La reine de Saba vient trouver Salomon.
Sagesse et richesses de ce prince.
Description du trône qu’il fit faire.
1 Rois 10, 1-9 : Salomon reçoit la Reine de Saba - Gravure de Gustave Doré
1 Mais la reine de Saba aussi, ayant appris la renommée de Salomon au nom du Seigneur, vint l'éprouver par des énigmes.Note III Rois 10,1 : Voir
2 Paralipomènes, 9, 1 ;
Matthieu, 12, 42 ;
Luc, 11, 31. ―
La renommée de Salomon au nom du Seigneur ; c’est-à-dire la renommée de Salomon acquise par tout ce qu’il avait fait pour le nom du Seigneur. ―
Saba, capitale des Sabéens, dans l’Arabie heureuse, où l’on trouve de l’or, des pierres précieuses, de l’encens et des parfums en abondance.
2 Et étant entrée dans Jérusalem avec une suite nombreuse, des richesses, des chameaux qui portaient des aromates, de l'or en quantité infinie et des pierres précieuses, elle vint vers le roi Salomon, et lui dit tout ce qu'elle avait en son cœur.3 Et Salomon l'instruisit sur toutes les paroles qu'elle lui avait proposées, et il n'y a point de mot qui put être caché au roi, et sur lequel il ne lui répondît.
4 Or la reine de Saba, voyant toute la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie,5 Les mets de sa table, les logements de ses serviteurs, les divers ordres de ceux qui le servaient et leurs vêtements, ses échansons, et les holocaustes qu'il offrait dans la maison du Seigneur, n'avait plus son esprit;Note III Rois 10,5 : N’avait plus son esprit ; était ravie, hors d’elle-même.
6 Et elle dit au roi : Il est véritable le récit que j'ai ouï, dans mon pays,7 De vos entretiens et de votre sagesse ; et je n'ai pas cru ceux qui me parlaient, jusqu'à ce que je sois venue moi-même et que j'aie vu de mes yeux ; et j'ai reconnu que la moitié ne m'avait pas été annoncée. Votre sagesse et vos œuvres sont plus grandes que la rumeur que j'ai entendue.8 Heureux vos sujets, et heureux vos serviteurs, qui sont toujours devant vous et qui écoutent votre sagesse !9 Béni soit le Seigneur votre Dieu, à qui vous avez plu, et qui vous a placé sur le trône d'Israël, parce que le Seigneur a aimé Israël pour jamais, et qu'il vous a établi roi pour rendre les jugements et la justice.10 La reine de Saba donna donc au roi cent vingt talents d'or, des parfums en très grande quantité, et des pierres précieuses : on n'apporta jamais depuis à Jérusalem des parfums aussi nombreux que ceux que donna la reine de Saba au roi Salomon.
11 (Mais aussi la flotte d'Hiram, qui portait de l'or d'Ophir, apporta d'Ophir des bois odorants en très grande quantité et des pierres précieuses.Note III Rois 10,11 : Voir 2 Paralipomènes, 9, 10 ― Des bois odorants, du bois de santal.
12 Et le roi fit de ces bois odorants les balustres de la maison du Seigneur et de la maison du roi. des harpes et des lyres pour les chantres : on n'a point apporté et on n'a point vu de tels bois odorants jusqu'au présent jour.)
13 Or le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle voulut et ce qu'elle lui demanda, outre ce qu'il lui offrit de lui-même avec une munificence royale. Et la reine s'en retourna et s'en alla en son pays avec ses serviteurs.
14 Or, le poids de l'or qu'on apportait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or,Note III Rois 10,14 : Six cent soixante-six talents d’or, environ 283 000 kilogrammes ou 87 800 000 francs. Le calife Haroun al-Rashid avait un revenu annuel d’environ 289 000 000 de francs.
15 Sans ce que lui apportaient les hommes préposés aux tributs, les marchands, tous ceux qui vendaient des choses recherchées, tous les rois d'Arabie et tous les chefs du pays.Note III Rois 10,15 : Arabie, le pays qui s’étend au sud et à l’est de la Palestine jusqu’à la mer Rouge.
16 Le roi Salomon fit aussi deux cents grands boucliers d'un or très pur : il donna pour chaque bouclier six cents sicles d'or.Note III Rois 10,16 :
Six cents sicles d’or. Voir
2 Rois, 18, 11.
Note III Rois 10,16-17 : Salomon fit aussi deux grands boucliers d’or… et trois cents petits boucliers. Dans l’antiquité, il y avait des boucliers de deux formes et de deux grandeurs ; les grands, en quadrilatère voûtés ; les petits, plus ou moins arrondis. Les uns et les autres étaient sans doute de bois et revêtus de plaques d’or du poids de six cents sicles pour les uns, de trois mines pour les autres. Ces boucliers contenaient pour plus de dix millions de francs d’or. Un talent équivaut à soixante mines, une mine à cinquante sicles, et un sicle à quatorze grammes vingt centigrammes.
