Moteur de recherche catholique portant sur la Bible et sur une bibliothèque d'ouvrages, d'articles et de conférences.
Qui vous est parvenu, comme il est aussi répandu dans le monde entier, où il fructifie et croît, ainsi qu'en vous, depuis le jour où vous l'avez entendu, et où vous avez connu la grâce de Dieu dans la vérité ;
|
Saisissez un texte à rechercher ou bien sélectionnez un livre
Cantique des cantiques
La recherche n'a donné aucun résultat.
0/0 résultat(s)

Cantique des cantiques

Chapitre 1

 | 
 | 
Chap. : 
Désirs ardents de l’Epouse.
Affection mutuelle des Epoux.
1 L’EPOUSE. Qu’il me donne un baiser de sa bouche ; car tes mamelles sont meilleures que le vin,
Note Cant. 1,1 : Le changement subit de personne est un des idiotismes de la langue biblique. ― Des mamelles sont donnés à l’époux, parce que Dieu aime son peuple comme une mère (voir Isaïe, 66, 13) et qu’il le porte dans son sein (voir Isaïe, 46, 3), ou parce que la doctrine divine est appelée un lait spirituel dont les enfants de Dieu se nourrissent (voir 1 Pierre, 2, 2).
 
2 suaves comme les parfums les plus exquis. Ton nom est une huile répandue ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment. 3 Entraîne-moi après toi ; nous courrons à l’odeur de tes parfums. Le roi m’a introduite dans ses celliers. Nous tressaillirons, et nous serons ravies de joie en toi, nous souvenant de tes mamelles meilleures que le vin. Les cœurs droits te chérissent.
Note Cant. 1,3 : Dans ses celliers. Chez les anciens le cellier n’était pas une cave obscure, mais un lieu élevé de la maison où l’on mettait non seulement le vin, mais encore d’autres provisions et tout ce qu’on avait de plus précieux ; ce lieu était voisin de la chambre nuptiale. Homère nous apprend, en effet, que dans le palais d’Ulysse on conservait le vin et l’huile dans de grandes cruches rangées le long de la muraille dans un appartement d’en haut, où était aussi beaucoup d’or, d’argent et d’habits, outre le lit nuptial. Ainsi il n’est pas étonnant que l’Epouse dise plus d’une fois dans ce livre qu’elle a été introduite dans le cellier de l’Epoux.
4 Je suis noire, mais je suis belle, (ô) filles de Jérusalem, comme les tentes (tabernacles) de Cédar, comme les pavillons de Salomon.
Note Cant. 1,4 : Les tabernacles ou tentes de Cédar ; c’est-à-dire des Arabes cédaréniens ou Scénites, étaient de poils de chèvres, lesquelles sont presque toutes noires en ce pays. ― Les pavillons ou tentes ; littéralement les peaux ; parce que cette sorte d’habitations étaient anciennement faite avec des peaux ; mais disons que les voyageurs qui nous dépeignent les tentes des rois d’Orient, et celles de leur vizirs et de leurs généraux, ne parlent qu’avec admiration de leur beauté, de leur richesse et de leur magnificence.
 
5 Ne considérez pas que je suis devenue brune (hâlée) ; c’est le soleil qui m’a ôté mon éclat (m’a décolorée). Les fils de ma mère se sont élevés contre moi ; ils m’ont établie gardienne dans les vignes ; je n’ai pas gardé ma (propre) vigne. 6 Apprends-moi, ô toi qu’aime (que chérit) mon âme, où tu fais paître (tes brebis), où tu te reposes à midi, de peur que je ne m’égare en suivant les troupeaux de tes compagnons.
Note Cant. 1,6 : Où tu te reposes à midi. Les bergers se retirent à l’ombre ou sous un abri pendant les heures les plus chaudes du milieu du jour.
7 L’EPOUX. Si tu ne te connais pas, ô la plus belle d’entre les femmes, sors, et va à la suite des troupeaux, et fais paître tes chevreaux près des tentes (tabernacles) des pasteurs.
 
8 Je t’ai comparée, ô mon amie, à mes coursiers attelés aux chars du (de) Pharaon.
Note Cant. 1,8 : A mes coursiers, etc. C’était sans doute l’attelage dont Pharaon, roi d’Egypte, son beau-père, lui avait fait présent.
 
9 Tes joues ont la beauté (du plumage) de la tourterelle ; ton cou brille comme un (est comme des) collier(s). 10 Nous te (vous) ferons des chaînes d’or, marquetées d’argent. 11 L’EPOUSE. Tandis que le roi était sur son lit de table, mon nard a exhalé son parfum.
Note Cant. 1,11 : Mon nard. Voir Marc, note 14.3.
 
