Définition, excellence, avantages et modèles de la foi.
1 Or la foi est le fondement des choses qu'on doit espérer, et la démonstration de celles qu'on ne voit point.2 Car c'est par elle que les anciens ont reçu témoignage.3 C'est par la foi que nous savons que les siècles ont été formés par la parole de Dieu; de manière que ce qui était invisible est devenu visible.Note Hébr. 11,3 : Voir
Genèse, 1, 3.
Les siècles ; c’est-à-dire ce qui est du temps, le monde.
4 C'est par la foi qu'Abel offrit une meilleure hostie que Caïn; par elle il reçut le témoignage qu'il était juste, Dieu rendant témoignage à ses dons ; et par elle, mort, il parle encore.Note Hébr. 11,4 : Voir
Genèse, 4, 4 ;
Matthieu, 23, 35.
Il parle encore : « allusion aux paroles de Dieu à Caïn : « Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie vers moi » Voir
Genèse, 4, 10. Comparer à
Hébreux, 12, 24. Mais est-ce là le langage de sa foi ? D’autres : il parle encore par son exemple, consigné dans les premières pages de l’Ecriture. » (CRAMPON)
5 C'est par la foi qu'Hénoch fut enlevé, pour qu'il ne vît point la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l'avait transporté; car avant son enlèvement il reçut le témoignage d'avoir plu à Dieu.6 Or, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. Car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie qu'il est. et qu'il récompense ceux qui le cherchent.
7 C'est par la foi que Noé, ayant reçu une réponse touchant ce qu'il ne voyait pas encore, et saisi de crainte, prépara, pour le salut de sa famille, une arche par laquelle il condamne le monde ; et il fut institué héritier de la justice qui vient de la foi.
8 C'est par la foi que celui qui est appelé Abraham obéit et partit sans savoir où il allait.Note Hébr. 11,8 : Voir
Genèse, 12, 1. ―
Qui est appelé Abraham ; c’est-à-dire qui est appelé maintenant Abraham. Saint Paul fait cette réflexion, parce que le patriarche s’appelait d’abord
Abram, qui signifie
père élevé, et qu’il ne reçut que plus tard, à cause de grande foi, le nom d’
Abraham, ou
père d’une grande multitude. Voir Genèse, 17, 5.
9 C'est par la foi qu'il demeura dans la terre de la promesse, comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, avec Isaac et Jacob, cohéritiers de la même promesse.10 Car il attendait la cité qui a des fondements dont l'architecte et le fondateur est Dieu.
11 C'est par la foi aussi que Sara, stérile, reçut la vertu de concevoir un enfant, même après avoir passé l'âge, parce qu'elle crut fidèle celui qui en avait fait la promesse.12 C'est pourquoi d'un seul homme (et déjà éteint) sont sortis des descendants semblables en multitude aux astres du ciel et au sable innombrable qui est sur le bord de la mer.
13 Tous ceux-ci sont morts dans la foi, n'ayant pas reçu les biens promis, mais les voyant et les saluant de loin, et confessant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.14 Car ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie.15 Et certes, s'ils s'étaient souvenus de celle d'où ils sortirent, ils auraient eu certainement le temps d'y retourner.Note Hébr. 11,15 : S’ils s’étaient souvenus, etc. ; c’est-à-dire s’ils s’étaient regardés comme citoyens d’Ur ou de Haran, ils y seraient aisément retournés.
16 Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire la céleste. Aussi Dieu ne rougit point d'être appelé leur Dieu, parce qu'il leur a préparé une cité.
17 C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il était éprouvé, et qu'il offrait ce fils unique, lui qui avait reçu les promesses,18 Lui à qui il avait été dit: C'est en Isaac que sera ta postérité.19 Parce qu'il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter d'entre les morts ; aussi le recouvra-t-il comme une figure.Note Hébr. 11,19 : Comme une figure de la mort et de la résurrection du Sauveur.
20 C'est par la foi qu'Isaac bénit pour l'avenir Jacob et Esaü.21 C'est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph en particulier, et s'inclina profondément devant le sommet de son sceptre.Note Hébr. 11,21 : Voir
Genèse, 47, 31 ;
48, 15. ―
Et s’inclina, etc. ; envisageant par la foi dans le sceptre de son fils la puissance souveraine du Messie, dont Joseph était la figure.
22 C'est par la foi que Joseph mourant parla du départ des enfants d'Israël, et fit des dispositions touchant ses os.Note Hébr. 11,22 : Voir
Genèse, 50, 23. ―
Du départ ; c’est-à-dire de la sortie d’Egypte. ― Joseph demanda que ses restes fussent transportés en Palestine quand Israël quitta quitteraitl’Egypte, ce qui fut fidèlement exécuté.