17 Et il fit trois cents petits boucliers d'un or éprouvé ; trois cents mines d'or revêtaient chaque bouclier; et le roi les plaça dans la maison du bois du Liban.Note III Rois 10,17 : La
mine d’or valait 630 francs 60 centimes (en 1900 ?). ―
Dans la maison du bois du Liban. Voir
3 Rois, 7, 2.
18 Le roi Salomon fit aussi un grand trône d'ivoire, et il le revêtit d'un or très jaune.19 Ce trône avait six degrés : le haut était arrondi par derrière, et il y avait deux mains, l'une d'un côté et l'autre de l'autre, qui tenaient le siège, et deux lions auprès de chaque main ;20 Et douze lionceaux étaient sur les dix degrés, d'un côté et de l'autre : il n'a pas été fait un tel ouvrage dans aucun royaume.Note III Rois 10,20 : Aucun. C’est le vrai sens du mot tout en hébreu, quand il est joint à une négation.
21 Mais aussi tous les vases où le roi Salomon buvait étaient d'or, et toute la vaisselle de la maison du bois du Liban était d'un or très pur. L'argent n'était réputé d'aucun prix aux jours de Salomon,22 Parce que la flotte du roi avec celle du roi Hiram, allait une fois tous les trois ans, en Tharsis, rapportant de là de l'or, de l'argent, des dents d'éléphant, des singes et des paons.Note III Rois 10,22 :
La flotte du roi… allait… en Tharsis. Le texte hébreu porte simplement que les vaisseaux de la flotte étaient des vaisseaux de Tharsis, c’est-à-dire des vaisseaux de fort tonnage, de ceux dont se servaient les Phéniciens pour aller à Tartessus en Espagne, de même que les Anglais appellent aujourd’hui
Indiamen leurs grands vaisseaux, qu’ils aillent ou non dans l’Inde. Quelques-uns ont cru, il est vrai, que Salomon avait envoyé des vaisseaux et à Ophir et à Tartessus, mais le texte ne le dit point, et n’est pas d’ailleurs vraisemblable que les Phéniciens aient fait bénéficier les Hébreux du commerce qu’ils faisaient en Espagne. Les Phéniciens en rapportaient de l’argent et de l’étain, et ces métaux ne sont point nommés parmi les objets reçus par Salomon.
2 Paralipomènes, 9, 21, semble dire, il est vrai que la flotte de Salomon allait à Tharsis, mais on ne doit entendre par là l’Espagne, puisque dans
2 Paralipomènes, 20, 36, nous lisons que la flotte de Tharsis partait d’Asiongaber, d’où il n’était pas possible de se rendre en Espagne.
1 Rois 10, 23-29 : Salomon - Gravure de Gustave Doré
23 Le roi Salomon surpassa donc tous les rois du monde en richesses et en sagesse.24 Et toute la terre désirait voir la face de Salomon, pour écouter sa sagesse que Dieu avait mise en son cœur.25 Et chacun lui envoyait des présents, des vases d'argent et d'or, des vêtements, des armes de guerre, des parfums, des chevaux et des mulets, à chaque année.26 Et Salomon rassembla un grand nombre de chars et de cavaliers, et on lui disposa quatorze cents chars et douze mille cavaliers, et il les plaça dans les villes fortifiées, et près du roi dans Jérusalem.27 Et il fit qu'il y avait à Jérusalem une aussi grande abondance d'argent que de pierres, et il procura une multitude de cèdres, semblable à celle des sycomores, qui naissent dans les plaines.28 Et l'on amenait des chevaux pour Salomon, de l'Egypte et de Coa ; car les marchands du roi les achetaient à Coa, et les lui amenaient pour un prix convenu.Note III Rois 10,28 : Coa, ville ou région inconnue qui devait être sur la frontière de l’Egypte et de la Palestine. D’après d’autres, c’est la Cilicie.
29 Or, il sortait un attelage de quatre chevaux d'Egypte pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante : et c'est de cette manière que tous les rois des Héthéens et de Syrie lui vendaient des chevaux.Note III Rois 10,29 : Six cents sicles d’argent, ou près de 1 700 francs (en 1 900 ?). ― Cent cinquante sicles ou 425 francs environ. ― Un attelage de quatre chevaux. Le texte original porte seulement : un char, sans parler des quatre chevaux. ― Héthéens. Les Héthéens étaient alors très puissants en Syrie et leur domination s’étendait jusqu’à l’Euphrate.