plus honnête. Dans l’Ecclésiastique, comme dans la Sagesse, honestas, honestus, signifient richesse, riche.
3 Comment le pot de terre (la chaudière) s’associera-t-il au pot de fer (avec la marmite) ? car, lorsqu’ils (elle) se heurteront, le pot de terre (l’une d’elles) sera brisé(e).
Note Sir. 13,3 : L’une d’elles sera brisée. Ces mots sont absolument nécessaires pour compléter le sens du verbe sera brisé (confringetur). Ils sont d’ailleurs parfaitement conformes au texte grec. ― La chaudière avec la marmite. L’une est de métal, l’autre de terre, et le pot de terre se brise contre le pot de fer. Nous avons là l’idée de la fable du pot de terre et du pot de fer racontée par Esope et par La Fontaine.
4 Le riche fait une injustice, et il pousse de grands cris (murmurera) ; le pauvre a été offensé, et il se tait. 5 Si tu lui fais des largesses, il t’emploiera, et lorsque tu n’auras plus rien, il t’abandonnera. 6 Si tu possèdes, il fera bonne chère avec toi, et il t’épuisera ; et il n’aura aucune pitié pour toi. 7 Si tu lui es nécessaire, il te trompera, il te donnera de bonnes espérances en souriant, il te racontera de belles choses, et dira : De quoi as-tu besoin ? 8 Il te séduira par ses festins, jusqu’à ce qu’il t’ait ruiné (t’épuise en) deux ou trois fois, et à la fin il se moquera de toi ; puis, te regardant, il t’abandonnera et branlera la tête sur toi.
Note Sir. 13,8 : Et il te confondra, etc. Le sens de cette première partie du verset paraît être : Il t’invitera à des festins si magnifiques et si somptueux, que tu en seras confondu ; et que, l’invitant à ton tour, et voulant le traiter de la même manière, tu épuiseras tes ressources en deux ou trois fois. ― Ou. Ainsi lit le texte grec, et c’est très probablement le sens du mot et de la Vulgate ; surtout si l’on considère qu’en hébreu la particule correspondante à et signifie aussi ou, ou bien.
 
9 Humilie-toi devant Dieu, et attends que sa main agisse (ses mains).
Note Sir. 13,9 : Ses mains ; pour te secourir, ou son secours ; signification qu’a quelquefois le terme hébreu main.
10 Prends garde de ne pas être humilié, en te laissant séduire et entraîner à la sottise (folie).
Note Sir. 13,10-11 : Jusqu’à la folie ; expression qui peut se rapporter également au verbe humilier, ou au participe séduit.
11 Ne t’humilie pas dans ta sagesse, de peur qu’étant humilié tu ne sois séduit et entraîné à la sottise (folie). 12 Si un plus puissant que toi t’appelle, retire-toi ; car il t’en appellera d’autant plus. 13 Ne sois pas importun, de peur qu’il ne se dégoûte de toi (tu n’échoues) ; et ne t’éloigne pas trop de lui, de peur qu’il ne t’oublie.
 
14 Ne l’entretiens pas longuement, comme si tu étais son égal, et ne te fie pas à ses nombreuses paroles ; car il te tentera en parlant beaucoup, et en souriant il t’interrogera sur tes secrets. 15 Son cœur (esprit) impitoyable conservera tes paroles, et il n’épargnera ni les mauvais traitements, ni les chaînes. 16 Prends garde à toi, et écoute avec une grande attention ce qu’il te dira, parce que tu marches avec (sur) ta ruine. 17 Mais, en écoutant ses paroles, traite-les comme un songe, et tu veilleras.
Note Sir. 13,17 : Entendant, etc. ; c’est-à-dire quand tu entendras de sa part des paroles blessantes, regarde-les comme ayant été dites en songe, et prends garde de ne pas le contredire.
18 Aime Dieu toute ta vie, et invoque-le pour ton salut. 19 Tout animal aime son semblable ; ainsi tout homme aime son prochain (ce qui lui est proche).
 
20 Toute chair s’unit à celle qui lui ressemble, et tout homme s’unit (s’associera) avec son semblable. 21 Comme (Si) le loup n’a jamais de commerce avec l’agneau, ainsi le pécheur n’en a pas avec le (il en sera du pécheur et du) juste. 22 Quelles relations a un homme saint avec un chien ? et (ou) quelle liaison (part) a un homme riche avec un pauvre ?
Note Sir. 13,22 : Voir 2 Corinthiens, 6, 14. ― Avec un chien. Le chien était un animal impur chez les Hébreux (voir Lévitique, 11, 26 ; Deutéronome, 23, 18). Tout Israélite, fidèle observateur de la loi, évitait soigneusement de toucher cet animal. Le chien se prend aussi dans l’Ecriture pour un homme impur, un cynique. Comparer à Matthieu, 7, 6 ; 15, 26 ; Apocalypse, 22, 15.
 
23 L’âne sauvage est la proie du lion dans le désert ; ainsi les pauvres sont la proie (pâture) des riches.
Note Sir. 13,23 : L’onagre, âne sauvage. Voir Job, 39, 5-8.
 
24 Et de même que l’humilité est en abomination au superbe, ainsi le pauvre est en horreur au riche. 25 Si le riche est ébranlé, ses amis le soutiennent ; mais lorsque le pauvre (l’humble) tombe, ses amis (familiers) eux-mêmes le repoussent.
Note Sir. 13,25 ; 13.27 : L’humble (humilis) ; c’est aussi le sens du texte grec ; mais on peut entendre ce terme d’un homme qui est dans une humble, une basse position ; quelques-uns le rendent par pauvre. Remarquons que le mot humble, comme nous venons de l’expliquer, n’exclut pas l’idée de pauvreté. Comparer à Proverbes, 19, vv. 4, 7 ; Jacques, 2, 6.
26 Si le riche a été trompé, beaucoup l’assistent ; il parle insolemment, et on le justifie.
Note Sir. 13,26 : Récupérateurs (recuperatores) ; c’est-à-dire, selon le texte grec, aides, auxiliaires, défenseurs.
27 Si le pauvre (l’humble) a été trompé, on lui fait (l’accuse) encore des reproches ; il parle sagement (sensément), et on ne l’écoute pas. 28 Le riche (a) parle(é), et tous se taisent (sont tus), et on élève(ra) son discours jusqu’aux nues. 29 Le pauvre (a) parle(é), et on dit : Quel est celui-ci ? et s’il fait un faux pas, on le renverse tout à fait. 30 Les richesses sont bonnes à celui dont la conscience est sans péché, et la pauvreté est très mauvaise au dire (dans la bouche) de l’impie.
Note Sir. 13,30 : Les richesses, etc. L’écrivain sacré prouve par ce verset qu’il ne condamne pas généralement toutes les richesses, et qu’il n’approuve pas non plus universellement ceux qui sont pauvres ; puisqu’il y a des riches qui sont des gens de bien, et des pauvres méchants, dont la pauvreté n’est ni louable ni méritoire, parce qu’elle est forcée et en même temps accompagnée d’impatiences et de murmures.
31 Le cœur de l’homme change sa physionomie (face) soit en bien, soit en mal. 32 La marque d’un bon cœur et un bon visage se trouvent difficilement et avec travail.

Chapitre 14

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Chap. : 
Bonheur de celui qui ne pèche pas par la langue.
Malheur de l’avare.
Se souvenir de la mort.
Faire un bon usage de ses biens.
Fragilité de la vie.
Bonheur de celui qui s’applique à rechercher la sagesse.
1 (Bien)Heureux l’homme qui n’est pas tombé par les paroles de sa bouche, et qui n’est pas piqué par les remords du péché. (!)
Note Sir. 14,1 : Voir Ecclésiastique, 19, 17.
2 Heureux celui dont l’âme n’a pas ressenti de tristesse, et qui n’est pas déchu de son espérance.
 
3 La richesse est inutile à l’homme cupide et avare (tenace) ; et de quoi sert l’or à l’envieux ? 4 Celui qui amasse injustement à ses propres dépens accumule pour d’autres, et c’est un étranger qui dissipera ses biens en débauches. 5 Pour qui sera bon celui qui est méchant pour lui-même ? Il ne jouit (jouira) pas même de ses biens. 6 Rien n’est pire que celui qui se porte envie à lui-même, et c’est là le châtiment (la peine) de sa malice.
Note Sir. 14,6 : Qui s’envie lui-même ; qui se porte envie à lui-même, en se refusant le nécessaire. C’est là la peine, etc. ; c’est-à-dire cette disposition même est la peine, etc.
7 S’il fait du bien, c’est sans le savoir et malgré lui, et à la fin il manifeste sa malignité (malice). 8 L’œil de l’envieux est méchant ; il détourne son visage et méprise son âme. 9 L’œil de l’avare (du cupide) n’est pas rassasié de sa part d’iniquité (insatiable) ; il ne sera pas satisfait jusqu’à ce qu’il ait desséché et consumé son âme. 10 L’œil mauvais tend au mal, et ne se rassasie pas de pain ; mais il est (sera) affamé et triste à sa propre table.
Note Sir. 14,10 : L’œil mauvais ; l’œil de l’avare. ― Aux mauvaises choses ; telles que les usures et les autres acquisitions injustes.
 
11 Mon fils, si tu possèdes, fais-toi du bien à toi-même, et offre à Dieu de dignes offrandes. 12 Souviens-toi que la mort ne tarde pas, et que l’arrêt du sombre séjour (testament des enfers, note) t’a été signifié. Car c’est l’arrêt (le testament, note) de ce monde : Il faut mourir.
Note Sir. 14,12 : Le testament des enfers ; c’est-à-dire l’arrêt touchant l’autre vie, l’autre monde. ― Le testament de ce monde, etc. ; l’arrêt porté contre le monde présent est qu’il mourra sans rémission, inévitablement ; car tels est le sens de l’hébraïsme, il mourra de mort, conservé dans la Vulgate.
13 Avant ta mort fais du bien à ton ami, et selon tes moyens tends la main et donne au pauvre.
Note Sir. 14,13 : Voir Tobie, 4, 7 ; Ecclésiastique, 4, 1 ; Luc, 16, 9.
14 Ne te prive pas du (d’un) jour heureux (avantageux), et ne laisse perdre aucune parcelle de cet excellent don.
Note Sir. 14,14 : D’un jour avantageux (a die bono) ; expression qui, d’après ce qui précède et ce qui suit, semble signifier le jour où l’on a les moyens et l’occasion de faire du bien au prochain ; comme ces autres mots précieux don, peuvent naturellement s’entendre des moyens mêmes et de l’occasion de faire du bien.
15 Ne laisseras-tu pas à d’autres les fruits de tes peines et de tes travaux, pour qu’ils les partagent entre eux (dans le partage du sort, note) ?
Note Sir. 14,15 : Dans le partage du sort ; c’est-à-dire qu’ils partageront entre eux par le sort.
16 Donne et reçois, et sanctifie (justifie) ton âme.
 
17 Avant ta mort, pratique la justice, parce qu’on ne trouve pas d’aliments dans le séjour des morts (aux enfers). 18 Toute chair se flétrit comme l’herbe, et comme les feuilles qui croissent sur les arbres verts.
Note Sir. 14,18 : Voir Isaïe, 40, 6 ; Jacques, 1, 10 ; 1 Pierre, 1, 24.
19 Les unes naissent, et les autres tombent (sont renversées) ; ainsi en est-il des générations de chair et de sang : l’une meurt, et l’autre naît.
 
20 Toute œuvre corruptible sera finalement détruite, et celui qui l’a faite s’en ira avec elle. 21 Toute œuvre excellente sera louée (justifiée), et celui qui l’a faite y trouvera sa gloire. 22 (Bien)Heureux l’homme qui demeure(ra) appliqué à la sagesse, et qui médite(ra) sur sa justice, et qui réfléchit (pensera) dans sa pensée au regard (examinateur) de Dieu ;
Note Sir. 14,22 : Voir Psaumes, 1, 2. ― Méditera ; ou s’exercera à pratiquer. Comparer à Psaumes, 34, 28.
23 qui repasse dans son cœur les voies de la sagesse (recherche ses voies en son propre cœur), et qui comprend (pénètre) ses secrets, qui va après elle comme suivant ses traces (un investigateur), et qui se tient sur son chemin (s’arrêtant dans ses voies) ; 24 qui regarde par ses fenêtres, et qui écoute à sa porte ; 25 qui s’établit auprès de sa maison, et qui, enfonçant un pieu dans ses murailles, fixe(ra) sa tente (cabane) auprès d’elle, et le bonheur habitera à jamais dans sa tente (cabane). 26 Il établira ses fils sous son ombre, et il demeurera sous ses branches. 27 A son ombre il sera garanti de la chaleur, et il se reposera dans sa gloire.

Chapitre 15

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Chap. : 
Celui qui recherche la sagesse la trouvera.
Dieu n’est pas l’auteur du péché.
Il a laissé à l’homme le choix du bien et du mal.
1 Celui qui craint Dieu fera le bien, et celui qui est affermi dans la justice possédera la sagesse ; 2 et elle viendra au-devant de lui comme une mère honorée, et elle l’accueillera comme une épouse vierge.
Note Sir. 15,2 : Epouse vierge ; littéralement épouse de virginité (mulier a virginitate, ou, selon le texte grec, virginitalis). Elle le recevra, comme une épouse vierge reçoit son époux.
3 Elle le nourrira du pain de vie et d’intelligence, et lui fera boire l’eau de la sagesse salutaire ; elle s’établira en lui, et le rendra inébranlable (il ne fléchira pas).
Note Sir. 15,3 : Voir Jean, 4, 10.
4 Elle le soutiendra, et il ne sera pas confondu, et elle l’élèvera aux yeux de (parmi) ses proches, 5 et elle lui ouvrira la bouche au milieu de l’assemblée ; elle le remplira de l’esprit de sagesse et d’intelligence, et le revêtira d’un vêtement de gloire. 6 Elle amassera sur lui un trésor de joie et d’allégresse (exultation), et lui donnera pour héritage un nom éternel.
 
7 Les hommes insensés ne la saisiront pas ; mais les hommes de bon sens iront au-devant d’elle. Les insensés ne la verront pas, car elle se tient loin de l’orgueil et de la fraude (tromperie). 8 Les menteurs ne se souviendront pas d’elle ; mais les hommes véridiques se trouveront avec elle, et auront du succès jusqu’à la visite (vue) de Dieu. 9 La louange n’est pas belle dans la bouche du pécheur,
Note Sir. 15,9 : La louange n’est pas, etc. Comparer à Psaumes, 49, 16-17.
10 car la sagesse est sortie de Dieu. La louange de Dieu accompagnera la sagesse, elle remplira la bouche fidèle, et elle lui sera inspirée par le (souverain) dominateur.
 
11 Ne dis pas : Dieu est cause que je n’ai pas la sagesse ; car tu ne dois pas faire ce qu’il déteste.
Note Sir. 15,11 : Ne dis pas, etc. Si la sagesse est loin de l’insensé, la faute n’en est pas à Dieu, mais à l’insensé lui-même qui, en faisant ce que Dieu hait, la tient éloignée de lui.
12 Ne dis pas : C’est lui qui m’a égaré (trompé) ; car les impies ne lui sont pas nécessaires.
Note Sir. 15,12 : Ne dis pas : C’est lui qui ma trompé ; ce qui serait un horrible blasphème ; car quel motif aurait pu l’obliger à tromper ? A-t-il besoin des hommes impies ? Quel profit, quelle gloire, quelle satisfaction peut-il en tirer ?
13 Le Seigneur hait toutes les abominations de l’erreur, et elle ne doit pas plaire (sera pas aimable) à ceux qui le craignent.
Note Sir. 15,13 : Erreur exécrable ; littéralement et par hébraïsme, exécration d’erreur.
 
14 Dieu, dès le commencement, a créé l’homme, et il l’a laissé dans la main de son propre conseil. 15 Il lui a donné de plus ses commandements et ses préceptes. 16 Si tu veux observer les commandements (de Dieu et mettre toujours en pratique la foi qui lui est agréable), ils te garderont, et tu conserveras à jamais la fidélité qui plaît à Dieu.
Note Sir. 15,16 : Voir Matthieu, 19, 17.
17 Il a mis devant toi l’eau et le feu ; étends la main du côté que tu voudras.
 
18 Devant l’homme sont la vie et la mort, le bien et le mal : ce qu’il aura choisi lui sera donné ;
Note Sir. 15,18 : Voir Jérémie, 21, 8.
19 car la sagesse de Dieu est grande, et il est fort dans sa puissance, et il voit sans cesse tous les hommes. 20 Les yeux du Seigneur sont sur ceux qui le craignent, et il connaît lui-même toutes les œuvres de l’homme.
Note Sir. 15,20 : Voir Psaumes, 33, 16 ; Hébreux, 4, 13.
21 Il n’a commandé à personne de faire le mal, et n’a donné à personne la permission de pécher ;
Note Sir. 15,21 : A personne, etc. Comparer aux versets 11 et 12.
22 car il ne désire pas une multitude d’enfants infidèles et inutiles.

Chapitre 16

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Chap. : 
Ne pas se réjouir d’avoir beaucoup d’enfants, s’ils sont impies.
Dieu extermine les méchants.
Il récompense les bons.
Il voit le fond des cœurs.
Ses voies sont impénétrables, ses jugements terribles, sa puissance infinie.
1 Ne mets pas ton bonheur dans des fils impies, s’ils se multiplient, et ne te réjouis pas à leur sujet, s’ils n’ont pas la crainte de Dieu. 2 Ne t’appuie (confie) pas sur leur vie, et ne compte pas sur leurs travaux (ne porte pas tes regards).
Note Sir. 16,2 : Ne te confie, etc. c’est-à-dire ne compte ni sur leur vie, ni sur le fruit de leurs travaux pour y trouver un soulagement dans ta vieillesse ; car quelques jeunes, quelques robustes qu’ils soient, une mort imprévue et soudaine peut les frapper à chaque instant.
3 Car un seul enfant qui craint Dieu vaut mieux que mille fils impies, 4 et il est plus avantageux de mourir sans enfants que de laisser des fils impies. 5 Un seul homme de sens peuplera une contrée, et un peuple d’impies sera délaissé.
Note Sir. 16,5 : Un seul homme sensé. Voir, comme exemple de ce qui est dit dans ce verset et les suivants, Genèse, 13, 16 ; Juges, 9, 5 ; 4 Rois, 10, 7.
6 Mes yeux en ont vu beaucoup d’exemples, et mes oreilles en ont entendu de plus grands (fortes) encore. 7 Le (Un) feu s’allumera dans l’assemblée des méchants, et la colère s’embrasera contre la (dans une) nation incrédule.
Note Sir. 16,7 : Voir Ecclésiastique, 21, 10. ― Un feu. Ce feu doit désigner la guerre et tous les maux que produit la discorde. Il peut y avoir aussi dans ce verset une allusion au feu qui consuma les complices de Coré, Dathan et Abiron, voir Nombres, 16, 35.
8 Les anciens géants n’ont pas supplié pour leurs péchés ; ils ont été détruits (pour) s’être confiés (, se confiant) en leur puissance.
Note Sir. 16,8 : Les anciens géants, etc. Voir Genèse, 6, verset 4 et suivants.
9 Dieu n’a pas épargné la ville où Lot demeurait comme étranger, et il en a détesté les habitants à cause de l’insolence de leurs paroles.
Note Sir. 16,9 : Dieu n’a pas épargné, etc. Voir Genèse, 19, 24. ― A Cause de la fierté, etc. ; à cause de leur insolence. On le voit en effet par le verset suivant, où il est dit que les habitants de Sodome se faisaient une gloire de leurs crimes.
10 Il n’a pas eu pitié d’eux, et il a exterminé toute cette (une) nation qui s’enorgueillissait dans ses péchés.
Note Sir. 16,10 : Une nation entière ; tous les habitants de Sodome et (de trois) des quatre autres villes de la Pentapole.
 
11 Il a perdu de même les six cents mille fantassins qui avaient conspiré dans la dureté de leur cœur ; et si (s’il n’y en avait qu’) un seul fût resté opiniâtre (rebelle), c’eût été une merveille qu’il demeurât impuni.
Note Sir. 16,11 : Voir Nombres, 14, 22-24 ; 26, 51. ― Ces six cent mille hommes de pied sont les Israélites qui, du temps de Moïse, irritèrent Dieu dans le désert et y furent exterminés. Voir Nombres, 1, 46. ― S’il n’y avait eu, etc. ; c’est-à-dire si Dieu n’a pas épargné une si grande multitude, il pardonnerait bien moins un seul individu qui se rendrait coupable de la même rébellion.
12 Car la miséricorde et l’indignation (la colère) sont toujours avec lui. La supplication est puissante sur lui, et (mais) il répand néanmoins (aussi) sa colère. 13 Ses châtiments égalent sa miséricorde, et il juge l’homme selon ses œuvres. 14 Le pécheur n’échappera pas avec (dans) ses rapines, et l’attente de celui qui exerce la miséricorde ne sera pas longtemps prolongée.
Note Sir. 16,14 : Qui fait miséricorde ; signifie, dans le langage de l’Ecriture, qui assiste les malheureux, qui fait du bien aux pauvres.
 
15 Toute (action de) miséricorde procurera à chacun une place selon le mérite de ses œuvres, et selon la prudence (l’intelligence) qu’il manifestera en ce lieu d’exil.
Note Sir. 16,15 : Voir Romains, 2, 6. ― Selon l’intelligence de son pèlerinage ; c’est-à-dire selon la Sagesse, avec laquelle il aura vécu comme étranger sur la terre.
16 Ne dis pas : Je me déroberai à Dieu ; et qui se souviendra de moi du haut du ciel ? 17 Je ne serai pas reconnu parmi un si grand peuple ; car qu’est-ce que mon âme dans une création si immense (une telle immensité de créatures) ?
Note Sir. 16,17 : Dans une telle, etc. ; ou dans une si immense création ; car dans la Vulgate le mot créature se prend quelquefois pour création. Au reste ces deux sens reviennent au même.
18 Voici que le ciel, et les cieux des cieux, l’abîme, et toute la terre et tout ce qu’ils contiennent, trembleront à son aspect. 19 Les montagnes aussi, et les collines, et les fondements de la terre seront ébranlés de frayeur (d’effroi) lorsque Dieu les regardera. 20 Et parmi toutes ces choses, le cœur de l’homme demeure insensé, et (cependant) tous les cœurs sont compris par Dieu. 21 Quel est celui qui comprend ses voies, et cette (la) tempête que l’œil de l’homme ne voit pas ?
Note Sir. 16,21 : Ne verra pas parfaitement, il n’en comprendra pas la cause.
 
22 Car la plupart de ses œuvres sont cachées ; mais qui annoncera les effets de sa justice, ou qui les soutiendra ? Car ses arrêts sont (le testament est) loin, pour quelques-uns, et l’examen de toutes choses n’aura lieu qu’au dernier jour.
Note Sir. 16,22 : Le testament signifie ici, ou la loi de Dieu, ou l’arrêt, la sentence que Dieu doit prononcer contre nous. ― La consommation des jours ; le moment de la mort.
23 Celui qui manque de cœur a des pensées vaines, et l’homme imprudent et égaré ne s’occupe que (pense à) de(s) folies. 24 Ecoute-moi, mon fils, et apprends à bien régler ton esprit, et rends ton cœur attentif à mes paroles ;
Note Sir. 16,24-25 : La discipline ; l’instruction, la science. Voir Proverbes, 1, 2.
 
25 et je te donnerai des instructions très exactes (dirai avec équité la discipline), et je t’exposerai les profondeurs de (à t’expliquer) la sagesse. Rends ton cœur attentif à mes paroles, et je te dirai en toute droiture d’esprit les merveilles que Dieu a mises dans ses œuvres dès le principe, et je t’apprendrai à le connaître avec vérité.
Note Sir. 16,25 : Avec équité ; expression synonyme de dans la vérité, qu’on lit dans ce même verset.
26 Les œuvres de Dieu ont été faites avec sagesse (C’est par un jugement de Dieu que ses ouvrages existent) dès le commencement ; en même temps qu’il les créait, il a distingué leurs parties, et leurs débuts ont réglé la suite de leur existence (dans leurs générations).
 
27 Il a orné (réglé) à jamais ces œuvres (leurs fonctions) ; elles n’ont ressenti ni faim ni fatigue, et elles n’ont pas interrompu leur travail. 28 Jamais l’une n’a pressé ni dérangé l’autre. 29 Ne sois pas incrédule à sa parole. 30 Après cela Dieu a regardé la terre, et l’a remplie de ses biens. 31 Il a montré à sa surface l’âme de tous les êtres vivants (l’a montré), et c’est en elle qu’ils retournent.
Note Sir. 16,31 : Leur retour (reversio illorum). Le pronom se rapportant à l’antécédent tout ce qui a vie, qui est un collectif, l’auteur de la Vulgate a pu le mettre au pluriel ; ce qu’a fait d’ailleurs celui du texte grec.

Chapitre 17

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Chap. : 
Création de l’homme ; prérogatives que Dieu lui a données.
Faveurs que Dieu a faites aux Israélites.
Bontés de Dieu envers les pécheurs pénitents.
Exhortation à la pénitence.
1 Dieu a créé l’homme de la terre, et il l’a formé à son image.
Note Sir. 17,1 : Voir Genèse, 1, 27 ; 5, 1.
2 Il le (l’a) fait ensuite rentrer dans la terre, et il l’a revêtu de force selon sa nature.
Note Sir. 17,2 : Et il l’a revêtu, etc. Ces paroles trouvent leur explication dans les versets suivants.
 
3 Il lui a assigné un temps et des jours comptés, et il lui a donné le pouvoir (l’empire) sur tout ce qui est sur la terre. 4 Il l’a fait craindre de toute chair, et lui a donné l’empire (la domination) sur les bêtes (sauvages) et sur les oiseaux. 5 Il lui a créé de sa substance une aide semblable à lui ; il leur a donné le discernement (conseil), une langue, des yeux, des oreilles, et un cœur pour penser, et il les a remplis de science (du savoir) et d’intelligence.
Note Sir. 17,5 : Voir Genèse, 2, 18.
6 Il a créé en eux la science de l’esprit ; il a rempli leur cœur de sens, et il leur a fait voir les biens et les maux. 7 Il a fait luire son œil sur leurs cœurs, pour leur montrer la grandeur de ses œuvres ;
Note Sir. 17,7 : Pour leur montrer ; ou afin de le leur montrer ; le texte dit simplement : Leur montrer (ostendere illis) ; c’est un hébraïsme qui a passé dans la Vulgate aussi bien que dans les Septante.
8 afin qu’ils pussent louer la sainteté de son nom, se (le) glorifier de (dans) ses merveilles, et publier la magnificence (les grandeurs) de ses œuvres.
Note Sir. 17,8 : Nom saint ; littéralement nom de sanctification ou de sainteté, qui est la signification première du terme hébreu, que représente probablement ici sanctification. ― Pour se glorifier (littéralement se glorifier. Voir sur cet infinitif la note précédente), etc. Les hommes, comme le remarque judicieusement Ménochius, peuvent se glorifier vis-à-vis des fidèles et des infidèles à cause des bienfaits divins qu’ils ont reçus. Comparer au verset 27.
 
9 Il leur a donné en outre l’instruction (la science), et les a constitués héritiers de la (d’une) loi de vie. 10 Il a fait avec eux une alliance éternelle, et leur a montré les préceptes de sa justice (la justice et ses jugements). 11 Leurs yeux ont vu les merveilles de sa gloire, et leurs oreilles ont entendu la majesté de sa voix. Et il leur a dit : Gardez-vous de toute iniquité. 12 Et il a donné à chacun d’eux des ordres au sujet de (veiller sur) son prochain.
 
13 Leurs voies lui sont toujours présentes ; elles ne sont pas cachées à ses yeux. 14 A chaque nation il a préposé un prince (chef) ;
Note Sir. 17,14-15 : L’auteur fait visiblement allusion à un passage du Deutéronome (voir Deutéronome, 32, 8-9), où il est parlé de la division des peuples, et des Israélites en particulier, comme ayant été choisis de Dieu pour être la part de son héritage.
Note Sir. 17,14 : Voir Romains, 13, 1.
15 mais Israël a été visiblement le partage de Dieu. 16 Toutes leurs œuvres sont devant Dieu comme le soleil, et ses yeux considèrent sans cesse leurs voies. 17 Les lois (Ses alliances) n’ont pas été obscurcies par leur iniquité, et toutes leurs offenses sont devant Dieu.
Note Sir. 17,17 : Ses alliances, etc. ; c’est-à-dire que les promesses que Dieu a faites aux Israélites n’ont pas été annulées par leurs iniquités : quoiqu’il les ait parfaitement connues, il a maintenu fidèlement son alliance avec eux. Comparer à Romains, 3, 3-4.
 
18 L’aumône de l’homme est pour Dieu comme un sceau, et il conserve(ra) le bienfait de l’homme comme la prunelle de l’œil.
Note Sir. 17,18 : Voir Ecclésiastique, 29, 15. ― Comme un sceau pour lui. Le sceau a toujours été considéré chez les Hébreux comme une chose précieuse et chère. Comparer à Deutéronome, 32, 34 ; Cantique, 8, 6. On sait d’ailleurs que les Orientaux veillent avec le plus grand soin sur leurs sceaux, à cause de l’abus qu’on pourrait en faire, s’ils venaient à tomber en des mains étrangères. ― Ce verset, selon que le dit le traducteur espagnol Scio, doit être considéré comme une parenthèse ; autrement, en effet, le précédent paraît incomplet, et le suivant devient inexplicable.
19 Ensuite (Et enfin) il se (s’é)lèvera, et il fera retomber sur la tête de chacun d’eux ce qu’il aura mérité, et il les fera rentrer dans les parties intérieures de la terre.
Note Sir. 17,19 : Voir Matthieu, 25, 35. ― Il s’élèvera, rendra, fera. Le sujet de ces verbes est Dieu, nommé au verset 17. ― Il leur rendra rétribution ; littéralement Il lui rétribuera rétribution ; c’est-à-dire qu’il leur donnera avec une exactitude rigoureuse ce qu’ils ont mérité. Voir sur cet hébraïsme le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes. ― Leurs, les ; pronoms qui se rapportent aux hommes iniques mentionnées au verset 17. ― Les parties inférieures de la terre ; expression qui désigne très probablement les enfers.
20 Mais il donne aux pénitents la voie de la justice, et il affermit ceux dont la patience s’affaiblit, et il leur destine la vérité pour partage.
Note Sir. 17,20 : Il a ouvert ; littéralement il a donné ou posé, mis, établi, vraie signification du terme hébreu que la Vulgate traduit ordinairement par donner. ― Il a fermement soutenu ; littéralement Il a affermi de soutenir. Voir sur cet hébraïsme le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.
21 Convertis-toi au Seigneur, et quitte tes péchés ;
 
22 prie devant la face du Seigneur, et diminue les pierres d’achoppement. 23 Reviens au Seigneur, et détourne-toi de l’injustice, et hais extrêmement l’exécration de Dieu ; 24 et connais la justice et les jugements de Dieu ; et tiens-toi ferme dans le sort de ta destination, et en état de prier le Très-Haut.
Note Sir. 17,24 : De prier le Très-Haut ; littéralement de la prière du Très-Haut ; génitif qui, dans la version latine, est, comme le précédent destination (propositionis), régi par le mot sort.
25 Entre en partage du siècle saint avec ceux qui vivent et qui rendent gloire à Dieu.
Note Sir. 17,25 : Voir Psaumes, 6, 6 ; Isaïe, 38, 19.
26 Ne demeure pas dans l’erreur des impies, avant la mort loue Dieu. Lorsqu’elle vient d’un mort qui est comme rien, la louange est perdue.
Note Sir. 17,26 : Lorsqu’elle vient, etc. ; c’est-à-dire que l’homme mort, étant comme s’il n’était pas, ne peut plus louer Dieu d’une manière méritoire et utile ; et personne ne pourra le louer dans la vie future, à moins qu’il ne l’ait fait, pendant sa vie, dans celle-ci. Comparer à Psaumes, 6, 6 ; Isaïe, 38, 18-19 ; Baruch, 2, 17.
27 Tu glorifieras Dieu pendant que tu vivras ; vivant et en santé tu le glorifieras, et tu loueras Dieu, et tu te glorifieras dans ses miséricordes.
Note Sir. 17,27 : Et tu te glorifieras dans ses miséricordes. Voir le verset 8.
28 Combien grande est la miséricorde du Seigneur, et sa propitiation pour ceux qui se convertissent à lui ! 29 Car toutes choses ne peuvent être dans les hommes, parce que le fils de l’homme n’est pas immortel, et qu’ils se sont complu dans la vanité de la malice.
Note Sir. 17,29 : Le fils de l’homme ; hébraïsme pour l’homme. ― La vanité de la malice ; c’est-à-dire une vaine malice.
30 Quoi de plus lumineux que le soleil ? cependant lui-même défaudra. Ou quoi de plus mauvais que ce qu’ont imaginé la chair et le sang ? mais cela sera condamné.
Note Sir. 17,30 : Ce qu’a imaginé, etc. ; c’est-à-dire les pensées, les inventions de la chair et du sang.
31 Lui-même contemple l’armée du ciel élevé ; mais tous les hommes sont terre et cendre. (partie oubliée)
Note Sir. 17,31 : Lui-même ; le soleil. ― L’armée du ciel élevé ; ce sont les divers astres ; littéralement la vertu de la hauteur du ciel. Comme nous l’avons déjà remarqué, le mot armée, dans l’Ecriture, s’exprime souvent par vertu (virtus).

Chapitre 18

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Chap. : 
Grandeur de Dieu.
Faiblesse de l’homme.
Patience et miséricorde de Dieu.
Faire l’aumône avec joie.
Prévenir les maux.
Résister à ses passions.
1 Celui qui vit éternellement a créé toutes choses à la fois. Le Seigneur sera seul trouvé juste, et il demeure à jamais le roi invincible.
Note Sir. 18,1 : Voir Genèse, 1, 1. ― Ensemble ; c’est-à-dire généralement, sans aucune exception, ou, selon d’autres, en même temps, dans le même moment ; mais la première explication nous paraît plus probable. Le simul de la Vulgate a ici le même sens que dans Psaumes, 13, 3 ; 48, vv. 2, 10. ― Sera justifié ; sera trouvé juste, reconnu pour juste.
2 Qui est capable de raconter ses œuvres ? 3 (Car) Qui pourra pénétrer ses merveilles ? 4 Qui exprimera la puissance de sa grandeur, ou qui entreprendra d’expliquer sa miséricorde ? 5 On ne peut rien diminuer, ni rien ajouter aux merveilles de Dieu, et elles sont incompréhensibles (n’y a pas à découvrir). 6 Lorsque l’homme aura fini ses recherches, il ne fera que commencer ; et lorsqu’il s’arrêtera, il sera saisi d’étonnement (dans la perplexité).
Note Sir. 18,6 : Aura fini de chercher à découvrir les merveilles (voir verset 5). ― Il commencera ; ce sera comme s’il ne faisait que de commencer. ― Se sera arrêté dans ses recherches.
 
