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Deuxième livre des Rois (ou de Samuel)
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Deuxième livre des Rois (ou de Samuel)

Chapitre 1

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Chap. : 
David apprend la fuite d’Israël et la mort de Saül et de Jonathas.
Il fait mourir celui qui se vantait d’avoir tué Saül.
Plainte de David sur la mort de Saül et de Jonathas.
1 Or, il arriva, après que Saül fut mort, que David revint de la défaite d'Amalec, et qu'il demeura à Siceleg pendant deux jours.2 Mais au troisième jour, il parut un homme, venant du camp de Saül, le vêtement déchiré et la tête couverte de poussière; et dès qu'il arriva auprès de David, il tomba sur sa face, et se prosterna.3 Et David lui demanda : D'où viens-tu? Celui-ci lui répondit : Je me suis échappé du camp d'Israël.4 David lui demanda encore : Qu'est-ce qui a été fait ? Apprends-le moi. Il répondit : Le peuple s'est enfui de la bataille, et beaucoup d'entre le peuple, ayant succombé, sont morts; et Saül même et Jonathas son fils ont péri.
Note II Rois 1,4 : Qu’est-ce qui a été fait ? Que s’est-il passé ? Qu’est-il arrivé ? littéralement : Quelle chose ; car le terme hébreu que la Vulgate a rendu ici par parole, signifie aussi chose, affaire.
5 Et David dit au jeune homme qui lui apportait la nouvelle : D'où sais-tu que Saül est mort, et Jonathas son fils ?6 Et le jeune homme qui lui apportait la nouvelle lui répondit: Je suis venu par hasard sur la montagne de Gelboé, et Saül était appuyé sur sa lance ; or, les chariots et les cavaliers s'avançaient vers lui,
Note II Rois 1,6 : Saül était appuyé, etc. L’Amalécite dit ce qu’il veut pour s’attribuer le prétendu mérite d’avoir tué l’ennemi de David ; car, comme on l’a vu au chapitre précédent, Saül s’était jeté sur son glaive pour se tuer lui-même.
7 Et s'étant retourné, et me voyant, il m'a appelé. Et quand je lui eus répondu : Me voici,8 Il me demanda : Qui es-tu ? Et je lui répondis : Je suis Amalécite.9 Alors il me dit : Jette-toi sur moi, et tue-moi, parce que je suis en proie aux angoisses, et que toute mon âme est encore en moi.10 Me jetant donc sur lui, je le tuai ; car je savais qu'il ne pouvait pas vivre après son désastre; alors je pris le diadème qui était sur sa tête, et le bracelet de son bras, et je les apportai ici à vous, mon seigneur.
Note II Rois 1,10 : Les hommes, surtout ceux qui étaient élevés en dignité, portaient des bracelets de même que les femmes. On sait que les Romains en donnaient aussi bien que des couronnes d’or à ceux qui s’étaient distingués par leur valeur dans les combats.
 
11 Mais David prenant ses vêtements, les déchira; ce que firent aussi tous les hommes qui étaient avec lui.
Note II Rois 1,11 : Déchirer ses vêtements était une marque de deuil commune aux anciens peuples.
12 Et ils furent dans le deuil, et ils pleurèrent et ils jeûnèrent jusqu'au soir, au sujet de Saül, de Jonathas, son fils, du peuple du Seigneur et de la maison d'Israël, parce qu'ils avaient succombé au glaive.
 
13 Et David dit au jeune homme qui lui avait apporté la nouvelle : D'où es-tu? Il répondit : Je suis fils d'un étranger, d'un Amalécite.14 Et David lui dit : Pourquoi n'as-tu pas craint de lever ta main, pour tuer le christ du Seigneur?
Note II Rois 1,14 : Voir Psaumes, 104, 15.
15 Et David appelant un de ses serviteurs, dit : Approche - toi, jette-toi sur lui. Le serviteur le frappa, et il mourut,16 Et David ajouta : Ton sang sur ta tête ! car ta bouche a parlé contre toi, disant : C'est moi qui ai tué le christ du Seigneur.
 
17 Alors David fit entendre cette complainte sur Saül et sur Jonathas, son fils18 (Et il ordonna qu'on enseignât l'arc aux enfants de Juda, comme il est écrit dans le Livre des Justes), et il dit : Considère, ô Israël, ceux qui sont morts sur tes hauts lieux, couverts de blessures.
Note II Rois 1,18 : L’arc. Il nous paraît très simple et très naturel de considérer ce mot, qui a fort embarrassé les commentateurs, comme le titre de la complainte ou élégie de David, parce que l’auteur y fait surtout l’éloge de l’arc de Saül et de celui de Jonathas. Les écrivains profanes en ont souvent usé ainsi dans leurs compositions. ― Tes hauts lieux, les lieux élevés.
 
19 Les illustres, ô Israël, ont été tués sur tes montagnes : comment des forts sont-ils tombés?
 
20 Ne l'annoncez pas dans Geth, ne l'annoncez pas dans les carrefours d'Ascalon, de peur que les filles des Philistins ne se livrent à la joie, et que les filles des incirconcis ne bondissent d'allégresse.
Note II Rois 1,20 : Geth, l’une des cinq villes principales des Philistins, au pied des montagnes de Juda. ― Ascalon, dans la plaine de la Séphéla, sur la Méditerranée, ville forte des Philistins.
 
21 Montagnes de Gelboé, que ni pluie, ni rosée ne viennent sur vous : qu'il n'y ait point de champs de prémices, parce que là a été jeté un bouclier de forts, le bouclier de Saül, comme s'il n'avait pas été oint avec l'huile.
Note II Rois 1,21 : Comme s’il n’avait pas été, etc. Quelques interprètes rapportent ces paroles au bouclier de Saül ; mais la plupart les appliquent à Saül lui-même, qui avait été oint ou sacré avec l’huile sainte. ― Gelboé. Voir 1 Rois, 18, 4.
 
22 La flèche de Jonathas n'est jamais retournée en arrière, sans avoir du sang de ceux qui ont été tués, et de la graisse des forts, et le glaive de Saül n'est pas revenu en vain.
Note II Rois 1,22 : Sans avoir du sang. C’est la seule traduction admissible ; car, outre que le contexte l’exige, ce passage est un de ceux dans lesquels la Vulgate, à l’exemple de la Version grecque, donne aux particules hébraïques leur sens le plus ordinaire, bien qu’elles y aient leur signification moins usitée.
 
23 Saül et Jonathas, aimables et beaux dans leur vie, même à leur mort, n'ont pas été séparés ; plus rapides que des aigles, plus forts que des lions.
 
24 Filles d'Israël, pleurez sur Saül, qui vous revêtait d'écarlate au milieu des délices, et vous fournissait de l'or pour votre parure.25 Comment des forts sont-ils tombés dans la bataille? Jonathas a été tué sur tes hauteurs.
 
26 Je pleure sur toi, mon frère, Jonathas, de la plus grande beauté, aimable au-dessus de l'amour des femmes. Comme une mère aime son fils unique, ainsi moi je te chérissais.
 
27 Comment des forts sont-ils tombés, et des armes guerrières ont-elles péri?
Note II Rois 1,27 : L’élégie de David sur la mort de Saül et de Jonathas portait le nom de chant de l’arc. Elle est composée avec beaucoup d’art. Il y a dans l’original deux vers d’introduction et deux de conclusion ; les derniers mots du verset 19 sont les mêmes que les premiers du verset 27. Les vers du verset 27 sont plus courts, comme terminant le poème. ― L’élégie elle-même renferme cinq strophes très distinctes par le sens. La première et la seconde, la quatrième et la cinquième, sont de quatre vers ; la troisième formant le milieu, a six vers et est ainsi de tous points la plus longue. ― Introduction, versets 18 et 19 : Thème de l’élégie. ― 1re strophe, verset 20 : La douleur ne doit pas éclater, afin de ne pas réjouir les ennemis. ― 2e strophe, verset 21 : Malédiction contre Gelboé, où les héros sont tombés. ― 3e strophe, versets 22 et 23 : Eloge commun de Jonathas et de Saül. Les deux parties de cette strophe médiale sont symétriques. ― 4e strophe, verset 24 : Eloge particulier de Saül ; les filles d’Israël doivent le pleurer. ― Répétition du refrain, verset 25. ― 5e strophe, versets 25 et 26 : Eloge particulier de Jonathas, son ami. ― Conclusion et refrain, verset 27. ― On peut comparer, au point de vue littéraire, le poème de David à l’ode XX du Ier livre d’Horace, et à l’élégie de Malherbe à Duperrier sur la mort de sa fille.

Chapitre 2

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Chap. : 
David est sacré roi de Juda, et Isboseth, fils de Saül, est établi roi d’Israël.
Combat entre l’armée de David et celle d’Isboseth.
David est victorieux.
1 Et après cela David consulta le Seigneur, disant : Est-ce que je monterai dans une des villes de Juda? Et le Seigneur lui dit : Monte. Alors David demanda : Où monterai-je? Et le Seigneur lui répondit : A Hébron.
Note II Rois 2,1 : A Hébron. Voir Genèse, note 13.18.
2 David donc monta, et ses deux femmes Achinoam, Jezraélite, et Abigaïl, femme de Nabal du Carmel.
Note II Rois 2,2 : Abigaïl. Voir 1 Rois, chapitre 25.
3 Mais David mena aussi les hommes qui étaient avec lui, chacun avec sa maison ; et ils demeurèrent dans les villes d'Hébron.
Note II Rois 2,3 : Dans les villes d’Hébron ; c’est-à-dire dans la ville d’Hébron et dans les villages qui en dépendaient.
4 Alors vinrent les hommes de Juda, et ils oignirent là David, afin qu'il régnât sur la maison de Juda. Et on annonça à David que les hommes de Jabès-Galaad avaient enseveli Saül.
Note II Rois 2,4 : Voir 1 Machabées, 2, 57. ― Jabès-Galaad. Voir Juges, 21, 8.
 
2 Samuel 2, 5-17 : Combat des champions d'Ishbaal et de David - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 2, 5-17 : Combat des champions d'Ishbaal et de David - Gravure de Gustave Doré
5 David donc envoya des messagers aux hommes de Jabès-Galaad, et leur dit : Bénis soyez du Seigneur, vous qui avez fait cette miséricorde à votre seigneur Saül, et l'avez enseveli !6 Et maintenant le Seigneur vous rendra miséricorde et fidélité; mais moi aussi je vous rendrai grâces de ce que vous avez fait cette action.
Note II Rois 2,6 : Cette action ; littéralement : cette parole. Voir 2 Rois, 1, 4.
7 Que vos mains se fortifient, et soyez des fils de courage ; car, quoique votre seigneur Saül soit mort, néanmoins la maison de Juda m'a oint pour son roi.
Note II Rois 2,7 : Fils de courage ; hébraïsme, pour courageux.
 
8 Mais Abner, fils de Ner, prince de l'armée de Saül, prit Isboseth, fils de Saül, et lui fit parcourir le camp.9 Et il l'établit roi sur Galaad, sur Gessuri, sur Jezraël, sur Ephraïm, sur Benjamin et sur tout Israël.
Note II Rois 2,9 : Sur Galaad, sur Gessuri ; voir l’Introduction au Livre de Josué, partie B. ― Sur Jezraël, ville d’Issachar, aujourd’hui Zerin, dans une forte position, à l’extrémité de la vallée formée par le Naba-Djaloud entre le petit Hermon et les montagnes de Gelboé. Elle commande toute la plaine d’Esdrelon.
10 Isboseth, fils de Saül, avait quarante ans, lorsqu'il commença à régner sur Israël, et il régna deux ans ; mais la seule maison de Juda suivait David.
Note II Rois 2,10 : Il régna deux ans ; en paix. Cette restriction est d’autant plus nécessaire qu’Isboseth régna tant que David résida à Hébron, c’est-à-dire sept ans et demi (voir verset 11). Elle se trouve d’ailleurs expliquée, par le verset 1er du chapitre 3, où on lit qu’il y eut une longue guerre entre la maison de Saül et celle de David. On peut ajouter que les cinq dernières années d’Isboseth furent plutôt les années d’Abner que les siennes ; car ce général ne lui laissa que le nom de roi.
11 Et le nombre des jours que David demeura, régnant à Hébron sur la maison de Juda, fut de sept ans et six mois.
 
12 Et Abner, fils de Ner, sortit du camp, et les serviteurs d'Isboseth, fils de Saül, pour venir à Gabaon.
Note II Rois 2,12 : A Gabaon. Voir 3 Rois, note 3.4.
13 Mais Joab, fils de Sarvia, et les serviteurs de David sortirent, et les rencontrèrent près de la piscine de Gabaon. Et lorsqu'ils se furent assemblés, ils se postèrent en droite ligne, ceux-ci d'un côté de la piscine, et ceux-là de l'autre.14 Alors Abner dit à Joab : Que les jeunes hommes se lèvent, et qu'ils escarmouchent devant nous. Et Joab répondit : Qu'ils se lèvent.15 Ils se levèrent donc, et ils passèrent au nombre de douze de Benjamin, du côté d'Isboseth, fils de Saül, et de douze d'entre les serviteurs de David.16 Et chacun, ayant pris par la tête son concurrent, enfonça son glaive dans le côté de son adversaire, et ils tombèrent ensemble ; et on appela ce lieu du nom de Champ des forts à Gabaon.17 Et il s'éleva une guerre très violente en ce jour-là ; et Abner fut mis en fuite et les hommes d'Israël par les serviteurs de David.
 
18 Or étaient là les trois fils de Sarvia, Joab, Abisaï et Asaël ; et Asaël fut un coureur très agile, comme un des chevreuils qui demeurent dans les forêts.19 Aussi Asaël poursuivait Abner, et il ne se détourna ni à droite ni à gauche, ne cessant de poursuivre Abner.20 C'est pourquoi Abner regarda derrière lui, et dit : Es-tu Asaël, toi? Et il répondit : Oui, je le suis.21 Et Abner lui dit : Va à droite ou à gauche, et saisis un de ces jeunes hommes et prends pour toi ses dépouilles. Mais Asaël ne voulut pas cesser de le poursuivre.22 Et Abner parla de nouveau à Asaël : Retire-toi, ne me suis point, pour ne pas que je sois forcé de te percer contre la terre; car je ne pourrai lever ma face du côté de Joab ton frère.23 Asaël dédaigna de l'entendre, et ne voulut pas se détourner. Abner donc, retournant sa lance, le frappa dans l'aîne, le transperça, et il mourut dans le même lieu ; et tous ceux qui passaient par ce lieu dans lequel Asaël était tombé et était mort, s'arrêtaient.24 Or, Joab et Abisaï poursuivant Abner qui s'enfuyait, le soleil se coucha; et ils vinrent jusqu'à la colline de l'aqueduc, qui est vis-à-vis de la vallée, sur le chemin du désert de Gabaon.
 
25 Et les enfants de Benjamin s'assemblèrent auprès d'Abner; et réunis en un seul bataillon, ils s'arrêtèrent sur le haut d'un tertre.26 Alors Abner cria à Joab, et dit : Est-ce jusqu'à la dernière extermination que ton glaive tranchant sévira? Ignores-tu que le désespoir est dangereux? Jusqu'à quand ne diras-tu pas au peuple, qu'il cesse de poursuivre ses frères?27 Et Joab lui répondit : Le Seigneur vit ! si tu avais parlé, ce matin se serait retiré le peuple qui poursuit son frère.28 Joab donc sonna de la trompette, et toute l'armée s'arrêta; et ils ne poursuivirent plus Israël, et ils n'engagèrent pas le combat.
 
29 Or, Abner et ses hommes s'en allèrent à travers les plaines, pendant toute cette nuit-là, et ils passèrent le Jourdain, et, tout Béthoron traversé, ils vinrent au camp.
Note II Rois 2,29 : Béthoron, ville d’Ephraïm, sur la route qui conduisait au pays des Philistins.
30 Quant à Joab, étant revenu, après avoir laissé Abner de côté, il assembla tout le peuple ; et il manqua des serviteurs de David dix-neuf hommes, sans compter Asaël.31 Mais les serviteurs de David frappèrent de Benjamin et des hommes qui étaient avec Abner trois cent soixante, qui même moururent.32 Et ils emportèrent Asaël, et l'ensevelirent dans le sépulcre de son père à Bethléhem ; et Joab et les hommes qui étaient avec lui marchèrent pendant toute la nuit, et au point du jour ils parvinrent à Hébron.

Chapitre 3

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Chap. : 
Longue guerre entre la maison de David et celle de Saül.
Abner quitte le parti d’Isboseth pour prendre celui de David.
Il est tué en trahison par Joab ; David pleure sa mort.
1 Il se fit donc une longue guerre entre la maison de Saül et la maison de David. David s'avançant, et toujours plus fort que lui-même, mais la maison de Saül décroissant de jour en jour.
 
2 Et des fils naquirent à David à Hébron ; et son premier-né fut Amnon, d'Achinoam la Jezraélite;
Note II Rois 3,2 : Voir 1 Paralipomènes, 3, 1.
3 Et après lui Chéleab d'Abigaïl, femme de Nabal du Carmel ; puis le troisième, Absalom, fils de Maacha, fille de Tholmaï, roi de Gessur;
Note II Rois 3,3 : Gessur. Voir l’introduction au livre de Josué, fin de la partie B.
4 Ensuite le quatrième, Adonias, fils d'Haggith, et le cinquième, Saphathia, fils d'Abital ;5 Et le sixième, Jéthraam d'Egla, femme de David; ceux-là naquirent à David à Hébron.
 
6 Lors donc que la guerre était entre la maison de Saül et la maison de David, Abner, fils de Ner, gouvernait la maison de Saül.7 Mais Saül avait eu une femme du second rang, du nom de Respha, fille d'Aïa. Et Isboseth dit à Abner :
Note II Rois 3,7-8 : La femme du second rang, que les auteurs latins désignent par le mot concubine, était une femme très légitime et avait les droits d’épouse, quoiqu’à certains égards elle fût inférieure à la maîtresse de la maison. C’est pour cela qu’Isboseth reproche à Abner de l’avoir épousée. Il n’était pas permis, en effet, à un simple particulier d’épouser la veuve d’un roi ; et en le faisant, on attentait à la royauté, on se déclarait concurrent du roi régnant. Cet usage existait non seulement chez les Hébreux, mais aussi chez d’autres peuples.
8 Pourquoi t'es-tu approché de la femme du second rang de mon père? Abner, très irrité à cause des paroles d'Isboseth, répondit : Est-ce que je suis une tête de chien, moi l'adversaire de Juda aujourd'hui, qui ai fait miséricorde à la maison de Saül, ton père, à ses frères et à ses proches, et qui ne t'ai point livré aux mains de David, tandis que toi, tu as recherché aujourd'hui contre moi ce que tu aurais à reprendre au sujet de cette femme?9 Que Dieu fasse ceci à Abner, et qu'il lui ajoute cela, si je n'agis pas avec David, comme le Seigneur lui a juré,
Note II Rois 3,9 : Que Dieu fasse, etc. Voir Ruth, 1, 17.
10 Afin que le royaume soit transféré de la maison de Saül, et que le trône de David soit élevé sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu'à Bersabée.
Note II Rois 3,10 : Dan et Bersabée sont les deux extrémités de la Palestine. ― Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.
11 Et il ne put rien répondre à Abner, parce qu'il le craignait.
 