12 Mon bien-aimé est pour moi un bouquet (paquet) de myrrhe ; il demeurera entre mes mamelles.
Note Cant. 1,12 : Les femmes dans l’Orient portaient sur elles des bouquets de myrrhe. Voir Exode, note 30.23.
13 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de (raisin de) cypre dans les vignes d’Engaddi.
Note Cant. 1,13 : Cypre ; c’est le nom d’un arbrisseau, ayant la feuille semblable à celle de l’olivier, la fleur blanche et odorante, et les fruits pendants en grappes d’une odeur fort agréable. On en cueillait à Engaddi, ville située non loin de Jéricho, et devenue célèbre par l’abondance de ses palmiers, de ses vignes et de ses bananiers. ― « Le cypre ou chypre, en hébreu cophér, est l’arbuste nommé par les Arabes henna ou henné (Lawsonia inermis) dont les feuilles étaient employées par les Egyptiennes pour se teindre les mains et les pieds et parfois les cheveux. Les Juives adoptèrent cette mode qui se répandit ensuite dans tout l’Orient. Cet arbuste porte de charmantes fleurs d’un jaune d’or rassemblées en grappe sur des tiges dont le vif incarnat contraste agréablement avec la fraîche verdure des feuilles. Ces fleurs étaient fort estimées, pour leur suave odeur, par les femmes israélites ; elles en faisaient des bouquets qu’elles portaient dans leur sein et des couronnes dont elles ornaient leur tête. » (E. RIMMEL.)
14 L’EPOUX. (Vois) Que tu es belle, mon amie ! (vois) que tu es belle ! Tes yeux sont (comme) ceux des colombes.
 
15 L’EPOUSE. (Vois) Que tu es beau, mon bien-aimé ! que tu as de charmes (plein de grâce) ! Notre lit est couvert de fleurs ;
 
16 les solives (poutres) de nos maisons sont de cèdre, nos lambris de cyprès.
 

Chapitre 2

 | 
 | 
Chap. : 
L’Epoux et l’Epouse continuent à faire mutuellement leur éloge.
Leur ravissement et leur fidélité.
1 L’EPOUX. Je suis la fleur des champs, et le lis des vallées.
Note Cant. 2,1 : La plupart des Pères attribuent les paroles contenues dans le verset à l’Epoux et non à l’Epouse ; le verset suivant, qui se lie parfaitement à celui-ci, nous a semblé démontrer que ce sentiment est le véritable.
 
2 Comme un (le) lis parmi les épines, telle est ma bien-aimée parmi les jeunes filles.
 
3 L’EPOUSE. Comme un (le) pommier parmi (est entre) les arbres des forêts, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes (est entre les fils des) hommes. Je me suis assise à l’ombre de celui que j’avais désiré, et son fruit est doux à ma bouche. 4 Il m’a introduite dans le (son) cellier à vin ; il a réglé en moi l’amour (la charité).
Note Cant. 2,4 : Dans son cellier. Voir Cantique, 1, 3. ― Il a réglé (ordinavit) en moi la charité ; c’est-à-dire comme l’exprime saint Thomas d’Aquin, il a mis en moi un amour bien réglé, en sorte que je ne m’aimasse moi-même, et que je n’aimasse le prochain que pour Dieu, et que j’aimasse Dieu lui-même par-dessus toutes choses.
5 Soutenez-moi avec des fleurs, fortifiez-moi avec des fruits, car je languis d’amour. 6 Sa main gauche est (sera) sous ma tête, et il m’embrasse(ra) de sa main droite.
 
7 L’EPOUX. Je vous conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles (chevreuils) et les cerfs des champs (campagnes), ne troublez (dérangez) pas, n’éveillez pas la bien-aimée, jusqu’à ce qu’elle-même le veuille.
Note Cant. 2,7 : Je vous conjure, etc. L’Epoux, sortant de grand matin de la chambre de son épouse, la laisse endormie, et conjure qu’on ne le l’éveille pas. ― Par les chevreuils et les cerfs. Ces animaux sont l’image de tout ce qui est beau et gracieux.
 
8 L’EPOUSE. C’est la voix de mon bien-aimé ; le voici qui vient, bondissant sur les montagnes, franchissant les collines. 9 Mon bien-aimé est semblable à une gazelle (au chevreuil) et au faon des biches. Le voici qui se tient derrière notre muraille, regardant par les fenêtres, observant à travers les treillis (barreaux).
Note Cant. 2,9 : Au travers des barreaux. Voir Proverbes, note 7.6.
 
