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Épître de saint Jacques
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Épître de saint Jacques

Chapitre 1

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Chap. : 
Joie dans les souffrances.
Demander à Dieu la sagesse.
Prier avec foi.
Pauvres élevés, riches abaissés.
Souffrances heureuses.
Dieu ne tente pas.
Il est l’auteur de tout bien.
Ecouter volontiers : parler peu.
Pratique la vérité.
Caractère de la vraie piété.
1 Jacques, serviteur de Dieu et de Notre-Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dispersées, salut.
Note Jacq. 1,1 : Qui sont dans la dispersion ; c’est-à-dire qui sont dispersés. Le mot dispersion se trouve quelquefois dans l’Ecriture pour désigner les Juifs dispersés par suite de la captivité. Voir Jean, 7, 35.
 
2 Regardez comme une grande joie (complète), mes frères, d’être en butte à diverses épreuves (de tomber en diverses tentations), 3 sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.
Note Jacq. 1,3 : L’épreuve produit la patience ; saint Paul dit au contraire que c’est la patience qui produit l’épreuve (voir Romains, 5, 3). Mais outre que deux choses peuvent être mutuellement cause l’une de l’autre, le mot épreuve n’est pas pris dans le même sens dans les deux passages. La patience, c’est-à-dire la souffrance des afflictions, produit l’épreuve, et nous rend éprouvés et agréables à Dieu. Et l’épreuve, c’est-à-dire les maux et les tribulations par lesquels Dieu nous éprouve, produit la patience, et nous rend plus humbles, plus soumis, plus patients. C’est par l’exercice des souffrances que nous acquérons la patience.
4 Mais la patience doit être (rend) parfaite dans ses œuvres, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant rien à désirer.
 
5 Si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous libéralement et sans rien reprocher ; et elle lui sera donnée.
Note Jacq. 1,5 : La sagesse pratique, qui envisage au point de vue chrétien les adversités et les fait servir au salut.
6 Mais qu’il demande avec foi, sans hésiter. Car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, qui est agité et poussé de côté et d’autre par le vent.
Note Jacq. 1,6 : Voir Matthieu, 7, 7 ; 21, 22 ; Marc, 11, 24 ; Luc, 11, 9 ; Jean, 14, 13 ; 16, 23-24.
7 Que cet homme là ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur. 8 C’est un homme à l’esprit partagé (double d’esprit, note), inconstant dans toutes ses voies.
Note Jacq. 1,8 : L’homme double d’esprit ; c’est-à-dire qui en a un pour la foi, et l’autre pour l’incrédulité ; l’homme qui est partagé entre la foi et l’incrédulité, entre Dieu et le monde. L’homme animé de sentiments contraires.
 
9 Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation ; 10 et le riche, au contraire, de son abaissement, parce qu’il passera comme la fleur de l’herbe.
Note Jacq. 1,10 : Voir Ecclésiastique, 14, 18 ; Isaïe, 40, 6 ; 1 Pierre, 1, 24.
11 Car le soleil s’est levé brûlant, et il a desséché l’herbe, et sa fleur est tombée, et la grâce de son aspect (charme de sa beauté) a disparu ; ainsi le riche se flétrira dans ses voies. 12 Heureux l’homme qui souffre patiemment l’épreuve, car, lorsqu’il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l’aiment.
Note Jacq. 1,12 : Voir Job, 5, 17.
 
13 Que nul, lorsqu’il est tenté, ne dise que c’est Dieu qui le tente ; car Dieu ne tente pas pour le mal, et il ne tente lui-même personne.
Note Jacq. 1,13 : Quoique Dieu ait tenté autrefois Abraham, quoique Moïse ait dit aux anciens Hébreux : Le Seigneur votre Dieu vous tente (voir Deutéronome, 13, 3), l’apôtre saint Jacques a pu dire avec vérité que Dieu ne tente personne, parce que le mot tenter a deux sens bien différents : dans l’un, il signifie séduire pour porter au mal ; et dans l’autre, éprouver, pour porter au bien, pour affermir dans la vertu et pour procurer des occasions de mériter. Or c’est dans le premier sens que Dieu ne tente personne, et c’est dans le second qu’il a pu tenter Abraham et les anciens Hébreux, et qu’il peut tenter tous les hommes.
14 Mais chacun est tenté par sa propre concupiscence, qui l’emporte et le séduit. 15 Ensuite, lorsque la concupiscence a conçu, elle enfante le péché ; et le péché, étant consommé, engendre la mort.
 