12 Abner envoya donc des messagers à David de sa part, disant : A qui est la terre? et pour dire : Fais amitié avec moi, et ma main sera avec toi, et je ramènerai à toi tout Israël.
Note II Rois 3,12 : A qui est la terre ? A qui appartient tout ce pays, sinon à toi ? ― Ma main sera avec toi. Voir 1 Rois, 22, 17.
13 David répondit : Très bien; moi je ferai amitié avec toi, mais je demande de toi une seule chose , disant : Tu ne verras point ma face, avant que tu aies amené Michol, fille de Saül; car c'est ainsi que tu viendras et me verras.14 David ensuite envoya des messagers à Isboseth, fils de Saül, disant : Rends-moi ma femme Michol, que j'ai épousée pour cent prépuces de Philistins.
Note II Rois 3,14 : Voir 1 Rois, 18, 27.
15 Isboseth donc envoya, et l'enleva à son mari, Phaltiel, fils de Laïs.16 Et son mari la suivait, pleurant, jusqu'à Bahurim ; et Abner lui dit : Va, et retourne-t'en. Et il s'en retourna.
Note II Rois 3,16 : Bahurim, localité de Benjamin, sur le chemin de Jérusalem à Jéricho, près du mont des Oliviers.
 
17 Abner adressa aussi la parole aux anciens d'Israël, disant : Tant hier qu'avant-hier, vous cherchiez David, pour qu'il régnât sur vous.
Note II Rois 3,17 : Tant hier qu’avant-hier ; hébraïsme, pour : depuis un certain temps, depuis assez longtemps.
18 Maintenant donc agissez, puisque le Seigneur a parlé à David, disant : C'est par la main de mon serviteur David que je sauverai mon peuple Israël de la main des Philistins, et devions ses ennemis.19 Abner parla aussi à la tribu de Benjamin. Et il s'en alla pour dire à David à Hébron, tout ce qui avait paru bon à Israël et à tout Benjamin.20 Et il vint vers David à Hébron avec vingt hommes ; et David fit à Abner, et à ses hommes qui étaient venus avec lui, un festin.21 Et Abner dit à David : Je me lèverai, afin que j'assemble près de vous, mon seigneur le roi, tout Israël, et que je fasse avec vous alliance, et que vous régniez sur tous, comme votre âme le désire. Lors donc que David eut reconduit Abner, et que celui-ci s'en fut allé en paix,
 
22 Aussitôt les serviteurs de David et Joab vinrent, après avoir taillé en pièces des voleurs, et avec un très grand butin ; mais Abner n'était pas avec David à Hébron, parce que déjà il l'avait quitté, et qu'il était parti en paix.23 Et Joab et toute l'armée qui était avec lui vinrent après ; c'est pourquoi la nouvelle fut portée à Joab par des gens qui racontèrent : Abner, fils de Ner, est venu près du roi, et le roi l'a renvoyé, et il s'en est allé en paix.
Note II Rois 3,23 : La nouvelle de l’entrevue de David et d’Abner (voir versets 20 et 21).
24 Et Joab entra chez le roi, et dit : Qu'avez-vous fait? Voilà qu'Abner est venu vers vous ; pourquoi l'avez-vous renvoyé, et qu'il s'en est allé , et s'est retiré?25 Ignorez-vous qu'Abner, fils de Ner, n'est venu vers vous que pour vous tromper, et pour savoir votre sortie et votre entrée, et connaître tout ce que vous faites?
 
26 C'est pourquoi Joab, étant sorti d'avec David, envoya des messagers après Abner, et le fit revenir de la citerne de Sira, David l'ignorant.
Note II Rois 3,26 : La citerne de Sira était, d’après Josèphe, à vingt stades d’Hébron, au nord.
27 Et lorsqu'Abner fut retourné à Hébron, Joab l'amena à part au milieu de la porte, pour lui parler, en trahison, et là il le frappa dans l'aîne, et il le tua pour venger la mort d'Asaël, son frère.
Note II Rois 3,27 : Voir 3 Rois, 2, 5.
28 Lorsque David eut appris ce qui s'était passé, il dit : Je suis innocent, moi et mon royaume à jamais devant le Seigneur, du sang d'Abner, fils de Ner ;29 Mais qu'il retombe sur la tête de Joab et sur toute la maison de son père ; et que ne manque point dans la maison de Joab quelqu'un ayant la gonorrhée, quelqu'un infecté de la lèpre, quelqu'un tenant le fuseau, quelqu'un tombant sous le glaive , et quelqu'un dépourvu de pain.
Note II Rois 3,29 : Tenant le fuseau ; comme les femmes ; c’est-à-dire mou, efféminé, ou comme l’eunuque que l’on occupe à filer et à faire de la toile.
30 Ainsi Joab et Abisaï, son frère, tuèrent Abner, parce qu'il avait tué Asaël, leur frère, à Gabaon, dans le combat.
Note II Rois 3,30 : A Gabaon. Voir 3 Rois, 3, 4.
 
31 David donc dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui : Déchirez vos vêtements, ceignez-vous de sacs, et pleurez aux funérailles d'Abner : or, le roi David suivait le cercueil.
Note II Rois 3,31 : Ceignez-vous de sacs de deuil. Ce sac de deuil, que l’on portait aussi dans la pénitence et dans une extrême pauvreté, était une espèce de cilice ou de haire, de couleur noire ou brune, et faite de poils de chameau ou de chèvre.
32 Et lorsqu'on eut enseveli Abner à Hébron, David leva sa voix et pleura sur le tombeau d'Abner; et tout le peuple aussi pleura.
 
33 Et le roi se lamentant, et pleurant Abner, dit : Ce n'est nullement comme ont coutume de mourir les lâches, qu'est mort Abner.
 
34 Tes mains n'ont pas été liées, et tes pieds n'ont pas été chargés de fer ; mais comme on a coutume de tomber devant des fils d'iniquité, ainsi tu es tombé. Alors tout le peuple redoubla de pleurs sur lui.
Note II Rois 3,34 : Des fils d’iniquité ; hébraïsme, pour iniques, méchants.
 
35 Et lorsque toute la multitude fut venue pour prendre de la nourriture avec David, le jour étant encore brillant, David jura, disant : Que Dieu me fasse ceci, et qu'il ajoute cela, si avant le coucher du soleil je goûte du pain ou de quelque autre chose!
Note II Rois 3,35 : Que Dieu me fasse, etc. Voir Ruth, 1, 17.
36 Et tout le peuple entendit, et ils agréèrent tout ce que le roi fit en la présence de tout le peuple.37 Et toute la multitude connut, et tout Israël en ce jour-là,' qu'il n'avait pas été décidé par le' roi qu'Abner, fils de Ner. serait tué.38 Le roi dit aussi à ses serviteurs : Est-ce que vous ignorez qu'un prince et un grand est tombé aujourd'hui en Israël?39 Pour moi, je suis encore faible, quoique oint roi; mais les fils de Sarvia sont durs pour moi : que le Seigneur rende à celui qui fait le mal, selon sa malice.
Note II Rois 3,39 : Quoique ; c’est le sens qu’a ici, comme en plusieurs endroits de l’Ecriture, la particule et.

Chapitre 4

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Chap. : 
Baana et Réchab, serviteurs d’Isboseth, apportent à David la tête de ce prince, et David les fait mourir.
1 Or, Isboseth, fils de Saül, apprit qu'Abner avait succombé à Hébron, et ses mains perdirent leur force, et tout Israël fut troublé.
Note II Rois 4,1 : Ses mains perdirent leurs forces ; il perdit courage.
2 Cependant il y avait deux hommes, chefs de voleurs, auprès du fils de Saül; le nom de l'un était Baana, et le nom de l'autre, Réchab, fils de Remmon, le Bérothite, des fils de Benjamin, puisque Béroth aussi était réputée de Benjamin.
Note II Rois 4,2 : Béroth, ancienne ville des Gabaonites, au nord de Jérusalem.
3 Et les Bérothites s'enfuirent à Géthaïm, et ils ont été là comme étrangers jusqu'à ce temps-ci.
Note II Rois 4,3 : Géthaïm, inconnue.
4 Or, Jonathas, fils de Saül, avait un fils, infirme des pieds; il avait cinq ans, quand vint de Jezraël la nouvelle touchant Saül et Jonathas; c'est pourquoi sa nourrice, le prenant, s'enfuit; et, comme elle se hâtait de fuir, il tomba, et devint boiteux; et il eut pour nom Miphiboseth.
Note II Rois 4,4 : De Jezraël. Voir 2 Rois, 4, 4.
 
5 Etant donc venus, les fils de Remmon, le Bérothite, Réchab et Baana, entrèrent, à la chaleur du jour, dans la maison d'Isboseth, qui dormait sur son lit à midi; et la portière de la maison, vannant du blé, s'endormit.6 Ils entrèrent donc dans la maison secrètement, prenant des épis de froment; et Réchab et son frère le frappèrent à l'aîne, et s'enfuirent,7 Ainsi lorsqu'ils furent entrés dans la maison, Isboseth dormait sur son lit dans sa chambre à coucher; et, le frappant, ils le tuèrent ; puis, sa tête enlevée, ils s'en allèrent par la voie du désert, durant toute la nuit,8 Et ils apportèrent la tête d'Isboseth à David à Hébron, et ils dirent au roi : Voici la tête d'Isboseth, fils de Saül, votre ennemi, qui cherchait votre âme : et le Seigneur a vengé aujourd'hui mon seigneur le roi de Saül et de sa race.
Note II Rois 4,8 : Cherchait votre âme. Voir 1 Rois, 20, 1.
9 Mais David répondant à Réchab et à Baana son frère, fils de Remmon, le Bérothite, il leur dit : Le Seigneur vit, lui qui a délivré mon âme de toute angoisse !10 Celui qui m'avait annoncé et dit : Saül est mort, et qui pensait qu'il annonçait une heureuse nouvelle, je le pris et le tuai à Siceleg, lui à qui il fallait donner une récompense pour son message;
Note II Rois 4,10 : Voir 2 Rois, 1, 14.
11 Combien plus maintenant que des hommes impies ont tué l'homme innocent, dans sa maison, sur son lit, demanderai-je son sang à votre main, et vous enlèverai-je de la terre !12 C'est pourquoi David ordonna à ses serviteurs, et ils les tuèrent; et coupant leurs mains et leurs pieds, ils les suspendirent! à la piscine, à Hébron; mais la tête d'Isboseth, ils la prirent et l'ensevelirent dans le sépulcre d'Abner à Hébron.

Chapitre 5

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Chap. : 
David est sacré roi sur tout Israël.
Il prend Jérusalem.
Hiram, roi de Tyr, lui envoie des messagers.
Victoires de David sur les Philistins.
1 Et toutes les tribus d'Israël vinrent vers David à Hébron, disant : Nous voici, nous sommes votre os et votre chair.
Note II Rois 5,1 : Voir 1 Paralipomènes, 11, 1.
2 Mais et hier et avant-hier, lorsque Saül était roi sur nous, vous meniez et rameniez Israël; mais le Seigneur vous a dit : C'est toi qui seras le pasteur de mon peuple Israël, et c'est toi qui seras chef sur Israël.3 Et les vieillards d'Israël vinrent aussi vers le roi à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux à Hébron devant le Seigneur, et ils oignirent David roi sur Israël.
Note II Rois 5,3 : Fit alliance avec eux. David s’engagea à conduire le peuple suivant les lois de Dieu (voir Deutéronome, 17, 14 et versets suivants) ; et les anciens, au nom de tout le peuple, lui jurèrent obéissance. ― Devant le Seigneur ; probablement devant l’arche du Seigneur, qu’on fit venir, ou devant un autel qu’on érigea, en y faisant les cérémonies et les sacrifices accoutumés : on voit, en effet, plus tard un autel érigé à Hébron, où Absalom vint de Jérusalem pour sacrifier (voir 2 Rois, 15, 7-12.)
 
4 David était âgé de trente ans, lorsqu'il commença à régner, et il régna quarante ans.5 A Hébron, il régna sur Juda sept ans et six mois; mais à Jérusalem, il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda.
 
6 Et le roi s'en alla, et tous ceux qui étaient avec lui, à Jérusalem, contre les Jébuséens, habitants du pays : et ceux-ci dirent à David : Vous n'entrerez pas ici, à moins que vous n'enleviez les aveugles et les boiteux, disant par là : David n'entrera pas ici.
Note II Rois 5,6 : Les Jébuséens étaient encore maîtres de la citadelle sur la montagne de Sion. ― A moins que vous n’enleviez, etc. on peut supposer avec quelque probabilité que les Jébuséens placèrent sur les murs les aveugles et les boiteux de la ville pour faire insulte aux Hébreux, et pour leur montrer qu’on les craignait si peu, qu’on ne voulait leur opposer que de semblables soldats.
 
7 Mais David prit la citadelle de Sion, qui est la cité de David.
Note II Rois 5,7 : Qui est appelée aujourd’hui. ― La Cité de David, Jérusalem. Jérusalem devint ainsi la capitale du royaume. Voir à la fin du volume la note 15 sur Jérusalem.
8 Car David avait proposé en ce jour-là une récompense à celui qui battrait les Jébuséens, toucherait les gouttières des toits, et enlèverait les aveugles et les boiteux, haïssant l'âme de David. C'est pourquoi l'on dit en proverbe : Un aveugle et un boiteux n'entreront point dans le temple.
Note II Rois 5,8 : Dans le temple. Hébreu : dans la maison.
 
9 Or, David habita dans la citadelle, et il l'appela Cité de David ; et il bâtit tout autour, depuis Mello et au dedans.
Note II Rois 5,9 : Mello était la vallée qui séparait la basse ville de la citadelle.
 
10 Et il allait, avançant et croissant; et le Seigneur Dieu des armées était avec lui.11 Hiram, roi de Tyr, envoya aussi des messagers à David, des bois de cèdre, des charpentiers et des tailleurs de pierres pour les murailles ; et ils bâtirent une maison à David.
Note II Rois 5,11 : Voir 1 Paralipomènes, 14, 1.
12 Et David connut que le Seigneur l'avait confirmé roi sur Israël, et qu'il avait élevé son royaume sur son peuple Israël.
 
13 David prit donc encore des femmes du second et du premier rang de Jérusalem, après qu'il fut venu d'Hébron ; et il naquit à David d'autres fils et des filles ;
Note II Rois 5,13 : Voir 1 Paralipomènes, 3, 1-2. ― Des femmes du second et du premier rang. Voir 2 Rois, 3, 7.
14 Et voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem : Samua, Sobab, Nathan, Salomon,15 Jébaar, Elisua, Népheg,16 Japhia, Elisama, Elioda et Eliphaleth.
 
17 Les Philistins donc apprirent qu'on avait oint David comme roi sur Israël, et ils montèrent tous pour chercher David; lorsque David l'eut appris, il descendit dans la forteresse.18 Or, les Philistins, venant, se répandirent dans la vallée de Raphaïm.
Note II Rois 5,18 : Voir 1 Paralipomènes, 14, 9.
19 Et David consulta le Seigneur, disant : Monterai-je contre les Philistins, et les mettrez-vous en ma main? Et le Seigneur dit à David : Monte, parce que les livrant, je mettrai les Philistins en ta main.
Note II Rois 5,19 : Je mettrai. Comme nous l’avons déjà remarqué, le verbe hébreu rendu par donner dans la Vulgate, signifie proprement poser, mettre dans la main.
20 David donc vint à Baal-Pharasim, et il les battit là, et il dit : Le Seigneur a dispersé mes ennemis devant moi, comme se dispersent les eaux. C'est pour cela que ce lieu fut appelé du nom de Baal-Pharasim.
Note II Rois 5,20 : Voir Isaïe, 28, 21. ― Baal-Pharasim ; ou possesseur de dispersion ; hébraïsme, pour, lieu de dispersions. Là, en effet, les Philistins furent si bien dispersés, mis en déroute, qu’ils laissèrent même leurs dieux. ― Baal-Pharasim était dans la tribu de Juda et dans la vallée de Raphaïm, au sud-ouest de Jérusalem.
21 Et les Philistins laissèrent là leurs images taillées au ciseau, que David et ses hommes emportèrent.
 
22 Et les Philistins recommencèrent encore à monter, et ils se répandirent dans la vallée de Raphaïm.23 Alors David consulta le Seigneur : Monterai-je contre les Philistins, et les livrerez-vous en mes mains? Le Seigneur répondit : Ne monte pas contre eux, mais tourne derrière eux, et tu viendras contre eux vis-à-vis des poiriers.24 Et lorsque tu entendras le bruit de quelqu'un qui marche au haut des poiriers, tu engageras la bataille, parce qu'alors marchera le Seigneur devant ta face pour battre le camp des Philistins.25 C'est pourquoi David fit comme lui avait ordonné le Seigneur, et il battit les Philistins depuis Gabaa jusqu'à ce qu'on arrive à Gézer.
Note II Rois 5,25 : Gaba, Djeba. Voir 1 Rois, 11, 5. ― Gézer, Gazer. Voir 3 Rois, 9, 16.

Chapitre 6

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Chap. : 
David va prendre l’arche à Cariathiarim.
Oza est frappé de mort pour l’avoir touchée.
David la laisse dans la maison d’Obédédom, puis la transfère à Jérusalem.
Il est raillé par Michol.
1 Or, David rassembla de nouveau tous les hommes choisis d'Israël, au nombre de trente mille.2 Et David se leva et s'en alla, et tout le peuple qui était avec lui d'entre les hommes de Juda, pour amener l'arche de Dieu, sur laquelle fut invoqué le nom du Seigneur des armées, assis entre les chérubins au-dessus d'elle,
Note II Rois 6,2 : Voir 1 Paralipomènes, 13, 5.
3 Et ils mirent l'arche de Dieu sur un char neuf; et ils l'enlevèrent de la maison d'Abinadab, qui était à Gabaa ; or, Oza et Ahio, fils d'Abinadab, conduisaient le char neuf.
Note II Rois 6,3-4 : Gabaa à Cariathiarim. Voir 1 Rois, 7, 1.
4 Et lorsqu'ils l'eurent emportée de la maison d'Abinadab, qui était à Gabaa, gardant l'arche de Dieu, Ahio précédait l'arche.
Note II Rois 6,4 : Voir 1 Rois, 7, 1.
5 Mais David et tout Israël jouaient devant le Seigneur de toutes sortes d'instruments, des harpes, des lyres, des tambours, des sistres et des cymbales.
 