10 Voilà mon bien-aimé qui me parle : Lève-toi, hâte-toi, mon amie, ma colombe, ma (toute) belle, et viens. 11 Car l’hiver est déjà passé ; la pluie a cessé et s’en est allée.
Note Cant. 2,11 : L’hiver est passé, la pluie est partie. Les pluies cessent ordinairement en mars en Palestine et leur cessation marque la fin de l’hiver.
12 Les fleurs ont paru sur notre terre, le temps de tailler la vigne est venu ; la voix de la tourterelle s’est faite entendre dans notre terre ;
Note Cant. 2,12 : Les fleurs ont paru sur notre terre. En mars, la Palestine est un tapis de fleurs. ― La voix de la tourterelle a été entendue dans notre terre. Les tourterelles sont dans la Terre Sainte des oiseaux de passage qui y reviennent au printemps : leur voix annonce le retour de cette saison agréable entre toutes, car elles arrivent les premières parmi les oiseaux de passage et se font entendre partout et sans cesse.
13 le figuier a poussé ses premiers fruits (figues vertes) ; les vignes en fleur ont répandu leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle (mon éclatante beauté), et viens ;
Note Cant. 2,13 : Ses figues vertes, les premières figues. Le figuier en Palestine produit deux ou même trois récoltes, en juin, en août et à l’entrée de l’hiver. Dès que l’hiver finit, les premières figues commencent à pousser sur l’arbre.
14 ma colombe, toi qui te retires dans les creux de la pierre et dans les enfoncements de la muraille, montre-moi ton visage, que ta voix résonne à mes oreilles ; car ta voix est douce, et ton visage est agréable. 15 Prenez-nous les petits renards qui ravagent les vignes ; car notre vigne est en fleur.
Note Cant. 2,15 : Les petits renards, proprement les chacals. Ces animaux font de grands ravages dans les vignes.
 
16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui, et (il (qui se re)paît parmi les lis, note),
Note Cant. 2,16 : Qui se repaît parmi les lis ; qui répand une odeur aussi agréable que s’il était nourri de lis, et que s’il avait passé la nuit parmi les fleurs les plus odorantes. Ce membre de phrase est détaché de ce qui précède et de ce qui suit ; voilà pourquoi nous l’avons mis entre parenthèses.
17 jusqu’à ce que le jour se rafraîchisse, et que les ombres se dissipent. Reviens ; sois semblable, mon bien-aimé, à une gazelle (au chevreuil), et au faon des biches sur les montagnes de Béther.
Note Cant. 2,17 : Les montagnes de Béther ; selon les Septante, montagnes de cavités. On ne sait au juste quelles étaient ces montagnes ; mais on peut supposer qu’elles étaient très agréables et remplies de gibier, puisque l’Epouse compare son bien-aimé aux chevreuils et aux fanons de biches qui les habitaient. ― D’après Eusèbe, la montagne de Béther était à deux milles de Jérusalem.

Chapitre 3

 | 
 | 
Chap. : 
L’Epouse cherche son bien-aimé et le trouve.
L’Epoux dans les bras duquel elle s’endort est comparé à Salomon, et l’Epouse au lit et à la litière de ce monarque.
1 Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui qu’aime (que chérit) mon âme ; je l’ai cherché, et je ne l’ai pas trouvé. 2 Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville ; dans les rues (bourgs) et sur les places publiques je chercherai celui qu’aime (que chérit) mon âme ; je l’ai cherché, et je ne l’ai pas trouvé. 3 Les sentinelles qui gardent la ville m’ont rencontrée : N’avez-vous pas vu celui qu’aime (que chérit) mon âme ? 4 Lorsque je les eus un peu dépassés, j’ai trouvé celui qu’aime (que chérit) mon âme ; je l’ai saisi, et je ne le laisserai pas aller, jusqu’à ce que je l’introduise dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a donné le jour.
 
5 L’EPOUX. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles (chevreuils) et par les cerfs des campagnes, ne troublez pas, n’éveillez pas la bien-aimée, jusqu’à ce qu’elle le veuille.
Note Cant. 3,5 : Je vous conjure, etc. Voir Cantique, 2, 7.
 
6 LES FILLES DE JERUSALEM. Quelle est celle-ci, qui monte du désert comme une fumée légère (colonne de fumée) des (d’) aromates de myrrhe, d’encens, et de toutes sortes de (poudres de) parfums ?
Note Cant. 3,6 : Colonne ; c’est le sens de l’hébreu, rendu dans la Vulgate par virgula.
7 Voici le lit de Salomon : soixante héros (vaillants guerriers) l’environnent, choisis parmi les plus vaillants d’Israël ; 8 tous tiennent des glaives, et sont très exercés (habiles) au combat ; chacun d’eux a l’épée au côté, à cause des alarmes nocturnes (craintes de la nuit).
Note Cant. 3,8 : A cause des craintes, etc. ; c’est-à-dire à cause des surprises qu’on peut craindre pendant la nuit. La coutume de mettre ainsi des gardes pour le lit du roi existait aussi chez les Romains.
9 Le roi Salomon s’est fait une litière de bois du Liban. 10 Il en a fait les colonnes d’argent, le dossier d’or, les degrés (le siège) de pourpre ; au milieu il a tendu des tapis (couvert de ce qu’il y a de plus) précieux, en faveur (à cause) des filles de Jérusalem.
Note Cant. 3,10 : Le milieu, etc. Le media de la Vulgate est un pluriel neutre, qui signifie littéralement les choses du milieu. ― De ce qu’il y a de plus précieux ; littéralement de cherté (charitate) ; hébraïsme, pour de cher dans la langue sacrée, en effet, les substantifs se mettent souvent pour les adjectifs. ― A cause ; en faveur, pour être agréable.
11 Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon paré du diadème dont sa mère l’a couronné au jour de ses noces, et au jour de la joie de son cœur.
Note Cant. 3,11 : Sortez, etc. Les filles de la noce invitent les autres filles de Jérusalem à venir voir Salomon orné du diadème.

