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Premier livre des Rois (ou de Samuel)
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Premier livre des Rois (ou de Samuel)

Chapitre 1

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Chap. : 
Elcana et ses deux femmes.
Anne obtient du Seigneur un fils qui est nommé Samuel.
Elle le consacre au Seigneur.
1 Il y avait un homme de Ramathaïm-Sophim, dans la montagne d’Ephraïm, qui s’appelait Elcana ; il était fils de Jéroam, fils d’Eliu, fils de Thohu, fils de Suph, Ephraïmite (Ephrathéen, note).
Note I Rois 1,1 : Ephrathéen ; ou de la tribu d’Ephraïm, mais par le domicile seulement, car par la naissance, il était de la tribu de Lévi. Comparer à Ruth, 1, 17. ― Ramathaïm-Sophim que l’on identifie avec Neby-Samouil, au nord de Jérusalem.
2 Il avait deux femmes, dont l’une s’appelait Anne, et la seconde Phénenna. (Or) Phénenna avait (eut) des enfants et Anne n’en avait pas.
Note I Rois 1,2 : Il avait deux femmes ; ce que la loi tolérait alors pour éviter de plus grands maux.
3 Cet homme allait de sa ville à Silo aux jours ordonnés, pour adorer le Seigneur des armées, et pour lui offrir des sacrifices. Les deux fils d’Héli, Ophni et Phinées, y faisaient la fonction de prêtres du Seigneur.
Note I Rois 1,3 : Les jours prescrits, ou fixés, déterminés ; c’est-à-dire les jours consacrés aux trois grandes solennités de l’année, Pâques, Pentecôte et la fête des Tabernacles. ― Le Tabernacle était à Silo depuis le temps de Josué. Voir Josué, 18, 1. ― Silo. Voir Josué, 18, 1.
4 Un jour donc, Elcana, ayant offert son sacrifice, donna à Phénenna sa femme, et à tous ses fils et à toutes ses filles leur part de la victime. 5 Il n’en donna qu’une à Anne, tout triste, parce qu’il l’aimait. Mais (Or) le Seigneur l’avait rendue stérile. 6 Phénenna, qui avait de la jalousie contre elle, l’affligeait aussi et la tourmentait extrêmement, jusqu’à l’insulter de ce que le Seigneur l’avait rendue stérile. 7 Elle la traitait ainsi tous les ans lorsque le temps était venu de monter au temple du Seigneur (et la provoquait) ; et Anne se mettait à pleurer, et ne mangeait point.
Note I Rois 1,7 : Au temple, ou Tabernacle.
8 Elcana, son mari, lui dit donc : Anne, pourquoi pleures-tu ? Pourquoi ne manges-tu pas et pourquoi ton cœur s’afflige-t-il ? Ne suis-je pas pour toi plus que ne te seraient dix enfants ?
 
9 Après donc qu’Anne eut mangé et bu à Silo, elle se leva, et tandis que le grand prêtre Héli était assis sur son siège devant la porte du temple du Seigneur, 10 Anne, qui avait le cœur plein d’amertume, pria le Seigneur en répandant beaucoup de larmes, 11 et elle fit un vœu en ces termes : Seigneur des armées, si vous daignez regarder l’affliction de votre servante, si vous vous souvenez de moi, si vous n’oubliez point votre servante, et, si vous donnez à votre esclave un enfant mâle, je le donnerai à mon Seigneur pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête. 12 Comme Anne demeurait ainsi longtemps en prière devant le Seigneur, Héli jeta les yeux sur sa bouche. 13 Or Anne parlait dans son cœur, et l’on voyait seulement remuer ses lèvres, sans qu’on entendît aucune parole. Héli crut qu’elle avait bu avec excès ; 14 et il lui dit : Jusqu’à quand seras-tu ivre ? Laisse un peu reposer le vin qui te trouble. 15 Anne lui répondit : Pardonnez-moi (Nullement), mon seigneur, je suis une femme comblée d’affliction ; je n’ai bu ni vin, ni rien qui puisse enivrer ; mais j’ai répandu mon âme en la présence du Seigneur. 16 Ne croyez pas que votre servante soit comme l’une des filles de Bélial ; car il n’y a que l’excès de ma douleur et de mon affliction qui m’ait fait parler jusqu’à cet instant.
Note I Rois 1,16 : Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.
17 Alors Héli lui dit : Va en paix ; et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite. 18 (Et) Anne lui répondit : Plaise à Dieu que votre servante trouve grâce devant vos yeux ! Elle s’en alla ensuite, elle mangea, et elle ne changea plus de visage comme auparavant. 19 S’étant ensuite levés dès le matin, ils adorèrent le Seigneur, s’en retournèrent et arrivèrent à leur maison à Ramatha. Or Elcana fut avec sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle.
Note I Rois 1,19 : Ramatha, la même ville que Ramathaïm-Sophim.
20 Quelque temps après (une révolution de jours) elle conçut, et enfanta un fils, qu’elle appela Samuel, parce qu’elle l’avait demandé au Seigneur.
Note I Rois 1,20 : Une révolution, etc. ; littéralement un cercle de jours ; c’est-à-dire, selon nous, une année. Il est incontestable que le mot jour, mis au pluriel, se prend quelquefois en hébreu pour une année.
 
21 (Or) Elcana son mari vint ensuite avec toute sa maison, pour immoler au Seigneur la victime accoutumée, et pour lui rendre son vœu. 22 Mais Anne n’y alla point, et elle dit à son mari : Je n’irai pas au sanctuaire jusqu’à ce que l’enfant soit sevré, et je le mènerai afin qu’il soit présenté au Seigneur, et qu’il demeure toujours devant lui. 23 Elcana son mari lui dit : Fais ce qui te semblera bon ; et reste jusqu’à ce que tu aies sevré l’enfant. Je prie le Seigneur d’accomplir sa parole. Anne demeura donc, et elle nourrit son fils de son lait, jusqu’à ce qu’elle l’eut sevré.
 
24 Et lorsqu’elle l’eut sevré, elle prit avec elle trois veaux, trois boisseaux de farine, et un vase plein (cruche) de vin, et (ainsi) elle amena son fils à Silo dans la maison du Seigneur. Or l’enfant était encore tout petit.
Note I Rois 1,24 : Trois veaux. La version grecque, et les Pères qui l’ont suivie, de même que le syriaque et l’arabe lisent un veau de trois ans; et dans la suite de ce chapitre on n’en voit qu’un d’immolé ; d’un autre côté l’Ecriture parle en plusieurs endroits d’animaux de trois ans qu’on choisissait pour les sacrifices. En somme il faudrait un bien léger changement dans le texte original pour obtenir ce sens.
25 Ils le présentèrent à Héli, après avoir immolé un veau. 26 Et Anne lui dit : Je vous en prie, mon seigneur ; aussi vrai que votre âme vit, je suis cette femme que vous avez vu ici prier le Seigneur. 27 Je le suppliais pour cet enfant, et le Seigneur m’a accordé la demande que je lui ai faite.
Note I Rois 1,27 : C’est pour cet enfant, etc. ; c’est-à-dire c’est pour obtenir cet enfant, que j’ai prié.
28 C’est pourquoi je le lui prête pour tous les jours où il sera prêté au Seigneur. Ils adorèrent donc le Seigneur en ce lieu, et Anne pria en ces termes :
Note I Rois 1,28 : Je l’ai donné au Seigneur, etc. Je viens de l’offrir au Seigneur avec le désir qu’il lui reste consacré pendant tout le temps pour lequel je le lui ai voué, pendant toute sa vie. Anne parle ainsi, parce que les enfants n’étaient pas tenus d’accomplir ces sortes de vœux faits par leurs parents.

Chapitre 2

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Chap. : 
Cantique d’actions de grâces d’Anne, mère de Samuel.
Désordre des enfants d’Héli.
Samuel sert devant le Seigneur.
Héli reprend trop faiblement ses enfants.
Dieu lui fait prédire la ruine de sa maison.
1 Mon cœur a tressailli d’allégresse dans le Seigneur, et (ma force s’est exaltée en) mon Dieu (m’a comblée de gloire). Ma bouche s’est ouverte contre mes ennemis, parce que je me suis réjouie dans le salut que j’ai reçu de vous.
Note I Rois 2,1 : Ma force ; littéralement ma corne. Chez les anciens la corne était un symbole de la force et de la puissance. ― Ma bouche s’est dilatée, ouverte pour répondre à mes ennemis. Phénenna, sa rivale, l’insultait auparavant à cause de sa stérilité.
 
2 Nul n’est saint comme le Seigneur ; car il n’y en a point, Seigneur, d’autre que vous, et nul n’est fort comme notre Dieu. 3 Cessez donc de vous glorifier avec des paroles insolentes. Que votre ancien langage ne sorte plus de votre bouche ; parce que le Seigneur est le Dieu de toute science, et qu’il pénètre le fond des pensées.
Note I Rois 2,3 : C’est pour lui ; ou peut-être : C’est par lui; ce qui s’accorderait mieux avec ce qui précède immédiatement. Remarquons aussi que la particule hébraïque, rendue ici dans la Vulgate par le datif, signifie souvent par, quand elle se trouve jointe à un verbe passif.
 
4 L’arc des forts à été brisé, et les faibles ont été remplis de force.
 
5 Ceux qui étaient auparavant comblés de biens se sont loués pour avoir du pain, et ceux qui étaient pressés de la faim ont été rassasiés. Celle qui était stérile est devenue mère de beaucoup d’enfants ; et celle qui avait des fils nombreux a été affaiblie.
 
6 C’est le Seigneur qui ôte et qui donne la vie ; qui conduit aux enfers et qui en retire.
Note I Rois 2,6 : Voir Deutéronome, 32, 39 ; Tobie, 13, 2 ; Sagesse, 16, 13. ― Aux enfers, en hébreu scheôl. Voir Genèse, note 37.35.
7 C’est le Seigneur qui fait le pauvre et qui fait le riche (enrichit) ; c’est lui qui abaisse et qui élève.
 
8 Il tire le pauvre de la poussière et l’indigent du fumier, pour le faire asseoir entre les princes, et lui donner un trône de gloire. C’est au Seigneur qu’appartiennent les fondements de la terre, et il a posé le monde sur eux (l’univers).
 
9 Il gardera les pieds de ses saints, et les impies seront réduits au silence dans leurs ténèbres ; car l’homme ne sera point affermi par sa propre force.
Note I Rois 2,9 : Il gardera, etc. ; il conduira leurs pas, les préservera des pièges.
10 Les ennemis du Seigneur trembleront devant lui ; il tonnera sur eux du haut des cieux. Le Seigneur jugera toute la terre ; il donnera l’empire à celui qu’il a fait roi, et il comblera de gloire le règne (élèvera la puissance) de son Christ.
Note I Rois 2,10 : Par son christ, le paraphraste chaldéen et les meilleurs interprètes entendent le Messie. ― C’est pour la première fois que le nom de Messie ou Christ apparaît dans la sainte Ecriture. « Le paraphraste chaldéen et les meilleurs interprètes, dit Calmer, entendent ceci du Messie et de son royaume sur l’Eglise. Il donnera la force à son roi, dit Jonathan, et il multipliera le royaume de son Messie. On l’explique aussi de David, qui a été une des plus expressives images de Jésus-Christ. Anne, ou plutôt le Saint-Esprit, pouvait avoir en vue en même temps ces deux grands objets : le changement de l’état présent des Hébreux de patriarcal en monarchique, et le règne glorieux du Messie. » Les sentiments exprimés par Anne dans son cantique sont si beaux que la sainte Vierge se les est appropriés en partie dans son Magnificat.
 
11 Après cela Elcana s’en retourna à sa maison à Ramatha. Et (Mais) l’enfant servait en la présence du Seigneur devant le (grand) prêtre Héli.
 
12 Or les enfants (fils) d’Héli étaient des enfants de Bélial, qui ne connaissaient point le Seigneur,
Note I Rois 2,12 : Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.
13 ni le devoir des prêtres à l’égard du peuple ; car lorsque quelqu’un avait immolé une victime, le serviteur du prêtre venait pendant qu’on en faisait cuire la chair, et tenant à la main une (la) fourchette à trois dents, 14 il la mettait dans la chaudière ou dans le chaudron, dans la marmite ou dans le pot, et tout ce qu’il pouvait enlever avec la fourchette était pour le prêtre. Ils traitaient ainsi tout le peuple d’Israël qui venait à Silo. 15 Avant qu’on fît aussi brûler la graisse de la victime, le serviteur du prêtre venait, et disait à celui qui immolait : Donne-moi de la chair, afin que je la fasse cuire pour le prêtre ; car je ne recevrai point de toi de chair cuite, mais j’en veux de lacrue. 16 Celui qui immolait lui disait : Qu’on fasse auparavant brûler la graisse selon la coutume, et après cela prenez de la chair autant que vous en voudrez. Mais le serviteur lui répondait : Non ; (car) tu en donneras immédiatement, ou j’en prendrai par force. 17 Et ainsi le péché de ces fils d’Héli était très grand devant le Seigneur, parce qu’ils détournaient les hommes du sacrifice du Seigneur.
 
18 Cependant l’enfant Samuel servait devant le Seigneur, vêtu d’un éphod de lin.
Note I Rois 2,18 : D’un éphod. Voir Exode, note 25.7.
19 Et sa mère lui faisait une petite tunique qu’elle apportait aux jours solennels, lorsqu’elle venait avec son mari pour offrir le sacrifice accoutumé.
Note I Rois 2,19 : Aux jours prescrits. Voir 1 Rois, 2, 3.
20 Et Héli bénit Elcana et sa femme, et il dit à Elcana : Que le Seigneur te rende des enfants de cette femme pour le dépôt que tu as mis entre les mains du Seigneur. Et ils s’en retournèrent chez eux. 21 Le Seigneur visita donc Anne ; et elle conçut, et enfanta trois fils et deux filles ; et l’enfant Samuel grandit devant le Seigneur.
 
22 Or Héli était extrêmement (fort) vieux, et ayant appris la manière dont ses fils se conduisaient envers tout Israël, et qu’ils dormaient avec les femmes qui veillaient àl’entrée du tabernacle, 23 il leur dit : Pourquoi faites-vous toutes ces choses que j’entends, ces crimes détestables que j’apprends de tout le peuple ? 24 Ne faites plus cela, mes enfants ; car c’est un bruit très triste qui court à votre sujet, que vous portez le peuple du Seigneur à violer ses commandements. 25 Si un homme pèche contre un homme, on peut lui rendre Dieu favorable ; mais si un homme pèche contre le Seigneur, qui priera pour lui ? Et les fils d’Héli n’écoutèrent point la voix de leur père, parce que le Seigneur voulait les perdre.
Note I Rois 2,25 : Mais si c’est contre le Seigneur, etc. Les fautes d’un homme contre un autre homme sont plus faciles à pardonner, parce qu’elles regardent Dieu d’une manière en quelque sorte moins directe ; mais si nous l’attaquons immédiatement en profanant son nom, en souillant ses mystères, en rendant méprisables sa religion et ses cérémonies, qui s’intéressera à nous réconcilier avec lui ? quels moyens emploierons-nous pour fléchir sa justice ? Ainsi, bien que notre pardon ne soit pas en ce cas impossible, il devient au moins d’une plus grande difficulté. ― Parce que le Seigneur, etc. Parce que le Seigneur voulut les abandonner à eux-mêmes, et qu’il ne leur donna pas ces grâces extraordinaires, qui auraient triomphé de la dureté de leur cœur, mais dont ils s’étaient rendus indignes par leurs infidélités, et en comblant la mesure de leurs crimes. Comparer à Exode, 4, 21 ; Romains, 9, 18.
 
26 Cependant l’enfant Samuel s’avançait et croissait, et il plaisait à Dieu et aux hommes.
 
27 Or un homme de Dieu vint trouver Héli, et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Ne me suis-je pas révélé visiblement à la maison de ton père lorsqu’ils étaient en Egypte dans la maison du (de) Pharaon ?
Note I Rois 2,27 : Un homme de Dieu ; c’est-à-dire un prophète. Comparer à 1 Rois, 9, 6. ― Ton père Aaron.
28 Je l’ai choisi de toutes les tribus d’Israël pour être mon prêtre, pour monter à mon autel, pour m’offrir des parfums et porter l’éphod en ma présence ; et j’ai fait participer la maison de ton père à tous les sacrifices des enfants d’Israël.
Note I Rois 2,28 : De tous les sacrifices ; littéralement de toutes les choses des sacrifices, de tout ce qui revenait au prêtre dans les sacrifices.
29 Pourquoi avez-vous foulé aux pieds mes victimes et les dons (présents) que j’ai ordonné qu’on m’offrit dans le temple ? et pourquoi as-tu plus honoré tes enfants que moi, pour manger avec eux les prémices de tous les sacrifices de mon peuple Israël ? 30 C’est pourquoi voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d’Israël : J’ai dit et j’ai certifié autrefois (Parlé, j’ai parlé, afin, note) que ta maison et la maison de ton père servirait à jamais devant ma face. Mais maintenant je suis bien éloigné de cette pensée, dit le Seigneur ; car je glorifierai quiconque m’aura rendu gloire, et ceux qui me méprisent tomberont dans le mépris (seront avilis).
Note I Rois 2,30 : Voir 3 Rois, 2, 27. ― Parlant, j’ai parlé. Nous avons déjà remarqué que ce genre de répétition avait pour but de donner à l’expression de la force et de l’énergie.
31 (Voici qu’) Il va venir un temps où je couperai ton bras, et le bras de la maison de ton père, de sorte qu’il n’y aura point de vieillard dans ta maison. 32 Et lorsque tout Israël sera dans la prospérité, tu verras dans le temple un homme qui sera l’objet de ton envie : et il n’y aura jamais de vieillard dans ta maison. 33 Néanmoins je n’éloignerai pas entièrement de mon autel ceux de ta race ; mais je ferai que tes yeux soient obscurcis, et que ton âme sèche de langueur ; et une grande partie de ceux de ta maison mourront lorsqu’ils seront venus en âge d’homme. 34 (Or) Le signe que tu en auras, est ce qui arrivera à tes deux fils Ophni et Phinées, qui mourront tous deux en un même jour. 35 Et je me susciterai un prêtre fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon âme. Je lui établirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon christ.
Note I Rois 2,35 : Ce prêtre est Sadoc, dans la famille duquel demeura constamment le souverain sacerdoce. ― Devant mon christ, mon oint, c’est-à-dire le roi, qui devait être sacré par l’onction de l’huile. Cette prophétie annonce l’institution de la royauté en Israël.
36 Alors quiconque restera de ta maison viendra, afin que l’on prie pour lui et il offrira une pièce d’argent et un morceau de pain, en disant : Donnez-moi (Admettez-moi), je vous prie, (à) une portion sacerdotale, afin que j’aie une bouchée de pain à manger.
Note I Rois 2,36 : Viendra, comme un simple Israélite demander au prêtre de prier pour lui en présentant pour ses offrandes, non point un bœuf, un veau, ou une brebis ; mais un pain et une petite pièce d’argent comme les personnes les plus pauvres.

Chapitre 3

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Chap. : 
Le Seigneur déclare à Samuel les jugements qu’il va exercer contre Héli.
Samuel les découvre à Héli.
Samuel reconnu prophète dans Israël.
1 Or le jeune Samuel servait le Seigneur en présence d’Héli. La parole du Seigneur était alors rare et précieuse, et Dieu ne se découvrait point clairement (n’y avait pas de vision manifeste).
Note I Rois 3,1 : Précieuse ou rare; c’est-à-dire qu’il y avait peu de prophètes. ― Il n’y avait pas de vision manifeste, fréquente.
 
2 Il arriva donc un (certain) jour qu’Héli était couché en son lieu ordinaire ; [(or) ses yeux s’étaient obscurcis et il ne pouvait voir].
Note I Rois 3,2 : Or ses yeux, etc. Cette fin de verset est évidemment une parenthèse ; c’est pour cela que nous l’avons mise entre deux crochets.
3 La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte, et Samuel dormait dans le temple du Seigneur, où était l’arche de Dieu.
Note I Rois 3,3 : La lampe de Dieu, le chandelier à sept branches, n’était pas encore éteinte, c’est-à-dire qu’il ne faisait pas encore jour ― Dans le temple, dans le tabernacle.
4 Et le Seigneur appela Samuel, qui répondit et dit : Me voici. 5 Il courut aussitôt à Héli, et lui dit : Me voici, car vous m’avez appelé. Héli lui dit : Je ne t’ai point appelé ; retourne et dors. Et il s’en alla, et il dormit.
 
6 Le Seigneur appela encore Samuel. Et Samuel, s’étant levé, alla auprès d’Héli, et lui dit : Me voici, car vous m’avez appelé. Héli lui répondit : Mon fils, je ne t’ai pas appelé ; retourne, et dors. 7 Or Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas été révélée.
Note I Rois 3,7 : Ne connaissant pas encore le Seigneur. Comme c’était la première fois que Dieu parlait à Samuel, le jeune prophète ne distinguait pas sa voix de celle d’un homme, comme il sut la distinguer ensuite.
 
8 Le Seigneur appela donc encore pour la troisième fois Samuel, lequel, se levant, alla auprès d’Héli, 9 et lui dit : Me voici, car vous m’avez appelé. Héli reconnut alors que le Seigneur appelait l’enfant ; et il dit à Samuel : Va, et dors ; et si l’on t’appelle encore une fois, réponds : Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute. Samuel s’en retourna donc en son lieu et s’endormit.
 
10 Le Seigneur vint encore, et se présenta, et il appela comme il avait fait, en le nommant par deux fois : Samuel, Samuel. Samuel lui répondit : Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur vous écoute. 11 Et le Seigneur dit à Samuel : Je vais faire en Israël une chose que nul ne pourra entendre sans que ses oreilles ne lui tintent (quiconque l’entendra, ses deux oreilles lui tinteront). 12 En ce jour-là j’exécuterai tout ce que j’ai dit contre Héli et contre sa maison ; je commencerai et j’achèverai. 13 Car je lui ai prédit que je punirais à jamais sa maison à cause de son iniquité ; parce que sachant que ses fils se conduisaient d’une manière indigne, il ne les a pas repris. 14 C’est pourquoi j’ai juré à la maison d’Héli que l’iniquité de cette maison ne sera jamais expiée, ni par des victimes, ni par des présents.
 
15 Or Samuel ayant dormi jusqu’au matin, alla ouvrir les portes de la maison du Seigneur, et il craignait de dire à Héli la vision qu’il avait eue. 16 Héli appela donc Samuel, et lui dit : Samuel, mon fils. Il lui répondit : Me voici. 17 Héli lui demanda : Qu’est-ce que le Seigneur t’a dit ? Ne me le cache pas, je te prie. Que le Seigneur te traite dans toute sa sévérité (Dieu te fasse ceci, et ajoute cela, note), si tu me caches une seule de toutes les paroles qui t’ont été dites.
Note I Rois 3,17 : Que Dieu te fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17.
18 Samuel lui dit donc tout ce qu’il avait entendu, et il ne lui cacha rien. Héli répondit : Il est le Seigneur ; qu’il fasse ce qui est agréable à ses yeux.
 
19 Or Samuel croissait en âge ; le Seigneur était avec lui, et nulle de ses paroles ne tomba par terre.
Note I Rois 3,19 : Ne tomba par terre, ne demeura sans être accomplie.
20 Et tout Israël connut, depuis Dan jusqu’à Bersabée, que Samuel était le (un) fidèle prophète du Seigneur.
Note I Rois 3,20 : Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.
21 Le Seigneur continua à apparaître dans Silo ; car ce fut à Silo qu’il se découvrit à Samuel, et qu’il lui fit connaître sa parole. Et ce que Samuel dit à tout Israël fut accompli.

Chapitre 4

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Chap. : 
Guerre des Philistins.
Les Israélites font venir l’arche qui est prise.
Mort d’Ophni, de Phinées, d’Héli et de la femme de Phinées.
1 Or il arriva en ce temps-là que les Philistins s’assemblèrent pour faire la guerre. Le peuple d’Israël s’avança aussi contre les Philistins, et l’armée campa contre la pierre du Secours. Les Philistins vinrent à Aphec,
Note I Rois 4,1 : Près de la pierre du Secours, en hébreu, Aben-Ezer, localité probablement située entre Maspha et Sen-Aphec, probablement au nord-ouest et non loin de Jérusalem.
 
2 et rangèrent leurs troupes contre Israël. (Or) La bataille s’étant donnée, les Israélites furent mis en fuite par les Philistins, qui, courant partout à travers champs, en tuèrent environ quatre mille dans ce combat. 3 Lorsque le peuple fut revenu dans le camp, les anciens d’Israël dirent : Pourquoi le Seigneur nous a-t-il frappés aujourd’hui de cette plaie devant les Philistins ? Amenons ici de Silo l’arche de l’alliance du Seigneur, et qu’elle vienne au milieu de nous, pour nous sauver de la main de nos ennemis.
Note I Rois 4,3 : Apportons… de Silo l’arche de l’alliance. Voir Josué, note 18.1.
4 Le peuple ayant donc envoyé à Silo, on en fit venir l’arche de l’alliance du Seigneur des armées, assis sur les chérubins ; et les deux fils d’Héli, Ophni et Phinées, étaient avec l’arche de l’alliance de Dieu.
 
5 (Et) Lorsque l’arche de l’alliance du Seigneur fut venue dans le camp, tout le peuple d’Israël jeta un grand cri, qui retentit au loin. 6 Les Philistins l’ayant entendu s’entredisaient : Quel est ce grand bruit de voix qui vient du camp des Hébreux ? Et ils apprirent que l’arche du Seigneur était venue dans le camp. 7 Les Philistins eurent donc peur, et ils dirent : Dieu est venu dans leur camp. Et ils gémirent en disant : 8 Malheur à nous ! car ils n’étaient pas dans une si grande joie hier et avant-hier. Malheur à nous ! Qui nous sauvera de la main de ces dieux si puissants (suprêmes) ? Ce sont ces dieux qui frappèrent l’Egypte de toute sorte de plaies dans le désert.
Note I Rois 4,8 : Ces dieux. Les Philistins ne connaissaient pas le Dieu unique d’Israël et ils croyaient qu’il en adorait plusieurs.
9 Mais prenez courage, Philistins, et agissez en hommes de cœur. Ne devenez point les esclaves des Hébreux, comme ils ont été les vôtres. Prenez courage et combattez (vaillamment). 10 Les Philistins donnèrent donc la bataille, et Israël fut défait. Tous s’enfuirent dans leurs tentes (tabernacles) ; et la perte fut si grande du côté des Israélites, qu’il demeura trente mille hommes de pied sur la place. 11 (De plus) L’arche de Dieu fut prise, et les deux fils d’Héli, Ophni et Phinées, furent tués.
 
12 (Or) Le jour même, un homme de Benjamin échappé du combat vint en courant à Silo. Il avait ses vêtements déchirés, et sa tête couverte de poussière.
Note I Rois 4,12 : Un homme de Benjamin ; c’est-à-dire de la tribu de Benjamin.
13 Au moment où il arrivait, Héli était assis sur son siège et tourné vers le chemin ; car son cœur tremblait de crainte pour l’arche de Dieu. Cet homme, étant donc entré dans la ville, donna les nouvelles, et il s’éleva de grands cris dans toute la ville. 14 Héli, ayant entendu le bruit de ces clameurs, demanda : Qu’est-ce que ce bruit confus (le bruit de ce tumulte) ? Alors le messager vint à Héli en grande hâte, et lui dit la nouvelle. 15 Héli avait alors quatre-vingt-dix-huit ans ; ses yeux s’étaient obscurcis, et il ne pouvait plus (pas) voir. 16 Et l’homme dit à Héli : C’est moi qui reviens de la bataille, et qui me suis échappé aujourd’hui du combat. Héli lui dit : Qu’est-il arrivé, mon fils ? 17 Le messager lui répondit : Israël a fui devant les Philistins ; une grande partie du peuple a été taillée en pièces ; et même vos deux fils, Ophni et Phinées, ont été tués ; et l’arche de Dieu a été prise. 18 Lorsqu’il (cet homme) eut nommé l’arche de Dieu, Héli tomba de son siège à la renverse près de la porte, et s’étant fracassé la tête, il mourut. Il était vieux et très avancé en âge, et il avait jugé Israël pendant quarante ans.
 