6 Mais, après qu'ils furent venus à l'aire de Nachon, Oza étendit la main sur l'arche de Dieu et la retint, parce que les bœufs regimbaient et la firent pencher.7 Et le Seigneur fut irrité d'indignation contre Oza, et le frappa à cause de sa témérité; et il mourut là auprès de l'arche de Dieu.8 Or, David fut contristé, parce que le Seigneur avait frappé Oza. Et ce lieu a été appelé du nom de Châtiment d'Oza jusqu'à ce jour.
Note II Rois 6,8 : Voir 1 Paralipomènes, 13, 11.
9 Et David craignit beaucoup le Seigneur en ce jour-là, disant : Comment entrera chez moi l'arche du Seigneur?10 Et il ne voulut pas faire venir chez lui l'arche du Seigneur dans la cité de David ; mais il la fit venir dans la maison d'Obédédom, le Géthéen.11 Et l'arche du Seigneur demeura dans la maison d'Obédédom, le Géthéen, durant trois mois, et le Seigneur bénit Obédédom, et toute sa maison.
 
12 Et l'on annonça au roi David que le Seigneur avait béni Obédédom et tout ce qui lui appartenait, à cause de l'arche de Dieu. David donc s'en alla, et amena l'arche de Dieu de la maison d'Obédédom en la cité de David avec joie ; et David avait avec lui sept chœurs et un veau pour victime.
Note II Rois 6,12 : Voir 1 Paralipomènes, 15, 25. ― Un veau pour victime ; littéralement : une victime de veau.
13 Et lorsque ceux qui portaient l'arche du Seigneur avaient fait six pas, il immolait un bœuf et un bélier.
Note II Rois 6,13 : Voir 1 Paralipomènes, 15, 26.
14 Et David dansait de toutes ses forces devant le Seigneur ; et il était ceint d'un éphod de lin.
Note II Rois 6,14 : Il était ceint d’un éphod de lin. Sur l’éphod, voir Exode, note 25.7.
15 Et David et toute la maison d'Israël conduisaient l'arche du testament du Seigneur avec des cris de joie et au son de la trompette.16 Et lorsque l'arche du Seigneur fut entrée dans la cité de David, Michol, fille de Saül, regardant par la fenêtre, vit le roi David sautillant et dansant devant le Seigneur ; et elle le méprisa en son cœur,
 
17 Et ils introduisirent l'arche du Seigneur, et ils la mirent en sa place, au milieu du tabernacle que David avait dressé ; et David offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques devant le Seigneur.18 Et quand il eut achevé d'offrir les holocaustes et les sacrifices pacifiques, il bénit le peuple au nom du Seigneur des armées.19 Et il distribua à toute la multitude d'Israël, tant aux hommes qu'aux femmes, à chacun une galette de pain, et un morceau de viande de bœuf rôtie, et de la fleur de farine frite dans l'huile ; et tout le peuple s'en alla, chacun en sa maison.
 
20 Et David s'en retourna pour bénir sa maison ; et Michol, fille de Saül, étant sortie au-devant de David, dit : Qu'il a été glorieux aujourd'hui le roi d'Israël, se découvrant devant les servantes de ses serviteurs ! car il s'est dépouillé, comme si un de ses bouffons se dépouillait.
Note II Rois 6,20 : Il s’est dépouillé de ses vêtements de dessus ; il avait gardé sa tunique, sur laquelle était attaché l’éphod. ― Un de ses bouffons. La Vulgate elle-même indique assez clairement ce sens ; mais le texte hébreu le détermine positivement par l’article qui se met souvent pour le pronom possessif.
21 Et David répondit à Michol : Devant le Seigneur, qui m'a choisi plutôt que ton père et que toute ta maison, et qui m'a ordonné d'être chef sur le peuple du Seigneur en Israël,22 Je jouerai, et je passerai pour plus vil que je n'ai passé; et je serai humble à mes yeux; et devant les servantes dont tu as parlé, je paraîtrai plus glorieux.23 Ainsi, il n'est point né de fils à Michol, fille de Saül, jusqu'au jour de sa mort.

Chapitre 7

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Chap. : 
David se propose de bâtir un temple au Seigneur.
Nathan lui déclare que cet honneur sera réservé à son fils.
Promesses en faveur de David.
David remercie le Seigneur des biens dont il l’a comblé, et le conjure d’accomplir ses promesses.
1 Or il arriva que lorsque le roi se fut établi en sa maison, et que le Seigneur lui eut donné le repos de toutes parts du côté de tous ses ennemis,2 Il dit à Nathan le prophète : Vois-tu que j'habite dans une maison de cèdre, et que l'arche de Dieu est placée au milieu des peaux?
Note II Rois 7,2 : Voir 1 Paralipomènes, 17, 1. ― Au milieu des peaux. Les tentes se faisaient anciennement avec des peaux de bêtes, et en particulier le tabernacle ou la tente qui couvrait l’arche du Seigneur était en partie de peaux.
3 Et Nathan répondit au roi : Tout ce qui est en votre cœur, allez, faites-le, parce que le Seigneur est avec vous.
 
4 Or il arriva pendant cette nuit-là, que voilà que la parole du Seigneur vint à Nathan, disant :5 Va, et dis à mon serviteur David : Voici ce que dit le Seigneur : Est-ce que tu ne me bâtiras point une maison pour l'habiter?6 Car je n'ai pas habité dans une maison, depuis le jour que j'ai retiré les enfants d'Israël de la terre d'Egypte, jusqu'à ce jour-ci ; mais je marchais dans un tabernacle, dans une tente.7 Dans tous les lieux par où j'ai passé avec tous les enfants d'Israël, est-ce que j'ai jamais dit à une des tribus d'Israël, à laquelle j'ai ordonné de conduire mon peuple Israël, disant : Pourquoi ne m'avez-vous pas bâti une maison de cèdre?8 Et maintenant tu diras ceci à mon serviteur David : Voici ce que dit le Seigneur des armées : C'est moi qui t'ai tiré des pâturages, lorsque tu suivais les troupeaux, afin que tu fusses chef sur mon peuple Israël ;9 Et j'ai été avec toi dans tous les lieux où tu as marché, et j'ai tué tous tes ennemis devant toi, et j'ai rendu ton nom grand, comme le nom des grands qui sont sur la terre.10 Et je fixerai un lieu à mon peuple Israël, et je le planterai, et il y habitera, et il ne sera plus troublé ; et des fils d'iniquité ne recommenceront pas à l'affliger, comme auparavant,
Note II Rois 7,10 : Je te planterai ; c’est-à-dire je t’établirai.
11 Depuis le jour que j'ai établi des juges sur mon peuple Israël; et je te donnerai le repos du côté de tous tes ennemis ; et le Seigneur t'annonce qu'il te fera une maison.
Note II Rois 7,11 : Il te fera une maison ; hébraïsme, pour : il t’accordera une nombreuse famille.
12 Et lorsque tes jours seront accomplis, et que tu dormiras avec tes pères, je te susciterai un fils après toi, lequel sortira de tes entrailles, et j'affermirai son règne.
Note II Rois 7,12 : Voir 3 Rois, 8, 19.
13 C'est lui qui bâtira une maison à mon nom, et j'établirai fermement le trône de son royaume pour toujours.
Note II Rois 7,13 : Voir 3 Rois, 5, 5. ― J’établirai, etc. Les dernières paroles de cette promesse prises à la lettre ne peuvent s’appliquer qu’au Messie, dont le règne est un règne éternel, tandis que la postérité de Salomon finit avec Sédécias. Comparer à Daniel, 2, 44 ; Luc, 1, 32-33.
14 Moi je serai son père, et lui sera mon fils ; et s'il fait quelque chose iniquement, je le châtierai avec une verge d'homme, et avec des plaies des enfants des hommes.
Note II Rois 7,14 : Voir 1 Paralipomènes, 22, 10. ― Je serai son père et lui sera mon fils, ne peut s’appliquer qu’à Jésus-Christ, le fils de David par excellence. Comparer à Psaumes, 2, 7 ; Hébreux, 1, 5. ― Je le châtierai, non dans la sévérité de ma justice, mais humainement, par des châtiments que les hommes emploient quand ils veulent seulement corriger les coupables.
15 Mais ma miséricorde, je ne la retirerai pas de lui, comme je l'ai retirée de Saül, que j'ai écarté de ma face.
Note II Rois 7,15 : Voir Psaumes, 88, vv. 4, 37.
16 Et ta maison sera fidèle, et ton royaume éternellement devant ta face, et ton trône sera ferme à jamais.
Note II Rois 7,16 : Voir Hébreux, 1, 8.
 
17 C'est selon toutes ces paroles, et suivant toute cette vision, que Nathan parla à David.
 
18 Or, le roi David entra, et il s'assit devant le Seigneur et dit : Que suis-je moi, Seigneur Dieu, et quelle est ma maison, pour que vous m'ayez conduit jusque-là?
Note II Rois 7,18 : Et il s’assit ; ou bien : se tint, demeura un certain temps ; car la Vulgate est susceptible de ces deux sens aussi bien que le texte hébreu.
19 Mais cela même a paru peu, en votre présence, Seigneur Dieu, si vous ne parliez aussi de la maison de votre serviteur pour un long avenir; car c'est la loi d'Adam, Seigneur Dieu.
Note II Rois 7,19 : Mais cela même, etc. Ce serait peu de chose à vos yeux que d’avoir fait de moi un roi puissant, si vous ne promettiez encore à ma postérité un empire éternel. ― La loi d’Adam, de l’homme. Adam n’est pas ici un nom propre.
20 Que pourra donc encore ajouter David, pour vous parler? car vous, Seigneur Dieu, vous connaissez votre serviteur.
Note II Rois 7,20 : Car vous connaissez. Le terme hébreu signifie aussi aimer, faire de quelqu’un un objet de prédilection. Il semble que ce sens se lie mieux avec ce qui précède.
21 A cause de votre parole et selon votre cœur vous avez fait toutes ces grandes œuvres, afin d'en donner connaissance à votre serviteur.22 C'est pour cela que vous avez été exalté, Seigneur Dieu ; car nul n'est semblable à vous, et il n'y a point de Dieu hors vous, selon tout ce que nous avons entendu de nos oreilles.23 Mais quelle est la nation sur la terre comme votre peuple d'Israël, à cause de laquelle Dieu est allé pour la racheter comme son peuple, pour se faire un nom, et pour opérer au milieu d'eux des œuvres grandes et terribles sur la terre, à la face de votre peuple, que vous vous êtes racheté de l'Egypte, frappant une nation et son dieu.24 Car vous vous êtes assuré de votre peuple Israël comme d'un peuple perpétuel; et vous. Seigneur Dieu, vous êtes devenu leur Dieu.25 Maintenant donc. Seigneur Dieu, suscitez pour toujours la parole que vous avez dite sur votre serviteur et sur sa maison, et faites comme vous avez parlé,26 Afin que votre nom soit exalté à jamais, et que l'on dise : Le Seigneur Dieu des armées est Dieu sur Israël. Et la maison de votre serviteur David sera fermement établie devant le Seigneur,27 Parce que c'est vous, Seigneur des armées, Dieu d'Israël, qui avez ouvert l'oreille de votre serviteur, disant : Je te bâtirai une maison; à cause de cela votre serviteur a trouvé son cœur pour vous adresser cette prière.28 Maintenant donc, Seigneur Dieu, vous êtes Dieu, et vos paroles seront véritables; car vous avez dit à votre serviteur ces bonnes choses.29 Commencez-donc, et bénissez la maison de votre serviteur, afin qu'elle soit à jamais devant vous, parce que c'est vous. Seigneur Dieu, qui avez parlé, et c'est de votre bénédiction que sera bénie la maison de votre serviteur à jamais.

Chapitre 8

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Chap. : 
Victoires de David sur divers peuples.
Thoü, roi d’Emath, lui envoie son fils pour le féliciter.
Dénombrement des principaux officiers de David.
1 Or, il arriva après cela que [David battit les Philistins et les humilia ; et David ôta le frein du tribut de la main des Philistins.
Note II Rois 8,1 : Voir 1 Paralipomènes, 18, 1.
 
2 Il battit aussi Moab et les mesura au cordeau, les faisant coucher par terre ; or, il en mesura deux cordeaux, l'un pour les tuer, l'autre pour leur conserver la vie ; et Moab fut assujetti à David lui payant tribut.
Note II Rois 8,2 : Moab ; c’est-à-dire les Moabites. ― Les mesura, etc. Après avoir rassemblé les captifs en un lieu, et les avoir fait coucher par terre, il les partagea en deux parties, dont l’une devait être mise à mort, et l’autre conserver la vie. D’après le droit de la guerre de ces temps, David pouvait les tuer tous, ou les transporter dans des pays étrangers.
 
3 De plus, David battit Adarézer, fils de Rohob, roi de Soba, quand il partit pour dominer sur le fleuve d'Euphrate.
Note II Rois 8,3 : Soba. Partie de la Syrie, voisine d’Emath et de Damas. ― L’Euphrate. Voir Genèse, 15, 18.
4 Et David, après lui avoir pris mille sept cents cavaliers et vingt mille hommes de pied, coupa les nerfs des jambes à tous les chevaux des chariots; mais il en laissa pour cent chariots.5 Vint aussi la Syrie de Damas, pour porter secours à Adarézer, roi de Soba; et David tua vingt-deux mille hommes de la Syrie .
Note II Rois 8,5 : La Syrie de Damas, le royaume de Syrie qui avait pour capitale Damas.
6 Et David mit une garnison dans la Syrie de Damas; et la Syrie devint tributaire de David; et le Seigneur conserva David dans tous les lieux où il alla.
 
7 Et David enleva les armes d'or qu'avaient les serviteurs d'Adarézer, et les porta à Jérusalem.8 Et de Beté et de Béroth, villes d'Adarézer, le roi David enleva une très grande quantité d'airain.
Note II Rois 8,8 : Beté porte le nom de Thébath dans le passage parallèle de 1 Paralipomènes, 18, 8. C’était une ville de l’Aram-Soba, entre Alep et Palmyre. ― Béroth, confondue souvent à tort avec Beyrouth, était aussi une ville de l’Aram-Soba, peut-être le Bercitàn actuel, dans la Cœlésyrie.
 
9 Or, Thoü, roi d'Emath, apprit que David avait battu toutes les forces d'Adarézer;
Note II Rois 8,9 : Emath ou Hamath, ville et pays habité par les Amathéens, tribu chananéenne ou héthéenne. La ville était bâtie sur l’Oronte. Sous les Séleucides, elle porta le nom d’Epiphanie de Syrie. Aujourd’hui Hamath.
10 Alors il envoya Joram son fils vers le roi David, pour le saluer, en le félicitant, et lui rendre grâce de ce qu'il avait vivement attaqué Adarézer, et l'avait battu; car Thoü était ennemi d'Adarézer; et dans la main de Joram étaient des vases d'or, des vases d'argent et des vases d'airain,11 Que le roi David consacra aussi au Seigneur, avec l'argent et l'or qu'il avait consacrés de toutes les nations qu'il avait soumises,12 De la Syrie, de Moab, des enfants d'Ammon, des Philistins, d'Amalec et des dépouilles d'Adarézer, fils de Rohob, roi de Soba.
 
13 David se fit encore un nom, lorsque, la Syrie prise, il fut revenu dans la vallée des Salines, où il tailla en pièces dix-huit mille hommes.
Note II Rois 8,13 : La vallée des Salines est très probablement la plaine au sud de la mer Morte, appelée aujourd’hui le Ghor. Les Iduméens avaient sans doute profité du moment où les Israélites faisaient la guerre contre la Syrie pour envahir leur pays.
14 Et il mit des gardes dans l'Idumée, et il établit une garnison; et toute l'Idumée devint assujettie à David; et le Seigneur conserva David dans tous les lieux où il alla.
 
15 Ainsi David régna sur tout Israël; il rendait aussi des jugements et la justice à tout son peuple.16 Mais Joab, fils de Sarvia, commandait l'armée, et Josaphat, fils d'Ahilud, tenait les registres;17 Et Sadoc, fils d'Achitob, et Achimélech, fils d'Abiathar, étaient prêtres, et Saraïas, scribe;18 Mais Banaïas, fils de Joïada, commandait les Céréthiens et les Phéléthiens ; mais les fils de David étaient prêtres.
Note II Rois 8,18 : Les Céréthiens et les Phéléthiens, probablement des soldats mercenaires de la tribu céréthienne (voir 1 Rois, 30, 14) et du pays des Philistins. ― Prêtres signifie ici, comme dans 3 Rois, 4, 5, amis ou conseillers du roi.

Chapitre 9

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Chap. : 
David fait venir auprès de lui Miphiboseth, fils de Jonathas.
1 Et David dit : Penses-tu qu'il y ait quelqu'un qui soit resté de la maison de Saül, afin que je lui fasse miséricorde à cause de Jonathas?
Note II Rois 9,1 : Et David dit en lui-même, se dit en lui-même. ― Penses-tu n’est pas dans l’hébreu, où on lit simplement : N’est-il pas, etc.
2 Or il y avait de la maison de Saül un serviteur du nom de Siba; lorsque le roi l'eut appelé près de lui, il lui dit : Es-tu Siba? Et celui-ci répondit : Oui, je suis votre serviteur.3 Et le roi reprit : Est-ce qu'il reste quelqu'un de la maison de Saül, afin que j'use envers lui de la miséricorde de Dieu? Et Siba répondit au roi : Il reste le fils de Jonathas, infirme des pieds.
Note II Rois 9,3 : De la miséricorde de Dieu. Voir 1 Rois, 20, 14.
4 Où est-il? demanda David. Et Siba au roi : Voilà, répondit-il, qu'il est dans la maison de Machir, fils d'Ammiel, à Lodabar.
Note II Rois 9,4 : Lodabar, ville du pays de Galaad.
5 Le roi David envoya donc, et le fit venir de la maison de Machir, fils d'Ammiel, de Lodabar.6 Mais lorsque Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, fut venu près de David, il tomba sur sa face et se prosterna. Et David lui dit : Miphiboseth. Lequel répondit : Me voici, votre serviteur.7 Et David lui dit : Ne crains point, parce que je te ferai entièrement miséricorde, à cause de Jonathas, ton père, et je te rendrai tous les champs de Saül, ton père, et tu mangeras toujours du pain à ma table.8 Miphiboseth, se prosternant devant lui, dit : Qui suis-je, moi votre serviteur, pour que vous ayez regardé un chien mort, semblable à moi?
 
9 C'est pourquoi le roi appela Siba, serviteur de David, et lui dit : J'ai donné au fils de ton maître tout ce qui était à Saül, et toute sa maison.10 Laboure donc la terre pour lui, toi, tes fils et tes serviteurs ; et tu apporteras au fils de ton maître des aliments pour se nourrir; mais Miphiboseth, fils de ton maître, mangera toujours du pain à ma table. Or Siba avait quinze fils et vingt serviteurs.11 Et Siba dit au roi : Comme vous avez commandé, mon maître, le roi, à votre serviteur, ainsi fera votre serviteur; et Miphiboseth mangera à ma table, comme l'un des fils du roi.12 Or, Miphiboseth avait un fils très jeune, du nom de Micha; et toute la parenté de la maison de Siba servait Miphiboseth.13 Et Miphiboseth habitait à Jérusalem, parce qu'il était nourri habituellement de la table du roi; et il était boiteux de l'un et de l'autre pied.