16 Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés.
Note Jacq. 1,16 : Ne vous y trompez donc pas, « en vous imaginant que Dieu est l’auteur du mal ; il est, au contraire, la source suprême de tout bien. » (CRAMPON)
17 Toute grâce excellente et tout don parfait vient d’en haut, et descend du Père des lumières, chez qui il n’y a pas de variation, ni d’ombre, ni de changement. 18 De sa propre volonté il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons comme les prémices de ses créatures.
 
19 Vous le savez, mes frères bien-aimés. Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, et lent à se mettre en colère ;
Note Jacq. 1,19 : Voir Proverbes, 17, 27.
20 car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. 21 C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de méchanceté, recevez avec douceur la parole entée en vous, qui peut sauver vos âmes.
 
22 Seulement, mettez cette parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, vous trompant vous-mêmes.
Note Jacq. 1,22 : Voir Matthieu, 7, vv. 21, 24 ; Romains, 2, 13.
23 Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel,
Note Jacq. 1,23 : Dans un miroir. Les miroirs étaient communs chez les anciens. Ils étaient en métal poli.
24 et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt quel (comment) il était. 25 Mais celui qui aura considéré attentivement la loi parfaite de la liberté, et qui l’aura fait avec persévérance, arrivant ainsi, non à écouter pour oublier, mais à pratiquer l’œuvre prescrite, celui-là trouvera le bonheur dans son activité.
Note Jacq. 1,25 : C’est la loi évangélique que l’apôtre appelle la loi de la liberté, parce qu’elle nous affranchit de la servitude des cérémonies, en opposition avec la loi de l’Ancien Testament, dont saint Paul dit qu’elle n’était propre qu’à former des esclaves (voir Galates, 4, 24).
26 Si quelqu’un croit être religieux, et ne met pas un frein à sa langue, mais trompe son propre cœur, la religion de cet homme est vaine. 27 La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leur tribulation, et à se conserver pur du siècle présent.

Chapitre 2

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Chap. : 
L’acception des personnes condamnée.
Estime pour les pauvres.
Ne violer la loi en aucun point.
La foi sans les œuvres est inutile pour le salut.
Abraham justifié par ses œuvres jointes à la foi.
1 Mes frères, n’associez aucune acception de personnes à la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ glorifié (le Seigneur de la gloire).
Note Jacq. 2,1 : Voir Lévitique, 19, 15 ; Deutéronome, 1, 17 ; 16, 19 ; Proverbes, 24, 23 ; Ecclésiastique, 42, 1.
2 Car s’il entre dans votre assemblée un homme ayant un anneau d’or et un vêtement magnifique, et qu’il y entre aussi un pauvre avec un habit sordide (mal vêtu),
Note Jacq. 2,2 : Un anneau d’or. Les bagues en or ou autres métaux précieux étaient communes chez les anciens.
3 et que, tournant vos regards sur celui qui porte un vêtement magnifique, vous lui disiez : Toi, assieds-toi à cette place d’honneur (bien ici) ; et que vous disiez au pauvre : Toi, tiens-toi là debout, ou : Assieds-toi au-dessous de mon marchepied ; 4 ne faites-vous pas en vous-mêmes des différences, et n’êtes-vous pas des juges animés de pensées injustes ?
 