19 La femme de Phinées, belle-fille d’Héli, était alors enceinte et sur le point d’enfanter ; et ayant appris que l’arche de Dieu avait été prise, et que son beau-père et son mari étaient morts, se trouvant surprise tout d’un coup par la douleur, elle se baissa et accoucha. 20 Et comme elle allait mourir, les femmes qui étaient auprès d’elle lui dirent : Ne crains point, car tu as enfanté un fils. Elle ne leur répondit rien, et ne fit pas attention. 21 Mais (Et) elle nomma son fils Ichabod, en disant : Israël a perdu sa gloire (La gloire d’Israël a été transférée). En effet, l’arche de Dieu avait été prise, et son beau-père et son mari étaient morts ;
Note I Rois 4,21 : Ichabod, signifie proprement sans gloire ; c’est comme si elle eut dit : Il n’y a plus de gloire.
22 et elle dit qu’Israël avait perdu sa gloire, puisque (la gloire d’Israël a été transférée, car) l’arche de Dieu avait été prise.

Chapitre 5

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Chap. : 
L’arche du Seigneur est placée dans le temple de Dagon.
Cette idole est renversée.
Plaie dont Dieu frappe les Philistins.
Ils sont obligés de renvoyer l’arche.
1 Les Philistins ayant donc pris l’arche de Dieu, l’emmenèrent de la pierre du Secours à Azot.
Note I Rois 5,1 : De la pierre du Secours, Aben-Ezer. Voir 1 Rois, 4, 1. Azot, une des cinq grandes villes des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Ascalon.
2 (Ainsi) Ils mirent l’arche de Dieu, qu’ils avaient prise, dans le temple de Dagon, et la placèrent auprès de Dagon.
Note I Rois 5,2 : Dagon, est un diminutif du mot hébreu dâg, poisson. On ne sait ni quel dieu les Philistins adoraient sous ce nom, ni quelle était sa forme, l’Ecriture n’étant pas explicite à cet égard. Seulement, Diodore de Sicile, (l. II, c. IV) dit qu’à Ascalon, ville célèbre des Philistins, on adorait la déesse Derketo sous la figure d’une femme qui avait tout le bas d’un poisson. ― Nous connaissons maintenant par divers monuments figurés de l’antiquité la forme sous laquelle était représenté Dagon : il était homme par la partie supérieure et poisson par la partie inférieure.
3 Le lendemain, les habitants d’Azot s’étant levés dès le point du jour, trouvèrent Dagon tombé le visage contre terre devant l’arche du Seigneur ; et ils le relevèrent et le remirent à sa place. 4 Le jour suivant, s’étant encore levés dès le matin, ils trouvèrent Dagon étendu la face contre terre, devant l’arche du Seigneur : la tête et les deux (paumes de ses) mains avaient été brisées et gisaient sur le seuil ; 5 et le tronc seul de Dagon était demeuré en sa place. C’est pour cette raison que jusqu’à ce jour les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans son temple à Azot ne marchent point sur le seuil de la porte.
 
6 Or la main du Seigneur s’appesantit sur les habitants d’Azot, et il ruina leur pays. Il frappa ceux de la ville et de la campagne (de maladies) dans les parties secrètes (la partie la plus secrète) du corps. Et il sortit tout à coup des champs et des villages une multitude de rats, et l’on vit dans toute la ville une confusion de mourants et de morts.
Note I Rois 5,6 : Voir Psaumes, 77, 66. ― Il frappa, etc. On croit communément que le mal dont Dieu frappa les Philistins, ce furent les hémorroïdes. ― Fourmillèrent de rats. Le rat des champs à courte queue, comme il est appelé par les naturalistes, est très commun dans toute l’Asie occidentale. Il se propage très abondamment, malgré tous les ennemis acharnés à le détruire. Cependant le nombre n’en diminue pas. On le voit dans toutes les terres cultivées, courant à travers champs, et emportant le grain afin de l’emmagasiner pour l’hiver. Cet animal est susceptible de se multiplier en si grande quantité qu’il peut nuire quelquefois sensiblement aux récoltes ; aussi ses ravages sont-ils généralement redoutés.
7 Les habitants d’Azot, voyant une telle plaie, s’entredirent : Que l’arche du Seigneur d’Israël ne demeure point parmi nous, parce que sa main pèse sur nous et sur Dagon notre dieu. 8 Et ayant envoyé chercher tous les princes (satrapes) des Philistins, ils leur dirent : Que ferons-nous de l’arche du Dieu d’Israël ? Les habitants de Geth répondirent : Qu’on mène l’arche du Dieu d’Israël de ville en ville (autour du pays). Ils commencèrent donc à mener l’arche du Dieu d’Israël d’un lieu dans un autre (autour du pays). 9 Et pendant qu’ils la menaient ainsi, le Seigneur étendait sa main sur chaque ville, et y tuait un grand nombre d’hommes. Il frappait tous les habitants, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; et les intestins, sortant hors du conduit naturel, se pourrissaient. C’est pourquoi les habitants de Geth ayant tenu conseil, se firent des sièges de peaux.
 
10 Ils envoyèrent ensuite l’arche de Dieu à Accaron. Et lorsque l’arche de Dieu fut venue à Accaron, les habitants de la ville se mirent à crier et à dire : Ils nous ont amené l’arche du Dieu d’Israël, pour qu’elle nous tue, nous et notre peuple.
Note I Rois 5,10 : Accaron, l’une des cinq grandes villes des Philistins.
11 Ils envoyèrent donc chercher tous les princes (satrapes) des Philistins, qui, s’étant assemblés, leur dirent : Renvoyez l’arche du Dieu d’Israël, et qu’elle retourne au lieu où elle était, afin qu’elle ne nous tue plus, nous et notre peuple.
Note I Rois 5,11 : Les satrapes des Philistins, leurs chefs, dont le vrai titre était seranim.
12 Car chaque ville était remplie de la frayeur de la mort, et la main de Dieu s’appesantissait lourdement. Ceux qui n’en mourraient pas étaient frappés dans les secrètes parties (la partie la plus secrète) du corps, et les cris de chaque ville montaient jusqu’au ciel.

Chapitre 6

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Chap. : 
Les Philistins renvoient l’arche.
Elle arrive à Bethsamès.
Bethsamites frappés de mort pour l’avoir regardée.
1 L’arche du Seigneur demeura donc dans le pays des Philistins pendant sept mois. 2 Alors les Philistins firent venir leurs prêtres et leurs devins, et leur dirent : Que ferons-nous de l’arche du Seigneur ? Dites-nous comment nous la renverrons au lieu où elle était. Ils leur répondirent : 3 Si vous renvoyez l’arche du Dieu d’Israël, ne la renvoyez pas vide ; mais rendez-lui ce que vous lui devez pour votre péché, et alors vous serez guéris, et vous saurez pourquoi sa main ne se retire point de dessus vous. 4 Ils leur demandèrent ensuite : Qu’est-ce que nous devons lui rendre pour notre péché ? Les prêtres répondirent : 5 Faites cinq anus d’or, et cinq rats d’or selon le nombre des provinces des Philistins ; parce que vous avez tous été frappés, vous et vos princes (satrapes), d’une même plaie. Vous ferez dons des figures de la partie qui a été malade, et des figures des rats qui ont ravagé la terre ; et vous rendrez gloire au Dieu d’Israël, pour voir s’il retirera sa main de dessus vous, de dessus vos dieux, et de dessus votre terre. 6 Pourquoi appesantissez-vous vos cœurs comme l’Egypte, et comme Pharaon appesantit son cœur ? Ne renvoya-t-il pas enfin les Israélites après avoir été frappé, et ne les laissa-t-il point partir ?
Note I Rois 6,6 : Voir Exode, 12, 31.
7 (Maintenant) Prenez donc un chariot que vous ferez faire tout neuf, et attelez-y deux vaches qui nourrissent leur veau, auxquelles on n’aura pas encore imposé le joug, et renfermez leurs veaux dans l’étable.
Note I Rois 6,7 : Prenez et faites ; c’est-à-dire prenez de quoi faire. ― Nourrices. C’est le sens de l’hébreu, et le mot fœtus, de la Vulgate, signifie souvent, dans les auteurs latins, des vaches qui ont mis bas. ― Un char neuf. Les chars orientaux actuels, appelés arabas, sont probablement semblables à ceux qui étaient en usage alors chez les Philistins et les Hébreux et qui étaient tirés par une paire de bœufs. C’est le seul véhicule à roues aujourd’hui employé en Palestine. Les roues sont en bois massif et solidement fixées à un essieu, qui tourne en même temps qu’elles, sous le corps du char, en produisant un bruit strident. Elles sont quelquefois entourées elles-mêmes de bandes de fer, attachées par des clous à grosses têtes.
8 Prenez l’arche du Seigneur et placez-la sur le chariot, et ayant mis à côté dans une cassette (le coffret) les figures d’or que vous lui aurez payées pour votre péché, laissez-la aller.
Note I Rois 6,8 : Pour le péché, que vous avez commis. Comparer au verset 4.
9 Et vous regarderez. Si elle va par le chemin qui mène en son pays vers Bethsamès, ce sera le Dieu d’Israël qui nous a fait tous ces grands maux. Et si elle n’y va pas, nous reconnaîtrons que ce n’est point sa main qui nous a frappés, mais que ces maux sont arrivés par hasard.
Note I Rois 6,9 : C’est lui-même ; le Seigneur nommé au verset précédent.
 
10 Ils firent donc ce que leurs prêtres leur avaient conseillé ; et prenant deux vaches qui nourrissaient leurs veaux de leur lait, ils les attelèrent au chariot, après avoir renfermé leurs veaux dans l’étable ;
1 Samuel 6, 11-16 : Retour de l'arche - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 6, 11-16 : Retour de l'arche - Gravure de Gustave Doré
11 et ils mirent l’arche de Dieu sur le chariot avec la cassette où étaient les rats d’or et les figures (représentations) des anus. 12 Les vaches, ayant commencé de marcher, allèrent tout droit par le chemin qui mène à Bethsamès, et elles avançaient toujours d’un même pas en beuglant, sans se détourner ni à droite ni à gauche. Les princes (satrapes) des Philistins les suivirent jusque sur les terres de Bethsamès.
Note I Rois 6,12 : A Bethsamès, ville de la tribu de Juda. Voir Josué, 21, 16.
 
13 Les Bethsamites moissonnaient alors le blé (froment) dans une (la) vallée ; et, levant les yeux, ils aperçurent l’arche, et eurent une grande joie en la voyant. 14 Le chariot vint dans le champ du Bethsamite Josué, et s’arrêta là. Il y avait en ce lieu une grande pierre ; et les Bethsamites, ayant mis en pièces le bois du chariot, placèrent les vaches dessus et les offrirent au Seigneur en holocauste. 15 (Mais) Les lévites descendirent l’arche de Dieu avec la cassette qui était auprès, contenant les figures d’or, et ils les mirent sur cette grande pierre. Les Bethsamites offrirent alors des holocaustes, et immolèrent des victimes au Seigneur (ce jour-là). 16 Les cinq princes (satrapes) des Philistins ayant vu cela, retournèrent le même jour à Accaron.
 
17 (Or) Voici les cinq anus d’or que les Philistins rendirent au Seigneur pour leur péché : Azot, Gaza, Ascalon, Geth et Accaron en donnèrent chacun un,
Note I Rois 6,17 : Voici les cinq anus, est pour : Voici les noms des cinq villes qui offrirent les cinq anus : genre d’ellipse qui n’est pas rare dans l’Ecriture. ― Azot, Gaza, Ascalon, Geth, Accaron. Ce sont les cinq principales villes des Philistins, qui formaient une sorte de confédération gouvernée par cinq seranim ou princes.
18 et avec autant de rats d’or qu’il y avait de villes dans les cinq provinces des Philistins, depuis les villes murées jusqu’aux villages sans murs, jusqu’à la (pierre nommée le) grand(e) Abel, sur laquelle ils mirent l’arche du Seigneur, et qui est encore aujourd’hui dans le champ du Bethsamite Josué.
Note I Rois 6,18 : Ils rendirent. L’accusatif mures aureos suppose nécessairement que ce verbe est sous-entendu. Peut-être aussi que l’auteur de la Vulgate, par un genre de construction qui lui est assez familier, a-t-il voulu mettre ces deux mots à l’accusatif en faisant un complément direct de ce même verbe ils rendirent, exprimé au verset précédent. ― La grande Abel est le nom qui fut donné à une pierre sur laquelle on déposa l’arche, après la mort des Bethsamites racontée au verset 19.
 
19 Or le Seigneur punit de mort les habitants de Bethsamès, parce qu’ils avaient regardé l’arche du Seigneur ; et il fit mourir soixante-dix personnes et cinquante mille hommes du (bas) peuple ; et ils pleurèrent tous de ce que le Seigneur avait frappé le peuple d’une si grande plaie.
Note I Rois 6,19 : Parce qu’ils avaient regardé, avec une curiosité défendue par la loi sous peine de mort (voir Nombres, 4, 20). ― Il frappa… soixante-dix hommes et cinquante mille hommes. On croit assez communément que le chiffre de cinquante mille hommes est une interpolation, parce que, conformément à l’usage, le chiffre soixante-dix est placé avant celui de cinquante mille ; que, de plus, il n’y avait pas à Bethsamès ni autour de Bethsamès une population de cinquante mille habitants et qu’enfin il ne peut pas être ici question d’un rassemblement extraordinaire du peuple, parce que l’arche arriva d’une manière inopinée, au moment de la moisson. Le mot bas peuple ne se lit pas dans l’original hébreu.
20 Alors les Bethsamites dirent : Qui pourra subsister en la présence de ce (du) Seigneur, de ce Dieu si saint ? Et chez lequel d’entre nous pourra-t-il demeurer ? 21 Ils envoyèrent donc des messagers aux habitants de Cariathiarim et leur firent dire : Les Philistins ont ramené l’arche du Seigneur ; venez et emmenez-la chez vous.
Note I Rois 6,21 : Cariathiarim, au nord-ouest de Jérusalem, sur la route de Jaffa à Jérusalem, dans les montagnes.

Chapitre 7

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Chap. : 
Transport de l’arche à Cariathiarim.
Samuel exhorte le peuple à retourner au Seigneur.
Il délivre Israël des mains des Philistins.
1 Les habitants (hommes) de Cariathiarim, étant venus, emmenèrent l’arche du Seigneur ; ils la mirent dans la maison d’Abinadab à Gabaa, et consacrèrent (mais ils sanctifièrent) son fils Eléazar, afin qu’il gardât l’arche du Seigneur.
Note I Rois 7,1 : Ils sanctifièrent ; c’est-à-dire consacrèrent par l’onction sainte, ou appliquèrent au ministère des Lévites, ou simplement disposèrent, préparèrent Eléazar, en le purifiant des souillures extérieures en l’obligeant à s’abstenir des plaisirs sensuels, à laver ses vêtements ; en un mot, en le soumettant à tous les genres de purifications usités en pareil cas. ― Gabaa ne désigne probablement pas ici une ville particulière, mais une hauteur, la partie la plus élevée de Cariathiarim.
 
2 Il s’était écoulé des jours nombreux depuis que l’arche du Seigneur demeurait à Cariathiarim, et c’était déjà la vingtième année, lorsque toute la maison d’Israël commença à chercher son repos dans le Seigneur. 3 Alors Samuel dit à toute la maison d’Israël : Si vous revenez au Seigneur de tout votre cœur, ôtez du milieu de vous les dieux étrangers, les Baalim et les Astaroth ; tenez vos cœurs prêts à obéir au Seigneur, et ne servez que lui seul ; et il vous délivrera de la main des Philistins.
Note I Rois 7,3 : Voir Deutéronome, 6, 13 ; Matthieu, 4, 10. ― Les Baalim et les Astaroth. Voir Juges, 3, 7.
4 Les enfants d’Israël rejetèrent donc les Baalim et les Astaroth, et ne servirent que le Seigneur.
 
5 Et Samuel leur dit : Assemblez tout Israël à Masphath, afin que je prie le Seigneur pour vous.
Note I Rois 7,5 : Masphath ou Maspha est probablement la Nebi-Samouil actuelle, à l’extrémité occidentale de la tribu de Benjamin. Elle domine tout le pays à l’ouest de Jérusalem. Elle est à deux heures de distance de cette dernière ville et à une demi-heure de Gabaon.
6 Et ils s’assemblèrent à Masphath, et ils puisèrent de l’eau qu’ils répandirent devant le Seigneur ; ils jeûnèrent ce jour-là, et dirent : Nous avons péché devant le Seigneur. Or Samuel jugea les enfants d’Israël à Masphath.
 
7 Quand les Philistins surent que les enfants d’Israël s’étaient assemblés à Masphath, leurs princes (satrapes) marchèrent contre Israël ; les enfants d’Israël, l’ayant appris, eurent peur des Philistins. 8 Et ils dirent à Samuel : Ne cessez point de crier pour nous au Seigneur notre Dieu, afin qu’il nous sauve de la main des Philistins. 9 Samuel prit donc un agneau qui tétait encore, et il l’offrit tout entier en holocauste au Seigneur. Samuel cria au Seigneur pour Israël, et le Seigneur l’exauça. 10 Tandis que Samuel offrait son holocauste, les Philistins commencèrent le combat contre Israël, et le Seigneur fit éclater ce jour-là son tonnerre avec un bruit épouvantable sur les Philistins, et il les frappa de terreur. Ainsi ils furent défaits par Israël.
Note I Rois 7,10 : Voir Ecclésiastique, 46, 20.
11 (Et) Les Israélites, étant sortis de Masphath, poursuivirent les Philistins en les taillant en pièces jusqu’au lieu qui est au-dessous de Bethchar.
Note I Rois 7,11 : Voir Ecclésiastique, 46, 21. ― Bethchar, dont le nom signifie la maison de l’agneau, était vraisemblablement au sud-ouest de Maspha.
12 Et Samuel prit une pierre qu’il mit entre Masphath et Sen ; et il appela ce lieu la Pierre du secours, en disant : Le Seigneur est venu jusqu’ici à notre secours.
 
13 Les Philistins furent alors humiliés, et ils n’osèrent plus venir sur les terres d’Israël. Car la main du Seigneur fut sur les Philistins tant que Samuel gouverna le peuple. 14 (Et) Les villes que les Philistins avaient prises sur Israël, depuis Accaron jusqu’à Geth, furent rendues avec toutes leurs terres au peuple d’Israël. Ainsi Samuel délivra les Israélites de la main des Philistins ; et il y avait paix entre Israël et les Amorrhéens.
Note I Rois 7,14 : De même que leurs confins. La Vulgate porte et terminos suos ; accusatif qui dépend de la préposition usque, en sorte que ces confins seraient ceux d’Accaron et de Geth ; ou plutôt, comme nous le supposons dans notre version, cet accusatif dépend du verbe tulerant, en vertu d’un genre de construction qui a été déjà signalé, voir 1 Rois, 6, 18.
 
15 Samuel jugeait (aussi) Israël pendant tous les jours de sa vie. 16 Il allait tous les ans à Béthel, à Galgala, et à Masphath, et il y jugeait Israël.
Note I Rois 7,16 : Béthel. Voir Genèse, 12, 8. ― Galgala, peut-être celle qui était près du Jourdain, peut-être aussi une ville qui était au sud-ouest de Silo. ― Masphath. Voir 1 Rois, 7, 5.
17 Il retournait ensuite à Ramatha, qui était le lieu de sa demeure, et où il jugeait aussi le peuple. Il y bâtit même (aussi) un autel au Seigneur.

Chapitre 8

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Chap. : 
Samuel établit ses enfants juges d’Israël.
Les Israélites demandent un roi.
Samuel leur présente le droit du roi.
Ils persistent dans leur demande.
1 Samuel, étant devenu vieux, établit ses enfants (ils) pour juges sur Israël. 2 Son fils aîné s’appelait Joël, et le second Abia. Ils exerçaient la fonction de juges à Bersabée.
Note I Rois 8,2 : Bersabée. Voir Genèse, note 21.14.
3 Mais ils ne marchèrent point dans ses voies ; ils se laissèrent corrompre par l’avarice, reçurent des présents, et rendirent des jugements injustes.
 
4 Tous les anciens d’Israël s’étant donc assemblés, vinrent trouver Samuel à Ramatha,
Note I Rois 8,4 : Ramatha ou Ramathaïm-Sophim. Voir 1 Rois, 1, 1.
5 et ils lui dirent : Voici que vous avez vieilli, et vos enfants ne marchent point dans vos voies. Etablissez donc sur nous un roi, comme en ont toutes les nations, afin qu’il nous juge.
Note I Rois 8,5 : Voir Osée, 13, 10 ; Actes des Apôtres, 13, 21.
 
6 Cette proposition déplut à Samuel, quand il vit qu’ils lui disaient : Donnez-nous un roi, afin qu’il nous juge. Il pria donc le Seigneur. 7 Et le Seigneur lui dit : Ecoute la voix de ce peuple dans tout ce qu’ils te disent ; car ce n’est point toi, mais c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne point sur eux. 8 C’est ainsi qu’ils ont toujours fait depuis le jour où je les ai (re)tirés d’Egypte jusqu’à présent. Comme ils m’ont abandonné, et qu’ils ont servi des dieux étrangers, ils te traitent aussi de même. 9 Ecoute donc maintenant ce qu’ils te disent ; mais proteste-leur de ma part (avertis-les), et déclare-leur quel sera le droit du roi qui doit régner sur eux.
 
10 Samuel rapporta au peuple, qui lui avait demandé un roi, tout ce que le Seigneur lui avait dit ; 11 et il ajouta : Voici quel sera le droit du roi qui vous gouvernera : Il prendra vos enfants pour conduire ses chariots ; il s’en fera des cavaliers, et il les fera courir devant son char (ses quadriges) ; 12 il en fera ses officiers (tribuns), pour commander, les uns mille hommes et les autres cent (centurions) ; il prendra les uns pour labourer ses champs et pour recueillir ses blés, et les autres pour lui faire des armes et des chariots.
Note I Rois 8,12 : Ses tribuns, ses centurions. Voir Exode, 18, 21.
13 Il se fera de vos filles des parfumeuses, des cuisinières, et des boulangères. 14 Il prendra aussi vos champs, vos vignes, et vos meilleures oliveraies, et il les donnera à ses serviteurs. 15 Il vous fera payer la dîme de vos blés et du revenu de vos vignes, pour avoir de quoi donner à ses eunuques et à ses officiers. 16 Il prendra (enlèvera) (aussi) vos serviteurs, vos servantes, et les jeunes gens les plus forts, avec vos ânes, et il les fera travailler pour lui. 17 Il prendra aussi la dîme de vos troupeaux, et vous serez ses serviteurs. 18 Vous crierez alors contre votre roi que vous vous serez élu ; et le Seigneur ne vous exaucera point, parce que c’est vous-mêmes qui avez demandé d’avoir un roi.
Note I Rois 8,18 : A cause de. C’est le vrai sens de l’expression hébraïque, qui, à la rigueur et au pied de la lettre, signifie de la face de (a facie), comme a traduit la Vulgate.
 
19 Le peuple ne voulutpoint écouter ce discours de Samuel : Non, lui dirent-ils, nous aurons un roi qui nous gouverne(ra). 20 Nous serons (, nous aussi) comme toutes les autres nations. Notre roi nous jugera, il marchera à notre tête, et il combattra pour nous dans toutes nos guerres. 21 Samuel, ayant entendu toutes ces paroles du peuple, les rapporta au Seigneur. 22 Et le Seigneur dit à Samuel : Fais ce qu’ils te disent, et établis un roi pour les gouverner. Samuel dit donc au peuple d’Israël : Que chacun retourne dans sa ville.

Chapitre 9

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Chap. : 
Saül cherche les ânesses de son père.
Il va trouver Samuel.
Samuel le retient chez lui.
1 (Or) Il y avait un homme de la tribu de Benjamin qui s’appelait Cis. Il était fils d’Abiel, fils de Séror, fils de Béchorath, fils d’Aphia, fils d’un Benjaminite (d’un homme de Jémini, note). C’était un homme puissant et fort (courageux et robuste).
Note I Rois 9,1 : D’un homme de Jémini ; c’est-à-dire de la race de Benjamin.
2 Il avait un fils appelé Saül, qui était parfaitement bien fait ; et de tous les enfants d’Israël il n’y en avait pas de mieux fait que lui. Il était plus grand que tout le peuple de toute la tête.
Note I Rois 9,2 : De la tête ; littéralement : d’au-dessus de l’épaule.
 
3 Cis, père de Saül, avait des ânesses qui s’étaient égarées ; et il dit à son fils Saül : Prends avec toi un des serviteurs, et va chercher ces ânesses. 4 Ayant donc passé par (la montagne d’Ephraïm, et par) le pays de Salisa sans les avoir trouvées, ils parcoururent encore le pays de Salim sans les rencontrer, et le pays de Jémini sans en avoir de nouvelles.
Note I Rois 9,4 : Salisa était, d’après Eusèbe, à 15 milles romains au nord de Lydda ou Diospolis. ― Salim, inconnue.
5 (Mais) Lorsqu’ils furent venus sur la terre de Suph, Saül dit au serviteur qui était avec lui : Allons, retournons-nous-en, de peur que mon père, oubliant ses ânesses, ne soit trop inquiet à notre sujet.
Note I Rois 9,5 : La terre de Suph, le pays où était situé Ramathaïm-Sophim.
6 Le serviteur lui dit : Voici qu’il y a dans cette ville un homme de Dieu qui est très célèbre ; tout ce qu’il dit arrive infailliblement. Allons donc le trouver maintenant ; peut-être nous donnera-t-il quelque indication sur le sujet qui nous a fait venir ici. 7 Saül dit à son serviteur : Allons-y ; mais que porterons-nous à l’homme de Dieu ? Il n’y a plus de pain dans notre sac, et nous n’avons ni argent ni quoi que ce soit pour donner à l’homme de Dieu.
Note I Rois 9,7 : C’est un usage presque général en Orient de ne point se présenter devant quelqu’un de distingué sans lui offrir un présent.
8 Le serviteur répliqua à Saül : Voici le quart d’un sicle (statère, note) d’argent que j’ai trouvé sur moi ; donne-le à l’homme de Dieu, afin qu’il nous découvre ce que nous devons faire.
Note I Rois 9,8 : La quatrième partie d’un statère d’argent. Le texte original porte le quart d’un sicle, c’est-à-dire environ 70 centimes.
9 (Autrefois, dans Israël, tous ceux qui allait consulter Dieu s’entredisaient : Venez, allons au voyant ; car celui qui s’appelle aujourd’hui prophète, s’appelait alors le voyant.) 10 (Alors) Saül répondit à son serviteur : Ce que tu dis est très bien. Viens, allons-y. Et ils allèrent dans la ville où était l’homme de Dieu.
 