Chapitre 10

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Chap. : 
Le roi des Ammonites outrage les messagers de David.
Défaite des Ammonites et des Syriens.
1 Or, il arriva après cela que le roi des enfants d'Ammon mourut, et Hanon, son fils, régna en sa place.2 Et David dit : Je ferai miséricorde à Hanon, fils de Naas, comme son père m'a fait miséricorde. David envoya donc, le consolant par ses serviteurs de la mort de son père. Mais lorsque les serviteurs de David furent venus dans la terre des enfants d'Ammon,
Note II Rois 10,2 : Voir 1 Paralipomènes, 19, 2.
3 Les princes des enfants d'Ammon dirent à Hanon leur seigneur : Pensez-vous que ce soit pour l'honneur de votre père, que David vous ait envoyé des consolateurs, et que ce ne soit pas pour s'enquérir de la ville, l'explorer et la détruire, que David a envoyé ses serviteurs vers vous?4 C'est pourquoi Hanon prit les serviteurs de David, rasa la moitié de leur barbe, coupa la moitié de leurs vêtements jusqu'au haut des cuisses, et les renvoya.5 Lorsque cela eut été annoncé à David, il envoya au-devant d'eux ; car ces hommes étaient très honteusement confus, et David leur manda : Demeurez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe croisse, et alors revenez.
Note II Rois 10,5 : A Jéricho. Voir Josué, note 6.1.
 
6 Mais les enfants d'Ammon, voyant qu'ils avaient fait injure à David, envoyèrent prendre à leur solde des Syriens de Rohob, et des Syriens de Soba, vingt mille hommes de pied, mille du roi de Maacha, et douze mille d'Istob.
Note II Rois 10,6 : Rohob. Voir Juges, 18, 28. ― Soba. Voir 2 Rois, 8, 3. ― Maacha ou Machati. Voir l’Introduction au livre de Josué, fin de la partie B. ― Istob, pays inconnu, mentionné seulement ici.
7 Ce qu'ayant appris David, il envoya Joab et toute l'armée de ses guerriers.8 Les enfants d'Ammon sortirent donc, et rangèrent leur armée en bataille devant l'entrée même de la porte, mais les Syriens de Soba et de Rohob, d'Istob et de Maacha, étaient séparément dans la plaine.
Note II Rois 10,8 : De la porte de Médaba, petite ville du voisinage. Voir 1 Paralipomènes, 19, 7.
9 Joab donc, voyant que la bataille était préparée contre lui et par devant et par derrière, prit de toute l'élite d'Israël, et rangea son armée en bataille contre les Syriens ;10 Mais le reste du peuple , il le confia à Abisaï son frère, qui le rangea en bataille contre les enfants d'Ammon.11 Et Joab dit : Si les Syriens prévalent contre moi, tu me seras en aide ; mais si les enfants d'Ammon prévalent contre toi, je te secourrai.12 Sois homme courageux, et combattons pour notre peuple, et la cité de notre Dieu : mais le Seigneur fera ce qui est bon à ses yeux.
Note II Rois 10,12 : La cité de notre Dieu ; Jérusalem, nouvelle capitale du royaume de Juda.
13 C'est pourquoi Joab et le peuple qui était avec lui engagèrent le combat contre les Syriens, qui aussitôt s'enfuirent devant lui.14 Mais les enfants d'Ammon voyant que les Syriens avaient fui, s'enfuirent aussi eux-mêmes devant Abisaï, et ils entrèrent dans la ville; et Joab s'en retourna après la défaite des enfants d'Ammon, et vint à Jérusalem.
Note II Rois 10,14 : Dans la ville de Médaba. Comparer au verset 8.
 
15 Les Syriens donc, voyant qu'ils avaient succombé devant Israël, s'assemblèrent tous.16 Et Adarézer envoya pour faire venir les Syriens, qui étaient au-delà du fleuve, et il amena leur armée ; or, Sobach, maître de la milice d'Adarézer, était leur prince.
Note II Rois 10,16 : Au-delà du fleuve de l’Euphrate.
17 Lorsque cela eut été annoncé à David, il réunit tout Israël, passa le Jourdain, et vint à Hélam ; et les Syriens rangèrent leur armée en bataille contre David, et combattirent contre lui.
Note II Rois 10,17 : Hélam, ville inconnue.
18 Et les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David tua des Syriens sept cents hommes qui étaient sur les chariots, et quarante mille cavaliers; et il frappa Sobach, prince de la milice, lequel mourut sur-le-champ.19 Or, tous les rois qui étaient venus au secours d'Adarézer, voyant qu'ils étaient vaincus par Israël, furent épouvantés, et cinquante-huit mille hommes s'enfuirent devant Israël. Et ils firent la paix avec Israël, et ils les servirent ; et les Syriens craignirent de donner encore secours aux enfants d'Ammon.

Chapitre 11

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Chap. : 
David tombe en adultère avec Bethsabée, femme d’Urie.
Il donne ordre à Joab d’exposer Urie au danger.
Après la mort d’Urie, Bethsabée épouse David.
1 Or, il arriva qu'au retour de l'année, au temps que les rois ont coutume d'aller à la guerre, David envoya Joab et ses serviteurs avec lui et tout Israël, et il ravagèrent les enfants d'Ammon et assiégèrent Rabba ; mais David demeura à Jérusalem.
Note II Rois 11,1 : Voir 1 Paralipomènes, 20, 1. ― Rabba, Rabbath Ammon, sur le Nahr-Amman, au nord d’Hésébon, sur la route de Bosra, capitale des Ammonites.
 
2 Pendant que ces choses se passaient, il advint que David se levait de son lit après midi, et qu'il se promenait sur la terrasse du palais ; or il vit une femme qui se baignait vis-à-vis sur sa terrasse ; et cette femme était fort belle.3 Le roi donc envoya, et demanda quelle était cette femme. Et on lui annonça que c'était Bethsabée, fille d'Eliam, femme d'Urie, l'Héthéen.4 C'est pourquoi David, ayant envoyé des messagers, l'enleva. Lorsqu'elle fut entrée auprès de lui, il dormit avec elle : et aussitôt elle se purifia de son impureté;
Note II Rois 11,4 : Voir Lévitique, 15, 18.
5 Et elle retourna en sa maison, après avoir conçu. Et envoyant, elle annonça à David, et dit : J'ai conçu.
 
6 Or, David envoya vers Joab, disant : Envoie-moi Urie, l'Héthéen. Et Joab envoya Urie à David.7 Et Urie vint vers David; et David demanda si Joab allait bien ainsi que le peuple, et comment la guerre était conduite.8 Puis David dit à Urie : Va en ta maison, et lave tes pieds. Et Urie sortit de la maison du roi, et les mets du roi le suivirent.
Note II Rois 11,8 : Comme on ne portait ni bas ni souliers, mais simplement des sandales, et que quelquefois même on allait nus pieds, la sueur et la poussière rendaient nécessaire l’usage de se laver les pieds. C’était d’ailleurs un soulagement qu’on prenait volontiers au retour d’un voyage.
9 Mais Urie dormit devant la porte de la maison du roi avec les autres serviteurs de son seigneur, et il ne descendit point en sa maison.10 Et on l'annonça à David, en disant : Urie n'est pas allé en sa maison. Et David demanda à Urie : Est-ce que tu ne viens pas d'un voyage? pourquoi n'es-tu pas descendu en ta maison?11 Et Urie répondit à David : L'arche de Dieu, et Israël, et Juda, habitent dans les pavillons, et mon seigneur Joab, et les serviteurs de mon seigneur demeurent sur la face de la terre, et moi, j'entrerai en ma maison, pour manger et boire, et pour dormir avec ma femme? Par votre salut, et par le salut de votre âme, je ne ferai pas cette chose.12 David donc dit à Urie : Demeure ici encore aujourd'hui, et demain je te renverrai. Urie demeura à Jérusalem ce jour-là et le lendemain.13 Alors David l'appela pour qu'il mangeât devant lui et qu'il bût, et il l'enivra. Urie étant sorti le soir, dormit dans son lit avec les serviteurs de son seigneur, et il ne descendit pas en sa maison.
 
14 Il arriva donc le matin que David écrivit une lettre à Joab, et l'envoya par la main d'Urie,15 Ecrivant dans la lettre : Placez Urie au premier rang dans la bataille, là où le combat est le plus fort; et abandonnez-le, afin que, frappé, il périsse.
Note II Rois 11,15 : Au premier rang dans la bataille ; littéralement : en face de la guerre.
16 Comme donc Joab assiégeait la ville, il plaça Urie dans le lieu où il savait qu'étaient les hommes les plus vaillants.17 Et les hommes, étant sortis de la cité, combattaient contre Joab, et dans la multitude des serviteurs de David plusieurs tombèrent, et Urie, l'Héthéen, mourut aussi.18 C'est pourquoi Joab envoya, et annonça à David tous les événements du combat,
Note II Rois 11,18 : Les événements. Nous avons déjà remarqué que le terme hébreu traduit ici dans la Vulgate par parole, signifie aussi chose, affaire, événement, etc. Comparer au verset 27.
19 Et il ordonna au messager, disant : Lorsque tu auras achevé au roi tout ton récit de la guerre,20 Si tu vois qu'il s'indigne et dise : Pourquoi vous êtes-vous approchés du mur pour combattre? est-ce que vous ignoriez que beaucoup de traits sont lancés du haut du mur?21 Qui frappa Abimélech, fils de Jérobaal? n'est-ce pas une femme qui lança du mur sur lui un morceau de meule, et le tua à Thébès? Pourquoi vous êtes-vous approchés du mur? tu diras : Votre serviteur Urie l'Héthéen est tombé mort aussi.
Note II Rois 11,21 : Voir Juges, chapitre 9.
 
22 Le messager donc partit, et il vint et raconta à David tout ce que lui avait ordonné Joab.23 Et le messager dit à David : Les hommes ont prévalu contre nous, et ils sont sortis sur nous dans la campagne; mais nous, ayant fait une irruption, nous les avons poursuivis jusqu'à la porte de la ville.24 Et les archers ont lancé des traits contre vos serviteurs du haut du mur; et il est mort des serviteurs du roi, et, qui plus est, votre serviteur Urie, l'Héthéen, est mort.25 Et David répondit au messager : Tu diras ceci à Joab : Que cela ne t'abatte point ; car divers est le succès de la guerre ; c'est maintenant celui-ci, et maintenant celui-là que dévore le glaive : anime tes combattants contre la ville, afin que tu la détruises, et encourage-les.
 
26 Or, la femme d'Urie apprit qu'Urie, son mari, était mort, et elle le pleura.27 Mais, le deuil passé, David envoya, et il l'introduisit en sa maison; alors elle devint sa femme, et elle lui enfanta un fils. Or, cette action qu'avait faite David déplut au Seigneur.

Chapitre 12

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Chap. : 
Nathan reprend David de son péché.
Ce prince le confesse et en obtient le pardon.
Mort du fils qui était le fruit de son crime.
Naissance de Salomon.
Prise de Rabbath.
Rigueurs exercées contre les Ammonites
1 Le Seigneur donc envoya Nathan vers David; et lorsque Nathan fut venu vers lui, il lui dit : Deux hommes étaient dans une ville, l'un riche et l'autre pauvre.2 Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre ;3 Mais le pauvre n'avait absolument rien, hors une brebis très petite, qu'il avait achetée et nourrie, et qui avait grandi chez lui en même temps que ses enfants, mangeant de son pain, buvant de sa coupe, et dormant sur son sein, et elle était pour lui comme une fille.4 Mais un étranger étant venu chez le riche, et s'abstenant de prendre de ses brebis et de ses bœufs, pour faire un festin à cet étranger, qui était venu chez lui, il enleva la brebis de l'homme pauvre, et apprêta un mets à l'homme qui était venu chez lui.
 
5 Or, fortement irrité d'indignation contre cet homme, David dit: Le Seigneur vit! c'est un fils de mort, l'homme qui a fait cela.
Note II Rois 12,5 : C’est un fils de mort. Voir 1 Rois, 20, 31.
6 Il rendra la brebis au quadruple, parce qu'il a fait cette action, et qu'il n'a pas épargné la pauvreté.
Note II Rois 12,6 : Voir Exode, 22, 1.
7 Alors Nathan dit à David : C'est vous qui êtes cet homme. Voici ce que dit le Seigneur Dieu d'Israël : C'est moi qui t'ai oint roi sur Israël, et moi qui t'ai délivré de la main de Saül ;8 Et je t'ai donné la maison de ton seigneur et les femmes de ton seigneur sur ton sein; je t'ai donné aussi la maison d'Israël et de Juda; et si ce sont là de petites choses, je t'en aurais ajouté de beaucoup plus grandes.9 Pourquoi donc as-tu méprisé la parole du Seigneur pour faire le mal en ma présence ? Tu as frappé du glaive Urie, l'Héthéen, tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et tu l'as tué par le glaive des enfants d'Ammon.10 Pour cette raison le glaive ne s'éloignera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé, et que tu as enlevé la femme d'Urie, l'Héthéen, afin qu'elle fût ta femme.11 C'est pourquoi voici ce que dit le Seigneur : Voilà que moi je susciterai sur toi du mal de ta propre maison ; et j'enlèverai tes femmes à tes yeux, et je les donnerai à ton prochain, et il dormira avec tes femmes aux yeux de ce soleil.
Note II Rois 12,11 : Voir 2 Rois, 16, 22.
12 Car toi tu as agi secrètement; mais moi, j'accomplirai cette parole en la présence de tout Israël, et en la présence du soleil.
 
13 Et David dit à Nathan : J'ai péché contre le Seigneur. Et Nathan répondit à David : Le Seigneur aussi a transféré votre péché ; vous ne mourrez point.
Note II Rois 12,13 : Voir Ecclésiastique, 47, 13. ― A transféré, éloigné, c’est-à-dire pardonné.
14 Cependant, parce que vous avez fait blasphémer les ennemis du Seigneur, à cause de cette action, le fils qui vous est né mourra de mort.
Note II Rois 12,14 : Mourra de mort ; hébraïsme, pour : mourra infailliblement, sans rémission ;
15 Ensuite Nathan retourna en sa maison. Le Seigneur frappa aussi le petit enfant qu'avait enfanté la femme d'Urie à David, et il fut désespéré.
 
16 Et David pria le Seigneur pour le petit enfant, et David jeûna entièrement, et, étant entré à part, il demeura couché sur la terre.17 Mais vinrent les anciens de sa maison pour le forcer à se lever de terre; David ne voulut point, et il ne prit pas avec eux de nourriture.18 Or, il arriva au septième jour que l'enfant mourut; et les serviteurs de David craignirent de lui annoncer que le petit enfant était mort; car ils dirent: Voilà que lorsque le petit enfant vivait encore, nous lui parlions, et il n'écoutait pas notre voix; combien plus s'affligera-t-il, si nous lui disons : Il est mort, le petit enfant?19 Lors donc que David eut vu ses serviteurs parlant tout bas, il comprit que le jeune enfant était mort ; et il dit à ses serviteurs : Est-ce qu'il est mort, l'enfant? Ceux-ci lui répondirent : Il est mort.20 David donc se leva de terre, se lava et s'oignit ; puis lorsqu'il eut changé de vêtement, il entra dans la maison du Seigneur et il adora ; et il vint en sa maison, et il demanda qu'on lui servît du pain, et il mangea.
Note II Rois 12,20 : Se lava, s’oignit, etc. C’était l’usage à la fin du deuil. David n’avait pas contracté d’impureté légale, parce qu’il n’était pas entré dans la chambre du mort, et qu’il n’avait pas assisté aux funérailles ; par conséquent il pouvait se rendre au tabernacle du Seigneur sans une purification proprement dite. ― Du pain ; hébraïsme, pour nourriture en général, aliments. ― Dans la maison du Seigneur, le Tabernacle.
21 Alors ses serviteurs lui demandèrent: Qu'est-ce que vous avez fait? à cause de l'enfant, vous avez jeûné et vous pleuriez, lorsqu'il vivait encore, mais, l'enfant mort, vous vous êtes levé, et vous avez mangé du pain.
Note II Rois 12,21 : Qu’est-ce que vous avez fait ? Voir 2 Rois, 11, 15.
22 David répondit : A cause de l'enfant, pendant qu'il vivait encore, j'ai jeûné et j'ai pleuré; car je disais : Qui sait si le Seigneur ne me le donnera point, et si l'enfant ne vivra point?23 Mais maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Est-ce que je pourrai encore le faire revenir? Moi j'irai plutôt à lui; mais lui ne reviendra pas à moi.
 
24 Et David consola Bethsabée sa femme, il s'approcha d'elle et dormit avec elle ; et elle engendra un fils, et il l'appela du nom de Salomon, et le Seigneur l'aima;25 Et il envoya par l'entremise de Nathan, le prophète, et il l'appela du nom d'Aimable au Seigneur, parce que le Seigneur l'aima.
 
2 Samuel 12, 26-31 : David fait passer sur les Ammonites des chars armés de faux - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 12, 26-31 : David fait passer sur les Ammonites des chars armés de faux - Gravure de Gustave Doré
26 Or, Joab combattait contre Rabbath des enfants d'Ammon, et il attaquait vivement la ville royale.
Note II Rois 12,26 : Voir 1 Paralipomènes, 20, 1. ― Rabbath-Ammon. Voir Deutéronome, 3, 11 et 2 Rois, 11, 1.
27 Et Joab envoya des messagers à David, disant : J'ai combattu contre Rabbath, et la ville des eaux doit être prise.
Note II Rois 12,27 : La ville des eaux, la partie basse de Rabbath-Ammon qui était sur le bord du Nahr-Amman.
28 Maintenant donc, assemblez le reste du peuple, assiégez la ville et prenez-la, de peur que, lorsque la ville aura été détruite par moi, la victoire ne soit attribuée à mon nom.29 C'est pourquoi David assembla tout le peuple, et partit contre Rabbath, et après qu'il eut combattu, il la prit.30 Et il ôta le diadème du roi de sa tête, pesant un talent d'or, et ayant des pierreries très précieuses ; et il fut mis sur la tête de David. Mais il emporta aussi le très grand butin de la ville ;
Note II Rois 12,30 : Pesant, etc. ; littéralement : talent d’or par le poids. Le mot talent est un appositif de diadème et par conséquent représente l’accusatif, comme complément du verbe ôta. Ce genre de construction n’est pas rare dans la Vulgate. Il est probable qu’il s’agit ici, non du talent hébraïque, mais du syriaque, qui avait cours à Rabbath, ou Rabba, capitale des Ammonites, et qui pesait tout au plus le quart du premier. On sait généralement d’ailleurs que chez les anciens le poids du talent était différent selon les divers pays où l’on s’en servait. Ainsi ce diadème qui fut mis sur la tête de David pendant la cérémonie de son sacre pouvait ne peser que 22 livres ; ce qui, certes, ne surpassait les forces de ce prince. Les savants ont fait d’autres hypothèses plus ou moins probables pour expliquer cette difficulté. ― L’une de ces hypothèses les plus vraisemblables, c’est que le diadème n’avait pas le poids matériel d’un talent, mais avait une valeur d’un talent, étant orné de pierres précieuses (environ 130 000 francs (en 1 900 ?)), le mot qui est traduit par poids dans la Vulgate signifiant aussi valeur.
31 Et amenant ses habitants, il les scia, fit passer sur eux les chariots armés de fer, les partagea avec des couteaux, et les fit passer dans le moule des briques ; ainsi fit-il à toutes les villes des enfants d'Ammon. Ensuite David revint et toute l'armée à Jérusalem.
Note II Rois 12,31 : Dans le moule des briques ; c’est-à-dire, selon la plupart des interprètes, dans des fours à briques.