7 Qu’est-ce que l’homme ? et quel est son mérite ? Quel bien ou quel mal y a-t-il en lui ?
Note Sir. 18,7 : L’auteur veut dire ici que l’homme ne peut être ni utile ni nuisible à Dieu.
8 Le nombre des jours de l’homme est tout au plus de cent ans. Ces courtes années, comparées à l’éternité, seront réputées comme une goutte d’eau dans la mer, ou (et) un grain de sable.
Note Sir. 18,8 : Voir Psaumes, 89, 10.
9 C’est pourquoi Dieu est patient à leur égard, et il répand sur eux sa miséricorde. 10 Il a vu que la présomption de leur cœur est mauvaise, et il sait que leur perversion (fin) est fâcheuse (mauvaise).
Note Sir. 18,10 : Que leur fin est mauvaise. Le mot subversio de la Vulgate signifiant ordinairement renversement, ruine, destruction, nous avons cru devoir le rendre par fin, c’est-à-dire mort ; d’autant plus que les Septante présentent le même sens.
11 C’est pourquoi il les traite dans la plénitude de sa douceur, et leur montre le chemin de sa justice (voie de l’équité).
 
12 La miséricorde (commisération) de l’homme s’exerce envers le prochain ; mais la miséricorde de Dieu s’étend sur toute chair. 13 Rempli de compassion, il (Dieu) enseigne et châtie (les hommes), comme un pasteur fait de son troupeau.
 
14 Il a pitié de celui qui reçoit les instructions de sa miséricorde, et qui se hâte d’accomplir ses commandements (se soumettre à ses jugements). 15 Mon fils, ne mêle pas tes reproches à tes bonnes œuvres, et à tes divers dons ne joins pas l’affliction d’une parole méchante (mauvaise).
Note Sir. 18,15 : Ne mets pas la tristesse. Nous rappellerons que la Vulgate traduit souvent par donner (dare), le verbe hébreu qui signifie proprement poser, mettre. ― Mauvaise ; c’est-à-dire dure, affligeante.
16 La rosée ne rafraîchit-elle pas la chaleur brûlante ? Ainsi la parole vaut mieux que le don. 17 La parole ne vaut-elle pas mieux que le don le plus excellent ? Mais l’une et l’autre se trouvent dans l’homme (reconnu pour) juste.
 
18 L’insensé fait d’aigres reproches, et le don de l’indiscret dessèche les yeux.
Note Sir. 18,18 : Dessèche les yeux ; fait de la peine.
19 Avant de juger acquiers la justice, et avant de parler apprends. 20 Avant la maladie emploie le remède, et avant le jugement interroge-toi toi-même, et tu trouveras grâce (propitiation) devant Dieu.
Note Sir. 18,20 : Voir 1 Corinthiens, 11, 28.
 
21 Avant la maladie humilie-toi, et au temps de l’infirmité manifeste ta conduite. 22 Que rien ne t’empêche de prier toujours, et ne cesse (crains) pas de pratiquer la justice (devenir de plus en plus juste) jusqu’à la mort, car la récompense de Dieu demeure éternellement.
Note Sir. 18,22 : Voir Luc, 18, 1 ; 1 Thessaloniciens, 5, 17.
23 Avant la prière prépare ton âme, et ne sois pas comme un homme qui tente Dieu.
 
24 Souviens-toi de la colère du dernier jour (au jour de la consommation), et du temps (de la rétribution) où Dieu (châtiera en) détournant (détournera) sa face.
Note Sir. 18,24 : Voir Ecclésiastique, 7, 18. ― Du jour de la consommation ; c’est-à-dire du jour dernier. ― Du temps ; second complément du verbe souviens-toi (memento). Il devrait être régulièrement au génitif comme le premier de la colère (iræ) ; mais il est à l’accusatif (tempus) dans la Vulgate et les Septante. La Bible, comme nous l’avons déjà remarqué, fournit plus d’un exemple de ce genre d’anomalie. ― Lorsqu’il détournera sa face des impies. C’est le vrai sens de in conversatione faciei expliqué par le grec.
25 Souviens-toi de la pauvreté au temps de l’abondance, et des besoins de l’indigence au jour des richesses.
Note Sir. 18,25 : Voir Ecclésiastique, 11, 27.
26 Du matin au soir le temps peut changer (sera changé), et toutes ces choses sont bien rapides aux yeux de Dieu. 27 L’homme sage sera toujours dans la crainte, et aux jours du péché il se gardera de la paresse (l’inertie). 28 Tout homme habile reconnaît la sagesse, et il rend honneur à celui qui l’a trouvée.
 
29 Ceux qui sont sages dans leurs paroles agissent aussi avec sagesse ; ils comprennent (ont compris) la vérité et la justice, et ils répandent comme une pluie les sentences et les paraboles. 30 Ne te laisse pas aller à tes convoitises, et détourne-toi de ta propre volonté.
Note Sir. 18,30 : Voir Romains, 6, 12 ; 13, 13-14.
 
31 Si tu contentes les désirs de ton âme, elle fera de toi la joie de tes ennemis. 32 Ne te plais pas dans les assemblées (foules), même les plus petites, parce qu’on y commet sans cesse le mal (les conflits y sont continuels).
Note Sir. 18,32 : Les conflits ; telle est la signification première et ordinaire du latin commissio, et c’est le sens du texte grec ; plusieurs cependant l’entendent de l’action de commettre des péchés.
33 Ne t’appauvris pas en empruntant pour rivaliser en dépenses avec d’autres (par l’usure pour ta cote dans les festins, note), alors que tu n’as rien dans ta bourse ; ce serait être envieux de ta propre vie.
Note Sir. 18,33 : Par l’usure ; c’est-à-dire en empruntant à usure. ― Pour ta cote ; pour lutter avec les autres (in contentione), au sujet de la cote à payer. ― Tu seras envieux, etc. ; c’est-à-dire tu t’ôteras toi-même le moyen de vivre.

Chapitre 19

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Chap. : 
Maux que causent le vin et les femmes.
Taire les défauts d’autrui.
Avertir son ami du mal qu’on dit de lui.
Vraie et fausse sagesse.
1 L’ouvrier sujet au vin ne s’enrichira pas, et celui qui méprise les petites choses tombera peu à peu.
 
2 Le vin et les femmes font apostasier les sages, et causent l’opprobre (accuseront) des hommes sensés.
Note Sir. 19,2 : Voir Genèse, 19, 33 ; 3 Rois, 11, 1.
3 Celui qui s’associe aux prostituées deviendra corrompu ; la pourriture et les vers l’auront en partage ; il deviendra un grand exemple, et son âme sera retranchée du nombre des vivants.
 
4 Celui qui est trop crédule est léger de cœur, et il en éprouvera du dommage, et celui qui pèche contre son âme sera traité (vu) avec mépris. 5 Celui qui met sa joie dans l’iniquité sera déshonoré ; celui qui hait la réprimande verra sa vie abrégée ; celui qui hait le bavardage éteint la malice. 6 Celui qui pèche contre son âme s’en repentira, et celui qui se délecte dans la malice sera déshonoré.
 
7 Ne répète pas une parole maligne et dure, et tu n’en éprouveras pas de dommage (ne seras pas amoindri). 8 Ne raconte tes pensées ni à ton ami ni à ton ennemi, et si tu as commis un péché, ne le dévoile pas ; 9 car on (il) t’écoutera et on (il) t’observera, et en faisant semblant d’excuser ta faute on (il) te haïra, et on (il) se tiendra toujours (hostile) auprès de toi.
Note Sir. 19,9 : Auprès de toi pour te nuire.
 
10 As-tu entendu une parole contre ton prochain, qu’elle meure en toi, et sois sûr qu’elle ne te fera pas éclater. 11 Pour une parole (ouïe), l’insensé est en mal d’enfant (éprouve les douleurs de l’enfantement), comme une femme qui est en travail et qui gémit.
Note Sir. 19,11 : Pour une parole ; ou à cause d’une parole ; littéralement et par hébraïsme, à la face d’une parole. ― L’insensé, etc. Le sens de cette phrase, extrêmement concise dans la Vulgate, est que l’insensé à qui on a confié une parole n’a pas de repos jusqu’à ce qu’il l’ait dévoilée, comme la femme en travail n’en a que lorsqu’elle a mis un enfant au jour.
12 La parole est dans le cœur de l’insensé comme une flèche qui s’est fixée dans la chair de sa cuisse.
 
13 Reprends ton ami, de peur qu’il n’ait pas compris, et qu’il ne dise : Je n’ai pas fait cela ; ou, s’il l’a fait, afin qu’il ne recommence pas (à le faire).
Note Sir. 19,13 : Qu’il n’ait pas compris ce dont on l’accusait. Comparer à Lévitique, 19, 17 ; Matthieu, 18, 15 ; Luc, 17, 3.
14 Reprends ton prochain, qui peut-être n’a (de peur qu’il n’ait) rien dit, afin que, (et) s’il a parlé, (qu’)il ne recommence pas.
Note Sir. 19,14 : Qu’il ne l’ait pas dit ; c’est-à-dire qu’il n’ait pas tenu le propos qu’on lui prêtait ; même concision de style que dans le verset précédent.
15 Reprends ton ami, car on fait souvent de faux rapports (il s’élève un conflit) ;
Note Sir. 19,15 : Un conflit (commissio) ; selon d’autres, conformément au texte grec, fausse accusation, délation, calomnie. Voir Ecclésiastique, 18, 32.
16 et ne crois pas tout ce qui se dit. Tel pèche par la langue, mais non de cœur ; 17 car quel est celui qui ne pèche pas par sa langue ? Reprends ton prochain avant de le menacer,
Note Sir. 19,17 : Quel est, etc. Comparer à Jacques, 3, 8. ― Reprends, etc. Comparer à Galates, 6, 1.
 
18 et donne lieu à la crainte du Très-Haut ; car toute sagesse consiste dans la crainte de Dieu ; c’est elle qui apprend à (dans la sagesse est) craindre Dieu, et en toute sagesse est l’obéissance à la loi.
Note Sir. 19,18 : Donne une place. Dans le style de l’auteur, donner, faire une place, signifie avoir de l’estime et du respect. ― La disposition ; ou, selon le grec, l’exécution, l’accomplissement.
 
19 L’habileté à faire le mal (La discipline de la méchanceté) n’est pas sagesse, et la pensée des pécheurs n’est pas prudence. 20 Il y a une (telle) malice qui est exécrable, et il y a une folie (tel insensé) qui n’est qu’un manque (privé que d’un peu) de sagesse. 21 Un homme qui a peu de sagesse et manque de sens, mais qui a la crainte de Dieu, vaut mieux que celui qui a beaucoup de sens et qui viole la loi du Très-Haut. 22 Il y a une adresse (habileté) (qui est) sûre (d’elle-même), mais qui est injuste (inique) ;
 
23 et il y a tel homme qui profère une parole sûre aussi, en disant la vérité. Tel s’humilie malicieusement, dont le cœur est plein de fraude ; 24 tel se soumet jusqu’à l’excès avec une profonde humiliation (grande humilité) ; et tel baisse le visage (incline sa face) et fait semblant de ne pas voir ce qui est (a été) ignoré ;
Note Sir. 19,24 : Ce qui a été ignoré ; c’est-à-dire ce qui n’a pas été aperçu par d’autres ou que d’autres ont voulu tenir secret ; feinte qui a uniquement pour but d’empêcher qu’on ne se méfie de lui.
25 mais si la faiblesse de ses forces l’empêche de pécher, s’il trouve l’occasion de faire le mal, il le fera.
 
26 On connaît l’homme au visage, et on discerne l’homme de sens aux traits de la physionomie.
Note Sir. 19,26 : A la rencontre du visage (ab occursu faciei) ; le grec porte ainsi. Tout en paraphrasant un peu le texte, la version anglaise catholique semble en avoir bien rendu le sens par : et un homme sage, quand tu le rencontres, est connu à sa mine.
27 Le vêtement du corps, le rire des dents et la démarche de l’homme révèlent ce qu’il est. 28 Il y a une fausse réprimande qui naît de la colère d’un insolent, et il y a un jugement dont on ne peut démontrer la justesse (qui n’est pas prouvé être juste), et tel se tait qui le fait par prudence.

Chapitre 20

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Chap. : 
Vices et vertus de la langue ; succès funestes ; maux heureux.
Présents intéressés.
Mauvaise honte.
Le mensonge déshonore.
Mauvais effets des présents.
De celui qui cache sa sagesse.
1 Comme il vaut mieux reprendre que de s’irriter, et ne pas empêcher de parler celui qui avoue sa faute (que de se mettre en colère) !
Note Sir. 20,1 : Il vaut mieux ; littéralement il est bon, plus que ; hébraïsme qui a été aussi conservé dans les Septante. Voir, sur le comparatif hébreu, le 1° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes. ― Reprendre ; avec bonté, douceur.
2 La convoitise (passion) de l’eunuque fait violence à (outragera) la jeune vierge :
Note Sir. 20,2 : Voir Ecclésiastique, 30, 21.
3 tel est celui qui viole la justice par un jugement injuste (inique).
 
4 Qu’il est bon, lorsqu’on est repris, de témoigner du repentir ! Car c’est ainsi que tu éviteras le péché volontaire. 5 Tel se tait, et est reconnu comme sage ; et tel se rend odieux par son intempérance de langage. 6 Tel se tait, parce qu’il n’a pas assez de sens pour parler ; et tel se tait, parce qu’il discerne le temps convenable. 7 L’homme sage se tait (taira) jusqu’à un certain temps ; mais l’homme léger et l’imprudent n’observe(ro)nt aucun (pas le) temps.
 
8 Celui qui se répand en paroles blessera son âme, et celui qui s’attribue un pouvoir injuste(ment) sera détesté. 9 L’homme sans conscience (retenue) réussit dans le mal, et ce qu’il invente (il est telle chose trouvée qui) tourne à sa ruine (détriment). 10 Il y a un don qui n’est pas utile, et il y a un don qui est doublement récompensé. 11 Il est une gloire qui amoindrit (y a à cause de la gloire un abaissement), et une (il est tel qui par) humiliation qui fait lever (lèvera) la tête.
Note Sir. 20,11 : Il y a à cause, etc. ; c’est-à-dire qu’il y a une sorte de gloire qui abaisse et avilit, comme il y a une certaine humiliation qui élève et honore.
12 Tel achète beaucoup de choses à vil prix, qui les payera (restituera) sept fois leur valeur.
 
13 Le sage se rend aimable dans ses paroles ; mais les charmes (grâces) des insensés s’écouleront comme l’eau. 14 Le don de l’insensé ne te sera pas utile ; car il a sept yeux (pour te regarder).
Note Sir. 20,14 : Il y a sept yeux ; avec lesquels il te regarde pour tirer de toi sept fois autant qu’il t’a donné.
15 Il donnera peu, et il le reprochera souvent (beaucoup) ; et quand il ouvre la bouche, c’est comme un incendie (une flamme qui se répand).
Note Sir. 20,15 : Quand il ouvre la bouche pour raconter, vanter ses bienfaits.
16 Tel prête aujourd’hui, qui redemandera demain ; cet homme-là se rend (est) odieux.
 
17 L’insensé n’aura pas d’ami, et on ne lui saura aucun gré de ses bienfaits ; 18 car ceux qui mangent son pain ont la langue fausse. Combien de fois et combien d’hommes se moqueront de lui ! (?) 19 Car il ne distribue avec sagesse (avec un sens droit) ce qu’il devait réserver, ni ce qu’il ne devait pas garder.
 
20 La faute (chute) d’une langue trompeuse est comme une chute sur le pavé ; c’est ainsi que la ruine des méchants viendra tout à coup.
 
21 L’homme qui ne se rend pas aimable (disgracieux) est comme un conte frivole, qui est perpétuellement à la bouche des gens mal élevés.
Note Sir. 20,21 : Disgracieux ; désagréable ; c’est le sens du mot acharis, qui vient du grec.
 
22 On ne reçoit pas la parabole de la bouche de l’insensé, parce qu’il la dit à contretemps.
Note Sir. 20,22 : Une parabole ; c’est-à-dire une maxime grave, juste, sage. ― Sera réprouvée. Comparer à Proverbes, 26, 7.
 
23 Tel s’abstient de pécher parce qu’il n’en a pas le moyen, et il en ressent le désir lorsqu’il est dans le repos.
Note Sir. 20,23 : Qui s’abstient, etc. Tant qu’un homme est dans l’indigence et qu’il a besoin de travailler, il échappe à bien des tentations, auxquelles il est vivement excité, lorsqu’il est dans le repos que lui procurent les richesses.
24 Tel perd son âme par respect humain ; il la perdra en cédant à une personne imprudente, et il se perdra lui-même pour avoir trop tenu compte d’une autre (en faisant acception des) personne(s).
Note Sir. 20,24 : Son âme ; hébraïsme, pour se, soi-même.
25 Tel promet par honte à son ami, et s’en fait gratuitement un ennemi.
 
26 Le mensonge est dans un homme une tache (un opprobre) honteuse(x), et il est habituellement dans la bouche des gens mal élevés (sans discipline).
 
27 Mieux vaut un voleur qu’un homme qui ment sans cesse ; (mais) tous deux auront la perdition en partage.
Note Sir. 20,27 : Un voleur, etc. Le voleur, est, en effet, moins dangereux et moins nuisible que le menteur. Car celui-là vole l’argent, mais celui-ci fait perdre la réputation, qui est plus précieuse que les richesses. D’ailleurs l’habitude du mensonge fait que le menteur n’épargne personne, et qu’on ne peut jamais se fier à lui.
 
28 Le caractère (Les mœurs) des menteurs est (sont) sans honneur, et leur confusion les accompagne(ra) sans fin.
 
29 Le sage s’attire l’estime (se produira) par ses paroles, et l’homme discret (prudent) plaira aux grands. 30 Celui qui cultive sa terre amassera des monceaux de blé, et celui qui pratique la justice sera élevé (exalté), et celui qui plaît aux grands fuira l’iniquité.
Note Sir. 20,30 : Fuira l’iniquité ; échappera à l’injustice de ses ennemis par la protection des grands auxquels il plaît.
31 Les présents et les dons aveuglent les yeux des juges, et (sont comme un mors dans la bouche) comme pour un (en les rendant) muet(s), ils détournent de leur bouche les condamnations (corrections).
Note Sir. 20,31 : Voir Exode, 23, 8 ; Deutéronome, 16, 19. ― Et sont comme, etc. Pour suppléer au laconisme de cette phrase de la Vulgate, et la rendre intelligible dans notre langue, j’ai cru devoir recourir au texte grec et à la Version Sixtine. (qui ? Glaire ?)
32 La sagesse cachée, et le trésor invisible, à quoi sont-ils utiles l’un et l’autre ?
Note Sir. 20,32 : Voir Ecclésiastique, 41, 17.
33 Mieux vaut celui qui cache sa sottise que celui qui cache sa sagesse.

Chapitre 21

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Chap. : 
Fuir le péché ; expier ses fautes.
Maux que cause l’orgueil.
Fin malheureuse des méchants.
Différents effets de la parole sage.
Caractère de l’insensé.
Le délateur se rend odieux.
1 Mon fils, as-tu péché, ne recommence pas, mais prie pour tes fautes passées, afin qu’elles te soient pardonnées. 2 Fuis le péché comme (à l’aspect d’) un serpent ; car, si tu en approches, il se saisira de toi. 3 Ses dents sont des dents de lion, qui tuent les âmes des hommes.
 
4 Tout(e) péché (iniquité) est comme un glaive à deux tranchants ; la plaie qu’il fait est incurable. 5 L’outrage et les violences dissiperont (anéantiront) les richesses ; la maison la plus riche sera ruinée (anéantie) par l’orgueil, et de même la fortune du superbe sera détruite jusqu’à la racine. 6 La prière (supplication) de la bouche du pauvre parviendra jusqu’à ses oreilles, et le jugement arrivera soudain (en toute hâte) sur lui.
Note Sir. 21,6 : Jusqu’à ses oreilles ; c’est-à-dire aux oreilles de Dieu, mot sous-entendu ou bien du superbe, nommé au verset précédent. ― Le jugement (judicium) ; la justice de Dieu en faveur du pauvre ; ou bien la condamnation du superbe. ― Viendra à lui ; au pauvre ; ou bien au superbe. Au lieu de, le jugement viendra à lui, le grec et la Version Sixtine portent à la lettre, le jugement de lui vient ; ce qui laisse subsister l’amphibologie de la Vulgate. Cependant la plupart des interprètes sont pour la première explication.
7 Celui qui hait la réprimande (correction) marche sur les traces du pécheur, et celui qui craint Dieu se convertira du fond du cœur.
Note Sir. 21,7 : Suit la trace ; ou est dans la trace ; littéralement est la trace.
8 L’homme puissant se fait connaître de loin par sa langue audacieuse, et le sage (l’homme sensé) sait se défaire de lui.
 
9 Celui qui bâtit sa maison aux dépens d’autrui est comme celui qui amasse ses pierres durant l’hiver.
Note Sir. 21,9 : Qui rassemble ses pierres ; qui bâtit. ― En hiver ; c’est-à-dire à une époque de l’année où la bâtisse n’offre aucune solidité. Ainsi celui qui bâtit aux dépens d’autrui s’expose à se voir bientôt enlever sa maison par ceux dont l’argent a servi à la bâtir.
10 L’assemblée des pécheurs est un amas d’étoupes, et leur fin sera la flamme du feu.
Note Sir. 21,10 : Voir Ecclésiastique, 16, 7.
 
11 Le chemin des pécheurs est (uni et) pavé de pierres ; mais il aboutit à l’enfer, aux ténèbres et aux supplices. 12 Celui qui garde la justice en pénètrera l’esprit (comprendra le sens). 13 Le fruit (perfection) de la crainte de Dieu, c’est la sagesse et l’intelligence. 14 Celui qui n’est pas sage dans le bien ne deviendra jamais habile. 15 Il y a une sagesse qui est féconde pour le mal, et il n’y a pas de bon sens (d’intelligence) là où est l’amertume.
 
16 La science du sage se répandra comme une eau qui déborde, et son conseil demeure (est permanent) comme une source de vie. 17 Le cœur de l’insensé est comme un vase rompu ; il ne peut rien retenir de la sagesse. 18 Que l’homme habile entende une parole sage, il la louera et se l’appliquera ; que le voluptueux l’entende, elle lui déplaira, et il la rejettera derrière son dos. 19 L’entretien de l’insensé est comme un fardeau sur la route, mais (car) la grâce se trouvera sur les lèvres de l’homme sensé (sage). 20 La bouche du sage est recherchée dans l’assemblée, et les hommes repasseront ses paroles dans leur cœur. 21 La sagesse est pour l’insensé comme une maison ruinée, et la science du sot n’est que paroles mal digérées (inexprimables).
Note Sir. 21,21 : Comme est une maison ruinée, etc. La sagesse ne sert pas plus à un insensé, que ne sert une maison ruinée dont on ne fait aucun usage. ― Inexprimables ; confuses, sans aucun ordre, ni aucune suite.
 
22 L’instruction (La doctrine) est pour l’insensé comme des fers aux pieds, et comme des chaînes qui lui chargent la main droite.
Note Sir. 21,22 : Les fers, etc. La doctrine est pour l’insensé une gêne et un embarras qui l’empêchent de suivre ses inclinations et de se livrer à ses plaisirs, comme s’il avait les fers aux pieds et aux mains.
23 Quand il rit, l’insensé élève la voix ; mais l’homme sage rit à peine tout bas. 24 La science (doctrine) est pour l’homme prudent un ornement d’or, et comme un bracelet à son bras droit. 25 L’insensé met aisément le pied dans la maison de son voisin (prochain) ; mais l’homme qui sait vivre est réservé (sera troublé) vis-à-vis d’une personne puissante. 26 L’insensé regardera par la fenêtre dans une maison, mais l’homme discret (instruit) se tiendra dehors.
 
27 C’est une folie que d’écouter par une porte, mais cette bassesse sera insupportable à l’homme prudent (supportera avec peine cette ignominie). 28 Les lèvres des imprudents raconteront des sottises ; mais les paroles des hommes prudents seront pesées à la balance. 29 Le cœur des insensés est dans leur bouche, et la bouche des sages est dans leur cœur. 30 Lorsque l’impie maudit le diable (démon), il se maudit lui-même. 31 Le semeur de rapports (délateur) souillera son âme, et il sera haï de tous ; celui qui demeure avec lui sera (aussi) odieux, mais l’homme silencieux et sensé sera honoré.
Note Sir. 21,31 : En toutes choses (in omnibus) ; ou en tous lieux, partout ; ou par tous, par tout le monde.

Chapitre 22

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Chap. : 
Homme paresseux.
Enfants mal élevés.
Femme effrontée.
C’est perdre son temps que d’instruire un insensé.
Pleurer l’insensé plus qu’une mort ; éviter sa compagnie.
De ce qui rompt l’amitié.
Garder la fidélité à son ami.
1 Le paresseux a été lapidé avec de la (une pierre couvert de) boue, et tous parleront de lui avec mépris. 2 Le paresseux a été lapidé avec la fiente des bœufs, et quiconque le touchera (se) secouera les mains.
 
3 Le fils mal élevé (indiscipliné) est la honte (confusion) de son père, et la fille immodeste sera peu estimée (mais une fille tombera dans l’humiliation).
Note Sir. 22,3 : Une fille indisciplinée. Le contexte semble indiquer que ce mot est sous-entendu.
4 La fille prudente sera (est) un héritage pour son mari ; mais celle dont la conduite fera rougir sera (devient) le déshonneur de son père. 5 L’effrontée couvre de honte son père et son mari ; (et si) elle ne le cède pas aux impies, (et) elle sera méprisée de l’un et de l’autre. 6 La musique dans le deuil est comme un discours à contretemps (inverser) ; mais la sagesse emploie toujours à propos les fouets (châtiments) et l’instruction.
 
7 Celui qui instruit l’insensé est comme celui qui recolle un pot cassé. 8 L’homme qui raconte une chose à celui qui ne l’écoute pas est comme celui qui réveille un dormeur (quelqu’un) d’un profond sommeil.
 
9 Celui qui parle de la sagesse à un insensé entretient un homme endormi ; et à la fin du discours ce dernier dira : Qui est celui-ci ? 10 Pleure sur un mort, car sa lumière a disparu, et pleure sur un insensé, car son bon sens a disparu (lui manque).
Note Sir. 22,10 : Voir Ecclésiastique, 38, 16.
 
11 Pleure peu sur un mort, car il est entré dans le repos ; 12 mais la vie criminelle de l’insensé (du méchant) est pire que la mort. 13 On pleure un mort pendant sept jours ; mais l’insensé et le méchant doivent être pleurés tous les jours de leur vie.
Note Sir. 22,13 : Voir Genèse, 50, 10. ― Le deuil, etc. L’auteur parle du deuil ordinaire pour les simples particuliers, qui était, en effet, de sept jours ; celui des princes et des grands durait ordinairement quarante jours. Au reste, l’Ecriture nous fournit plusieurs exemples de deuil d’une durée fort inégale.
 
14 Ne parle pas beaucoup avec l’imprudent, et ne va pas avec (un) l’insensé. 15 Garde-toi de lui, pour n’en pas éprouver d’ennui, et pour n’être pas souillé par son péché. 16 Détourne-toi de lui, et tu trouveras le repos, et sa folie ne t’agacera pas (te chagrinera pas).
 
17 Qu’y a-t-il de plus pesant que le plomb ? et quel autre nom lui donner, si ce n’est celui d’insensé ? 18 Il est plus facile de porter le (du) sable, le (du) sel et une masse de fer, que (qu’un) l’imprudent, (un) l’insensé et (un) l’impie.
Note Sir. 22,18 : Voir Proverbes, 27, 3.
19 Le bois bien lié et attaché ensemble dans le fondement d’un édifice ne se disjoindra pas ; ainsi en sera-t-il du cœur établi sur un conseil solide (fortifié par l’inspiration d’un conseil). 20 La résolution d’un homme sensé ne s’affaiblira jamais par la crainte.
Note Sir. 22,20 ; 22.23 : Dans aucun temps ; c’est-à-dire dans nul temps, dans pas un seul temps ; littéralement en latin, en tout temps (in omni tempore) ; ce qui est un pur hébraïsme. Nous avons déjà fait remarquer, qu’en hébreu, le mot tout joint à une négation signifie nul, pas un seul.
 
21 De même qu’une palissade sur un lieu élevé et une muraille de pierre sèche (moellons posés sans appareil) ne peuvent résister à la violence du vent, 22 ainsi le cœur de l’insensé ; timide dans ses pensées, ne résistera pas à la violence de la crainte. 23 Le cœur de l’insensé, craintif dans sa pensée, n’éprouvera jamais certaine crainte (ne craindra dans aucun temps, note) ; il en est de même de celui qui se tient toujours attaché aux commandements de Dieu. 24 Celui qui pique l’œil en tire des larmes ; celui qui pique le (un) cœur y excite le (un) sentiment.
 
25 Celui qui jette une pierre contre des oiseaux les fera envoler ; ainsi celui qui dit des injures à son ami rompra l’amitié. 26 Quand tu aurais tiré l’épée contre ton ami, ne désespère pas ; car le retour est possible. 27 Quand tu aurais dit à ton ami des paroles fâcheuses, ne crains pas, car la réconciliation est possible : pourvu que cela n’aille pas jusqu’à l’injure, au reproche, à l’insolence, à la révélation des secrets et à des coups de traître ; car pour toutes ces choses ton ami t’échappera.
Note Sir. 22,27 : Excepté, etc. Les cinq choses indiquées ici sont, en effet, de celles qu’on ne pardonne guère en amitié, parce qu’elles sont directement opposées à ses lois, la malice, la réflexion, le mauvais cœur y ayant plus de part que la passion ou le tempérament.
28 Demeure fidèle à ton ami pendant sa pauvreté, afin que tu te réjouisses avec lui dans sa prospérité. 29 Demeure-lui fidèle au temps de son affliction, afin que tu aies part avec lui à son héritage. 30 Avant (Devant) le feu s’élèvent la vapeur de la fournaise et la fumée de la flamme ; ainsi les injures, les outrages et les menaces précèdent l’effusion du sang.
Note Sir. 22,30 : Le sang versé ; c’est-à-dire le meurtre.
31 Je ne rougirai pas de saluer mon ami ; je ne me cacherai pas devant lui ; et s’il me traite mal (des maux m’arrivent par lui), je le souffrirai. 32 Mais quiconque l’apprendra se mettra en garde contre lui. 33 Qui mettra une garde à ma bouche, et un sceau inviolable (bien sûr) sur mes lèvres, afin qu’elles ne me fassent pas tomber, et que ma langue ne me perde pas ?
Note Sir. 22,33 : Voir Psaumes, 140, 3. ― Bien sûr ; bien appliqué, qu’on ne puisse enlever.

Chapitre 23

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Chap. : 
Prière contre le mauvais usage de la langue, l’orgueil, la gourmandise et l’impureté.
Ne pas jurer, ni dire des paroles indiscrètes.
Adultère odieux à Dieu et aux hommes.
1 Seigneur, père et maître de ma vie, ne m’abandonnez pas à leur conseil, et ne permettez pas qu’elles me fassent tomber.
Note Sir. 23,1 : Leur… elles. Ces pronoms se rapportent aux noms bouche et lèvres, exprimés au dernier verset du chapitre précédent.
2 Qui imposera la verge (mettra des remords) sur mes pensées, et l’enseignement (la doctrine) de la sagesse sur mon cœur, afin qu’elle (ils) ne m’épargne(nt) pas dans leurs manquements, et que leurs fautes ne paraissent pas ;
Note Sir. 23,2 : Qu’ils ; c’est-à-dire les remords et la doctrine de la sagesse. ― Leurs ; se rapporte à ma pensée et à mon cœur. ― Ne paraissent pas ; n’éclatent pas au dehors, ne deviennent pas publiques.
3 de peur que mes ignorances ne s’accroissent, et que mes offenses ne se multiplient, et que mes péchés n’abondent, et que je ne tombe devant ceux qui me haïssent, et que mon ennemi ne se réjouisse sur moi ?
 
4 Seigneur, père et Dieu de ma vie, ne m’abandonnez pas à leur volonté (pensée).
Note Sir. 23,4 : Pensée ; mauvais dessein.
5 Ne me donnez pas des yeux altiers, et détournez de moi toute convoitise. 6 Eloignez de moi l’intempérance (de la chair), que la passion de l’impureté ne s’empare pas de moi, et ne me livrez pas à une âme qui n’a plus de pudeur ni de retenue.
 
7 Ecoutez, mes enfants, les règles qui concernent la langue (la doctrine de ma bouche) ; celui qui les gardera ne périra pas par ses lèvres, et il ne tombera pas dans des actions criminelles. 8 Le pécheur sera (est) pris par sa vanité ; le superbe et le médisant y trouve(ro)nt des sujets de chute.
 
9 Que ta bouche ne s’accoutume pas à jurer, car c’est la cause de bien des chutes.
Note Sir. 23,9 : Qu’au jurement, etc. Comparer à Exode, 20, 7 ; Matthieu, 5, 33.
10 Que le nom de Dieu ne soit pas sans cesse à ta bouche, et ne mêle pas dans tes discours les noms des saints, car en cela tu ne sera(i)s pas exempt de faute.
Note Sir. 23,10 : Que le nom de Dieu, etc. Il est presque impossible de prononcer toujours le nom de Dieu avec le respect qui lui est dû, quand on l’a continuellement dans la bouche, pour confirmer tout ce que l’on dit. ― Ne te mêle pas, etc. ; c’est-à-dire ne mêle pas légèrement dans tes discours les noms des saints, ou des choses saintes.
11 En effet, de même qu’un esclave qu’on met sans cesse à la torture en porte toujours les marques (Car comme un esclave qui est à la question continuellement ne diminue pas de lividité), ainsi tout homme qui jure, et qui nomme le nom de Dieu, ne sera pas pur de tout péché.
Note Sir. 23,11 : Comme ton esclave, etc. Anciennement c’était par la question, ou torture, qu’on tirait la vérité de la bouche des esclaves. Or un pareil traitement rendait leur corps livide.
 