5 Ecoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres selon le monde, pour qu’ils soient riches dans la foi, et héritiers du royaume que Dieu a promis à ceux qui l’aiment ? 6 Et vous, vous avez déshonoré le pauvre. Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment par leur puissance, et qui vous traînent devant les tribunaux ? 7 Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qu’on prononce en vous nommant (sur vous) ? 8 Si cependant vous accomplissez la loi royale, selon les Ecritures : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien.
Note Jacq. 2,8 : Voir Lévitique, 19, 18 ; Matthieu, 22, 39 ; Marc, 12, 31 ; Romains, 13, 9 ; Galates, 5, 14. ― La loi royale ; c’est-à-dire qui domine toutes les autres, la loi suprême. « Sens : si pourtant vous agissez ainsi, non par mépris du pauvre, mais pour quelque motif honnête, et sans violer la première de toutes les lois, la charité, je ne vous condamne pas absolument. Mais si vous faites réellement acception des personnes, c’est-à-dire si vous humiliez le pauvre parce qu’il est pauvre, vous êtes coupable ; car (voir verset 10) quiconque transgresse un seul point de la loi, etc. » (CRAMPON)
9 Mais si vous faites acception des personnes, vous commettez un péché, et vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs.
Note Jacq. 2,9 : Voir Lévitique, 19, 15 ; Jacques, 2, 1.
10 Car quiconque aura observé toute la loi, mais pèche contre un seul point, est coupable de tous.
Note Jacq. 2,10 : Voir Matthieu, 5, 19. ― Lorsque cette Epître fut écrite, il y avait des Juifs qui croyaient que violer la loi sur un point ou sur un petit nombre de points et la pratiquer sur tous les autres, n’était pas un péché grave qui pût attirer la colère de Dieu, qu’il y avait même un certain mérite en cela. Saint Augustin dit que c’était aussi l’erreur de quelques chrétiens de son temps. C’est donc contre cette erreur que saint Jacques s’élève ; et quand il dit toute, c’est qu’il considère la loi comme un tout pris dans son ensemble. Ainsi, qu’on viole tel ou tel précepte en particulier, c’est toujours la loi elle-même qui est violée.
11 En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras pas d’adultère, dit aussi : Tu ne tueras pas. Si donc tu ne commets pas d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu es transgresseur de la loi. 12 Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté. 13 Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde s’élève au-dessus du jugement.
 
14 Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? Est-ce que la foi peut (pourra) le sauver ?
Note Jacq. 2,14 et suivants. : L’apôtre n’est nullement en contradiction ici avec ce que dit saint Paul aux Romains (voir Romains, 1, 17 ; 3, verset 20 et suivants) ; car saint Paul s’attache à montrer que les œuvres prescrites par les lois cérémonielles de Moïse ne servaient par elles-mêmes de rien pour le salut depuis la prédication de l’Evangile, à moins qu’elles ne fussent animées de la foi et de la charité, tandis que la foi animée elle-même de la charité, pouvait, sans les œuvres cérémonielles de la loi, nous rendre justes et nous mériter le salut. Saint Jacques, au contraire, parle de la pratique des œuvres morales, telles que la justice, la miséricorde, et toutes les autres vertus. Or comment saint Paul aurait-il voulu exclure ces sortes d’œuvres, lui qui remplit toutes ses lettres d’exhortations à bien vivre et à mettre en action les vérités que Jésus-Christ nous a enseignées ?
15 Si un frère ou une soeur sont dans la nudité, et qu’ils manquent de la nourriture de chaque jour,
Note Jacq. 2,15 : Voir 1 Jean, 3, 17.
16 et que l’un de vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous, et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, a quoi cela servira-t-il ? 17 Il en est de même de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. 18 Mais quelqu’un dira : Tu as la foi, et moi j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai ma foi par les (mes) œuvres. 19 Tu crois qu’il n’y a qu’un Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent. 20 Mais veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est morte ? 21 Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel ?
Note Jacq. 2,21 : Voir Genèse, 22, 9.
22 Tu vois que la foi coopérait à ses (ces) œuvres, et que par les œuvres sa foi fut rendue parfaite (loi fut consommée). 23 Et ainsi s’accomplit cette parole de l’Ecriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice, et il fut appelé ami de Dieu.
Note Jacq. 2,23 : Voir Genèse, 15, 6 ; Romains, 4, 3 ; Galates, 3, 6.
24 Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.
Note Jacq. 2,24 : « Pour saint Jacques, Abraham est le représentant et le type de tous les vrais croyants : la conclusion est donc légitime. Sa doctrine est d’ailleurs conforme à celle de saint Paul, qui n’accorde de valeur qu’à « la foi agissante par les œuvres » (voir Galates, 5, 6). » (CRAMPON)
25 De même aussi Rahab, la femme de mauvaise vie, ne fut-elle pas justifiée par les œuvres, recevant les messagers, et les renvoyant par un autre chemin ?
Note Jacq. 2,25 : Voir Josué, 2, 4 ; Hébreux, 11, 31. ― Rahab… recevant à Jéricho les espions de Josué.
26 De même, en effet, que le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte.