Chapitre 13

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Chap. : 
Amnon, fils de David, commet un inceste avec Thamar, sœur d’Absalom.
Son amour se change en haine contre elle.
Absalom fait tuer Amnon, et se sauve chez Tholomaï, roi de Gessur.
1 Or, il arriva après cela, qu'Amnon, fils de David, s'éprit d'amour pour la sœur d'Absalom, fils de David, femme très belle, du nom de Thamar ;2 Et il l'aimait éperdument, à un tel point, qu'à cause de son amour il était malade, parce que comme elle était vierge, il lui paraissait difficile de rien faire déshonnêtement avec elle.3 Or, Amnon avait un ami, du nom de Jonadab, fils de Semmaa, frère de David, homme très prudent,4 Lequel lui demanda : Pourquoi, fils du roi, maigris-tu ainsi chaque jour? pourquoi ne me le dis-tu point? Et Amnon lui répondit : J'aime Thamar, la sœur de mon frère Absalom.5 Jonadab lui dit : Couche-toi sur ton lit et feins une maladie ; et lorsque ton père viendra pour te visiter, dis-lui : Que Thamar, ma sœur, vienne, je vous prie, afin qu'elle me donne de la nourriture , et qu'elle me fasse un mets, pour que je mange de sa main.6 C'est pourquoi Amnon se coucha, et commença à feindre d'être malade ; et lorsque le roi fut venu pour le visiter, Amnon dit au roi : Que Thamar, ma sœur, vienne, je vous conjure, afin qu'elle fasse sous mes yeux deux petits bouillons, et que je prenne de la nourriture de sa main.
 
7 David donc envoya à la maison de Thamar, disant : Venez à la maison d'Amnon, votre frère, et faites-lui un mets.8 Et Thamar vint à la maison d'Amnon, son frère ; celui-ci était couché; et elle, prenant de la farine, la pétrit, et la délayant, elle fit cuire sous ses yeux deux petits bouillons.9 Et prenant ce quelle avait fait cuire, elle le versa et le posa devant lui, et il ne voulut pas en manger ; et Amnon dit : Faites retirer tout le monde. Et lorsqu'on eut fait retirer tout le monde,
Note II Rois 13,9 : Elle le versa dans un vase, ou un plat.
10 Amnon dit à Thamar : Porte le mets dans la chambre, afin que je le mange de ta main. Thamar donc prit les deux petits bouillons qu'elle avait faits, et les porta à Amnon son frère dans la chambre.11 Et lorsqu'elle lui eut présenté le mets, il la saisit, et dit : Viens, repose avec moi, ma sœur.12 Thamar lui répondit : Non, mon frère, ne me fais pas violence ; car cela n'est pas permis en Israël ; ne fais pas cette folie.13 Car moi, je ne pourrai supporter mon opprobre, et toi, tu seras comme un des insensés en Israël ; mais plutôt parle au roi, et il ne me refusera pas à toi.
Note II Rois 13,13 : Il ne me refusera pas à toi ; construction elliptique, pour : Il ne me refusera pas de me donner à toi en mariage.
14 Or, il ne voulut point acquiescer à ses prières, mais plus fort, il lui fit violence, et il reposa avec elle.15 Aussitôt Amnon la prit en très grande haine, de sorte que la haine dont il la haïssait était plus grande que l'amour dont il l'avait aimée auparavant. Aussi Amnon lui dit: Lève-toi et va-t'en.16 Thamar lui répondit : Le mal que tu fais maintenant en me chassant, est plus grand que celui que tu as fait auparavant. Et il ne voulut pas l'écouter ;17 Mais, ayant appelé le jeune homme qui le servait, il dit : Eloigne celle-là de moi, fais-la sortir, et ferme la porte après elle.18 Thamar était vêtue d'une robe traînante, car c'est de cette sorte de vêtements que les filles du roi, qui étaient vierges, faisaient usage. C'est pourquoi son serviteur la mit dehors, et ferma la porte derrière elle.19 Thamar, répandant de la cendre sur sa tête, déchirant sa robe traînante, et les mains posées sur sa tête, allait marchant et criant.
Note II Rois 13,19 : Comme nous l’avons déjà fait observer, on déchirait ses vêtements en signe de deuil et de douleur.
20 Or, Absalom, son frère, lui demanda : Est-ce qu'Amnon, ton frère, a dormi avec toi ? Mais maintenant, ma sœur, garde le silence, c'est ton frère ; n'afflige pas ton cœur pour cela. C'est pourquoi Thamar demeura, se desséchant, dans la maison d'Absalom, son frère.21 Mais lorsque le roi David eut appris ces choses, il fut très centriste, et il ne voulut point contrister l'esprit d'Amnon, son fils, car il le chérissait, parce qu'il était son premier-né.22 Or, Absalom ne dit rien à Amnon, ni mal, ni bien ; car Absalom haïssait Amnon, parce qu'il avait violé Thamar, sa sœur.
 
23 Mais il arriva, après un intervalle de deux ans, qu'on tondait les brebis d'Absalom, à Baalhasor près d'Ephraïm; et Absalom appela tous les fils du roi.
Note II Rois 13,23 : Baalhasor, ville de la tribu d’Ephraïm. ― Près d’Ephraïm, ville inconnue.
24 Et il vint vers le roi, et lui dit : Voilà qu'on tond les brebis de votre serviteur, je prie le roi qu'il vienne avec ses serviteurs chez son serviteur.25 Et le roi répondit à Absalom : Non, mon fils, ne demande pas que nous venions tous, et que nous te gênions. Mais, comme Absalom le pressait, et qu'il ne voulait pas y aller, il le bénit.26 Alors Absalom lui dit : Si vous ne voulez pas venir, je vous prie qu'au moins Amnon, mon frère, vienne avec nous. Et le roi lui répondit : Il n'est pas nécessaire qu'il aille avec toi.27 C'est pourquoi Absalom lui fit des instances, et David laissa aller avec lui Amnon et tous les fils du roi. Or, Absalom avait préparé un festin comme un festin de roi.
 
28 Et Absalom avait ordonné à ses serviteurs, disant : Faites attention, lorsqu'Amnon sera troublé par le vin, et que je vous dirai : Frappez-le , et le tuez ; ne craignez point; car c'est moi qui vous l'ordonne. Fortifiez-vous, et soyez des hommes courageux.29 Les serviteurs d'Absalom firent donc contre Amnon, comme leur avait ordonné Absalom. Et tous les fils du roi se levant montèrent chacun sur leur mule, et s'enfuirent.
 
30 Et comme ils poursuivaient encore leur chemin, le bruit en vint jusqu'à David ; on dit : Absalom a tué tous les fils du roi ; il n'en est pas resté même un seul.31 C'est pourquoi le roi se leva, et déchira ses vêtements, et tomba sur la terre ; et tous ses serviteurs qui étaient près de lui déchirèrent leurs vêtements.32 Or, Jonadab, fils de Semmaa, frère de David , prenant la parole, dit : Que mon seigneur le roi ne croie pas que tous les jeunes hommes fils du roi aient été tués : Amnon seul est mort, parce qu'il avait été mis dans la bouche d'Absalom, depuis le jour qu'il fit violence à Thamar, sa sœur.
Note II Rois 13,32 : Il avait été mis dans la bouche Absalom ; c’est-à-dire probablement, qu’Absalom avait proféré le serment, ou avait donné l’ordre de détruire Amnon. L’hébreu est susceptible de ces deux sens ; le chaldéen porte dans le cœur d’Absalom.
33 Maintenant donc, que mon seigneur le roi ne mette point cela en son esprit, disant : Tous les fils du roi ont été tués, puisqu'Amnon seul est mort.34 Mais Absalom s'enfuit, et la jeune sentinelle leva ses yeux, et regarda; et voilà qu'un peuple nombreux venait par un chemin détourné du côté de la montagne.
 
35 Or. Jonadab dit au roi : Voici les fils du roi qui viennent: selon la parole de votre serviteur, ainsi il est arrivé.36 Et lorsqu'il eut cessé de parler, parurent les fils du roi; et, entrant, ils élevèrent leurs voix et pleurèrent; mais le roi aussi et tous ses serviteurs pleurèrent d'un très grand pleur.37 Ainsi Absalom fuyant s'en alla auprès de Tholomaï, fils d'Ammiud, roi de Gessur. David pleura donc son fils, tous les jours.
Note II Rois 13,37 : Gessur. Voir L’introduction au livre de Josué, milieu de la partie B.
 
38 Or Absalom, lorsqu'il se fut enfui, et qu'il fut venu à Gessur, fut là pendant trois ans.39 Et le roi David cessa de poursuivre Absalom, parce qu'il s'était consolé de la mort d'Amnon.

Chapitre 14

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Chap. : 
Joab obtient de David le retour d’Absalom, et celui-ci revient à Jérusalem.
Joab obtient encore qu’il paraisse en présence de David.
1 Mais Joab, fils de Sarvia, comprenant que le cœur du roi était tourné vers Absalom,2 Envoya à Thécua, et fit venir de là une femme sage, et lui dit : Feins de pleurer, et revêts-toi d'un vêtement de deuil ; et ne t'oins pas d'huile, afin que tu sois comme une femme qui depuis longtemps pleure un mort ;3 Et tu entreras chez le roi, et tu lui tiendras un tel discours. Or, Joab mit les paroles en sa bouche.
 
4 C'est pourquoi, lorsque la femme de Thécua fut entrée chez le roi, elle tomba devant lui sur la terre, et se prosterna, et dit : Sauvez-moi, ô roi!5 Et le roi lui demanda : Qu'as-tu? Celle-ci répondit : Hélas! je suis une femme veuve, car mon mari est mort.6 Or, votre servante avait deux fils, qui se sont disputés l'un contre l'autre dans la campagne, et il n'y avait personne qui pût les empêcher, et l'un a frappé l'autre, et l'a tué.7 Et voilà que toute la parenté, s'élevant contre votre servante, dit : Livre celui qui a frappé son frère, afin que nous le mettions à mort, pour l'âme de son frère qu'il a tue, et que nous détruisions l'héritier; et ils cherchent à éteindre l'étincelle qui m'a été laissée, afin qu'il ne survive point de nom à mon mari, ni des restes de lui sur la terre.8 Et le roi dit à cette femme : Va en ta maison, et moi je donnerai des ordres pour toi.9 Et la femme de Thécua dit au roi : Que l'iniquité, mon seigneur roi, soit sur moi et sur la maison de mon père; mais que le roi et son trône soient innocents.10 Et le roi reprit : Amène-moi celui qui te contredira, et il ne recommencera pas à te porter atteinte.11 Elle répondit : Que le roi se souvienne du Seigneur son Dieu, afin que les proches du sang ne se multiplient pas pour le venger, et qu'en aucune manière ils ne tuent mon fils. Le roi dit: Le Seigneur vit! il ne tombera pas de cheveu de ton fils sur la terre.
Note II Rois 14,11 : Les proches du sans, étaient les plus proches parents, qui, selon la loi, étaient les vengeurs obligés du sang versé.
 
12 La femme reprit donc : Que votre servante dise une parole à mon seigneur, le roi. Et il répondit : Parle.13 Et la femme dit : Pourquoi avez-vous pensé une pareille chose contre le peuple de Dieu, et pourquoi le roi a-t-il dit cette parole, pour pécher, en ne rappelant pas celui qu'il a banni ?
Note II Rois 14,13 : Contre le peuple de Dieu. Le peuple aimait Absalom, et le regardait comme héritier naturel du trône. ― Et pourquoi le roi, etc. ; ce qui signifie : Pourquoi le roi m’a-t-il parlé de manière à tomber en faute, puisque d’un côté, il m’accorde la grâce de mon fils, meurtrier de son frère, et que de l’autre, il refuse à son peuple le retour d’Absalom, qui n’est pas plus coupable que mon fils ?
14 Nous mourons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme les eaux qui ne reviennent point : et Dieu ne veut pas qu'une âme périsse; mais il temporise, pensant que celui qui a été rejeté ne doit pas périr entièrement.
Note II Rois 14,14 : Voir Ezéchiel, 18, 32 ; 33, 11.
15 Maintenant donc, je suis venue pour dire à mon seigneur le roi cette parole, le peuple présent. Et votre servante a dit : Je parlerai au roi, pour voir s'il accomplira de quelque manière la parole de sa servante .16 Et le roi a écouté, pour délivrer sa servante de tous ceux qui voulaient exterminer de l'héritage de Dieu moi et mon fils en même temps.
Note II Rois 14,16 : Le roi a écouté, pour délivrer sa servante ; hyperbate, pour : Le roi a écouté sa servante pour la délivrer.
17 Que votre servante donc puisse dire : Que la parole de mon seigneur le roi s'accomplisse comme un sacrifice. Car comme est un ange de Dieu, ainsi est mon seigneur le roi, qu'il ne s'émeut ni de la bénédiction, ni de la malédiction : d'où le Seigneur votre Dieu même est avec vous.
Note II Rois 14,17 : S’accomplisse comme un sacrifice promis à Dieu ; ou bien : devienne comme un sacrifice agréable à Dieu. ― Qu’il ne s’émeut, etc. ; qui ne se laisse ébranler ni par les éloges, ni par le blâme des hommes.
 
18 Et répondant, le roi dit à la femme : Ne me cache point la chose que je te demande. Et la femme lui répondit: Parlez, mon seigneur le roi.19 Et le roi dit : Est-ce que la main de Joab n'est pas avec toi en toutes ces choses? La femme répondit, et dit : Par le salut de votre âme, mon seigneur le roi ! il n'y a rien ni à gauche ni à droite de tout ce qu'a dit mon seigneur le roi ; car votre serviteur Joab lui-même m'a ordonné, et lui-même a mis dans la bouche de votre servante toutes ces paroles.20 Votre serviteur Joab m'a ordonné de tourner ainsi la forme de ces paroles; mais vous, mon seigneur le roi, vous êtes sage, comme est sage un ange de Dieu, en sorte que vous comprenez toutes choses sur la terre.21 Et le roi dit à Joab : Voilà qu'apaisé, j'ai accompli ta parole : va donc, et rappelle le jeune Absalom.22 Alors Joab, tombant sur sa face contre terre, se prosterna, et souhaita toute sorte de prospérité au roi ; puis Joab dit : Aujourd'hui votre serviteur a compris que j'ai trouvé grâce à vos yeux, mon seigneur le roi : car vous avez accompli la parole de votre serviteur.23 Joab donc se leva, et s'en alla à Gessur, et il amena Absalom à Jérusalem.24 Mais le roi dit : Qu'il retourne en sa maison, et qu'il ne voie point ma face. C'est pourquoi Absalom retourna en sa maison, et ne vit pas la face du roi,
 
25 Or, il n'y avait pas d'homme en tout Israël comme Absalom, beau et très agréable : depuis la plante du pied jusqu'à la tête, il n'y avait en lui aucun défaut.26 Et quand il tondait ses cheveux (or, on le tondait une fois dans l'année, parce que sa chevelure chargeait sa tête), il pesait les cheveux de sa tête avec deux cents sicles, selon le poids public.
Note II Rois 14,26 : Deux cents sicles ; probablement babyloniens ; ce qui ferait trente ou trente et une onces. ― Le poids public ; l’hébreu porte : Le poids du roi, qui ne différait pas du premier avant la captivité de Babylone, selon de très savants critiques.
27 Or, il naquit à Absalom trois fils, et une fille, du nom de Thamar, d'une élégante beauté.
 
28 Et Absalom demeura à Jérusalem pendant deux ans, et il ne vit pas la face du roi.29 C'est pourquoi il envoya vers Joab pour l'envoyer vers le roi ; Joab ne voulut pas venir vers lui. Et lorsqu'il eut envoyé une seconde fois, et que celui-ci eut refusé de venir vers lui,30 Il dit à ses serviteurs : Vous savez que le champ de Joab, près de mon champ, contient une moisson d'orge : allez donc et mettez-le à feu. Les serviteurs d'Absalom mirent donc à feu la moisson. Et les serviteurs de Joab, venant, après avoir déchiré leurs vêtements, dirent : Les serviteurs d'Absalom ont mis une partie du champ à feu.31 Alors Joab se leva, et vint vers Absalom en sa maison, et dit : Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis ma moisson à feu?32 Et Absalom répondit à Joab : J'ai envoyé vers toi, te conjurant de venir vers moi, que je t'enverrais vers le roi, et que tu lui dirais : Pourquoi suis-je venu de Gessur ? Il valait mieux pour moi d'être là : je vous conjure donc, que je voie la face du roi ; que s'il se souvient de mon iniquité, qu'il me tue.33 C'est pourquoi étant entré chez le roi, Joab lui déclara tout; et Absalom fut appelé ; il entra chez le roi, et se prosterna sur la face de la terre devant lui ; et le roi embrassa Absalom.

Chapitre 15

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Chap. : 
Absalom se fait proclamer roi à Hébron.
David s’enfuit de Jérusalem.
Ethaï Géthéen s’attache à lui.
David renvoie l’arche à Jérusalem avec les grands prêtres.
Il y renvoie aussi Chusaï pour détruire les conseils d’Achitophel.
1 Ainsi, après cela, Absalom se procura des chariots, des cavaliers et cinquante hommes qui le précédaient.2 Et, se levant dès le matin, Absalom se tenait à l'entrée de la porte ; et tout homme qui avait une affaire telle, qu'il venait au jugement du roi, Absalom l'appelait à lui, et demandait : De quelle ville es-tu ? Celui-ci répondant, disait: Moi votre serviteur, je suis de telle tribu d'Israël.
Note II Rois 15,2 : De la porte du palais. ― D’une tribu ; c’est-à-dire d’une telle tribu, qu’il désignait par son nom.
3 Et Absalom lui répondait : Tes paroles me paraissent bonnes et justes; mais il n'y a personne établi par le roi, qui puisse t'entendre. Absalom ajoutait :4 Qui m'établira juge sur la terre, pour que viennent à moi tous ceux qui ont une affaire, et que je juge justement ?5 Mais aussi lorsqu'un homme s'approchait de lui, pour le saluer, il étendait sa main et, le prenant, il l'embrassait.6 Et il faisait cela à tout Israël venant au jugement, pour être entendu par le roi, et il sollicitait les cœurs des hommes d'Israël.
Note II Rois 15,6 : A tout Israël ; à tous ceux d’Israël qui venaient pour demander la justice au roi.
 