12 Celui qui jure souvent sera rempli d’iniquité, et le malheur (la plaie) ne sortira pas de sa maison. 13 S’il ne fait pas ce qu’il a promis, son péché sera sur lui, et s’il dissimule, il pèche doublement. 14 S’il jure en vain, il n’aura aucune excuse, et sa maison sera remplie de châtiments.
Note Sir. 23,14 : Remplie de sa rétribution ; c’est-à-dire des maux qui seront le salaire de celui qui jure en vain. Comparer au verset 12.
15 Il y a une autre parole qui mérite la mort ; qu’elle ne se trouve jamais dans l’héritage de Jacob.
 
16 Car tous ces vices sont écartés des hommes pieux, et ils ne s’engagent pas dans ces excès (crimes). 17 Que ta bouche ne s’accoutume pas à un langage déréglé ; car il s’y trouvera toujours du (une parole de) péché. 18 Souviens-toi de ton père et de ta mère, quand (car) tu t’assieds au milieu des grands ; 19 de peur que Dieu ne t’oublie devant eux, et que, rendu insensé par la familiarité, tu ne tombes dans l’infamie, que (’alors) tu ne souhaites de n’être pas né, et que tu ne maudisses le jour de ta naissance. 20 L’homme accoutumé aux paroles outrageantes ne se corrigera jamais pendant sa vie.
Note Sir. 23,20 : Voir 2 Rois, 16, 7.
21 Deux sortes de personnes pèchent souvent (abondent en péchés), et la troisième s’attire la colère et la perdition.
 
22 L’âme qui brûle comme un feu ardent ne s’éteindra pas, jusqu’à ce qu’elle ait dévoré quelque chose. 23 L’homme qui abuse de son propre corps ne cesse(ra) pas jusqu’à ce qu’il ait allumé un feu. 24 Tout pain est doux au fornicateur ; il ne se lassera pas de pécher jusqu’à la fin de sa vie. 25 L’homme qui vide (profane) le lit conjugal méprise son âme, en disant (et dit) : Qui me voit ?
Note Sir. 23,25 : Voir Isaïe, 29, 15.
26 Les ténèbres m’environnent, les murailles me couvrent, et nul ne me regarde ; qui craindrais-je ? Le Très-Haut ne se souviendra pas de mes péchés (fautes). 27 Et il ne comprend pas que l’œil du Seigneur voit tout, et que l’on bannit de soi la crainte de Dieu, quand on n’a que cette crainte humaine, et qu’on ne redoute que les yeux des hommes.
Note Sir. 23,27 : Son œil ; l’œil du Très-Haut, nommé au verset précédent.
28 Et il ne sait pas que les yeux du Seigneur sont beaucoup plus lumineux que le soleil, qu’ils regardent toutes les voies des hommes, et la profondeur des abîmes, et qu’ils pénètrent les cœurs des hommes jusque dans les replis les plus cachés. 29 Car le Seigneur Dieu connaissait toutes choses avant de les créer, et il les voit (considère) encore maintenant qu’il les a faites. 30 Cet homme sera puni sur les places de la ville, il fuira comme le poulain de la cavale, et il sera pris lorsqu’il ne s’y attendra pas. 31 Il sera déshonoré aux yeux de tous, parce qu’il n’aura pas compris la crainte du Seigneur. 32 Ainsi périra encore toute femme qui abandonne son mari, et qui lui donne un héritier venant du fruit d’une alliance adultère (le fils d’un étranger).
Note Sir. 23,32 : Voir Lévitique, 20, 10 ; Deutéronome, 22, 22.
33 Car en premier lieu elle a désobéi à la loi du Très-Haut ; ensuite elle a péché contre son mari ; en troisième lieu elle a commis un adultère, et elle s’est donné des enfants (fils) d’un étranger (autre homme). 34 Elle sera amenée dans l’assemblée, et on examinera l’état de ses enfants. 35 Ses fils ne prendront pas racine, et ses branches ne donneront pas de fruit(s). 36 Elle laissera une mémoire maudite, et son infamie ne s’effacera pas. 37 Et ceux qui viendront après reconnaîtront qu’il n’y a rien de meilleur que la crainte de Dieu, et que rien n’est plus doux que d’avoir égard aux commandements du Seigneur. 38 C’est une grande gloire que de suivre le Seigneur ; (car) c’est de lui qu’on reçoit la longueur des jours.
Note Sir. 23,38 : La longueur des jours ; une longue vie.

Chapitre 24

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Chap. : 
Eloge de la sagesse ; son origine, sa puissance, son éternité.
Israël est devenu le lieu de sa demeure.
Progrès qu’elle a faits dans le monde.
Biens dont elle est la source.
Sa profondeur.
Merveilles qu’elle opère dans le monde
1 La sagesse se louera elle-même ; elle s’honorera en Dieu, et se glorifiera au milieu de son peuple.
Note Sir. 24,1 : Son âme ; c’est-à-dire soi, elle-même.
2 Elle ouvrira sa bouche dans les assemblées du Très-Haut, et elle se glorifiera devant ses armées (en présence de sa puissance).
Note Sir. 24,2 : Les assemblées du Très-Haut ; les assemblées, les réunions des fidèles. ― De sa puissance (virtutis illius) ; de sa majesté ; ou, selon d’autres, de son armée céleste. Le mot virtus s’emploie souvent, en effet, dans l’Ecriture pour armée.
 
3 Elle sera exaltée au milieu de son peuple, et admirée dans l’assemblée (entière, note) sainte.
Note Sir. 24,3 : L’assemblée entière sainte ; l’assemblée de tous les saints ; littéralement la plénitude, l’intégrité sainte.
4 Elle recevra des louanges parmi la multitude des élus, et sera bénie des bénis de Dieu. Elle dira : 5 Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature. 6 C’est moi qui ai fait lever dans le ciel une lumière inextinguible, et qui ai couvert toute la terre comme une nuée (un nuage).
 
7 J’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur (dans) une colonne de nuée. 8 J’ai fait seule le tour du ciel, j’ai pénétré la profondeur de l’abîme, j’ai marché sur les flots de la mer, 9 et j’ai parcouru toute la terre. Sur (et chez) tous les peuples 10 et sur toutes les nations j’ai exercé l’empire (eu le premier rang). 11 J’ai foulé aux pieds par ma puissance les cœurs de (tous le)s grands et des petits, et parmi tous ces peuples (en toutes ces choses) j’ai cherché un lieu de repos, et une demeure dans l’héritage du Seigneur (que je demeurerai). 12 Alors le Créateur de l’univers m’a parlé et m’a donné ses ordres, et celui qui m’a créée a reposé dans ma tente (mon tabernacle). 13 Et il m’a dit : Habite dans Jacob, qu’Israël soit ton héritage, et prends racine parmi les élus. 14 J’ai été créée dès le commencement et avant les siècles, et je ne cesserai pas d’être dans la suite des âges ; et j’ai exercé devant lui mon ministère dans la maison sainte.
Note Sir. 24,14 : Voir Proverbes, 8, 22. ― Dans l’habitation sainte, etc. La sagesse éternelle présidait au ministère sacré au milieu d’Israël ; et dans la plénitude des temps, s’étant incarnée, elle a exercé son ministère au milieu de ce même peuple.
15 J’ai été ainsi affermie dans Sion ; j’ai trouvé mon repos dans la cité sainte, et ma puissance est (établie) dans Jérusalem. 16 J’ai pris racine au milieu du peuple glorifié (honoré), dont l’héritage est le partage de mon Dieu, et j’ai établi ma demeure dans l’assemblée (entière) des saints.
Note Sir. 24,16 : Dans le peuple, etc. Voir Ecclésiastique, 17, 14-15.
17 Je me suis élevée comme le (un) cèdre du Liban, et comme le (un) cyprès de la montagne de Sion.
 
18 Je me suis élevée comme le (un) palmier de Cadès, et comme les plants de rosiers de Jéricho.
Note Sir. 24,18 : A Cadès. Voir Nombres, note 20.1. Plusieurs textes grecs portent Engaddi, ville située à l’ouest de la mer Morte, dans le désert de Juda, et c’est probablement le nom que portait le texte original. ― Des rosiers à Jéricho. Il n’est pas question de la plante connue sous le nom de rose de Jéricho et qui se rouvre, quand on la plonge dans l’eau. Il s’agit d’une plante dont on ne saurait déterminer la nature, car le rosier proprement dit n’est pas nommé dans l’Ancien Testament.
19 Je me suis élevée comme un bel olivier dans la campagne, et comme le (un) platane au bord des eaux sur le chemin (, dans les places publiques).
Note Sir. 24,19 : Le platane atteint en Orient des proportions colossales.
20 J’ai répandu mon parfum comme la cannelle (cinnamome) et le baume le plus précieux, et une odeur exquise comme la myrrhe de choix.
Note Sir. 24,20 : Le cinnamome ; la cannelle. ― Le baume jouissait d’une réputation extraordinaire. Celui de Judée était le plus célèbre. L’arbre qui le produisait en a complètement disparu.
21 J’ai parfumé ma demeure comme le storax, le galbanum, l’onyx, la myrrhe (le stacté), comme la goutte d’encens tombée d’elle-même (et comme le Liban qui sort sans incision, note), et mon odeur est comme celle d’un baume sans mélange.
Note Sir. 24,21 : Le stacté ; ainsi porte le texte grec ; littéralement goutte (gutta) c’est-à-dire larme ; se dit du suc qui coule de plusieurs plantes, soit naturellement, soit quand on y fait une incision. ― Le Liban ; c’est-à-dire l’oliban.
 
22 J’ai étendu mes branches (rameaux) comme le térébinthe, et mes rameaux sont des rameaux d’honneur et de grâce.
Note Sir. 24,22 : Comme un térébinthe. Le térébinthe est un des arbres les plus grands et les plus beaux de Palestine.
23 Comme la vigne j’ai poussé des fleurs d’une agréable odeur (suave), et mes fleurs donnent des fruits de gloire (honneur) et d’abondance.
Note Sir. 24,23 : De richesse ; ou d’abondance.
24 Je suis la mère du bel (pur) amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance. 25 En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l’espérance de la vie et de la vertu. 26 Venez à moi, vous tous qui me désirez (avec ardeur), et rassasiez-vous de mes fruits ; 27 car mon esprit est plus doux que le miel, et mon héritage plus suave que (l’emporte sur) le rayon de miel (le miel et le rayon, note).
Note Sir. 24,27 : Le miel et le rayon ; pour le rayon de miel ; figure grammaticale dont la Bible fournit un certain nombre d’exemples.
 
28 Ma mémoire passera (vivra) dans la suite des siècles. 29 Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif.
Note Sir. 24,29 : Voir Jean, 6, 35. ― Ceux qui me mangent, etc. La sagesse, considérée comme nourriture, quelque succulente, quelque solide qu’elle soit, loin de fatiguer l’estomac, laisse toujours un goût et un appétit nouveaux.
30 Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront pas. 31 Ceux qui me mettent en lumière (m’éclaircissent, note) auront la vie éternelle.
Note Sir. 24,31 : Qui m’éclaircissent ; qui me font connaître, qui m’enseignent aux autres. Comparer à Daniel, 12, 3.
 
32 Tout cela est le livre de vie, l’alliance du Très-Haut, et la connaissance de la vérité. 33 Moïse (nous) a donné la loi avec les préceptes de la justice, l’héritage de la maison de Jacob et les promesses faites à Israël. 34 Le Seigneur (Dieu) a promis à David son serviteur de faire sortir de lui le (un) roi très puissant, qui doit être éternellement assis sur un trône de gloire (d’honneur).
Note Sir. 24,34 : Un roi très puissant ; Salomon ; mais, dans un sens plus relevé, Jésus-Christ, dont Salomon était la figure. Jésus-Christ, né de David selon la chair, dont le règne est éternel et la sagesse infinie.
35 C’est lui qui répand la sagesse comme le Phison répand ses eaux, et comme le Tigre au temps des fruits nouveaux.
Note Sir. 24,35-36 : Le Phison, le Tigre, l’Euphrate, fleuves du paradis terrestre. Le Tigre arrosait Ninive, l’Euphrate, Babylone. Ces deux derniers fleuves grossissent considérablement aux jours des nouveaux fruits, c’est-à-dire au mois de mars.
Note Sir. 24,35 : Voir Genèse, 2, 11.
36 C’est lui qui fait déborder (répand) l’intelligence comme l’Euphrate, et qui la multiplie comme le Jourdain au temps de la moisson.
Note Sir. 24,36 : Le Jourdain grossit aussi au temps de la moisson, voir Josué, 3, 15, parce que c’est alors que les neiges de l’Hermon fondent en plus grande abondance.
37 C’est (lui) qui fait jaillir la science comme la lumière, et qui est là (fournit ses eaux) comme le Géhon au jour de la vendange.
Note Sir. 24,37 : Comme la lumière. Le texte original devait porter Yehor, mot par lequel la langue hébraïque désignait le Nil. Le contexte réclame ici un nom de fleuve. L’inondation du Nil se produit au jour de la vendange, en septembre et octobre. ― Le Géhon est le quatrième fleuve du paradis terrestre.
38 C’est lui qui le premier a connu parfaitement la sagesse, et elle est impénétrable aux âmes faibles.
Note Sir. 24,38 : L’a parfaitement connue (c’est-à-dire la sagesse), littéralement a perfectionné de la connaître. Voir sur cet hébraïsme le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.
39 Car ses pensées sont plus vastes (abondantes) que la mer, et ses conseils plus profonds que le grand abîme.
Note Sir. 24,39 : Plus que. C’est par un hébraïsme encore que l’a ab de la Vulgate, et l’apo des Septante signifie plus que, ici, comme en bien d’autres passages.
40 Je suis la sagesse qui ai fait couler les fleuves. 41 Je suis comme le chemin par où s’écoule l’eau immense d’un fleuve, comme le canal d’une rivière (d’un fleuve), et comme un aqueduc qui sort du paradis.
Note Sir. 24,41 : Allusion aux quatre fleuves du paradis terrestre. ― Un aqueduc amenait à Jérusalem les eaux provenant de la Fontaine Scellée. Voir Cantique, 4, 12.
42 J’ai dit : J’arroserai les plantes de mon jardin, et je rassasierai d’eau (j’enivrerai) les fruits de mon parterre. 43 Et voici que mon canal (courant) est devenu un grand fleuve (abondant), et mon fleuve est devenu comme (a approché d’) une mer ; 44 car je ferai briller ma doctrine sur tous comme la lumière du matin, et je la raconterai (jusqu’) au loin.
Note Sir. 24,44 : Jusqu’au loin (usque ad longinquum) ; expression qui, comme dans le texte grec, peut s’entendre des temps et des lieux.
45 Je pénétrerai toutes les profondeurs de la terre, je visiterai tous ceux qui dorment, et j’éclairerai tous ceux qui espèrent au Seigneur. 46 Je répandrai désormais (encore) ma doctrine comme une prophétie ; je la laisserai à ceux qui cherchent la sagesse, et je ne cesserai pas de leur être présente de race en race (dans leurs générations) jusqu’au siècle saint. 47 Considérez que je n’ai pas travaillé pour moi seul(e, note), mais pour tous ceux qui cherchent la vérité.
Note Sir. 24,47 : Pour moi seul. C’est l’auteur qui parle ici, comme plus bas, voir Ecclésiastique, 33, 18 ; dans les deux endroits, le texte grec porte seul au masculin.

Chapitre 25

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Chap. : 
Trois choses agréables et trois détestables.
Acquérir de bonne heure la sagesse.
Neuf choses qui paraissent heureuses.
Avantages de la crainte de Dieu.
La malice de la femme est le plus insupportable des maux.
1 Trois choses plaisent à mon esprit, et sont approuvées de Dieu et des hommes : 2 l’union des frères, l’amour (mutuel) des proches, un mari et une femme qui s’accordent bien ensemble.
 
3 Il y a trois sortes de personnes que mon âme hait, et dont la vie (leur âme) m’est insupportable :
Note Sir. 25,3 : Leur âme ; dans le grec leur vie. Nous avons déjà remarqué, plus d’une fois, que l’âme, étant le principe vital et la portion la plus noble de notre être, les Hébreux l’employaient pour exprimer, tantôt la vie et tantôt la personne, l’individu.
4 un pauvre superbe, un riche menteur, et un vieillard fou (hébété) et insensé. 5 Ce que tu n’auras pas amassé dans ta jeunesse, comment le trouveras-tu dans ta vieillesse ? 6 Qu’il est beau pour les cheveux blancs d’avoir du jugement (de bien juger), et pour les vieillards de savoir conseiller !
 
7 Que la sagesse sied bien aux vétérans (hommes d’un âge avancé), et l’intelligence et le conseil à ceux qui sont élevés en gloire ! 8 L’expérience consommée est la couronne des vieillards, et la crainte de Dieu est leur gloire. 9 Neuf choses se présentent à mon esprit comme très heureuses, et j’en exposerai une dixième aux hommes par mes paroles (de vive voix) :
Note Sir. 25,9 : De vive voix ; littéralement par la langue ; un des organes vocaux.
10 un homme qui trouve sa joie dans ses enfants ; celui qui vit et qui voit (vivant et voyant) la ruine de ses ennemis. 11 Heureux celui qui habite avec une femme de sens, qui n’est pas tombé par sa langue, et qui n’a pas été asservi à des hommes indignes de lui.
Note Sir. 25,11 : Voir Ecclésiastique, 26, 1 ; 14, 1 ; 19, 16 ; Jacques, 3, 2.
 
12 (Bien)Heureux celui qui trouve un ami véritable, et qui parle de la justice à une oreille qui l’écoute. 13 Combien est grand celui qui a trouvé la sagesse et la science ! mais rien (personne) ne surpasse celui qui craint le Seigneur.
 
14 La crainte de Dieu s’élève au-dessus de tout. 15 (Bien)Heureux l’homme qui a reçu le don de la crainte de Dieu : à qui comparera-t-on celui qui la possède ? 16 La crainte de Dieu est le principe de son amour, et on y doit joindre inséparablement un (le) commencement de foi. 17 La tristesse du cœur est le comble de la peine (Toute plaie est une tristesse de cœur), et la malignité de la femme est une malice consommée (toute malice est la méchanceté de la femme). 18 Toute plaie est supportable (L’homme verra patiemment toute plaie), plutôt que la plaie du cœur ;
 
19 (et) toute malice, plutôt que la malice de la femme ; 20 (et) toute affliction, plutôt que celle qui vient de ceux qui nous haïssent ; 21 (et) toute vengeance, plutôt que la vengeance des ennemis. 22 Il n’y a pas de tête plus méchante que la tête du (d’un) serpent, 23 et il n’y a pas de colère qui dépasse la colère de la femme. Il vaut mieux (sera plus agréable de) demeurer avec un lion et un dragon, que d’habiter avec une méchante femme.
Note Sir. 25,23 : Voir Proverbes, 21, 19.
 
24 La malignité de la femme lui change le visage ; elle prend un regard sombre comme un ours, et son teint devient comme un sac.
Note Sir. 25,24 : Elle obscurcit, etc. ; c’est-à-dire qu’elle prend, comme un ours, un regard sombre et farouche. ― Comme un sac. Le sac ou cilice qu’on ne portait que dans le deuil, la pénitence et une extrême pauvreté, était fait de poils de chameau ou de chèvre, mais toujours de couleur noire ou brune.
25 Au milieu de ses proches son mari gémit, et en les entendant il soupire (tout doucement). 26 Toute malice est légère comparée à la malice de la femme ; que le sort des pécheurs tombe sur elle ! (.) 27 Comme une montagne (montée) sablonneuse pour les pieds d’un vieillard, telle est la femme bavarde (à la langue bien affilée) pour un homme paisible. 28 Ne considère pas la beauté d’une femme, et ne la convoite pas à cause de ses charmes.
Note Sir. 25,28 : Voir Ecclésiastique, 42, 6.
29 De la femme provient la colère, l’audace et une grande confusion (La colère d’une femme, son audace, et sa confusion, sont grandes). 30 Si la femme a l’autorité, elle s’élève contre son mari. 31 La méchante femme est l’affliction du cœur, la tristesse du visage et la plaie au cœur (de son mari). 32 La femme qui ne rend pas son mari heureux est l’affaiblissement (la débilité) de ses mains et la débilité (l’affaiblissement) de ses genoux. 33 La femme a été le principe (commencement) du péché, et c’est par elle que nous mourons tous.
Note Sir. 25,33 : Voir Genèse, 3, 6.
34 Ne donne pas à ton eau l’issue la plus légère, ni à une méchante femme la liberté de se produire (au dehors). 35 Si tu ne la conduis pas comme par la main, elle te couvrira de confusion en présence de tes ennemis. 36 Sépare-la de ta chair, de peur qu’elle n’abuse sans cesse (toujours) de toi.

Chapitre 26

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Chap. : 
Bonheur de l’homme qui a une femme de bien ; malheur de celui qui en a une vicieuse.
De la fille effrontée.
De la femme vertueuse.
Trois choses affligeantes.
1 (Bien)Heureux le mari d’une femme qui est bonne, car le nombre de ses années sera (est) doublé. 2 La femme forte est la joie de son mari, et elle lui fera passer en paix les années de sa vie. 3 La femme vertueuse est un excellent (bon) partage ; c’est le partage de ceux qui craignent Dieu, et elle sera donnée à un homme pour ses bonnes actions. 4 Qu’il soit riche ou pauvre, il aura le cœur content, et la joie sera en tout temps sur son visage.
 
5 Mon cœur a appréhendé trois choses, et à la quatrième mon visage a pâli d’effroi ; 6 la haine (délation) de toute une ville, la sédition (le rassemblement) d’un peuple,
Note Sir. 26,6 : La délation d’une cité ; lorsqu’une cité tout entière accuse calomnieusement quelqu’un devant les juges. ― Le rassemblement séditieux.
7 et la calomnie mensongère sont des choses plus insupportables que la mort ;
 
8 mais la femme jalouse est la douleur (de cœur) et l’affliction du cœur (un deuil). 9 Dans la femme jalouse, la langue est un fléau qui atteint tous les hommes (se communique à tous). 10 La femme méchante est comme une paire de bœufs qui s’agitent ; celui qui la saisit est comme un homme qui prend un scorpion.
Note Sir. 26,10 : Un joug, etc. Les anciens n’attachaient pas le joug sur la tête ou aux cornes des bœufs, mais sur leur cou ; lorsqu’il n’était pas bien attaché, il remuait, vacillait. ― Un scorpion. Le scorpion a l’extrémité de sa queue armée d’un dard dont la piqûre envenimée est mortelle en Orient.
11 La femme adonnée au vin est un sujet de grande colère et de honte, et son infamie (son affront et sa turpitude) ne sera (seront) pas cachée (cachés). 12 La prostitution de la femme se reconnaît à son regard altier et à l’immodestie de ses yeux (ses paupières).
Note Sir. 26,12 : La fornication, etc. Voir Isaïe, 3, 16 ; 2 Pierre, 2, 14.
 
13 Redouble de vigilance à l’égard de la fille qui ne se détourne pas des hommes, de peur qu’elle n’abuse (ne se perde) (d’)elle-même, si elle en trouve l’occasion.
Note Sir. 26,13 : Voir Ecclésiastique, 42, 11.
14 Prends garde à l’impudence de ses yeux, et ne t’étonne pas si elle t’outrage (te néglige). 15 Comme un voyageur altéré qui ouvre la bouche à la fontaine et qui boit de l’eau la plus rapprochée (elle boira de toute eau voisine), elle s’assiéra près de tous les poteaux, et elle ouvrira son carquois à toutes les flèches jusqu’à ce qu’elle défaille.
Note Sir. 26,15 : Poteau ; ou pieu. On doit entendre par là les pieux auxquels on attachait les tentes.
16 Le charme d’une femme soigneuse sera la joie de son mari et engraissera ses os. 17 Sa bonne conduite est un don de Dieu. 18 (Quant à) La femme de bon sens e(s)t silencieuse ; rien n’est comparable à une (son) âme bien élevée (instruite).
Note Sir. 26,18 : Quant à ; est nécessairement sous-entendu, parce que l’expression la femme sensée et silencieuse est un véritable nominatif absolu. Voir ce qui en a été dit, au 1° au milieu des Observations préliminaires des Psaumes. Faute d’avoir compris ou rappelé cet hébraïsme, les traducteurs français on faussé le sens du verset.
 
19 La femme sainte et pudique est une grâce qui passe toute grâce.
 
20 Aucun prix ne vaut une âme chaste (continente). 21 Comme le soleil qui se lève sur le monde au plus haut des cieux (, habitation de Dieu), ainsi la beauté d’une femme vertueuse est l’ornement de sa maison. 22 Comme la lampe qui luit sur le chandelier sacré (saint, note), ainsi est l’agrément du visage dans un âge mûr.
Note Sir. 26,22 : Le chandelier saint ; le candélabre à sept branches du temple.
23 Comme des colonnes d’or sur des bases d’argent, ainsi demeurent fermes sur leurs plantes les pieds de la femme inébranlable (solide).
Note Sir. 26,23 : Le sens est que la femme vertueuse demeure ferme et inébranlable comme des colonnes d’or sur des bases d’argent.
24 Comme un fondement éternel sur la pierre ferme, ainsi sont les commandements de Dieu dans le cœur d’une sainte femme. 25 Deux choses ont attristé mon cœur, et la troisième m’a inspiré de la colère : 26 un homme de guerre qui périt de misère, un homme de sens qui est méprisé, 27 et celui qui passe de la justice au péché ; Dieu a préparé ce dernier pour le glaive. 28 Deux choses m’ont paru difficiles et dangereuses : celui qui trafique évitera difficilement les fautes, et celui qui vend du vin ne s’exemptera pas des péchés de la langue.
Note Sir. 26,28 : Des péchés des lèvres ; c’est-à-dire des mensonges.

Chapitre 27

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Chap. : 
Le désir des richesses, source de péché.
Les paroles de l’homme découvrent son cœur.
Avantage de la justice.
Entretiens des pécheurs insupportables.
Révéler les secrets, c’est éteindre entièrement l’amitié.
Le fourbe haï de Dieu et des hommes.
1 Beaucoup ont péché par suite de l’indigence, et celui qui cherche à s’enrichir détourne les yeux.
Note Sir. 27,1 : Détourne son œil, son regard de la loi de Dieu, de la vertu, de ses devoirs.
2 Comme un morceau de bois est enfoncé au milieu d’un assemblage de pierres, ainsi le péché est (sera) resserré entre le vendeur et l’acheteur ;
Note Sir. 27,2 : 8 Partagera les blessures ; parce que le traître, en blessant celui qu’il frappe par trahison, se blesse aussi lui-même.
3 le péché sera détruit avec le pécheur.
 
4 Si tu ne te maintiens pas fortement dans la crainte du Seigneur, ta maison sera bientôt renversée. 5 Comme lorsqu’on remue le crible il ne reste que le rebut (la poussière), ainsi l’inquiétude (la perplexité) de l’homme demeure(ra) dans sa pensée.
Note Sir. 27,5 : La poussière ; dans le grec, l’ordure.
6 La fournaise éprouve les vases du potier, et l’épreuve de l’affliction, les hommes justes. 7 Comme le soin qu’on prend de l’arbre paraît dans son fruit, ainsi la parole manifeste la pensée (du cœur) de l’homme.
Note Sir. 27,7 : La culture, etc. ; c’est-à-dire que le soin qu’on prend d’un arbre paraît dans son fruit ; on connaît si un arbre a été bien ou mal cultivé par le fruit qu’il produit. ― Ainsi en est-il, etc. ; ainsi la parole, fruit de la pensée du cœur de l’homme, fait connaître ce qu’elle est.
 
8 Ne loue personne avant qu’il parle ; car c’est par là qu’on éprouve les hommes.
Note Sir. 27,8 : Car c’est là, etc. ; c’est par leurs discours qu’on éprouve, qu’on connaît les hommes.
9 Si tu poursuis la justice, tu l’atteindras, et tu t’en revêtiras comme d’une robe de gloire, et tu habiteras avec elle, et elle te protégera à jamais, et tu trouveras un ferme appui au jour du jugement (de la reconnaissance).
Note Sir. 27,9 : Au jour de la reconnaissance (in die agnitionis) ; c’est-à-dire au jour où Dieu connaîtra des bonnes et des mauvaises actions des hommes, au jour du jugement. (pas clair)
10 Les oiseaux se joignent avec leurs semblables, et la vérité retourne à ceux qui la pratiquent.
 
11 Le lion guette constamment sa proie (dans une embuscade) ; ainsi font les péchés pour ceux qui commettent l’iniquité. 12 L’homme saint est stable dans la sagesse comme le soleil, mais l’insensé est changeant comme la lune. 13 Au milieu des insensés, réserve ta parole pour un autre temps ; mais demeure assidûment parmi ceux qui réfléchissent. 14 L’entretien des pécheurs est odieux, et leur rire (consentement) porte sur les délices du péché. 15 Le discours de celui qui jure souvent fait (fera) dresser les cheveux sur la tête, et son irrévérence fait qu’on se (fera) bouche(r) les oreilles.
 
16 L’effusion du sang suit la querelle des superbes, et leurs injures outrageuses (malédictions) sont pénibles à entendre. 17 Celui qui découvre les secrets de son ami perd sa confiance, et il ne trouvera pas d’ami selon son cœur. 18 Aime le prochain, et unis-toi à lui avec fidélité. 19 Si tu dévoiles ses secrets, c’est en vain que tu le poursuivras (tu ne courras pas après lui, note).
Note Sir. 27,19 : Tu ne courras pas après lui : c’est en vain que tu chercherais à recouvrer son amitié.
20 Car celui qui détruit l’amitié qui le liait avec son prochain, est comme un homme qui aurait tué (détruit) son ami. 21 Comme celui qui laisse échapper un oiseau de sa main, tu as abandonné ton ami, et tu ne le reprendras plus.
 
22 Ne le poursuis pas, car il est (bien) loin ; il s’est échappé comme une chèvre du filet, parce que son âme a été blessée. 23 Tu ne pourras plus avoir de liaison avec lui. (Même) Après l’injure (la malédiction) on peut se réconcilier ; 24 mais lorsqu’on révèle les secrets d’un ami, il n’y a plus d’espérance pour (c’est le désespoir d’) une âme malheureuse.
Note Sir. 27,24 : C’est le désespoir, etc. Lorsqu’une personne a été assez malheureuse pour dévoiler les secrets d’un ami, il ne lui reste aucun espoir de retour.
 
25 Celui qui cligne de l’œil trame de noirs desseins, et nul ne peut l’écarter (personne ne se défendra de lui).
Note Sir. 27,25 : Qui cligne les yeux ; en signe d’approbation et de flatterie.
26 Il n’aura devant toi que douceur à la bouche, et il admirera tes discours ; mais à la fin il changera de langage (retournera sa bouche, note), et il tendra des pièges à tes paroles.
Note Sir. 27,26 : En présence, etc. ; devant toi, il n’aura d’abord à la bouche que des parole mielleuses. ― Il retournera à sa bouche ; il changera de langage.
27 Je hais bien des choses, mais rien autant que lui, et le Seigneur (aussi) le détestera.
Note Sir. 27,27 : Non à l’égal de lui ; littéralement je n’ai égalé à lui ; c’est-à-dire je ne hais rien au monde autant que lui.
28 Si quelqu’un jette une pierre en haut, elle retombera sur sa tête ; de même le coup perfide fait des blessures au perfide. 29 Celui qui creuse une fosse y tombera ; celui qui met une pierre devant son prochain s’y heurtera, et celui qui tend un filet à un autre s’y prendra.
 
30 L’entreprise concertée avec malice retombera sur celui qui l’a faite, et il ne saura par d’où (il) lui vient (ce malheur). 31 La tromperie (raillerie) et l’outrage viennent des superbes, et la vengeance les guette (surprendra) comme un lion (fait sa proie). 32 Ceux qui se réjouissent de la chute des justes seront pris au (périront dans un) filet, et la douleur les consumera avant qu’ils meurent. 33 La colère et la fureur sont toutes deux exécrables, et le pécheur les entretient (conservera) en lui.

Chapitre 28

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Chap. : 
Ne pas se venger.
Eviter les querelles.
Maux que cause la langue.
Ne pas écouter les médisants.
Veiller sur ses paroles.
1 Celui qui veut se venger trouvera la vengeance du Seigneur, qui tiendra soigneusement (réservant, réservera) ses péchés en réserve.
Note Sir. 28,1 : Réservant, réservera ; pour réservera avec le plus grand soin, entièrement. Voir, sur cet hébraïsme, le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes ; et sur l’ensemble du verset, Deutéronome, 32, 35 ; Matthieu, 6, 14 ; Marc, 11, 25 ; Romains, 12, 19.
2 Pardonne à ton prochain qui t’a offensé, et tes péchés te seront remis quand tu (le) demanderas (prieras). 3 L’homme garde sa colère contre un homme, et il ose demander à Dieu qu’il le guérisse. (?) 4 Il n’a pas pitié d’un homme semblable à lui, et il demande le pardon de ses péchés (avec insistance ?). 5 Lui, qui n’est que chair, garde sa colère, et il demande à Dieu miséricorde ; qui intercédera pour ses péchés ? 6 Souviens-toi de ta fin (tes fins dernières), et cesse de nourrir de l’inimitié ; 7 car la corruption et la mort te menacent derrière (dans) les commandements du Seigneur.
Note Sir. 28,7 : Sont une menace dans les commandements ; contre ceux qui n’observent pas ces commandements.
 
8 Souviens-toi de la crainte de Dieu, et ne t’irrite pas contre ton prochain. 9 Souviens-toi de l’alliance du Très-Haut, et ne considère pas la faute du prochain (de ton frère). 10 Evite la dispute, et tu diminueras les péchés. 11 Car l’homme irascible allume la querelle, et le pécheur met le trouble parmi les amis, et jette l’inimitié au milieu de ceux qui vivaient en paix. 12 Le feu s’embrase dans la forêt selon qu’elle contient de bois, et la colère de l’homme s’allume selon sa puissance, et il exalte sa fureur en proportion de sa richesse.
 