Chapitre 3

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Chap. : 
Craindre de devenir maître.
La langue source de maux ; difficulté de la contenir.
Sagesse terrestre amie des disputes.
Caractère de la sagesse qui vient d’en haut.
1 Ne soyez pas nombreux à vous ériger en docteurs, mes frères, sachant que vous vous exposez à un jugement plus sévère.
Note Jacq. 3,1 : Voir Matthieu, 23, 8.
2 Nous bronchons tous de bien des manières (faisons tous beaucoup de fautes). Si quelqu’un ne bronche (pèche) pas dans ses paroles, c’est un homme parfait, et il peut tenir en bride (même) tout son corps.
Note Jacq. 3,2 : D’autres : « Son corps tout entier, avec les convoitises et les passions dont le corps est comme le foyer. Suivent deux comparaisons, qui expliquent cette dernière pensée. » (CRAMPON)
3 Si nous mettons un mors dans la bouche des chevaux, pour qu’ils nous obéissent, nous dirigeons aussi tout leur corps. 4 Voyez aussi les navires : quoique si grands et poussés par des vents impétueux, ils sont dirigés avec un petit gouvernail, selon la volonté de celui qui les conduit. 5 Ainsi la langue n’est qu’un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voyez quelle grande forêt un petit feu peut incendier. 6 La langue aussi est un feu ; c’est un monde d’iniquité. La langue est placée parmi nos membres ; elle souille tout le corps, elle embrase le cours de notre vie, embrasée elle-même au feu de l’enfer.
Note Jacq. 3,6 : Par la géhenne. Voir Matthieu, 5, 22. ― Enflamme tout le cours de notre vie : « elle nous fait pêcher durant tout le cours de notre vie, elle-même étant excitée par l’esprit de mensonge, le démon. » (CRAMPON)
7 Toutes les espèces de bêtes sauvages, d’oiseaux, de reptiles, et d’autres animaux peuvent se dompter, et ont été domptés par la nature humaine ;
Note Jacq. 3,7 : Et d’autres animaux. Le grec porte : Et d’animaux marins. Beaucoup d’interprètes pensent qu’on lisait autrefois dans la Vulgate cetorum au lieu de cæterorum.
8 mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; mal impossible à réprimer (inquiet), elle est pleine d’un venin mortel. 9 Par elle nous bénissons Dieu notre Père, et par elle nous maudissons les hommes, qui ont été faits à l’image de Dieu. 10 De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. 11 Est-ce que la source (fontaine) fait jaillir, par une même ouverture, de l’eau douce et de l’eau amère ? 12 Est-ce qu’un figuier, mes frères, peut produire des raisins, ou une vigne des figues ? Ainsi une source salée ne peut pas donner une eau douce.
 
13 Qui est sage et instruit parmi vous ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite, dans une sagesse pleine de douceur.
Note Jacq. 3,13 : Dans une sagesse pleine de douceur ; littéralement et par hébraïsme : Dans une douceur de sagesse.
14 Mais si vous avez un zèle amer et s’il y a un esprit de dispute dans vos cœurs, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. 15 Car une telle sagesse ne descend pas d’en haut, mais elle est terrestre, animale, diabolique. 16 En effet, là où il y a zèle amer (envie) et esprit de dispute, il y a du trouble (inconstance) et toute sorte d’actions mauvaises. 17 Mais la sagesse qui vient d’en haut est premièrement chaste, puis pacifique, modérée, conciliante, cédant au bien, pleine de miséricorde et de bons fruits, ne jugeant pas et n’étant pas dissimulée. 18 Or le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui prodiguent la paix.

Chapitre 4

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Chap. : 
Divisions produites par les passions.
On n’obtient pas, parce qu’on demande mal.
Amitié du monde ennemie du Dieu.
Se soumettre à Dieu ; résister au démon.
S’affliger par la pénitence.
Ne pas médire, ne pas juger.
Ne pas s’appuyer sur la vie, parce qu’elle est incertaine.
1 D’où viennent les guerres et les querelles parmi vous ? N’est-ce pas de vos passions (convoitises), qui combattent dans vos membres ? 2 Vous convoitez et vous n’obtenez pas ; vous tuez, et vous êtes envieux, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous avez des querelles et vous faites la guerre, et vous n’obtenez pas, parce que vous ne demandez pas.
Note Jacq. 4,2 : « Vive peinture de l’agitation d’une âme qui ne sait pas mettre un frein à ses désirs : elle convoite mille choses, et ne les obtenant pas, elle devient meurtrière (dans son cœur, voir 1 Jean, 3, 15), c’est-à-dire, elle hait à mort ceux qui lui sont un obstacle, et envie, etc. » (CRAMPON)
3 Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.
 