7 Mais après quarante ans, Absalom dit au roi David : Permettez que j'aille, et je m'acquitterai de mes vœux que j'ai voués au Seigneur à Hébron.
Note II Rois 15,7 : A Hébron. Voir Genèse, note 13.18.
8 Car vouant, votre serviteur a voué, lorsqu'il était à Gessur de Syrie, disant : Si le Seigneur me ramène à Jérusalem, je sacrifierai au Seigneur.9 Et le roi David lui répondit : Va en paix. Et il se leva, et il alla à Hébron.
 
10 Mais Absalom envoya des explorateurs dans toutes les tribus d'Israël, disant : Aussitôt que vous entendrez le son de la trompette, dites : Absalom règne dans Hébron.11 Or, il alla avec Absalom deux cents hommes de Jérusalem, appelés, allant d'un cœur simple, et ignorant entièrement le motif.12 Absalom fit venir aussi Achitophel, le Gilonite, conseiller de David, de sa ville de Gilo. Et comme il immolait les victimes, la conjuration devint puissante, et le peuple accourant, augmentait auprès d'Absalom.
Note II Rois 15,12 : Gilo, dans les montagnes de Juda, au sud d’Hébron.
 
13 Il vint donc un messager vers David, disant : Tout Israël suit de tout cœur Absalom.14 Et David dit à ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem : Levez-vous, fuyons; car il n'y aura point de moyen pour nous d'échapper à la face d'Absalom : hâtez-vous de sortir, de peur qu'arrivant, il ne nous prévienne, et ne lance sur nous la ruine, et ne frappe la ville du tranchant du glaive.15 Et les officiers du roi lui répondirent : Tout ce qu'ordonnera notre seigneur, le roi, nous, vos serviteurs, nous l'exécuterons de bon gré.16 Le roi donc sortit et toute sa maison, à pied ; et le roi laissa dix femmes du second rang pour garder la maison.17 Et le roi étant sorti et tout Israël, à pied, il s'arrêta loin de la maison ;18 Et tous ses serviteurs marchaient près de lui, et les légions des Céréthiens et des Phéléthiens, et tous les Géthéens, combattants valeureux, six cents hommes de pied, qui l'avaient suivi de Geth, précédaient le roi.
Note II Rois 15,18 : Des Céréthiens et des Phéléthiens. Voir 2 Rois, 8, 18. ― Geth, l’une des cinq principales villes des Philistins.
 
19 Or, le roi dit à Ethaï, le Géthéen : Pourquoi viens-tu avec nous? retourne et demeure avec le roi, parce que tu es étranger, et que tu es sorti de ton pays.20 C'est hier que tu es venu, et aujourd'hui tu seras contraint de sortir avec nous? Pour moi, j'irai où je dois aller; retourne, et ramène avec toi les frères, et le Seigneur te fera miséricorde et justice, parce que tu as montré du zèle et de la fidélité.21 Et Ethaï répondit au roi : Le Seigneur vit, et mon seigneur le roi vit ! en quelque lieu que vous soyez, mon seigneur, le roi, soit en la mort, soit en la vie, là sera votre serviteur.22 Alors David dit à Ethaï : Viens, et passe. Et Ethaï, le Géthéen, passa, et tous les hommes qui étaient avec lui, et le reste de la multitude.
Note II Rois 15,22 : Passe le torrent de Cédron.
 
23 Et tous pleuraient à haute voix, et tout le peuple passait; le roi aussi traversait le torrent de Cédron, et tout le peuple marchait le long de la voie qui regarde vers le désert.
Note II Rois 15,23 : Le torrent de Cédron, à l’est et au sud de Jérusalem ; il est presque toujours à sec, même en hiver, et ne coule un peu qu’au moment des pluies. ― Vers le désert, la partie septentrionale du désert de Juda où passe la route qui conduit de Jérusalem à Jéricho.
 
24 Or, vint Sadoc, le prêtre, et tous les Lévites avec lui, portant l'arche de l'alliance de Dieu, et ils déposèrent l'arche de Dieu; et Abiathar monta, jusqu'à ce qu'eût entièrement passé tout le peuple qui était sorti de la ville.25 Alors le roi dit à Sadoc: Reporte l'arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux du Seigneur, il me ramènera, et il me la montrera, ainsi que son tabernacle.26 Mais s'il me dit : Tu ne me plais point, je suis prêt, qu'il fasse ce qui est bon devant lui.27 Et le roi dit à Sadoc, le prêtre : ô voyant, retourne dans la ville en paix; et qu'Achimas, ton fils, et Jonathas, fils d'Abiathar, vos deux fils, soient avec vous.
Note II Rois 15,27 : Voyant. Ce mot servait anciennement à désigner les prophètes ; il convenait aussi au grand-prêtre, qui consultait le Seigneur et rendait des oracles en son nom.
28 Voilà que moi, je me cacherai dans les plaines du désert, jusqu'à ce que vienne de vous une parole me mettant au courant .
Note II Rois 15,28 : Dans les plaines du désert, près du Jourdain.
29 Sadoc donc et Abiathar reportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem, et demeurèrent là.
 
30 Cependant David gravissait la pente de la montagne des Oliviers, montant et pleurant, marchant nu-pieds, et la tête couverte; et aussi tout le peuple qui était avec lui, la tête couverte, montait pleurant.
Note II Rois 15,30 : La montagne des Oliviers, à l’est de Jérusalem.
31 Or, on annonça à David qu'Achitophel était dans la conjuration avec Absalom, et David dit : Je vous prie, Seigneur, rendez insensés les conseils d'Achitophel.
Note II Rois 15,31 : Insensés ; c’est-à-dire nuls, inutiles.
32 Or, lorsque David gravissait le sommet de la montagne, sur lequel il devait adorer le Seigneur, voilà qu'accourut au-devant de lui Chusaï, l'Arachite, le vêtement déchiré et la tête pleine de terre.
Note II Rois 15,32 : Le sommet de la montagne des Oliviers.
33 Et David lui répondit : Si tu viens avec moi, tu me seras à charge ;34 Mais si tu retournes à la ville, et que tu dises à Absalom : Je suis votre serviteur, ô roi; comme j'ai été le serviteur de votre père, ainsi je serai votre serviteur, tu dissiperas les conseils d'Achitophel.35 Or, tu as avec toi Sadoc et Abiathar, prêtres; et, toute parole quelconque que tu auras ouïe de la maison du roi, tu la feras connaître à Sadoc et à Abiathar, prêtres.36 Il y a aussi avec eux leurs deux fils, Achimas, fils de Sadoc, et Jonathas, fils d'Abiathar, et vous m'enverrez par eux toute parole que vous aurez ouïe.37 Chusaï donc, ami de David, étant venu dans la ville, Absalom aussi entra à Jérusalem.

Chapitre 16

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Chap. : 
Siba, serviteur de Miphiboseth, calomnie son maître auprès de David.
Séméi outrage David.
Absalom entre dans Jérusalem.
Chusaï se présente devant lui.
Absalom abuse des femmes de son père.
1 Or, lorsque David eut dépassé un peu le haut de la montagne, parut à sa rencontre Siba, serviteur de Miphiboseth, avec deux ânes, qui étaient chargés de deux cents pains, et de cent grappes de raisins secs, et de cent panerées de figues sèches, et d'une outre de vin.2 Et le roi dit à Siba : Que veut dire cela? Et Siba répondit : Les ânes sont pour les serviteurs du roi, afin qu'ils y montent; les pains et les figues pour nourrir vos serviteurs; mais le vin, pour boire, si quelqu'un tombe en défaillance dans le désert.3 Et le roi reprit : Où est le fils de ton seigneur? Et Siba répondit au roi : Il est demeuré à Jérusalem, disant : Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père.
Note II Rois 16,3 : Voir 2 Rois, 19, 27.
4 Le roi dit encore à Siba : Tout ce qui était à Miphiboseth est à toi. Et Siba répondit : Je prie, que je trouve grâce devant vous, mon seigneur le roi.
 
5 Le roi David vint donc jusqu'à Bahurim ; et voilà qu'en sortait un homme de la parenté de la maison de Saül, du nom de Séméi, fils de Géra; et sortant, il s'avançait maudissant,
Note II Rois 16,5 : Voir 3 Rois, 2, 8. ― Bahurim, peut-être l’actuel Almit, où il y a beaucoup de citernes taillées dans le roc, avec des ouvertures très étroites. Voir 2 Rois, 17, 18.
6 Et il jetait des pierres contre David et contre tous les serviteurs du roi David : or, tout le peuple et tous les combattants marchaient à droite et à gauche à côté du roi.7 Et Séméi parlait ainsi lorsqu'il maudissait le roi : Sors, sors, homme de sang et homme de Bélial.
Note II Rois 16,7 : Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.
8 Le Seigneur t'a rendu tout le sang de la maison de Saül, parce que tu t'es emparé du royaume en sa place; et le Seigneur a mis le royaume en la main d'Absalom ton fils; et voilà que t'accablent tes propres maux, parce que tu es un homme de sang.
Note II Rois 16,8 : Tes propres maux ; c’est-à-dire les maux que tu fais aux autres.
9 Alors Abisaï, fils de Sarvia, dit au roi : Pourquoi ce chien mort maudit-il mon seigneurie roi? J'irai, et lui couperai la tête.10 Et le roi répondit : Qu'importe à moi et à vous, fils de Sarvia? Laissez-le maudire; car le Seigneur lui a ordonné qu'il maudisse David. Et quel est celui qui osera dire : Pourquoi a-t-il fait ainsi?11 Et le roi dit à Abisaï et à tous ses serviteurs : Voilà que mon fils, qui est sorti de mes entrailles, cherche mon âme; combien plus maintenant un fils de Jémini! Laissez-le, qu'il maudisse selon l'ordre du Seigneur ;
Note II Rois 16,11 : Cherche mon âme. Voir 1 Rois, 20, 1. ― Un fils de Jémini ; un Benjamite ; un homme de la tribu de Saül.
12 Peut-être que le Seigneur regardera mon affliction, et que le Seigneur me rendra quelque bien pour cette malédiction d'aujourd'hui.13 C'est pourquoi David allait par son chemin et ses gens avec lui; mais Séméi marchait du même côté, sur la crête de la montagne, maudissant, lançant des pierres contre lui, et répandant de la poussière en l'air.14 Et ainsi le roi vint, et tout le peuple avec lui, accablé de lassitude, et ils reprirent là des forces.
 
15 Cependant Absalom et tout son peuple entrèrent à Jérusalem, et Achitophel aussi avec lui.16 Or, lorsque Chusaï, l'Arachite, ami de David, fut venu vers Absalom, il lui dit : Je vous salue, ô roi ; je vous salue, ô roi.17 Et Absalom : Est-ce là, lui dit-il, ta reconnaissance envers ton ami ? pourquoi n'es-tu pas allé avec ton ami ?18 Et Chusaï répondit à Absalom : Point du tout, parce que je serai à celui que le Seigneur a élu, ainsi que tout ce peuple, et tous ceux d'Israël, et c'est avec lui que je demeurerai.19 Mais pour ajouter encore ceci : Qui vais-je servir? N'est-ce pas le fils du roi? Comme j'ai obéi à votre père, ainsi je vous obéirai.
 
20 Or Absalom dit à Achitophel : Délibérez sur ce que nous devons faire.21 Et Achitophel dit à Absalom : Approchez-vous des femmes de votre père, qu'il a laissées pour garder la maison, afin que, lorsque tout Israël aura ouï que vous avez déshonoré votre père, leurs mains se fortifient avec vous.
Note II Rois 16,21 : Leurs mains se fortifient avec vous ; hébraïsme, pour : ils s’attachent si fortement à votre parti.
22 Ils dressèrent donc une tente pour Absalom sur la terrasse, et il s'approcha des femmes de son père devant tout Israël.
Note II Rois 16,22 : Voir 2 Rois, 12, 11.
23 Et les conseils qu'Achitophel donnait en ces jours-là, étaient comme si quelqu'un consultait Dieu. Tel était tout conseil d'Achitophel, et lorsqu'il était avec David, et lorsqu'il était avec Absalom.

Chapitre 17

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Chap. : 
Achitophel conseille de poursuivre David ; Chusaï détruit ce conseil, et fait avertir David, qui passe le Jourdain.
Achitophel se pend.
Absalom poursuit David.
David reçoit des rafraîchissements.
1 Achitophel donc dit à Absalom : Je me choisirai douze mille hommes, et me levant, je poursuivrai David en cette nuit.2 Et, fondant sur lui (car il est las et de mains défaillantes), je le frapperai ; et lorsqu'aura fui tout le peuple qui est avec lui, je frapperai le roi désolé.
Note II Rois 17,2 : Désolé ; c’est-à-dire abandonné, seul, comme porte l’hébreu.
3 Et je ramènerai tout le peuple, comme un seul homme a coutume de revenir; car c'est un seul homme que vous cherchez vous-même ; et tout le peuple sera en paix.4 Et sa parole plut à Absalom et à tous les anciens d'Israël.
 
5 Mais Absalom dit : Appelez Chusaï, l'Arachite, et écoutons ce que lui aussi dira.6 Et lorsque Chusaï fut venu vers Absalom, Absalom lui dit : Achitophel a dit cette parole; devons-nous l'exécuter ou non? quel conseil donnes-tu?7 Et Chusaï répondit à Absalom : Ce n'est pas un bon conseil qu'a donné Achitophel cette fois.8 Et Chusaï ajouta encore : Vous savez que votre père et les hommes qui sont avec lui sont très vaillants, et d'un cœur outré, comme si une ourse était furieuse, ses petits lui ayant été ravis dans la forêt ; et votre père aussi, homme de guerre, ne restera point avec le peuple.
Note II Rois 17,8 : Il ne restera point dans la plaine sans défense, mais il cherchera quelque endroit où il sera en sûreté et pourra se défendre.
9 Peut-être est-il maintenant caché dans les cavernes, ou en un autre lieu qu'il aura voulu ; et si quelqu'un, quel qu'il soit, tombe au commencement, on l'apprendra, et quiconque l'apprendra , dira : Il a été fait une grande plaie sur le peuple qui suivait Absalom.10 Et tous les plus vaillants, dont le cœur est comme celui du lion, seront saisis d'effroi ; car tout le peuple d'Israël sait que votre père est vaillant, et que tous ceux qui sont avec lui sont vigoureux.11 Mais ceci me semble être un bon conseil : que tout Israël s'assemble près de vous, depuis Dan jusqu'à Bersabée , comme le sable innombrable de la mer, et vous, vous serez au milieu d'eux.
Note II Rois 17,11 : Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.
12 Et nous fondrons sur David, en quelque lieu que nous le trouvions, et nous le couvrirons comme la rosée a coutume de tomber sur la terre ; quant aux hommes qui sont avec lui, nous n'en laisserons pas même un seul.
Note II Rois 17,12 : Comme la rosée, etc. Construction elliptique, pour : Comme la rosée qui tombe sur la terre, la couvre.
13 Que s'il entre en quelque ville, tout Israël environnera cette ville de cordes; et nous l'entraînerons dans le torrent, afin qu'on n'en trouve pas même une petite pierre.14 Alors Absalom dit et tous les hommes d'Israël : Le conseil de Chusaï, l'Arachite, est meilleur que le conseil d'Achitophel. Ainsi par la volonté du Seigneur fut dissipé le conseil utile d'Achitophel, afin que le Seigneur amenât le malheur sur Absalom.
 
15 Et Chusaï dit à Sadoc et à Abiathar, prêtres : C'est de cette manière qu'Achitophel a donné conseil à Absalom et aux anciens d'Israël, et moi j'ai donné tel et tel conseil.16 Maintenant donc, envoyez vite, et annoncez à David, disant: Ne demeurez point cette nuit dans les plaines du désert; mais passez au-delà sans délai, de peur que le roi ne soit englouti, et tout le peuple qui est avec lui.
Note II Rois 17,16 : Au-delà ; sur l’autre rive du Jourdain.
 
17 Or Jonathas et Achimaas étaient près de la fontaine de Rogel : la servante vint, et les avertit ; et ils partirent pour rapporter au roi David le message ; car ils ne pouvaient être vus, ou entrer dans la ville.
Note II Rois 17,17 : La servante, probablement de Sadoc ou d’Abiathar, laquelle vint à la fontaine sous prétexte de puiser de l’eau ou de laver du linge. ― Car ils ne pouvaient, etc. ; c’est-à-dire il leur était défendu de se montrer et d’entrer dans la ville. ― La fontaine de Rogel, aujourd’hui Puits de Job, au sud-ouest de Jérusalem.
18 Mais un certain enfant les vit, et en donna avis à Absalom : or, eux, d'un pas précipité, entrèrent dans la maison d'un certain homme de Bahurim, lequel avait un puits dans sa cour, et ils y descendirent.
Note II Rois 17,18 : Un puits. C’était une citerne, alors sans eau, et dont l’embouchure était à fleur de terre. ― Voir 2 Rois, 16, 5.
19 Cependant la femme prit sa sa couverture, et retendit sur le puits, comme pour faire sécher de l'orge mondé ; et ainsi fut cachée la chose.20 Et lorsque les serviteurs d'Absalom furent venus dans la maison, ils dirent à cette femme : Où sont Achimaas et Jonathas? Et la femme leur répondit : Ils ont passé à la hâte, après avoir goûté un peu d'eau. Mais ceux qui les cherchaient, ne les trouvant point, retournèrent à Jérusalem.21 Et lorsqu'ils s'en furent allés, Achimaas et Jonathas montèrent hors du puits, et, cheminant, ils l'annoncèrent au roi David, et dirent : Levez-vous, et passez le fleuve ; car Achitophel a donné tel conseil contre vous.22 David donc se leva, et tout le peuple qui était avec lui, et ils passèrent le Jourdain jusqu'à ce que le jour parût, et il n'en demeura pas même un seul qui ne passât le fleuve.
 
23 Mais Achitophel, voyant que son conseil n'avait pas été suivi, sella son âne et se leva, et s'en alla en sa maison et en sa ville ; et, sa maison réglée, il se pendit, et il fut enseveli dans le sépulcre de son père.
 