13 La promptitude à disputer allume le feu, et la querelle précipitée répand le sang, et la langue qui rend (un) témoignage cause la mort.
Note Sir. 28,13 : Un témoignage faux.
14 Si tu souffles sur l’étincelle, il en sortira un feu ardent ; si tu craches dessus, elle s’éteindra, et l’un et l’autre vient de la bouche. 15 L’homme médisant (Le délateur et l’homme) et à double langue sera (est) maudit, car il en trouble(ra) beaucoup qui vivaient en paix.
 
16 La troisième langue (d’un tiers) en a renversé beaucoup, et elle les a dispersés de peuple en peuple. 17 Elle a détruit les villes fortes des riches, et elle (les) a fait tomber (par les fondements) les maisons des grands. 18 Elle a taillé en pièces les armées des nations, et elle a défait des peuples puissants.
 
19 La troisième langue (d’un tiers) a banni (fait répudier) des femmes fortes, et les a privées du fruit de leurs travaux.
Note Sir. 28,19 : Des femmes fortes ; c’est-à-dire ayant toutes les qualités qui font une femme vertueuse, accomplie.
20 Celui qui l’écoute n’aura pas de paix, et il n’aura pas d’ami sur qui il puisse se reposer. 21 Le coup de verge (du fouet) fait une meurtrissure ; mais un coup de langue brise(ra) les os.
 
22 Beaucoup sont tombés par le tranchant du glaive, mais il en est mort davantage encore par leur propre langue. 23 (Bien)Heureux celui qui est à couvert de la langue maligne, qui n’a pas passé par sa fureur, qui n’a pas traîné (attiré) son joug, et qui n’a pas été lié de ses chaînes ;
 
24 car son joug est un joug de fer, et ses chaînes (fers) sont des chaînes d’airain. 25 La mort qu’elle cause est une mort très cruelle (détestable), et le tombeau (l’enfer, note) lui est préférable.
Note Sir. 28,25 : L’enfer (infernus) proprement dit, et nullement le tombeau. Voir Ecclésiastique, 9, 17.
26 Elle ne durera que peu de temps ; elle régnera dans les voies des injustes, et ne consumera pas le juste dans ses flammes. 27 Ceux qui abandonnent Dieu tomberont en son pouvoir, elle brûlera en eux et ne s’éteindra pas ; elle sera envoyée contre eux comme un lion, et elle les déchirera comme un léopard. 28 Fais à tes oreilles une clôture d’épines, n’écoute pas la méchante langue, et mets à ta bouche une porte et des verrous. 29 Fonds ton or et ton argent, et fais une balance pour tes paroles, et un frein convenable pour ta bouche (qui s’ajuste bien), 30 et prends garde de faillir par la langue, et de tomber devant les ennemis qui t’épient, et de faire une chute incurable et mortelle (jusqu’à la mort).

Chapitre 29

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Chap. : 
Prêter à son prochain.
Ingratitude de ceux qui empruntent.
Faire l’aumône.
Répondre pour son prochain.
Danger d’être caution.
Choses nécessaires à la vie.
Hôtes ingrats.
1 Celui qui fait miséricorde prête à son prochain, et celui qui a la main généreuse garde les préceptes.
Note Sir. 29,1 : Prête à intérêt (fæneratur) ; parce que Dieu le lui rend avec usure. Comparer à Proverbes, 19, 17. ― Prévaut par la main (prævalet manu) ; c’est-à-dire donne à pleines mains, largement. ― Garde les commandements. La charité est en effet le premier des préceptes qui regardent le prochain.
2 Prête à ton prochain au temps de sa nécessité ; mais à ton tour paye ta dette au prochain au temps fixé. 3 Tiens ta parole et agis loyalement (fidèlement) avec lui, et tu trouveras toujours ce qui t’est nécessaire.
 
4 Beaucoup regardent comme une trouvaille (chose trouvée) ce qu’ils ont emprunté, et causent de l’ennui à ceux qui les ont secourus. 5 Jusqu’à ce qu’ils aient reçu, ils baisent la main de celui qui leur prête, et ils font des promesses d’une voix humble ; 6 mais quand il faut rendre, il(s, note) demandent(ra) du temps, il(s) prononcent(ra) des paroles de chagrin et de murmure, et il(s) prétextent(ra) que les temps sont mauvais.
Note Sir. 29,6 : Il. Ce singulier, qui se répète dans les versets suivants, est mis pour chacun d’eux, hébraïsme, que nous avons déjà fait remarquer.
7 S’il(s) peu(ven)t payer, il(s) s’en défendent(ra) ; il(s) rendent(ra) à peine la moitié de la dette, et il(s) regardent(ra) cela comme une trouvaille (chose trouvée).
Note Sir. 29,7 : Comme une chose trouvée ; c’est-à-dire comme lui étant acquise, comme lui appartenant.
 
8 S’il(s) ne le peu(ven)t, il(s) frustrent(ra) le créancier de son argent et se font (fera) de lui gratuitement un ennemi. 9 Il(s) le payent (paiera) en injures et en malédictions, et il(s) lui rendent(ra) l’outrage pour la grâce et le bien qu’il leur (lui) a fait. 10 Beaucoup ne prêtent pas, non par dureté, mais parce qu’ils craignent d’être trompés gratuitement.
 
11 Néanmoins sois magnanime envers le misérable, et ne le fais pas languir pour son (ton) aumône. 12 Assiste le pauvre à cause du commandement, et ne le renvoie pas les mains vides, à cause de sa misère. 13 Perds ton argent pour ton frère et pour ton ami, et ne le cache pas sous une pierre, sans profit (pour être perdu).
 
14 Place ton trésor selon les préceptes du Très-Haut, et il te sera plus utile que l’or. 15 Cache ton aumône dans le sein du pauvre, et elle priera pour toi, afin de te délivrer de tout mal.
Note Sir. 29,15 : Voir Tobie, 4, 11 ; Ecclésiastique, 17, 18. ― Et te préservera ; ces mots sont incontestablement sous-entendus, car de tout mal (ab omni malo) ne saurait être le complément du verbe priera (exorabit). Voir au 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes, ce qui a été dit sur ce genre de construction appelé, en termes de grammaire hébraïque, construction prégnante.
16 Mieux que le bouclier et la lance du héros (puissant), elle combattra contre ton ennemi.17 -18 -19 L’homme de bien se fait caution pour son prochain, mais celui qui a perdu toute honte l’abandonne à lui-même. 20 N’oublie pas la grâce que te fait celui qui se fait caution, car il a exposé sa vie (son âme) pour toi.
Note Sir. 29,20 : Son âme ; c’est-à-dire sa vie. Il y a des cautionnements pour de l’argent et une dette, mais il y en a aussi qui regardent la personne, et où il y va de la vie. C’est de ce dernier cautionnement qu’il s’agit ici. Comparer à 3 Rois, 20, 39.
 
21 Le pécheur et l’impur fuient celui qui a répondu pour eux (leur répondant). 22 Le pécheur s’attribue le bien de son répondant, et celui qui a le cœur ingrat (ingrat de cœur il) abandonne(ra) son libérateur. 23 Un homme répond pour son prochain et, celui-ci perdant toute honte, en sera abandonné (l’abandonnera).
Note Sir. 29,23 : L’abandonnera ; en le laissant payer pour lui.
24 L’engagement contracté mal à propos a perdu beaucoup d’hommes qui prospéraient, et les a agités comme les flots de la mer. 25 Il a banni en divers lieux des hommes puissants, qui ont erré dans les pays étrangers. 26 Le pécheur qui viole le commandement du Seigneur s’engagera en des cautions fâcheuses, et celui qui cherche à entreprendre beaucoup d’affaires s’expose(ra) au jugement.
Note Sir. 29,26 : Les jugements ; les procès.
27 Assiste ton prochain selon ton pouvoir ; mais prends garde de ne pas tomber toi-même. 28 Le principal pour (commencement de, note) la vie de l’homme, c’est l’eau, le pain, le vêtement et une maison qui couvre ce qui doit être caché.
Note Sir. 29,28 : Le commencement ; le principal. Comparer à Ecclésiastique, 39, 31.
29 Mieux vaut la nourriture du pauvre sous un toit de planches, qu’un festin magnifique dans une maison étrangère, quand on n’a pas de domicile. 30 Contente-toi de (très) peu au lieu de beaucoup, et tu ne t’entendras pas reprocher d’être un étranger.
Note Sir. 29,30 : Qu’un très petit, etc. ; c’est-à-dire si pour vivre tu te contentes de très peu, tu ne seras pas obligé d’aller chercher ton existence dans une maison étrangère, et par conséquent de t’y entendre traiter d’étranger.
31 C’est une vie malheureuse (misérable) que de loger (comme un hôte) de maison en maison ; là où l’on est reçu comme hôte, on n’agit pas avec confiance, et l’on n’ouvre pas la bouche. 32 On reçoit l’hospitalité, on (Il y sera comme hôte, et il) donne(ra) à manger et à boire à des ingrats, et après cela on (il) entend(ra) des paroles amères : 33 Viens, hôte, prépare la table, et donne à manger aux autres avec ce que tu as.
Note Sir. 29,33 : Donne-le, etc. ; sers les autres à table.
34 Retire-toi à cause de l’honneur que je dois à mes amis ; j’ai besoin de ma maison pour y recevoir mon frère. 35 Ces (deux) choses sont pénibles à un homme qui a du sens : les reproches de celui qui l’a logé chez lui, et les insultes d’un créancier.

Chapitre 30

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Chap. : 
Châtier ses enfants ; utilité de la bonne éducation qu’on leur donne.
Avantages de la santé.
Maux qui sont les suites de la tristesse.
1 Celui qui aime son fils le châtie avec assiduité (fréquemment), afin de s’en réjouir plus tard (dans son dernier temps), et de ne pas frapper aux portes des voisins.
Note Sir. 30,1 : Dans son dernier temps ; c’est-à-dire dans la dernière partie de sa vie, plus tard. Comparer à Proverbes, 13, 24 ; 23, 13.
2 Celui qui instruit son fils se louera (sera loué à cause) de lui, et s’en glorifiera au milieu de ses proches. 3 Celui qui instruit son fils rend son ennemi jaloux, et il s’en glorifiera au milieu de ses amis.
Note Sir. 30,3 : Voir Deutéronome, 6, 7.
4 Le père est mort, et c’est comme s’il n’était pas mort, car il a laissé après lui un autre (semblable à) lui-même. 5 Il a vu son fils pendant sa vie, et il s’est réjoui en lui ; à sa mort il ne s’est pas affligé, et il n’a pas rougi devant ses ennemis ; 6 car il a laissé à sa maison quelqu’un qui le défendra contre ses ennemis, et qui témoignera de la reconnaissance à ses amis.
 
7 Il bandera ses (propres) plaies pour l’âme de ses enfants, et à chaque parole ses entrailles seront émues. 8 Un cheval indompté devient intraitable, et l’enfant abandonné à sa volonté devient insolent. 9 Flatte (Délicate) ton fils, et il te causera de la frayeur ; joue avec lui, et il te contristera. 10 Ne ris pas avec lui, de peur que tu n’en souffres, et qu’à la fin tu ne grinces des dents (ne deviennent immobiles, note).
Note Sir. 30,10 : Ne deviennent immobiles ou insensibles ; selon le grec, ne claquent. Par hébraïsme, le futur de la Vulgate obstupescent est mis pour le subjonctif obstupescant.
11 Ne le rends pas maître de lui-même (lui donne pas de pouvoir) dans sa jeunesse, et ne néglige pas ses pensées. 12 Courbe-lui le cou pendant qu’il est jeune, et frappe-lui les flancs (de verges) tandis qu’il est enfant, de peur qu’il ne devienne entêté (s’endurcisse) et qu’il ne t’obéisse pas, et que ton âme n’en soit attristée.
Note Sir. 30,12 : Voir Ecclésiastique, 7, 25.
13 Instruis ton fils, et travaille à le former, de peur qu’il ne te déshonore par sa vie honteuse (heurtes contre sa turpitude).
 
14 Mieux vaut un pauvre sain et plein de forces, qu’un riche languissant et affligé de maladie. 15 La sainteté de la justice est la santé de l’âme, elle vaut mieux que tout l’or et l’argent ; et un corps vigoureux (robuste) vaut mieux que d’immenses richesses. 16 Il n’y a pas de richesse plus grande que celle de la santé du corps, ni de plaisir égal à la joie du cœur. 17 La mort vaut mieux qu’une vie amère, et le repos éternel qu’une langueur qui ne finit pas (persévérante). 18 Des biens cachés dans une bouche close sont comme des offrandes de mets (apprêts d’un festin) placées autour d’un sépulcre.
Note Sir. 30,18 : Les apprêts, etc. ; allusion à l’ancienne coutume de mettre des viandes sur les tombeaux. Comparer à Ecclésiastique, 7, 37.
19 De quoi sert la libation à l’idole, puisqu’elle ne (pourra en) mange(r) ni ne flaire (en respirer l’odeur) ?
Note Sir. 30,19 : Voir Daniel, 14, 6.
20 Tel est celui qui est poursuivi par le Seigneur et qui porte la peine de son iniquité ;
 
21 qui voit de ses yeux et qui gémit, comme un eunuque qui embrasse une vierge et soupire. 22 N’abandonne pas ton âme à la tristesse, et ne t’afflige pas toi-même dans tes pensées.
Note Sir. 30,22 : Voir Proverbes, 12, 25 ; 15, 13 ; 17, 22.
23 La joie du cœur est la vie de l’homme, et un trésor inépuisable de sainteté ; et l’allégresse de l’homme prolonge sa vie.
Note Sir. 30,23 : L’exultation, etc. ; une grande joie rend la vie d’un homme plus longue.
24 Aie pitié de ton âme en plaisant à Dieu, et contiens-toi ; recueille ton cœur dans sa sainteté (de Dieu), et bannis loin de toi la tristesse. 25 Car la tristesse en a tué beaucoup, et elle n’est utile à rien.
Note Sir. 30,25 : Voir 2 Corinthiens, 7, 10.
26 L’envie et la colère abrègent les jours, et l’inquiétude (la pensée) amène(ra) la vieillesse avant le temps. 27 Le cœur pur (serein et bon) est dans un festin continuel, car on lui prépare avec soin sa nourriture.
Note Sir. 30,27 : Bon ; c’est-à-dire gai, joyeux, content.

Chapitre 31

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Chap. : 
Fatigues des avares.
Heureux le riche qui est demeuré dans l’innocence.
Garder la modestie et la tempérance dans les festins.
User de vin avec sobriété.
1 Veiller pour s’enrichir, c’est se dessécher les chairs, et l’application qu’on y donne (y penser) ôte le sommeil.
Note Sir. 31,1 : La richesse (honestatis). Voir Ecclésiastique, 13, 2.
2 La pensée (inquiète) de l’avenir renverse le sens, et la maladie grave rend l’âme sobre.
 
3 Le riche travaille pour amasser des biens, et quand il se repose, il a d’immenses richesses. 4 Le pauvre travaille parce qu’il n’a pas de quoi vivre (en épargnant sur sa propre vie), et à la fin il est (encore) indigent.
 
5 Celui qui aime l’or ne sera pas innocent, et celui qui recherche la corruption en sera rempli.
Note Sir. 31,5 : Celui qui aime l’or, etc. Comparer à Proverbes, 28, 20 ; 1 Timothée, 6, 9-10.
6 L’or en a fait tomber beaucoup, et sa beauté a été leur perte.
Note Sir. 31,6 : Beaucoup, etc. Comparer à Ecclésiastique, 8, 3.
7 L’or est un bois de scandale (d’achoppement) pour ceux qui lui sacrifient ; malheur à ceux qui le recherchent (avec ardeur), car tout insensé périra par lui !
Note Sir. 31,7 : C’est un bois achoppement jeté malicieusement dans un chemin pour faire tomber les passants. La même idée est exprimée plus bas, voir Ecclésiastique, 37, 10-11, et une semblable dans Lamentations, 5, 13, où la Vulgate a parfaitement rendu le verbe hébreu câschâlou par corruerunt. D’autres l’entendent de l’arbre de la science du bien et du mal, lequel était dans le paradis terrestre, et qui est devenu, par la faute de nos premiers parents, un arbre de chute ; d’autres des idoles, qui souvent étaient faites de bois (voir Isaïe, 44, 15) ; car l’avarice est une vraie idolâtrie (voir Ephésiens, 5, 5 ; Colossiens, 3, 5). D’autres, enfin, prétendent simplement que, comme il y a des pierres qui se trouvent tout naturellement sur le chemin, et qui font tomber lorsqu’on s’y heurte, il y a de même sur la voie des bois qui font tomber de la même manière. Cette dernière interprétation paraît la plus rigoureusement conforme à la simple expression du texte, bois d’achoppement ; mais suivante, ceux qui sacrifient, rend la troisième explication assez probable.
 
8 (Bien)Heureux le riche qui a été trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or, et qui n’a pas mis son espérance dans l’argent et dans les trésors. 9 Qui est-il ? et nous le louerons, car il a fait des choses merveilleuses durant sa vie.
 
10 Il (Celui qui) a été éprouvé par l’or et trouvé parfait, (il) aura une gloire éternelle ; il a pu violer la loi, et il ne l’a pas violée ; il a pu faire le mal, et il ne l’a pas fait. 11 C’est pourquoi ses biens ont été affermis dans le Seigneur, et toute l’assemblée des saints publiera ses aumônes.
Note Sir. 31,11 : L’assemblée des saints, des Israélites fidèles.
 
12 T’es-tu assis à une grande table, n’y ouvre pas la bouche le premier. 13 Ne dis pas : Voilà bien des mets qui sont servis. 14 Souviens-toi que l’œil envieux est mauvais (funeste).
Note Sir. 31,14-15 : L’œil mauvais ; c’est l’œil d’un homme avare et avide, qui pleure, lorsqu’il voit manger les autres plus qu’il ne voudrait, regardant cela comme une dépense superflue. C’est dans ce même esprit d’avarice que Judas se plaignit si amèrement de ce que Marie, sœur de Lazare, oignait les pieds de Jésus avec un parfum de grand prix. ― Lorsqu’il verra ; selon le grec : Là où il regardera ; et suivant la version Sixtine : Partout où il regardera. Dans l’un et dans l’autre textes, ces mots font partie du verset suivant ; dans l’édition latine de Turin, que nous suivons et qui a été approuvée par le Saint-Siège, ils sont rangés dans le 15e , mais la ponctuation les rattache au 16; de manière que le sens paraît être : Sur les mets sur lesquels il fixera ses yeux, ne porte pas la main le premier, de peur que par des manières ou des paroles insinuantes, inspirées par l’envie, il ne te fasse passer pour un indiscret et un gourmand, ce qui te flétrirait aux yeux des convives, et te couvrirait de confusion.
 
15 Qu’y a-t-il de pire que l’œil parmi les créatures ? C’est pourquoi il pleure(ra) sur toute sa surface (de toutes ses forces), quand il regarde. 16 N’étends pas la main le premier, de peur que l’envie ne te souille et ne te fasse rougir. 17 Ne t’empresse pas pendant le festin. 18 Juge des dispositions de (les choses qui regardent) ton prochain d’après les tiennes (toi-même).
 
19 Use comme un homme tempérant de ce qui t’est servi, de peur que tu ne te rendes odieux en mangeant beaucoup. 20 Cesse le premier par bonne éducation, et n’excède en rien, de peur de choquer.
Note Sir. 31,20 : Cesse le premier de manger.
21 Si tu es assis avec beaucoup de personnes, n’étends pas la main avant eux, et ne demande pas à boire le premier. 22 Un peu de vin n’est-il pas suffisant pour un homme réglé (élevé) ? Tu n’en seras pas incommodé pendant le sommeil, et tu ne sentiras pas de douleur.
 
23 L’insomnie, la colique (maladie noire) et les tranchées sont pour l’homme intempérant. 24 L’homme sobre aura un sommeil salutaire ; il dormira jusqu’au matin, et son âme se réjouira en lui-même.
 
25 Que si on t’a contraint de manger beaucoup, lève-toi et vomis, et tu en seras soulagé, et tu n’attireras pas de maladie à ton corps.
Note Sir. 31,25 : Conseil médical, qui n’a d’ailleurs rien de commun avec la pratique des Romains dégénérés, interrompant de cette manière leurs festins par intempérance.
26 Ecoute-moi, mon fils, et ne me méprise pas, et tu reconnaîtras à la fin la vérité de mes paroles. 27 Sois prompt dans toutes tes actions, et aucune infirmité ne t’atteindra. 28 Des lèvres nombreuses béniront celui qui donne libéralement du pain (splendide dans les repas qu’il donne), et l’on rendra à sa conduite un témoignage avantageux (fidèle).
Note Sir. 31,28 : De sa vérité ou de sa justice, de son équité (veritatis illius), ou mieux, selon le grec et la version Sixtine, selon sa bonté ; ce qui est en effet plus conforme au contexte.
29 Toute la ville murmurera contre celui qui donne le pain avec parcimonie, et le témoignage qu’on rendra à sa méchanceté sera vrai (fidèle). 30 N’excite pas à boire ceux qui aiment le vin, car le vin en a fait périr (perdu) beaucoup.
Note Sir. 31,30 : Voir Judith, 13, 4-11.
 
31 Le feu éprouve la dureté du fer (le plus dur) ; ainsi le vin, bu avec excès, fait reconnaître les cœurs des superbes. 32 Le vin pris avec tempérance est une (seconde) vie (favorable) pour les hommes ; si tu en bois modérément, tu seras sobre. 33 Quelle est la vie de celui qui est privé de vin ?
Note Sir. 31,33 : Qui manque de vin ; c’est le sens de qui minuitur vino, expliqué par le texte grec, et par les versets 35 à 37 de la Vulgate elle-même. Comparer aussi, en faveur de ce sens, à Psaumes, 103, 15 ; Proverbes, 31, 6-7 ; 1 Timothée, 5, 23.
34 Qui ôte la vie ? C’est la mort. 35 Le vin a été créé, à l’origine, pour réjouir, et non pour enivrer.
Note Sir. 31,35 : Voir Psaumes, 103, 15.
36 Le vin bu modérément est l’allégresse de l’âme et du cœur. 37 La tempérance dans le boire est la santé de l’âme et du corps. 38 Le vin bu avec excès produit la colère, et l’emportement, et de grandes (beaucoup de) ruines.
Note Sir. 31,38 : Voir Proverbes, 31, 4.
39 Le vin bu avec excès est l’amertume de l’âme. 40 L’ivrognerie inspire l’audace, elle fait tomber l’insensé (imprudent), elle ôte la force et cause des blessures. 41 Ne fais pas de reproches à ton prochain dans un festin où l’on boit du vin, et ne le méprise pas tandis qu’il est joyeux. 42 Ne lui adresse aucune parole injurieuse, et ne le presse pas par quelque réclamation (redemandant ton dû).

Chapitre 32

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Chap. : 
Comment doivent se conduire dans les repas, celui qui en a le soin, et les vieillards et les jeunes gens qui y sont conviés.
Avantages de la crainte de Dieu.
Ne rien faire sans conseil.
1 Si l’on (les convives) t’a (ont) établi président (chef), n’en sois pas orgueilleux ; sois parmi eux comme l’un d’entre eux.
Note Sir. 32,1 : Les convives, etc. L’auteur sacré de ce livre, qui vivait en Egypte, fait probablement allusion à la coutume, très ancienne parmi les Grecs, et en vertu de laquelle les convives des festins établissaient un chef ou un roi qui avait soin de tout ce qui concernait le repas.
2 Prends soin d’eux, et ne t’assieds qu’ensuite ; prends seulement ta place après t’être acquitté de tous tes devoirs
 
3 afin de te réjouir à leur sujet, et de recevoir la couronne comme un ornement gracieux, et de prouver que tu étais digne d’être élu (que tu obtiennes la considération de la réunion des conviés).
Note Sir. 32,3 : La couronne ; on la donnait comme ornement à celui qui était déclaré chef du repas.
4 Parle, toi qui es le plus âgé, car c’est à toi qu’il appartient
Note Sir. 32,4 : Parle, etc. Ceci ne regarde plus le chef du festin, ce sont des préceptes généraux qui regardent tous les convives.
5 de parler le premier ; mais fais-le avec sagesse et avec science, et n’empêche pas la musique.
Note Sir. 32,5 : N’empêche pas, etc. Le sage ne veut pas que les vieillards troublent par leurs discours la musique qui s’exécutait pendant les repas.
6 Si on n’écoute pas, évite de te répandre en paroles, et ne t’élève pas à contretemps (d’une manière importante) dans ta sagesse.
 
7 Un concert de musiciens dans un festin où l’on boit du vin est comme un joyau d’escarboucle enchâssé dans l’or. 8 Une symphonie de musiciens pendant qu’on boit du vin avec joie et modération est comme un cachet d’émeraude monté sur or. 9 Ecoute en silence, et ta retenue t’acquerra la faveur. 10 Jeune homme, ne parle qu’à peine, même en ce qui te concerne. 11 Quand tu auras été interrogé deux fois, réponds en peu de mots (que ta réponse contienne le principal). 12 En beaucoup de choses fais comme si tu ignorais, et écoute en silence et en faisant des demandes (aussi en interrogeant). 13 Au milieu des grands ne prends pas trop de liberté, et ne parle pas beaucoup là où il y a des vieillards.
 
14 Avant la grêle apparaît l’éclair, et en avant de la modestie marche la grâce, et c’est par la réserve que tu acquerras la faveur (bonne grâce). 15 Quand l’heure de se lever sera venue, ne t’attarde (embarrasse) pas ; cours le premier dans ta maison, et là divertis-toi et réjouis-toi, 16 et agis selon ton bon plaisir, pourvu que ce soit sans péché et sans parole orgueilleuse ;
 
17 et dans toutes ces choses bénis le Seigneur, qui t’a créé et qui te comble de tous ses biens. 18 Celui qui craint le Seigneur recevra son instruction (sa doctrine), et ceux qui veillent pour le trouver recevront sa bénédiction.
 
19 Celui qui cherche la loi (de Dieu) en sera rempli, et celui qui agit avec hypocrisie y trouvera un sujet de chute. 20 Ceux qui craignent le Seigneur reconnaîtront ce qui est juste (trouveront un jugement juste, note), et ils feront luire leur justice comme une lumière.
Note Sir. 32,20 : Trouveront, etc. ; c’est-à-dire ils obtiendront du Seigneur. ― Ils allumeront, etc. Comme la loi du Seigneur est une lumière qui éclaire leurs pas (voir Psaumes, 118, 105), ils allumeront, c’est-à-dire ils feront luire, briller leurs œuvres de justice, leurs bonnes œuvres devant les hommes, pour leur édification (voir Matthieu, 5, 16).
21 Le pécheur évitera la correction, et il trouvera des interprétations de la loi selon son désir (un sujet de comparaison, note).
Note Sir. 32,21 : Il trouvera pour se justifier. ― Un sujet de comparaison dans les exemples et la conduite de ses semblables. Comparer à Ecclésiastique, 21, 7.
 
22 L’homme considéré (de conseil) ne négligera pas de s’éclairer ; l’étranger et le superbe n’a (auront) aucune crainte ;
Note Sir. 32,22 : L’étranger au conseil, celui qui est privé de conseil. Le mot alienus de la Vulgate est probablement pour alienus a consilio, par opposition à vir consilii. ― N’aura aucune crainte ; littéralement et par hébraïsme, ne craindra pas la crainte.
23 mais (même) lorsqu’il aura agi seul et sans conseil, ses entreprises (propres projets) le condamneront.
Note Sir. 32,23 : Par lui seul ; littéralement avec lui. Le latin cum eo, est ici par un idiotisme commun surtout à l’Ecclésiastique et à la Sagesse pour secum. D’autres cependant rapportent le pronom eo à timorem du verset précédent ; en sorte que le sens serait : Même après qu’il aura agi avec crainte.
24 Mon fils, ne fais rien sans conseil, et tu ne te repentiras pas de tes actions. 25 Ne va pas sur le chemin de la ruine, et tu ne te heurteras pas contre les pierres ; ne t’engage pas dans un chemin pénible, de peur que tu ne prépares à ton âme un sujet de chute. 26 Prends garde à tes enfants, et fais attention aux personnes de ta maison. 27 Dans toutes tes œuvres aie une juste confiance en toi-même ; car c’est ainsi qu’on garde les commandements. 28 Celui qui a confiance en Dieu est attentif à ses ordres (commandements), et celui qui se fie à lui ne sera pas amoindri (affaibli).

Chapitre 33

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Chap. : 
Avantage de la crainte de Dieu.
Dieu par son juste jugement relève les uns et abaisse les autres.
Fin que l’auteur s’est proposée en écrivant cet ouvrage.
Se conserver l’autorité dans sa famille.
Manière dont il faut traiter les esclaves.
1 A celui qui craint le Seigneur il n’arrivera aucun mal ; mais Dieu le conservera dans la tentation, et le délivrera des maux. 2 Le sage ne hait pas (ni) les commandements et (ni) les lois (justices), et il ne sera pas brisé comme un vaisseau dans la tempête.
Note Sir. 33,2 : Les justices ; c’est-à-dire les préceptes du Seigneur. Comparer à Psaumes, 18, 8.
Note Sir. 33,2 : 1 Chair ; signifie ici, comme en bien d’autres endroits de l’Ecriture, homme, personne. ― Ne te fasse changer sur ce point.
3 L’homme de sens croit à la loi de Dieu, et la loi lui est fidèle.
 
4 Celui qui doit poser (éclaircir) une question préparera ses paroles, et alors (ayant ainsi prié) sa demande sera exaucée ; il conservera les règles (la discipline), et ensuite il répondra. 5 Le cœur de l’insensé est comme la roue d’un char(iot), et sa pensée est comme un essieu qui tourne.
Note Sir. 33,5 : Voir Ecclésiastique, 21, 17.
6 L’ami moqueur est comme l’étalon, qui hennit sous tous ceux qui le montent.
 
7 Pourquoi un jour est-il préféré à un autre jour, une lumière à une lumière, et une année à une année, puisqu’ils viennent du soleil ? 8 La sagesse (science) du Seigneur les a distingués, lorsqu’il eut créé le soleil qui obéit à ses ordres (préceptes qu’il a reçu).
Note Sir. 33,8 : Séparés ; distingués, uniquement par la volonté de Dieu.
9 Il a varié (distingué) les temps et leurs jours de fête, et dans ces temps on a célébré des jours de fête à l’heure (qui leur a été) marquée. 10 Parmi eux il en est que Dieu a élevés et consacrés, et il (en) a mis (les autres) au rang des jours ordinaires ; de même (et) tous les hommes viennent du limon (sol) et de la terre dont Adam a été formé.
Note Sir. 33,10 : Voir Genèse, 2, 7. ― Du sol et de la terre ; hébraïsme pour du sol de la terre, du bas fond de la terre.
11 Le Seigneur, par la grandeur de sa sagesse, les a distingués et a diversifié leurs voies.
Note Sir. 33,11 : Entre eux ; c’est-à-dire entre les hommes, nommés au verset précédent.
12 Il a béni les uns et les a élevés ; il en a sanctifié d’autres et se les est attachés ; il en a maudit et humilié quelques autres, et les a laissé aller après les avoir séparés (chassés du pays où ils s’étaient retirés).
Note Sir. 33,12 : Du pays où ils s’étaient retirés ; c’est le sens de la Vulgate expliquée par les Septante et la version Sixtine. L’auteur fait probablement allusion aux Chananéens, chassés par les Israélites, qui s’emparèrent de leur pays. Comparer à Genèse, 10, 18 ; Exode, 3, 8 ; Deutéronome, 1, 7-8.
 
13 Comme l’argile est dans la main du potier, qui la manie et la forme à son gré,
Note Sir. 33,13 : Voir Romains, 9, 21.
14 et l’emploie à tous les usages qu’il lui plaît, ainsi l’homme est dans la main de celui qui l’a créé, et qui lui rendra selon son (juste) jugement. 15 En face du (Contre le) mal est le bien, et la vie en face de la mort ; ainsi le pécheur est en face de (contre) l’homme juste. Considère de même toutes les œuvres du Très-Haut ; elles sont deux à deux et opposées l’une à l’autre.
Note Sir. 33,15 : Elles sont deux à deux, etc. Dans la nature, en effet, chaque chose est comme composée de deux, dont l’une est l’opposé de l’autre ; ainsi la nuit et le jour, le mal et le bien, la mort et la vie, le pécheur et le juste, etc.
 
16 Et moi, je me suis éveillé le dernier, et j’ai été (je suis) comme celui qui ramasse les raisins derrière les vendangeurs.
Note Sir. 33,16 : Et moi, etc. Jésus, fils de Sirach, se donne ici comme le dernier des écrivains sacrés, qui n’a fait que glaner après tous les autres. Cependant son ouvrage est original et nouveau.
17 J’ai espéré moi aussi en la bénédiction de Dieu, et j’ai rempli le pressoir comme celui qui vendange. 18 Considérez que je n’ai pas travaillé pour moi seul, mais pour tous ceux qui recherchent la science.
Note Sir. 33,18 : Voir Ecclésiastique, 24, 47.
 
19 Grands et peuples, écoutez-moi tous ; et vous, gouverneurs de l’assemblée, prêtez l’oreille. 20 Ne donne pas pouvoir sur toi pendant ta vie à ton fils, à ta femme, à ton frère ou (et) à ton ami, et ne donne pas tes biens à un autre, de peur que tu ne t’en repentes et que tu ne (lui) les redemandes. 21 Tant que tu vis et que tu respires, que personne ne te fasse changer (sur ce point) ; 22 car il vaut mieux que tes fils te demandent, plutôt que d’être réduit toi-même à (de, note) regarder les mains de tes enfants.
Note Sir. 33,22 : Que de regarder, etc. ; pour en attendre quelques secours.
23 Dans toutes tes œuvres, sois le maître (principal).
 
24 Ne fais pas de tache à ta gloire. Au jour où finira le cours de ta vie et au moment de ta mort, distribue ta succession. 25 A l’âne le fourrage, le bâton et la charge ; à l’esclave le pain, la correction et le travail. 26 Il travaille(ra) quand on le châtie, et il ne pense qu’à se reposer ; lâche-lui les mains, et il tâchera de se rendre libre.
 