11 Comme ils montaient par le coteau qui mène à la ville, ils trouvèrent des jeunes filles qui en sortaient pour aller puiser de l’eau ; et ils leur dirent : Le voyant est-il ici ? 12 Elles leur répondirent : Il y est, le voilà devant vous. Hâtez-vous, car il est venu aujourd’hui dans la ville, parce que le peuple doit offrir un sacrifice sur le haut lieu. 13 Vous ne serez pas plus tôt entrés dans la ville que vous le trouverez avant qu’il monte au haut lieu pour le repas du sacrifice ; et le peuple ne mangera point jusqu’à ce qu’il soit venu ; car c’est lui qui bénit la victime (l’hostie) ; et après cela, ceux qui ont été invités commencent à manger. Montez donc maintenant ; car aujourd’hui vous le trouverez. 14 Ils montèrent donc à la ville ; et, étant arrivés au milieu de la ville, ils virent Samuel qui venait au-devant d’eux, prêt à monter au haut lieu.
 
15 Or le Seigneur avait révélé à Samuel la venue de Saül un jour avant qu’il arrivât, en lui disant :
Note I Rois 9,15 : Voir Actes des Apôtres, 13, 21.
16 Demain à cette même heure je t’enverrai un homme de la tribu de Benjamin, et tu l’oindras comme chef de mon peuple Israël ; et il sauvera mon peuple de la main des Philistins : car j’ai regardé mon peuple, et leurs cris sont venus jusqu’à moi. 17 Et tandis que Samuel regardait Saül, le Seigneur lui dit : Voici l’homme dont je t’ai parlé ; c’est lui qui règnera sur mon peuple.
 
18 Saül s’approcha de Samuel au milieu de la porte, et il lui dit : Je te prie de m’indiquer où est la maison du voyant.
1 Rois 9, 19 : Samuel bénit Saül - Gravure de Gustave Doré
1 Rois 9, 19 : Samuel bénit Saül - Gravure de Gustave Doré
19 Samuel répondit à Saül : C’est moi qui suis le voyant. Monte avec moi au haut lieu, afin que vous mangiez aujourd’hui avec moi ; et demain matin je te renverrai. Je te dirai tout ce que tu as au (dans le) cœur. 20 Quant aux ânesses que tu as perdues il y a trois jours, n’en sois point en peine, parce qu’elles sont retrouvées. Et à qui sera tout ce qu’il y a de meilleur dans Israël, sinon à toi et à toute la maison de ton père ? 21 (Mais) Saül lui répondit : Ne suis-je pas de la tribu de Benjamin (fils de Jémini), qui est la plus petite d’Israël ? et ma famille n’est-elle point la moindre de toutes celles de cette tribu (la tribu de Benjamin) ? Pourquoi donc me tenez-vous ce langage ?
Note I Rois 9,21 : Fils de Jémini ; pour : de la tribu de Benjamin.
 
22 Samuel ayant prit Saül et son serviteur, les mena dans la salle, et les fit asseoir au-dessus (à la tête) des conviés, qui étaient environ trente personnes ;
Note I Rois 9,22 : La salle à manger est ce qui est appelé le haut lieu aux versets 13, 19, et 25, parce qu’elle était dans une partie élevée de l’appartement.
23 puis il dit au cuisinier : Sers le morceau de viande que je t’ai donné, et que je t’ai commandé de mettre à part. 24 (Or) Le cuisinier prit une épaule et la servit devant Saül. Et Samuel lui dit : Voilà ce qui est demeuré ; mets-le devant toi et mange, parce que je l’ai fait garder exprès pour toi lorsque j’ai invité le peuple. Et Saül mangea ce jour-là avec Samuel.
 
25 Ils descendirent ensuite du haut lieu dans la ville, et Samuel parla à Saül sur la terrasse de la maison, et il y fit préparer un lit où Saül dormit. 26 Après qu’ils se furent levés le matin lorsqu’il faisait déjà jour, Samuel appela Saül qui était sur la terrasse, et lui dit : Lève-toi, afin que je te congédie. Saül se leva, et ils sortirent tous deux, lui et Samuel. 27 Et tandis qu’ils descendaient au bas de la ville, Samuel dit à Saül : Dis à votre serviteur de passer et d’aller devant nous. Pour toi demeure un peu, afin que je te fasse savoir ce que le Seigneur m’a dit (la parole de Dieu).

Chapitre 10

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Chap. : 
Samuel sacre Saül.
Saül prophétise.
Il est élu roi par le sort, reconnu par le peuple ; il se retire à Gabaa.
1 En même temps (Or), Samuel prit une petite fiole d’huile, qu’il répandit sur la tête de Saül, et il le baisa, et lui dit : C’est le Seigneur qui par cette onction te sacre pour prince sur son héritage ; et tu délivreras son peuple de la main de ses ennemis qui l’environnent. Voici la marque que tu auras que c’est Dieu qui t’a sacré pour prince :
Note I Rois 10,1 : Voir Actes des Apôtres, 13, 21. ― Les rois recevaient l’onction sainte comme les prêtres et les prophètes. Cet usage est passé dans l’église chrétienne, quoiqu’il n’ait été ni uniforme ni universel.
2 Lorsque tu m’auras quitté aujourd’hui, tu trouveras deux hommes près du sépulcre de Rachel, sur la frontière de Benjamin, vers le midi, et ils te diront : Les ânesses que tu étais allé chercher sont retrouvées ; ton père n’y pense plus, mais il est en peine de vous ; il dit : Que ferai-je pour retrouver mon fils ? 3 Lorsque tu seras sorti de là, et qu’ayant passé outre tu seras arrivé au chêne de Thabor, tu seras rencontré par trois hommes qui iront adorer Dieu à Béthel ; l’un portera trois chevreaux, l’autre trois tourtes de pain, et l’autre une bouteille de vin.
Note I Rois 10,3 : Thabor. Voir Juges, 4, 6. ― Béthel. Voir Genèse, 12, 8.
4 Après qu’ils t’auront salué, ils te donneront deux pains, et tu les recevras de leurs mains. 5 Tu viendras ensuite à la colline de Dieu, où il y a une garnison de Philistins ; et lorsque tu seras entré dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes qui descendront du haut lieu précédés de lyres (psaltérions), de tambours, de flûtes et de harpes, et ces prophètes prophétiseront.
Note I Rois 10,5 : La colline de Dieu était une hauteur qui dominait la ville de Gabaa ; on la nommait probablement ainsi, parce qu’il y avait un autel, ou parce que les prophètes y tenaient leurs assemblées.
6 En même temps l’Esprit du Seigneur sesaisira de toi ; tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme. 7 Lors donc que tous ces signes te seront arrivés, fais tout ce qui se présentera à faire, car le Seigneur sera avec toi.
Note I Rois 10,7 : Tout ce que ta main rencontrera, c’est-à-dire tout ce qui se présentera à faire.
8 (Et) Tu descendras avant moi à Galgala, où j’irai te rejoindre, afin que tu offres un sacrifice et que tu immoles des victimes pacifiques. Tu (m’)attendras pendant sept jours, jusqu’à ce que je vienne te trouver, et que je te déclare ce que tu auras à faire.
 
9 Aussitôt que Saül se fut détourné pour quitter Samuel, Dieu lui changea le cœur, et tous ces signes se réalisèrent le même jour. 10 Lorsqu’il fut venu avec son serviteur à la colline qui lui avait été marquée, il fut rencontré par une troupe de prophètes. L’Esprit du Seigneur se saisit de lui, et il prophétisa au milieu d’eux. 11 Et tous ceux qui l’avaient connu peu auparavant, voyant qu’il était avec les prophètes, et qu’il prophétisait, s’entredisaient : Qu’est-il donc arrivé au fils de Cis ? Saül est-il aussi parmi les prophètes ?
Note I Rois 10,11 : Hier et avant-hier ; hébraïsme pour : auparavant.
12 Et d’autres leur répondirent : Et qui est le père de ces prophètes ? C’est pourquoi cette parole passa en proverbe : Saül est-il aussi parmi les prophètes ?
Note I Rois 10,12 : Voir 1 Rois, 19, 24. ― Qui est leur père ? c’est-à-dire le père des autres prophètes, ou le maître, qui inspire les autres prophètes ? Dieu, qui dispense le don de prophétie, n’a-t-il donc pu faire de Saül un prophète ?
13 (Mais) Saül, ayant cessé de prophétiser, vint au haut lieu ;
 
14 et son oncle lui dit, à lui et à son serviteur : Où avez-vous donc été ? Ils lui répondirent : Nous avons été chercher des ânesses ; et, ne les ayant point trouvées, nous nous sommes adressés à Samuel. 15 Son oncle lui dit : dis-moi ce que Samuel t’a dit. 16 Saül répondit à son oncle : Il nous a appris que les ânesses étaient retrouvées. Mais il ne découvrit rien à son oncle de ce que Samuel lui avait dit touchant sa royauté.
 
17 Après cela, Samuel fit assembler tout le peuple devant le Seigneur à Maspha ; 18 et il dit aux enfants d’Israël : Voici ce que dit le Seigneur Dieu d’Israël : C’est moi qui ai (re)tiré Israël de l’Egypte, et qui vous ai délivrés de la main des Egyptiens, et de la main de tous les rois qui vous affligeaient. 19 Mais vous avez aujourd’hui rejeté votre Dieu, qui seul vous a sauvés de tous les maux et de toutes les misères qui vous accablaient. Nous ne vous écouterons point, m’avez-vous répondu ; mais établissez un roi sur nous. Maintenant donc présentez-vous devant le Seigneur, selon vos tribus et vos familles.
Note I Rois 10,19 : Voir 1 Rois, 8, 19.
 
20 Et Samuel ayant jeté le sort pour toutes les tribus d’Israël, le sort tomba sur la tribu de Benjamin. 21 Il jeta ensuite le sort pour la tribu de Benjamin et pour ses familles ; et il tomba sur la famille de Métri, et enfin jusque sur la personne de Saül, fils de Cis. On le chercha donc ; mais on ne le trouva pas.
Note I Rois 10,21 : Le mot sort est évidement sous-entendu dans ce verset ; ce n’est qu’en le restituant, que le sens de la Vulgate devient intelligible, et la construction de la phrase régulière.
22 Ils consultèrent ensuite le Seigneur pour savoir s’il viendrait en ce lieu-là ; et le Seigneur leur répondit : Vous le trouverez caché dans sa maison. 23 Ils y coururent donc, le prirent et l’amenèrent ; et lorsqu’il fut au milieu du peuple, il parut plus grand que tous les autres de (l’épaule et de) toute la tête.
Note I Rois 10,23 : De la tête. Voir 1 Rois, 9, 2.
24 Samuel dit alors à tout le peuple : Vous voyez quel est celui que le Seigneur a choisi, et qu’il n’y en a pas dans tout le peuple qui lui soit semblable. Et tout le peuple s’écria : Vive le roi !
Note I Rois 10,24 : Ce qui est dit à 1 Rois, 10, 1, que Saül fut sacré par Samuel sur l’ordre de Dieu n’est pas en opposition, comme on l’a prétendu, avec 1 Rois, 10, 20-25, où Saül est choisi par le sort. David fut aussi sacré d’abord par le même prophète et reconnu plus tard par le peuple. Saül est secrètement désigné par Dieu avant de l’être publiquement dans l’assemblée du peuple.
 
25 (Or) Samuel prononça ensuite devant le peuple la loi du royaume, et il l’écrivit dans un livre, qu’il mit en dépôt devant le Seigneur. Après cela, Samuel renvoya tout le peuple chacun chez soi.
Note I Rois 10,25 : Le livre. L’article déterminatif qui est dans l’hébreu marque un livre particulier ; ce livre s’est perdu, comme beaucoup d’autres. ― Par la loi du royaume, on peut entendre les ordonnances de Moïse touchant les rois (voir Deutéronome, 17, 15-20), ou, d’après l’historien Josèphe, ce que Samuel a dit un peu plus haut (voir 1 Rois, 8, 11-18), ou de nouveaux règlements dressés par Samuel pour le bon gouvernement du royaume, ou simplement l’acte même de l’élection solennelle du roi Saül, que Samuel écrivit. ― Devant le Seigneur ; c’est-à-dire dans le tabernacle ou près de l’arche.
 
26 Saül s’en retourna aussi chez lui à Gabaa, accompagné d’une partie de l’armée ; c’étaient ceux dont Dieu avait touché le cœur.
Note I Rois 10,26 : Gabaa, de la tribu de Benjamin, n’était pas loin de Ramathaïm-Sophim.
27 Mais les enfants de Bélial commencèrent à dire : Comment celui-ci pourrait-il nous sauver ? Et ils le méprisèrent, et ne lui firent point de présents ; mais Saül faisait semblant de ne les pas entendre.
Note I Rois 10,27 : Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.

Chapitre 11

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Chap. : 
Les Ammonites assiègent Jabès de Galaad.
Saül va au secours de cette ville et les mit en fuite.
Il est de nouveau reconnu roi à Galgala.
1 Environ un mois après, Naas, roi des Ammonites, se mit en campagne, et attaqua Jabès de Galaad. Et tous les habitants de Jabès dirent à Naas : Recevez-nous à composition (comme alliés), et nous vous serons assujettis.
Note I Rois 11,1 : Jabès-Galaad. Voir Juges, 21, 8.
2 Naas, roi des Ammonites, leur répondit : La composition (L’alliance) que je ferai avec vous, sera de vous arracher à tous l’œil droit, et de faire de vous l’opprobre de tout Israël. 3 (Et) Les anciens de Jabès lui répondirent : Accordez-nous sept jours, afin que nous envoyions des messagers dans tout Israël ; et s’il ne se trouve personne pour nous défendre, nous nous rendrons à vous. 4 Les messagers, étant venus à Gabaa, où Saül demeurait, firent ce rapport devant le peuple ; et tout le peuple, élevant la voix, se mit à pleurer.
Note I Rois 11,4 : Gabaa de Saül est la même ville que Gabaa de Benjamin, selon les uns ; différentes, selon les autres. Gabaa de Saül est certainement le Tell el-Foul actuel, à une heure et demie de marche de Machmas ; Gabaa tout court (en hébreu Geba) vis-à-vis de Machmas, voir 1 Rois, 14, 4-5, est certainement le Djeba actuel. D’après plusieurs, Gabaa de Benjamin est la même que cette dernière et cette opinion paraît la mieux fondée.
 
5 Saül revenait alors des champs en suivant ses bœufs ; et il dit : Qu’a le peuple pour pleurer ainsi ? On lui raconta ce que les habitants de Jabès avaient envoyé dire. 6 Aussitôt que Saül eut entendu ces paroles, l’Esprit du Seigneur se saisit de lui, et il entra dans une très grande colère. 7 Il prit ses deux bœufs, les coupa en morceaux, et les envoya par des messagers dans toutes les terres d’Israël, en disant : c’est ainsi qu’on traitera les bœufs de quiconque ne se mettra pas en campagne à la suite de Saül et de Samuel. Alors le peuple fut frappé de la crainte du Seigneur, et ils sortirent tous en armes comme un seul homme.
Note I Rois 11,7 : Par la main des messagers. Nous avons déjà remarqué que les Hébreux se servaient des mots main, mains, pour exprimer les idées de moyen, d’instrument, d’entremise, etc.
8 Saül en ayant fait la revue à Bézech, il se trouva dans son armée trois cent mille hommes des enfants d’Israël, et trente mille de la tribu de Juda.
Note I Rois 11,8 : Dans ces temps anciens, lorsqu’on proclamait la guerre, on appelait tout ce qui était en état de porter les armes. Il ne faut donc pas s’étonner si l’armée de Saül, qui était composée d’Israélites accourus de tous les points de la Palestine, présentait un aussi grand nombre de combattants. ― Bézech, aujourd’hui Ibzik, sur la route de Sichem à Bethsan.
9 Et ils dirent aux messagers qui étaient venus de Jabès : Vous direz ceci aux habitants de Jabès-Galaad : Vous serez sauvés demain, lorsque le soleil sera dans sa force. Les messagers portèrent donc cette nouvelle aux habitants de Jabès, qui la reçurent avec joie. 10 Et ils dirent aux Ammonites : Demain matin nous nous rendrons à vous, et vous nous traiterez comme il vous plaira. 11 Le lendemain étant venu, Saül divisa son armée en trois corps, et étant entré à la pointe du jour au milieu du camp ennemi, il tailla en pièces les Ammonites jusqu’à ce que le soleil fût dans sa force. Ceux qui échappèrent furent dispersés, sans qu’il en demeurât seulement deux ensemble.
Note I Rois 11,11 : La veille du matin. Voir Exode, 14, 24.
 
12 Alors le peuple dit à Samuel : Quels sont ceux qui ont dit : Saül sera-t-il notre roi ? Livrez-nous ces gens-là, et nous les ferons mourir.
Note I Rois 11,12 : Voir 1 Rois, 10, 27.
13 Mais (Et) Saül leur dit : On ne fera mourir personne en ce jour, parce que c’est le jour où le Seigneur a sauvé Israël. 14 Or (Mais) Samuel dit au peuple : Venez, allons à Galgala, et renouvelons-y l’élection du roi.
Note I Rois 11,14 : Galgala, probablement la ville de ce nom à l’ouest du Jourdain, à l’est de Jéricho.
15 Tout le peuple alla donc à Galgala, et il y reconnut de nouveau Saül pour roi en présence du Seigneur. Ils immolèrent au Seigneur des victimes pacifiques ; et Saül et tous les Israélites firent là de très grandes réjouissances.

Chapitre 12

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Chap. : 
Samuel prend tout le peuple à témoin de l’innocence de sa conduite.
Il lui représente toutes les miséricordes du Seigneur, et ses propres infidélités.
Il l’exhorte à ne s’attacher qu’au Seigneur.
1 Alors (Or) Samuel dit à tout Israël : Vous voyez que je me suis rendu à tout ce que vous m’avez demandé, et que j’ai établi un roi sur vous. 2 Votre roi maintenant marche devant vous. Pour moi, j’ai vieilli et blanchi, et mes enfants sont avec vous. Ayant donc vécu parmi vous depuis ma jeunesse jusqu’à ce jour, me voici prêt à répondre de toute ma vie (en votre présence). 3 Déclarez devant le Seigneur et devant son christ, si j’ai pris le bœuf ou l’âme de personne ; si j’ai imputé à quelqu’un de faux crimes ; si j’ai opprimé (quelqu’un) (par violence) ; si j’ai reçu des présents de qui que ce soit ; et je ferai connaître le peu d’attache que j’y ai en le restituant aujourd’hui.
Note I Rois 12,3 : Voir Ecclésiastique, 46, 22. ― Devant son christ, devant le roi.
4 Ils lui répondirent : Vous ne nous avez ni calomniés ni opprimés, et vous n’avez rien pris de personne.
 
5 Samuel ajouta : Le Seigneur m’est aujourd’hui témoin contre vous, et son christ aussi m’est témoin, que vous n’avez rien trouvé dans mes mains qui vous appartînt. Le peuple répondit : Ils en sont témoins.
 
6 Alors Samuel dit au peuple : Le Seigneur qui a fait Moïse et Aaron, et qui a (re)tiré nos pères de la terre d’Egypte, m’est donc témoin.
Note I Rois 12,6 : Le Seigneur. Devant ce mot est sous-entendu : Ainsi le témoin est.
7 Venez maintenant en sa présence, afin que je vous appelle en jugement devant lui touchant toutes les miséricordes que le Seigneur a faites à vous et à vos pères. 8 Vous savez de quelle manière Jacob entra en Egypte, que vos pères crièrent au Seigneur, que le Seigneur envoya Moïse et Aaron, qu’il (re)tira vos pères de l’Egypte, et qu’il les établit en ce pays-ci.
Note I Rois 12,8 : Voir Genèse, 46, 5.
9 Mais ils oublièrent le Seigneur leur Dieu ; et il les livra entre les mains de Sisara, général de l’armée d’Hasor, entre les mains des Philistins, et entre les mains du roi de Moab, qui combattirent contre eux.
Note I Rois 12,9 : Voir Juges, 4, 2. ― D’Hasor ou Asor. Voir Josué, 11, 1.
10 Ils crièrent ensuite au Seigneur et ils lui dirent : Nous avons péché, parce que nous avons abandonné le Seigneur, et servi les Baalim et les Astaroth ; mais délivrez-nous maintenant de la main de nos ennemis, et nous vous servirons.
Note I Rois 12,10 : Les Baalim. Voir Juges, note 6.25. ― Les Astaroth. Voir Juges, note 3.7.
11 (Et) Le Seigneur envoya alors Jérobaal, Badan, Jephté et Samuel ; il vous délivra de la main des ennemis qui vous environnaient, et vous avez habité (cette terre) en une pleine assurance.
Note I Rois 12,11 : Voir Juges, 6, 14.
12 Cependant, voyant que Naas, roi des enfants d’Ammon, marchait contre vous, vous êtes venus me dire : Non, nous ne ferons point ce que vous dites, mais nous aurons un roi pour nous commander ; quoique alors le Seigneur votre Dieu fût votre roi.
Note I Rois 12,12 : Voir 1 Rois, 8, 19 ; 10, 19. ― L’auteur sacré assigne ici une nouvelle cause de l’élévation de Saül à la royauté. Les deux causes pour lesquelles les Hébreux désirent un roi, savoir la cupidité des enfants de Samuel, voir 1 Rois, 8, 3-5, et les menaces d’invasion des Ammonites, voir 1 Rois, 12, 12-13, ne s’excluent point, comme on l’a affirmé : elles concordent parfaitement ensemble ; seulement l’historien ne s’est pas cru obligé de les faire connaître en même temps, mais quand il en a trouvé l’occasion.
13 Maintenant donc, vous avez votre roi que vous avez choisi et demandé. Vous voyez que le Seigneur vous a donné un roi. 14 Si vous craignez le Seigneur, si vous le servez, si vous écoutez sa voix, et que vous ne vous rendiez point rebelles à sa parole (n’exaspériez point la bouche du Seigneur, note), vous serez, vous et le roi qui vous commande, à la suite du Seigneur votre Dieu, comme son peuple.
Note I Rois 12,14 : N’exaspériez point la bouche du Seigneur. La phrase hébraïque correspondante a été rendue ailleurs dans la Vulgate par : Ne soyez pas incrédules, ou rebelles à la parole, ou à l’ordre du Seigneur.
15 Mais si vous n’écoutez point la voix du Seigneur, et que vous vous rendiez rebelles (exaspériez) à sa parole, la main du Seigneur sera sur vous, comme elle a été sur vos pères. 16 Et maintenant prenez garde, et considérez bien cette grande chose que le Seigneur va faire sous vos yeux. 17 Ne fait-on pas aujourd’hui la moisson du froment ? Et cependant je vais invoquer le Seigneur, et il fera éclater les tonnerres et tomber les pluies, afin que vous sachiez et que vous voyiez combien est grand devant le Seigneur le mal que vous avez fait en demandant un roi.
Note I Rois 12,17-18 : Des tonnerres ; littéralement des voix ; le tonnerre est assez souvent appelé la voix de Dieu dans l’Ecriture.
 
18 Samuel cria donc au Seigneur, et le Seigneur en ce jour-là fit éclater les tonnerres et tomber les pluies.
 
19 Et tout le peuple fut saisi de la crainte du Seigneur et de Samuel. Et ils dirent tous ensemble à Samuel : Priez le Seigneur votre Dieu pour vos serviteurs, afin que nous ne mourions pas ; car nous avons encore ajouté ce péché à tous les autres, de demander un roi pour nous commander. 20 (Mais) Samuel répondit au peuple : Ne craignez point. Il est vrai que vous avez fait tout ce mal ; néanmoins ne quittez point le Seigneur, et servez-le de tout votre cœur. 21 Ne vous détournez pas de lui pour suivre des choses vaines, qui ne vous serviront point, et qui ne vous délivreront point, parce qu’elles sont vaines.
Note I Rois 12,21 : Les choses vaines ; c’est-à-dire les faux dieux, qui n’ont point d’existence réelle, et qui par là même ne peuvent rien pour les hommes.
22 (Et) Le Seigneur n’abandonnera pas son peuple, à cause de son grand nom ; parce qu’il a juré qu’il ferait de vous son peuple. 23 Pour moi, Dieu me garde de commettre ce péché contre lui, que je cesse jamais de prier pour vous. Je vous enseignerai toujours la bonne et la droite voie. 24 Craignez donc le Seigneur, et servez-le dans la vérité et de tout votre cœur ; car vous avez vu les merveilles qu’il a faites parmi vous. 25 Que si vous persévérez à faire le mal, vous périrez tous ensemble, vous et votre roi.

Chapitre 13

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Chap. : 
Guerre entre les Philistins et les Israélites.
Jonathas défait la garnison de Gabaa.
Les Philistins assemblent leur armée.
Saül offre des sacrifices contre l’ordre du Seigneur.
Samuel lui déclare que Dieu l’a rejeté.
1 Saül était comme un enfant d’un an lorsqu’il commença de régner, et il régna deux ans sur Israël.
Note I Rois 13,1 : Avait un an ; littéralement était fils d’un an. On lèvera facilement les difficultés, autrement insolubles, qu’offre ce verset, si on le traduit, conformément à l’hébreu, par : Saül était fils ou âgé d’un an dans son règne ; et il avait régné deux ans ; et si ensuite on rattache la première partie aux événements rapportés dans les chapitres précédents, et la seconde à ce qui suit dans celui-ci ; car, dans cette supposition, le sens sera : Saül avait régné un an, quand, après la défaite des Ammonites et la levée du siège de Jabès, il fut reconnu de tout le peuple à Galgala ; et il avait régné deux ans, lorsqu’il choisit trois mille d’hommes d’Israël, etc.
 
2 (Et) Il (se) choisit trois mille hommes du peuple d’Israël : deux mille étaient avec lui à Machmas et sur la montagne de Béthel, et mille avec Jonathas à Gabaa de Benjamin ; et il renvoya le reste du peuple chacun chez soi.
Note I Rois 13,2 : Gabaa-Benjamin ; Gabaa de la tribu de Benjamin ― Machmas, au nord-est de Jérusalem, aujourd’hui Moukmas. ― Béthel. Voir Genèse, 12, 8. ― Gaba de Benjamin. Voir 1 Rois, 11, 4.
3 Or Jonathas battit la garnison des Philistins qui étaient à Gabaa, et les Philistins l’apprirent aussitôt ; et Saül le fit publier à son de trompe dans tout le pays en disant : Que les Hébreux entendent !
Note I Rois 13,3 : Gabaa, en hébreu Geba, n’est Gabaa de Saül, mais l’actuel Djeba, vis-à-vis de Machmas.
Note I Rois 13,3 ; 13.7 : Par Hébreux, plusieurs entendent ceux d’au-delà du Jourdain, suivant la signification primitive de ce mot. Cette interprétation paraît assez probable.
4 Ainsi ce bruit se répandit dans tout Israël : Saül a battu la garnison des Philistins. Et Israël se leva contre les Philistins. Et le peuple s’assembla avec de grands cris auprès de Saül à Galgala.
Note I Rois 13,4 : Le peuple, etc. ; c’est-à-dire le peuple suivit Saül à Galgala en criant, ou bien, selon le texte original, il s’assembla auprès de Saül à Galgala. ― A Galgala dans la plaine du Jourdain.
 
5 Les Philistins s’assemblèrent aussi pour combattre contre Israël ; ils avaient trente mille chars, six mille chevaux, et une multitude de fantassins aussi nombreuse que le sable qui est sur le rivage de la mer. Et ils vinrent camper à Machmas, à l’orient de Béthaven.
Note I Rois 13,5 : Béthaven était à l’est de Béthel.
6 Les Israélites, ayant vu qu’ils étaient comme à l’extrémité (car le peuple était tout abattu), allèrent se cacher dans les cavernes, dans les lieux les plus secrets, dans les rochers, dans les antres et dans les citernes. 7 (Mais) Les autres Hébreux passèrent le Jourdain, et vinrent au pays de Gad et de Galaad. Saül était encore à Galgala ; mais tout le peuple qui le suivait était dans l’effroi.
 