Chapitre 4

 | 
 | 
Chap. : 
Description de tout ce qui constitue la beauté de l’Epouse.
1 L’EPOUX. Que tu es belle, ô mon amie ! que tu es belle ! Tes yeux sont (comme) ceux des colombes, sans ce qui est caché au dedans. Tes cheveux sont comme des troupeaux de chèvres qui sont montées de la montagne de Galaad.
Note Cant. 4,1 : Qui sont montées ; c’est-à-dire qui sont venues. Les Hébreux disaient monter et descendre pour aller et venir, suivant la situation réciproque des lieux. ― Galaad, pays fécond en troupeaux, en pâturages et particulièrement en belles chèvres. ― La montagne de Galaad est très fertile et riche en pâturages et les chèvres y sont nombreuses.
2 Tes dents sont comme des troupeaux de brebis tondues, qui sont montées du lavoir ; toutes portent un double fruit, et il n’y en a pas de stérile parmi elles. 3 Tes lèvres sont comme une bandelette d’écarlate, et ta parole est suave. Tes joues sont comme une moitié (un quartier) de grenade, sans ce qui est caché au dedans.
Note Cant. 4,3 : Comme un quartier de grenade. La grenade ouverte montre les graines dont elle est pleine et qui sont d’un beau rouge incarnat.
4 Ton cou est comme la tour de David, qui est bâtie avec des créneaux, mille boucliers y sont suspendus, (et) toute l’armure des héros (vaillants guerriers).
Note Cant. 4,4 : Mille boucliers y sont suspendus. Les perles et joyaux qui ornent le cou de l’Epouse.
5 Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle (de chevreuil), qui paissent parmi les lis. 6 Jusqu’à ce que le jour se rafraîchisse et que les ombres se dissipent, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens. 7 Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de (aucune) tache en toi. 8 Viens du Liban, mon épouse, viens du Liban ; viens, tu seras couronnée ; du sommet d’Amana, de la cime du (de) Sanir et de l’Hermon, des tanières (antres) des lions, (et) des montagnes des léopards.
Note Cant. 4,8 : Amana, montagne de la chaîne de l’Anti-Liban. ― Sanir, nom amorrhéen de l’Hermon. ― Hermon, partie méridionale de la chaîne de l’Anti-Liban. ― Les lions et les autres animaux féroces étaient autrefois nombreux dans ces montagnes ; on n’y trouve plus que la panthère. Le sens de ce verset est fort controversé. Plusieurs commentateurs l’entendent dans ce sens : Quitte les montagnes sauvages, repaire des bêtes fauves, et viens habiter avec moi.
9 Tu as blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse, tu as blessé mon cœur par (l’)un de tes yeux et par un cheveu de ton cou. 10 Que tes mamelles sont belles, ma sœur, mon épouse ! Tes seins sont plus agréables que le vin, (?) et l’odeur de tes parfums surpasse tous les aromates. 11 Tes lèvres, ô mon épouse, sont un rayon qui distille le miel ; le miel et le lait sont sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur de l’encens. 12 Ma sœur, mon épouse est un jardin fermé ; elle est un jardin fermé, une fontaine scellée.
Note Cant. 4,12 : Un jardin fermé. Voir Ecclésiaste, note 2.5. ― La Fontaine scellée est, pense-t-on, le Ras el-Aïn actuel, au sud de Bethléhem, à une centaine de mètres de la forteresse de Kalaâh el-Bourak. « Un escalier de vingt-six marches mène dans une première chambre taillée dans le roc et voûtée en plein cintre, ayant le haut percé d’une ouverture circulaire. Le milieu de cette chambre, qui mesure douze à treize mètres en long sur quatre à cinq de large, est occupé par un petit bassin rectangulaire. C’est là que l’eau vient se rassembler d’abord. De là elle est conduite par un aqueduc au château d’eau [des Bassins ou Vasques de Salomon, près de Kalaâh el-Bourak]. Cet aqueduc, taillé en grande partie dans la roche et voûté au commencement en forme de dos d’âne, est ouvert dans la paroi est. Par une porte qui s’ouvre dans la paroi ouest, on entre dans une deuxième chambre, également taillée dans le rocher et voûtée en plein cintre. Là on voit une abside pratiquée dans la paroi sud et une autre dans celle de l’ouest. Cette paroi est revêtue de briques, mais qui ne sont pas très anciennes. C’est au bas de cette dernière abside que sort du rocher la plus grande partie de ces eaux lesquelles, pures et limpides comme du cristal, vont se jeter par un étroit canal dans un petit réservoir d’où elles sortent aussitôt pour aller se déverser dans celui de la première chambre. » (LIEVIN.)
13 Tes plants (rejetons) sont un jardin de délices(, rempli de grenades,) et de (avec) toutes sortes de fruits, de cypre (cyprès) et de nard. 14 Le nard et le safran, la canne (aromatique) et le cinnamome, et tous les arbres (odoriférants) du Liban, (s’y trouvent) avec la myrrhe et l’aloès, et tous les (premiers, note) parfums les plus exquis.
Note Cant. 4,14 : Les premiers ; c’est-à-dire les meilleurs, les plus excellents. ― « Le safran se compose des stigmates desséchés [de la plante qui porte ce nom], du crocus sativus. C’était un des aromates les plus appréciés des anciens ; mais il n’est guère employé maintenant que pour la teinture ou comme condiment dans la cuisine méridionale. » (E. RIMMEL.) Pour les autres parfums, voir Exode, notes 30.23 à 30.34.
15 La (Tu es une) fontaine des jardins et le (un) puits des eaux vives coulent avec impétuosité du Liban.
 