27 Le joug et les cordes font courber le (un) cou (le plus) dur, et le travail continuel rend l’esclave souple. 28 A l’esclave méchant la torture et les fers (aux pieds) ; envoie-le au travail, de peur qu’il ne soit oisif ;
 
29 car l’oisiveté (a) enseigne(é) beaucoup de mal(ice). 30 Tiens-le dans le travail, car c’est ce qui lui convient. S’il n’obéit pas, dompte-le par les entraves ; mais ne commets pas d’excès envers qui que ce soit, et ne fais rien d’important (de grave) sans y avoir réfléchi.
Note Sir. 33,30 : Chair. Voir le verset 21.
31 Si tu as un esclave fidèle, qu’il te soit (cher) comme ton âme ; traite-le comme un frère, car tu l’as acquis au prix de ton (du) sang (de ton âme).
Note Sir. 33,31 : Voir Ecclésiastique, 7, 23. ― Ton âme ; ta vie ou toi-même, ta personne. ― C’est avec le sang, etc. Il s’agit ici d’un esclave qu’un vainqueur a pris à la guerre au péril de sa vie.
32 Si tu le maltraites injustement, il s’enfuira ; 33 et s’il se dérobe à toi et s’éloigne, tu ne sauras où l’aller chercher pour le trouver.

Chapitre 34

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Chap. : 
Vanité des songes.
Avantage de l’expérience.
Bonheur de celui qui craint le Seigneur.
Dieu a en horreur les oblations des méchants.
Fausse pénitence.
1 La vaine espérance et le mensonge sont le partage de l’insensé, et les songes mettent (élèvent) les imprudents (hors d’eux-mêmes).
Note Sir. 34,1 : Elèvent des imprudents en l’air, les font voler, comme portent le grec et la version Sixtine ; c’est-à-dire qu’ils les séduisent en leur donnant de vaines espérances.
2 Celui qui s’attache à des visions mensongères est comme celui qui saisit une ombre et poursuit le vent. 3 Ceci selon cela : voilà les visions des songes : c’est (comme) l’image d’un homme devant son propre visage.
Note Sir. 34,3 : Ceci d’après ceci ; qu’on lit également dans le grec et la version Sixtine, est l’expression la plus juste et la plus exacte pour dire que les objets vus en songe que la simple image, l’ombre pure de la chose qu’ils représentent, et que, par conséquent, elles n’ont pas plus de réalité en soi, et ne constituent pas plus un objet réel à part, que le visage d’un homme dans un miroir. Voilà pourquoi dans sa précision, le texte porte : Ceci d’après ceci, et non : Ceci d’après cela, comme s’il s’agissait de deux choses réellement distinctes.
4 Qui purifiera ce qui est impur ? et que peut dire de vrai ce qui est mensonger (un menteur) ? 5 La divination mensongère, les augures trompeurs et les songes malfaisants (de ceux qui font le mal) ne sont que vanité.
 
6 Ton cœur est agité par des imaginations semblables à celles (du cœur) d’une femme enceinte. A moins que le Très-Haut ne te les envoie lui-même, n’applique pas ton cœur à ces visions ;
Note Sir. 34,6 : A moins que par le Très-Haut, etc. Dieu se révélait quelquefois dans des songes. Voir Genèse, 37, verset 5 et suivants ; 41, verset 1 et suivants ; Daniel, 2, 1 ; 4, 2 ; Matthieu, 1, 20.
7 car les songes en ont égaré beaucoup, et ils sont tombés pour y avoir mis leur confiance (espérance). 8 La parole de la loi s’accomplira sans mensonge, et la sagesse sera claire dans la bouche de l’homme fidèle.
 
9 Que sait celui qui n’a pas été éprouvé ? L’homme de grande expérience a beaucoup de pensées, et celui qui a beaucoup appris parle avec sagesse (intelligence). 10 Celui qui est peu expérimenté connaît peu de choses ; mais celui qui a été mêlé à beaucoup de choses s’est acquis une grande habileté (multiplie la malice, note).
Note Sir. 34,10 : D’affaires, ou de lieux, selon le grec et la version Sixtine, qui ont rendu par : Qui a été errant, vagabond ; c’est-à-dire qui a voyagé. Comparer au verset 12. ― Malice (malîtia) ; ou, selon d’autres, habileté, sagacité, prudence ; sens dont sont susceptibles les deux textes que nous venons d’alléguer.
11 Que sait celui qui n’a pas été éprouvé ? Mais celui qui a été trompé aura une grande habileté (abondera en méchanceté, note).
Note Sir. 34,11 : Méchanceté. Même observation que pour le mot malice du verset 10.
12 J’ai vu beaucoup de choses en voyageant, et bien des coutumes différentes (un très grand nombre de manières de parler).
Note Sir. 34,12 : En voyageant. On conçoit aisément l’importance que les anciens attachaient aux voyages, quand on considère que ce n’est qu’en voyageant qu’on pouvait acquérir de grandes connaissances. Car, sans parler d’Ulysse, qui, par ses voyages, a mérité la réputation d’un des plus sages princes et des plus expérimentés du monde, Pythagore et Platon ont acquis de cette manière la science qui les a rendus si célèbres. Voir ce qu’a dit à ce sujet saint Jérôme, dans sa lettre à saint Paulin de Nole. ― Manières de parler (verborum consuetudines) ; des langages, des idiomes ; mais, comme en hébreu parole signifie aussi chose, d’autres traduisent par coutumes différentes.
 
13 Parfois j’ai été pour ce motif en danger de mort ; mais (et) Dieu m’a délivré par sa grâce. 14 Dieu aura soin de l’âme (l’esprit) de ceux qui le craignent, et ils seront bénis par son regard. 15 Car leur espérance est en celui qui les sauve, et les yeux de Dieu sont sur ceux qui l’aiment. 16 Celui qui craint le Seigneur ne redoutera rien, et il n’aura pas de peur, parce que Dieu même est son espérance. 17 (Bien)Heureuse l’âme de celui qui craint le Seigneur.
 
18 Vers qui regarde-t-il, et quel est son appui ? 19 Les yeux du Seigneur sont sur ceux qui le craignent ; il est une protection puissante (le protecteur de la puissance), un soutien solide, un abri contre la chaleur, un ombrage contre l’ardeur (le soleil) du midi,
Note Sir. 34,19 : Voir Psaumes, 33, 16.
 
20 une sauvegarde contre la chute et un secours lorsqu’on est tombé ; il élève (exalte) l’âme et illumine les yeux ; il donne la santé, la vie et la bénédiction. 21 La victime immolée par celui qui l’a iniquement acquise est souillée, et les dérisions (insultes) des injustes ne sont pas agréées de (agréables à) Dieu.
Note Sir. 34,21 : Voir Proverbes, 21, 27.
22 Le Seigneur ne se donne qu’à ceux qui l’attendent (qui se soutiennent) dans la voie de la vérité et de la justice. 23 Le Très-Haut n’approuve pas les dons des injustes (hommes iniques) ; il ne regarde pas les oblations des méchants (hommes iniques), et la multitude de leurs sacrifices n’obtiendra pas de lui le pardon de leurs péchés.
Note Sir. 34,23 : Voir Proverbes, 15, 8.
24 Celui qui offre un sacrifice de la substance des pauvres est comme celui qui égorge un fils sous les yeux de son père.
 
25 Un peu de (Le) pain est la vie des pauvres ; celui qui le leur enlève est un homme de sang. 26 Celui qui arrache le pain gagné à la sueur du front est comme celui qui tue son prochain. 27 Celui qui répand le sang et celui qui fait tort au (use de fraude envers un) mercenaire sont frères.
Note Sir. 34,27 : Voir Deutéronome, 24, 14 ; Ecclésiastique, 7, 22.
28 Si l’un bâtit et que l’autre détruise, que gagneront-ils, sinon la peine (fatigue) ? 29 Si l’un prie et que l’autre maudisse, de qui Dieu exaucera-t-il la voix ? 30 Si celui qui se lave après avoir touché un mort le touche de nouveau, de quoi lui sert son ablution (de s’être lavé) ?
Note Sir. 34,30 : A celui qui se lave, etc. Selon la loi mosaïque, tout Israélite qui avait touché un mort ou assisté à des funérailles était impur jusqu’à ce qu’au septième jour il se fût lavé, qu’il eût lavé ses vêtements, et qu’il se fût arrosé de l’eau destinée aux purifications Voir Nombres, 19, verset 11 et suivants.
31 De même, si un homme jeûne pour ses péchés, et qu’il les commette de nouveau, que gagne-t-il à s’être humilié ? et qui exaucera sa prière ?
Note Sir. 34,31 : Voir 2 Pierre, 2, 21.

Chapitre 35

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Chap. : 
Observation des commandements, sacrifice agréable à Dieu.
Offrir ses dons au Seigneur avec joie.
Dieu ne fait acception de personne.
Il exauce les prières des pauvres, et il perdra ceux qui les oppriment.
1 Celui qui observe la loi multiplie les sacrifices.
Note Sir. 35,1 : Multiplie l’oblation ; c’est-à-dire a autant de mérite aux yeux de Dieu que s’il faisait un grand nombre d’oblations.
2 C’est un sacrifice salutaire que d’être attentif aux commandements et de s’éloigner de toute iniquité.
Note Sir. 35,2 : Voir 1 Rois, 15, 22. ― Sacrifice salutaire ; c’est le sacrifice eucharistique, appelé aussi pacifique, et qu’on offrait, soit pour remercier le Seigneur des grâces qu’on avait obtenues de lui, soit pour lui en demander de nouvelles. Comparer à Lévitique, chapitres 3 et 7.
3 Offrir un sacrifice de propitiation pour les offenses (injustices) et prier pour (le pardon de) ses péchés, c’est s’écarter de l’injustice. 4 Celui qui offre la fleur de (la) farine rend grâces à Dieu, et celui qui fait miséricorde offre un sacrifice.
Note Sir. 35,4 : Offre la fleur de la farine, offrande légale, voir Lévitique, 2, 1.
5 S’abstenir du mal est ce qui plaît au Seigneur, et se retirer de l’injustice est une prière pour les (le pardon des) péchés.
Note Sir. 35,5 : Voir Jérémie, 7, 3 ; 26, 13.
 
6 Tu ne paraîtras pas les mains vides devant le Seigneur ;
Note Sir. 35,6 : Tu ne paraîtras pas, etc. Voir Exode, 23, 15 ; 34, 20 ; Deutéronome, 16, 16.
7 car toutes ces choses se font par l’ordre (pour obéir aux commandements) de Dieu. 8 L’offrande du juste engraisse l’autel, et elle est un suave parfum devant le Très-Haut. 9 Le sacrifice du juste est bien reçu (du Seigneur), et le Seigneur n’en perdra pas le souvenir.
 
10 Rends gloire à Dieu de bon cœur, et ne retranche rien aux prémices de tes mains. 11 Fais tous tes dons avec un visage joyeux, et sanctifie tes dîmes par l’allégresse.
Note Sir. 35,11 : Dans l’exultation, etc. ; avec joie. Comparer à Romains, 12, 8 ; 2 Corinthiens, 9, 7. ― Sanctifie ; c’est-à-dire, selon le style des Hébreux, sépare, prépare, destine pour un usage saint.
12 Donne au Très-Haut selon qu’il t’a donné, et offre de (d’un) bon cœur (œil) ce que tu as entre les mains ;
Note Sir. 35,12 : Voir Tobie, 4, 9. ― De l’acquisition ; littéralement de l’invention ; de ce que tu as trouvé, acquis par tes mains.
13 car le Seigneur paye de retour, et il rendra sept fois autant.
Note Sir. 35,13 : Sept fois autant que tu lui donneras.
 
14 N’offre pas de présents pervers (des dons défectueux), car il ne les recevra pas.
Note Sir. 35,14 : Des dons défectueux ; qui ne sont pas selon la loi. Comparer à Lévitique, 22, 21-25 ; Deutéronome, 15, 21 ; Malachie, 1, 7-8.
15 N’espère rien d’un sacrifice d’iniquité (injuste), car le Seigneur est un juge qui n’a pas égard à la grandeur (gloire) des personnes.
Note Sir. 35,15 : Ne regarde pas à ; ne compte pas sur. Comparer à Deutéronome, 10, 17 ; 2 Paralipomènes, 19, 7 ; Job, 34, 19 ; Sagesse, 6, 8 ; Actes des Apôtres, 10, 34 ; Romains, 2, 11 ; Galates, 2, 6 ; Colossiens, 3, 25 ; 1 Pierre, 1, 17.
16 Le Seigneur ne fera pas acception de personne contre le pauvre, et il exaucera la prière de l’opprimé (offensé). 17 Il ne méprisera pas la prière de l’orphelin, ni la veuve qui répand ses gémissements devant lui. 18 Les larmes de la veuve ne descendent-elles pas sur ses joues, et ses cris n’accusent-ils pas celui qui les fait couler ? 19 Car de ses joues elles montent jusqu’au ciel, et le Seigneur qui l’exauce ne les voit pas avec plaisir.
 
20 Celui qui adore Dieu avec joie sera (bien) reçu de lui, et sa prière montera jusqu’aux nues.
 
21 La prière d’un homme qui s’humilie percera les nues ; il ne se consolera que lorsqu’elle se sera approchée de Dieu, et il ne se retirera pas jusqu’à ce que le Très-Haut l’ait regardé. 22 Et le Seigneur ne différera pas longtemps (s’éloignera pas), mais il prendra la défense des (jugera les) justes et leur fera justice ; le Très-Fort n’aura plus de patience (envers leurs oppresseurs,) mais il leur brisera le dos ; 23 et il se vengera des nations, jusqu’à ce qu’il ait enlevé toute la multitude des superbes, et qu’il ait brisé les sceptres des injustes (hommes iniques) ; 24 jusqu’à ce qu’il ait rendu aux hommes selon leurs œuvres, et selon les actes et la présomption d’Adam ; 25 jusqu’à ce qu’il ait rendu justice à son peuple, et réjoui les justes par sa miséricorde. 26 La miséricorde de Dieu, au temps de l’affliction, est agréable (belle) comme la nuée qui répand la pluie au temps de la sécheresse.

Chapitre 36

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Chap. : 
Prière de l’auteur de ce livre pour attirer la miséricorde de Dieu sur Israël.
Du cœur éclairé et du cœur corrompu.
Avantage de celui qui a une femme vertueuse.
1 Ayez pitié de nous, (ô) Dieu de toutes choses ; regardez-nous favorablement, et montrez-nous la lumière de vos miséricordes ; 2 et répandez votre terreur sur les nations qui ne vous ont pas recherché, afin qu’elles reconnaissent qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, et qu’elles proclament (racontent) vos grandeurs. 3 Levez votre main sur les peuples étrangers, afin qu’ils voient votre puissance. 4 De même qu’à leurs yeux vous avez manifesté votre sainteté parmi nous, de même, à nos yeux, manifestez votre grandeur (vous serez glorifié) parmi eux,
Note Sir. 36,4 : Comme en leur présence, etc. De même qu’ils ont vu de leurs propres yeux que vous avez montré votre sainteté parmi nous, en nous punissant, de même aussi vous montrerez à nos yeux votre grandeur en les châtiant.
5 afin qu’ils vous connaissent, comme nous connaissons nous-mêmes (avons connu) qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, Seigneur.
 
6 Renouvelez vos prodiges, et faites des miracles nouveaux. 7 Glorifiez votre main et votre bras droit. 8 Excitez votre fureur, et répandez votre colère. 9 Détruisez l’adversaire, et châtiez (affligez) l’ennemi. 10 Pressez le temps, et hâtez (souvenez-vous de, note) la fin, afin qu’ils proclament vos grandeurs.
Note Sir. 36,10 : Souvenez-vous de la fin que vous devez mettre à nos maux ; le terme n’en est-il pas encore venu ?
11 Que celui qui aura échappé (à tout autre péril) soit dévoré par l’ardeur des flammes, et que ceux qui tyrannisent (maltraité) votre peuple trouvent la ruine (perdition). 12 Brisez la tête des chefs (princes) ennemis, qui disent : Il n’y en a pas d’autre (Seigneur) que nous.
 
13 Rassemblez toutes les tribus de Jacob, afin qu’ils (elles) connaissent qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, et qu’ils proclament (elles racontent) vos grandeurs (merveilles), et qu’ils soient votre héritage comme au commencement.
Note Sir. 36,13 : Rassemblez, etc. Après la captivité de Babylone, tous les Juifs ne revinrent pas dans la Judée ; une grande partie demeura dispersée parmi les nations.
14 Ayez pitié de votre peuple, qui a été appelé de votre nom, et d’Israël, que vous avez traité comme votre fils aîné.
Note Sir. 36,14 : Sur qui, etc. ; ou qui a été appelé de votre nom, qui porte votre nom. Comparer à Deutéronome, 28, 10. ― Que vous avez traité, etc. Voir Exode, 4, 22.
15 Ayez pitié de la ville que vous avez sanctifiée, Jérusalem, la cité de votre repos.
Note Sir. 36,15 : Votre repos ; c’est-à-dire votre demeure.
 
16 Remplissez Sion de vos paroles ineffables (inénarrables), et votre peuple, de votre gloire. 17 Rendez témoignage à ceux qui sont vos créatures depuis le commencement, et vérifiez (faites revivre) les prédictions que les anciens prophètes ont prononcées en votre nom. 18 Récompensez ceux qui vous attendent (ont attendu patiemment), afin que vos prophètes soient trouvés fidèles, et exaucez les prières de vos serviteurs, 19 selon la bénédiction d’Aaron à (sur) votre peuple, et conduisez-nous dans la voie de la justice, afin que tous ceux qui habitent la terre sachent que vous êtes le Dieu qui contemple (voit dans) les siècles.
Note Sir. 36,19 : Les bénédictions d’Aaron. Voir Nombres, 6, verset 23 et suivants.
 
20 L’estomac (Le ventre) mange(ra) toute sorte d’aliments ; mais telle nourriture (tel aliment) est meilleure que l’autre. 21 Le palais discerne (au goût) la venaison, et le cœur sensé les paroles de mensonge.
Note Sir. 36,21 : Le palais discerne ; littéralement touche. Dans une phrase semblable, de Job (voir Job, 12, 11), la Vulgate, conformément au texte hébreu, porte juge en discernant (dijudicat).
22 Le cœur corrompu causera de la tristesse, et l’homme habile lui résistera. 23 La (Une) femme acceptera (peut accepter) toute sorte d’hommes ; mais telle fille est meilleure que l’autre. 24 La beauté de la femme réjouit le visage de son mari, et surpasse tout ce que l’homme peut désirer. 25 Si sa langue sait guérir (les maux) et possède aussi (de) la douceur et (de) la bonté, son mari aura l’avantage sur les autres (n’est pas comme les) fils des hommes.
Note Sir. 36,25 : Son mari n’est pas, etc. ; son mari n’est pas semblable au commun des hommes ; il a en cela un avantage qui n’est pas commun parmi eux. ― Les fils des hommes ; hébraïsme, pour les hommes mêmes, les humains.
26 Celui qui a une femme vertueuse commence à établir sa fortune ; il a une aide qui lui est semblable, et une colonne (un ferme appui) pour se reposer.
Note Sir. 36,26 : A le commencement, etc. ; le fondement de sa maison, de sa fortune. ― C’est un aide, etc. ; allusion au passage de Genèse, 2, 18. ― Un ferme, etc. ; littéralement une colonne comme repos (columna ut requies).
27 Là où il n’y a pas de haie, la propriété (possession) est (sera) mise au pillage ; et là où il n’y a pas de femme, l’homme soupire dans l’indigence (l’indigent gémit). 28 Qui se fiera à celui qui n’a pas de nid (pas de gîte), qui va chercher un gîte là (demeurer partout) où la nuit le surprend, et qui erre de ville en ville comme un voleur prêt à tout (tout prêt à fuir) ?
Note Sir. 36,28 : Tout prêt ; littéralement qui a retroussé sa robe et la serre par la ceinture (succinctus) ; ce qui l’a rendu plus dégagé et plus libre de ses mouvements.

Chapitre 37

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Chap. : 
Du vrai et du faux ami.
Choisir son conseil avec soin.
Consulter le Seigneur.
Science vraie et fausse, utile et dangereuse.
Suites funestes de l’intempérance.
1 Tout (Ton) ami dira : Moi aussi je me suis lié d’amitié ; mais il y a un ami qui n’est ami que de nom. N’est-ce pas une douleur (un sujet de tristesse) qui dure jusqu’à la mort, (?) 2 quand (en outre) l’ami et le compagnon se changent en ennemis (tourneront à l’inimitié) ? 3 O pensée détestable (présomption criminelle), où as-tu pris ton origine, pour couvrir la terre de ta (sa) malice et de ta (sa) perfidie ?
Note Sir. 37,3 : De sa (illius). Ce pronom se rapporte au faux ami dont il vient d’être parlé.
4 L’ami se réjouit avec son ami pendant que celui-ci est dans la prospérité, et au temps de l’affliction il deviendra son ennemi (adversaire). 5 L’ami s’afflige(ra) avec son ami dans l’intérêt de son ventre, et à la vue de l’ennemi il prendra le bouclier.
Note Sir. 37,5 : Pour son ventre qu’il ne peut plus satisfaire à la table de son ami devenu malheureux.
6 N’oublie pas ton ami dans ton cœur (esprit), et ne perds pas son souvenir lorsque tu seras devenu riche (au milieu de tes richesses).
 
7 Ne prends pas conseil de celui qui te tend des pièges, et cache tes desseins à ceux qui te portent envie. 8 Tout homme que l’on consulte (conseiller) donne son conseil (avis), mais il en est qui conseillent dans leur propre intérêt. 9 En face d’un conseiller, veille sur toi-même (tiens en garde ton âme) ; sache auparavant quels sont ses intérêts, car il y pense en lui-même (car c’est à lui qu’il pensera, note).
Note Sir. 37,9 : Car c’est à lui qu’il pensera ; c’est-à-dire à son intérêt personnel ; littéralement à son esprit ; en supposant (ce qui nous paraît très probable) que les mots animo suo soient au datif, et signifient à sa personne, à lui, comme animæ suæ.
10 Prends garde qu’il ne plante un pieu dans le sol, et qu’il ne te dise :
Note Sir. 37,10 : Qu’il ne plante, etc. On mettait du bois ou une pierre dans le chemin pour faire trébucher les passants. Comparer à Ecclésiastique, 31, 7.
11 Ta voie est bonne, pendant qu’il se tiendra à l’écart (et qu’il se tienne en face) pour voir ce qui t’arrivera. 12 Consulte (Traite avec) un homme sans religion sur les choses saintes, un injuste sur la justice, une femme sur celle dont elle est jalouse, un lâche (timide) sur la guerre, un marchand sur le trafic (de transport de marchandises), un acheteur sur une vente (de chose à vendre), un envieux sur la reconnaissance,
Note Sir. 37,12 : Avec un homme irréligieux, etc. Depuis ce verset jusqu’au 14e , où se trouve l’apodose, c’est une ironie ou une concession continuée.
13 un impie sur la piété, un malhonnête sur l’honnêteté (de l’honneur), celui qui travaille aux champs sur un ouvrage quelconque, 14 un ouvrier à l’année sur ce qu’il doit faire pendant un an (de l’achèvement de l’année), un serviteur paresseux sur un grand travail. Ne compte nullement sur le conseil de ces gens-là ;
Note Sir. 37,14 : De l’achèvement de l’année (de consummatione anni) ; c’est-à-dire de tout le travail qui doit être fait pendant un an.
15 mais tiens-toi sans cesse auprès d’un homme saint, que tu auras reconnu (lorsque que tu en auras connu quelqu’un de) fidèle à la crainte de Dieu,
 
16 dont l’âme a de l’affinité avec la tienne, et qui, lorsque tu auras fait un faux pas dans les ténèbres, aura pour toi de la sympathie (douleur). 17 Affermis en toi un cœur de bon conseil ; car il n’y a rien pour toi qui vaille mieux (que lui). 18 L’âme d’un homme saint découvre parfois mieux la vérité que sept sentinelles assises sur un lieu élevé pour inspecter.
Note Sir. 37,18 : Mieux ; mot implicitement contenu dans l’adverbe quam, qui, par hébraïsme, est mis pour plus que (plus quam). Comparer au 1° au milieu des Observations préliminaires des Psaumes.
 
19 Et (Mais) en tout cela (toutes choses) prie le Très-Haut, afin qu’il dirige ta voie dans la vérité. 20 Que la parole de vérité précède toutes tes œuvres, et qu’un conseil stable (immuable) règle tous tes actes.
Note Sir. 37,20 : Qu’une parole, etc. ; littéralement avant toutes tes œuvres, qu’une parole véridique te précède.
21 Une parole mauvaise gâtera (changera) le cœur ; de lui naissent quatre choses : le bien et le mal, la vie et la mort, et la langue est leur maîtresse habituelle (exerce sur elles un pouvoir continuel). Tel homme est habile et instruit beaucoup d’autres, mais est inutile à lui-même.
 
22 Tel homme est éclairé et en instruit beaucoup d’autres, et il est suave à lui-même (et à son âme il a été doux, note).
Note Sir. 37,22 : A son âme il a été doux ; il a trouvé de la douceur pour son âme en instruisant les autres.
23 Celui qui parle en sophiste est odieux ; il sera privé de tout. 24 Il n’a pas reçu la grâce du Seigneur ; car il est dépourvu de toute sagesse. 25 Il y a un sage qui est sage pour lui-même (son âme), et le fruit de sa sagesse est digne d’éloge. 26 L’homme sage instruit son peuple et les fruits de sa sagesse sont permanents (durables).
 
27 L’homme sage sera rempli de bénédictions, et ceux qui le verront le loueront. 28 La vie de l’homme n’a qu’un petit (consiste dans un) nombre de jours ; mais les jours d’Israël sont innombrables. 29 Le sage acquerra de l’honneur parmi son peuple, et son nom vivra éternellement. 30 Mon fils, éprouve ton âme pendant ta vie ; et si une chose lui est nuisible (elle est mauvaise), ne la lui accorde pas (lui donne pas la puissance) ; 31 car tout n’est pas avantageux à tous, et tous ne se plaisent pas aux mêmes choses. 32 Ne sois jamais avide dans un festin, et ne te jette pas sur tout (tous les) mets ; 33 car l’excès des aliments cause la maladie (se trouve l’infirmité), et l’intempérance (l’avidité) conduit à la colique (la maladie noire). 34 La gloutonnerie (L’intempérance) en a tué beaucoup ; mais l’homme sobre prolonge(ra) sa vie.

Chapitre 38

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Chap. : 
Honorer les médecins ; se servir de leurs remèdes.
Prier le Seigneur ; se purifier de ses péchés.
Pleurer la mort de ses amis avec modération, se souvenir qu’on doit aussi mourir.
Repos nécessaire pour acquérir la sagesse.
La prière sanctifie le travail.
1 Honore le médecin, parce qu’il est nécessaire ; car c’est le Très-Haut qui l’a créé. 2 C’est de Dieu, en effet, que vient toute guérison (médecine), et le médecin reçoit (recevra) des présents du roi. 3 La science du médecin lui fera tenir la tête haute, et il sera loué en présence des grands.
 
4 C’est le Très-Haut qui a produit de la terre les médicaments, et l’homme sage n’aura pas de répugnance pour eux. 5 L’eau amère n’a-t-elle pas été adoucie par le bois ?
Note Sir. 38,5 : N’est-ce pas, etc. L’auteur fait probablement allusion au miracle qui eut lieu à Mara. Voir Exode, 15, 25.
6 Leur vertu est faite pour être connue (est parvenue à la connaissance) des hommes, et le Très-Haut en a donné la science aux hommes, afin qu’il(s) soi(en)t honoré(s) par (dans) ses merveilles.
Note Sir. 38,6 : En est parvenue la vertu (virtus illorum) ; la vertu des médicaments, dont il est parlé au verset 4 ; c’est-à-dire que Dieu a fait connaître aux hommes la vertu des médicaments.
7 Par elles on apaise la douleur en la guérissant ; le pharmacien (parfumeur) en fait des compositions agréables, et il compose des onctions qui rendent la santé, et il diversifie son travail en mille manières.
Note Sir. 38,7 : Par eux ; par des médicaments. Voir la note précédente. ― Et ses ouvrages, etc. Comme il y a toujours de nouvelles maladies, les médecins ont toujours des médicaments à employer.
8 Car la paix de Dieu s’étend (est) sur la (sur)face de la terre.
 
9 Mon fils, si tu tombes malade, ne te néglige pas toi-même ; mais prie le Seigneur, et il te guérira.
Note Sir. 38,9 : Voir Isaïe, 38, 3.
10 Détourne-toi du péché, redresse (règle) tes mains et purifie ton cœur de toute faute. 11 Offre un encens de bonne odeur et l’oblation (un souvenir) de fleur de farine, et que ton sacrifice soit généreux ; donne ensuite accès au médecin.
Note Sir. 38,11 : Un souvenir de fleur de farine. Voir Lévitique, 2, vv. 2, 16. ― Engraisse l’oblation ; que ta victime soit grasse, parfaite.
12 Car c’est le Seigneur qui l’a créé ; qu’il ne te quitte donc pas, parce que son art (ses œuvres) t’est (te sont) nécessaire(s).
 
13 Il viendra un temps où tu tomberas entre leurs mains ; 14 et ils prieront eux-mêmes le Seigneur, afin qu’il envoie par eux le soulagement et la santé (qu’ils veulent te procurer), à cause de leur vie sainte (en vertu de leur profession). 15 L’homme qui pèche en présence de celui qui l’a créé, tombera entre les mains du médecin.
 
16 Mon fils, répands des larmes sur le mort, et mets-toi à pleurer comme un homme qui a souffert des choses cruelles ; ensevelis son corps selon qu’il convient, et ne néglige pas sa sépulture.
Note Sir. 38,16 : Commence à pleurer. Le grec signifie proprement ces lamentations solennelles qu’on faisait en mémoire du mort et dans lesquelles on récitait ses louanges et ses bienfaits. ― La coutume ; c’est le sens qu’a ici comme en plusieurs autres endroits le mot judicium de la Vulgate. ― Couvre son corps. L’usage des Juifs était d’envelopper le corps des morts avec des bandelettes et des suaires, comme on le voit dans l’Evangile (voir Luc, 24, 12 ; Jean, 11, 44 ; 19, 40).
17 A cause des mauvais propos (de la délation), lamente-toi amèrement sur lui pendant un jour ; puis (mais) console-toi de (dans) ta tristesse ;
Note Sir. 38,17 : A cause de la délation ; c’est-à-dire des murmures et du scandale qui auraient eu lieu, si tu ne donnais pas des marques de ta douleur. ― Mais console-toi, etc. L’auteur condamne ici deux excès : le premier, de ne pas pleurer ; le second, de pleurer inconsolablement et sans fin.
18 et fais le (ce) deuil selon le mérite de la personne, un jour ou deux, pour ne pas donner lieu à la médisance.
 
19 Car la tristesse fait accourir la mort et enlève l’énergie, et l’abattement du cœur fait courber la tête.
Note Sir. 38,19 : Voir Proverbes, 17, 22. ― La tristesse, etc. Comparer à Proverbes, 15, 13 ; 17, 22.
20 La tristesse s’entretient dans la solitude, et la vie du pauvre est telle qu’est son cœur.
Note Sir. 38,20 : La vie ; telle est ici la signification du mot substantia, expliqué par le texte grec et la version Sixtine. ― Selon son cœur ; c’est-à-dire que si le cœur du pauvre est livré à la douleur, au découragement, sa vie ne pourra être que très malheureuse ; si, au contraire, son cœur est dans la pauvreté, patient et tranquille, sa vie sera bien moins dure et bien moins tourmentée.
21 Ne livre pas ton cœur à la tristesse ; mais éloigne-la de toi, et souviens-toi de ta fin dernière. 22 Ne l’oublie pas, car il n’y a pas de retour ; tu ne (lui) seras pas utile au mort (en rien), et tu te feras du (le plus grand) mal à toi-même.
Note Sir. 38,22 : Il n’est pas de retour de la mort à la vie.
23 Souviens-toi de mon sort (jugement), car le tien sera semblable. Hier à moi, et à toi aujourd’hui.
Note Sir. 38,23 : Souviens-toi, etc. Le sage, pour faire plus d’impression sur son disciple, fait parler un mort. ― De mon jugement ; du jugement que Dieu vient d’exercer sur moi, en me retirant de ce monde.
 
24 Quand le mort repose, laisse reposer son souvenir, et console-le au départ de son âme (esprit).
Note Sir. 38,24 : Voir 2 Rois, 12, 21. ― Dans le repos, etc. ; c’est-à-dire ne te tourmente pas au sujet d’un mort ; il est en repos, et console-le au moment où son esprit sort de son corps.
 
25 Le docteur de la loi (scribe) recueille la sagesse au temps de son loisir, et celui qui s’agite peu acquerra la sagesse. De quelle sagesse pourra se remplir 26 celui qui tient la charrue, qui est fier de l’aiguillon, qui stimule (met sa gloire à tenir le licou, qui avec l’aiguillon fait marcher) les bœufs, et partage constamment leurs travaux, et qui ne s’entretient que des petits des taureaux ? 27 Il applique son cœur à retourner les sillons, et ses veilles à engraisser des vaches (génisses). 28 Il en est de même du charpentier (de tout ouvrier en bois) et de l’architecte, qui passe à son travail la nuit comme le jour ; de celui qui grave les cachets ciselés, et qui s’applique à diversifier ses dessins ; il met son cœur à reproduire la peinture, et il achève son ouvrage dans les veilles.
Note Sir. 38,28 : Ouvrier en bois. Le terme latin faber veut dire celui qui travaille les corps durs en général la pierre, le bois, les métaux ; mais, dans ce passage, il paraît signifier ouvrier en bois, comme le charpentier, le menuisier, etc., parce qu’il est mis en opposition avec ouvrier en fer (faber ferrarius) du verset suivant.
29 Tel aussi le forgeron (l’ouvrier en fer) assis près de l’enclume, et considérant le fer qu’il met en œuvre ; la vapeur du feu lui dessèche (desséchera) les chairs, et il résiste à l’ardeur (aura à combattre contre la chaleur) de la fournaise.
Note Sir. 38,29 : Assis près de l’enclume. Anciennement les maréchaux travaillaient assis d’une manière très pénible autour de leur forge ou de leur enclume, et maniaient ainsi leur soufflet, qui n’était pas attaché au foyer de la forge : ce qui, suivant les relations des voyageurs, se pratique encore aujourd’hui en Orient, où les orfèvres eux-mêmes travaillent assis devant leurs creusets, placés au milieu de leur boutique, par terre et sans cheminée.
30 Le bruit du marteau frappe sans cesse son oreille, et son œil contemple le modèle de (est sur) l’objet qu’il prépare.
Note Sir. 38,30 : Se renouvelle à son oreille ; littéralement, et par une figure assez usitée dans le style biblique, renouvelle son oreille. ― L’objet, etc. ; littéralement la représentation d’un vase. Ce dernier mot a en latin un sens très étendu, ainsi, il se prend pour meuble, instrument, outil, vase, bagage, etc.
 