23 C'est par la foi que Moïse étant né, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu'ils avaient vu que l'enfant était beau, et qu'ils ne craignirent point l'édit du roi.24 C'est par la foi que Moïse, devenu grand, nia qu'il fût fils de la fille de Pharaon,25 Aimant mieux être affligé avec le peuple de Dieu, que de goûter pour un temps le plaisir du péché,Note Hébr. 11,25 : Aimant mieux, etc. Il préféra la vie pénible des Hébreux aux délices de la cour, qu’il ne pouvait goûter sans péché ; il aurait cru pécher s’il s’était livré aux plaisirs, sans se mettre en peine de ses frères.
26 Estimant l'opprobre du Christ une richesse plus grande que le trésor des Egyptiens ; parce qu'il envisageait la récompense.27 C'est par la foi qu'il quitta l'Egypte, sans craindre la fureur du roi; car il demeura ferme comme s'il avait vu celui qui est invisible.28 C'est par la foi qu'il fit la pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur des premiers-nés ne touchât point aux Israélites.
29 C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge, comme sur une terre ferme ; ce qu'ayant tenté, les Egyptiens furent engloutis.30 C'est par la foi que les murs de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours.31 C'est par la foi que Rahab, femme de mauvaise vie, ne périt point avec les incrédules, ayant reçu pacifiquement les espions.Note Hébr. 11,31 : Voir
Josué, 2, 3. ―
Pacifiquement, ou
en silence, sans les découvrir, sans les dénoncer, ou
avec bienveillance, sans leur faire aucun mal, les conservant sains et saufs ; car telle est la vraie signification du mot hébreu que l’on rend ordinairement par
paix.
32 Et que dirai-je encore? Car le temps me manquera pour parler de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes,33 Qui par la foi on>t vaincu des royaumes, pratiqué la justice, obtenu l'effet des promesses, fermé la gueule à des lions ;Note Hébr. 11,33 : Ont vaincu des royaumes, comme Gédéon, Barac, David. ― Fermé la gueule des lions, comme Daniel qui, jeté dans la fosse aux lions, n’en reçut aucun mal.
34 Arrêté la violence du feu, échappé au tranchant du glaive ; qui ont été guéris de leurs maladies, sont devenus forts dans la guerre, ont mis en fuite des armées étrangères;Note Hébr. 11,34 : Arrêté la violence du feu. Les trois compagnons de Daniel jetés dans la fournaise ne furent point brûlés. ― Echappés au tranchant du glaive, comme Elie et Elisée, échappant à leurs ennemis. ― Ont été guéris de leurs maladies, comme le saint roi Ezéchias. ― Sont devenus forts dans la guerre, comme les Machabées.
35 Par qui des femmes ont recouvré leurs morts ressuscités; dont les uns ont été torturés, refusant leur rachat, afin de trouver une meilleure résurrection;Note Hébr. 11,35 : Des femmes ont recouvré leurs morts, leurs enfants, ressuscités par Elie et Elisée. ― Les uns ont été torturés, le saint vieillard Eléazar et les sept frères Machabées.
36 Et les autres ayant souffert les moqueries, les verges, et de plus les prisons,37 Ont été lapidés, sciés, mis à la question, sont morts frappés par le glaive, ont couru çà et là sous des peaux de brebis et des peaux de chèvres, dans le besoin, dans l'angoisse, dans l'affliction;Note Hébr. 11,37 : Ont été lapidés. Zacharie, fils du grand-prêtre Joïada, fut lapidé. Jérémie le fut aussi, selon une ancienne tradition. ― Sciés. D’après la tradition juive, Isaïe fut scié en deux.
38 Eux, de qui le monde n'était pas digne; errant dans les déserts, dans les montagnes, les antres et les cavernes de la terre.39 Or tous ceux-là ayant obtenu un bon témoignage pour leur foi, n'ont cependant pas reçu l'effet de la promesse,40 Dieu nous ménageant quelque chose de meilleur, afin qu'ils ne reçussent pas sans nous leur complète félicité.Note Hébr. 11,40 : Dieu nous ménageant, etc. ; c’est-à-dire Dieu ayant voulu, par une faveur singulière qu’il nous a faite, que leur félicité complète fut différée jusqu’à ce que nous jouissions nous-mêmes de la nôtre. Mais ce retard de leur béatitude ne l’a pas diminuée ; au contraire, en les animant à une plus grande patience et à une espérance plus vive, il a augmenté le mérite de leur foi.