16 L’EPOUSE. Lève-toi, aquilon, et viens, vent du midi ; souffle dans mon jardin, et qu’il exhale ses parfums.

Chapitre 5

 | 
 | 
Chap. : 
L’Epouse invite l’Epoux à venir dans son jardin.
Elle s’endort et cherche son Epoux.
Beauté de l’Epoux.
1 Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange du fruit de ses arbres. L’EPOUX. Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, mon épouse ; j’ai recueilli ma myrrhe avec mes parfums (aromates) ; j’ai mangé le rayon avec mon (le) miel ; j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, mes amis, et buvez, et enivrez-vous, mes bien-aimés.
Note Cant. 5,1 : Enivrez-vous (inebriamini). Dans ce passage, comme dans plusieurs autres, le verbe inebriare ne signifie pas boire au point de troubler le cerveau, il veut dire seulement boire autant que la soif et la nécessité le demandent, ou bien encore faire grande chère, se réjouir.
 
2 Je dors, et (mais) mon cœur veille. Voix de mon bien-aimé qui frappe : (. L’EPOUX.) Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, mon immaculée, car ma tête est couverte de rosée, et mes boucles (les boucles de mes cheveux) sont pleines des gouttes de la nuit. 3 L’EPOUSE. Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la (m’en) revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ?
Note Cant. 5,3 : J’ai lavé mes pieds. Comme les Orientaux portent ordinairement des sandales, ils se lavent souvent les pieds pour en enlever la poussière.
4 Mon bien-aimé a passé sa main par l’ouverture de la porte, et mes entrailles se sont émues au bruit qu’il a fait.
Note Cant. 5,4 : Par le trou de la porte, pour l’ouvrir.
5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé ; (de) mes mains a dégoutté (distillaient) la myrrhe, et mes doigts étaient pleins de la myrrhe la plus précieuse (pure). 6 J’ai levé le verrou de ma porte pour mon bien-aimé ; mais il s’était retiré, et il avait passé ailleurs. Mon âme s’était fondue au son de sa voix ; je l’ai cherché, et je ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé, et il ne m’a pas répondu. 7 Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée ; ils m’ont frappée et ils m’ont blessée. Les gardes des murs m’ont enlevé mon manteau.
Note Cant. 5,7 : Mon manteau. Le manteau des femmes orientales, qui leur sert en même temps de voiles, les couvre complètement.
8 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, annoncez-lui que je languis d’amour.
 
9 LES FILLES DE JERUSALEM. Quel est-il (Qu’est-ce qui distingue) ton bien-aimé entre les bien-aimés, ô la plus belle des femmes ? Quel est-il (Qu’est-ce qui distingue) ton bien-aimé entre les bien-aimés, pour que tu nous conjures ainsi ?
Note Cant. 5,9 : Qu’est-ce, etc. ; littéralement : Quel est ton bien-aimé en dehors d’un bien-aimé ? A quel signe pourrons-nous le reconnaître pour ton bien-aimé particulier ?
 
10 L’EPOUSE. Mon bien-aimé est blanc et vermeil ; il est choisi entre mille. 11 Sa tête est un or très pur (excellent). Ses cheveux sont comme les rameaux des palmiers, noirs comme le corbeau.
Note Cant. 5,11 : Comme les jeunes pousses de palmiers, qui sont toutes au haut de l’arbre et y forment une couronne.
12 Ses yeux sont comme des colombes qui reposent (qu’on voit) au bord des ruisseaux, qui ont été lavées dans le lait, et qui se tiennent près des grands cours d’eau (fleuves les plus abondants). 13 Ses joues sont comme des parterres de plantes aromatiques (d’aromates), plantées par les parfumeurs. Ses lèvres sont des lis qui distillent la (première, note) myrrhe la plus pure.
Note Cant. 5,13 : La première myrrhe ; c’est-à-dire la meilleure, la plus pure.
14 Ses mains, faites au tour, sont d’or et pleines d’hyacinthes. Son sein est d’ivoire enrichi de saphirs. 15 Ses jambes sont des colonnes de marbre posées sur des bases d’or. Son aspect est comme celui du Liban, distingué comme les cèdres.
Note Cant. 5,15 : Distingué comme les cèdres ; parmi tous les autres arbres.
16 Sa voix (Son gosier) est très suave, et il (lui) est tout désirable (aimable). Tel est mon bien-aimé, et il est mon ami, ô filles de Jérusalem.
Note Cant. 5,16 : Son gosier ; c’est-à-dire, le son de sa voix, sa parole.
17 LES FILLES DE JERUSALEM. Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes ? Où s’est retiré ton bien-aimé ? et nous le chercherons avec toi.