31 Il met(tra) son cœur à achever son ouvrage, il l’embellit(ra) dans ses veilles et le rend(ra) parfait. 32 Tel aussi le potier assis à son travail, et tournant la roue avec ses pieds ; il est dans un souci continuel pour ce qu’il fait, et tout son ouvrage est compté (est en nombre).
Note Sir. 38,32 : Avec ses pieds. Une des manières les plus communes de fabriquer la poterie consistait à tourner avec le pied la roue sur laquelle était placée la terre et que le potier assis modelait avec ses mains. Les potiers en Orient travaillent encore aujourd’hui de cette manière.
33 De son bras il façonne l’argile, et il en rend la masse flexible avec ses pieds (devant ses pieds il courbera sa force).
Note Sir. 38,33 : Devant ses pieds, etc. ; c’est-à-dire il se courbera en avant péniblement.
34 Il met(tra) son cœur à en achever (mettre) le (dernier) vernis, et il emploie ses veilles à nettoyer (par sa vigilance il purifiera) son fourneau. 35 Tous ces hommes (artisans) ont confiance en leurs mains, et chacun d’eux est sage dans son art. 36 Sans eux tous aucune ville ne serait bâtie ; 37 on n’y habiterait et on n’y voyagerait pas ; mais (ils n’habiteront pas au cœur de la ville, et ils ne s’y promèneront pas, et) ils n’entreront pas dans les assemblées.
Note Sir. 38,37 : Au cœur de la ville ; mots qui nous ont paru sous-entendus, comme à Corneille de La Pierre, à Ménochius, etc. ― Ils n’habiteront pas, etc. ; à cause du bruit que les ouvriers et les artisans devaient nécessairement faire avec leurs machines et leurs instruments de travail. ― Ils ne s’y promèneront pas, comme les gens qui n’ont pas d’occupations. ― L’assemblée des grands, tels que les magistrats, les docteurs, les prêtres, etc.
38 Ils ne seront pas assis sur le(s) siège(s) du (des) juge(s), et ils ne comprendront pas les lois des jugements (dispositions judiciaires) ; ils n’enseigneront pas les doctrines (la discipline) et les règles de la vie (ni la justice), on ne les trouvera pas là où l’on parle en paraboles ;
Note Sir. 38,38 : Occupés aux paraboles ; soit pour en chercher le sens, soit pour les expliquer aux pauvres.
39 mais ils maintiennent les choses de ce monde (ils affermiront la créature du temps), et leur prière a pour objet les (aura lieu au milieu des) travaux de l’art ; ils y applique(ro) nt leur âme, et ils tâche(ro)nt de vivre selon la loi du Très-Haut.
Note Sir. 38,39 : Ils affermiront, etc. ; c’est-à-dire qu’ils maintiendront les choses de ce monde, en réparant celles qui se détériorent, et en remplaçant, par de nouvelles, celles qu’un long usage détruit ; mais en travaillant ainsi aux ouvrages de leur art, ils prieront Dieu, etc.

Chapitre 39

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Chap. : 
Occupation du sage ; gloire qui l’accompagne.
Les Israélites exhortés à bénir le Seigneur dans ses ouvrages.
Dieu récompense les bons et punit les méchants.
Toutes les créatures exécutent ses ordres.
1 Le sage recherchera la sagesse de tous les anciens, et il fera son (l’) étude des prophètes. 2 Il retiendra les instructions des hommes célèbres, et il pénétrera aussi dans les mystères des paraboles.
Note Sir. 39,2 : Les mystères ; littéralement les subtilités (versutias). La science la plus en vogue parmi les sages, chez les Hébreux, était de savoir parler en sentences, de proposer des énigmes et de les résoudre ; mais les artisans et les personnes peu instruites ne s’en occupaient pas. Voir Ecclésiastique, 20, 22 ; 38, 38 ; Proverbes, 26, 7.
3 Il recherchera (pénétrera) les secrets des proverbes, et il s’entretiendra des (vivra avec les) énigmes des paraboles. 4 Il servira au milieu des grands, et il paraîtra en présence du prince (gouverneur). 5 Il passera dans le pays (les terres) des nations étrangères, et il éprouvera ce qui est bien et mal parmi les hommes.
 
6 Il appliquera son cœur à veiller dès le matin auprès du (pour le) Seigneur qui l’a créé, et il priera en présence du Très-Haut (avec instance). 7 Il ouvrira sa bouche pour la prière, et il demandera pardon (avec insistance) pour ses péchés. 8 Car si le souverain Seigneur le veut, il le remplira de l’esprit d’intelligence, 9 et alors il répandra comme la pluie les paroles de sa sagesse, et il glorifiera le Seigneur dans la prière. 10 Il (Et le Seigneur) réglera ses conseils et sa doctrine, et il méditera (sur) les secrets de Dieu. 11 Il publiera les instructions (la discipline, note) de sa doctrine, et il mettra sa gloire dans la loi de l’alliance du Seigneur.
Note Sir. 39,11 : La discipline de sa doctrine ; les instructions qu’il a apprises.
 
12 Beaucoup loueront sa sagesse (de concert), et il (elle) ne sera jamais oublié(e). 13 Sa mémoire ne s’effacera pas, et son nom sera honoré (répété) de génération en génération.
Note Sir. 39,13 : Ne disparaîtra pas ; littéralement ne se retirera pas, ne s’éloignera pas de l’esprit.
14 Les nations publieront sa sagesse, et l’assemblée célébrera ses louanges. 15 Tant qu’il vivra, il aura plus de réputation (un nom plus) que mille autres ; et quand il se reposera, ce sera mieux (il sera heureux).
Note Sir. 39,15 : S’il se repose ; c’est-à-dire s’il meurt jeune ; car l’expression si requieverit, de la Vulgate, est en opposition avec la précédente si permanserit. ― Il sera heureux ; dans l’espérance d’une vie meilleure que celle-ci.
 
16 Je veux encore publier ce que je médite, car je suis rempli comme d’une sainte fureur. 17 Une (De vive) voix (elle) me dit : Ecoutez-moi, germes divins, et portez des fruits comme le rosier planté près des eaux courantes.
Note Sir. 39,17 : Elle. Ce pronom se rapporte à fureur, du verset précédent. ― Germes divins ; fils de Dieu ; ce sont les Israélites.
18 Répandez une suave odeur comme le Liban.
Note Sir. 39,18 : Comme le Liban, etc. Les voyageurs louent encore aujourd’hui l’odeur agréable et fortifiante qu’on respire sur le Liban. ― D’après le grec, le Liban signifie ici l’encens.
 
19 Portez des fleurs comme le lis ; exhalez votre parfum, émettez (couvrez-vous) de gracieux rameaux ; chantez un cantique de louange, et bénissez le Seigneur dans ses œuvres.
Note Sir. 39,19 : Feuillage gracieux ; agréable ; littéralement et par hébraïsme, pour la grâce, l’agrément. ― En chantant ; expression évidemment sous-entendue ; car le mot cantique (canticum) ne saurait être grammaticalement le régime de louez de concert (collaudate) qui précède. Voir sur ce genre de construction le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.
20 Proclamez la magnificence de son nom, et glorifiez-le par les paroles de vos lèvres, et par les chants (cantique) de votre bouche (vos lèvres), et au son des harpes, et vous le célébrerez en ces termes : 21 Les œuvres du Seigneur sont toutes souverainement bonnes (excellentes).
Note Sir. 39,21 : Les œuvres, etc. Comparer à Genèse, 1, 31 ; Marc, 7, 37.
22 A sa parole l’eau s’est tenue comme un monceau, et à un mot de sa bouche il y a eu comme des réservoirs pour les (d’) eaux ;
Note Sir. 39,22 : Voir Genèse, 8, 3. ― A sa parole, etc. Comparer à Genèse, 7, 18 ; Exode, 14, 21 ; Josué, 3, 16.
23 car à son commandement tout devient favorable (calme), et le salut qu’il donne devient inviolable (n’a pas d’amoindrissement). 24 Les œuvres de toute chair lui sont présentes, et il n’y a rien de caché à ses yeux.
Note Sir. 39,24 : Toute chair ; hébraïsme, pour tous les hommes.
 
25 Son regard s’étend de siècle en siècle, et rien n’est merveilleux devant lui. 26 On ne peut pas dire : Qu’est-ce que ceci ? ou : Qu’est-ce que cela ? Car toutes les choses seront appelées (examinées) en leur temps.
Note Sir. 39,26 : Seront examinées ; littéralement cherchées, interrogées, questionnées, (quærentur) ; et c’est alors qu’on verra pourquoi est ceci, pourquoi est cela. Ce sens revient à celui du texte grec et de la version Sixtine, qui portent : Toutes choses ont été crées pour leurs usages.
27 Sa bénédiction débordera comme un fleuve (a débordé).
 
28 Et comme le déluge a inondé la terre, ainsi sa colère sera le partage des nations qui ne l’ont pas recherché.
Note Sir. 39,28 : Voir Genèse, 7, 21.
29 Comme il a changé les eaux en sécheresse (lieu sec) et que la terre a été desséchée, et comme (que) ses voies ont été trouvées droites par les siens (furent dirigées pour leurs voies), ainsi les pécheurs trouvent des sujets de chute dans sa colère.
Note Sir. 39,29 : Il a converti, etc. ; lorsque les Israélites traversèrent la mer Rouge à pied sec (voir Exode, 14, 21-22). ― Ses voies, etc. Dieu dirigea ses voies de manière à favoriser les voies des Hébreux, en leur faisant trouver un passage libre au fond de la mer, et en y noyant les Egyptiens qui les poursuivaient. ― Elles ; c’est-à-dire les voies de Dieu, dont on vient de parler.
30 Les biens ont été créés pour les bons dès le commencement ; de même les biens et les maux ont été créés pour les méchants. 31 Ce qui est de première nécessité pour la vie des hommes, c’est l’eau, le feu, le fer, le sel, le lait, le pain de fleur de farine, le miel, la grappe de raisin, l’huile et les vêtements.
Note Sir. 39,31 : Voir Ecclésiastique, 29, 28.
 
32 Toutes ces choses sont des biens pour les saints, et elles se change(ro)nt en maux pour les impies et les pécheurs.
Note Sir. 39,32 : Sont des biens ; littéralement et par hébraïsme, sont en ou pour les biens.
33 Il y a des esprits qui ont été créés pour la vengeance, et dans leur fureur ils affermissent (ont augmenté) les tourments.
Note Sir. 39,33 : Leurs tourments ; les tourments qu’ils font souffrir aux impies et aux pécheurs. Comparer au verset précédent.
34 Au temps de la consommation ils déploieront leur force, et ils apaiseront la fureur de celui qui les a créés.
Note Sir. 39,34 : De la consommation ; de la dernière vengeance, de l’extermination des méchants. Comparer à Psaumes, 58, 14 ; Jérémie, 30, 11, etc.
35 Le feu, la grêle, la famine (faim) et la mort, toutes ces choses ont été créées pour la vengeance ; 36 comme aussi les dents des bêtes, les scorpions et les serpents, et le glaive (à deux tranchants) qui punit les impies jusqu’à l’extermination.
Note Sir. 39,36 : Les scorpions. Voir plus haut, Ecclésiastique, 26, 10.
37 Toutes ces choses exécutent avec joie les ordres du Seigneur ; elles se tiendront prêtes sur la terre au moment nécessaire, et au temps voulu elles obéiront exactement à (n’oublieront pas) sa parole.
Note Sir. 39,37 : Ses et sa ; pronoms, qui remplacent l’expression du Seigneur.
38 C’est pourquoi je me suis affermi dès le commencement (dans ces pensées) ; je les ai considérées et méditées, et je les ai laissées par écrit. 39 Toutes les œuvres du Seigneur sont bonnes, et il produit (mettra) chaque chose (en usage) quand l’heure en est venue (dans son temps).
Note Sir. 39,39 : Voir Genèse, 1, 31 ; Marc, 7, 37.
40 On ne peut (Il ne faut) pas dire : Ceci est plus mal que cela ; car toutes choses seront trouvées bonnes en leur temps. 41 Et maintenant, (ensemble) de tout cœur et de bouche louez et bénissez le nom du Seigneur.

Chapitre 40

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Chap. : 
Misères communes à tous les hommes.
Sort funeste des richesses injustes.
Avantage de la crainte du Seigneur.
Ne pas mener une vie de mendiant.
1 Une grande préoccupation a été imposée à (créée pour) tous les hommes, et un joug pesant est sur les enfants (fils) d’Adam, depuis le jour où ils sortent du sein de leur mère jusqu’au jour de leur sépulture, où ils rentrent dans la mère commune de tous.
Note Sir. 40,1 : La mère de tous ; la terre.
2 Leurs pensées, les appréhensions de leur cœur, les réflexions qui les tiennent en suspens (imaginations de l’espérance), et le jour de la mort (les troublent tous),
 
3 depuis celui qui est assis sur un trône de gloire, jusqu’à celui qui est couché sur la terre et dans la cendre ; 4 depuis celui qui est vêtu de pourpre et qui porte la couronne, jusqu’à celui qui est couvert de toile grossière. Ce n’est que fureur, jalousie, inquiétude (trouble), agitation, crainte de la mort, colère(s) perpétuelle (persévérantes) et querelles. 5 Sur leur couche même, au temps du repos, le sommeil de la nuit bouleverse (change) leurs pensées.
Note Sir. 40,5 : Trouble (immutat) ; verbe au singulier, qui a pour sujet la fureur, la jalousie, etc., du verset 4 ; voilà pourquoi nous avons ajouté tout cela. ― De l’homme, qui est assez clairement indiqué dans ce qui précède ; littéralement de lui (ejus).
6 L’homme se repose si peu, que ce n’est rien, pour ainsi dire, et ensuite dans ses songes il est (s’échappe) comme au jour où l’on monte la garde (un regard jeté en arrière). 7 Les fantômes qu’il voit en son âme l’inquiètent ; il est comme un homme qui fuit au jour du combat ; au moment où il est sauvé il s’éveille (s’est levé), et il admire (s’est étonné) sa frayeur dénuée de fondement.
Note Sir. 40,7 : Son cœur ; pour son esprit. Les Hébreux donnaient le nom de cœur à l’intelligence, à l’esprit, à l’âme, aussi bien qu’à la volonté, à la vie, etc. ― Au moment, etc. Au moment où, dans son rêve, il croyait avoir échappé à tout danger, il s’est réveillé, tout surpris d’avoir eu des frayeurs sans aucun fondement.
8 Ainsi en est-il de toute chair, depuis l’homme jusqu’à la bête, et c’est sept fois pire pour les pécheurs (c’est le septuple). 9 De plus, la mort, le sang, les querelles, le glaive (à deux tranchants), les oppressions, la famine (faim), la ruine et les fléaux,
Note Sir. 40,9 : Voir Ecclésiastique, 39, 35-36.
10 toutes ces choses ont été créées contre les méchants (iniques), et le déluge est arrivé à cause d’eux.
Note Sir. 40,10 : Voir Genèse, 7, 10.
 
11 Tout ce qui vient de la terre retournera dans la terre ; comme toutes les eaux rentrent dans la mer.
Note Sir. 40,11 : Voir Ecclésiastique, 41, 13 ; Ecclésiaste, 1, 7.
12 Tout présent et toute iniquité périra ; mais la (bonne) foi subsistera éternellement.
Note Sir. 40,12 : Tout présent injuste ; c’est-à-dire reçu par des juges injustes. ― Toute. Dans le style biblique l’adjectif tout, toute, exprimé dans le premier membre d’une phrase, est sous-entendu dans le second. Le contexte autorise à croire que cet idiotisme est applicable ici.
13 Les richesses des injustes se dessécheront comme un torrent (fleuve), et elles retentiront comme un grand tonnerre pendant la pluie. 14 Celui qui ouvre ses mains se réjouira ; mais les prévaricateurs périront à la fin.
Note Sir. 40,14 : En ouvrant ses mains pour recevoir des présents.
15 Les petits-enfants (fils) des impies ne multiplieront pas leurs rameaux ; ils seront comme des racines gâtées (impures) qui s’agitent (font du bruit) au sommet d’un rocher.
Note Sir. 40,15 : Impures ; mauvaises, desséchées. ― Font du bruit ; quand on les rompt, précisément parce qu’elles sont desséchées, et par là même très dures.
16 La verdure qui croît sur les eaux et au bord d’un fleuve sera arrachée avant toute autre herbe (sorte de foin). 17 La bonté (bienfaisance) est comme un paradis de bénédictions, et la miséricorde durera éternellement.
Note Sir. 40,17 : Béni ; littéralement dans ou avec des bénédictions. Les adjectifs sont souvent remplacés, en hébreu, comme en arabe, par un substantif précédé d’une préposition.
 
18 La vie de l’ouvrier qui se suffit à lui-même sera remplie de douceur, et en elle tu trouveras un trésor. 19 Des enfants (fils) et la fondation d’une ville perpétuent le (assureront un) nom ; mais une femme sans tache l’emporte sur ces choses. 20 Le vin et la musique réjouissent le cœur ; mais l’amour de la sagesse les surpasse l’un et l’autre. 21 La(es) flûte(s) et la harpe (le psaltérion) produisent une suave (douce) harmonie ; mais la langue douce les surpasse l’une et l’autre. 22 La grâce et la beauté plaisent à ton regard ; mais la verdure des champs les surpasse l’une et l’autre. 23 L’ami et le compagnon (Un ami et un ami) se rencontrent dans l’occasion (se viendront en aide) ; mais une femme et un (le fera avec son) mari les surpassent l’un et l’autre. 24 Les frères sont un secours au temps de l’affliction ; mais la miséricorde délivre encore plus qu’eux.
Note Sir. 40,24 : Sont un secours ; littéralement et par hébraïsme, en un secours.
25 L’or et l’argent affermissent les pas (sont la consistance des pieds, note) ; mais un sage (bon) conseil les surpasse l’un et l’autre.
Note Sir. 40,25 : La consistance des pieds (constitutio pedum) ; c’est-à-dire un puissant appui.
26 La richesse et la force exaltent le cœur ; mais la crainte du Seigneur les surpasse l’une et l’autre. 27 Rien ne manque à celui qui craint le Seigneur, et il n’a pas besoin (, dans cette crainte,) de chercher du secours.
Note Sir. 40,27 : Il n’y a pas dans la crainte, etc. Quand on a la crainte du Seigneur, on ne souffre aucun dommage, rien ne manque.
 
28 La crainte du Seigneur lui est comme un paradis de bénédiction, et on le couvre d’une gloire qui dépasse toute gloire.
Note Sir. 40,28 : Il a été couvert ; le paradis.
29 Mon fils, tant que tu vivras ne sois pas un mendiant (ne mendie pas, note), car il vaut mieux mourir que mendier.
Note Sir. 40,29 : Ne mendie pas. L’auteur parle ici de la mendicité exercée par paresse ou par oisiveté.
30 La vie de celui qui regarde à la table d’autrui n’est pas réellement une vie (n’emploie sa vie à songer à son existence), car il se nourrit de mets étrangers (des vivres d’autrui) ; 31 mais celui qui est bien réglé et instruit se gardera de cet état. 32 La mendicité peut avoir de la douceur dans la bouche de l’insensé (d’un imprudent) ; mais un feu brûlera dans ses entrailles.
Note Sir. 40,32 : Un feu produit par l’avidité de manger.

Chapitre 41

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Chap. : 
Souvenir de la mort doux ou amer.
L’opprobre et la malédiction sont le partage des méchants.
Bonne réputation préférable aux richesses.
Diverses choses dont on doit rougir.
1 O mort, que ton souvenir est amer à l’homme qui vit en paix au milieu de ses richesses ;
Note Sir. 41,1 : La paix. Par ce mot les Hébreux désignaient une prospérité complète, toute sorte de biens.
 
2 à l’homme que rien ne trouble (tranquille), dont les voies sont prospères en tout, et qui est encore en état de prendre (goûter) sa nourriture !
 
3 O mort, que ta sentence (ton jugement, note) est douce(x) à l’homme pauvre, dont les forces diminuent,
Note Sir. 41,3 : Jugement ; c’est-à-dire sentence, arrêt.
4 qui, (est) dans la défaillance de l’âge, accablé de toute espèce de soucis, est sans espérance, et qui perd patience !
 
5 Ne crains pas l’arrêt (le jugement) de la mort. Souviens-toi de ce qui a existé avant toi, et de ce qui viendra après toi : c’est l’arrêt (le jugement) du Seigneur envers toute chair. 6 Et que peut-il t’arriver, sinon ce qui plaira au Très-Haut ? Dix ans, cent ans, mille ans : 7 on ne compte pas les années de la vie dans le séjour des morts (Car il n’y a pas dans l’enfer de plainte sur la durée de la vie, note).
Note Sir. 41,7 : Car il n’y a pas, etc. On ne se plaint pas en enfer, c’est-à-dire parmi les morts, dans l’autre vie, d’avoir vécu peu ou longtemps, mais d’avoir mal vécu.
 
8 Les fils des pécheurs sont (deviennent) des fils d’abomination, ainsi que ceux qui fréquentent les maisons des méchants. 9 L’héritage des fils des pécheurs périra, et leur race sera à jamais dans l’opprobre. 10 Les fils d’un père impie se plaignent de lui, parce qu’ils sont dans l’opprobre à cause de lui.
 
11 Malheur à vous, hommes impies, qui avez abandonné la loi du Seigneur très-haut (Très-Haut). 12 A votre naissance, vous êtes nés (Si vous naissez, c’est) dans la malédiction ; et quand (si) vous mourrez, la malédiction sera votre partage.
Note Sir. 41,12 : Si vous naissez, etc. ; c’est-à-dire votre naissance et votre mort sont maudites, à cause des impiétés que vous commettez volontairement pendant votre vie.
13 Tout ce qui vient de la terre retournera dans la terre ; ainsi les méchants (impies) tomberont de la malédiction dans la perdition.
Note Sir. 41,13 : Voir Ecclésiastique, 40, 11.
 
14 Les hommes prennent le deuil au sujet de leur corps ; mais le nom des méchants (impies) sera anéanti.
 
15 Prends soin de ta (d’avoir une bonne) réputation ; car ce sera pour toi un bien plus stable que mille trésors (les plus) grands et (les plus) précieux.
 
16 La bonne vie n’a qu’un (certain) nombre de jours ; mais la bonne réputation demeure perpétuellement.
 
17 Mes fils, gardez en paix mes instructions (la doctrine) ; car, si la sagesse est cachée et le trésor invisible, quelle utilité ont-ils l’un et l’autre ?
Note Sir. 41,17 : Voir Ecclésiastique, 20, 32.
18 Mieux vaut l’homme qui cache sa folie que celui qui cache sa sagesse.
Note Sir. 41,18 : Qui cache sa sagesse ; qui n’en fait pas d’usage pour se perfectionner lui-même, ou pour travailler à la perfection des autres.
19 Ayez donc de la honte (déférence) pour les choses que je vais indiquer ; 20 car il n’est pas bon d’avoir de la honte pour tout(e espèce de déférence), et tout ne plaît pas à tout le monde selon la vérité.
Note Sir. 41,20 : Toutes choses, etc. Le sens est : Tous ne sont pas de bonne foi, quand ils disent ce qui leur plaît ou leur déplaît.
21 Rougissez de la fornication devant votre père et votre mère, et du mensonge devant le chef et le puissant ; 22 du délit (d’une faute), devant le prince et le juge ; de l’iniquité, devant l’assemblée et le peuple ; 23 de l’injustice, devant votre (ton) compagnon et votre (ton) ami ; et dans le lieu où vous (tu) habitez(s), 24 du larcin, (à cause) de la vérité de Dieu et de son alliance ; de vous (t’) accouder sur les pains, et de témoigner du mépris (d’user de tromperie) pour ce que vous (tu) donnez(s) ou recevez (reçois) ;
Note Sir. 41,24 : De la vérité, etc. Rougis de ce que tu violes la vérité de Dieu par le mensonge, et son alliance par les autres péchés qui sont défendus dans sa loi. ― De te coucher au milieu des pains (de discubitu in panibus) ; c’est-à-dire de mettre ton coude sur la table et de t’y appuyer ; ce qui était regardé comme une grande impolitesse.
25 de ne pas répondre à ceux qui vous (te) saluent, de jeter les yeux sur une femme prostituée, et de vous (te) détourner à la vue d’un parent. 26 Ne détourne(z) pas votre (ton) visage de votre (ton) prochain, et ne lui enlevez(s) pas ce qui lui appartient sans le lui restituer. 27 Ne regarde(z) pas la femme d’un autre ; ne soyez pas familier avec (sonde pas) sa servante, et ne vous (te) tenez (tiens) pas auprès de son lit.
Note Sir. 41,27 : Voir Matthieu, 5, 28.
28 Rougis(sez) de dire à vos (tes) amis des paroles offensantes, et ne reproche(z) pas ce que vous (tu) aurez(as) donné.

Chapitre 42

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Chap. : 
Plusieurs choses dont il ne faut pas rougir.
Attention qu’un père doit avoir pour ses filles.
Fuir la compagnie des femmes.
Louanges des œuvres du Seigneur.
1 Ne répète pas ce que tu as entendu de la révélation d’une chose secrète ; alors tu seras vraiment exempt de confusion, et tu trouveras grâce devant tous les hommes. Ne rougis pas de toutes les choses qui suivent, et que le respect humain ne te fasse pas pécher à leur sujet (ne fais acception de personne pour pécher) :
Note Sir. 42,1 : Ne répète pas, etc. C’est la continuation du discours sur les choses dont on doit avoir honte. ― Pour pécher ; jusqu’à commettre le péché. ― Acception de personne ; c’est-à-dire l’injuste préférence que l’on donne à une personne au préjudice d’une autre est un péché grave, sévèrement condamné dans l’Ancien dans le nouveau Testament. Comparer à Lévitique, 19, 15 ; Deutéronome, 1, 17 ; 16, 19 ; Proverbes, 24, 23 ; Jacques, 2, 1.
 
2 la loi et l’alliance du Très-Haut, la sentence (un jugement) qui justifie l’impie,
Note Sir. 42,2 : Ni d’un jugement, etc. ; c’est-à-dire ne rougis pas de condamner un jugement où l’on voudrait absoudre un impie.
3 les paroles des (d’une affaire entre tes , notes) compagnons et des passants, le don d’un héritage à des (en faveur de tes) amis,
Note Sir. 42,3 : D’une affaire ; littéralement d’une parole (de verbo). Dans le texte hébreu, ainsi que dans les Septante et la Vulgate, le mot parole signifie aussi chose, affaire. ― Des voyageurs ; des étrangers qui passent. Comparer à Deutéronome, 1, 16.
4 la justesse de la balance et des poids, l’acquisition de peu ou de beaucoup (de choses), 5 la corruption de l’achat (la vente) et des marchands, la correction fréquente des enfants, les coups donnés jusqu’au sang au (très) méchant esclave.
Note Sir. 42,5 : De la corruption, etc. ; d’empêcher la corruption, l’injustice qui se commet entre les vendeurs et les acheteurs.
6 Lorsqu’on a une femme méchante, il est bon de tout sceller.
Note Sir. 42,6 : Sur une femme, etc. ; il est bon de tenir enfermée une femme légère dans ses mœurs.
7 Là où il y a beaucoup de mains, tiens tout fermé ; tout ce que tu livre(ra)s, compte-le et pèse-le ; note par écrit tout ce que tu donne(ra)s et que tu reçois (recevras). 8 Ne rougis pas de corriger l’insensé et le sot (l’imprudent), ni de soutenir les (ni des, note) vieillards condamnés (qui sont jugés) par des jeunes gens. Alors tu seras instruit en toutes choses, et éprouvé (approuvé) en présence de tous les hommes.
Note Sir. 42,8 : Ni des vieillards ; c’est-à-dire ni de soutenir des vieillards.
 
9 Une fille (cachée) est pour son père un sujet (secret) de veilles, et le souci qu’elle cause lui enlève le sommeil ; il craint qu’elle ne passe la fleur de son âge sans être mariée, et lorsqu’elle sera avec un mari, qu’elle n’en soit pas aimée (ne lui devienne odieuse),
Note Sir. 42,9 : La fille cachée chez son père, qui n’est pas encore sortie de la maison paternelle, qui n’est pas encore mariée. Chez les Hébreux les jeunes filles demeuraient toujours cachées et éloignées du commerce et de la vue des hommes jusqu’au moment où elles étaient conduites dans la maison de leur mari. ― Sans être mariée ; littéralement dans son adolescence ; c’est-à-dire dans son état de simple adolescente, de simple fille ; ce qui était un déshonneur même pour le père. Comparer à 1 Corinthiens, 7, 36.
10 qu’(un jour) elle ne se corrompe (soit souillée) pendant qu’elle est vierge, et qu’elle ne soit trouvée grosse (enceinte) dans la maison de son père ; ou qu’habitant avec son mari, elle ne viole la loi du mariage, ou du moins ne demeure (que certainement elle ne soit) stérile. 11 Redouble de vigilance envers une fille libertine, de peur qu’elle ne fasse de toi la risée de tes ennemis, l’objet de la médisance de la ville et la fable (l’accusation) du peuple, et qu’elle ne te déshonore (couvre de confusion) devant tout le monde.
 
12 N’arrête tes yeux sur la beauté de personne, et ne demeure pas au milieu des femmes ; 13 car des vêtements sort la teigne, et de la femme l’iniquité de l’homme. 14 Mieux vaut la méchanceté (l’iniquité) de l’homme que les bienfaits de la femme, quand celle-ci (et qu’une femme qui) est un sujet de confusion et de honte (attire l’opprobre).
Note Sir. 42,14 : Vaut mieux, etc. ; il vaut mieux avoir à souffrir l’injustice d’un homme que de recevoir des bienfaits d’une femme, qui pourrait les faire payer bien cher. ― Et qu’une femme, etc. La plupart des traducteurs et des interprètes regardent cette dernière phrase comme un simple explicatif ; de sorte qu’il ne s’agirait que d’une seule et même femme ; la teneur du texte, qui est la même dans le grec et dans la version Sixtine, nous semble s’y opposer.
 
15 Je veux donc rappeler les œuvres du Seigneur, et j’annoncerai ce que j’ai vu. Des paroles du Seigneur émanent ses œuvres.
Note Sir. 42,15 : Dans les paroles du Seigneur ; c’est-à-dire dans les divines Ecritures sont racontées ses œuvres ; ou selon d’autres, par la parole du Seigneur sont produites, conservées et gouvernées ses œuvres ; mais nous pensons avec Bossuet que la première interprétation est plus conforme à ce qui suit.
16 Le soleil les éclaire et les contemple toutes, et l’ (les) œuvre(s) du Seigneur est (sont) remplie(s) de sa gloire.
Note Sir. 42,16 : Le soleil répand partout sa lumière ; la gloire du Seigneur se répand dans tous ses ouvrages. Comparer à Psaumes, 18, 5-6 ; Habacuc, 3, 3.
17 Le Seigneur n’a-t-il pas fait publier par ses saints toutes ses merveilles, que le Seigneur tout-puissant a établies (confirmées) afin qu’elles subsistent pour (dans) sa gloire ?
Note Sir. 42,17 : Les saints ; probablement les prophètes et les autres écrivains divinement inspirés.
 
18 Il (a) sonde(é) l’abîme et le cœur (l’âme) des hommes, et il (a) pénètre(é) leurs pensées les plus subtiles (par sa pensée dans leur finesse). 19 Car le Seigneur connait toute science, et il contemple les signes des temps (à venir) ; il annonce les choses passées et les choses futures, il découvre les traces de ce qui est caché. 20 Aucune pensée ne lui échappe, et aucune parole ne se dérobe à lui (sa vue).
 
21 Il a orné (rehaussé) de beauté les merveilles (grandeurs) de sa sagesse ; il (lui qui, note) est avant les siècles et à jamais ; on ne peut rien lui ajouter (rien ne lui a été ajouté)
Note Sir. 42,21 : Qui est avant, etc. ; qui est avant tous les siècles, et qui sera dans tous les siècles.
22 ni rien lui retrancher (il n’éprouve pas de diminution), et il n’a besoin du conseil de personne. 23 Comme toutes ses œuvres sont aimables (désirables) ! et pourtant nous ne pouvons en considérer qu’une étincelle. 24 Elle subsistent toutes et demeurent à jamais, et elles lui obéissent toutes dans tout ce qu’il exige. 25 Elles sont toutes par couples (doubles, note), l’une opposée à l’autre, et il n’a rien fait qui soit incomplet (de défectueux).
Note Sir. 42,25 : Sont doubles ; comme composés de deux. Voir pour ce mot et les suivants, Ecclésiastique, 33, 15. ― Il n’a rien fait de défectueux ; au contraire cette diversité et cette opposition dans les choses de la nature, entretient entre elles un ordre et une harmonie admirables, qui prouvent la puissance et la sagesse de Dieu.
26 Il a affermi ce que chaque être (chacune de ces choses) a de bon. Et qui se pourra rassasier en voyant sa gloire ?
Note Sir. 42,26 : Il a affermi, etc. Dieu a donné à chaque être des qualités prédominantes qui le conservent contre ceux qui lui sont opposés. Dans l’un, domine l’humide pour résister au sec ; dans l’autre, le feu pour résister à l’eau, et ainsi de tous les contraires.