24 Ensuite David vint dans le camp, et Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël avec lui.25 Et Absalom établit Amasa sur l'armée au lieu de Joab. Or Amasa était fils d'un homme qui s'appelait Jétra, de Jezraël, qui avait été avec Abigaïl, fille de Naas, sœur de Sarvia, laquelle fut mère de Joab.
Note II Rois 17,25 : Avait été avec Abigaïl. D’autres traduisent, avait épousé Abigaïl ; mais ni la Vulgate, ni l’hébreu ne le disent. ― Naas est le même qu’Isaï, que portent ici quelques exemplaires de la version grecque. D’ailleurs la généalogie de Naas qui figure ici est celle qu’on donne à Isaï, dans 1 Paralipomènes, 2, vv. 13, 15-16.
26 Et Israël campa avec Absalom dans la terre de Galaad.
 
27 Et lorsque David fut venu dans le camp, Sobi, fils de Naas, de Rabbath des enfants d'Ammon, et Machir, fils d'Ammihel de Lodabar, et Berzellaï, le Galaadite, de Rogelim,
Note II Rois 17,27 : Rabbath-Ammon. Voir Deutéronome, 3, 11. ― Lodabar, ville du pays de Galaad. ― Rogelim, ville du pays de Galaad.
28 Lui offrirent des lits, des tapis, des vases de terre, du blé, de l'orge, de la farine, des grains rôtis, des fèves, des lentilles, des pois grillés.29 Du miel, du beurre, des brebis, et des veaux gras ; et ils les donnèrent à David et au peuple qui était avec lui pour manger : car ils supposèrent que le peuple était abattu par la faim et par la soif dans le désert.

Chapitre 18

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Chap. : 
Victoire de l’armée de David contre Absalom, qui, en s’enfuyant, demeure suspendu à un arbre.
Joab le perce.
David pleure sa mort.
1 Ainsi David, son peuple passé en revue, établit sur eux des tribuns et des centurions.2 Et il mit une troisième partie de ses troupes sous la main de Joab, une troisième partie sous la main d'Abisaï, fils de Sarvia, frère de Joab, et une troisième partie sous la main d'Ethaï, qui était de Geth; et le roi dit au peuple : J'irai moi aussi avec vous.3 Et le peuple répondit : Vous ne sortirez point; car si nous fuyons, ils n'attacheront pas beaucoup d'importance à nous; et si la moitié de nous tombe, ils n'y prendront pas assez d'intérêt, parce que vous seul, vous êtes compté pour dix mille. Il vaut donc mieux que vous nous soyez un appui dans la ville.4 Le roi leur dit : Je ferai ce qui vous semble bon. Le roi donc s'arrêta près de la porte : et le peuple sortait selon ses bandes, par cent et par mille.
2 Samuel 18, 5-15 : Mort d'Absalom - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 18, 5-15 : Mort d'Absalom - Gravure de Gustave Doré
5 Et le roi commanda à Joab, et à Abisaï, et à Ethaï, disant : Sauvez-moi mon fils Absalom. Et tout le peuple entendit le roi ordonnant à tous les chefs en faveur d'Absalom.
 
6 C'est pourquoi le peuple sortit dans la plaine contre Israël, et le combat se fit dans la forêt d'Ephraïm.
Note II Rois 18,6 : Dans la forêt d’Ephraïm, à l’est du Jourdain, selon les uns, à l’ouest, selon les autres.
7 Et là le peuple d'Israël fut taillé en pièces par l'armée de David ; et il y eut une grande défaite en ce jour-là, vingt mille hommes furent tués.8 Or, le combat s'étendit sur la face de toute la terre, ceux du peuple que la forêt détruisit, étaient beaucoup plus nombreux que ceux que dévora le glaive en ce jour-là.
Note II Rois 18,8 : Sur la face de toute la terre ; c’est-à-dire dans tout le pays.
 
9 Mais il advint qu'Absalom rencontra les serviteurs de David, étant assis sur son mulet ; et tandis que le mulet entrait sous le chêne touffu et grand, la tête d'Absalom s'embarrassa dans le chêne ; et, lui étant suspendu entre le ciel et la terre, le mulet sur lequel il était assis passa outre.
Note II Rois 18,9 : Le chêne, etc. Ce chêne était distingué de tous les autres arbres, c’est pour cela que l’écrivain sacré l’a fait précéder de l’article.
10 Or, quelqu'un vit cela, et l'annonça à Joab, disant : J'ai vu Absalom suspendu au chêne.11 Et Joab dit à l'homme qui le lui avait annoncé : Si tu l'as vu, pourquoi ne l'as-tu point percé contre la terre? Je t'aurais donné dix sicles d'argent et un baudrier.
Note II Rois 18,11-12 : Le sicle d’argent avait chez les Hébreux le même poids que le sicle d’or, environ 14 grammes 177. Quant à la valeur comme monnaie, le sicle d’argent pur représentait environ 1 francs 60 et le sicle d’or pur, environ 23 francs 20 (en 1 900 ?).
12 Celui-ci dit à Joab : Quand vous pèseriez en mes mains mille sicles d'argent, je ne porterais nullement ma main sur le fils du roi ; car, comme nous l'avons ouï, le roi vous a ordonné à vous, à Abisaï et à Ethaï, disant : Conservez mon fils Absalom.13 Mais si j'avais agi ainsi audacieusement contre mon âme, cela n'aurait pu être nullement caché au roi; et vous, seriez-vous contre lui?14 Et Joab dit : Non pas comme tu veux, mais je l'attaquerai devant toi. Joab donc prit trois dards en sa main, et les enfonça dans le cœur d'Absalom ; et comme il respirait encore, suspendu au chêne,
Note II Rois 18,14 : Non pas, etc. Construction elliptique, pour il n’en sera pas comme, etc. Comparer à Matthieu, 26, 39.
15 Accoururent dix jeunes écuyers de Joab, et, le frappant, ils le tuèrent,
 
16 Or Joab sonna de la trompette, et retint le peuple, afin qu'il ne poursuivît point Israël, qui fuyait, voulant épargner la multitude.17 Et ils emportèrent Absalom et le jetèrent dans la forêt, dans la grande fosse, et ils portèrent sur lui un très grand monceau de pierres ; mais tout Israël s'enfuit en ses tabernacles.18 Or, Absalom avait érigé pour lui, lorsqu'il vivait encore, un monument qui est dans la Vallée du roi ; car il avait dit : Je n'ai point de fils, et ce sera là un souvenir de mon nom. Et il appela le monument de son nom ; et on l'a appelé la Main d'Absalom jusqu'à ce jour.
Note II Rois 18,18 : Dans la Vallée du roi, probablement la Vallée de Cédron. On y voit encore aujourd’hui un monument qu’on appelle le tombeau d’Absalom. Il date seulement de l’époque grecque. Néanmoins il peut se trouver à l’endroit où Absalom avait fait élever son monument, qui devait être un cippe en pierre.
 
19 Alors Achimaas, fils de Sadoc, dit : Je courrai, et j'annoncerai au roi que le Seigneur lui a fait justice, en le délivrant de la main de ses ennemis.20 Joab lui dit : Tu ne seras point messager en ce jour; mais tu annonceras dans un autre : je ne veux pas que tu portes aujourd'hui la nouvelle ; car le fils du roi est mort.21 Joab dit donc à Chusi : Va, et annonce au roi ce que tu as vu. Chusi se prosterna devant Joab, et courut.22 Achimaas, fils de Sadoc, dit encore à Joab : Qui empêche que je ne coure, moi aussi, après Chusi? Et Joab lui dit : Pourquoi veux-tu courir, mon fils? tu ne seras pas porteur d'une bonne nouvelle.23 Achimaas répondit : Mais enfin si je courais? Et il lui dit : Cours. Achimaas donc, courant par une voie plus courte, devança Chusi.
 
2 Samuel 18, 24-33 et 19, 1-4 : David inconsolable de la mort d'Absalom - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 18, 24-33 et 19, 1-4 : David inconsolable de la mort d'Absalom - Gravure de Gustave Doré
24 Cependant David était assis entre les deux portes ; et la sentinelle qui était au faite de la porte sur le mur, levant les yeux, vit un homme courant seul.
Note II Rois 18,24 : Entre les deux portes ; c’est-à-dire entre la porte intérieure qui regardait la ville, et la porte extérieure qui regardait la campagne.
25 Et, criant à haute voix, elle avertit le roi ; et le roi dit : S'il est seul, une bonne nouvelle est en sa bouche. Or, celui-ci se hâtant, et approchant de plus près,
Note II Rois 18,25 : S’il est seul, etc. ; car s’ils étaient vaincus, ils reviendraient en nombre.
26 La sentinelle vit un autre homme courant, et criant haut du faîte, elle dit : Je vois un autre homme courant seul. Et le roi dit : Celui-ci aussi est un bon messager.27 Mais la sentinelle : Je vois, dit-elle, la course du premier comme la course d'Achimaas, fils de Sadoc. Et le roi dit : C'est un homme de bien, et c'est en portant une bonne nouvelle qu'il vient.
 
28 Et criant, Achimaas dit au roi : Salut, ô roi! Et, se prosternant devant le roi, incliné vers la terre, il dit : Béni le Seigneur votre Dieu, qui a enfermé les hommes qui ont levé leurs mains contre mon seigneur le roi.29 Et le roi demanda : La paix est-elle avec mon fils Absalom? Et Achimaas répondit : Ô roi, j'ai vu un grand tumulte, lorsque Joab, votre serviteur, m'envoyait, moi, votre serviteur: je ne sais pas autre chose.
Note II Rois 18,29 : La paix ; c’est-à-dire la santé, ou la vie. Nous avons déjà remarqué que par le mot paix, les Hébreux entendaient souvent toute sorte de prospérités.
30 Et le roi : Passe, dit-il, et attends ici. Et lorsque celui-ci eut passé, et qu'il s'arrêtait,31 Parut Chusi, et venant, il dit : J'apporte une bonne nouvelle, mon seigneur le roi; car le Seigneur aujourd'hui a jugé en votre faveur, on vous délivrant de la main de tous ceux qui se sont élevés contre vous.32 Et le roi dit à Chusi : La paix est-elle avec mon fils Absalom? Chusi lui répondant : Qu'ils deviennent, dit-il, comme le jeune prince, les ennemis de mon seigneur le roi, et tous ceux qui s'élèvent contre lui pour le mal.33 C'est pourquoi le roi contristé monta dans la chambre au-dessus de la porte, et pleura. Et il disait en montant : Mon fils Absalom! Absalom mon fils! qui est-ce qui me donnera que je meure moi-même pour toi? Absalom mon fils! mon fils Absalom!
Note II Rois 18,33 : Voir 2 Rois, 19, 4.

Chapitre 19

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Chap. : 
David continue de pleurer Absalom.
Joab l’oblige de se montrer à son peuple.
La tribu de Juda le ramène à Jérusalem.
Il pardonne à Séméi.
Il reçoit Miphiboseth.
Berzellaï lui laisse son fils.
Murmure d’Israël contre Juda.
1 Or, on annonça à Joab que le roi pleurait, et qu'il se lamentait sur son fils.
 
2 Et la victoire, en ce jour-là, fut changée en deuil pour tout le peuple : car le peuple en ce jour entendit qu'on disait : Le roi pleure sur son fils.3 Et le peuple évita ce jour-là d'entrer dans la ville, comme a coutume de l'éviter le peuple qui a été défait et qui s'enfuit de la bataille.4 Or, le roi couvrit sa tête, et il criait à haute voix : Mon fils Absalom ! Absalom mon fils ! mon fils !
Note II Rois 19,4 : Couvrit sa tête ; comment cela se pratiquait dans le deuil.
5 Joab donc, étant entré près du roi dans la maison, dit : Vous avez aujourd'hui répandu la confusion sur le visage de tous vos serviteurs, qui ont sauvé votre âme, et l'âme de vos fils et de vos filles, et l'âme de vos épouses et de vos femmes.
Note II Rois 19,5 : Par épouses, il faut entendre ici les femmes du premier rang, et par femmes, celles du second.
6 Vous aimez ceux qui vous haïssent, et haïssez ceux qui vous aiment; et vous avez montré aujourd'hui que vous ne songez pas à vos officiers et à vos serviteurs; et je reconnais maintenant avec vérité que si votre fils Absalom vivait, et que nous eussions tous succombé, cela vous serait agréable.7 Maintenant donc levez-vous, paraissez, et en leur parlant, contentez vos serviteurs : car je vous jure par le Seigneur que, si vous ne sortez, il n'en demeurera pas même un seul avec vous cette nuit; et ce sera pour vous pire que tous les maux qui sont venus sur vous depuis votre adolescence jusqu'à présent.8 Le roi se leva donc et s'assit à la porte ; et l'on annonça à tout le peuple que le roi était assis à la porte; et toute la multitude vint devant le roi ; mais Israël s'enfuit dans ses tabernacles.
Note II Rois 19,8 : Israël ; c’est-à-dire les Israélites qui avaient suivi Absalom.
9 Et tout le peuple dans toutes les tribus d'Israël s'animait à l'envi, disant : Le roi nous a délivrés de la main de nos ennemis, lui-même nous a sauvés de la main des Philistins ; et maintenant il fuit de son pays à cause d'Absalom.
 
10 Et Absalom, que nous avons oint pour être au-dessus de nous, est mort à la guerre. Jusqu'à quand garderez-vous le silence, et ne ramènerez-vous point le roi?11 Or, le roi David envoya à Sadoc et à Abiathar, prêtres, disant : Parlez aux anciens de Juda, disant : Pourquoi venez vous les derniers pour ramener le roi dans sa maison? (Or, la parole de tout Israël était venue jusqu'au roi en sa maison.)
 
12 Vous êtes mes frères, vous êtes mon os et ma chair : pourquoi ramenez-vous le roi les derniers?13 Et dites à Amasa : N'es-tu pas mon os et ma chair? Que Dieu me fasse ceci, et qu'il ajoute cela, si tu n'es le maître de la milice devant moi, en tout temps, à la place de Joab !
Note II Rois 19,13 : Que Dieu me fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17.
14 Et il s'attira le cœur de tous les hommes de Juda, comme le cœur d'un seul homme; et ils envoyèrent au roi, disant : Revenez, vous et tous vos serviteurs.15 Le roi donc retourna, et vint jusqu'au Jourdain; et tout Juda vint jusqu'à Galgala pour rencontrer le roi, et pour le conduire au-delà du Jourdain.16 Or Séméi, fils de Géra, fils de Jémini, de Bahurim, se hâta, et descendit avec les hommes de Juda, à la rencontre du roi David,
Note II Rois 19,16 : Voir 3 Rois, 2, 8. ― Séméi, le même qui avait maudit David. Voir 2 Rois, 16, 5-8. ― Fils de Jémini ; Benjamite, de la tribu de Benjamin. ― De Bahurim. Voir 2 Rois, 16, 5.
 
17 Avec mille hommes de Benjamin, et Siba, le serviteur de la maison de Saül ; et ses quinze fils et vingt serviteurs étaient avec lui ; et, traversant le Jourdain avant le roi,18 Ils passèrent à gué, afin de conduire au-delà la maison du roi, et pour agir selon son commandement : or, Séméi, fils de Géra, prosterné devant le roi, lorsque déjà il avait passé le Jourdain,19 Lui dit : Mon seigneur, ne considérez point mon iniquité, et ne vous souvenez pas des injures de votre serviteur au jour, mon seigneur le roi, que vous êtes sorti de Jérusalem, et ne la mettez pas en votre cœur, ô roi;20 Car moi, votre serviteur, je connais mon péché, et c'est pourquoi aujourd'hui je suis venu le premier de toute la maison de Joseph, et je suis descendu à la rencontre de mon seigneur le roi.
Note II Rois 19,20 : La maison de Joseph se prend, tantôt pour toute la maison d’Israël, tantôt pour la maison d’Israël, distinguée de la maison de Juda. C’est dans ce dernier sens qu’elle se prend ici.
21 Mais Abisaï, fils de Sarvia, répondant, dit : Est-ce que pour ces paroles, Séméi ne sera pas mis à mort, puisqu'il a maudit le christ du Seigneur?22 Et David répondit : Qu'importe à moi et à vous, fils de Sarvia? Pourquoi me devenez-vous aujourd'hui des ennemis? Est-ce donc aujourd'hui qu'un homme sera mis à mort en Israël ? Est-ce que j'ignore que je suis devenu aujourd'hui roi sur Israël?23 Et le roi dit à Séméi : Tu ne mourras point. Et il lui jura.24 Miphiboseth aussi, fils de Saül, descendit à la rencontre du roi, les pieds non lavés et la barbe non rasée ; et il n'avait point lavé ses vêtements depuis le jour que le roi était sorti jusqu'au jour de son retour en paix.
 
25 Et lorsqu'il fut venu à la rencontre du roi à Jérusalem, le roi lui dit : Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Miphiboseth?26 Et, répondant, il dit: Mon seigneur le roi, mon serviteur m'a méprisé, et je lui ai dit, moi, votre serviteur, qu'il préparât mon âne, afin que montant dessus je m'en allasse avec le roi; car moi, votre serviteur, je suis boiteux.
Note II Rois 19,26 : M’a méprisé ; c’est-à-dire a méprisé mes ordres.
27 Et de plus, il m'a accusé, moi, votre serviteur, devant vous, mon seigneur le roi. Mais vous, mon seigneurie roi, vous êtes comme un ange de Dieu; faites ce qui vous est agréable.
Note II Rois 19,27 : Voir 2 Rois, 16, 3.
28 Car toute la maison de mon père n'a mérité que la mort de mon seigneur le roi ; cependant vous m'avez placé, moi, votre serviteur, parmi les convives de votre table. Quel sujet ai-je donc d'une juste plainte, et que puis-je encore réclamer du roi?29 Le roi donc lui dit : Pourquoi parles-tu encore? ce que j'ai dit est arrêté : toi et Siba, partagez les possessions.
Note II Rois 19,29 : Il est probable que David a cru voir quelque chose de suspect dans la conduite de Miphiboseth ; voilà pourquoi il ne lui rend que la moitié de ses biens, et laisse l’autre moitié à Siba, qui paraissait être très affectionné et au roi et à son gouvernement.
30 Et Miphiboseth répondit au roi : Qu'il prenne même tout, puisque mon seigneur le roi est revenu pacifiquement dans sa maison.31 Berzellaï aussi, le Galaadite, descendant de Rogelim, conduisit le roi de l'autre côté du Jourdain, prêt à l'accompagner aussi au-delà du fleuve.
Note II Rois 19,31 : Rogelim, ville du pays de Galaad.
 