8 Il attendit sept jours, comme Samuel le lui avait ordonné. Cependant Samuel ne venait point à Galgala ; et peu à peu tout le peuple abandonnait le roi. 9 Saül dit donc : Amenez-moi l’holocauste et les victimes pacifiques. Et il offrit l’holocauste. 10 Lorsqu’il achevait d’offrir l’holocauste, Samuel arriva. Et Saül alla au-devant de lui pour le saluer. 11 Samuel lui dit : Qu’avez-vous fait ? Saül lui répondit : Voyant que le peuple me quittait l’un après l’autre, que vous n’étiez point venu au jour que vous aviez dit, et que les Philistins s’étaient assemblés à Machmas, 12 j’ai dit en moi-même : Les Philistins vont venir m’attaquer à Galgala, et je n’ai point encore apaisé le Seigneur. Etant donc contraint par cette nécessité, j’ai offert l’holocauste. 13 Samuel dit à Saül : Vous avez agi follement, et vous n’avez point observé les ordres que le Seigneur votre Dieu vous avait donnés. Si vous n’aviez pas fait cette faute, le Seigneur aurait maintenant affermi à jamais votre règne sur Israël ; 14 mais votre règne ne subsistera pas à l’avenir. Le Seigneur s’est cherché un homme selon son cœur, et il lui a commandé d’être chef de son peuple, parce que vous n’avez point observé ce qu’il vous a ordonné.
Note I Rois 13,14 : Voir Actes des Apôtres, 13, 22.
 
15 (Or) Samuel s’en alla ensuite, et passa de Galgala à Gabaa de Benjamin ; et le reste du peuple, marchant avec Saül contre les troupes qui les attaquaient, passa aussi de Galgala à Gabaa, sur la colline de Benjamin. Saül, ayant fait la revue du peuple qui était demeuré avec lui, trouva environ six cents hommes.
 
16 Saül et Jonathas son fils étaient donc à Gabaa de Benjamin avec ceux qui les avaient suivis ; et les Philistins étaient campés à Machmas. 17 Il sortit alors trois bandes du camp des Philistins pour aller piller. L’une prit le chemin d’Ephra vers le pays de Sual ;
Note I Rois 13,17 : Ephra, à l’est de Béthel. ― Sual, ainsi nommé probablement des chacals qui y abondaient, n’a pas été retrouvé.
18 l’autre marcha comme pour aller à Béthoron ; et la troisième tourna vers le chemin du coteau qui domine la vallée de Séboïm du côté du désert.
Note I Rois 13,18 : Béthoron, ville d’Ephraïm, sur la route qui conduisait au pays des Philistins et en Egypte. ― Séboïm, inconnu.
19 Or il ne se trouvait point de forgeron dans toutes les terres d’Israël. Car les Philistins avaient pris cette précaution, de peur que les Hébreux ne pussent forger des épées ou des lances. 20 Et tous les Israélites étaient obligés d’aller chez les Philistins pour faire aiguiser le soc de leurs charrues, leurs hoyaux, leurs haches et leurs sarcloirs. 21 C’est pourquoi le tranchant des socs de charrues, des hoyaux, des fourches et des haches était émoussé, sans qu’on pût redresser la pointe d’un aiguillon. 22 Et lorsque le jour du combat fut venu, il ne se trouva, excepté Saül et Jonathas, son fils, personne de tous ceux qui les avaient suivis, qui eût une lance ou une épée à la main.
 
23 Or un poste de (la garnison des) Philistins sortit et vint s’établir à Machmas.

Chapitre 14

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Chap. : 
Jonathas, accompagné de on écuyer, attaque les Philistins.
Erreur répandue dans leur camp.
Saül les poursuit.
Jonathas en danger de périr pour avoir violé, sans le savoir, le serment de son père.
Victoire de Saül.
1 Un jour il arriva que Jonathas, fils de Saül, dit au jeune homme qui était son écuyer : Viens, et passons jusqu’à ce poste des Philistins qui est au-delà de ce lieu. Et il ne dit point cela à son père. 2 Cependant Saül se tenait à l’extrémité de Gabaa, sous le grenadier de Magron ; et il avait environ six cents hommes avec lui.
Note I Rois 14,2 : Magron, probablement l’el-Mighram actuel, au nord de Tell el-Foul et au sud de Machmas. ― Saül demeurait à l’extrémité de Gabaa de Saül.
3 Achias, fils d’Achitob, frère d’Ichabod, fils de Phinées, fils d’Héli, (grand) prêtre du Seigneur à Silo, portait l’éphod. Et le peuple ne savait pas non plus où était allé Jonathas.
Note I Rois 14,3 : Voir 1 Rois, 4, 21. ― Un éphod. Voir Exode, note 25.7.
4 (Or) Le lieu par où Jonathas essayait de monter au poste des Philistins, était bordé de côté et d’autre de (deux) rochers élevés et escarpés, qui se dressaient en pointe comme des dents. L’un s’appelait Bosès, et l’autre Séné.
Note I Rois 14,4-5 : Machmas, Gabaa. Voir 1 Rois, 13, 23. Entre Machmas et Gabaa (Djeba), il y a un ravin très profond, appelé aujourd’hui l’ouadi Soueimt et l’on y remarque des rochers coupés à pic.
5 L’un de ces rochers était situé du côté du septentrion vis-à-vis de Machmas, et l’autre du côté du midi vis-à-vis de Gabaa. 6 Jonathas dit donc au jeune homme son écuyer : Viens, passons jusqu’au poste de ces incirconcis ; peut-être que le Seigneur combattra pour nous ; car il ne lui est pas difficile de sauver soit avec un grand nombre, soit avec un petit nombre. 7 Son écuyer lui répondit : Faites tout ce qu’il vous plaira ; allez où vous voudrez, et je vous suivrai partout. 8 Jonathas lui dit : Nous allons vers ces gens-là. Lors donc qu’ils nous auront aperçus, 9 s’ils nous tiennent ce langage : Demeurez là jusqu’à ce que nous allions à vous ; demeurons à notre place, et n’allons point à eux. 10 Mais s’ils nous disent : Montez vers nous ; montons-y, car ce sera la marque que le Seigneur les aura livrés entre nos mains.
 
11 Or, lorsque la garde des Philistins les eut aperçus tous deux, les Philistins dirent : Voilà les Hébreux qui sortent des cavernes où ils s’étaient cachés. 12 Et les hommes du poste, s’adressant à Jonathas et à son écuyer, leur dirent : Montez ici, et nous vous ferons voir quelque chose. Jonathas dit alors à son écuyer : Montons, suis-moi ; car le Seigneur les a livrés entre les mains d’Israël.
Note I Rois 14,12 : Voir 1 Machabées, 4, 30.
13 Jonathas monta donc, grimpant avec les mains et avec les pieds, et son écuyer derrière lui ; aussitôt on vit les uns tomber sous la main de Jonathas, et son écuyer, qui le suivait, tuait les autres. 14 Telle fut la première défaite des Philistins, où Jonathas et son écuyer tuèrent environ vingt hommes, dans la moitié d’autant de terre (d’un arpent) qu’une paire de bœufs en peut labourer en un jour. 15 Et l’effroi (un miracle) se répandit au camp des Philistins à travers la campagne. Et tous ceux du poste qui étaient allés pour piller furent frappés d’étonnement, tout le pays fut en trouble, et ce fut comme une terreur envoyée par Dieu.
 
16 Or les sentinelles de Saül qui étaient à Gabaa de Benjamin, jetant les yeux de ce côté-là, virent une multitude d’hommes étendus à terre, et d’autres qui fuyaient çà et là.
Note I Rois 14,16 : Gaba-Benjamin. Voir 1 Rois, 11, 4.
17 Alors Saül dit à ceux qui étaient avec lui : Cherchez et voyez qui est sorti de notre camp. Et quand on eut fait cette recherche, on trouva que Jonathas et son écuyer étaient absents.
Note I Rois 14,17 : De notre camp ; littéralement : d’auprès de nous, d’avec nous.
18 Saül dit donc à Achias : Consultez (Approchez) l’arche de Dieu. Car l’arche de Dieu était alors là avec les enfants d’Israël. 19 Et pendant que Saül parlait au prêtre, on entendit un bruit tumultueux, qui, venant du camp des Philistins, s’augmentait peu à peu, et qui retentissait de plus en plus. Saül dit donc au prêtre : C’est assez (Retirez votre main).
Note I Rois 14,19 : Retirez, ou fermez votre main. Le prêtre priait les mains élevées et étendues. Saül pensa que le Seigneur s’était déjà assez déclaré en sa faveur, pour que le prêtre cessât ses prières, et qu’il ne fallût plus qu’une prompte exécution.
20 Et aussitôt il jeta un grand cri, que répéta tout le peuple qui était avec lui ; et étant venus au lieu du combat, ils trouvèrent que les Philistins s’étaient percés l’un l’autre de leurs épées, et qu’il s’en était fait un (très) grand carnage. 21 Et (Mais) les Hébreux qui avaient été auparavant avec les Philistins, et qui étaient allés dans leur camp avec eux, vinrent se joindre aux Israélites qui étaient avec Saül et Jonathas.
Note I Rois 14,21 : Hier et avant-hier ; hébraïsme, pour depuis deux ou trois jours.
22 De plus, tous les Israélites qui s’étaient cachés dans la montagne d’Ephraïm, ayant appris que les Philistins fuyaient, se réunirent avec leurs compatriotes pour les combattre ; et il y eut alors environ dix mille hommes avec Saül. 23 En ce jour-là le Seigneur sauva Israël, et le combat se prolongea jusqu’à Béthaven.
 
24 Et les Israélites se réunirent en ce jour-là ; et Saül engagea alors tout le peuple par ce serment : Maudit soit celui qui mangera avant le soir, jusqu’à ce que je me sois vengé de mes ennemis. C’est pourquoi tout le peuple s’abstint de manger.
Note I Rois 14,24 : Comme nous l’avons déjà remarqué, les Hébreux disaient manger du pain, pour manger en général, faire un repas ; d’autant que dans leur langue, le mot pain se prend pour tout aliment, pour une nourriture quelconque.
25 Or ils vinrent tous dans un bois où la terre était couverte de miel.
Note I Rois 14,25 : Dans le bois, qui se trouvait en cet endroit.
26 Le peuple, étant entré dans le bois, vit paraître ce miel qui découlait, et personne n’osa en porter à sa bouche, parce qu’ils craignaient le serment du roi.
Note I Rois 14,26 : Nul ne porta ; n’osa prendre du miel avec sa main, et la porter ensuite à sa bouche.
27 Mais Jonathas n’avait pas entendu cette adjuration que son père avait faite devant le peuple ; c’est pourquoi, étendant le bout d’une (de la) baguette qu’il tenait à la main, il le trempa dans un rayon de miel ; il porta ensuite la main à sa bouche, et ses yeux reprirent une nouvelle vigueur. 28 Et (Mais) quelqu’un du peuple lui dit : Votre père a engagé tout le peuple par serment, en disant : Maudit soit celui qui mangera aujourd’hui. Or le peuple était épuisé. 29 Et Jonathas répondit : Mon père a troublé tout le monde ; vous avez vu vous-mêmes que mes yeux ont repris une nouvelle vigueur, parce que j’ai goûté un peu de ce miel. 30 Combien plus le peuple se serait-il fortifié, s’il eût mangé de ce qu’il a rencontré dans le butin des ennemis ? La défaite des Philistins n’en aurait-elle pas été plus grande ?
 
31 Les Hébreux battirent les Philistins en ce jour-là, et les poursuivirent depuis Machmas jusqu’à Aïalon. Et le peuple, étant extrêmement las,
Note I Rois 14,31 : Depuis Machmas jusqu’à Aïalon, il y au moins cinq heures de marche. Aïalon, au sud-ouest de Machmas, conduit au pays des Philistins.
32 se jeta sur le butin, prit des brebis, des bœufs et des veaux, et les tua sur place ; et le peuple mangea la chair avec le sang. 33 Saül en fut averti, et on lui dit que le peuple avait péché contre le Seigneur en mangeant de la chair avec le sang. Saül leur dit : Vous avez violé la loi ; qu’on me roule ici une grande pierre. 34 Et il ajouta : Allez à travers tout le peuple, et dites-leur : Que chacun amène ici son bœuf et son bélier ; égorgez-les sur cette pierre, et ensuite mangez-en, et vous ne pécherez pas contre le Seigneur en mangeant de la chair avec le sang. Chacun vint donc amener là son bœuf jusqu’à la nuit, et ils immolèrent sur la pierre. 35 Alors (Or) Saül bâtit un autel au Seigneur ; et ce fut là la première fois qu’il lui éleva un autel.
 
36 Saül dit ensuite : Jetons-nous cette nuit sur les Philistins, et taillons-les en pièces jusqu’au point du jour sans qu’il en reste un seul d’entre eux. Le peuple lui répondit : Faites tout ce qu’il vous plaira. Alors le prêtre lui dit : Allons ici consulter (Approchons-nous de) Dieu. 37 Saül consulta donc le Seigneur, et lui dit : Poursuivrai-je les Philistins ? Les livrerez-vous entre les mains d’Israël ? Mais le Seigneur ne lui répondit pas cette fois. 38 Alors Saül dit : Faites venir ici tous les principaux du peuple ; qu’on s’informe, et qu’on sache quel est celui par qui ce péché a été commis aujourd’hui.
Note I Rois 14,38 : Les chefs ; littéralement : les angles. Voir Juges, 20, 2.
39 Vive le Seigneur, sauveur d’Israël (vit, note) ! Si Jonathas mon fils se trouve coupable de ce péché, il mourra sans rémission. Et nul du peuple ne le contredit lorsqu’il parla ainsi.
Note I Rois 14,39 ; 14.45 : Le Seigneur, sauveur d’Israël, vit ! Voir Juges, 8, 19.
40 Saül dit donc à tout Israël : Mettez-vous tous d’un côté ; et je me tiendrai de l’autre avec mon fils Jonathas. Le peuple répondit à Saül : Faites tout ce qu’il vous plaira. 41 Et Saül dit au Seigneur Dieu d’Israël : Seigneur Dieu d’Israël, donnez un signe : d’où vient que vous n’avez pas répondu aujourd’hui à votre serviteur ? Si cette iniquité est en moi ou en mon fils Jonathas, découvrez-le-nous ; ou si elle est dans votre peuple, sanctifiez-le (montrez votre sainteté). Le sort tomba sur Jonathas et sur Saül, et le peuple fut hors de cause.
Note I Rois 14,41 : Montrez votre sainteté, en faisant connaître, et en punissant le coupable. D’autres traduisent : sanctifiez-le, c’est-à-dire le peuple, en lui découvrant le coupable, parce qu’en l’exterminant il recouvrera la sainteté, qu’il avait perdue par le péché commis.
42 Saül dit alors : Jetez le sort entre moi et Jonathas mon fils. Et le sort tomba sur Jonathas. 43 Saül dit donc à Jonathas : Découvre-moi ce que tu as fait. Jonathas avoua tout, et lui dit : J’ai pris un peu de miel au bout d’une baguette que je tenais à la main, et j’en ai goûté ; et voici que je meurs. 44 (Et) Saül lui dit : Que Dieu me traite avec toute sa sévérité (me fasse ceci et qu’il ajoute cela, note) si tu ne meurs très certainement (de mort), Jonathas.
Note I Rois 14,44 : Que Dieu me fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17.
45 Le peuple dit à Saül : Quoi donc ! Jonathas mourra-t-il, lui qui a sauvé Israël d’une manière si merveilleuse ? Cela ne se peut. (Vive) le Seigneur (vit) ! il ne tombera pas sur la terre un seul cheveu de sa tête ; car il a agi aujourd’hui visiblement avec Dieu. Le peuple délivra donc Jonathas, et le sauva de la mort. 46 Or (Après cela) Saül se retira, sans poursuivre davantage les Philistins ; et les Philistins s’en retournèrent aussi chez eux.
 
47 Saül ayant affermi sa royauté sur Israël combattait de tous côtés contre tous ses ennemis : contre Moab, et les enfants d’Ammon, contre Edom, et les rois de Soba, et les Philistins. Et de quelque côté qu’il se tournât, il triomphait.
Note I Rois 14,47 : Soba, partie de la Syrie.
48 Et ayant réuni son armée, il défit les Amalécites, et délivra Israël de la main de ceux qui le pillaient (ses dévastateurs).
Note I Rois 14,48 : Amalec, tribu nomade de la presqu’île du Sinaï, entre le mont Sinaï et l’Idumée, au sud de la Palestine.
 
49 Or les fils de Saül étaient Jonathas, Jessui et Melchisua. Ses deux filles s’appelaient, l’aînée Mérob, et la plus jeune Michol. 50 La femme de Saül se nommait Achinoam, et était fille d’Achimaas. Le général de son armée (prince de sa milice) était Abner, fils de Ner, cousin germain de Saül ; 51 car Cis, père de Saül, et Ner, père d’Abner, étaient fils d’Abiel.
 
52 Pendant tout le règne de Saül il y eut une guerre acharnée contre les Philistins. Et aussitôt que Saül avait reconnu qu’un homme était vaillant, et propre à la guerre, il le prenait auprès de lui.

Chapitre 15

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Chap. : 
Guerre contre les Amalécites.
Saül épargne leur roi.
Samuel lui reproche sa désobéissance, et lui déclare que Dieu l’a rejeté.
Il fait venir Agag et le coupe en morceaux.
Il se sépare de Saül.
1 Samuel 15, 1-5, 7-8 et 32-33 : Samuel fait mettre à mort Agag - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 15, 1-5, 7-8 et 32-33 : Samuel fait mettre à mort Agag - Gravure de Gustave Doré
1 Et Samuel dit à Saül : Le Seigneur m’a envoyé pour vous oindre roi sur son peuple Israël. Ecoutez donc maintenant ce que dit le Seigneur. 2 Voici ce que dit le Seigneur des armées : Je me suis souvenu de tout ce que Amalec a fait à Israël, et de la manière dont il s’opposa à lui dans son chemin lorsqu’il sortait d’Egypte.
Note I Rois 15,2 : Voir Exode, 17, 8.
3 C’est pourquoi va, et frappe Amalec, et détruis tout ce qui est à lui. Ne l’épargne pas, et ne désire rien de ce qui lui appartient ; mais tue tout, depuis l’homme jusqu’à la femme, jusqu’aux petits enfants, aux nourrissons, jusqu’aux bœufs, aux brebis, aux chameaux et aux ânes.
 
4 Saül convoqua donc le peuple, et il en fit la revue comme s’ils en avaient été des agneaux ; il y avait deux cent mille hommes de pied, et dix mille hommes de Juda. 5 Il marcha ensuite jusqu’à la ville d’Amalec et dressa des embuscades dans le (sur le bord du) torrent. 6 Et il dit aux Cinéens : Allez, retirez-vous, séparez-vous des Amalécites, de peur que je ne vous enveloppe avec eux. Car vous avez usé de miséricorde envers tous les enfants d’Israël lorsqu’ils venaient d’Egypte. Les Cinéens se retirèrent donc du milieu des Amalécites.
Note I Rois 15,6 : Il paraît qu’il y avait un Cinéen auprès de Saül ; c’est ce qui explique ce changement de nombre dans le même verset. Or, les Cinéens, descendants de Jéthro, parent de Moïse, avaient montré beaucoup d’attachement aux Israélites. Voisins des Amalécites, ils s’étaient mêlés avec eux ; c’est pour cela que Saül les engage à se séparer de ce peuple, qu’il avait ordre d’exterminer.
 
7 Et Saül tailla en pièces les Amalécites, depuis Hévila jusqu’à Sur, qui est vis-à-vis de l’Egypte.
Note I Rois 15,7 : Depuis Hévila jusqu’à ce qu’on vienne à Sur. Voir Genèse, 25, 18.
8 Et il prit vivant Agag, roi des Amalécites, et fit passer tout le peuple au fil de l’épée. 9 Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, et ce qu’il y avait de meilleur dans les troupeaux de brebis et de bœufs, dans les béliers, dans les vêtements, habits, et tout ce qui était beau, et ils ne voulurent point le perdre ; mais ils détruisirent tout ce qui se trouva de vil et de méprisable.
 
10 Le Seigneur adressa alors la parole à Samuel, et lui dit : 11 Je me repens d’avoir fait Saül roi, parce qu’il m’a abandonné, et qu’il n’a point exécuté mes ordres. Samuel en fut attristé, et il cria au Seigneur toute la nuit. 12 Et comme (lorsqu’) il s’était levé avant le jour pour aller trouver Saül au matin, on vint lui dire que Saül était venu à Carmel, où il s’était dressé un arc de triomphe, et qu’au sortir de là il était descendu à Galgala. Samuel vint donc trouver Saül, qui offrait au Seigneur un holocauste des prémices du butin qu’il avait amené d’Amalec.
Note I Rois 15,12 : Carmel, ville de Juda, dont les ruines encore existantes ont conservé le nom antique, à environ trois heures au sud-est d’Hébron, entre Ziph et Maon. ― Un arc de triomphe. Le texte original porte une main, c’est-à-dire un cippe, une pierre destinée à conserver le souvenir de la victoire de Saül.
13 Samuel s’étant approché de Saül, Saül lui dit : Soyez béni du Seigneur. J’ai accompli la parole du Seigneur. 14 Samuel lui dit : D’où vient donc ce bruit des troupeaux de brebis et de bœufs que j’entends, et qui retentit à mes oreilles ? 15 Saül lui dit : On les a amenés d’Amalec ; car le peuple a épargné ce qu’il y avait de meilleur parmi les brebis et les bœufs, pour les immoler au Seigneur votre Dieu ; et nous avons tué tout le reste.
 
16 Samuel dit à Saül : Laissez-moi, et je vous indiquerai ce que le Seigneur m’a dit cette nuit. Et Saül lui dit : Parlez. 17 Samuel ajouta : Lorsque vous étiez petit à vos yeux, n’êtes-vous pas devenu le chef de toutes les tribus d’Israël ? Et le Seigneur vous a oint roi sur Israël ; 18 et il vous a envoyé à cette guerre, et il vous a dit : Va, et massacre ces pécheurs d’Amalec ; combats contre eux jusqu’à ce que tu aies tout tué. 19 Pourquoi donc n’avez-vous pas écouté la voix du Seigneur ? Pourquoi vous êtes-vous jeté sur le butin, et avez-vous fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur ? 20 Et Saül dit à Samuel : Au contraire, j’ai écouté la voix du Seigneur et j’ai suivi la voie par laquelle il m’avait envoyé : j’ai amené Agag, roi d’Amalec, et j’ai tué les Amalécites. 21 Mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs, comme prémices de ce qui a été tué, pour les immoler au Seigneur son Dieu à Galgala. 22 Samuel lui répondit : Le Seigneur demande-t-il des holocaustes et des victimes, et ne veut-il pas plutôt que l’on obéisse à sa voix ? Car l’obéissance est meilleure que les victimes, et il vaut mieux écouter sa voix, que de lui offrir la graisse de(s) béliers.
Note I Rois 15,22 : Voir Ecclésiastique, 4, 17 ; Osée, 6, 6 ; Matthieu, 9, 13 ; 12, 7.
 
23 Car la désobéissance est un péché aussi grave que la magie, et ne se rendre pas à sa volonté, c’est comme le crime d’idolâtrie. Puis donc que vous avez rejeté la parole du Seigneur, le Seigneur vous a rejeté, afin que vous ne soyez plus roi.
 
24 Et Saül dit à Samuel : J’ai péché, parce que j’ai agi contre la parole du Seigneur, et contre vos ordres ; je craignais le peuple, et j’ai écouté sa voix. 25 Mais portez, je vous prie, mon péché, et venez avec moi, afin que j’adore le Seigneur.
Note I Rois 15,25 : Portez mon péché devant le Seigneur, en le priant de me pardonner.
26 Samuel répondit à Saül : Je n’irai point avec vous, parce que vous avez rejeté la parole du Seigneur, et que le Seigneur vous a rejeté, et ne veut plus que vous soyez roi d’Israël. 27 En même temps Samuel se retourna pour s’en aller ; mais Saül le prit par le coin de son manteau, qui se déchira.
Note I Rois 15,27 : Son manteau. Voir 1 Rois, 28, 14.
28 Alors Samuel lui dit : Le Seigneur a déchiré aujourd’hui le royaume d’Israël, et vous l’a arraché des mains pour le donner à un autre (votre prochain, note), qui vaut mieux que vous.
Note I Rois 15,28 : Votre prochain ; c’est-à-dire David. Voir 1 Rois, 28, 17.
29 Celui qui triomphe dans Israël ne pardonnera point, et il ne se repentira pas de ce qu’il a fait ; car il n’est point un homme pour se repentir. 30 Saül lui dit : J’ai péché ; mais honorez-moi maintenant devant les anciens de mon peuple et devant Israël ; et revenez avec moi, afin que j’adore le Seigneur votre Dieu.
 
31 Samuel retourna donc, et suivit Saül, et Saül adora le Seigneur. 32 Alors Samuel dit : Amenez-moi Agag, roi d’Amalec. Et on lui présenta Agag, qui était très gras, et tout tremblant. Et Agag dit : Faut-il (Est-ce) qu’une mort amère me sépare ainsi de tout ?
Note I Rois 15,32 : Est-ce ainsi, etc. Faut-il que la mort me sépare de tout ?
33 Samuel lui dit : comme ton épée a ravi les enfants à tant de mères, ainsi ta mère parmi les femmes sera sans enfants. Et il le coupa en morceaux devant le Seigneur à Galgala.
Note I Rois 15,33 : Agag avait été un tyran cruel et sanguinaire ; Dieu le punit ici très justement pour ses forfaits.
 
34 Samuel partit ensuite pour Ramatha, et Saül s’en alla dans sa maison à Gabaa.
Note I Rois 15,34 : A Ramatha, Ramathaïm-Sophim. Voir 1 Rois, 1, 1. ― A Gabaa, Tell el-Foul. Voir 1 Rois, 11, 4.
35 Et Samuel ne vit plus Saül jusqu’au jour de sa mort ; mais il le pleurait sans cesse, parce que le Seigneur se repentait de l’avoir établi roi sur Israël.

Chapitre 16

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Chap. : 
Samuel est envoyé de Dieu à Bethléhem pour sacrer David.
Saül est tourmenté par le malin esprit ; David le soulage par le son de sa harpe.
1 Enfin (Et) le Seigneur dit à Samuel : Jusqu’à quand pleureras-tu Saül, puisque je l’ai rejeté, et que je ne veux plus qu’il règne sur Israël ? Remplis d’huile ta corne, et viens, afin que je t’envoie chez Isaï le Bethléhémite, car je me suis choisi un roi parmi ses fils. 2 Et Samuel lui répondit : Comment irai-je ; car Saül l’apprendra et il me fera mourir. Et le Seigneur lui dit : Prends avec toi un veau du troupeau, et tu diras : Je suis venu sacrifier au Seigneur. 3 Tu appelleras Isaï au sacrifice, et je t’indiquerai ce que tu auras à faire, et tu oindras celui que je t’aurai montré.
Note I Rois 16,3 : Pour la victime ; c’est-à-dire pour manger la victime. Dans les sacrifices pacifiques on mangeait la meilleure partie de la victime avec ses amis.
4 Samuel fit donc ce que le Seigneur lui avait dit. Il vint à Bethléhem, et les anciens de la ville en furent tout surpris ; ils allèrent au-devant de lui, et ils lui dirent : Nous apportez-vous la paix ?
Note I Rois 16,4 : Bethléhem. Voir Ruth, note 1.1.
5 Il leur répondit : Je vous apporte la paix ; je suis venu pour sacrifier au Seigneur. Purifiez-vous, et venez avec moi, afin que j’offre la victime. Samuel purifia donc Isaï et ses fils, et les appela au sacrifice.
 