Chapitre 6

 | 
 | 
 | 
Chap. : 
L’Epoux est retrouvé.
Eloge de l’Epoux.
Trouble de l’Epoux ou de l’Epouse.
1 L’EPOUSE. Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, dans le parterre des plantes aromatiques (des aromates), pour se nourrir dans les jardins et pour cueillir des lis.
 
2 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi, lui qui se nourrit parmi les lis. 3 L’EPOUX. Tu es belle, (ô) mon amie, suave, et belle (gracieuse) comme Jérusalem, terrible comme une armée rangée en bataille.
 
4 Détourne de moi tes yeux, car ce sont eux qui m’ont fait fuir (partir) en toute hâte. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres que l’on voit venir de Galaad.
Note Cant. 6,4 : Tes cheveux, etc. Comparer à Cantique, 4, 1.
5 Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui sont montées du lavoir, toutes portent un double fruit, et il n’y en a pas de stérile parmi elles.
Note Cant. 6,5 : Tes dents, etc. Comparer à Cantique, 4, 2.
6 Tes joues sont comme l’écorce d’une grenade, sans ce qui est caché en toi. 7 Il y a soixante reines, et quatre-vingts femmes du second rang, et des (les) jeunes filles (sont) sans nombre. 8 Elle est unique, ma colombe, ma parfaite ; elle est (l’)unique de (pour) sa mère, la préférée de celle qui lui a donné le jour. Les jeunes filles l’ont vue, et elles l’ont proclamée bienheureuse (la plus heureuse) ; les reines et les autres femmes (du second rang) l’ont vue, et l’ont comblée de louanges. 9 Quelle est celle-ci qui s’avance comme l’aurore à son lever, belle comme la lune, éclatante (pure) comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille ? 10 Je suis descendu dans le jardin des noyers, pour voir les fruits des vallées, et pour considérer si la vigne avait fleuri, et si les grenades avaient germé.
Note Cant. 6,10-11 : Si c’est l’Epoux qui parle dans ces deux versets, nous pensons qu’ils doivent s’expliquer ainsi : Bien que je sois descendu dans le jardin des noyers, afin de voir les fruits des vallées, c’est-à-dire si la vigne avait fleuri et si les grenades avaient germé, je n’ai pu m’en assurer, parce que j’ai été troublé par la rapidité avec laquelle m’entrainaient les quadriges du cocher Aminadab. Si c’est l’Epouse qui parle, rien ne s’oppose à cette même explication. Enfin, si on ne met que les paroles du verset 10 dans la bouche de l’Epouse, et qu’on attribue à l’Epoux celles du verset 11, le nescivi ou je n’ai pas su signifiera : Je ne me suis pas aperçu que tu fusses descendue dans le jardin, parce que j’ai été troublé par la rapidité, etc. ― Aminadab ; au lieu de ce mot qui se lit dans la Vulgate et les Septante, l’hébreu porte hammi nâdî, c’est-à-dire mon peuple, spontané ou prompt, noble, généreux, chef, prince, qui pourrait bien être un nom propre synonyme de Hamminâdâb, qui se trouve lui-même comme nom propre dans plusieurs endroits du texte sacré. Cependant quelques anciennes versions grecques portent : peuple, conducteur, chef.
11 Je n’ai plus su où j’étais ; mon âme a été toute troublée, à cause des chars (quadriges) d’Aminadab. 12 Reviens, reviens, ô Sulamite ! reviens, reviens, afin que nous te contemplions.
Note Cant. 6,12 : Sulamite, la pacifique, nom correspondant à Salomon, qui signifie le pacifique.

Chapitre 7

 | 
 | 
Chap. : 
Eloge de l’Epouse, sa fidélité, ses désirs ardents.
1 Que verrez-vous dans la Sulamite, sinon les chœurs (de danse) d’un camp (des camps) ? Que tes pieds (pas) sont beaux dans ta (les) chaussure(s), ô fille du prince ! Les jointures de tes hanches (jambes) sont comme des (ces) colliers travaillés par la main d’un artiste (habile ouvrier).
Note Cant. 7,1 : Que verras-tu. Suivant les uns, ce sont les paroles de l’Epoux qu’il s’adresse à lui-même ou qu’il adresse aux filles de Jérusalem, d’autant que l’hébreu et les Septante portent le pluriel que verrez-vous ; suivant les autres, c’est l’Epouse elle-même qui parle ; suivant d’autres enfin ce sont les filles de Jérusalem. ― Les chœurs des camps ; c’est-à-dire, probablement, les assemblées, les réunions dans les camps, l’armée. L’Epouse a été déjà comparée (voir Cantique, 6, 9) à une armée rangée en bataille.
 
