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Livre de Jonas
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Livre de Jonas

Chapitre 1

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Chap. : 
Jonas envoyé à Ninive, s’enfuit de devant le Seigneur, et s’embarque pour aller à Tharsis.
Le vaisseau étant agité par une violente tempête, on tire au sort pour en découvrir la cause.
Le sort étant tombé sur Jonas, on le jette à la mer.
1 Or, la parole du Seigneur fut adressée à Jonas, fils d'Amathi, disant :2 Lève-toi, et va dans Ninive la grande cité, et prêches-y, parce que sa malice est montée devant moi.
Note Jon. 1,2 : Ninive, capitale de l’Assyrie, sur le Tigre. La cité royale était sur la rive gauche du fleuve, à l’endroit appelé aujourd’hui Koyoundjik, où sont entassées les ruines des palais des rois d’Assyrie, vis-à-vis de la ville actuelle de Mossoul. Les auteurs anciens rapportent que la ville entière avait à peu près la forme d’un parallélogramme rectangulaire de 150 stades de longueur sur 90 de largeur. La longueur totale des murs était de 480 stades ou 90 kilomètres.
 
3 Et Jonas se leva afin de fuir à Tharsis, de devant la face du Seigneur; et il descendit à Joppé, et il trouva un vaisseau qui allait à Tharsis, et il donna le prix de son passage, et il descendit dans le vaisseau, afin d'aller avec les autres à Tharsis, pour fuir de la face du Seigneur.
Note Jon. 1,3 : Avec les autres ; littéralement avec eux (cum eis), c’est-à-dire avec les passagers. ― Tharsis. Voir Isaïe, 2, 16. ― Joppé, aujourd’hui Jaffa, port de mer sur la Méditerranée, à l’ouest de Jérusalem.
 
4 Mais le Seigneur envoya un grand vent sur la mer, et il se fit une grande tempête sur la mer, et le vaisseau était en péril d'être brisé.5 Or les matelots craignirent, et les hommes crièrent vers leur Dieu, et ils jetèrent à la mer ce qui était dans le vaisseau, afin qu'il en fût allégé ; or Jonas descendit au fond du vaisseau, et il dormait d'un sommeil profond.
Note Jon. 1,5 : Les hommes, etc. ; selon l’hébreu, ils (les matelots) crièrent, chacun vers son Dieu. ― Descendit, ou plutôt était descendu, car c’est le vrai sens de l’hébreu.
6 Et le pilote s'approcha de lui, et lui dit : Pourquoi es-tu accablé par le sommeil? Lève-loi, invoque ton Dieu, peut-être que Dieu songera à nous et que nous ne périrons pas.
 
7 Et chacun dit à son compagnon : Venez, et jetons les sorts pour savoir d'où ce malheur nous est venu. Et ils jetèrent les sorts, et le sort tomba sur Jonas.
Note Jon. 1,7 : Chacun ; littéralement un homme (vir) ; c’est en effet la signification primitive du terme hébreu correspondant.
 
8 Et ils lui dirent : Indique-nous à cause de qui ce malheur nous arrive; quelle est ton occupation? quel est ton pays et où vas-tu? ou bien à quel peuple appartiens-tu?9 Et il leur dit : Je suis Hébreu, et je crains le Seigneur, le Dieu du ciel, qui a fait la mer et la terre.
Note Jon. 1,9 : Je crains ; c’est-à-dire, d’après le texte original, j’adore, je sers.
10 Et ces hommes craignirent d'une grande crainte, et ils lui dirent : Pourquoi as-tu fait cela? (Car ces hommes surent qu'il fuyait la face du Seigneur, parce qu'il le leur avait appris.)
Note Jon. 1,10 : Ces ; ce pronom est représenté dans l’hébreu par l’article déterminatif.
11 Et ils lui dirent : Que te ferons-nous, afin que la mer se calme pour nous? parce que la mer allait en grossissant
Note Jon. 1,11 : Allait en grossissant ; littéralement et par hébraïsme, allait et grossissait.
12 Et il leur dit : Prenez-moi et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera pour vous, car je sais, moi, que c'est à cause de moi que cette grande tempête est venue sur vous.
 