6 Et lorsqu’ils furent entrés, Samuel dit en voyant Eliab : Est-ce là celui que le Seigneur a choisi pour être son christ ? 7 (Et) Le Seigneur dit à Samuel : N’aie égard ni à sa bonne mine ni à sa taille avantageuse, parce que je l’ai rejeté, et que je ne juge pas avec les yeux des hommes ; car l’homme ne voit que ce qui paraît au dehors, mais le Seigneur regarde le cœur.
Note I Rois 16,7 : Voir Psaumes, 7, 10.
8 Isaï appela ensuite Abinadab, et le présenta à Samuel. Et Samuel lui dit : Ce n’est point lui non plus que le Seigneur a choisi. 9 (Or) Il lui présenta Samma ; et Samuel lui dit : Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-là. 10 Isaï fit donc venir ses sept fils devant Samuel ; et Samuel lui dit : Dieu n’a choisi aucun de ceux-ci. 11 Alors Samuel dit à Isaï : Sont-ce là tous tes fils ? Isaï lui répondit : Il reste encore le plus jeune, qui garde les brebis. Envoie-le chercher, dit Samuel ; car nous ne nous mettrons point à table qu’il ne soit venu. 12 Isaï l’envoya donc chercher et le présenta à Samuel. Or il était blond (roux), beau à contempler, et d’une physionomie agréable. Le Seigneur lui dit : Lève-toi, oins-le, car c’est lui. 13 Samuel prit donc la corne (pleine) d’huile, et il l’oignit au milieu de ses frères. Et dès lors l’Esprit du Seigneur fut toujours en David. Et se levant, Samuel retourna à Ramatha.
Note I Rois 16,13 : Voir 2 Rois, 7, 8 ; Psaumes, 77, 70 ; 88, 21 ; Actes des Apôtres, 7, 46 ; 13, 22.
 
14 Or (Mais) l’Esprit du Seigneur se retira de Saül, qui était agité par un esprit mauvais envoyé par le Seigneur.
Note I Rois 16,14 : La plupart des Pères et des anciens commentateurs croient que Saül était réellement possédé du démon ; mais beaucoup de modernes pensent qu’il était simplement frappé de manie. Le premier sentiment est plus conforme au texte. Cependant on peut dire que la mélancolie a eu aussi quelque part à l’état où se trouvait ce prince ; la mélancolie était la cause immédiate du mal de Saül, la musique était un moyen propre à le dissiper ; mais le démon pouvait fort bien remuer et augmenter cette humeur noire, à laquelle le tempérament de Saül paraît avoir été très sujet.
15 Alors les officiers (serviteurs) de Saül lui dirent : Voici qu’un mauvais esprit envoyé de Dieu vous agite. 16 Que notre seigneur commande, et vos serviteurs, qui sont auprès de vous, chercheront un homme qui sache toucher la harpe, afin qu’il en joue lorsque le mauvais esprit envoyé par le Seigneur vous agitera, et que vous en receviez du soulagement. 17 Saül dit à ses officiers : Cherchez-moi donc quelqu’un qui sache bien jouer de la harpe, et amenez-le moi. 18 Et l’un d’entre eux répondit : J’ai vu l’un des fils d’Isaï le Bethléémite, qui sait jouer de la harpe. C’est aussi un jeune homme très robuste (grande force), propre à la guerre, sage dans ses paroles, et plein de beauté ; et le Seigneur est avec lui. 19 Saül fit donc dire à Isaï : Envoie-moi ton fils David, qui est avec tes troupeaux. 20 Isaï prit (aussitôt) un âne qu’il chargea de pain, d’une amphore de vin et d’un chevreau, et il les envoya à Saül par (l’entremise de) son fils David.
Note I Rois 16,20 : Un chevreau. « Il est digne de remarque que dans presque toutes les descriptions de l’hospitalité donnée à un hôte de passage, c’est, non pas un agneau, mais un chevreau, qui est tué pour la circonstance, et c’est ce qui a lieu encore aujourd’hui. La chair du bouc n’est pas comparable à celle du mouton, mais le chevreau est tendre et délicat, surtout quand il est bouilli dans le lait. » (VAN LENNEP.)
21 David vint trouver Saül, et se présenta devant lui. Et Saül l’aima extrêmement, et le fit son écuyer. 22 Il envoya ensuite dire à Isaï : Que David demeure auprès de moi, car il a trouvé grâce à mes yeux. 23 Ainsi toutes les fois que le mauvais esprit envoyé par le Seigneur se saisissait de Saül, David prenait sa harpe et en jouait ; et Saül en était soulagé, et se trouvait mieux, car l’esprit malin se retirait de lui.

Chapitre 17

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Chap. : 
Guerre des Philistins contre Israël.
Insultes de Goliath.
David abat ce géant d’un coup de fronde.
1 Or les Philistins, assemblant de nouveau leurs troupes pour combattre Israël, se réunirent à Socho de Juda, et campèrent entre Socho et Azéca, sur les confins de Dommim.
Note I Rois 17,1 : Socho de Juda, aujourd'hui Schouwekéh, près de la Séphéla où habitaient les Philistins. ― Azéca était aussi une ville de Juda. ― Dommim, en hébreu Ephes-Dammim (dans 1 Paralipomènes, 11, 13, Phesdomim), dans la vallée d’Elah ou du Térébinthe.
2 De leur côté, Saül et les enfants d’Israël s’étant aussi assemblés, vinrent dans la vallée du Térébinthe, et mirent leur armée en bataille pour combattre les Philistins.
Note I Rois 17,2 : La vallée du Térébinthe, l’ouadi es-Sumt, près de Socho, ou une vallée voisine.
3 Les Philistins étaient d’un côté, sur une montagne ; Israël était de l’autre côté, sur une autre montagne ; et il y avait une vallée entre eux.
 
4 Or un homme qui était bâtard (de père inconnu) sortit du camp des Philistins. Il s’appelait Goliath ; il était de Geth, et il avait six coudées et un(e ?) palme de haut.
Note I Rois 17,4 : De la hauteur de six coudées et d’un(e ?) palme. Environ 3 mètres.
5 Il avait un casque d’airain sur la tête ; il était revêtu d’une cuirasse à écailles, qui pesait cinq mille sicles d’airain.
Note I Rois 17,5 : Cinq mille sicles d’airain. Environ 60 kilogrammes.
6 Il avait aux cuisses (jambes) des cuissards (bottes) d’airain, et un bouclier d’airain lui couvrait les épaules. 7 La hampe de sa lance était comme l’ensouple des tisserands, et le fer de sa lance pesait six cents sicles de fer ; et son écuyer marchait devant lui.
Note I Rois 17,7 : Six cents sicles, environ 7 kilogrammes 500 grammes.
8 Et se tenant debout en face des bataillons d’Israël, il leur criait : Pourquoi venez-vous combattre en bataille rangée ? Ne suis-je pas Philistin, et vous serviteurs de Saül ? Choisissez un homme d’entre vous, et qu’il vienne se battre seul à seul. 9 S’il ose se battre contre moi et qu’il m’ôte la vie, nous serons vos esclaves ; mais si j’ai l’avantage sur lui, et si je le tue, vous serez nos esclaves, et vous nous serez assujettis. 10 Et ce Philistin disait : J’ai défié aujourd’hui toute l’arméed’Israël, et je leur ai dit : Donnez-moi un homme, et qu’il vienne se battre contre moi. 11 (Mais) Saül et tous les Israélites, entendant ce Philistin parler de la sorte, étaient frappés de stupeur, et tremblaient extrêmement.
 
12 Or David était fils de cet Ephrathéen de Bethléhem de Juda, nommé Isaï, dont il a été parlé auparavant, qui avait huit fils, et qui était vieux et avancé en âge au temps de Saül.
Note I Rois 17,12 : Voir 1 Rois, 16, 1.
13 (Mais) Les trois plus grands de ses fils avaient suivi Saül à l’armée ; l’aîné de ces trois, qui étaient allés à la guerre, s’appelait Eliab, le second Abinadab, et le troisième Samma. 14 (Or) David était le plus jeune de tous. Et lorsque les trois aînés eurent suivi Saül, 15 il était revenu d’auprès de Saül, et était allé à Bethléhem pour mener paître le troupeau de son père.
 
16 Cependant ce (le) Philistin se présentait au combat le matin et le soir, et cela dura pendant quarante jours.
 
17 Or Isaï dit à David son fils : Prends pour tes frères un éphi de farine (grains rôtis) et ces dix pains, et cours à eux jusqu’au camp.
Note I Rois 17,17 : Un éphi, 38 litres 88. ― Les Israélites qui faisaient la guerre devaient s’approvisionner eux-mêmes.
18 Porte aussi ces dix fromages pour leur maître de camp (au tribun). Vois comment tes frères se portent, et sache en quelle compagnie ils sont.
Note I Rois 17,18 : Au tribun. Voir Exode, 18, 21.
19 Or Saül et ces (les) fils d’Isaï, et tous les enfants d’Israël combattaient contre les Philistins dans la vallée du Térébinthe.
 
20 David, s’étant donc levé dès la pointe du jour, laissa à un homme (gardien) le soin de son troupeau, et s’en alla portant son fardeau, selon l’ordre qu’Isaï lui avait donné. Il vint au lieu appelé Magala, où l’armée s’était avancée pour livrer la bataille ; et l’on entendait les cris pour signal du combat.
Note I Rois 17,20 : Magala n’est pas un nom propre, mais désigne le campement des Israélites.
21 Car Israël avait rangé en bataille toutes ses troupes ; et les Philistins étaient en ligne de l’autre côté. 22 David, ayant donc laissé ce qu’il avait apporté entre les mains du gardien des bagages, courut au lieu du combat, et s’enquit de l’état de ses frères, et s’ils se portaient bien. 23 Tandis qu’il parlait encore, ce Philistin de Geth, appelé Goliath, qui était bâtard (de père inconnu), sortit du camp des Philistins ; et David lui entendit proférer ses mêmes paroles.
Note I Rois 17,23 : Leur ; c’est-à-dire ceux qu’il interrogeait.
24 (Or) Tous les Israélites, ayant vu Goliath, s’enfuirent devant lui tremblants de peur. 25 Et quelqu’un d’Israël se mit à dire : Voyez-vous cet homme qui se présente au combat ? Il vient pour insulter (défier) Israël. Si quelqu’un le tue, le roi le comblera de richesses, lui donnera sa fille en mariage, et rendra la maison de son père exempte de tribut dans Israël. 26 Et David dit à ceux qui étaient auprès de lui : Que donnera-t-on à celui qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l’opprobre d’Israël ? Car qui est ce Philistin incirconcis, pour insulter ainsi l’armée du Dieu vivant ? 27 Et le peuple lui répétait les mêmes choses, en disant : On donnera telle récompense à celui qui l’aura tué. 28 Mais Eliab, frère aîné de David, l’ayant entendu parler ainsi avec d’autres, s’irrita contre lui, et lui dit : Pourquoi es-tu venu, et pourquoi as-tu abandonné dans le désert ce peu de brebis ? Je sais quel est ton orgueil et la malignité de ton cœur, et que tu n’es venu ici que pour voir le combat. 29 David lui dit : Qu’ai-je fait ? N’est-il pas permis de parler ?
Note I Rois 17,29 : N’est-ce pas, etc. Est-ce autre chose qu’une simple parole qui ne saurait tirer à conséquence ? ― Ou plutôt : N’est-il pas permis de dire une parole et de prendre quelques informations ?
30 Et il se détourna un peu de lui, pour aller vers un autre, et il dit la même chose ; et le peuple lui répondit comme auparavant.
 
31 Or ces paroles de David furent entendues, et on les répéta devant Saül. 32 Et Saül l’ayant fait venir en sa présence, David lui dit : Que personne n’aie peur de ce Philistin ; moi votre serviteur, j’irai et je le combattrai. 33 (Et) Saül lui dit : Tu ne saurais résister à ce Philistin, ni combattre contre lui ; parce que tu es un enfant, tandis qu’il est un homme de guerre depuis sa jeunesse.
 
34 David répondit à Saül : Lorsque votre serviteur conduisait le troupeau de son père, il venait quelquefois un lion ou un ours, qui emportait un bélier du milieu du troupeau ;
Note I Rois 17,34 : Voir Ecclésiastique, 47, 3. ― Le lion ou l’ours. Les animaux féroces étaient autrefois communs en Palestine.
35 et alors je courais après eux, je les battais, et j’arrachais la proie de leur gueule ; et lorsqu’ils se jetaient sur moi, je les prenais à la gorge, je les étranglais et les tuais. 36 C’est ainsi que votre serviteur a tué un lion et un ours, et ce Philistin incirconcis sera comme l’un deux. J’irai contre lui, et je ferai cesser l’opprobre du peuple. Car qu’est ce Philistin incirconcis, pour oser maudire l’armée du Dieu vivant ? 37 Et David ajouta : Le Seigneur qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte (des griffes) de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Saül dit donc à David : Va, et que le Seigneur soit avec toi.
 
38 Il le revêtit ensuite de ses armes, lui mit sur la tête un casque d’airain, et l’arma d’une cuirasse. 39 Et David, ayant ceint l’épée de Saül par-dessus ses vêtements, se mit à essayer s’il pourrait marcher avec ces armes, car il ne l’avait pas fait jusqu’alors. Et il dit à Saül : Je ne saurais marcher ainsi, parce que je n’y suis pas accoutumé. Ayant donc quitté ces armes, 40 il prit le bâton qu’il avait toujours à la main ; il choisit dans le torrent cinq pierres très polies, et les mit dans sa panetière de berger ; et tenant à la main sa fronde, il marcha contre le Philistin.
 
41 (Or) Le Philistin s’avança aussi, et s’approcha de David, ayant devant lui son écuyer. 42 Et lorsqu’il eut aperçu David, et qu’il l’eut envisagé (regardé), voyant que c’était un jeune homme, blond (roux) et fort beau, il le méprisa, 43 et lui dit : Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec un bâton ? Et ayant maudit David en jurant par ses dieux, 44 il ajouta : Viens à moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel, et aux bêtes de la terre.
1 Samuel 17, 45-53 : David montre la tête de Goliath - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 17, 45-53 : David montre la tête de Goliath - Gravure de Gustave Doré
45 Mais David dit au Philistin : Tu viens à moi avec l’épée, la lance, et le bouclier ; mais moi je viens à toi au nom du Seigneur des armées, du Dieu des troupes d’Israël, auxquelles (que) tu as insulté (défiées) aujourd’hui. 46 (Aujourd’hui) Le Seigneur te livrera entre mes mains ; je te tuerai, et je te couperai la tête ; et je donnerai aujourd’hui les cadavres des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre ; afin que toute la terre sache qu’il y a un Dieu dans Israël, 47 et que toute cette multitude d’hommes reconnaisse que ce n’est point par l’épée ni par la lance que le Seigneur sauve ; car il est l’arbitre de la guerre, et c’est lui qui vous livrera entre nos mains.
 
48 Le Philistin s’avança donc et marcha contre David. Et lorsqu’il s’en fut rapproché, David se hâta, et courut contre lui pour le combattre. 49 Il mit la main dans sa panetière, il en prit une pierre, la lança avec sa fronde, et en frappa le Philistin au front. La pierre s’enfonça dans le front du Philistin, et il tomba le visage contre terre. 50 Ainsi David remporta la victoire sur le Philistin, avec une fronde et une pierre ; il le renversa par terre et le tua. Et comme il n’avait point d’épée à la main,
Note I Rois 17,50 : Voir Ecclésiastique, 47, 4 ; 1 Machabée, 4, 30.
51 il courut, et se jeta sur le Philistin ; il prit son épée, la tira du fourreau, et acheva de lui ôter la vie en lui coupant la tête. Et les Philistins voyant que le plus vaillant d’entre eux était mort, s’enfuirent.
 
52 Et les Israélites et ceux de Juda se levant avec un grand cri, les poursuivirent jusqu’à la vallée et aux portes d’Accaron. Et plusieurs des Philistins tombèrent percés de coups dans le chemin de Saraïm jusqu’à Geth et Accaron.
Note I Rois 17,52 : Accaron, Geth, deux des cinq grandes villes des Philistins. ― Saraïm, dans le texte original, désigne probablement les portes de Geth et d’Accaron.
53 Les enfants d’Israël, étant revenus après avoir poursuivi les Philistins, pillèrent leur camp. 54 Et David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, mais il mit ses armes dans sa tente (son tabernacle).
Note I Rois 17,54 : A Jérusalem. La citadelle de cette ville était encore occupée par les Jébuséens, mais la ville était sans doute déjà en la possession des Israélites. ― Dans son tabernacle, dans le Tabernacle de Dieu, non la demeure de David.
 
55 Lorsque Saül vit David qui marchait pour combattre le Philistin, il dit à Abner, général de son armée : Abner, de quelle famille est ce jeune homme ? Abner lui répondit : Seigneur, je vous jure que (Votre âme vit !, note) je n’en sais rien.
Note I Rois 17,55 : Votre âme vit ! c’est-à-dire je jure par votre âme. Comparer à 1 Rois, 1, 25 ; et Juges, 8, 19. ― Bien que David eût eu déjà des rapports avec Saül, il a pu n’être pas reconnu de lui, à cause de l’aliénation mentale du prince. Quant à Abner, qui avait vu aussi David auparavant, il feignit probablement de ne pas le reconnaître, pour ne pas affliger Saül en lui montrant l’état de son dérangement d’esprit. ― L’auteur lui-même rattache 1 Rois, 17, 12 à 1 Rois, 16, 18-22, en disant, au verset 12 : David, fils de cet homme Ephrathéen dont il a été parlé plus haut. On peut d’ailleurs observer que Saül demande quelle est la famille de David, non qui il est.
56 Et le roi lui dit : Informe-toi de qui ce jeune homme est fils. 57 Et lorsque David fut revenu du combat, après avoir tué le Philistin, Abner l’amena et le présenta à Saül ; David avait à la main la tête du Philistin. 58 Et Saül dit à David : Jeune homme, de quelle famille es-tu ? David lui répondit : Je suis fils de votre serviteur Isaï, le Bethléhémite.

Chapitre 18

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Chap. : 
Amitié de Jonathas et de David.
Jalousie de Saül contre David.
David épouse Michol, seconde fille de Saül.
1 Lorsque David achevait de parler à Saül, l’âme de Jonathas s’attacha étroitement à celle de David, et il l’aima comme lui-même.
Note I Rois 18,1 : Le mot âme, comme nous l’avons déjà remarqué, se prend souvent, dans l’Ecriture, pour personne, individu.
2 Saül, depuis ce jour-là, voulut toujours avoir David auprès de lui, et il ne lui permit plus de retourner dans la maison de son père. 3 (Or) David et Jonathas firent aussi alliance ensemble ; car Jonathas l’aimait comme lui-même. 4 C’est pourquoi il se dépouilla de la tunique dont il était revêtu, et la donna à David avec le reste de ses vêtements, jusqu’à son épée, son arc, et son baudrier.
1 Samuel 18, 5-11 : Saül veut percer David de sa lance - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 18, 5-11 : Saül veut percer David de sa lance - Gravure de Gustave Doré
5 David allait partout où Saül l’envoyait, et il se conduisait avec beaucoup de prudence ; et Saül lui donna le commandement sur des gens de guerre. Il était très aimé du peuple, et surtout des officiers (serviteurs) de Saül.
 
6 Or, quand David revint après avoir tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël au-devant du roi Saül, en chantant et en dansant, au son des joyeux tambourins (tambours de réjouissance) et des fifres (sistres, note).
Note I Rois 18,6 : Sistres, instruments de musique très communs dans l’antique Egypte, consistant dans des anneaux de métal passés dans des cordes métalliques et qu’on agite en cadence.
7 Et les femmes chantaient et jouaient en disant : Saül en a tué mille, et David dix mille.
Note I Rois 18,7 : Voir 1 Rois, 21, 11 ; Ecclésiastique, 47, 7.
8 (Mais) Saül s’irrita vivement et cette parole déplut à ses yeux. Ils (Elles) ont donné, dit-il, dix mille hommes à David, et à moi mille ; que lui reste-t-il après cela que d’être roi ? 9 (Ainsi,) Depuis ce jour-là, Saül ne regarda jamais David de bon œil.
 
10 Le lendemain, l’esprit malin envoyé de Dieu se saisit de Saül, qui eut des transports (qui prophétisait) au milieu de sa maison. Et David jouait de la harpe devant lui, comme il avait coutume de faire. Or Saül, ayant sa lance à la main,
Note I Rois 18,10 : Il prophétisait; c’est-à-dire qu’agité par l’esprit malin, il contrefaisait les prophètes, en parlant avec un certain enthousiasme.
11 la poussa contre David, dans le dessein de le percer d’outre en outre avec la muraille ; mais David se détourna, et évita le coup par deux fois. 12 Or Saül se mit à redouter David, voyant que le Seigneur était avec David, et qu’il s’était retiré de lui. 13 C’est pourquoi il l’éloigna d’auprès de sa personne, et lui donna le commandement (le fit tribun) de mille hommes. Ainsi David sortait et rentrait à la tête du peuple.
Note I Rois 18,13 : Tribun. Voir Exode, 18, 21. ― Il sortait, etc., c’est-à-dire qu’il menait le peuple à la guerre et le ramenait.
14 Et David se conduisait dans tous ses actes avec une grande prudence, et le Seigneur était avec lui. 15 Saül voyant donc qu’il était extraordinairement prudent, commença à s’en défier. 16 Mais tout Israël et tout Juda aimait David, parce qu’il sortait et rentrait à leur tête.
 
17 Alors Saül dit à David : Voici Mérob, ma fille aînée ; je te la donnerai en mariage ; (seulement) sois (seulement) courageux, et combats les guerres du Seigneur. En même temps il disait en lui-même : Je ne veux point le tuer de ma main, mais je veux qu’il meure par la main des Philistins. 18 David répondit à Saül : Qui suis-je ? et qu’est ma vie ? et quelle est dans Israël la famille de mon père, pour que je devienne gendre du roi ? 19 Mais lorsque le temps fut venu où Mérob, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée en mariage à Hadriel le Molathite.
 
20 Or (Mais) Michol, la seconde fille de Saül, avait de l’affection pour David ; on l’apprit à Saül, qui s’en réjouit. 21 Et il dit : Je donnerai celle-ci à David, afin qu’elle soit la cause de sa ruine, et qu’il tombe entre les mains des Philistins. C’est pourquoi il lui dit : Tu seras aujourd’hui mon gendre, à deux conditions. 22 Et Saül donna cet ordre à ses serviteurs : Parlez à David comme de vous-mêmes, et dites-lui : Voici que tu plais au roi, et que tous ses officiers t’aiment. Sois donc maintenant gendre du roi. 23 Les officiers de Saül dirent toutes ces choses à David. Et David leur répondit : Croyez-vous que ce soit peu de chosesque d’être gendre du roi ? Pour moi je suis pauvre et sans biens (nulle considération). 24 Les serviteurs de Saül lui rapportèrent cela et lui dirent : David nous a fait cette réponse. 25 Mais Saül leur dit : Voici ce que vous direz à David : Le roi n’a pas besoin de douaire pour sa fille ; il ne te demande que cent prépuces de Philistins, afin que le roi soit vengé de ses ennemis. Mais le dessein de Saül était de faire tomber David entre les mains des Philistins.
Note I Rois 18,25 : Qui n’a pas besoin de douaire. Chez les Hébreux, c’était le mari qui donnait la dot à sa femme.
26 Les serviteurs de Saül ayant rapporté à David ce que Saül leur avait dit, il agréa (à ?) la proposition qu’ils lui firent, pour devenir gendre du roi. 27 Peu de jours après il marcha avec les hommes qu’il commandait ; et ayant tué deux cents Philistins, il en apporta et en compta les prépuces au roi, afin de devenir son gendre. Saül lui donna donc en mariage sa fille Michol. 28 Et il comprit clairement que le Seigneur était avec David. Quant à Michol sa fille, elle avait beaucoup d’affection pour David. 29 Saül commença donc à le craindre de plus en plus, et son aversion pour lui croissait tous les jours. 30 Or les princes des Philistins se mirent encore en campagne. Et dès qu’ils parurent, David fit paraître plus de sagesse que tous les officiers (serviteurs) de Saül ; de sorte que son nom devint très célèbre.
Note I Rois 18,30 : Sortirent, hébraïsme, pour : se mirent en campagne.

Chapitre 19

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Chap. : 
Jonathas apaise son père, qui voulait tuer David.
Saül s’irrite contre David, qui se retire auprès de Samuel.
1 Or Saül parla à Jonathas son fils et à tous ses officiers (serviteurs) pour les porter à tuer David ; mais Jonathas son fils aimait extrêmement David. 2 Et (Aussi) Jonathas avertit David, et lui dit : Saül mon père cherche le moyen de te tuer ; c’est pourquoi tiens-toi sur tes gardes, je te prie, demain matin : retire-toi en un lieu secret, où tu te tiendras caché. 3 Pour moi je sortirai avec mon père, et je me tiendrai auprès de lui dans le champ (partout) où tu seras. Je parlerai de toi à mon père, et je viendrai te dire tout ce que j’aurai pu apprendre. 4 Jonathas parla donc favorablement de David à Saül son père, et lui dit : Seigneur roi, ne faites pas de mal à David votre serviteur, car il ne vous en a pas fait, et il vous a rendu des services très importants. 5 Il a exposé sa vie à un extrême péril (mis son âme en sa main, note) ; il a tué le Philistin, et le Seigneur a sauvé tout Israël d’une manière merveilleuse. Vous l’avez vu, et vous en avez eu de la joie. Pourquoi donc voulez-vous maintenant faire une faute en répandant le sang innocent, et en tuant David, qui n’est point coupable ?
Note I Rois 19,5 : Il a mis son âme en sa main ; c’est-à-dire, il a exposé sa vie aux plus grands dangers.
1 Samuel 19, 6-18 : Evasion de David - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 19, 6-18 : Evasion de David - Gravure de Gustave Doré
6 Saül, ayant entendu ce discours, fut apaisé par la voix de Jonathas, et jura : Vive le Seigneur, (Le Seigneur vit !) je te promets qu’il ne mourra point. 7 Jonathas appela aussitôt David, lui rapporta tout ce qui s’était passé, et le présenta de nouveau à Saül ; et David demeura auprès de Saül, comme il y avait été auparavant (hier et avant-hier, note).
Note I Rois 19,7 : Hier et avant-hier ; hébraïsme, pour auparavant.
 