2 Ton nombril est une coupe faite au tour, où des liqueurs (exquises) ne manquent jamais. Ton sein est comme un monceau de froment entouré de lis. 3 Tes deux mamelles sont comme les deux faons jumeaux d’une gazelle (chevreuil). 4 Ton cou est comme une tour d’ivoire. Tes yeux sont comme les piscines d’Hésébon, situées près de la porte où s’assemble la foule (de la fille de la multitude). Ton nez est comme la tour du Liban, qui regarde vers (contre) Damas.
Note Cant. 7,4 : Tes yeux, etc. Les Hébreux donnaient aux fontaines le nom d’yeux ; c’est ce qui fait ici une des beautés de la comparaison. ― Hésébon, ville ancienne et célèbre au-delà du Jourdain. ― La fille ; c’est-à-dire, suivant le style des Hébreux, la ville. ― De la multitude ; du peuple. Ainsi la fille de la multitude signifie la ville où réside le peuple. ― Les piscines d’Hésébon sont mentionnées dans 2 Machabées, 12, 16, (?) qui nous apprend qu’elles étaient très grandes. ― A la porte de la fille de la multitude, en hébreu, à la porte de Bath-Rabim.
5 Ta tête est comme le Carmel, et les cheveux de ta tête sont comme la pourpre du (d’un) roi, liée et teinte dans les canaux de(s) teinturiers.
Note Cant. 7,5 : L’auteur compare les rubans, les frisures et les autres ornements de la tête de l’Epouse au Carmel, montagne magnifique, fertile, chargée de vignes, d’arbres fruitiers, etc. ― Sicut purpura, etc. Anciennement on liait les tresses des cheveux avec des rubans de pourpre.
6 Que tu es belle et charmante (gracieuse), ô ma bien-aimée, parmi les délices !
 
7 Ta taille ressemble à un palmier, et tes mamelles à des grappes de raisin. 8 J’ai dit : Je monterai sur le (un) palmier, et je cueillerai ses (les) fruits, et tes mamelles seront comme les grappes de la vigne, et les parfums (l’odeur) de ta bouche comme celui des pommes.
Note Cant. 7,8 : Je monterai sur un palmier, et j’en prendrai les fruits. Il y a des palmiers mâles et des palmiers femelles. Le fruit de ces derniers n’est bon qu’autant qu’il a été fécondé par le palmier mâle. « Le 21 mars, raconte Hasselquist dans son Voyage en Palestine, les fleurs d’un palmier femelle s’étaient ouvertes pendant la nuit. J’allai les voir le matin, pendant que la rosée tombait encore. Je trouvai le jardinier qui était monté sur ce palmier, aussi grand que nos plus grands sapins. Il avait pris avec lui un bouquer du palmier mâle et s’en servit pour en imprégner les fleurs écloses, s’assurant ainsi de bons fruits pour la récolte. »
9 Ta gorge (Ton gosier) est comme un vin excellent, digne d’être bu par mon bien-aimé, et (longtemps) savouré entre ses lèvres et ses dents.
Note Cant. 7,9 : Digne d’être bu, etc. ; littéralement digne de mon bien-aimé pour boire, et pour savourer, etc. : ce qui est une construction purement hébraïque.
10 L’EPOUSE. Je suis à mon bien-aimé, et son cœur se tourne vers moi.
 
11 Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, demeurons dans les villages. 12 Levons-nous dès le matin pour aller dans les vignes ; voyons si la vigne a fleuri, si ses (les) fleurs produisent des fruits, si les grenadiers sont en fleur ; c’est là que je te donnerai mon amour (je t’offrirai mes mamelles). 13 Les mandragores ont exhalé leur odeur (parfum). A nos portes sont toutes sortes de fruits : nouveaux et anciens, ô mon bien-aimé, je te les ai gardés.
Note Cant. 7,13 : Le terme hébreu, traduit dans la Vulgate par mandragores, a été rendu de bien de manières différentes par les interprètes. Celle de mandragores, qu’on lui donne assez généralement, ne nous paraît pas être la vraie, d’autant que la mandragore appartient à la famille des solanées, laquelle comprend les plantes qui ont une odeur désagréable, un aspect sombre. De plus, la mandragore est justement classée parmi les végétaux vénéneux. Le mot hébreu signifie, d’après sa racine, fleur d’amour ; mais on ne sait quelle est cette espèce de fleur.