13 Et les hommes ramaient afin de revenir vers la terre, et ils ne le pouvaient; car la mer allait en grossissant au-dessus d'eux.14 Et ils crièrent au Seigneur, et ils dirent : Nous vous prions, Seigneur, de ne pas nous faire périra cause de l'âme de cet homme, et ne faites pas retomber sur nous un sang innocent, parce que vous, Seigneur, comme vous avez voulu, vous avez fait.
Note Jon. 1,14 : De l’âme ; c’est-à-dire, de la personne.
15 Et ils prirent Jonas, et ils le jetèrent dans la mer, et la mer apaisa sa furie.16 Les hommes craignirent d'une grande crainte le Seigneur, et ils immolèrent des hosties au Seigneur, et ils vouèrent des vœux

Chapitre 2

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Chap. : 
Jonas est englouti par son poisson.
Il invoque le Seigneur.
Le poisson le jette vivant sur le bord de la mer.
Jonas 2, 1-11 : Jonas rejeté par la baleine - Gravure de Gustave Doré
Jonas 2, 1-11 : Jonas rejeté par la baleine - Gravure de Gustave Doré
1 Et le Seigneur prépara un grand poisson, afin qu'il engloutît Jonas ; et Jonas fut dans le ventre du poisson pendant trois jours et trois nuits.
Note Jon. 2,1 : Voir Matthieu, 16, 4 ; Luc, 11, 30 ; 1 Corinthiens, 15, 4. ― Jonas dans le ventre du poisson ; est une figure de Jésus-Christ dans le tombeau. Comparer à Matthieu, 12, 40. Nous ignorons à quelle espèce appartenait le poisson qui engloutit Jonas. On dit vulgairement que c’était une baleine ; mais outre qu’elle est très rare dans la Méditerranée, elle a la gueule trop étroite pour avaler un homme entier. Le texte sacré ne détermine rien ; il dit simplement « un grand poisson. » Il est vraisemblable que c’était une espèce de requin très vorace, squalus carcharis Linnæi ; il abonde dans la Méditerranée et dévore avidement tout ce qu’il peut saisir ; on a retrouvé un cheval dans le ventre d’un de ces poissons, pesant cent quintaux (kilos ?) et pêché à l’île Saint-Marguerite, en France ; dans celui d’un autre, un homme avec son armure. Un fait encore plus intéressant, c’est celui qui est raconté de la manière suivante : « Il arriva en 1758 que, pendant une tempête, un matelot tomba d’une frégate dans la mer. [Un requin], qui était tout près, saisit aussitôt le malheureux qui nageait et criait au secours, et la victime disparut sur-le-champ dans sa large gueule. Tandis qu’il nageait, quelques-uns de ses camarades s’étaient déjà jetés dans la chaloupe pour lui porter secours. Au moment même où il était dévoré, le capitaine du vaisseau, témoin de l’accident, eut assez de présence d’esprit pour ordonner de tirer sur le monstre avec un fusil qui était sur le pont. Le coup fut tiré avec tant de bonheur que le requin cracha aussitôt le matelot qu’il avait dans sa gueule ; sa proie n’était que légèrement blessée et elle fut repêchée aussitôt, encore vivante, par la chaloupe ; le poisson lui-même fut pris par les autres marins avec des harpons et des cordes, monté sur la frégate, et là suspendu en travers pour qu’il pût sécher. Le capitaine en fit ensuite don au matelot si extraordinairement préservé par la Providence et celui-ci se mit à parcourir l’Europe pour le montrer. » (L. L. MULLER.)
2 Et Jonas pria le Seigneur son Dieu du ventre du poisson.3 Et il dit : [J'ai crié vers le Seigneur du milieu de ma tribulation, et il m'a exaucé; du sein de l'enfer j'ai crié, et vous avez entendu ma voix.
Note Jon. 2,3 : Voir Psaumes, 119, 1.
4 Et vous m'avez jeté dans le profond d'un gouffre, dans le cœur d'une mer, et des eaux m'ont environné ; toutes vos vagues et vos flots ont passé sur moi.
 
5 Et moi j'ai dit : Je suis rejeté de la présence de vos yeux, mais je verrai encore votre temple saint.6 Des eaux m'ont environne jusqu'à l'âme, un abîme m'a enveloppé, une mer a couvert ma tête.
Note Jon. 2,6 : Voir Psaumes, 68, 2.
7 Je suis descendu jusqu'aux fondements des montagnes; les barrières de la terre étaient fermées sur moi pour toujours; mais vous préserverez ma vie de la corruption, Seigneur mon Dieu.
 