8 (Mais) La guerre recommença ensuite ; et David marcha contre les Philistins, les combattit, en tailla en pièces un grand nombre, et mit le reste en fuite. 9 Et le malin esprit envoyé par le Seigneur se saisit encore de Saül. Il était assis dans sa maison une lance à la main ; et comme David jouait de la harpe, 10 Saül tâcha de le percer avec sa lance contre la muraille ; mais David se détourna, et la lance, sans l’avoir blessé, pénétra dans la muraille. Il s’enfuit aussitôt, et se sauva ainsi pour cette nuit-là. 11 Saül envoya donc ses gardes dans la maison de David pour s’assurer de lui et le tuer le lendemain matin. Michol, femme de David l’en avertit, et lui dit : Si tu ne te sauves cette nuit, tu es (seras) mort demain matin. 12 Elle le descendit (aussitôt) par une (la) fenêtre. David s’échappa, s’enfuit et se sauva. 13 (Cependant) Michol prit ensuite une (la) statue qu’elle coucha sur le lit de David. Elle lui mit autour de la tête une peau (velue) de chèvre avec le poil, et couvrit le corps de vêtements.
Note I Rois 19,13 : On ne sait ce qu’était cette statue. L’hébreu porte les théraphim, mot qui désigne ordinairement des idoles ; dans tous les cas, il doit être pris ici au singulier. Deux savants rabbins, Abarbanel et Abendana, prétendent qu’anciennement les femmes avaient dans leur appartement des représentations à la ressemblance de leurs maris, afin de les avoir en quelque sorte toujours présents.
14 Or Saül envoya des gardes (archers) pour prendre David, et on leur dit qu’il était malade. 15 Il envoya encore d’autres gens avec ordre de le voir, et il leur dit : Apportez-le-moi dans son lit, afin qu’il meure. 16 Ces messagers étant venus, on ne trouva sur le lit qu’une statue, qui avait la tête couverte d’une peau de chèvre. 17 Alors Saül dit à Michol : Pourquoi m’as-tu trompé ainsi, et pourquoi as-tu laissé échapper mon ennemi ? Michol répondit à Saül : C’est qu’il m’a dit : Laisse-moi aller, ou je te tuerai.
 
18 C’est ainsi que David se sauva en prenant la fuite ; et étant venu trouver Samuel à Ramatha, il lui rapporta la manière dont Saül l’avait traité, et ils s’en allèrent ensemble à Naïoth, où ils demeurèrent quelque temps.
Note I Rois 19,18 : Ramatha, Ramathaïm-Sophim, voir 1 Rois, 1, 1. ― Naïoth signifie habitations et désigne les écoles de prophètes qui avaient été fondées par Samuel.
19 Et on vint en avertir Saül, en disant : David est à Naïoth de Ramatha.
Note I Rois 19,19 ; 19.23 : En Ramatha ; c’est-à-dire près de Ramatha.
20 Saül envoya donc des gardes (archers) pour prendre David ; mais les gardes, ayant vu une (la) troupe de prophètes qui prophétisaient, et Samuel qui présidait parmi eux, furent saisis eux-mêmes de l’Esprit du Seigneur, et ils commencèrent à prophétiser eux-mêmes.
Note I Rois 19,20 : Prophétiser, prendre part aux exercices des écoles de prophètes et probablement surtout aux prières et aux louanges en l’honneur de Dieu.
21 Saül, en ayant été averti, envoya d’autres messagers, qui prophétisèrent aussi comme les premiers. Il en envoya pour la troisième fois, qui prophétisèrent pour la troisième fois (encore). Et entrant dans une grande colère, 22 il s’en alla lui-même à Ramatha, s’avança jusqu’à la grande citerne qui est à Socho, et il demanda en quel lieu étaient Samuel et David. On lui répondit : Ils sont à Naïoth de Ramatha.
Note I Rois 19,22 : Socho, lieu inconnu.
23 Aussitôt il y alla, et fut saisi lui-même de l’Esprit du Seigneur ; et il prophétisait durant tout le chemin, jusqu’à ce qu’il fût arrivé à Naïoth près de Ramatha. 24 Il se dépouilla aussi lui-même de ses vêtements, prophétisa avec les autres devant Samuel, et demeura nu à terre tout le jour et toute la nuit ; ce qui donna lieu à ce proverbe : Saül est-il donc aussi devenu prophète ?
Note I Rois 19,24 : Voir 1 Rois, 10, 12. ― Nu ; c’est-à-dire dépouillé de ses vêtements de dessus.

Chapitre 20

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Chap. : 
Jonathas et David renouvellent leur alliance.
Saül cherche toujours à perdre David.
Jonathas en donne avis à David.
1 Or David s’enfuit de Naïoth de Ramatha, et il vint dire à Jonathas : Qu’ai-je fait ? Quel est mon crime (iniquité) ? Quelle faute ai-je commise contre ton père, pour qu’il en veuille à ma vie ?
Note I Rois 20,1 : En Ramatha. Voir 1 Rois, 19, 19. ― Il cherche mon âme; hébraïsme, pour il cher à m’ôter la vie.
2 Jonathas lui dit : Non, tu ne mourras point ; car mon père ne fait aucune chose, ni grande ni petite, sans m’en parler. N’y aurait-il donc que cela seul qu’il eût voulu me cacher ? Non, cela ne sera point. 3 Et il se lia de nouveau à David par serment. Mais David lui dit : Ton père sait très bien que j’ai trouvé grâce à tes yeux ; c’est pourquoi il aura dit en lui-même : Il ne faut pas que Jonathas sache cela, de crainte qu’il ne s’en afflige ; car je jure par le Seigneur, et par ta vie, qu’il n’a, pour ainsi dire, qu’un point (pas) entre ma vie et ma mort.
 
4 (Et) Jonathas lui répondit : Je ferai pour toi tout ce que tu me diras. 5 C’est demain, dit David, le premier jour du mois (les calendes, note), et j’ai coutume de m’asseoir auprès du roi pour manger ; laisse-moi donc me cacher dans un champ jusqu’au soir du troisième jour.
Note I Rois 20,5 : Les calendes ; c’est-à-dire la néoménie, ou fête de la nouvelle lune (voir Nombres, 28, 11-15), qui était célébrée par des sacrifices et un festin sacré. ― Jusqu’au soir du troisième jour, parce que le second jour était le jour du sabbat, et qu’il n’était pas permis, ce jour-là, de faire de longs voyages. D’un autre côté David ne pouvait pas savoir avant ce terme la disposition du roi à son égard.
6 Si ton père, regardant à côté de lui, me réclame, tu lui répondras : David m’a prié de le laisser aller promptement à Bethléhem, sa patrie, parce qu’il y a là un sacrifice solennel pour tous ceux de sa tribu.
Note I Rois 20,6 : Les victimes solennelles, annuelles.
7 S’il dit : Bien ! il n’y a rien à craindre pour ton serviteur ; mais s’il s’irrite, sache que sa mauvaise volonté est arrivée à son comble. 8 Aie donc pitié de ton serviteur, puisque tu as voulu que ton serviteur contractât avec toi une alliance devant le Seigneur. (Mais) S’il y a en moi quelque crime (iniquité), ôte-moi toi-même la vie ; mais ne m’oblige pas de paraître devant ton père. 9 Jonathas lui dit : Dieu t’en garde ! car il n’est pas possible que, si j’apprends avec certitude que la haine de mon père contre toi est sans remède, je ne t’en avertisse pas. 10 David dit à Jonathas : S’il arrive que ton père te donne une réponse fâcheuse à mon sujet, par qui le saurai-je ? 11 Jonathas lui répondit : Viens, et sortons à la campagne. Quand ils furent tous deux sortis dans les champs,
 
12 Jonathas dit à David : Seigneur Dieu d’Israël, si je puis découvrir le dessein de mon père demain ou après-demain, et si voyant quelque chose de favorable pour David, je ne le lui envoie pas dire aussitôt, 13 traitez, Seigneur, Jonathas avec toute votre sévérité (que le Seigneur fasse ceci). Mais si la mauvaise volonté de mon père continue toujours contre toi, je t’en avertirai, et je te renverrai, afin que tu ailles en paix, et que le Seigneur soit avec toi comme il a été avec mon père.
Note I Rois 20,13 : Que le Seigneur fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17.
14 Et si je vis, tu me traiteras avec la bonté du Seigneur ; mais si je meurs,
Note I Rois 20,14 : La miséricorde du Seigneur, c’est-à-dire la miséricorde semblable à celle du Seigneur, la plus grande possible.
15 tu ne cesseras jamais d’en user avec bonté envers ma maison, quand le Seigneur aura exterminé les ennemis de David de dessus la terre jusqu’au dernier. Si je te manque de parole, que Dieu retranche Jonathas de sa maison, et que le Seigneur venge David de ses ennemis.
Note I Rois 20,15 : Qu’il tire vengeance des ennemis ; littéralement ; qu’il demande de la main des ennemis, qu’il demande compte à la main des ennemis. Comparer à Genèse, 9, 5.
16 Jonathas fit donc alliance avec la maison de David, en disant : Que le Seigneur se venge (et le Seigneur tira vengeance) des ennemis de David. 17 Jonathas conjura encore David par l’amour qu’il lui portait ; car il l’aimait comme sa vie.
 
18 Et il dit à David : C’est demain le premier jour du mois (Demain sont les calendes, note), et on s’informera de toi ;
Note I Rois 20,18 : Demain sont les calendes. Voir verset 5.
19 car on verra ta place vide ces deux jours-ci. Tu viendras donc promptement le jour d’après la fête (au jour où il est permis de travailler), et tu te rendras au lieu où tu dois te cacher, et tu te tiendras près de la pierre nommée Ezel.
Note I Rois 20,19 : On s’enquerra de ta place ; on demandera pourquoi elle est vide, et que tu ne l’occupes point. ― Au jour où il est permis de travailler ; c’est-à-dire le lendemain du sabbat, le troisième jour du mois.
20 Je tirerai trois flèches près de cette pierre, comme si je m’exerçais à tirer au blanc. 21 J’enverrai aussi un jeune enfant (mon serviteur), et je lui dirai : Va et apporte-moi mes flèches.
Note I Rois 20,21 : Mon serviteur ; littéralement dans le texte originel, le serviteur, mais, comme nous l’avons déjà remarqué, l’article se met très souvent, en hébreu, pour le pronom possessif. D’ailleurs toute la suite du discours justifie pleinement notre traduction.
22 Si je lui dis : Les flèches sont en deçà de toi, ramasse-les ; alors viens, car tout sera en paix pour toi, et tu n’auras rien à craindre, aussi vrai que le Seigneur vit. (Mais) Si je dis à l’enfant : Les flèches sont au-delà de toi ; va-t’en en paix, parce que le Seigneur te renvoie (laisse aller).
Note I Rois 20,22 : Le Seigneur vit ! Voir Juges, 8, 19.
23 Mais pour la parole que nous nous sommes donnée l’un à l’autre, que le Seigneur en soit à jamais témoin entre toi et moi.
 
24 David se cacha donc dans le champ. Et le premier jour du mois étant venu, le roi se mit à table pour manger ;
Note I Rois 20,24 : Manger du pain ; dans l’hébreu le pain. Voir 1 Rois, 14, 24.
25 et lorsqu’il se fut assis, selon la coutume, sur son siège qui était contre la muraille, Jonathas se leva, et Abner s’assit à côté de Saül, et la place de David demeura vide.
Note I Rois 20,25 : Près de la muraille. La place d’honneur en Orient est vis-à-vis la porte.
26 Saül n’en parla point ce jour-là, ayant cru que peut-être David ne se serait pas trouvé pur.
Note I Rois 20,26 : Il n’était pas permis de participer au festin des sacrifices, quand on avait contracté une impureté légale.
27 Le second jour de la fête étant venu, la place de David se trouva encore vide. Alors Saül dit à Jonathas son fils : Pourquoi le fils d’Isaï n’est-il venu manger ni hier ni aujourd’hui ? 28 Jonathas répondit à Saül : Il m’a prié avec beaucoup d’instance d’agréer qu’il allât à Bethléhem, 29 en me disant : Laissez-moi aller, je te prie, parce qu’il y a un sacrifice solennel dans notre (ma) ville, et l’un de mes frères est venu me chercher ; si donc j’ai trouvé grâce à vos yeux, permettez-moi d’y aller promptement pour voir mes frères. C’est pour cela qu’il n’est pas venu manger avec le roi. 30 Alors Saül, s’irritant contre Jonathas, lui dit : Fils de femme prostituée (qui ravit volontiers), est-ce que j’ignore que tu aimes le fils d’Isaï à ta honte et à la honte de ta mère infâme ? 31 Car tant que le fils d’Isaï vivra sur la terre, il n’y aura de sûreté, ni pour toi, ni pour ta royauté. Envoie-le donc chercher dès maintenant et amène-le-moi ; car il faut qu’il meure (un fils de mort, note).
Note I Rois 20,31 : Fils de mort; hébraïsme pour voué à la mort, digne de mort.
32 (Mais) Jonathas répondit à Saül son père : Pourquoi mourra-t-il ? Qu’a-t-il fait ? 33 Saül prit une lance pour l’en percer. Jonathas reconnut donc que son père était résolu de faire mourir David, 34 et il se leva de table dans une violente colère, et ne mangea point ce second jour de la fête ; car il était affligé à cause de David, parce que son père l’avait outragé.
Note I Rois 20,34 : Une colère de fureur ; hébraïsme pour une colère furieuse.
 
35 Le lendemain, dès le point du jour, Jonathas vint dans le champ, selon qu’il en était convenu avec David, et il amena avec lui un petit garçon (serviteur), 36 auquel il dit : Va, et rapporte-moi les flèches que je tirerai. L’enfant ayant couru, Jonathas tira une autre flèche plus loin. 37 L’enfant étant donc venu au lieu où était la première flèche que Jonathas avait tirée, Jonathas cria derrière lui, et lui dit : Voilà que la flèche est au-delà de toi. 38 Il lui cria encore, et il lui dit : Hâte-toi, ne t’arrête pas. L’enfant, ayant ramassé les flèches de Jonathas, les rapporta à son maître, 39 sans rien comprendre à ce qui se passait ; car Jonathas et David étaient seuls à le savoir. 40 Jonathas donna ensuite ses armes à l’enfant, et lui dit : Va, (re)porte-les à la ville. 41 Quand l’enfant fut parti, David sortit du lieu où il était, qui regardait le midi ; et, se baissant jusqu’à terre, il se prosterna trois fois ; et s’embrassant, ils pleurèrent tous deux, mais David encore plus.
Note I Rois 20,41 : Et il se prosterna ; littéralement : et il adora. Voir Genèse, 18, 2.
1 Rois 20, 42 : David et Jonathas - Gravure de Gustave Doré
1 Rois 20, 42 : David et Jonathas - Gravure de Gustave Doré
42 Jonathas dit donc à David : Va en paix ; que ce que nous avons juré tous deux au nom du Seigneur demeure ferme ; et que le Seigneur, comme nous avons dit, en soit témoin entre toi et moi, et entre ta race et ma race à jamais. 43 Et David se leva et s’en alla, et Jonathas rentra dans la ville.

Chapitre 21

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Chap. : 
David va à Nobé vers le grand-prêtre Achimélech, et se retire auprès d’Achis, roi de Geth.
1 Or David alla à Nobé, vers le (grand) prêtre Achimélech. Et Achimélech fut tout surpris de sa venue, et il lui dit : Pourquoi es-tu seul, et n’y a-t-il personne avec toi ?
Note I Rois 21,1 : Nobé est placé ordinairement au nord de Jérusalem et à peu de distance de cette ville, mais sa position est incertaine.
 
2 David répondit au (grand) prêtre Achimélech : Le roi m’a donné un ordre, et m’a dit : Que personne ne sache pourquoi je t’envoie, ni ce que je t’ai commandé. J’ai même donné rendez-vous à mes gens en tel et tel lieu. 3 Si donc vous avez quelque chose à manger, quand ce ne serait que cinq pains, ou quoi que ce soit, donnez-les-moi. 4 (Et) Le (grand) prêtre répondit à David : Je n’ai point ici de pains ordinaires ; je n’ai que du pain consacré. Tes hommes sont-ils purs, surtout à l’égard des femmes ?
Note I Rois 21,4 : Est-ce ; littéralement si, particule qui, en hébreu, exprime, outre le doute, l’interrogation et la négation.
5 David répondit au prêtre, et lui dit : S’il s’agit des femmes, depuis hier et avant-hier que nous sommes partis, nous nous en sommes abstenus, et nos corps ont été saints. Cette voie est profane ; mais elle sera elle-même sanctifiée aujourd’hui dans nos corps.
Note I Rois 21,5 : Par les vases des serviteurs, les uns entendent les vêtements, les autres tous les objets qu’avaient les serviteurs avec eux, et qui pouvaient contracter quelque impureté légale ; d’autres enfin leurs propres corps ; car saint Paul prend quelquefois le mot vase en ce sens. ― Cette route a été souillée ; métonymie, pour : nous avons contracté des souillures légales sur cette route. ― Mais elle sera sanctifiée elle-même, etc. ; c’est-à-dire (en vertu de la même métonymie), nous nous sanctifierons, nous nous purifierons de ces souillures mêmes, contractées dans nos vêtements, ou dans nos autres objets, ou dans nos corps.
6 Le (grand) prêtre lui donna donc du pain sanctifié ; car il n’y en avait pas d’autre là, excepté les pains de proposition, qui avaient été ôtés de devant le Seigneur, pour être remplacés par des pains chauds.
Note I Rois 21,6 : Voir Matthieu, 12, 3-4. ― Les pains de proposition. Voir Exode, 25, 30.
7 Or il y avait là, en ce même jour, un certain homme des officiers de Saül, au-dedans du tabernacle du Seigneur. C’était un Iduméen nommé Doëg, le chef (plus puissant) des bergers de Saül. 8 David dit encore à Achimélech : N’avez-vous point ici une lance ou une épée ? Car je n’ai pas apporté avec moi mon épée ni mes armes, parce que l’ordre du roi était pressant.
Note I Rois 21,8 : Avez-vous ; littéralement si vous. Voir le verset 4.
 
9 Le (grand) prêtre lui répondit : Il y a ici l’épée du Philistin Goliath, que tu as tué dans la vallée du Térébinthe. Elle est enveloppée dans un drap derrière l’éphod. Si tu la veux, prends-la, parce qu’il n’y en a pas d’autre ici. David lui dit : Il n’y en a point qui vaille celle-là ; donnez-la-moi.
Note I Rois 21,9 : Mon manteau ; littéralement le manteau. Voir 1 Rois, 20, 21. ― Derrière l’éphod. Sur l’éphod, voir Exode, note 25.7.
10 David partit donc alors, et s’enfuit de devant Saül, et il se réfugia chez Achis, roi de Geth.
Note I Rois 21,10 : Geth, l’une des cinq villes principales des Philistins.
 
11 (Et) Les officiers (serviteurs) d’Achis ayant vu David, dirent à Achis : N’est-ce pas là ce David qui est comme roi dans son pays ? N’est-ce pas pour lui qu’on a chanté en chœur : Saül en a tué mille, et David dix mille ?
Note I Rois 21,11 : Voir 1 Rois, 18, 7 ; Ecclésiastique, 47, 7. ― Le roi de la terre ; c’est-à-dire comme le roi de son pays ; ou plutôt le roi de ce pays-ci, selon les conditions du combat dans lequel il a terrassé Goliath. Voir 1 Rois, 17, 9.
12 David fut frappé de ces paroles jusqu’au cœur ; et il eut une grande crainte d’Achis, roi de Geth. 13 C’est pourquoi il se contrefit le visage devant les Philistins, il se laissait tomber entre leurs mains, il se heurtait contre les poteaux de la porte, et sa salive découlait sur sa barbe. 14 Achis dit donc à ses officiers (serviteurs) : Vous voyiez bien que cet homme était fou ; pourquoi me l’avez-vous amené ? 15 Est-ce que nous manquons de fous, pour que vous ameniez celui-ci, afin qu’il fasse des folies (qu’il délire) en ma présence ? Doit-on laisser entrer un tel homme dans ma maison ?

Chapitre 22

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Chap. : 
Retraite de David dans la caverne d’Odollam, et de là auprès du roi de Moab.
Il revient dans le pays de Juda.
Saül fait tuer tous les prêtres de Nobé.
Abiathar se sauve et se retire auprès de David.
1 David sortit donc de Geth, et se retira dans la caverne d’Odollam. Ses frères et toute la maison de son père l’ayant appris, vinrent l’y trouver.
Note I Rois 22,1 : Odollam, probablement aujourd’hui Aid-el-ma. Près des ruines de l’ancienne cité, il y a une caverne suffisamment grande pour que David y ait habité.
2 Et tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, et ceux qui étaient accablés de dettes, et mécontents, s’assemblèrent auprès de lui. Il devint leur chef, et il se trouva avec lui environ quatre cents hommes.
 
3 Il s’en alla de là à Maspha, qui est au pays de Moab ; et il dit au roi de Moab : Permets, je te prie, que mon père et ma mère demeurent avec toi, jusqu’à ce que je sache ce que Dieu ordonnera de moi.
Note I Rois 22,3 : Maspha en Moab, site inconnu.
4 Il les laissa auprès du roi de Moab, et ils y demeurèrent tout le temps que David fut dans la forteresse.
Note I Rois 22,4 : Dans la forteresse de Maspha de Moab, selon les uns, d’Odollam, selon les autres.
5 Ensuite le prophète Gad dit à David : Ne demeure pas dans ce fort ; sors-en, et va dans la terre de Juda. David partit donc de ce lieu-là, et vint dans la forêt de Haret.
Note I Rois 22,5 : Haret, inconnu.
 
6 (Et) Saül fut (aussitôt) averti que David avait paru avec les hommes qui l’accompagnaient. Or, pendant qu’il demeurait à Gabaa, un jour qu’il était dans un bois près de Rama, ayant sa lance à la main, et étant environné de tous ses officiers,
Note I Rois 22,6 : Gabaa, Tell el-Foul. Voir 1 Rois, 11, 4.
7 il dit à ceux qui étaient auprès de lui : Ecoutez-moi, enfants de Benjamin (Jémini). Le fils d’Isaï vous donnera-t-il à tous des champs et des vignes, et vous fera-t-il tous tribuns et centeniers (centurions),
Note I Rois 22,7 : Enfants de Jémini; c’est-à-dire Benjamites. ― Tribuns et centurions. Voir Exode, 18, 21.
8 pour que vous ayez tous conjuré contre moi, comme vous avez fait, sans qu’il y ait personne pour m’avertir ; à ce point que mon fils a fait alliance avec le fils d’Isaï ? Il n’y en a pas un d’entre vous qui soit touché de mon malheur, ni qui m’avertisse que mon propre fils a soulevé contre moi l’un de mes serviteurs, lequel ne cesse jusqu’à ce jour de me tendre des pièges.
 
9 (Mais) Doëg l’Iduméen, qui était alors présent et le premier d’entre les officiers (serviteurs) de Saül, lui répondit : J’ai vu le fils d’Isaï à Nobé, chez le (grand) prêtre Achimélech, fils d’Achitob. 10 Celui-ci a consulté le Seigneur pour lui, et lui a donné des vivres, et même l’épée du Philistin Goliath.
 
11 Le roi envoya donc chercher le (grand) prêtre Achimélech, fils d’Achitob, avec tous les prêtres de la maison de son père qui étaient à Nobé ; et ils vinrent tous auprès du roi. 12 Saül dit alors à Achimélech : Ecoute, fils d’Achitob. Achimélech lui répondit : Me voici, seigneur ? (.) 13 Saül ajouta : Pourquoi as-tu conjuré contre moi, toi et le fils d’Isaï ? Pourquoi lui as-tu donné des pains et une épée, et pourquoi as-tu consulté Dieu pour lui afin qu’il s’élevât contre moi, lui qui ne cesse jusqu’à ce jour de me tendre des embûches ? 14 Achimélech répondit au roi : Y a-t-il quelqu’un parmi tous vos serviteurs qui vous soit aussi fidèle que David, lui qui est le gendre du roi, qui marche pour exécuter vos ordres, et qui est honoré dans votre maison ? 15 Est-ce aujourd’hui que j’ai commencé à consulter le Seigneur pour lui ? Loin de moi ! et que le roi ne conçoive pas un soupçon si désavantageux de moi, ni de toute la maison de mon père ; car votre serviteur n’a su quoi que ce soit de cette affaire.
Note I Rois 22,15 : Que le roi, etc. ; littéralement : Que le roi ne soupçonne point contre son serviteur une pareille chose, dans toute la maison de mon père.
16 Le roi lui dit : Tu mourras (de mort), Achimélech, toi et toute la maison de ton père.
Note I Rois 22,16 : Tu mourras de mort ; hébraïsme, pour tu mourras infailliblement.
17 Il dit ensuite aux gardes qui l’environnaient : Tournez-vous et tuez les prêtres du Seigneur ; car ils sont d’intelligence avec David. Ils savaient qu’il s’enfuyait, et ils ne m’ont point averti. Mais les officiers (serviteurs) du roi ne voulurent pas porter leurs mains sur les prêtres du Seigneur.
Note I Rois 22,17 : Gardes ; littéralement, émissaires ; c’est-à-dire ceux qui faisaient la fonction de messagers ou de coureurs. ― Leur main est avec David ; c’est-à-dire ils donnent la main à David ; ils l’aident, ils favorisent ses vues.
18 Alors le roi dit à Doëg : Toi, tourne-toi et jette-toi sur ces prêtres. Et Doëg l’Iduméen, se tournant contre les prêtres, se jeta sur eux, et tua en ce jour-là quatre-vingt-cinq hommes qui portaient l’éphod de lin. 19 Il alla ensuite à Nobé, qui était une ville des prêtres, et il fit passer au fil de l’épée les hommes et les femmes, sans épargner les petits enfants, ni ceux même qui étaient à la mamelle, ni les bœufs, ni les ânes, ni les brebis.
 
20 Mais l’un des fils d’Achimélech, fils d’Achitob, qui s’appelait Abiathar, s’échappa et s’enfuit vers David ; 21 et il vint lui dire que Saül avait tué les prêtres du Seigneur. 22 (Et) David répondit à Abiathar : Je savais bien, ce jour-là, que Doëg l’Iduméen, qui était présent, ne manquerait pas d’avertir Saül. Je suis cause de la mort de toute la maison de ton père. 23 Demeure avec moi, et ne crains rien. Si quelqu’un cherche ma vie, il cherchera aussi la tienne, et tu seras sauvé avec moi.
Note I Rois 22,23 : Cherche mon âme. Voir 1 Rois, 20, 1.

Chapitre 23

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Chap. : 
David délivre Céila.
Il se retire au désert de Ziph.
Saül le poursuit dans le désert de Maon.
1 Et l’on vint dire à David : Voilà que les Philistins attaquent Céila, et pillent les aires.
Note I Rois 23,1 : Céila était dans le voisinage du pays des Philistins. Voir Josué, 15, 44.
2 David consulta (donc) le Seigneur, et lui dit : Marcherai-je contre les Philistins, et pourrai-je les défaire ? Le Seigneur répondit à David : Va, tu battras les Philistins, et tu sauveras Céila. 3 Les hommes qui étaient avec David lui dirent alors : Vous voyez qu’étant ici en Judée nous n’y sommes pas sans crainte ; combien serons-nous plus en danger si nous allons à Céila attaquer les troupes des Philistins ? 4 David consulta encore le Seigneur, qui lui répondit : Va, marche à Céila ; car je livrerai les Philistins entre tes mains. 5 David s’en alla donc avec ses hommes à Céila ; il combattit contre les Philistins, en fit un grand carnage, emmena leurs troupeaux, et sauva les habitants de Céila.
 
6 Or, quand Abiathar fils d’Achimélech se réfugia auprès de David à Céila, il apporta avec lui l’éphod.
 
7 Lorsque Saül eut appris que David était venu à Céila, il dit : Dieu l’a livré entre mes mains. Il est pris, puisqu’il est entré dans une ville où il y a des portes et des serrures. 8 Il ordonna donc à tout le peuple de marcher contre Céila, et d’y assiéger David et ses hommes. 9 Mais David fut averti que Saül se préparait secrètement à le perdre ; et il dit au prêtre Abiathar : Prenez l’éphod.
Note I Rois 23,9 : Revêtez-vous de l’éphod. Sur l’éphod, voir Exode, note 25.7.
10 Et David dit : Seigneur Dieu d’Israël, Votre serviteur a entendu dire que Saül se prépare à venir à Céila pour détruire cette ville à cause de moi. 11 Les habitants de Céila me livreront-ils entre ses mains ? Et Saül y viendra-t-il comme votre serviteur l’a entendu dire ? Seigneur Dieu d’Israël, faites-le connaître à votre serviteur. Le Seigneur répondit : Saül viendra.
Note I Rois 23,11-12 : Est-ce que ; littéralement si, qui exprime souvent en hébreu une interrogation ou une négation.
12 David dit encore : Les habitants de Céila me livreront-ils avec mes hommes entre les mains de Saül ? Le Seigneur lui répondit : Ils vous livreront.
 