4 Adultères, ne savez-vous pas que l’amour de ce monde est inimitié contre Dieu ? Par conséquent quiconque veut être ami de ce siècle se constitue ennemi de Dieu.
Note Jacq. 4,4 : Adultères. L’Ecriture appelle souvent ainsi non seulement les idolâtres et les impies déclarés, mais encore tous les hommes qui sont attachés aux biens terrestres et aux plaisirs illicites, parce qu’ils brisent ainsi l’union qui doit toujours exister entre eux et Dieu leur créateur et bienfaiteur.
5 Pensez-vous que l’Ecriture dise en vain : L’Esprit qui habite en vous a-t-il des désirs qui portent à l’envie ?
Note Jacq. 4,5 : L’Ecriture, etc. Ce passage ne se trouve pas en terme exprès dans la Bible ; mais l’Apôtre fait allusion aux divers endroits où elle parle du péché originel, ou de la concupiscence et du penchant qui nous porte constamment au mal. ― C’est après l’envie, etc. ; le chagrin qu’on ressent du bonheur, des succès d’autrui ; c’est en effet le sens du texte grec. ― L’esprit qui habite en vous ; c’est-à-dire l’esprit malin, le démon. Comparer au verset 7, où il est dit : Résistez au diable, et il s’enfuira de vous ; et cet autre passage de l’Ecriture : C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde (voir Sagesse, 2, 24). D’autres traduisent : L’esprit (de Dieu) qui habite en vous, vous aime d’un amour de jalousie. Mais, outre que cette traduction est peu conforme à la vraie signification des mots employés par l’apôtre, elle ne s’accorde pas avec le verset suivant.
6 Au contraire, il donne une plus grande grâce. C’est pourquoi il dit : Dieu résiste aux superbes, et il donne sa grâce aux humbles.
Note Jacq. 4,6 : Voir Proverbes, 3, 34 ; 1 Pierre, 5, 5. ― Mais il donne ; c’est-à-dire Dieu, ou comme porte la version syriaque, Notre-Seigneur.
7 Soumettez-vous donc à Dieu ; mais résistez au diable, et il fuira (loin) de vous. 8 Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Lavez vos mains, pécheurs ; et purifiez vos cœurs, vous qui êtes irrésolus (doubles d’esprit, note).
Note Jacq. 4,8 : Double d’esprit. Comparer à Jacques, 1, 8. « La main figure les œuvres extérieures ; le cœur, les passions. » (CRAMPON)
9 Sentez votre misère, prenez le deuil et pleurez ; que votre rire se change en pleurs, et votre joie en tristesse. 10 Humiliez-vous en présence du Seigneur, et il vous élèvera.
Note Jacq. 4,10 : Voir 1 Pierre, 5, 6.
 
11 Ne parlez pas mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi, et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n’es pas observateur de la loi, mais tu t’en fais le juge. 12 (Il y a) Un seul est législateur et un juge : Celui qui peut sauver et perdre. 13 Mais qui es-tu, toi qui juges le prochain ? Et maintenant, vous qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville ; nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous ferons des (beaucoup de) profits ;
Note Jacq. 4,13 : Voir Romains, 14, 4.
 
14 vous qui ne savez pas (même) ce qui arrivera demain. 15 Car qu’est-ce que votre vie ? C’est une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite s’évanouit. Vous devriez dire au contraire : Si le Seigneur le veut, ou : Si nous vivons, nous ferons ceci ou cela. 16 Mais maintenant, vous vous glorifiez dans votre orgueil. Toute jactance de ce genre est mauvaise. 17 Celui donc qui sait le bien à faire et qui ne le fait pas est coupable de péché (verset oublié).