8 Lorsque mon âme était resserrée en moi, je me suis souvenu du Seigneur, afin que ma prière vienne jusqu'à vous, jusqu'à votre temple saint.
 
9 Ceux qui s'attachent aux vanités inutilement, abandonnent leur miséricorde.
Note Jon. 2,9 : Aux vanités ; c’est-à-dire, aux idoles. ― Leur miséricorde ; la miséricorde qu’ils recevraient du Seigneur, s’ils lui restaient fidèles. Il est incontestable qu’en hébreu, le pronom possessif a souvent un sens passif.
10 Mais moi, je vous immolerai des victimes avec la voix de la louange; tout ce que j'ai voué, je le rendrai au Seigneur, pour mon salut.
 
11 Et le Seigneur parla au poisson, et il jeta Jonas sur la terre.

Chapitre 3

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Chap. : 
Le Seigneur ordonne une seconde fois à Jonas d’aller à Ninive.
Il prédit la ruine prochaine de cette ville.
Les Ninivites se convertissent et font pénitence.
Dieu leur pardonne.
Jonas 3, 1-10 : Jonas exhorte les Ninivites à la pénitence - Gravure de Gustave Doré
Jonas 3, 1-10 : Jonas exhorte les Ninivites à la pénitence - Gravure de Gustave Doré
1 Et la parole du Seigneur fut adressée une seconde fois à Jonas, disant :
Note Jon. 3,1 : Disant (dicens). Voir, sur ce mot, Ezéchiel, 3, 16.
2 Lève-toi, et va dans Ninive la grande cité, et prêches-y ce que moi je te dis de prêcher.
 
3 Et Jonas se leva, et alla à Ninive selon la parole du Seigneur; or Ninive était une grande cité de trois jours de chemin.
Note Jon. 3,3 : Une grande cité de trois jours de chemin, c’est-à-dire qu’il fallait trois jours pour en parcourir les rues et y annoncer les menaces du Seigneur.
4 Jonas commença à entrer dans la cité, à faire le chemin d'un jour ; et il cria, et il dit : Encore quarante jours et Ninive sera renversée.
 
5 Les hommes de Ninive crurent en Dieu, et ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de cilices, depuis le plus grand jusqu'au plus petit.
Note Jon. 3,5 : Voir Matthieu, 12, 41 ; Luc, 11, 32.
6 Et le bruit en parvint au roi de Ninive ; et il se leva de son trône, et quitta son vêtement, et se revêtit d'un sac, et s'assit sur la cendre.
Note Jon. 3,6 : Le bruit, la nouvelle ; c’est le sens qu’a assez fréquemment dans la Vulgate le mot verbum, et son correspondant hébreu. Cependant il peut signifier la parole de Jonas en particulier (voir verset 4), ou bien l’événement qui s’ensuivit, ou bien enfin l’une et l’autre ; car le même terme s’emploie de ces différentes manières. ― Au roi de Ninive. Le nom de ce roi n’est pas connu d’une manière certaine, mais l’on peut admettre que c’était Rammannisar, contemporain de Jonas, qui régna de 810 à 782 avant notre ère.
7 Et il cria et dit dans Ninive par la bouche du roi et de ses princes, disant : Que les hommes et les animaux, et les bœufs et les troupeaux de menu bétail ne gOÛtent rien; et qu'ils ne paissent point, et ne boivent point d'eau.
Note Jon. 3,7 : Il cria et dit par la bouche ; suivant l’hébreu, il fit crier et dire par l’ordre.
8 Et que les hommes se couvrent de sacs ainsi que les animaux, et qu'ils crient au Seigneur avec force, et que chacun se convertisse de sa voie mauvaise, et de l'iniquité qui est en leurs mains.9 Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne pardonnera pas; et s'il ne se détournera pas de la fureur de sa colère, et nous ne périrons pas?
Note Jon. 3,9 : Voir Jérémie, 18, 11 ; Joël, 2, 14.
 
10 Et Dieu vit leurs œuvres, il vit qu'ils étaient convertis de leur voie mauvaise; et Dieu eut pitié d'eux, touchant le mal qu'il avait dit qu'il leur ferait, et il ne le fit pas.
Note Jon. 3,10 : Qu’ils étaient convertis, etc. (quia conversi sunt) ; forme un second complément du verbe il vit (vidit), ou bien la particule quia est purement explicative, comme sa correspondante hébraïque l’est quelquefois.