13 David s’en alla donc avec ses hommes, qui étaient environ six cents ; et, étant partis de Céila, ils erraient çà et là, sans savoir où s’arrêter. (Or) Saül, ayant appris que David s’était retiré de Céila, et s’était sauvé, ne parla plus (feignit) d’y aller.
 
14 Or David demeurait dans le désert, en des lieux très forts (sûrs) ; et il se retira sur la montagne du désert de Ziph, qui était couverte d’arbres. Saül le cherchait sans cesse, mais Dieu ne le livra pas entre ses mains.
Note I Rois 23,14 : Ombragée, par les arbres dont elle était couverte. ― Dans le désert de Juda, qui s’étend entre les montagnes de Juda et la rive occidentale de la mer Morte. ― La solitude de Ziph était la partie du désert de Juda située dans les environs de la ville de Ziph, au sud-est d’Hébron, au nord de Carmel et de Maon.
 
15 Et David vit que Saül s’était mis en campagne pour attenter à sa vie (chercher son âme) ; il demeura donc au désert de Ziph dans la forêt. 16 Et Jonathas, fils de Saül, vint l’y trouver, et il le réconforta en Dieu, et lui dit :
Note I Rois 23,16 : Fortifia ses mains, etc. Il l’encouragea soit par le souvenir des promesses de Dieu, soit par le renouvellement de leur alliance faite au nom de Dieu.
17 Ne crains point ; car la main de Saül, mon père, ne te trouvera pas. Tu seras roi d’Israël, et je serai le second après toi ; et mon père lui-même le sait bien. 18 Ils firent donc tous deux alliance devant le Seigneur. Et David demeura dans la forêt, et Jonathas retourna dans sa maison.
 
19 Cependant les habitants de Ziph vinrent trouver Saül à Gabaa, et lui dirent : Ne savez-vous pas que David est caché parmi nous, dans l’endroit le plus fort de la forêt, vers la colline d’Hachila, qui est à droite du désert ?
Note I Rois 23,19 : Voir 1 Rois, 26, 1. ― A Gabaa, Tell el-Foul. Voir 1 Rois, 11, 4. ― Sur la colline d’Hachila. Elle se trouvait entre Ziph et Maon. Qui est à la droite, c’est-à-dire au midi du désert de Ziph.
20 Maintenant donc, puisque vous désirez le trouver, vous n’avez qu’à venir, et à nous de le livrer entre les mains du roi. 21 Saül leur répondit : Bénis soyez-vous du Seigneur, vous qui avez été touchés de mes maux. 22 Allez donc, je vous prie ; faites toutessortesde diligences, cherchez avec tout le soin possible ; considérez bien où il peut être, ou qui peut l’avoir vu ; car il se doute que je l’observe pour le surprendre (il pense de moi, que je lui tends adroitement des pièges). 23 Examinez et remarquez tous les lieux où il a coutume de se cacher ; et lorsque vous vous serez bien assurés de tout, revenez me trouver, afin que j’aille avec vous. Quand il se serait caché au fond de (serait enfoncé dans) la terre, j’irai l’y chercher avec tout ce qu’il y a d’hommes dans Juda.
Note I Rois 23,23 : Parmi tous les mille, etc. ; c’est-à-dire parmi tous les hommes de Juda ; ou bien avec tous les hommes, toutes les troupes de Juda. Les tribus étaient divisées par maisons et familles formant ensemble mille hommes.
24 Les habitants de Ziph s’en retournèrent ensuite chez eux avant Saül. Or David et ses hommes étaient alors dans le désert de Maon, dans la plaine, à la droite de Jésimon.
Note I Rois 23,24 : Maon. La ville de ce nom, à deux heures au sud de Ziph, donnait son nom au désert qui l’entourait. ― A la droite (au midi) de Jésimon, nom commun en hébreu, qui signifie désert ; ici le désert de Ziph, comme au verset 19.
 
25 Saül, accompagné de tous ses hommes, alla donc l’y chercher. David, en ayant été averti, se retira aussitôt au rocher du désert de Maon, dans lequel il demeurait. Saül l’apprit, et entra dans le désert de Maon pour l’y poursuivre. 26 Saül côtoyait la montagne d’un côté, et David avec ses hommes la côtoyait de l’autre. Et David désespérait de pouvoir échapper des mains de Saül ; car Saül et ses hommes tenaient David, et ceux qui étaient avec lui, cernés comme dans un cercle (une couronne), pour les prendre. 27 Mais un courrier vint dire à Saül : Hâtez-vous de venir ; car les Philistins sont entrés (en grand nombre) sur les terres d’Israël. 28 Saül cessa donc de poursuivre David, pour aller à la rencontre des Philistins. C’est pourquoi l’on appela ce lieu : le Rocher de séparation (qui divise).
Note I Rois 23,28 : Le Rocher qui divise, ou qui divisa ; parce qu’en cet endroit l’esprit de Saül et de ses gens se trouva divisé, partagé, pour savoir s’il devait aller au secours de son pays, ou continuer à poursuivre David. Ou plutôt : Le Rocher qui sépara, le lieu où Saül fut obligé de se séparer et d’abandonner la poursuite de David ; ou bien tout simplement le rocher qui séparait Saül de David, puisqu’il ne fallait que le passer pour s’emparer de David.

Chapitre 24

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Chap. : 
David se retire dans la caverne d’Engaddi.
Saül y entre seul ; David coupe le bord de son manteau.
Saül reconnaît l’innocence de David.
1 De là David monta vers les lieux très forts (les plus sûrs) d’Engaddi, où il demeura.
Note I Rois 24,1 : D’Engaddi, ville amorrhéenne, qui appartient à la tribu de Juda, à l’ouest de la mer Morte. Ses alentours abondaient en vignes, en palmiers et en baumiers. Elle s’appelait aussi Asason-Thamar.
2 Et lorsque Saül fut revenu, après avoir poursuivi les Philistins, on vint lui dire que David était dans le désert d’Engaddi.
Note I Rois 24,2 : Dans le désert d’Engaddi, près de la ville. Il y a dans ce désert de nombreuses cavernes.
1 Samuel 24, 3-12 : David montre à Saül qu'il l'a épargné - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 24, 3-12 : David montre à Saül qu'il l'a épargné - Gravure de Gustave Doré
3 Il prit donc avec lui trois mille hommes choisis de tout Israël, et il s’avança pour chercher David et ses hommes jusque sur les rochers les plus escarpés, accessibles seulement aux chèvres sauvages (chamois). 4 Et il vint à des parcs de brebis qu’il rencontra dans son chemin ; et il y avait là une caverne, où il entra pour une nécessité naturelle. Or David et ses hommes s’étaient cachés dans le fond de cette caverne. 5 Les hommes de David lui dirent : Voici le jour dont le Seigneur vous a dit : Je te livrerai ton ennemi, afin que tu le traites comme il te plaira. David, s’étant donc avancé, coupa doucement le pan (bord) du manteau de Saül. 6 Et aussitôt le cœur lui battit (frappa sa poitrine), parce qu’il avait coupé le pan (bord) du manteau de Saül.
Note I Rois 24,6 : Frappa de sa poitrine. Ce remords que David éprouve pour avoir coupé le bord du manteau de Saül s’explique facilement, quand on considère que les Hébreux et en général les Orientaux regardaient leurs rois comme des représentants directs de la divinité.
7 Et il dit à ses gens : Dieu me garde de commettre contre mon maître et l’oint du Seigneur cet excès de porter la main sur lui ; car il est le christ du Seigneur. 8 David, par ses paroles, arrêta la violence de ses hommes, et les empêcha de se jeter sur Saül. Or Saül sortit de la caverne et continua son chemin.
 
9 David le suivit, et, étant sorti de la caverne, il cria après lui, et lui dit : Monseigneur le roi ! Saül regarda derrière lui ; et David s’inclina le visage contre terre et se prosterna ; 10 et il lui dit : Pourquoi écoutez-vous les paroles de ceux qui vous disent : David ne cherche qu’une occasion de vous perdre ? 11 Vous voyez aujourd’hui de vos yeux que le Seigneur vous a livré entre mes mains dans la caverne. On a voulu me porter (j’ai pensé) à vous tuer, mais je vous ai (mon œil vous a) épargné. Car j’ai dit : Je ne porterai pas la main sur mon maître, parce qu’il est le christ du Seigneur. 12 Voyez vous-même, mon père, et reconnaissez le pan de votre manteau dans ma main ; car, en coupant le pan de votre manteau, je n’ai pas voulu porter la main sur vous. Considérez et voyez que je ne suis coupable d’aucun mal ni d’aucune injustice (iniquité), et que je n’ai point péché contre vous. Et cependant vous cherchez tous les moyens de m’ôter la vie (vous tendez des embûches à mon âme, pour la détruire). 13 Que le Seigneur soit juge entre vous et moi. Que le Seigneur me venge lui-même de vous ; mais pour moi je ne porterai jamais la main sur vous. 14 C’est aux impies à faire des actions impies, selon l’ancien proverbe. Ainsi il ne m’arrivera jamais de porter la main sur vous. 15 Qui poursuivez-vous, ô roi d’Israël ? qui poursuivez-vous ? C’est un chien mort, et une puce que vous poursuivez. 16 Que le Seigneur soit juge, et qu’il juge entre vous et moi ; qu’il considère et qu’il prenne la défense de ma cause, et me délivre de vos mains.
 
17 Lorsque David eut fini d’adresser ces paroles à Saül, Saül lui dit : N’est-ce pas là ta voix, ô mon fils David ? Et Saül éleva la voix et pleura. 18 Et il ajouta : Tu es plus juste que moi ; car tu ne m’as fait que du bien, et je ne t’ai rendu que du mal. 19 Et tu m’as (même) montré aujourd’hui ta bonté à mon égard, puisque, le Seigneur m’ayant livré entre tes mains, tu m’as conservé la vie. 20 Car qui est celui qui, ayant rencontré son ennemi, le laisse aller sans lui faire aucun mal ? Que le Seigneur récompense cette bonté que tu m’as témoignée aujourd’hui. 21 Et comme je sais que tu régneras très certainement, et que tu posséderas le royaume d’Israël, 22 jure-moi par le Seigneur, que tu ne détruiras point ma race après moi, et que tu n’extermineras pas mon nom de la maison de mon père. 23 Et David le jura à Saül. Ainsi Saül retourna dans sa maison ; et David et ses gens se retirèrent (montèrent) en des lieux plus sûrs.

Chapitre 25

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Chap. : 
Mort de Samuel.
David se retire dans le désert de Pharan.
Nabal lui refuse des vivres : Abigaïl apaise David.
Nabal meurt.
David épouse Abigaïl et Achinoam, et Michol est donnée à Phalti.
1 Or Samuel mourut ; et tout Israël, s’étant assemblé, le pleura ; et il fut enterré dans sa maison de Ramatha. Alors David descendit dans le désert de Pharan.
Note I Rois 25,1 : Voir 1 Rois, 28, 3 ; Ecclésiastique, 46, 23. ― Ramatha, Ramathaïm-Sophim. Voir 1 Rois, 1, 1.
 
2 Or il y avait dans le désert de Maon un homme dont les biens étaient à Carmel. Cet homme était extrêmement riche. Il avait trois mille brebis et mille chèvres. Et il arriva qu’il faisait tondre ses brebis à Carmel.
Note I Rois 25,2 : Carmel, ville de Juda. Voir 1 Rois, 15, 12. ― Maon. Voir 1 Rois, 23, 24.
3 Il s’appelait Nabal, et sa femme, Abigaïl. Abigaïl était très prudente et fort belle ; mais son mari était un homme dur, brutal, et très méchant. Il était de la race de Caleb.
 
4 David, ayant donc appris dans le désert que Nabal faisait tondre ses brebis, 5 lui envoya dix jeunes hommes, auxquels il dit : Montez à Carmel et allez trouver Nabal. Saluez-le de ma part civilement (pacifiquement), 6 et dites-lui : Que la paix soit à mes frères et à toi ; que la paix soit sur ta maison ; que la paix soit sur tout ce que tu possèdes. 7 J’ai su que tes pasteurs, qui étaient avec nous dans le désert, tondent tes brebis ; nous ne leur avons jamais été a charge, et ils n’ont rien perdu de leur troupeau pendant tout le temps qu’ils ont été avec nous à Carmel. 8 Interroge tes serviteurs, et ils te le diront. Maintenant donc que tes serviteurs trouvent grâce devant tes yeux ; car nous venons dans un jour de joie. Donne à tes serviteurs et à David ton fils tout ce qu’il te plaira (ta main trouvera).
Note I Rois 25,8 : Dans un bon jour ; un jour de joie. C’était la coutume de faire des réjouissances dans le temps de la tonte des troupeaux.
 
9 Les gens de David, étant venus trouver Nabal, lui dirent toutes ces paroles de la part de David ; puis ils se turent. 10 Mais Nabal leur répondit : Qui est David, et qui est le fils d’Isaï ? On ne voit autre chose aujourd’hui que des serviteurs qui fuient leurs maîtres. 11 Quoi donc ! j’irai prendre mon pain et mon eau, et la chair du bétail que j’ai tué pour mes tondeurs, et je les donnerai à des gens que je ne connais pas ! 12 Les serviteurs de David, étant retournés sur leurs pas, vinrent le trouver, et lui rapportèrent tout ce que Nabal avait dit. 13 Alors David dit à ses gens : Que chacun prenne son épée. Tous prirent leurs épées ; et David prit aussi la sienne, et marcha suivi d’environ quatre cents hommes, et deux cents demeurèrent pour garder les bagages.
 
14 Alors un des serviteurs de Nabal dit à sa femme Abigaïl : David a envoyé du désert des messagers pour bénir notre maître, qui les a traités avec rudesse. 15 Ces hommes nous ont été très utiles, et ils ne nous ont fait aucune peine. Tant que nous avons été avec eux dans le désert, nous n’avons éprouvé aucune perte. 16 Ils nous servaient comme de muraille la nuit et le jour, tout le temps que nous avons fait paître nos troupeaux au milieu d’eux. 17 C’est pourquoi voyez et pensez à ce que vous avez à faire ; car quelque grand malheur s’apprête à tomber sur votre maison, parce que cet homme-là est un fils de Bélial, et personne ne saurait lui parler.
Note I Rois 25,17 : Fils de Bélial. Voir Juges, 19, 22.
 
18 Alors Abigaïl prit en grande hâte deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons (béliers) tout cuits, cinq boisseaux de farine d’orge (mesures de grains rôtis), cent masses de raisins secs, et deux cents de figues sèches. Elle mit le tout sur des ânes ;
Note I Rois 25,18 : Cinq mesures, hébreu seïm, environ 55 litres.
19 et elle dit à ses gens : Allez devant moi, je marcherai derrière vous. Et elle ne dit rien de tout cela à Nabal son mari. 20 Etant donc montée sur un âne, comme elle descendait au pied de la montagne, elle rencontra David et ses hommes (alla au-devant d’eux), qui venaient dans le même chemin. 21 David disait alors : C’est bien en vain que j’ai conservé dans le désert tout ce qui était à cet homme, sans qu’il s’en soit rien perdu ; puisqu’il me rend le mal pour le bien. 22 Que Dieu traite les (fasse ceci aux, note) ennemis de David dans toute sa sévérité, si je laisse en vie demain matin qui que ce soit de ce qui appartient à Nabal (un seul urinant contre une muraille, note).
Note I Rois 25,22 : Que Dieu fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17. ― Un seul urinant, etc. Beaucoup d’interprètes entendent cette expression du chien, mais Bochart et après lui les meilleurs critiques l’entendent de l’homme ; et il faut convenir que tous les passages de l’Ecriture où elle se trouve favorisent le sentiment de ces derniers.
 
23 Or Abigaïl n’eut pas plus tôt aperçu David, qu’elle descendit de dessus son âne. Elle tomba sur sa face devant lui, en se prosternant jusqu’à terre 24 et elle se jeta à ses pieds, et lui dit : Que cette iniquité, mon seigneur, tombe sur moi. Permettez, je vous prie, à votre servante de vous parler ; et écoutez les paroles de votre servante. 25 Que le cœur de mon seigneur le roi ne soit pas sensible à l’injustice de Nabal ; parce qu’il est insensé, et son nom même marque sa folie. Car pour moi, mon seigneur, je n’ai pas vu les gens que vous avez envoyés. 26 Maintenant donc, mon seigneur, aussi vrai que le Seigneur est vivant et que votre âme est vivante (le Seigneur vit, et votre âme vit, note), c’est le Seigneur qui vous a empêché de venir répandre le sang, et qui a conservé vos mains innocentes. Et maintenant, que vos ennemis, qui cherchent à vous nuire, deviennent semblables à Nabal.
Note I Rois 25,26 : Le Seigneur vit, et votre âme vit ! Voir Juges, 8, 19. De venir dans du sang ; de venir pour verser du sang. ― Vous a sauvé votre main ; c’est-à-dire a préservé votre main de le verser.
27 Mais recevez ce présent (cette bénédiction) que votre servante vous apporte, mon seigneur, et faites-en part aux gens qui vous suivent.
Note I Rois 25,27 : Cette bénédiction ; c’est-à-dire ce présent. Voir Genèse, 33, 11.
28 Remettez l’iniquité de votre servante ; car le Seigneur établira certainement votre maison, parce que vous combattez pour lui. Qu’il ne se trouve donc en vous aucune iniquité pendant tous les jours de votre vie. 29 Que s’il s’élève un jour quelqu’un, mon seigneur, qui vous persécute, et qui cherche à vous ôter la vie, votre âme sera conservée auprès du Seigneur votre Dieu, comme étant liée dans le faisceau des vivants ; mais l’âme de vos ennemis sera agitée, comme une pierre qui est lancée d’une fronde avec grand effort (comme du tournoiement rapide d’une fronde).
Note I Rois 25,29 : Cherche votre âme. Voir 1 Rois, 20, 1.
30 Lors donc que le Seigneur vous aura fait tous les (grands) biens qu’il a prédits de vous, et qu’il vous aura établi chef sur Israël, 31 le cœur de mon seigneur n’aura point ce scrupule ni ce remords, d’avoir répandu le sang innocent, et de s’être vengé lui-même. Et quand Dieu vous aura comblé de biens, vous vous souviendrez, mon seigneur, de votre servante.
 
32 David répondit à Abigaïl : Que le Seigneur Dieu d’Israël soit béni, de vous avoir envoyée aujourd’hui au-devant de moi. Que votre parole soit bénie, 33 et soyez bénie vous-même, de ce que vous m’avez empêché de répandre le sang, et de me venger de ma propre main. 34 Car sans cela, je jure par le Seigneur Dieu d’Israël, qui m’a empêché de vous faire du mal, que si vous ne fussiez venue promptement au-devant de moi, il ne serait resté qui que ce soit en vie demain matin dans la maison de Nabal (un seul urinant contre une muraille). 35 David reçut donc de sa main tout ce qu’elle avait apporté, et il lui dit : Allez en paix dans votre maison ; j’ai fait ce que vous m’avez demandé, et je vous ai accueillie favorablement (honoré votre face).
 
36 Abigaïl vint ensuite auprès de Nabal ; et voici qu’il donnait dans sa maison un festin comme un (le) festin de (du) roi. Il avait le cœur joyeux, et était tout à fait ivre. Abigaïl ne lui parla de rien jusqu’au matin. 37 Mais le lendemain (au point du jour), lorsqu’il eut un peu dissipé les vapeurs du vin, sa femme lui rapporta tout ce qui s’était passé ; et son cœur devint en lui-même comme mort et semblable à une pierre.
Note I Rois 25,37 : Fut revenu de son ivresse ; littéralement : Eut digéré le vin. ― Mourut, c’est-à-dire fut glacé d’effroi.
38 Dix jours s’étant passés, le Seigneur frappa Nabal, et il mourut.
 
39 Lorsque David eut appris la mort de Nabal, il dit : Béni soit le Seigneur qui m’a vengé de l’outrage de Nabal, et qui a préservé son serviteur du mal, et qui a fait que l’iniquité de Nabal est retombée sur sa tête. David envoya donc vers Abigaïl, et lui fit parler pour la demander en mariage.
Note I Rois 25,39 : De la main. Nous avons déjà remarqué que les Hébreux employaient le mot main pour exprimer les idées de moyen,d’instrument,d’entremise, etc.
40 Les serviteurs de David vinrent la trouver à Carmel, et lui dirent : David nous a envoyés vers vous, pour vous témoigner qu’il souhaite de vous épouser.
Note I Rois 25,40 : Sur le Carmel, à la ville de Carmel, comme au verset 2.
41 Abigaïl se prosterna aussitôt jusqu’à terre, et elle dit : Que (Voici) ta servante (; qu’elle) soit employée à servir et à laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.
Note I Rois 25,41 : Ta servante. Abigaïl parle aux envoyés de David comme si lui-même eut été présent.
42 Abigaïl se leva ensuite promptement, et monta sur un âne ; et cinq jeunes filles qui la servaient allèrent avec elle. Elle suivit les gens de David, et elle l’épousa.
 
43 David épousa aussi Achinoam qui était de Jezraël, et l’une et l’autre fut sa (furent ses) femme(s).
Note I Rois 25,43 : David avait déjà Achinoam, comme le prouve le verbe hébreu, qui est au plus-que-parfait, et le soin que prend fidèlement l’auteur sacré de toujours nommer Achinoam avant Abigaïl. ― De Jezraël, ville des montagnes de Juda.
44 Mais Saül donna Michol, sa fille, femme de David, à Phalti, fils de Laïs, qui était de Gallim.
Note I Rois 25,44 : De Gallim, ville située entre Gabaa et Jérusalem.

Chapitre 26

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Chap. : 
David se retire vers le désert de Ziph.
Saül vient l’y chercher.
David entre la nuit dans sa tente, et emporte sa lance et sa coupe.
Saül reconnaît l’innocence de David.
1 Cependant les habitants de Ziph vinrent trouver Saül à Gabaa, et lui dirent : David est caché dans la colline d’Hachila, qui est vis-à-vis du désert.
Note I Rois 26,1 : A Gabaa, Tell el-Foul. Voir 1 Rois, 11, 4. ― La colline d’Hachila. Voir 1 Rois, 23, 19.
2 Saül prit aussitôt avec lui trois mille hommes choisis (d’élite) de tout Israël, et alla chercher David dans le désert de Ziph.
Note I Rois 26,2 : Ziph. Voir 1 Rois, 23, 14.
3 Il campa sur la colline d’Hachila, qui est vis-à-vis du désert sur le chemin. David demeurait alors dans ce désert. Comme on lui dit que Saül l’y venait chercher 4 il envoya des espions, et il apprit qu’il était venu très certainement. 5 Il partit donc sans bruit, et s’en vint au lieu où était Saül ; il remarqua l’endroit où était la tente (dormaient) de Saül et d’Abner, fils de Ner, général de son armée. Et voyant que Saül dormait dans sa tente, et tous ses gens autour de lui, 6 il dit à Achimélech l’Héthéen, et à Abisaï, fils de Sarvia, frère de Joab : Qui veut venir avec moi dans le camp de Saül ? Abisaï lui dit : J’irai avec toi.
 
7 David et Abisaï allèrent donc la nuit parmi les gens de Saül, et ils trouvèrent Saül couché et dormant dans sa tente ; sa lance était à son chevet fichée en terre, et Abner avec tous ses gens dormaient autour de lui. 8 Alors Abisaï dit à David : Dieu te livre aujourd’hui ton ennemi entre les mains ; je vais donc, avec ma (la) lance, le percer jusqu’en terre d’un seul coup, et il n’en faudra pas un second. 9 David répondit à Abisaï : Ne le tue pas ; car qui étendra la main sur l’oint du Seigneur, et sera innocent ? 10 Et il ajouta : Vive le Seigneur ! à moins que le Seigneur ne frappe lui-même Saül, ou que le jour de sa mort n’arrive, ou qu’il ne soit tué dans une bataille, il ne mourra point. 11 Dieu me garde de porter la main sur l’oint du Seigneur. Prends seulement (maintenant donc) sa lance qui est à son chevet, et sa coupe, et allons-nous-en. 12 David prit donc la lance, et la coupe qui était au chevet de Saül, et ils s’en allèrent. Il n’y eut personne qui les vit, ni qui sût ce qui se passait, ou qui s’éveillât ; mais tous dormaient, parce que le Seigneur les avait assoupis d’un profond sommeil.
Note I Rois 26,12 : Un profond sommeil du Seigneur ; c’est-à-dire envoyé par le Seigneur ; ou bien le mot Seigneur exprime-t-il ici, comme le mot Dieu en bien des endroits, le superlatif ; en sorte que le sens serait un très profond sommeil.
 
13 David étant passé de l’autre côté, s’arrêta au loin sur le sommet de la montagne, à un grand intervalle du camp. 14 De là il appela à haute voix les gens de Saül, et Abner, fils de Ner, et lui cria : Abner, ne répondras-tu pas ? Abner répondit : Qui es-tu qui cries de la sorte, et qui troubles le roi ? 15 David dit à Abner : N’es-tu pas un homme (de cœur) ? et y a-t-il quelqu’un dans Israël qui te soit égal ? Pourquoi donc n’as-tu pas gardé le roi ton seigneur ? Car il est venu quelqu’un d’entre le peuple pour tuer le roi ton seigneur. 16 Tu n’as pas bien agi en cette rencontre. Je jure par le Seigneur que vous méritez tous la (vous êtes des fils de) mort, pour avoir si mal gardé votre maître, qui est l’oint du Seigneur. Vois donc maintenant où est la lance du roi, et sa coupe qui était à son chevet. (?)
Note I Rois 26,16 : Des fils de mort. Voir 1 Rois, 20, 31.
 
17 (Or) Saül reconnut la voix de David, et lui dit : N’est-ce pas là ta voix que j’entends, mon fils David ? David lui dit : C’est ma voix, mon seigneur le roi. 18 Et il ajouta : Pourquoi mon seigneur persécute-t-il son serviteur ? Qu’ai-je fait ? De quel crime ma main est-elle souillée ? 19 Souffrez donc, mon seigneur le roi, que votre serviteur vous dise cette parole : Si c’est le Seigneur qui vous pousse contre moi, qu’il aspire le parfum de mon (d’un) sacrifice ; mais si ce sont les hommes, ils sont maudits devant le Seigneur, eux qui m’ont chassé aujourd’hui, afin que je n’habite point dans l’héritage du Seigneur, en me disant : Va, sers les (des) dieux étrangers.
Note I Rois 26,19 : Qu’il respire, etc., c’est-à-dire qu’il ait pour agréable un sacrifice que je lui offre, en épargnant mon ennemi, et en souffrant sans murmure tout ce qu’il me fait souffrir.
20 Que (maintenant) mon sang ne soit donc pas répandu sur la terre en face du Seigneur. Le roi d’Israël s’est mis en campagne pour courir après une puce, ou comme on court par les montagnes après une perdrix ? (.)
Note I Rois 26,20 : Devant le Seigneur; parce que le Seigneur étant témoin de ma mort ne manquera pas de la venger, à cause de mon innocence.
 