Chapitre 8

 | 
 | 
Chap. : 
L’Epouse continue à exprimer ses désirs.
Union des Epoux.
1 Qui me donnera de t’avoir pour frère, suçant les mamelles de ma mère, afin que je te trouve dehors, que je t’embrasse, et que désormais personne ne me méprise ? 2 Je te prendrai, et je te conduirai dans la maison de ma mère ; là tu m’instruiras, et je te donnerai une coupe de vin parfumé (aromatique), et le suc (nouveau) de mes grenades. 3 Sa main gauche est (sera) sous ma tête, et de sa droite il m’embrassera.
 
4 L’EPOUX. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, ne troublez pas, et n’éveillez pas la bien-aimée, jusqu’à ce qu’elle-même le veuille.
 
5 LES FILLES DE JERUSALEM. Quelle est celle-ci qui monte du désert, enivrée (comblée) de délices, appuyée sur son bien-aimé ? Je t’ai (r)éveillée sous le pommier ; c’est là que (qu’a été corrompue) ta mère t’a conçue, là (a été violée) que celle qui t’a donné le jour t’a enfantée.
Note Cant. 8,5 : Sous le pommier, etc. D’après la version latine, on ne peut savoir si c’est l’Epoux ou l’Epouse qui dit ces paroles et les suivantes ; mais le texte hébreu les attribue formellement à l’Epouse.
 
6 Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, car l’amour est fort comme la mort, et le zèle de l’amour inflexible comme l’enfer ; ses lampes sont des lampes de feu et de flamme.
Note Cant. 8,6 : Comme un sceau sur ton bras. Allusion sans doute à une coutume semblable à celle des Assyro-Chaldéens, qui avaient pour sceau une pierre précieuse gravée, en forme de cylindre ; ils la portaient attachée à leur bras.
7 Les (De) grandes eaux n’ont pu éteindre l’amour, et les (des) fleuves ne le submergeront pas. Quand un homme donnerait toutes les richesses de sa maison pour l’amour, il les mépriserait comme un rien.
 
8 LES FRERES DE L’EPOUX. Notre sœur est petite, et elle n’a pas de mamelles ; que ferons-nous à notre sœur au jour où il faudra lui parler ?
Note Cant. 8,8 : Quand il faudra lui parler ; c’est-à-dire la demander en mariage. Comparer à Genèse, 34, verset 4 et suivants.
9 L’EPOUX. Si elle est un mur, bâtissons sur lui des créneaux (forts) d’argent ; si elle est une porte, fermons-la avec (appliquons dessus) des ais de cèdre.
 
10 L’EPOUSE. Je suis un mur, et mes mamelles sont comme une tour, depuis que j’ai paru devant lui, comme ayant trouvé (en lui) la paix.
 
11 Le pacifique a eu une vigne dans celle qui contient des peuples (nombreux) ; il l’a livrée à des gardiens ; chacun doit rendre mille pièces d’argent pour ses fruits.
Note Cant. 8,11 : Le pacifique ; c’est-à-dire Salomon, dont le nom hébreu a cette signification. ― Dans celle où il y a des peuples ; selon l’hébreu, dans Bahal Hâmôn, nom propre qui signifie maître, possesseur de multitude ; et suivant les Septante, dans Béélamôn, ville que plusieurs croient être Balamôn, mentionné dans le texte grec de Judith (voir Judith, 8, 3), et nommée Béthulie dans la Vulgate. ― Chacun ; c’est le vrai sens du mot hébreu traduit dans la Vulgate par homme (vir).
 
12 Ma vigne est devant moi. Les mille (pièces d’argent) sont pour toi, (ô) pacifique, et il y en a deux cents pour ceux qui gardent ses (les) fruits.
Note Cant. 8,12 : Ma vigne est devant moi ; pour moi, au contraire, je n’ai loué ma vigne à personne ; je la garde et la cultive moi-même. ― Les mille, pièces d’argent. ― Sont pour toi, pacifique ; littéralement de toi pacifique (tui pacifici), t’appartiennent. L’Epouse veut dire que sa propre vigne, soignée et cultivée par elle-même, rapportera bien plus que celle que l’Epoux a confiée à des gardiens étrangers.
 
13 L’EPOUX. O toi qui habites dans les jardins, nos (des) amis écoutent ; fais-moi entendre ta voix.
 
14 L’EPOUSE. Fuis, ô mon bien-aimé, et sois semblable à la gazelle (au chevreuil) et au faon des cerfs (biches) sur les montagnes des aromates.
Note Cant. 8,14 : Les montagnes des aromates, les montagnes sans doute où poussent des plantes aromatiques, comme à Cantique, 4, 6, la colline de l’encens.

Bible Fillion annotée par Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Louis-Claude Fillion publiée en 8 volumes de 1888 à 1895 avec les commentaires issus de la Bible Glaire & Vigouroux (A. et R. Roger, et F. Chernoviz, 1905). L'association de la traduction de l'abbé Fillion et des commentaires des abbés Glaire & Vigouroux est une originalité provenant du site JesusMarie. Elle associe la traduction la plus récente de la Sainte Bible d'après la Vulgate avec les excellents commentaires des abbés Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.