Chapitre 43

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Chap. : 
Grandeur de Dieu marquée dans ses ouvrages.
Le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, l’arc-en-ciel, les éclairs, le tonnerre, la neige, la grêle, la glace, la mer et les poissons qu’elle renferme, montrent la puissance du Seigneur.
Le Seigneur est au-dessus de toute louange.
1 Le firmament est plein de beauté dans son élévation, l’aspect du ciel est une vision de (sa) gloire.
Note Sir. 43,1 : Ce verset paraît être la continuation du précédent. ― Le firmament élevé ; littéralement, et par hébraïsme, le firmament de l’élévation, de la hauteur. ― Sa beauté (pulchritudo ejus) ; le pronom représente le mot Seigneur, comme dan l’expression sa gloire (gloriam ejus) du verset précédent. ― L’aspect, etc. ; littéralement L’aspect du ciel est dans la vision de sa gloire, est mis par hypallage pour la vision de la gloire est dans l’aspect du ciel.
2 Le soleil paraissant à son lever (sa sortie) glorifie le Seigneur ; c’est un vase (instrument) admirable, l’œuvre du Très-Haut.
Note Sir. 43,2-5 : Description du soleil. « Que de beautés renfermées et comme voilées dans ce petit nombre de paroles ! dit Rollin. Peut-on concevoir avec quelle pompe et quelle profusion le soleil commence sa course, de quelles couleurs il embellit la nature, et de quelle magnificence il est lui-même revêtu en s’élevant sur l’horizon ? Il allie avec la majesté et les grâces d’un époux (voir Psaumes, 18, 6) la course rapide d’un géant, qui songe moins à plaire qu’à porter partout la nouvelle du prince qui l’envoie et qui est moins occupé de sa parure que de son devoir… Sa lumière est encore aussi vive et aussi abondante qu’au premier jour, sans que ce déluge continuel de feu, qui se répand de toutes parts, ait affaibli la source incompréhensible d’une profusion si pleine et si précipitée. Le prophète a bien raison de s’écrier : Grand est le Seigneur qui l’a fait ! Quelle est la majesté du créateur et qui doit-il être lui-même, puisque ses ouvrages sont si magnifiques ! »
3 A son midi il brûle la terre, et qui peut supporter (pourra résister à) son ardeur ? Il conserve une fournaise de feu dans ses chaleurs (tous les effets de son ardeur) ; 4 le soleil brûle les montagnes d’une triple flamme ; il lance (souffle) des rayons de feu ; et la vivacité de sa lumière (resplendissant par ses rayons il) éblouit les yeux.
Note Sir. 43,4 : Triplement ; d’un triple feu, d’un feu très ardent.
5 Le Seigneur qui l’a créé est grand, et il hâte sa course pour lui obéir.
 
6 La lune, dans toutes ses évolutions, est la marque des temps et le signe des époques (de l’âge). 7 Les jours de fête sont déterminés par la lune, ce corps lumineux (luminaire) qui diminue jusqu’à sa disparition.
Note Sir. 43,7 : De la lune, etc. ; c’est la lune qui fixe les jours de fête. ― A son plein (in consummatione) ; selon d’autres, jusqu’à son déclin entier, sa disparition complète. A la vérité le consummatio de la Vulgate et le suntéléïa du texte grec signifient l’un et l’autre ; mais la construction de la phrase favorise le premier sens.
8 Elle a donné son nom au mois ; elle croît d’une manière admirable jusqu’à ce qu’elle soit pleine.
Note Sir. 43,8 : Le mois est appelé, etc. ; ce qui, selon les uns, est une allusion d’étymologie, parce qu’en effet dans le grec mên, c’est-à-dire mois, vient de mênê, lune, et, selon les autres, signifie simplement et sans égard à l’étymologie, que la lune donne le nom au mois ; la première lune au premier mois, la seconde au second, etc.
9 C’est le fanal (l’appareil) d’un camp en haut du ciel ; elle resplendit glorieusement au firmament des cieux. 10 L’éclat des étoiles est la beauté du ciel : (par elles) le Seigneur éclaire le monde dans les hauteurs.
 
11 A la parole du saint elles sont prêtes à exécuter ses ordres (pour le jugement), et elles sont infatigables dans leurs veilles. 12 Vois l’arc-en-ciel, et bénis celui qui l’a fait ; il est tout à fait beau dans sa splendeur (son éclat).
Note Sir. 43,12 : Voir Genèse, 9, 13.
 
13 Il entoure le (a fait le tour du) ciel d’un (dans le) cercle de (sa) gloire ; ce sont les mains du Très-Haut qui l’ont ouvert (étendu). 14 Par son commandement il précipite la neige, et il lance (de hâte de lancer) les éclairs (pour l’exécution) de ses jugements.
Note Sir. 43,14 : Les éclairs de son jugement ; pour l’exécution de ses jugements.
15 C’est aussi pour cela que ses trésors s’ouvrent, et que les nuages s’envolent comme des oiseaux. 16 Par sa puissance il prépare (Dans sa grandeur il a posé) les nues, et la grêle tombe comme des pierres qui se brisent.
Note Sir. 43,16 : Se sont brisées ; sont sorties avec impétuosité des nuées.
17 A sa vue les montagnes s’ébranlent (seront ébranlées), et par sa volonté le vent du midi se met à souffler (soufflera). 18 La voix de son tonnerre (ainsi que la tempête d’aquilon et le tourbillon du vent) frappe la terre ; la tempête d’aquilon et les vents se rassemblent ; 19 et il répand la neige comme des oiseaux qui se posent à terre, et elle tombe comme des sauterelles qui descendent.
 
20 L’œil admire l’éclat de sa blancheur, et le cœur s’étonne de sa chute (sera épouvanté de l’eau qu’elle renferme). 21 Il répand sur la terre le givre comme du sel, et lorsqu’il gèle, c’est comme des pointes de chardons. 22 Le vent froid de (,) l’aquilon se met à souffler, et l’eau se glace comme du cristal, qui (la gelée) se repose(ra) sur tous les amas d’eaux et les (se) revêt(ira des eaux) comme d’une cuirasse ; 23 il (elle) dévore(ra) les montagnes, brûle(ra) le désert, et dessèche (desséchera) la verdure comme le feu. 24 Le remède à tous ces maux, c’est qu’une nuée se hâte ; et la rosée qui survient après le vent brûlant l’abat (affaiblira l’eau congelée, note).
Note Sir. 43,24 : L’eau congelée ; littéralement lui (eum) ; ce pronom représente le nom cristal (crystallus) du verset 22, nom que l’auteur a donné à l’eau congelée.
25 A sa parole le vent se tait (s’est tu) ; sa seule pensée (a) apaise(é) l’abîme, et c’est là que le Seigneur a planté (fondé) les îles. 26 Que ceux qui naviguent sur la mer racontent ses périls, et en les écoutant de nos oreilles, nous serons dans l’admiration.
 
27 Là sont des œuvres éclatantes et merveilleuses, différentes espèces d’animaux, des êtres de toute sorte (et de tous les animaux domestiques) et des bêtes (créatures) monstrueuses. 28 Grâce à lui tout tend à sa fin par un ordre stable, et sa parole règle (a disposé) toutes choses. 29 Nous dir(i)ons beaucoup de choses, et les paroles nous manqueraient(ont) ; mais l’abrégé de tous ces discours, c’est qu’il (que Dieu) est en tout. 30 Que pouvons-nous (dire) pour le glorifier ? Car le Tout-Puissant est au-dessus de toutes ses œuvres. 31 Le Seigneur est terrible et souverainement grand, et sa puissance est merveilleuse. 32 Glorifiez le Seigneur autant que vous pourrez, il sera encore au-dessus de vos louanges, et sa magnificence est admirable. 33 Bénissez le Seigneur, et exaltez-le autant que vous le pourrez ; car il est au-dessus de toute louange. 34 Pour l’exalter, soyez remplis de force, de crainte que vous ne succombiez, car vous ne sauriez réussir (l’exalter dignement). 35 Qui pourra le voir et le décrire ? qui dira sa grandeur telle qu’elle est dès le commencement ?
Note Sir. 43,35 : Voir Psaumes, 105, 2.
36 Beaucoup de ses œuvres encore plus grandes nous sont cachées, car nous n’en voyons qu’un petit nombre. 37 Mais le Seigneur a fait toutes choses, et il a donné la sagesse à ceux qui vivent pieusement.

Chapitre 44

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Chap. : 
Eloge des patriarches et des grands hommes de la nation des Hébreux, et particulièrement d’Hénoch, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Joseph.
1 Louons ces (des) hommes illustres, nos pères, dont nous sommes la race.
Note Sir. 44,1-15 : Invitation générale à louer les patriarches.
Note Sir. 44,1 : Louons, etc. La même pensée est reproduite au verset 15, et en plusieurs autres endroits. Grotius, savant interprète protestant, dit que c’était la coutume parmi les Juifs de faire mémoire de ces grands hommes dans le temple de Jérusalem, et même dans les synagogues des autres villes, et que l’auteur donne ici des formules de la manière dont on pouvait, dans ces assemblées solennelles, faire leur éloge. Les hérétiques ne devraient donc pas trouver étonnant que l’Eglise de Jésus-Christ, dans la célébration des saints mystères, fasse mémoire des Apôtres, des martyrs et même de quelques justes de l’Ancien Testament. ― Dans leur génération ; dans leur siècle, à leur époque.
2 Le Seigneur a opéré beaucoup de merveilles et signalé sa puissance (leur a donné beaucoup de gloire dans sa magnificence), dès le commencement (du monde).
 
3 Ils ont dominé dans leurs états (royaumes) ; ils ont été des hommes grands en puissance et doués de prudence ; les prédictions qu’ils ont annoncées leur ont acquis (ils ont montré parmi les prophètes, note) la dignité de prophètes ;
Note Sir. 44,3 : Dans leurs royaumes ; littéralement dans leurs puissances ; suivant le grec et la version Sixtine, dans leur royaumes. Parmi les grands hommes de sa nation, le sage loue dans ce verset et les trois suivants, se trouvent des chefs de peuple, de puissants rois, de grands politiques, des prophètes, des sages, des savants, d’habiles musiciens, des poètes sacrés, des princes riches, pacifiques et heureux. ― Ils ont montré… la dignité de prophètes ; ils ont montré qu’ils étaient prophètes. En effet, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, etc. ont montré qu’ils avaient l’esprit de prophétie.
4 ils ont commandé au peuple de leur temps, et les nations ont reçu de la solidité de leur sagesse (prudence) des paroles toutes (très) saintes ; 5 ils ont inventé par leur habileté des accords harmonieux, et ils ont publié les cantiques des Ecritures ; 6 ils ont été riches en vertu (puissance), ils ont eu le goût de la beauté, et ils ont établi la paix dans leurs maisons. 7 Ils ont tous acquis la gloire parmi les générations de leur peuple, et de leur temps ils ont été loués (sont encore l’objet des louanges).
 
8 Ceux qui sont nés d’eux ont laissé un nom qui fait publier leur louange. 9 Il en est d’autres dont on a perdu le souvenir ; ils ont péri comme s’ils n’avaient jamais existé ; ils sont nés comme s’ils n’étaient jamais nés, eux et leurs enfants. 10 Quant aux premiers (Mais ces autres), ce sont des hommes de miséricorde, dont les œuvres de piété subsistent à jamais (n’ont pas manqué).
Note Sir. 44,10 : Ces autres (illi) ; c’est-à-dire les premiers dont il est question aux versets 7 et 8.
11 Les biens qu’ils ont laissés demeurent (toujours) à leur postérité ; 12 leurs descendants (neveux) sont un saint héritage, et leur race (postérité) est demeurée fidèle à l’alliance ;
Note Sir. 44,12 : Dans les alliances du Seigneur.
13 à cause d’eux, leurs fils subsistent éternellement, et ni leur race (postérité) ni leur gloire n’aura de fin. 14 Leurs corps ont été ensevelis en paix, et leur nom vivra de génération en génération.
Note Sir. 44,14 : Dans toutes les générations ; littéralement et par hébraïsme, génération et génération.
15 Que les peuples racontent leur sagesse, et que l’assemblée publie leurs louanges.
 
16 Enoch a plu à Dieu, et il a été transporté dans le paradis, pour exciter les (annoncer aux) nations à la pénitence.
Note Sir. 44,16 : Dans le paradis terrestre, selon les uns ; dans le ciel, selon les autres. Quoi qu’il en soit, la tradition des chrétiens et des juifs est que Hénoch est encore vivant, et qu’il doit venir avant le jugement dernier pour combattre l’Antechrist. Comparer à Genèse, 5, vv. 22, 24 ; Hébreux, 11, 5 ; Apocalypse, 11, 3.
 
17 Noé a été trouvé parfait et juste, et au temps de la colère il est devenu la réconciliation (des hommes).
Note Sir. 44,17 : Voir Genèse, 9, 9. ― Noé a été trouvé, etc. Voir Genèse, 6, 8 ; 7, 1. ― La réconciliation des hommes ; car c’est en lui que la race en a été conservée.
18 C’est pourquoi un reste fut laissé à la terre, lorsque le déluge survint.
Note Sir. 44,18 : Un reste ; un petit nombre d’hommes, quelques-uns.
 
19 Une (Des) alliance(s) éternelle a été faite avec lui (faites avec le mondes il a été le dépositaire), afin que la race humaine (toute chair) ne pût être exterminée par le déluge.
Note Sir. 44,19 : Voir Genèse, 6, 14 ; 7, 1. ― Des alliances, etc. Comparer à Genèse, 9, 14 ; Hébreux, 11, 7.
20 Abraham est (fut) le glorieux père d’une multitude de nations, et nul ne lui a été trouvé semblable en gloire ; il a conservé la loi du Très-Haut, et il a contracté (fait) une alliance avec lui.
Note Sir. 44,20 : Abraham fut, etc. Comparer à Genèse, 12, 2 ; 15, 5 ; 17, vv. 4, 10. ― Père d’une multitude, c’est la signification du nom d’Abraham.
21 Le Seigneur a affermi son alliance dans sa chair, et dans la tentation il a été trouvé fidèle.
Note Sir. 44,21 : Voir Genèse, 17, 10 ; Galates, 3, 6. ― C’est dans sa chair ; par la circoncision. ― Dans la tentation ; dans l’épreuve à laquelle Dieu soumit sa foi et sa tendresse paternelle, en lui commandant d’immoler son fils Isaac. Voir Genèse, chapitre 22.
 
22 C’est pourquoi il lui a juré de le glorifier dans sa race, et de le multiplier comme la poussière de la (un amas de) terre,
Note Sir. 44,22 : Un amas de terre (terræ cumulum) ; le grec peut signifier la poussière de la terre ; le texte de la Genèse (voir Genèse, 13, 16), auquel le sage fait ici allusion, porte également la poussière de la terre.
 
23 d’exalter (élever) sa race (postérité) comme les étoiles, et d’étendre leur héritage d’une mer à l’autre, et depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.
Note Sir. 44,23 : Depuis une mer, etc. Ces paroles, qu’on lit expressément à Psaumes, 71, 8, sont équivalentes à celles que le Seigneur adressa à Abraham, après qu’il fut séparé de Loth (voir Genèse, 13, 14-15). ― Un fleuve ; l’Euphrate.
24 Il a traité Isaac de la même manière à cause d’Abraham son père. 25 Le Seigneur lui a promis de bénir en lui toutes les nations, et il a confirmé son alliance sur la tête de Jacob.
Note Sir. 44,25 : Lui ; à Isaac. La bénédiction de toutes les nations ; c’est-à-dire pour toutes les nations, par le Messie qui devait naître de sa race. ― Il a confirmé, etc. ; c’est-à-dire que les promesses faites à Abraham et transmises à Isaac sont passées de ce dernier à Jacob.
26 Il l’a distingué par ses bénédictions, lui a donné un héritage, et le lui a partagé entre douze tribus.
Note Sir. 44,26 : Il l’a reconnu pour le véritable héritier d’Abraham.
27 Et il lui a conservé des hommes de miséricorde, qui ont trouvé grâce aux yeux de toute chair.
Note Sir. 44,27 : De toute chair ; hébraïsme pour de tous les hommes.

Chapitre 45

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Chap. : 
Eloge de Moïse, d’Aaron, de Phinées.
Sacerdoce d’Aaron.
Punition de Coré, de Dathan et d’Abiron.
1 Moïse a été aimé (chéri) de Dieu et des hommes ; sa mémoire est en bénédiction.
Note Sir. 45,1 : Voir Exode, 11, 3.
2 Le Seigneur lui a donné une gloire égale à celle des saints ; il l’a rendu grand et redoutable à ses ennemis, et il a fait cesser les prodiges (a lui-même apaisé des monstres) par ses paroles. 3 Il l’a glorifié en présence des rois, il lui a donné ses ordres devant son peuple, et lui a montré sa gloire.
Note Sir. 45,3 : Voir Exode, 6, 7-8.
4 Il l’a sanctifié dans sa foi et dans sa douceur, et il l’a choisi entre tous les hommes (toute chair).
Note Sir. 45,4 : Voir Nombres, 12, vv. 3, 7 ; Hébreux, 3, vv. 2, 5. ― Toute chair ; hébraïsme pour tous les hommes.
5 Il l’a écouté et a entendu sa voix, et il l’a fait entrer dans la nuée.
 
6 Il lui a donné ses préceptes face à face (devant son peuple), et la loi de (la) vie et de (la) science, pour apprendre son alliance à Jacob, et ses ordonnances (jugements) à Israël. 7 Il a élevé Aaron son frère, semblable à lui, de la tribu de Lévi. 8 Il a fait avec lui une alliance éternelle, et il lui a donné le sacerdoce de son peuple, et il l’a comblé de bonheur et de (l’a rendu heureux par la) gloire ; 9 il l’a ceint d’une ceinture d’honneur, l’a revêtu d’une tunique de gloire, et l’a couronné des insignes de la puissance (d’ornements précieux).
Note Sir. 45,9 : Il l’a ceint, etc. Voir sur les vêtements du grand-prêtre, Exode, chapitre 28. ― Précieux ; littéralement de vertu (virtutis) ; de qualité, de mérite, d’un grand prix.
10 Il lui a mis la robe traînante, les caleçons et l’éphod, et il l’a entouré d’un grand nombre de sonnettes d’or (tout autour), 11 afin qu’elles retentissent quand il marchait(e), et qu’elles fissent entendre leur son dans le temple pour avertir les fils de son peuple.
Note Sir. 45,11 : Voir Exode, 28, 35.
12 Il lui donna un vêtement saint, tissu d’or, d’hyacinthe et de pourpre par un homme sage, doué de jugement et de vérité ; 13 c’était une œuvre d’artiste, de fils retors d’écarlate, avec des pierres précieuses (sculptées,) enchâssées dans l’or, gravées par le (travail d’un) lapidaire, pour rappeler le souvenir de douze tribus d’Israël.
Note Sir. 45,13 : Description du rational, sur lequel étaient gravés les noms des douze tribus.
 
14 La (Une) couronne d’or qui était sur sa mitre portait gravé le nom de la sainteté et la gloire souveraine (de l’honneur) ; c’était un ornement majestueux (ouvrage précieux), et une parure qui ravissait les yeux.
Note Sir. 45,14 : Marquée, etc. ; sur laquelle était gravé le mot sainteté (voir Exode, 28, 36). ― La gloire de l’honneur ; c’est-à-dire une très grande gloire. En hébreu deux mots de même signification étant réunis forment un superlatif. Voir le 1° au milieu des Observations préliminaires des Psaumes. ― Précieux ; littéralement de vertu. Voir le verset 9. ― Objet, etc. ; littéralement désirs ornés des yeux.
15 Il n’y eut jamais avant lui rien de si beau depuis le commencement.
Note Sir. 45,15 : Jusqu’à l’origine ; c’est-à-dire en remontant jusqu’à l’origine, depuis l’origine du monde.
16 Nul étranger n’a été revêtu de ces ornements, mais ses fils seuls et ses petits-fils dans la suite des âges.
Note Sir. 45,16 : Non ; c’est-à-dire des vêtements dont il vient d’être parlé. Le mot illa de la Vulgate représente, non l’ablatif singulier féminin, mais l’accusatif pluriel neutre ; ce qui devient évident par la confrontation du texte grec.
17 Ses (Les) sacrifices ont été chaque jour consumés par le feu.
 
18 Moïse consacra ses (lui a rempli les, note) mains, et l’oignit de l’huile sainte.
Note Sir. 45,18 : Voir Lévitique, 8, 12. ― Lui a rempli, etc. ; en lui mettant dans les mains les instruments de son ministère, et les parties des victimes qui lui appartenaient ; ce qui était une partie de la cérémonie usitée pour la consécration des prêtres. De là vient que la Vulgate, à l’exemple des Septante, met ailleurs consacrer les mains, au lieu de remplir les mains, qui se trouve constamment dans l’hébreu.
19 Il fut fait avec lui et avec sa race une alliance éternelle, qui durera autant que les jours du ciel, pour qu’il exerçât les fonctions du sacerdoce, célébrât les louanges du Seigneur, et glorifiât son peuple en son nom.
Note Sir. 45,19 : Bénir solennellement ; vrai sens de glorificare dans ce passage. Le grec et la version Sixtine portent également bénir.
 
20 Il le choisit entre tous les vivants, pour offrir à Dieu les sacrifices, l’encens et la bonne odeur, afin qu’il se souvînt de son peuple et lui fût favorable (l’apaiser en faveur de son peuple) ;
Note Sir. 45,20 : La bonne odeur ; les parfums.
21 il lui donna du pouvoir concernant ses préceptes et le testament de ses lois (les dispositions de ses jugements), pour apprendre ses ordonnances (témoignages) à Jacob, et pour donner à Israël la lumière de sa loi.
Note Sir. 45,21 : Pouvoir sur, etc. ; le pouvoir, l’autorité d’interpréter et d’enseigner, etc. ― Ses témoignages ; ses commandements, sa loi. Voir sur le sens de témoignage, Psaumes, note 118.1. ― La lumière ; l’intelligence.
22 Des étrangers se dressèrent contre lui, et ceux qui suivaient Dathan et Abiron et la faction furieuse de Coré se soulevèrent autour de lui par envie dans le désert.
Note Sir. 45,22 : Voir Nombres, 16, vv. 1, 3. ― Ainsi que la troupe, etc. ; est un des sujets ou nominatifs de ont environné.
 
23 Le Seigneur Dieu le vit, et cela ne lui plut pas, et ils furent consumés par l’impétuosité de sa colère (son courroux). 24 Il fit des prodiges (extraordinaires) contre eux, et il les consuma par les flammes du feu. 25 Puis il augmenta la gloire d’Aaron, lui assigna un héritage, et lui donna en partage les prémices des fruits de la terre. 26 Il leur prépara dans les prémices une nourriture abondante (jusqu’à satiété) ; car ils devaient manger (aussi) des sacrifices du Seigneur, qu’il lui laissa ainsi qu’à sa race (postérité).
Note Sir. 45,26 : Leur ; c’est-à-dire aux enfants d’Aaron. ― En premier lieu (in primis) ; avant tout, principalement ; selon d’autres, dans les prémices ; mais le grec et la version Sixtine lisent comme la Vulgate, et non pas dans les prémices (in primitiis), comme au verset précédent. ― Jusqu’à satiété ; c’est-à-dire très abondamment.
27 Mais il n’a pas d’héritage dans (ne doit pas hériter de) la terre des nations, ni de part au milieu du peuple, car le Seigneur est lui-même sa part et son héritage. 28 Phinées, fils d’Eléazar, est le troisième en gloire ; il imita Aaron dans la crainte du Seigneur,
Note Sir. 45,28 : Voir Nombres, 25, 7 ; 1 Machabées, 2, vv. 26, 54.
29 et il demeura ferme dans la chute honteuse du peuple (lorsque le peuple révérait des faux dieux) ; il apaisa (réconcilia) Dieu en faveur (avec) d’Israël par la bonté et le zèle (ardent) de son âme.
Note Sir. 45,29 : En demeurant ; littéralement demeurer (stare). Cet infinitif, qui se trouve également dans les Septante est un hébraïsme ; car en hébreu l’infinitif remplace assez souvent les autres modes du verbe. ― Révérait (in reverentia) ; selon le grec, se détournait du Seigneur pour se livrer à l’idolâtrie et au libertinage. Voir Nombres, 25, 1-3.
30 C’est pourquoi le Seigneur fit avec lui une alliance de paix, et l’établit prince des saints (lui a donné l’empire des choses saintes et) de son peuple, afin que la dignité sacerdotale appartînt toujours à lui et à sa race.
Note Sir. 45,30 : Dieu a fait alliance, etc. ; allusion aux paroles que Dieu fit adresser à Phinées pour sa conduite courageuse (voir Nombres, 25, 12).
31 Dieu a fait aussi une alliance semblable avec le roi David, fils de Jessé, de la tribu de Juda, et l’a rendu héritier du royaume, lui et sa race (postérité), pour mettre la sagesse dans nos cœurs et juger son peuple avec justice, afin que leurs biens ne périssent pas, et il a rendu leur gloire éternelle au sein de leur postérité (pour leur nation).
Note Sir. 45,31 : Pour juger. L’infinitif judicare est mis ici, comme dans les Septante, par hébraïsme, au lieu de judicandum. Comparer au verset 29. Remarquons que ce membre de phrase, pour juger, etc., est sous la dépendance du précédent, afin de répandre, etc., comme un effet l’est de sa cause.

Chapitre 46

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Chap. : 
Eloge de Josué et de Caleb ; des juges en général, et en particulier de Samuel.
1 Jésus, (fils de) Navé, fut vaillant à la guerre ; il succéda à Moïse dans le rôle de prophète ; il fut grand selon le nom qu’il portait,
Note Sir. 46,1 : Jésus Navé ; c’est-à-dire Jésus, fils de Navé. Les Grecs nomment ainsi Josué, fils de Nun. ― Grand selon son nom. Le mot Jésus signifie en hébreu salut ; mais Josué, selon les différentes formes qu’il a dans cette langue, peut se traduire par sauveur, salut, sauveur donné de Dieu, dont Dieu est le second.
2 et très grand pour sauver les élus de Dieu, pour renverser les ennemis qui s’élevaient (contre lui), et pour (afin de) conquérir l’héritage d’Israël. 3 Quelle gloire il s’est (n’a-t-il pas) acquise en levant ses mains, et en lançant des dards (tirant des épées à deux tranchants) contre les villes ! (?) 4 Qui avant lui a autant combattu (ainsi résisté) ? Car le Seigneur lui-même lui amena des (ses) ennemis (à ses pieds). 5 Le soleil ne fut-il pas arrêté par sa colère (son courroux), lorsqu’un seul jour devint aussi long que deux ?
Note Sir. 46,5 : Voir Josué, 10, 12-14.
6 Il invoqua le Très-Haut (tout-)puissant, lorsque ses ennemis l’attaquaient de toutes parts ; et le Dieu grand et saint l’écouta, et (le Dieu qui s’est montré très puissant) fit tomber une grêle de grosses pierres (par les pierres d’une grosse grêle).
Note Sir. 46,6 : Par les pierres d’une grosse grêle, qu’il fit tomber sur ses ennemis.
7 Il fondit avec impétuosité sur la nation ennemie, et il tailla les ennemis en pièces à la descente (de la vallée),
Note Sir. 46,7 : La descente de Béthoron. Comparer à Josué, 10, 11.
8 afin que les nations reconnussent sa (la) puissance (du Seigneur), et apprissent qu’il n’est pas facile de combattre contre Dieu. Il suivit toujours le Tout-Puissant (la conduite du puissant),
Note Sir. 46,8 : De près ; littéralement par derrière (a tergo).
9 et aux jours de Moïse il fit une œuvre de piété (miséricorde) avec Caleb, fils de Jéphoné, en tenant ferme contre l’ennemi, en empêchant le peuple de pécher, et en étouffant le murmure que la malice avait excité.
Note Sir. 46,9 : Et dans les jours, etc. Voir Nombres, 14, verset 6 et suivants. ― En demeurant fermes, en détournant, en comprimant ; littéralement demeurer ferme (stare), détourner (prohibere), comprimer (perfringere). Voir, sur ces infinitifs, Ecclésiastique, 45, 29.
10 Aussi furent-ils choisis tous deux pour être seuls délivrés du péril, sur six cent mille hommes de pied, pour introduire le peuple dans son héritage, dans la terre où coulent le lait et le miel.
 
11 Le Seigneur donna la force à ce même Caleb, et sa vigueur persista jusqu’en sa vieillesse, et il monta sur un lieu élevé du pays, que sa race conserva comme héritage, 12 afin que tous les enfants d’Israël reconnussent qu’il est bon d’obéir au Dieu saint.
 
13 Ensuite sont venus (tour à tour) les juges (chacun par son nom), dont le cœur ne s’est pas perverti, et qui ne se sont pas détournés du Seigneur, 14 afin que leur mémoire fût en bénédiction, et que leurs os refleurissent dans leurs sépulcres (en sortant de leur lieu),
Note Sir. 46,14 : En sortant ; ou bien et qu’ils sortent. Une de ces deux expressions est évidemment sous-entendue, et a pour complément les mots de leur lieu (de loco suo) ; c’est-à-dire de leur tombeau. Voir, sur ce genre de construction notre observation, au 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes. Quant à la figure des os qui doivent refleurir, comparer à Isaïe, 66, 14 ; Ezéchiel, 37, verset 3 et suivants.
15 et que leur nom demeurât éternellement, se perpétuant dans leurs fils, qui sont la gloire de ces hommes saints (demeure sur leurs fils). 16 Samuel, prophète du Seigneur, a été aimé (chéri) du Seigneur son Dieu ; il a institué un gouvernement nouveau, et sacré les princes de son peuple.
Note Sir. 46,16 : A renouvelé, etc.; c’est-à-dire a donné une nouvelle forme à l’empire des Hébreux, en sacrant, par l’ordre de Dieu, Saül, et après lui David, rois du peuple d’Israël, qui, auparavant, était gouverné par des juges dont Samuël fut lui-même le dernier.
17 Il a jugé la nation selon la loi du Seigneur, et Dieu a regardé favorablement (vu) Jacob ; sa fidélité l’a manifesté comme prophète, 18 et il a été reconnu fidèle dans ses paroles, car il avait vu le Dieu de lumière. 19 Il invoqua le Seigneur tout-puissant lorsque les ennemis l’entouraient de tous côtés, et il offrit un agneau sans tache.
Note Sir. 46,19 : Voir 1 Rois, 7, 9.
20 Et le Seigneur tonna du ciel, et fit entendre sa voix avec un grand bruit, 21 et il tailla en pièces (brisa) les princes de Tyr, et tous les chefs des Philistins ;
Note Sir. 46,21 : Au lieu des princes de Tyr, le texte original devait porter : les princes des ennemis. Le mot signifiant Tyr et ennemi est le même en hébreu.
22 et avant la fin de sa vie et de sa carrière (dans le monde), il rendit témoignage en présence du Seigneur et de son Christ, qu’il n’avait reçu ni argent, ni même de chaussures de qui que ce fût, et personne ne l’accusa.
Note Sir. 46,22 : De sa vie dans le monde ; ou dans le temps ; littéralement de sa vie et du monde ou du temps ; ce qui est un pur hébraïsme ; car, en hébreu, lorsque deux substantifs sont liés par la particule et, et le second sert quelquefois d’adjectif et en a la signification. Ainsi le sens de ce passage est, de sa vie qui appartient au monde, de sa vie temporelle. ― De son Christ ; de son oint ou sacré ; c’est-à-dire, Saül. Comparer à 1 Rois, 12, 3.
23 Il s’endormit ensuite, et il fit une révélation au roi et lui prédit la fin de sa vie ; et il fit sortir (éleva) de (la) terre sa voix de prophète pour effacer (prophétiser la destruction de) l’impiété du peuple.
Note Sir. 46,23 : Il s’endormit ; il mourut. ― Pas même une chaussure. Comparer à Genèse, 14, 23. ― Et il fit connaître, etc. Après sa mort, Samuel apparut à Saül, et lui annonça qu’il mourrait le lendemain. Comparer à 1 Rois, 28, verset 18 et suivants.

Chapitre 47

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Chap. : 
Eloge de Nathan, de David et de Salomon.
Chute de ce prince.
Mauvaise conduite de Roboam.
Impiété de Jéroboam.
Infidélité des Israélites.
1 Après cela s’éleva Nathan, prophète aux jours de David.
Note Sir. 47,1 : Voir 2 Rois, 12, 1.
2 Et comme la graisse est séparée de la chair, ainsi David le fut des enfants d’Israël.
Note Sir. 47,2 : Et comme la graisse, etc. Comme la graisse, qui était la meilleure partie de la chair des victimes, s’en séparait pour être offert au Seigneur, ainsi David fut tiré du milieu des enfants d’Israël, comme étant ce qu’il y avait de meilleur parmi eux, et chéri particulièrement de Dieu.
3 Il joua avec les lions comme avec des agneaux, et il traita les ours comme les petits des brebis dans sa jeunesse.
Note Sir. 47,3 : Voir 1 Rois, 17, 34.
4 N’est-ce pas lui qui tua le géant, et qui enleva l’opprobre du peuple ?
Note Sir. 47,4 : Voir 1 Rois, 17, 49. ― Le géant Goliath.
5 Levant la main, il terrassa avec une pierre de sa fronde l’insolence (l’orgueil) de Goliath ; 6 car il invoqua le Seigneur tout-puissant, qui donna à sa main de renverser cet homme redoutable à (un homme fort dans) la guerre, et de relever la puissance (corne, note) de son peuple (sa nation).
Note Sir. 47,6 ; 47.8 : La corne ; la force, la puissance, dont la corne était le symbole chez les Hébreux.
7 Aussi on (elle) lui donna l’honneur d’en avoir tué dix mille ; on (elle) le loua pour les bénédictions du Seigneur, et on (elle) lui offrit une couronne de gloire ;
Note Sir. 47,7 : Voir 1 Rois, 18, 7.
8 car il écrasa les ennemis de toutes parts, et il extermina les Philistins ses adversaires jusqu’à ce jour, et il abattit à jamais leur puissance (corne).
Note Sir. 47,8 : Jusqu’à ce jour. David défit les Philistins dans plusieurs combats, et abattit tellement leur puissance qu’ils ne purent de très longtemps se relever.
9 Dans toutes ses œuvres il rendit hommage au Saint et au Très-Haut par des paroles pleines de sa gloire (louange). 10 Il a loué le Seigneur de tout son cœur, et il a aimé le Dieu qui l’avait créé, et qui lui avait donné la puissance contre ses (les) ennemis. 11 Il établit des chantres pour qu’ils se tinssent devant l’autel, et il composa de douces mélodies pour leurs voix (a accompagné leurs chants de modulations pleines de douceur).
 