21 Saül lui répondit : J’ai péché ; reviens, mon fils David ; je ne te ferai plus de mal à l’avenir, puisque ma vie a été aujourd’hui précieuse à tes yeux. Car il paraît que j’ai agi comme un insensé, et que j’ai été mal informé de (ignoré) beaucoup de choses. 22 David dit ensuite : Voici la lance du roi ; que l’un de ses serviteurs passe ici, et qu’il l’emporte. 23 Au reste le Seigneur rendra à chacun selon sa justice, et selon sa fidélité ; car le Seigneur vous a livré aujourd’hui entre mes mains, et je n’ai pas voulu porter la main sur l’oint du Seigneur. 24 Et comme votre âme a été aujourd’hui précieuse à mes yeux, qu’ainsi mon âme soit précieuse aux yeux du Seigneur, et qu’il me délivre de tous les maux (toute angoisse). 25 Saül répondit à David : Béni sois-tu, mon fils David ; tu réussiras certainement dans tes entreprises, et ta puissance sera grande (tu pourras beaucoup). David s’en alla ensuite, et Saül s’en retourna chez lui.
Note I Rois 26,25 : Tu achèveras, etc. ; littéralement et certainement faisant tu feras ; ce qui est un pur hébraïsme.

Chapitre 27

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Chap. : 
David se retire de nouveau auprès d’Achis, roi de Geth, qui lui donne Siceleg.
Il fait des courses sur les ennemis d’Israël.
1 Or David dit en lui-même : Je tomberai quelque jour entre les mains de Saül. Ne vaut-il pas mieux que je m’enfuie, et que je me sauve au pays des Philistins ; afin que Saül désespère de me trouver et qu’il cesse de me chercher, comme il fait, dans toutes les terres d’Israël ? Je me tirerai donc d’entre ses mains. 2 Ainsi David partit, et s’en alla avec ses six cents hommes chez Achis, fils de Maoch, roi de Geth. 3 Il y demeura avec ses gens, dont chacun avait sa famille ; et il y amena ses deux femmes, Achinoam de Jezraël et Abigaïl, femme de Nabal, de Carmel. 4 Et Saül fut averti que David s’était retiré à Geth, et il ne se mit plus en peine de le chercher.
 
5 Or David dit à Achis : Si j’ai trouvé grâce à vos yeux, donnez-moi un lieu dans une des villes de ce pays, où je puisse demeurer ; car pourquoi votre serviteur demeurera-t-il avec vous dans la ville royale ?
Note I Rois 27,5 : Geth, l’une des cinq principales villes des Philistins.
6 Achis lui donna donc alors Siceleg ; et c’est ainsi que Siceleg est venue aux rois de Juda, qui la possèdent encore aujourd’hui.
Note I Rois 27,6 : Siceleg, au sud de Juda. Sa situation exacte n’est pas connue.
7 (Or) David demeura dans le pays des Philistins pendant quatre mois.
 
8 Il faisait des incursions avec ses hommes, et pillait Gessuri, Gerzi et les Amalécites ; car ces bourgs étaient autrefois habités dans la direction de Sur jusqu’au pays d’Egypte.
Note I Rois 27,8 : Sur le chemin ; littéralement à ceux qui vont, quand on va, en allant. ― Gessuri, Gerzi désignent des nomades habitant le désert d’Arabie, comme les Amalécites.
9 Et il ravageait toute la contrée, et il ne laissait en vie ni homme ni femme ; et après qu’il avait enlevé les brebis, les bœufs, les ânes, les chameaux et les vêtements, il revenait trouver Achis. 10 Et lorsqu’Achis lui disait : Contre qui as-tu fait une incursion aujourd’hui ? David lui répondait : Vers la partie méridionale de Juda, vers le midi de Jéraméel et le midi de Céni.
Note I Rois 27,10 : Jéraméel, de la tribu de Juda. ― Céni, le pays habité par les Cinéens, au sud de Juda.
11 David ne laissait en vie ni homme ni femme, et il n’en amenait pas un à Geth ; de peur, disait-il, que ces gens-là ne parlent contre nous. C’est ainsi que David se conduisait ; et c’est ce qu’il avait coutume de faire pendant tout le temps qu’il demeura parmi les Philistins. 12 Achis se fiait donc tout à fait à David, et il disait en lui-même : Il a fait de grands maux à Israël son peuple : c’est pourquoi il demeurera toujours attaché à mon service.

Chapitre 28

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Chap. : 
Dernière guerre des Philistins contre Saül.
David s’engage à y accompagner le roi de Geth.
Saül consulte une pythonisse, qui évoque Samuel.
1 En ce temps-là les Philistins rassemblèrent leurs troupes, et se préparèrent à combattre contre Israël. Alors Achis dit à David : Sache bien que je vous mènerai avec moi à la guerre, toi et tes gens. 2 David lui répondit : Vous saurez maintenant ce que fera votre serviteur. Et moi, lui dit Achis, je te confierai toujours la garde de ma personne.
 
3 Or Samuel était mort ; tout Israël l’avait pleuré, et il avait été enterré dans la ville de Ramatha, où il était né. Et Saül avait chassé les magiciens et les devins de son royaume.
Note I Rois 28,3 : Voir 1 Rois, 25, 1 ; Ecclésiastique, 46, 23. ― Samuel était mort. Le verbe en hébreu est au plus-que-parfait ; d’ailleurs cette mort a été déjà rapportée. Voir 1 Rois, 25, 1. ― Ramatha, Ramathaïm-Sophim. Voir 1 Rois, 1, 1
 
4 Les Philistins s’étant donc assemblés, vinrent camper à Sunam. Saül, de son côté, assembla toutes les troupes d’Israël, et vint à Gelboé.
Note I Rois 28,4 : Sunam ou Sunem, dans la plaine d’Esdrelon, au nord de Jezraël, au sud de Naïm. ― Gelboé, au sud-est de Jezraël.
5 Et ayant vu l’armée des Philistins, il fut frappé de crainte, et l’angoisse le saisit jusqu’au fond du cœur. 6 Il consulta le Seigneur ; mais le Seigneur ne lui répondit ni par les songes, ni par les prêtres, ni par les prophètes. 7 Alors Saül dit à ses officiers (serviteurs) : Cherchez-moi une femme qui ait un esprit de python ; j’irai la trouver, et je saurai par elle ce qui doit nous arriver. Ses serviteurs lui dirent : Il y a à Endor une femme qui a l’esprit de python.
Note I Rois 28,7 : Voir Lévitique, 20, 27 ; Deutéronome, 18, 11 ; Actes des Apôtres, 16, 16. ― Un esprit de python. Voir Lévitique, note 20.27. ― Endor, au nord-est de Naïm, en face du mont Thabor.
8 Saül se déguisa donc, prit d’autres vêtements, et s’en alla accompagné de deux hommes seulement. Ils vinrent la nuit chez cette femme, et il lui dit : Découvre-moi l’avenir par l’esprit de python, et évoque-moi celui que je te dirai.
1 Samuel 28, 9-20 : Saül devant la Pythonisse - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 28, 9-20 : Saül devant la Pythonisse - Gravure de Gustave Doré
9 Cette femme lui répondit : Tu sais tout ce qu’a fait Saül, et comment il a exterminé les magiciens et les devins de tout le pays ; pourquoi donc me dresses-tu un piège pour me faire mourir ? 10 Saül lui jura par le Seigneur, et lui dit : Vive le Seigneur (vit !), il ne t’arrivera aucun mal pour cela. 11 La femme lui dit : Qui veux-tu que je t’évoque ? Il lui répondit : Fais-moi venir Samuel.
 
12 La femme ayant vu paraître Samuel, jeta un grand cri, et dit à Saül : Pourquoi m’avez-vous trompée ? Car vous êtes Saül.
Note I Rois 28,12 : Les Pères de l’Eglise, la plupart des juifs et des interprètes catholiques soutiennent que par une intervention surnaturelle du pouvoir de Dieu, Samuel a réellement apparu en personne à Saül. Ce sentiment est d’ailleurs plus conforme à la lettre de l’Ecriture et à tout le contexte.
13 Le roi lui dit (alors) : Ne crains pas ; qu’as-tu vu ? J’ai vu, lui dit-elle, un dieu (Ce sont des dieux, note) qui sortai(en)t de la terre.
Note I Rois 28,13 : Ce sont des dieux.Le mot Elôhîm, qui signifie proprement le vrai Dieu, se donne aux fausses divinités, aux anges, aux juges, aux magistrats ; et quoiqu’il soit au pluriel par sa forme grammaticale, on l’emploie pour désigner une seule personne à laquelle on veut donner les marques d’un grand honneur et d’un grand respect, comme ici la pythonisse à Samuel.
14 Saül lui dit : Comment est-il fait ? C’est, dit-elle, un vieillard couvert d’un manteau. Saül reconnut que c’était Samuel, et il s’inclina le visage contre terre et se prosterna.
Note I Rois 28,14 : D’un manteau, le long vêtement supérieur que portaient les prophètes.
 
15 Samuel dit à Saül : Pourquoi m’avez-vous troublé, en me faisant venir ici ? Saül lui répondit : Je suis dans une grande détresse ; car les Philistins me font la guerre, et Dieu s’est retiré de moi. Il n’a pas voulu me répondre, ni par les prophètes, ni par les songes ; c’est pourquoi je vous ai fait venir, afin que vous m’appreniez ce que je dois faire.
Note I Rois 28,15 : Voir Ecclésiastique, 46, 23.
16 Samuel lui dit : Pourquoi vous adressez-vous à moi, puisque le Seigneur vous a abandonné, et qu’il est passé vers votre rival ? 17 Car le Seigneur vous traitera comme je vous l’ai dit de sa part ; il déchirera votre royaume d’entre vos mains, pour le donner à un autre, à (votre parent) David, 18 parce que vous n’avez pas obéi à la voix du Seigneur, et que vous n’avez pas exécuté l’arrêt de sa colère contre Amalec : C’est pour cela que le Seigneur vous envoie aujourd’hui ce que vous souffrez.
Note I Rois 28,18 : La colère de sa fureur. Voir 1 Rois, 20, 34.
19 Le Seigneur livrera aussi Israël avec vous entre les mains des Philistins ; demain vous serez avec moi, vous et vos fils ; et le Seigneur abandonnera aux Philistins le camp même d’Israël. 20 Saül tomba aussitôt, et demeura étendu à terre ; car les paroles de Samuel l’avaient épouvanté, et les forces lui manquaient, parce qu’il n’avait pas mangé de tout ce jour-là.
Note I Rois 28,20 : « Il est évident, dit très justement M. Munk, que l’auteur de ce récit, ainsi que ceux pour qui il écrivait, croyaient à l’existence du prophète au-delà de la tombe et à un séjour où les [âmes] se réunissaient après la mort. »
 
21 La magicienne s’approcha de Saül qui était très effrayé, et elle lui dit : Vous voyez que votre servante vous a obéi, que j’ai exposé ma vie pour vous, et que je me suis rendue à ce que vous avez désiré de moi.
Note I Rois 28,21 : J’ai mis mon âme en ma main. Voir 1 Rois, 19, 5.
22 Ecoutez donc aussi maintenant votre servante, et souffrez que je vous serve un peu de pain, afin qu’ayant mangé vous repreniez vos forces, et que vous puissiez vous mettre en chemin. 23 Il refusa, et dit : Je ne mangerai pas. Mais ses serviteurs et cette femme le contraignirent de manger ; et s’étant enfin rendu à leurs prières, il se leva de terre, et s’assit sur le lit. 24 Or cette femme avait dans sa maison un veau gras, qu’elle alla tuer aussitôt ; elle prit de la farine, la pétrit, et elle en fit des pains sans levain, 25 qu’elle servit devant Saül et ses serviteurs. Après qu’ils eurent mangé, ils s’en allèrent et marchèrent toute la nuit.

Chapitre 29

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Chap. : 
Les princes des Philistins obligent Achis de renvoyer David à Siceleg.
1 Toutes les troupes des Philistins s’assemblèrent donc à Aphec, et Israël vint camper près de la fontaine de Jezraël.
Note I Rois 29,1 : Près de la fontaine de Jezraël. C’est probablement la fontaine d’Aïn-Harod, décrite dans Juges, note 7.5. ― Aphec était à l’ouest de Naïm, au nord-ouest de Sunem.
2 Les princes des Philistins marchaient avec leurs bataillons (des compagnies) de cent hommes et de mille hommes ; et David, accompagné de ses gens, était à l’arrière-garde avec Achis. 3 Alors les princes des Philistins dirent à Achis : Que font ici (veulent dire) ces Hébreux ? Achis répondit aux princes des Philistins : Ne connaissez-vous pas David, qui a été serviteur de Saül, roi d’Israël ? Il est avec moi depuis plus d’un an, et je n’ai rien trouvé à redire en lui depuis le jour où il s’est réfugié chez moi jusqu’à présent. 4 Mais les princes des Philistins s’irritèrent contre lui, et lui dirent : Que cet homme-là s’en retourne, qu’il demeure au lieu où vous l’avez mis, et qu’il ne se trouve point avec nous à la bataille, de peur qu’il ne se tourne contre nous quand nous aurons commencé à combattre. Car comment pourra-t-il apaiser autrement son maître que par notre sang (nos têtes) ?
Note I Rois 29,4 : Voir 1 Paralipomènes, 12, 19.
5 N’est-ce pas là ce David, auquel on chantait en chœurs : Saül en a tué mille, et David dix mille ?
 
6 Achis appela donc David, et lui dit : Je te jure par le Seigneur (le Seigneur vit !, note) qu’à mes yeux tu es droit et bon, et que j’approuve toutes tes démarches dans mon camp ; je n’ai rien trouvé de mauvais en toi, depuis le jour où tu es venu auprès de moi jusqu’à maintenant ; mais tu n’agrées (plais) pas aux princes (satrapes).
Note I Rois 29,6 : Le Seigneur vit ! Achis jure par le Seigneur ou Jéhova pour donner plus d’assurance à David, ou parce qu’il reconnaissait le Dieu des Hébreux, sinon comme la seule divinité, du moins comme semblable à celles qui étaient en grand nombre chez les païens. ― Par l’expression l’entrée et la sortie, les Hébreux entendaient toutes les actions, l’ensemble de la conduite.
7 Retourne-t’en donc, et va en paix ; afin que tu ne blesses point les yeux des princes (satrapes) des Philistins. 8 (Et) David dit à Achis : Qu’ai-je donc fait, et qu’avez-vous trouvé en moi, votre serviteur, depuis le temps où j’ai paru devant vous jusqu’à ce jour, pour m’interdire d’aller avec vous, et de combattre contre les ennemis de mon seigneur le roi ? 9 Achis répondit à David : Il est vrai que pour moi je t’estime comme un ange de Dieu ; mais les princes des Philistins ont dit : Il n’ira pas avec nous au combat. 10 C’est pourquoi tiens-toi prêt dès le matin, toi et les serviteurs de ton maître qui sont venus avec toi ; levez-vous la nuit, et partez dès que le jour commencera à paraître. 11 Ainsi David se leva avec ses gens pendant la nuit, pour partir dès le matin, et pour retourner au pays des Philistins ; et (mais) les Philistins montèrent à Jezraël.

Chapitre 30

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Chap. : 
David à son retour, trouve Siceleg pillée par les Amalécites.
Il les poursuit, les défait, reprend sur eux le butin et le partage à ses troupes et aux anciens de Juda.
1 (Or,) Lorsque David arriva le troisième jour à Siceleg avec ses hommes, les Amalécites avaient fait une incursion du sud à Siceleg, l’avaient prise, et y avaient mis le feu.
Note I Rois 30,1 : Voir 1 Paralipomènes, 12, 20. ― Du côté austral, dans la Palestine du sud. ― Siceleg. Voir 1 Rois, 27, 6.
2 (Et) Ils en avaient emmené les femmes captives, et tous les autres, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. Ils n’avaient tué personne ; mais ils avaient tout emmené avec eux, et ils s’en retournaient. 3 David et ses gens étant arrivés à Siceleg, et ayant trouvé la ville brûlée, et leurs femmes, leurs fils et leurs filles emmenés captifs,
Note I Rois 30,3 : A la ville ; c’est-à-dire à Siceleg.
4 commencèrent tous à crier et à pleurer jusqu’à ce que leurs larmes fussent épuisées. 5 Les deux femmes de David, Achinoam de Jezraël, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Carmel, avaient aussi (même) été emmenées captives.
 
6 (Et) David fut saisi d’une extrême affliction ; car le peuple voulait le lapider, tous étant dans une douleur amère pour avoir perdu leurs fils et leurs filles. Mais il mit sa force dans le Seigneur son Dieu. 7 Et il dit au (grand) prêtre Abiathar, fils d’Achimélech : Approchez de moi l’éphod. Et Abiathar approcha l’éphod de David.
Note I Rois 30,7 : Approchez-moi l’éphod. C’est la traduction littérale de la Vulgate et du texte hébreu, que les uns expliquent par : Donnez-moi, attachez-moi l’éphod, et les autres par : Mettez, revêtez l’éphod pour moi, c’est-à-dire, afin de consulter le Seigneur pour moi. ― Sur l’éphod lui-même, voir Exode, note 25.7.
8 Et David consulta le Seigneur, en lui disant : Poursuivrai-je ces brigands, et les atteindrai-je, oui ou non ? Le Seigneur lui répondit : Poursuis-les ; car tu les atteindras certainement, et tu reprendras le butin.
Note I Rois 30,8 : David consulta le Seigneur; ou par lui-même, revêtu de l’éphod, ou par Abiathar. Voir le verset 7.
9 David marcha donc avec les six cents hommes qui l’accompagnaient, et ils vinrent jusqu’au torrent de Bésor, où quelques-uns s’arrêtèrent, fatigués.
Note I Rois 30,9 : Bésor. Ce torrent devait passer près de Siceleg au sud et se jeter dans la Méditerranée au sud de Gaza.
10 Et (Mais) David poursuivit les Amalécites avec quatre cents hommes ; car deux cents s’étaient arrêtés, n’ayant pu passer le torrent de Bésor parce qu’ils étaient las.
 
11 (Et) Ils trouvèrent dans la campagne un Egyptien qu’ils amenèrent à David, et ils lui donnèrent du pain à manger et de l’eau à boire, 12 avec une partie d’une masse (panerée) de figues et deux gâteaux (grappes) de raisins secs. L’Egyptien, ayant mangé, reprit ses esprits et revint à lui ; car il y avait déjà trois jours et trois nuits qu’il n’avait ni mangé de pain, ni bu d’eau. 13 David lui dit : A qui es-tu ? d’où viens-tu ? et où vas-tu ? Il lui répondit : Je suis un esclave égyptien, au service d’un Amalécite. Mon maître m’a laissé là, parce que je tombai malade avant-hier. 14 Car nous avons fait une irruption vers la partie méridionale des Céréthiens, vers Juda et vers le midi de Caleb, et nous avons brûlé Siceleg.
Note I Rois 30,14 : Céréthien, Crétois, tribu philistine. ― Caleb possédait Hébron et ses dépendances.
15 David lui dit : Pourras-tu me guider vers cette troupe ? L’Egyptien lui répondit : Jurez-moi par (le nom de) Dieu, que vous ne me tuerez pas, et que vous ne me livrerez pas entre les mains de mon maître, et je vous conduirai vers cette troupe. Et David le lui jura. 16 L’Egyptien l’ayant donc conduit, ils trouvèrent les Amalécites étendus à terre par toute la campagne (sur la face de toute la terre), mangeant et buvant, et faisant une grande fête, pour tout le butin et les dépouilles qu’ils avaient pris sur les terres des Philistins et de Juda.
Note I Rois 30,16 : Sur la face de toute la terre, c’est-à-dire dans toute la campagne, dans laquelle ils étaient dispersés.
17 (Et) David les battit depuis ce soir-là jusqu’au soir du lendemain, et il ne s’en échappa aucun, hormis quatre cents jeunes hommes, qui montèrent sur des chameaux et s’enfuirent. 18 David recouvra donc tout ce que les Amalécites avaient pris, et il délivra ses deux femmes. 19 Il ne leur manqua rien, ni petit ni grand, ni fils, ni fille, ni butin, et David ramena tout ce qu’ils avaient enlevé. 20 Il reprit tous les troupeaux de moutons et de bœufs, et les fit marcher devant lui. Et l’on disait : Voilà le butin de David.
 
21 David rejoignit ensuite les deux cents hommes, qui, étant las, s’étaient arrêtés et n’avaient pu le suivre, et auxquels il avait ordonné de demeurer sur le bord du torrent de Bésor. Ils vinrent au-devant de lui, et de ceux qui l’accompagnaient. David, s’approchant d’eux, les salua gracieusement (pacifiquement). 22 Mais tous les hommes méchants et corrompus qui avaient suivi David, commencèrent à dire : Puisqu’ils ne sont point venus avec nous, nous ne leur donnerons rien du butin que nous avons (re)pris. Que chacun se contente de sa femme et de ses enfants, et après cela qu’il s’en aille. 23 Mais David leur dit : Ce n’est pas ainsi, mes frères, que vous devez disposer de ce que le Seigneur nous a mis entre les mains ; c’est lui qui nous a conservés, et qui a livré entre nos mains ces brigands qui étaient venus nous piller. 24 Personne n’écoutera cette proposition. Car celui qui aura combattu et celui qui sera demeuré au bagage auront la même part du butin, et ils partageront également. 25 (Or) C’est ce qui s’est pratiqué depuis ce temps-là, et il s’en est fait ensuite une règle stable dans Israël, et comme une loi qui dure encore aujourd’hui.
 
26 David, étant arrivé à Siceleg, envoya une part du butin aux anciens de Juda qui étaient ses proches, en leur faisant dire : Recevez cette bénédiction des dépouilles des ennemis du Seigneur.
Note I Rois 30,26 : Cette bénédiction ; ce présent. Voir Genèse, 33, 11.
27 Il en envoya à ceux qui étaient à Béthel, à ceux de Ramoth vers le midi, à ceux de Jéther,
Note I Rois 30,27 : Béthel. Voir Genèse, 12, 8. ― Ramoth, dans le Négeb ou désert du sud de la Palestine. ― Jéther, dans les montagnes de Juda, ville sacerdotale. Voir Josué, 21, 14.
28 à ceux d’Aroer, de Séphamoth, d’Esthamo,
Note I Rois 30,28 : Aroer de Juda, dans l’ouadi Arabah. Il n’en reste plus que quelques murs. Ces ruines sont à trois heures au sud-est de Bersabée. ― Séphamoth, ville inconnue. ― Esthamo, appelée aussi Esthémo et Isthémo, ville sacerdotale des montagnes de Juda au sud d’Hébron. Voir Josué, 21, 14.
29 et de Rachal, à ceux qui étaient dans les villes de Jéraméel et dans les villes de Céni,
Note I Rois 30,29 : Rachal, ville inconnue. Les Septante lisent, et sans doute avec raison, Carmel, la ville dont il est parlé plusieurs fois plus haut dans l’histoire de Nabal et d’Abigaïl. Voir 1 Rois, 25, 2. ― Jéraméel, Céni. Voir 1 Rois, 27, 10.
30 à ceux d’Arama, à ceux du lac d’Asan, à ceux d’Athach,
Note I Rois 30,30 : Arama ou Horma-Séphaath. Voir Nombres, 14, 45. ― Sur le lac d’Asan. Lieu inconnu. Divers manuscrits et diverses versions lisent Bor ou Ber Asan, c’est-à-dire le puits d’Asan. ― Athach, inconnu.
31 à ceux d’Hébron, et à tous les autres qui étaient dans les lieux où David avait demeuré avec ses gens.
Note I Rois 30,31 : Hébron. Voir Genèse, note 13.18.

Chapitre 31

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Chap. : 
Combat des Philistins contre Israël.
Mort de Saül et de ses fils.
1 Samuel 31, 1-7 : Mort de Saül - Gravure de Gustave Doré
1 Samuel 31, 1-7 : Mort de Saül - Gravure de Gustave Doré
1 Cependant les Philistins livrèrent bataille aux Israélites. Les Israélites prirent la fuite devant les Philistins, et tombèrent morts sur la montagne de Gelboé.
Note I Rois 31,1 : Gelboé. Voir 1 Rois, 18, 4.
2 Et les Philistins vinrent fondre sur Saül et sur ses enfants ; et ils tuèrent Jonathas, Abinadab, et Melchisua, fils de Saül ;
Note I Rois 31,2 : Voir 1 Paralipomènes, 10, vv. 2, 5.
3 et tout l’effort du combat tomba sur Saül. Les archers le joignirent (poursuivirent), et le blessèrent grièvement. 4 Alors Saül dit à son écuyer : Tire ton glaive et tue-moi, de peur que ces incirconcis ne m’insultent avant de m’ôter la vie. Mais l’écuyer ne voulut pas, car il était saisi d’une crainte violente. Saül prit donc son épée, et se jeta dessus.
Note I Rois 31,4 : Voir 1 Paralipomènes, 10, 4.
5 Et son écuyer, voyant qu’il était mort, se jeta lui-même sur son épée, et mourut avec lui. 6 Ainsi Saül mourut en ce jour-là, et avec lui trois de ses fils, son écuyer, et tous ses gens.
Note I Rois 31,6 : Sur les causes de ce châtiment de Saül, voir 1 Paralipomènes, 10, 13.
7 Or les Israélites qui étaient au-delà de la vallée, et au-delà du Jourdain, ayant appris la défaite de l’armée d’Israël, et la mort de Saül et de ses fils, abandonnèrent leurs villes et s’enfuirent ; et les Philistins y vinrent, et s’y établirent.
 
8 (Mais) Le lendemain, les Philistins vinrent dépouiller les morts, et ils trouvèrent Saül avec ses trois fils, étendus sur la montagne de Gelboé. 9 (Et) Ils coupèrent la tête de Saül, et lui enlevèrent ses armes, et ils envoyèrent des courriers par tout le pays des Philistins, pour publier cette nouvelle dans le temple des idoles, et parmi les peuples. 10 Puis ils mirent les armes de Saül dans le temple d’Astaroth, et ils pendirent son corps sur la muraille de Bethsan.
Note I Rois 31,10 : Le temple d’Astaroth. Voir Juges, 3, 7. ― L’Astaroth des Philistins s’appelait proprement Atergatis ou Derketo, voir 1 Rois, note 5.2, mais elle ne différait guère d’Astarté que par la forme. ― Bethsan, appelée depuis Scythopolis, était située à l’ouest et non loin du Jourdain, au sud du lac de Tibériade.
 
11 Lorsque les habitants de Jabès de Galaad eurent appris comment les Philistins avaient traité Saül,
Note I Rois 31,11 : Voir 2 Rois, 2, 4. ― Jabès-Galaad. Voir Juges, 21, 8.
12 tous les plus vaillants sortirent, marchèrent toute la nuit, et ayant enlevé les corps de Saül et de ses fils du mur de Bethsan, ils revinrent à Jabès de Galaad, où ils les brûlèrent. 13 Ils prirent leurs os et les ensevelirent dans le bois de Jabès ; et ils jeûnèrent pendant sept jours.
Note I Rois 31,13 : Ils jeûnèrent ; en signe de deuil. Le jeûne et le deuil étaient comme inséparables ; le deuil ordinaire était de sept jours.

Bible Fillion annotée par Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Louis-Claude Fillion publiée en 8 volumes de 1888 à 1895 avec les commentaires issus de la Bible Glaire & Vigouroux (A. et R. Roger, et F. Chernoviz, 1905). L'association de la traduction de l'abbé Fillion et des commentaires des abbés Glaire & Vigouroux est une originalité provenant du site JesusMarie. Elle associe la traduction la plus récente de la Sainte Bible d'après la Vulgate avec les excellents commentaires des abbés Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.