Chapitre 4

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Chap. : 
Jonas s’afflige de ce que sa prophétie n’est pas accomplie.
Le Seigneur lui fait comprendre les raisons qui l’ont porté à pardonner à Ninive.
1 Et Jonas fut affligé d'une grande affliction, et il s'irrita;
 
2 Et il pria le Seigneur, et dit : Je vous conjure, Seigneur, n'est-ce pas là ce que je disais, lorsque j'étais encore dans mon pays? c'est à cause de cela que je me suis empressé de fuir à Tharsis ; car je sais que vous êtes un Dieu clément et miséricordieux, patient, et d'une grande commisération, et pardonnant le mal,
Note Jon. 4,2 : Voir Psaumes, 85, 5 ; Joël, 2, 13.
3 Et maintenant. Seigneur, retirez, je vous prie, mon âme de moi; parce que mieux vaut la mort pour moi que la vie.4 Et le Seigneur lui dit : Penses-lu qu'il est bien que tu t'irrites, toi?
 
5 Et Jonas sortit de Ninive et demeura à l'orient de la cité; et il se fit là un petit couvert, et y demeura dessous à l'ombre, jusqu'à ce qu'il vît ce qui arriverait à la cité.6 Et le Seigneur Dieu prépara un lierre qui s'éleva au-dessus de la tête de Jonas, afin qu'il y eût une ombre sur sa tête pour le protéger ; car il s'était fatigué ; et Jonas se réjouit au sujet de son lierre, d'une joie très grande.
Note Jon. 4,6 : Un lierre (hedera). Selon l’opinion la plus généralement reçue, il faut l’entendre du ricin, comme l’a fait saint Jérôme lui-même, en avouant qu’il ne s’est servi du mot hedera, que parce que la langue latine ne lui en fournissait pas d’autre qui signifiât la plante désignée par le terme de l’original.
7 Et Dieu prépara le lendemain, à la levée de l'aurore, un ver qui rongea le lierre, et il se dessécha.8 Et lorsque le soleil se fut levé, Dieu commanda à un vent chaud et brûlant; et le soleil frappa sur la tête de Jonas, et il étouffait de chaleur ; et il demanda pour son âme qu'elle mourût, et il dit : Mieux vaut pour moi mourir que de vivre.
Note Jon. 4,8 : Il demanda, etc. ; il souhaita la mort. Comparer au verset 3.
9 Et le Seigneur dit à Jonas : Penses-tu qu'il est bien que tu t'irrites, toi, pour ce lierre? Et il dit : Il est bien que je m'irrite, moi, jusqu'à la mort.
Note Jon. 4,9 : Il est bien, etc. ; j’ai raison de m’irriter jusqu’à souhaiter de mourir.
 
10 Et le Seigneur lui dit : Tu t'affliges pour un lierre, pour lequel tu n'as pas pris de peine, et que tu n'as pas fait croître, qui en une nuit est né, et en une nuit a péri;
Note Jon. 4,10-11 : « Episode incomparable, un des plus beaux de l’Ecriture, et auquel irait bien comme épilogue cette autre parole du Seigneur dans Osée : « Je ne donnerai pas cours aux emportements de ma colère, et je n’en viendrai pas à perdre Ephraïm, car je suis Dieu, moi, et non pas homme. » Voir Osée, 11, 9. (G. LONGHAYE.)
11 Et moi, je ne pardonnerai pas à Ninive, la grande cité, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas quelle différence il y a entre leur droite et leur gauche, et vivent des animaux en grand nombre.
Note Jon. 4,11 : Cent vingt mille hommes, etc. on a calculé qu’il devait y avoir, d’après ce nombre de 120 000 enfants, environ 600 000 habitants à Ninive.

Bible Glaire & Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Jean-Baptiste Glaire éditée une première fois de 1871 à 1873, puis complétée par des introductions, des commentaires, des notes et des appendices rédigés par l'abbé Fulcran Vigouroux dans une troisième édition en 1890. L'édition reprise par Recatho est celle de 1905 des éditeurs A. et R. Roger, et F. Chernoviz téléchargeable également au format PDF ici. Recatho est le seul site web à offrir une version HTML de la Bible Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.