12 Il donna de la splendeur aux fêtes, et de l’éclat aux jours (temps) sacrés jusqu’à la fin de sa vie, afin qu’on louât le saint nom du Seigneur, et que dès le matin on célébrât (rehaussât, note) sa sainteté.
Note Sir. 47,12 : Afin qu’on louât, qu’on rehaussât ; littéralement qu’ils louassent, qu’ils rehaussassent ; le sujet de ces verbes pluriels, ce sont les ministres du temple. Ces mots et les suivants, jusqu’à la fin du verset, sont l’explication de la première partie.
13 Le Seigneur le purifia de ses péchés, et exalta sa puissance à jamais ; il lui assura (par une alliance) la royauté et un trône de gloire en Israël.
Note Sir. 47,13 : Voir 2 Rois, 12, 13.
 
14 Après lui s’éleva son fils plein de sagesse, qui, (et) à cause de lui, (le Seigneur) renversa toute la puissance de ses ennemis. 15 Salomon régna durant des jours de paix ; Dieu lui soumit tous ses adversaires, afin qu’il bâtît une maison à son nom, et qu’il préparât un sanctuaire éternel. Comme tu as (vous avez) été instruit(s) dans ta (votre) jeunesse,
Note Sir. 47,15 : Voir 3 Rois, 3, 1. ― Une maison en son nom ; un temple au nom du Seigneur.
16 et rempli de sagesse à la manière d’un fleuve ! Ton (Votre) âme a couvert la terre.
Note Sir. 47,16 : Voir 3 Rois, 4, 31. ― A découvert la terre ; les mystères, les secrets de la terre. C’est probablement une allusion aux recherches de Salomon sur les plantes, les métaux, les animaux, etc. Voir 3 Rois, 4, verset 29 et suivants.
17 Tu as (Vous avez) multiplié les énigmes et les (renfermé des énigmes dans des) paraboles. Ton (Votre) nom a été porté jusqu’aux îles reculées, et tu as (vous avez) été aimé dans ta paix. 18 Tes (Vos) cantiques, tes (vos) proverbes, tes (vos) paraboles et tes (vos) interprétations ont été admirées de toute la terre,
Note Sir. 47,18 : Vos interprétations ; celles entre autres des énigmes qui lui furent proposées par la reine de Saba (voir 3 Rois, 10, verset 1 et suivants), et par Hiram, roi de Tyr (Josèphe, Antiq., livre VIII, chapitre II).
 
19 qui en a glorifié le nom du Seigneur Dieu, qui est appelé le Dieu d’Israël. 20 Tu as (Vous avez) amassé l’or comme l’étain, et tu as (vous avez) amoncelé l’argent comme le plomb ;
Note Sir. 47,20 : Voir 3 Rois, 10, 27.
21 puis tu t’es (vous vous êtes) prostitué aux femmes, tu as (vous avez) asservi ton (votre) corps, 22 tu as (vous avez) imprimé une tache à ta (votre) gloire et profané ta (votre) race, de manière à attirer la colère (du Seigneur) sur tes (vos) enfants et le châtiment sur ta (votre) folie,
Note Sir. 47,22-23 : Sur les infinitifs inducere, incitari, imperare, voir Ecclésiastique, 45, 29.
 
23 en causant un schisme dans le royaume, et en faisant sortir d’Ephraïm une domination cruelle.
Note Sir. 47,23 : Voir 3 Rois, 12, 16.
24 Mais Dieu n’abandonnera pas sa miséricorde ; il ne détruira et n’anéantira pas ses œuvres ; il ne retranchera pas par la racine la postérité de son élu, et il n’exterminera pas la race de celui qui aime le Seigneur. 25 (Mais) Il a laissé un reste à Jacob, et à David un rejeton de sa race.
Note Sir. 47,25 : Il a laissé, etc. ; c’est-à-dire que Dieu a donné à Jacob un prince dans la personne de Jéroboam, roi des dix tribus, et à David un rejeton pour régner dans Juda.
26 Et Salomon mourut, et s’en alla avec ses pères.
Note Sir. 47,26 : A pris fin, etc. ; est mort comme ses pères.
27 Et il laissa après lui un fils, (cause de) la folie du (de son) peuple,
Note Sir. 47,27-28 : La folie ; c’est-à-dire le plus fou, le plus insensé. En hébreu, on exprime souvent le superlatif en mettant le nom abstrait au lieu du concret. On dit aussi en français : C’est la vertu, le vice même, pour très vertueux, très vicieux. Voir sur Roboam, 3 Rois, chapitre 12.
28 homme dépourvu de prudence, Roboam, qui, par son mauvais conseil, détourna de lui son peuple ; 29 et Jéroboam, fils de Nabat, qui fit pécher Israël, et ouvrit à Ephraïm la route du péché. Leurs crimes s’accrurent ensuite en grand nombre ;
Note Sir. 47,29 : Voir 3 Rois, 12, 28. ― Ephraïm ; est mis ici pour le royaume d’Israël dont il formait la principale partie.
30 on les chassa loin (ils les ont beaucoup éloignés, note) de leur pays.
Note Sir. 47,30 : Ils les ont, etc. Ce sont ces péchés, en effet, qui ont été la cause de la captivité d’Assyrie (voir 4 Rois, 17, 6-7).
31 Et ils recherchèrent toutes les iniquités (toute sorte de mal), jusqu’à ce que la vengeance vînt fondre sur eux, et qu’elle les délivrât de tous leurs péchés (iniquités).
Note Sir. 47,31 : La vengeance ; c’est le vrai sens du mot defensio, expliqué par le texte grec, et par plusieurs passages de la Vulgate elle-même. D’ailleurs, comme nous l’avons déjà remarqué, dans la basse latinité on a dit defensor pour ultor.

Chapitre 48

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Chap. : 
Eloge d’Elie, d’Elisée, d’Ezéchias et d’Isaïe.
1 Le prophète Elie se leva ensuite comme un feu, et sa parole brûlait comme une torche (ardente).
Note Sir. 48,1 : Voir 3 Rois, 17, 1. ― Pour les allusions contenues dans ce chapitre, voir les passages auxquels renvoient les références bibliques.
2 Il amena contre eux la famine, et ceux qui l’irritaient par leur envie furent réduits à un petit nombre, car ils ne pouvaient supporter les préceptes du Seigneur.
Note Sir. 48,2 : Sur eux ; sur les Israélites.
3 Par la parole du Seigneur, il ferma le ciel, et il fit tomber trois fois le feu du ciel.
Note Sir. 48,3 : Il contint le ciel ; en lui ordonnant, au nom du Seigneur, de ne pas donner de pluie. Comparer à 3 Rois, 17, 1. ― Il fit tomber, etc. (voir 3 Rois, 18, 38 ; 4 Rois, 1, verset 10 et suivants).
4 C’est ainsi qu’Elie acquit de la gloire par ses miracles. Qui donc peut se glorifier comme toi, (vous ?) 5 toi qui as (avez) fait sortir un mort des enfers et l’as arraché au trépas (domaine des morts) par la parole du Seigneur Dieu ;
Note Sir. 48,5 : Un mort ; le fils de la veuve de Sarepta (voir 3 Rois, 17, 22). Des enfers ; c’est-à-dire du lieu où les âmes des saints de l’Ancien Testament étaient réunies en attendant la venue de Jésus-Christ.
6 toi qui as (avez) précipité les rois dans la ruine et qui as (avez) brisé sans peine leur puissance, et qui as (les avez) fait tomber (les superbes) de leur lit ; 7 toi qui entends (écoutez) la sentence (les jugements) sur le Sinaï, et les arrêts de la (jugements de sa) vengeance sur l’Horeb ;
Note Sir. 48,7 : Vengeance ; littéralement défense. Comparer à Ecclésiastique, 47, 31.
8 toi qui sacres (oignez) les (des) rois pour le châtiment (la pénitence), et qui laisses (laissez) (après toi) des prophètes pour te (vous) succéder ;
Note Sir. 48,8 : Qui oignez, etc. Elie reçut l’ordre de Dieu d’aller sacrer Hazaël, roi de Syrie, et Jéhu, roi d’Israël (voir 3 Rois, 19, 15-16) ; mais il paraît que c’est le prophète Elisée, disciple d’Elie, qui fut chargé de l’exécution de cet ordre (voir 4 Rois, 8, 13 ; 9, 1-12). ― Pour la pénitence ; pour amener le peuple prévaricateur à faire pénitence, Dieu s’est, en effet, servi de ces rois pour châtier le peuple qui s’était rendu coupable d’idolâtrie.
9 toi qui as (avez) été enlevé (reçu, note) dans un tourbillon de flammes, sur un char traîné par des chevaux de feu ;
Note Sir. 48,9 : Qui avez été reçu, etc. Voir 4 Rois, 2, 11.
10 toi dont il est écrit qu’au temps des jugements tu viendras (qui avez été écrit dans les décrets des temps pour) adoucir la colère (courroux) du Seigneur, réconcilier le cœur du père avec le fils, et rétablir les tribus d’Israël (de Jacob) ?
Note Sir. 48,10 : Inscrit ; désigné, marque, destiné. ― Les décrets des temps ; ce sont probablement les décrets de Dieu relatifs aux temps ou aux choses qui doivent arriver dans les temps, et surtout dans les derniers temps, lorsque, selon la prophétie de Malachie (voir Malachie, 4, 6), Elie convertira le cœur des pères aux fils et le cœur des fils aux pères, pour que le Seigneur ne frappe pas la terre d’anathème. C’est d’ailleurs la tradition constante de la synagogue et de l’Eglise chrétienne que ce prophète viendra avant la fin du monde, pour combattre l’Antechrist, et pour ramener les Juifs dans l’Eglise de Jésus-Christ.
11 Bienheureux ceux qui t’ (vous) ont vu, et qui ont été honorés de ton (votre) amitié.
 
12 Car, pour nous, nous vivons seulement pendant cette vie ; mais après la mort nous n’aurons pas un pareil nom.
Note Sir. 48,12 : Ne sera pas de même (non erit tale) ; c’est-à-dire ne vivra pas.
13 Elie (à la vérité) fut dérobé par le tourbillon, mais (et) Elisée a été rempli de son esprit. Pendant sa vie, il ne redouta pas les (aucun) prince(s), et nul ne triompha de lui par sa puissance.
Note Sir. 48,13 : Voir 4 Rois, 2, 11. ― Ne l’a vaincu ; n’a pu le faire fléchir, le subjuguer.
14 Rien (Aucune parole) ne le domina jamais, et (même) après sa mort son corps prophétisa.
Note Sir. 48,14 : Voir 4 Rois, 13, 21.
15 Pendant sa vie il fit des prodiges (extraordinaires), et après sa mort il opéra des merveilles.
 
16 Mais malgré tout cela le peuple ne fit pas pénitence, et ils ne se sont pas retirés de leurs péchés, jusqu’à ce qu’ils eussent été chassés de leur patrie et dispersés sur toute la terre.
Note Sir. 48,16 : Ils ne se sont, etc. Le mot peuple étant un nom collectif, l’auteur a pu mettre au pluriel les verbes dont il est le sujet.
 
17 Il n’est demeuré qu’un (très) petit reste du peuple, avec un prince de la maison de David.
 
18 Quelques-uns d’entre eux firent ce qui plaisait à Dieu, mais les autres commirent beaucoup de péchés. 19 Ezéchias fortifia sa ville, et il fit venir l’eau à l’intérieur ; il creusa le roc avec le fer, et bâtit un réservoir (puits) pour (conserver) l’eau. 20 Durant son règne, Sennachérib monta et envoya Rabsacès, qui éleva sa main contre eux, étendit sa main contre Sion, et s’enorgueillit de sa puissance.
Note Sir. 48,20 : Dans ses jours, etc. Cette histoire est racontée au long dans 4 Rois, chapitres 18 et 19 ; 2 Paralipomènes, chapitre 32 ; Isaïe, chapitre 36. ― Contre eux ; contre les Juifs dont il est parlé au verset 18.
21 Alors l’effroi leur saisit le cœur et les mains, et ils furent dans la douleur comme une femme qui enfante.
 
22 Ils invoquèrent le Seigneur miséricordieux, et, étendant leurs mains, ils les élevèrent au ciel, et le Saint, le Seigneur Dieu, écouta aussitôt leur voix. 23 Il ne se souvint plus de leurs péchés, et ne les livra pas à leurs ennemis ; mais il les purifia par les mains d’Isaïe, le saint prophète. 24 Il renversa le camp des Assyriens, et l’ange du Seigneur les tailla en pièces (écrasa) ;
Note Sir. 48,24 : Voir 4 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Isaïe, 37, 36 ; 1 Machabée, 7, 41 ; 2 Machabées, 8, 19.
25 car Ezéchias fit ce qui plaisait à Dieu, et il marcha courageusement dans la voie de David son père, que lui avait recommandée Isaïe, (le) grand prophète, (et) fidèle en présence de Dieu. 26 De son temps, le soleil retourna en arrière, et il prolongea la vie du roi.
Note Sir. 48,26 : Voir 4 Rois, 20, 11 ; Isaïe, 38, 8.
27 Par un grand don de l’ (Eclairé par un grand) esprit, il vit la fin des temps, et il consola ceux qui pleuraient dans Sion. 28 Jusqu’à la fin des temps il montra ce qui devait arriver, et les choses cachées avant qu’elles s’accomplissent.

Chapitre 49

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Chap. : 
Eloge de Josias, de Jérémie, d’Ezéchiel, des douze petits prophètes, de Zorobabel, du grand-prêtre Jésus, de Néhémie, d’Hénoch, (de Joseph ?,) de Seth, de Sem, d’Adam.
1 La mémoire de Josias est comme (devenue) un mélange odorant, composé par le parfumeur.
Note Sir. 49,1 : La mémoire, etc. Voir, sur l’histoire de Josias, 4 Rois, chapitres 22 et 23.
2 Son souvenir sera doux à la bouche de tous comme le miel, et comme la musique dans un festin où l’on boit du vin.
Note Sir. 49,2 : Comme une musique, etc. Comparer à Ecclésiastique, 32, 8.
3 Il fut destiné de Dieu à exciter le peuple à la pénitence (de la nation, note), et il enleva les abominations de l’impiété.
Note Sir. 49,3 : Pour la pénitence de la nation. Comparer à Ecclésiastique, 48, 8.
 
4 Il dirigea son cœur vers le Seigneur, et dans un temps de pécheurs (péchés) il affermit la piété. 5 A part David, Ezéchias et Josias, tous ont commis le péché ;
Note Sir. 49,5 : Ont commis le péché d’idolâtrie, ou en y tombant, ou du moins en le tolérant.
6 car les rois de Juda ont abandonné la loi du Très-Haut, et méprisé la crainte de Dieu. 7 Ils ont livré leur royaume à d’autres, et leur gloire à une nation étrangère. 8 Ils ont fait incendier (brûlé) la ville choisie, la ville sainte, et ils ont rendu ses rues désertes, selon la prédiction (par l’entremise) de Jérémie.
Note Sir. 49,8 : Voir 4 Rois, 25, 9. ― Par l’entremise ; le ministère ; tel est le sens ici, comme en bien d’autres passages, de l’expression par la main (in manu) de la Vulgate et des Septante. Ces deux versions ont fidèlement reproduit ce qui a dû être dans le texte hébreu.
9 Car ils maltraitèrent celui qui avait été consacré prophète dès le sein de sa mère pour renverser, détruire, perdre, et ensuite rebâtir et renouveler. 10 Ezéchiel eut la vision de gloire que le Seigneur lui montra dans le (sur un) char de(s) chérubins.
Note Sir. 49,10 : Voir Ezéchiel, 1, 4. ― C’est Ezéchiel, etc. ; allusion aux célèbres visions décrites dans Ezéchiel, du chapitre 8 au chapitre 10, etc.
 
11 Car il annonça (par) la pluie (pour) les ennemis du Seigneur, et (il a fait mention) des bienfaits pour ceux qui suivaient (ont montré) la droite voie (droite).
Note Sir. 49,11 : Il a fait mention, etc. ; il a marqué par une pluie ce qui devait arriver aux ennemis du Seigneur. Dans le style des prophètes, la pluie, la tempête, les tourbillons, signifient ordinairement des maux, des calamités. ― Des biens réservés à ceux, etc. ; littéralement faire du bien à ceux (benefacere illis) ; cet infinitif, qui se trouve également dans le grec et dans la version Sixtine, et qui est un second complément du verbe il a fait mention (commemoratus est), représente évidemment un nom substantif.
12 Que les ossements des douze prophètes refleurissent dans leurs tombeaux (en sortant de leur lieu) ; car ils ont fortifié Jacob, et l’ont sauvé (se sont rachetés de la servitude) par une foi courageuse.
Note Sir. 49,12 : Refleurissent, etc. Voir Ecclésiastique, 46, 14.
13 Comment relèverons (grandirons)-nous Zorobabel ? car il a été comme un anneau à la main droite.
Note Sir. 49,13 : Voir 1 Esdras, 3, 2 ; Aggée, 1, vv. 1, 12, 14 ; 2, vv. 3, 5, 24.― Anneau, ou cachet (signum). Comme l’anneau qu’on mettait à la main droite était nécessairement d’une matière précieuse et d’un très beau travail, on ne pouvait mieux marquer son estime pour une personne qu’en la comparant à cette sorte de bijou.
 
14 Et Jésus, fils de Josedec ? De leur temps ils ont rebâti la maison du Seigneur, et élevé (relevé) un (le) saint temple, destiné à une gloire éternelle.
Note Sir. 49,14 : Voir Zacharie, 3, 1.
15 Néhémie aussi a laissé un souvenir durable, lui qui a relevé nos murs abattus, qui a rétabli nos portes et nos barres (serrures), et qui a rebâti nos maisons. 16 Nul n’est né sur la terre tel qu’Hénoch, qui a été ensuite (car il a été) enlevé de la terre ; 17 ni comme Joseph, qui est né pour être le prince de ses frères et l’appui de sa famille, le guide de ses frères et le soutien de sa race.
Note Sir. 49,17 : Voir Genèse, 41, 40 ; 42, 3 ; 45, 5 ; 50, 20.
18 Ses os ont été conservés avec soin (visité), et ont prophétisé après sa mort.
Note Sir. 49,18 : Ont été visités ; c’est-à-dire traités avec soin, avec égard ; c’est, en effet, le sens qu’a quelquefois en hébreu le verbe visiter. ― Ont prophétisé après sa mort ; car Joseph, avant de mourir, ayant prédit la sortie des Israélites de l’Egypte et leur entrée dans la terre de Chanaan, et ayant ordonné qu’on transportât ses ossements en Chanaan (voir Genèse, 50, 23-24 ; Exode, 13, 19), ces ossements confirmaient, par leur transport même, l’accomplissement des premières paroles de Joseph, et garantissaient la réalisation des dernières ; ce qui peut s’appeler prophétiser.
19 Seth et Sem ont acquis de la gloire parmi les hommes, et Adam fut au-dessus de toute créature dès son (par l’) origine.
Note Sir. 49,19 : Voir Genèse, 4, 25 ; 5, 31. ― Seth et Sem, etc. De Seth sortit la race des justes d’avant le déluge ; de Sem vint la race des justes d’après le déluge.

Chapitre 50

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Chap. : 
Eloge du grand-prêtre Simon, fils d’Onias.
Les Israélites exhortés à implorer le secours du Seigneur.
Trois peuples dignes de haine.
Auteur de ce livre.
Heureux ceux qui profiteront de ses instructions.
1 Simon, fils d’Onias, grand prêtre, a consolidé pendant sa vie la maison du Seigneur, et durant ses jours il a fortifié le temple.
Note Sir. 50,1 : Voir 1 Machabées 12, 7 ; 2 Machabées, 3, 4. ― Simon, etc. Il y a eu deux grands prêtres du nom de Simon, et qui eurent pour pères des hommes appelés Onias. Le sentiment le plus suivi est qu’il s’agit ici de Simon II, qui signala son zèle et sa piété contre Ptolémée Philopator, roi d’Egypte, qui voulait entrer dans le sanctuaire ; résistance que Dieu honora d’un miracle (voir 3 Machabées, chapitre 2 ; Josèphe, Antiq, livre XII, chapitre IV.) ― Voir l’Introduction au livre de l’Ecclésiastique.
2 C’est lui qui éleva les fondements (profonds) du temple, le double bâtiment et les hautes murailles du sanctuaire (temple). 3 De son temps, l’eau coula dans les réservoirs (puits), qui furent extraordinairement remplis comme la (une) mer (d’airain). 4 Il prit soin de son peuple, et le délivra de la ruine (perdition).
 
5 Il fut assez puissant pour agrandir la ville ; il s’est acquis de la gloire par ses relations avec le peuple, et il (a) élargi(t) l’entrée du temple et du parvis. 6 Il a brillé durant sa vie comme l’étoile du matin au milieu des nuages, et comme la lune dans (les jours de) son plein ; 7 il a resplendi dans le temple de Dieu comme un soleil éclatant. 8 Il était comme l’arc(-en-ciel) qui brille dans les (des) nuées lumineuses (de gloire), et comme la fleur des rosiers aux jours du printemps, et comme les lis qui sont au bord des eaux, et comme l’encens qui répand son odeur aux jours de l’été,
Note Sir. 50,8 : De gloire (gloriæ) ; d’éclat, lumineuses.
9 comme la flamme qui étincelle, et comme l’encens qui brûle dans le (s’évapore au) feu, 10 comme un vase d’or massif, orné de toute sorte de pierres précieuses,
 
11 comme un olivier qui pousse ses rejetons, et comme un cyprès qui s’élève en haut, lorsqu’il prenait sa robe de gloire, et qu’il se revêtait avec une splendeur parfaite (de touts les ornements de sa dignité).
Note Sir. 50,11 : Lorsqu’il s’est revêtu, etc. C’est ainsi qu’on entend généralement le latin, vestiri eum in consummationem virtutis ; et le texte grec favorise ce sens. ― Vestiri ; sur l’emploi de cet infinitif et de plusieurs autres qui se trouvent dans ce chapitre, voir Ecclésiastique, 45, 29.
12 En montant au saint autel, il faisait étinceler ses saints vêtements (de sa sainteté). 13 Il recevait les membres des victimes de la main des prêtres, et se tenait debout près de l’autel ; et autour de lui ses frères formaient une couronne, comme les cèdres plantés sur le mont Liban ;
 
14 (ainsi) ils se tenaient autour de lui comme les branches d’un palmier, (et) tous les fils d’Aaron étaient dans leur gloire.
Note Sir. 50,14 : Dans leur gloire ; dans leurs beaux ornements.
15 (Or) L’oblation destinée au Seigneur était dans leurs mains, devant toute l’assemblée d’Israël ; et pour achever le sacrifice à l’autel, et pour honorer l’oblation du roi Très-Haut, 16 il étendait sa main vers la libation, et répandait le sang du raisin. 17 Il le versait au pied de l’autel comme un divin parfum (une odeur divine, note) pour le prince Très-Haut.
Note Sir. 50,17 : Une odeur divine ; celle du vin et du sang des victimes.
18 Alors les fils d’Aaron jetaient des cris et sonnaient de leurs trompettes battues au marteau, et ils faisaient retentir de grandes clameurs (pour rappeler leur mémoire) devant Dieu. 19 Alors tout le peuple se hâtait de se prosterner le visage contre terre, pour adorer le Seigneur son Dieu, et pour adresser ses prières au Dieu très haut et tout-puissant.
 
20 Et les chantres le célébraient de (ont élevé) leurs voix, et dans ce vaste édifice retentissait (s’est accru) une mélodie pleine de suavité. 21 Et le peuple offrait sa prière au Seigneur Très-Haut, jusqu’à ce que les rites en l’honneur du Seigneur fussent achevés, et qu’ils eussent rempli toutes leurs fonctions.
 
22 Alors le grand prêtre descendant de l’autel élevait ses mains sur toute l’assemblée des enfants d’Israël, pour rendre gloire à Dieu par ses lèvres, et pour se glorifier en son nom ; 23 et il renouvelait sa prière, voulant manifester la puissance de Dieu. 24 Et priez maintenant le Dieu de toutes les créatures (choses), qui a fait de grandes choses dans toute la terre, qui a multiplié nos jours depuis le sein de notre mère, et qui a agi envers nous selon sa miséricorde.
Note Sir. 50,24-31 : Les versets 24 à 31 forment la conclusion de tout le livre : l’auteur fait des souhaits en faveur de son peuple, versets 24 et 25 ; l’exhorte à la confiance en Dieu, verset 26 ; proteste qu’il n’a rien de commun avec les Iduméens, les Philistins et les Samaritains, ces trois grands ennemis d’Israël, versets 27 et 28 ; appose comme sa signature à son livre, verset 29 ; et termine par une dernière recommandation à mettre en pratique les conseils de sagesse qu’il a donnés, versets 30 et 31.
 
25 Qu’il nous donne la joie du cœur, et que pendant nos jours et à jamais il fasse fleurir la paix dans Israël ; 26 afin qu’Israël croie que la miséricorde de Dieu est avec nous, et qu’il nous délivre en son jour.
 
27 Il y a deux nations que mon âme déteste, et la troisième que je hais n’est pas une nation : 28 ceux qui demeurent sur le mont Séir, et les Philistins, et le peuple insensé qui habite dans Sichem.
Note Sir. 50,28 : Ceux qui demeurent, etc. ; ce sont les Iduméens (voir Genèse, 14, 6 ; 36, vv. 3, 20). ― Le peuple insensé ; qui ne mérite pas le nom de peuple (voir le verset précédent) ; c’est-à-dire les Samaritains, qui étaient un assemblage de plusieurs nations (voir 4 Rois, 17, 24). Sichem fut réputée leur capitale depuis la ruine de Samarie ; le canton conserva le nom de Samarie.
29 Jésus, fils de Sirach, de Jérusalem, a écrit dans ce livre des instructions (la doctrine) de sagesse et de science, et il y a répandu (a renouvelé) la sagesse de son cœur. 30 (Bien)Heureux celui qui s’applique à ces biens (bonnes choses) ; celui qui les met dans son cœur sera toujours sage. 31 Car, s’il fait ces choses, il sera capable de tout, parce que la lumière de Dieu conduira ses pas.
Note Sir. 50,31 : Sa trace ; la trace qu’il doit suivre ; c’est-à-dire que la lumière de Dieu éclairera sa marche, dirigera ses pas.

Chapitre 51

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Chap. : 
Actions de grâces de l’auteur.
Comment il a acquis la sagesse.
Exhortation à la recherche de la sagesse.
1 Prière de Jésus, fils de Sirach. Je vous rendrai grâces (glorifierai), ô Seigneur roi, et je vous louerai, (vous qui êtes mon) Dieu mon sauveur.
 
2 Je rendrai gloire à votre nom, parce que vous avez été mon aide et mon protecteur. 3 Vous avez délivré mon corps de la perdition, des pièges de la langue injuste (inique), et des lèvres des ouvriers du mensonge, et en face de mes adversaires vous vous êtes fait mon défenseur (un aide).
Note Sir. 51,3 : Le piège de la langue ; les accusations, les médisances, les calomnies. Comparer à Psaumes, 90, 3 ; 119, 2. ― En présence de, etc. ; allusion à ce qui se passait dans les jugements, où l’accusateur se tenait près et à la droite de l’accusé. Comparer à Psaumes, 108, 5-6 ; Zacharie, 3, 1.
4 Vous m’avez délivré, selon la multitude de vos (des) miséricordes (de votre nom), de ceux (des lions) qui rugissaient, prêts à me dévorer,
Note Sir. 51,4 : Votre nom. Le nom de Dieu se prend souvent dans l’Ecriture pour l’essence divine, l’être divin, Dieu lui-même.
5 des mains de ceux qui cherchaient à m’ôter la vie, et de la puissance (des portes) des tribulations qui m’environnaient ;
 
6 de la violence de la flamme qui m’entourait, et au milieu du feu je n’ai pas senti la chaleur ; 7 de la profondeur des entrailles de l’enfer, de la langue souillée et des paroles de mensonge, du roi inique et de la langue injuste.
Note Sir. 51,7 ; 51.9 : L’enfer. Voir Ecclésiastique, 48, 5.
8 Mon âme louera le Seigneur jusqu’à la mort,
 
9 car ma vie était sur le point de tomber au plus profond de l’enfer. 10 Ils m’ont environné de toutes parts, et il n’y avait personne pour m’aider ; je regardais si les hommes m’apporteraient du secours, et il n’en venait pas. 11 Alors je me suis souvenu de votre miséricorde, Seigneur, et de ce que vous avez fait depuis le commencement du monde ; 12 car vous tirez du péril (délivrez) ceux qui vous attendent, Seigneur, et vous les délivrez (sauvez) des mains des nations.
 
13 Vous avez exalté (élevé) mon habitation sur la terre, et j’ai prié (fait des supplications) pour être délivré de la mort qui se précipitait (découlait) sur moi.
Note Sir. 51,13 : Qui découlait sur moi (defluente) ; qui s’approchait de moi, qui me menaçait.
14 J’ai invoqué le Seigneur, père de mon Seigneur, afin qu’il ne m’abandonnât pas au jour de ma tribulation, et sans défense au jour des superbes.
Note Sir. 51,14 : Le Seigneur, père de mon Seigneur ; paroles qui marquent distinctement les deux personnes de la sainte Trinité, le Père et le Fils. Voir ce que nous avons dit sur une expression semblable à Psaumes, 109, 1. ― Au temps des superbes ; lorsque les superbes dominent, exercent leurs violences.
15 Je louerai sans cesse votre nom, et je le glorifierai dans mes actions de grâces (louanges), parce que ma prière a été exaucée, 16 et que vous m’avez délivré de la perdition, et que vous m’avez sauvé dans un (au) temps d’injustice (iniquité).
 
17 C’est pourquoi je vous rendrai grâce, et je chanterai vos louanges, et je bénirai le nom du Seigneur. 18 Lorsque j’étais encore jeune, avant de m’égarer (voyager), j’ai recherché ouvertement la sagesse dans ma prière.
Note Sir. 51,18-38 : Ces versets formaient dans l’original hébreu un poème alphabétique.
Note Sir. 51,18 : Avant que je voyageasse. Voir Ecclésiastique, 34, 12.
19 Je l’ai demandée en avant du temple, et je la rechercherai jusqu’à la fin ; (et) elle a fleuri en moi comme un raisin précoce.
Note Sir. 51,19 : Devant le temple ; dans le parvis du temple. ― Elle a fleuri en moi. ― Comme un raisin précoce ; c’est-à-dire de très bonne heure.
20 Mon cœur s’est réjoui en elle ; mes pieds ont marché dans le droit chemin, et dès ma jeunesse j’ai marché sur ses traces (la recherchais avec soin).
Note Sir. 51,20 : Les pronoms elle, la, désignent la sagesse dans ce verset, comme dans les 25, 27, 28 et 29.
21 J’ai prêté doucement (incliné un peu mon) l’oreille, et je l’ai recueillie. 22 J’ai trouvé beaucoup de sagesse en moi-même, et j’y ai fait un grand progrès.
 
23 Je rendrai gloire à celui qui m’a donné la sagesse, 24 car je me suis résolu à la mettre en pratique. J’ai été zélé pour le bien, et je ne serai pas confondu. 25 Mon âme a lutté pour la posséder, et j’ai persévéré à la pratiquer (en la pratiquant je me suis affermi). 26 J’ai élevé mes mains en haut, et j’ai déploré ma folie envers elle (son égarement, note).
Note Sir. 51,26 : Son ; se rapporte au mot âme, exprimé au verset 25.
27 J’ai conduit mon âme (droit) à elle, et je l’ai reconnue et (dans la connaissance de moi-même je l’ai) trouvée. 28 Dès le commencement j’ai possédé mon cœur grâce à (avec) elle ; c’est pourquoi je ne serai pas abandonné. 29 Mes entrailles ont été émues en la cherchant ; c’est pourquoi je posséderai cet excellent bien.
Note Sir. 51,29 : Je posséderai, etc. ; c’est-à-dire je posséderai un très grand bien.
30 Le Seigneur m’a donné en récompense une langue (éloquente), avec laquelle je le louerai. 31 Approchez-vous de moi, ignorants, et assemblez-vous dans la maison de l’instruction (la discipline).
Note Sir. 51,31 : Assemblez-vous, etc. Venez tous ensemble écouter mes préceptes, et profiter de mes leçons.
32 Pourquoi tardez-vous encore ? et que dites-vous à cela ? Vos âmes souffrent d’une soif extrême. 33 J’ai ouvert ma bouche, et j’ai dit : Procurez-vous la sagesse sans argent ; 34 soumettez votre cou au joug, et que votre âme accueille l’instruction (la discipline), car il vous est aisé de la trouver.
Note Sir. 51,34 : Il est facile ; littéralement il est proche (in proximo est).
35 Voyez de vos yeux qu’avec peu de travail je me suis acquis un grand repos. 36 Recevez l’instruction à grand prix (comme une grande quantité) d’argent, et vous posséderez avec elle l’or en abondance.
Note Sir. 51,36 : Et possédez ; hébraïsme, pour et vous posséderez.
37 Que votre âme se réjouisse dans la (sa, note) miséricorde du Seigneur, et vous ne serez pas confondus en publiant ses louanges.
Note Sir. 51,37 : Sa ; représente le mot Seigneur, exprimé au verset 30. ― En sa louange ; c’est-à-dire en publiant ses louanges.
38 Faites votre œuvre avant le temps, et il vous donnera votre récompense au temps qu’il a fixé.
Note Sir. 51,38 : Avant le temps ; avant que le temps de la récompense, arrive, passe. ― Il ; c’est-à-dire le Seigneur.

Bible Fillion annotée par Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Louis-Claude Fillion publiée en 8 volumes de 1888 à 1895 avec les commentaires issus de la Bible Glaire & Vigouroux (A. et R. Roger, et F. Chernoviz, 1905). L'association de la traduction de l'abbé Fillion et des commentaires des abbés Glaire & Vigouroux est une originalité provenant du site JesusMarie. Elle associe la traduction la plus récente de la Sainte Bible d'après la Vulgate avec les excellents commentaires des abbés Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.