Discernement des esprits.
S’aimer les uns les autres.
Amour de Dieu envers nous, modèle de l’amour que nous devons à nos frères.
Celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu.
Confiance qu’inspire la charité.
Celui qui hait son frère n’aime pas Dieu.
1 Mes bien-aimés, ne croyez point à tout esprit, mais éprouvez les esprits, s'ils sont de Dieu; parce que beaucoup de faux prophètes se sont élevés dans le monde.Note I Jean 4,1 : Eprouver les esprits, c’est, par exemple, examiner si leur doctrine est conforme à la foi catholique, à l’enseignement de l’Eglise.
2 Voici en quoi se connaît l'Esprit de Dieu : Tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair est de Dieu ;Note I Jean 4,2 : Tout esprit, etc. Ce n’est pas dire que la confession de ce point de foi seul soit dans tous les temps et dans tous les cas suffisante ; mais cela se rapporte à ce temps-là et à cette partie de la doctrine chrétienne qu’on devait particulièrement alors confesser, enseigner et maintenir contre les hérétiques qui avaient paru ; c’était la meilleure marque à laquelle on pût distinguer les vrais des faux docteurs.
3 Et tout esprit qui détruit Jésus n'est point de Dieu, et celui-là est l'Antéchrist, dont vous avez ouï dire qu'il vient ; or il est déjà dans le monde.Note I Jean 4,3 : Qui détruit ou qui divise Jésus-Christ, soit en niant sa nature humaine, ou sa divinité, soit en niant qu’il soit le Messie promis et envoyé de Dieu.
4 Vous, vous êtes de Dieu, mes petits enfants, et vous l'avez vaincu ; parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.5 Eux sont du monde, c'est pourquoi ils parlent du monde, et le monde les écoute.6 Nous, nous sommes de Dieu. Qui connaît Dieu nous écoute; qui n'est pas de Dieu ne nous écoute point ; et c'est à cela que nous connaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur.
7 Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, parce que la charité est de Dieu. Ainsi quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.8 Qui n'aime point ne connaît pas Dieu, parce que Dieu est charité.9 La charité de Dieu a paru en cela qu'il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.10 Et cette charité consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que c'est lui qui nous a aimés le premier, et qui a envoyé son Fils, propitiation pour nos péchés.11 Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
12 Personne n'a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et sa charité en nous est parfaite.13 Nous connaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, en cela qu'il nous a donné de son Esprit.14 Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils, Sauveur du monde.15 Quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.16 Quant à nous, nous avons connu la charité que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est charité ; et qui demeure dans la charité demeure en Dieu, et Dieu en lui.
17 Or la charité de Dieu n'est parfaite en nous, de manière que nous ayons confiance au jour du jugement, qu'autant que nous sommes en ce monde tels qu'il est,Note I Jean 4,17 : Tels qu’il est. Jésus-Christ étant saint et sans tache, nous devons, nous aussi, nous maintenir dans ce monde purs de toute tache du péché.
18 Car il n'y a point de crainte dans la charité ; mais la charité parfaite chasse la crainte, parce que la crainte est accompagnée de peine ; ainsi, celui qui craint n'est point parfait dans la charité.Note I Jean 4,18 : La
charité parfaite, ou l’amour, chasse la
crainte des hommes, comme aussi toute inquiétude qui nous porte à douter de la miséricorde de Dieu, et cette crainte servile qui nous fait appréhender la punition du péché plutôt que de l’offense de Dieu. Mais elle n’exclut pas la crainte salutaire des jugements de Dieu, si souvent recommandée dans les Livres saints, pas plus que cette crainte et ce tremblement avec lesquels saint Paul (voir
Philippiens, 2, 12) nous recommande d’opérer notre salut. « La crainte servile, qui se résoud dans l’égoïsme ou l’amour de soi, n’a rien de commun avec la charité ; à mesure que l’une s’accroît, dit saint Augustin, l’autre diminue, et quand l’amour est arrivé à sa perfection, il n’y a plus, dans l’âme où il règne, de place pour la crainte servile. Cette crainte, loin d’échapper au châtiment qu’elle redoute, l’a déjà, elle le porte en quelque sorte en elle-même. Ajoutons que saint Jean décrit ici un état idéal, que les âmes les plus saintes peuvent bien entrevoir, auquel elles peuvent même toucher un moment, mais où elles ne sauraient, dans ce monde de péché, s’établir d’une manière définitive. En plaçant sous nos yeux ce but magnifique, il ne veut qu’une chose, nous animer à servir Dieu par le motif le plus élevé et le plus doux. » (CRAMPON, 1885)
19 Nous donc, aimons Dieu, parce que Dieu nous a aimés le premier.
20 Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur. Car celui qui n'aime point son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?21 De plus, nous avons ce commandement de Dieu : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.