Saint Matthieu rapporte que des mages vinrent à Bethléem pour adorer Jésus-Christ, et qu’ils y furent conduits par une étoile qui allait devant eux et qui s’arrêta à l’endroit où était l’enfant. Or, disent les adversaires de nos divines Ecritures, personne n’ignore que les étoiles, à raison de leur immense élévation, ne peuvent indiquer une ville, pas même un pays, bien moins encore une maison.
La difficulté des incrédules tombe d’elle-même, dès que l’on considère que le terme aster employé dans le texte grec, et le mot latin stella de la Vulgate, sont susceptibles non seulement du sens d’étoile proprement dite, mais encore d’un simple météore lumineux qui, vu à une certaine distance, a toutes les apparences d’une étoile… Le mot grec aster se trouve employé par Homère dans le sens d’un météore, auquel il compare la descente de Minerve sur la terre. Aristote s’en est également servi avec la même signification… " Nous pouvons même, sans sortir de notre langue, dit Bullet, donner un exemple de cette double acception. On appelle parmi nous étoile un météore qui paraît souvent en été en forme d’une étoile qui tombe (étoile filante), et ce n’est pas seulement le peuple qui parle ainsi ; nos philosophes, qui se piquent d’une grande exactitude dans leurs expressions, ne s’expliquent point autrement. Les Arabes appellent aussi étoiles ces météores lumineux qui semblent tomber du ciel. " (J.-B. GLAIRE.)