Chapitre 5

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Chap. : 
Riches injustes sévèrement punis.
Patience dans les afflictions.
Souffrances des prophètes et de Job.
Eviter le jurement.
Extrême-Onction.
Confession des péchés.
Prière du juste.
Conversion du pécheur.
1 A vous, maintenant, riches : pleurez, poussez des cris, à cause des malheurs (misères) qui viendront sur vous. 2 Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les vers. 3 Votre or et votre argent se sont rouillés, et leur rouille témoignera contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous vous êtes amassé un trésor de colère dans (pour) les derniers jours. 4 Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et leur cri a pénétré jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées (Sabaoth, note).
Note Jacq. 5,4 : Sabaoth. Voir, sur la vertu de ce mot, Romains, 9, 29.
5 Vous avez vécu sur la terre dans les festins (voluptés) et dans les délices ; vous avez rassasié vos cœurs (comme, note) au jour de carnage (de sacrifice, note).
Note Jacq. 5,5 : Comme. Ce mot est évidemment sous-entendu ; il se trouve d’ailleurs dans le grec. « Jour de sacrifice : comme les animaux qu’on engraisse pour le sacrifice ; ou bien : comme les animaux qui mangent et boivent à l’ordinaire le jour même où ils sont offerts en sacrifice. » (CRAMPON)
6 Vous avez condamné et vous avez tué le Juste, et il ne vous a pas résisté.
 
7 Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies (celui, note) de la première et de la dernière saison.
Note Jacq. 5,7 : Celui (le fruit) de la première, etc. C’est le seul sens dont soit susceptible la Vulgate, et c’est aussi le plus favorable au contexte. D’autres, conformément aux exemplaires grecs qui portent, comme la version syriaque, le mot pluie, traduisent : Jusqu’à ce qu’il reçoive la pluie de la première, etc.
8 Soyez donc patients, vous aussi, et affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche. 9 Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés. Voici, le juge est à la porte. 10 Prenez, frères, pour modèle de souffrance (mort cruelle) et de patience dans les afflictions les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. 11 Voici, nous appelons heureux ceux qui ont tenu bon (souffert). Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée ; car le Seigneur est miséricordieux et compatissant.
Note Jacq. 5,11 : La fin du Seigneur ; c’est-à-dire, selon saint Augustin et beaucoup d’interprètes après lui, la passion et la mort du Sauveur sur la croix. D’autres l’entendent de la fin heureuse que le Seigneur accorda à Job.
 
12 Mais avant tout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par tout autre genre de serment. Dites seulement : Oui, oui ; Non, non ; afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.
Note Jacq. 5,12 : Voir Matthieu, 5, 34.
 
13 Quelqu’un parmi vous est-il dans la tristesse ? Qu’il prie. Est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques. 14 Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Eglise, et qu’ils prient sur lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur.
Note Jacq. 5,14 : Sur lui. L’apôtre emploie cette expression, parce que pendant la prière, le prêtre tenait la main étendue sur le malade. (Comparer à Matthieu, 19, 13 ; Actes des Apôtres, 6, 6) ; ou bien, parce qu’en priant, il faisait les onctions sur lui. Ce passage exprime une promulgation claire du sacrement de l’Extrême-Onction institué par Jésus-Christ.
15 Et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le soulagera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis. 16 Confessez-vous donc réciproquement vos péchés, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ; car la prière fervente du juste a beaucoup de puissance.
Note Jacq. 5,16 : L’un à l’autre ; c’est-à-dire le malade au prêtre de l’Eglise, qu’il doit appeler auprès de lui, d’après le verset 14, et qui a le pouvoir d’absoudre.
17 Elie était un homme sujet aux mêmes faiblesses que nous ; et il pria avec instance pour qu’il ne plût pas sur la terre, et il ne plut pas durant trois ans et demi.
Note Jacq. 5,17 : Voir 3 Rois, 17, 1 ; Luc, 4, 25. ― Pria avec instance ; littéralement, pria par la prière ; sorte d’hébraïsme, dont le but est, comme on l’a remarqué plusieurs fois, de donner de la force au discours.
18 Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre donna son fruit.
 
19 Mes frères, si quelqu’un d’entre vous s’égare loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, 20 qu’il sache que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’égare, sauvera son âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés.
Note Jacq. 5,20 : Son âme ; celle du pécheur. ― Couvrira, etc. Il effacera les péchés de celui qu’il convertit en l’amenant à faire pénitence et à se confesser ; et les siens propres, parce qu’en exerçant ainsi la charité, il se rend digne de recevoir la grâce de la rémission de ses fautes.

Bible Fillion annotée par Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Louis-Claude Fillion publiée en 8 volumes de 1888 à 1895 avec les commentaires issus de la Bible Glaire & Vigouroux (A. et R. Roger, et F. Chernoviz, 1905). L'association de la traduction de l'abbé Fillion et des commentaires des abbés Glaire & Vigouroux est une originalité provenant du site JesusMarie. Elle associe la traduction la plus récente de la Sainte Bible d'après la Vulgate avec les excellents commentaires des abbés Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.