32 Or Berzellaï, le Galaadite, était très vieux, c'est-à-dire, octogénaire; ce fut lui qui fournit des vivres au roi, quand il demeurait dans le camp ; car il fut un homme très riche.
Note II Rois 19,32 : Voir 2 Rois, 17, 28 ; 3 Rois, 2, 7.
33 C'est pourquoi le roi dit à Berzellaï : Viens avec moi, afin que tu vives en repos avec moi à Jérusalem.34 Et Berzellaï répondit au roi : Quel est le nombre des jours de ma vie, pour que je monte avec le roi à Jérusalem?35 Je suis octogénaire aujourd'hui. Mes sens ont-ils quelque vigueur, pour discerner le doux et l'amer? Ou le manger et le boire peuvent-ils donner du plaisir à votre serviteur? ou bien puis-je écouter encore la voix des chanteurs et des chanteuses? Pourquoi votre serviteur serait-il à charge à mon seigneur le roi?36 Moi, votre serviteur, j'irai un peu au-delà du Jourdain avec vous ; je n'ai pas besoin de ce changement.
Note II Rois 19,36 : Ce changement, de vie, de situation ; ou, selon l’hébreu, cette rétribution, cette récompense.
37 Mais je vous conjure, que je puisse, moi votre serviteur, retourner et mourir dans ma ville, et être enseveli près du sépulcre de mon père et de ma mère. Mais voici votre serviteur Chamaam, qu'il aille lui-même avec vous, mon seigneur le roi, et faites pour lui tout ce qui vous semble bon.38 C'est pourquoi le roi lui dit : Que Chamaam vienne avec moi, et je ferai pour lui tout ce qui te plaira, et tout ce que tu demanderas, je te raccorderai.39 Et lorsque tout le peuple et le roi eurent passé le Jourdain, le roi baisa Berzellaï et lui souhaita toute sorte de prospérités ; et celui-ci s'en retourna en sa demeure.40 Le roi donc passa à Galgala, et Chamaam avec lui : mais tout le peuple de Juda avait conduit le roi au-delà du fleuve, et la moitié seulement du peuple d'Israël s'y était trouvée.
 
41 C'est pourquoi tous les hommes d'Israël, accourant auprès du roi, lui dirent : Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, vous ont-ils enlevé, et ont-ils conduit le roi et sa maison au-delà du Jourdain, et tous les hommes de David avec lui?42 Et chaque homme de Juda répondit aux hommes d'Israël : Parce que le roi m'est plus proche ; pourquoi vous irritez-vous de cela ? Est-ce que nous avons mangé quelque chose venant du roi? ou nous a-t-on donné des présents?
Note II Rois 19,42 : M’est plus proche. David était en effet de la tribu de Juda.
43 Et un homme d'Israël répondit aux hommes de Juda, et dit : Nous sommes auprès du roi dix fois plus, que vous; ainsi David nous appartient plus qu'à vous. Pourquoi nous avez-vous fait injure, et n'avons-nous pas été avertis les premiers pour ramener notre roi? Mais les hommes de Juda répondirent plus durement aux hommes d'Israël.
Note II Rois 19,43 : Nous sommes, etc. ; puisque nous sommes dix tribus contre une, celle de Juda. ― Littéralement : Je suis, etc. Le singulier qui existe dans les verbes et les pronoms de ce verset, aussi bien dans le texte original que dans la Vulgate, ne saurait être reproduit en français, sans fausser évidemment le sens.

Chapitre 20

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Chap. : 
Séba excite un nouveau soulèvement contre David.
Joab prend ombrage de la confiance que David témoigne à Amasa, et le tue.
Il va assiéger Abéla, où Séba s’était retiré.
Séba est mis à mort.
1 Il arriva aussi que là était un homme de Bélial, du nom de Séba, fils de Bochri, homme de Jémini, et il sonna de la trompette, et dit : Nous n'avons point de part avec David, ni d'héritage avec le fils d'Isaï ; retourne en tes tabernacles, ô Israël.
Note II Rois 20,1 : Homme de Jémini ; signifie probablement homme de la ville de Jémini et non point de la tribu de Benjamin ; ce qui, dans l’hébreu comme dans la Vulgate, s’exprime par fils de Jémini, ainsi qu’on l’a déjà vu dans un certain nombre de passages. ― Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.
2 Et tout Israël se sépara de David, et suivit Séba, fils de Bochri ; mais les hommes de Juda restèrent près de leur roi, depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem.
 
3 Et lorsque le roi fut venu en sa maison à Jérusalem, il prit les dix femmes qu'il avait laissées pour garder la maison, les donna en garde, leur fournissant les aliments; et il ne s'approcha plus d'elles : mais elles étaient enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant en veuves.
 
4 Or, le roi dit à Amasa : Appelle près de moi tous les hommes de Juda pour le troisième jour, et toi, sois présent.5 Amasa donc s'en alla pour appeler Juda, et il tarda au-delà de l'ordre que lui avait donné le roi.6 Or David dit à Abisaï : Maintenant Séba, fils de Bochri, nous affligera plus qu'Absalom : prends donc les serviteurs de ton seigneur, et poursuis-le, de peur qu'il ne trouve des villes fortifiées, et qu'il ne nous échappe.7 Les hommes de Joab sortirent donc avec lui, les Céréthiens aussi et les Phélétiens ; et tous les hommes vigoureux sortirent de Jérusalem pour poursuivre Séba, fils de Bochri.
Note II Rois 20,7 : Les Céréthiens et les Phéléthiens. Voir 2 Rois, 8, 18.
 
8 Et lorsqu'ils furent près de la grande pierre qui est à Gabaon, Amasa, venant, les rencontra. Or, Joab était vêtu d'une tunique étroite, selon la mesure de son habit, et par-dessus ceint d'un glaive pendant à ses côtés dans son fourreau, et fait de manière qu'il pouvait par un léger mouvement sortir et frapper.
Note II Rois 20,8 : A Gabaon. Voir 3 Rois, note 3.4.
9 C'est pourquoi Joab dit à Amasa : Salut, mon frère. Et de sa main droite, il prit le menton d'Amasa, comme pour le baiser.
Note II Rois 20,9 : Voir 3 Rois, 2, 5. ― Et de sa main droite, etc. Telle était la coutume des Orientaux.
10 Or Amasa ne prit point garde au glaive qu'avait Joab, qui le frappa dans le côté, et répandit ses entrailles sur la terre; et il ne le frappa point d'un second coup, et Amasa mourut. Ensuite Joab et Abisaï son frère poursuivirent Séba, fils de Bochri.11 Cependant quelques hommes des compagnons de Joab, s'étant arrêtés près du cadavre d'Amasa, dirent : Voilà celui qui a voulu être de la suite de David à la place de Joab.12 Et Amasa, couvert de sang, gisait au milieu de la voie. Mais un certain homme vit que tout le peuple s'arrêtait pour le voir ; il poussa Amasa de la voie dans le champ, et le couvrit d'un vêtement, afin que les passants ne s'arrêtassent pas à cause de lui.13 Amasa donc ôté de la voie, tout homme passait, suivant Joab, pour poursuivre Séba, fils de Bochri.
 
14 Mais celui-ci avait passé à travers toutes les tribus d'Israël, à Abéla et à Bethmaacha ; et tous les hommes choisis s'étaient assemblés auprès de lui.
Note II Rois 20,14 : Abéla, ville de Nephtali. ― Beth-Maacha, ville proche d’Abéla et même probablement jointe à elle.
15 C'est pourquoi Joab et les siens vinrent, et l'assiégèrent à Abéla et à Bethmaacha; et ils environnèrent la ville de fortifications, et la ville fut investie : or, toute la multitude qui était avec Joab s'efforçait de détruire les murs.16 Et une femme sage de la ville s'écria : Ecoutez, écoutez; dites à Joab : Approche-toi d'ici, et je te parlerai.
Note II Rois 20,16 : Prêtre, conseiller intime de David.
17 Lorsque Joab se fut approché d'elle, elle lui dit : C'est toi qui es Joab? Et celui-ci répondit : Moi. Elle lui parla ainsi : Ecoute les paroles de ta servante. Joab répondit : J'écoute.18 Et elle de nouveau : Ce mot, dit-elle, se disait dans un ancien proverbe : Ceux qui interrogent, qu'ils interrogent à Abéla; et c'est ainsi qu'ils arrivaient au but.
Note II Rois 20,18 : Et c’est ainsi, etc. On arrivait à son but, on terminait facilement ses affaires, quand on s’en rapportait aux habitants de cette ville, célèbre par sa sagesse. C’est l’explication qui, au milieu de bien d’autres, nous a paru la plus simple et la plus naturelle.
19 N'est-ce pas moi qui réponds la vérité en Israël, et toi, tu demandes à bouleverser une cité, et à détruire une mère en Israël? Pourquoi renverses-tu l'héritage du Seigneur?20 Et répondant, Joab dit : Loin de moi, loin de moi cela! je ne renverse, ni ne démolis.21 La chose n'est pas ainsi; mais un homme de la montagne d'Ephraïm, Séba, fils de Bochri par son surnom, a levé sa main contre le roi David : livrez-le seul, et nous nous retirerons de la ville. Et la femme dit à Joab : Voilà que sa tête te sera envoyée par-dessus le mur.22 Elle s'avança donc vers tout le peuple, et parla sagement; et ayant coupé la tête de Séba, fils de Bochri, ils la jetèrent à Joab. Et celui-ci sonna de la trompette, et ils se retirèrent de la ville, chacun en ses tabernacles; mais Joab retourna à Jérusalem près du roi.
 
23 Joab donc fut chef de toute l'armée d'Israël, mais Banaïas, fils de Joïada, des Céréthiens et des Phéléthiens,
Note II Rois 20,23 : Voir 2 Rois, 8, 16.
24 Et Aduram, des tributs; et Josaphat, fils d'Ahilud, tenait les registres.25 Siva était scribe, et Sadoc et Abiathar, prêtres.26 Mais Ira, le Jaïrite, était prêtre de David.

Chapitre 21

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Chap. : 
Famine de trois ans dans Israël.
David livre aux Gabaonites sept personnes de la famille de Saül.
Piété de Respha envers le corps de ces princes.
David les fait ensevelir.
Guerre contre les Philistins.
2 Samuel 21, 1-10 : Ritpa protège les corps de ses enfants - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 21, 1-10 : Ritpa protège les corps de ses enfants - Gravure de Gustave Doré
1 Il y eut aussi une famine, dans les jours de David, pendant trois ans continuels : et David consulta l'oracle du Seigneur. Et le Seigneur dit : C'est à cause de Saül et de sa maison de sang, parce qu'il a tué les Gabaonites.2 Les Gabaonites donc appelés, le roi leur dit (or, les Gabaonites n'étaient point des enfants d'Israël, mais les restes des Amorrhéens ; car les enfants d'Israël leur avaient fait serment, et Saül voulut les frapper par zèle, comme pour les enfants d'Israël et de Juda);
Note II Rois 21,2 : Voir Josué, 9, 25. ― Leur avaient fait serment de leur conserver la vie.
3 David donc dit aux Gabaonites : Que ferai-je pour vous, et quelle sera la réparation envers vous, afin que vous bénissiez l'héritage du Seigneur ?4 Et les Gabaonites lui répondirent : Ce n'est pas pour nous une question d'argent et d'or, mais une question contre Saül et contre sa maison ; et nous ne voulons pas qu'aucun homme d'Israël soit tué. Le roi leur dit : Que voulez-vous donc que je fasse pour vous?5 Ils dirent au roi : Nous devons tellement exterminer l'homme qui nous a brisés et opprimés injustement, qu'il ne reste pas même un seul de sa race dans tous les confins d'Israël.6 Que sept hommes de ses fils nous soient donnés, afin que nous les crucifiions au Seigneur à Gabaa de Saül, autrefois l'élu du Seigneur. Et le roi dit : Oui, je vous les donnerai.
Note II Rois 21,6 : Gabaa de Saül ; c’est-à-dire Gabaa, résidence de Saül. Saül, en effet, y avait résidé avant et après son élévation au trône. ― Voir 1 Rois, 11, 4.
 
7 Et le roi épargna Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, à cause du serment du Seigneur qui avait été fait entre David et Jonathas, fils de Saül.
Note II Rois 21,7 : Voir 1 Rois, 18, 3.
8 C'est pourquoi le roi prit les deux fils de Respha, fille d'Aïa, qu'elle avait enfantés à Saül, Armoni et Miphiboseth, et les cinq fils de Michol, fille de Saül, qu'elle avait engendrés à Hadriel, fils de Berzellaï, lequel était de Molath;
Note II Rois 21,8 : Les cinq fils de Michol, etc. Le mot Michol paraît être une faute de copiste ; car on lit plus haut (voir 1 Rois, 18, 19) que ce fut Mérob, sœur de Michol, qui épousa Hadriel, le Molathite, que Michol eut pour mari Phalti, fils de Laïs (voir 1 Rois, 25, 44), et qu’elle mourut sans enfants (voir 2 Rois, 6, 23). Les Juifs et la plupart des commentateurs chrétiens croient, d’après la version chaldaïque, que ce fut Mérob qui enfanta ces cinq fils à Hadriel, et que Michol les lui éleva.
9 Et il les livra aux mains des Gabaonites, qui les crucifièrent sur la montagne, devant le Seigneur; et ces sept hommes tombèrent morts ensemble dans les premiers jours de la moisson, la moisson de l'orge commençant.
Note II Rois 21,9 : Sur la montagne voisine de Gabaa. ― Devant le Seigneur, probablement en présence de l’autel qui était sur cette montagne. ― Dans les premiers jours de la moisson… de l’orge, au mois d’avril.
 
10 Or, Respha, fille d'Aïa, prenant son cilice, l'étendit sous elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu'à ce que l'eau du ciel tombât sur eux; et elle ne laissa pas les oiseaux les déchirer pendant le jour, ni les bêtes sauvages pendant la nuit.
Note II Rois 21,10 : Son cilice, vêtement en étoffe grossière et en forme de sac. ― Jusqu’à ce que l’eau du ciel tombât sur eux, en octobre.
11 Et l'on annonça à David ce que Respha, fille d'Aïa, femme du second rang de Saül, avait fait.12 Et David s'en alla, et prit les os de Saül et de Jonathas, son fils, chez les hommes de Jabès-Galaad, qui les avaient enlevés furtivement de la place de Bethsan, où les Philistins les avaient suspendus, lorsqu'on eut tué Saül à Gelboé ;
Note II Rois 21,12 : Voir 1 Rois, 31, 12. ― Jabès-Galaad. Voir Juges, 21, 8.
13 Et il apporta de là les os de Saül et les os de Jonathas, son fils ; et, recueillant les os de ceux qui avaient été attachés à une croix,14 On les ensevelit avec les os de Saül et de Jonathas, son fils, dans la terre de Benjamin, sur un côté, dans le sépulcre de Cis, son père ; et on fit tout ce que le roi avait ordonné ; et Dieu redevint propice à la terre après cela.
 
2 Samuel 21, 15-17 : Abischaï sauve la vie à David - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 21, 15-17 : Abischaï sauve la vie à David - Gravure de Gustave Doré
15 Or il se fit de nouveau une guerre des Philistins contre Israël, et David descendit et ses serviteurs avec lui, et ils combattirent contre les Philistins. Or, David défaillant,16 Jesbibénob, qui était de la race d'Arapha, dont le fer de la hache pesait trois cents onces, et qui était ceint d'un glaive neuf, s'efforça de frapper David.
Note II Rois 21,16 : Voir 1 Rois, 17, 7. ― De la race d’Arapha, des Raphaïm ou géants. ― Trois cent onces, hébreu : trois cents sicles ou environ 40 kilogrammes.
17 Mais Abisaï, fils de Sarvia, le défendit, et ayant frappé le Philistin, le tua. Alors les serviteurs de David jurèrent, disant : Maintenant vous ne sortirez plus avec nous à la guerre, afin que vous n'éteigniez pas la lampe d'Israël.
 
18 Et la seconde guerre fut à Gob, contre les Philistins; alors Sobochaï de Husati tua Saph, de la descendance d'Arapha, de la race des géants.
 
19 La troisième guerre fut aussi à Gob, contre les Philistins, en laquelle Adéodatus, fils de Saltus, tisseur en diverses couleurs, Bethléhémite, tua Goliath, le Géthéen, dont la hampe de la lance était comme un ensouple de tisserands.
Note II Rois 21,19 : Adéodatus, Dieudonné est la traduction de l’hébreu Elkhanan. Saltus, nom propre traduit : en hébreu Jaïr.
 
20 Une quatrième guerre fut à Geth, en laquelle était un homme très grand, qui avait six doigts en ses mains et en ses pieds, c'est-à-dire vingt-quatre et il tirait son origine d'Arapha.
Note II Rois 21,20 : Geth, une des cinq grandes villes des Philistins.
21 Et il blasphéma Israël; mais Jonathan, fils de Samaa, le frère de David, le tua.
 
22 Ces quatre hommes étaient nés d'Arapha, à Geth, et ils tombèrent sous la main de David et de ses serviteurs.
Note II Rois 21,22 : Etaient nés d’Arapha ; c’est-à-dire qu’ils étaient de la race d’Arapha.

Chapitre 22

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Chap. : 
Cantique de David pour remercier Dieu de l’avoir délivré de tous ses ennemis.
1 Or, David dit au Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur le délivra de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül.2 Et il dit : Le Seigneur est mon rocher, et ma force, et mon sauveur.
Note II Rois 22,2 : Voir Psaumes, 17, 3.
3 Dieu est mon fort, j'espérerai en lui; il est mon bouclier, l'appui de mon salut ; c'est lui qui m'élève, et qui est mon refuge ; mon Sauveur, vous me délivrerez de l'iniquité.4 J'invoquerai le Seigneur, digne de louanges, et je serai délivré de mes ennemis.
Note II Rois 22,4 : Voir Psaumes, 17, 4.
 
5 Parce que les brisements de la mort m'ont environné, les torrents de Bélial m'ont épouvanté.
Note II Rois 22,5 : Bélial ; c’est-à-dire le démon, prince de fer. Voir 2 Corinthiens, 6, 15.
6 Les liens de l'enfer m'ont environné, les lacs de la mort m'ont enveloppé.
Note II Rois 22,6 : Les liens de l’enfer, en hébreu scheôl. Voir sur le scheôl, Genèse, note 37.35.
7 Dans ma tribulation, j'invoquerai le Seigneur, et c'est vers mon Dieu que je crierai, et il exaucera ma voix de son temple, et mon cri viendra jusqu'à ses oreilles.
 
8 La terre s'est émue et a tremblé; les fondements des montagnes ont été agités et ébranlés, parce que le Seigneur s'est irrité contre elles.9 Une fumée est montée de ses narines, et un feu sorti de sa bouche dévorera ; des charbons en ont été allumés.10 Il a incliné les cieux, et il est descendu, et un nuage obscur était sous ses pieds.
 
11 Il a monté sur des chérubins, et il a pris son vol, et il s'est élancé sur des ailes de vent.
Note II Rois 22,11 : Sur des ailes de vent. Cette expression peint admirablement bien la promptitude avec laquelle Dieu vint délivrer David de la main de ses ennemis.
12 Il a mis des ténèbres autour de lui pour se cacher ; il a fait distiller des eaux des nuées des cieux.13 A la lumière qui éclate en sa présence, des charbons de feu se sont allumés.
 
14 Le Seigneur tonnera du ciel, et le Très-Haut élèvera sa voix.15 Il a lancé des flèches, et il les a dissipés ; la foudre, et il les a consumés.16 Alors ont paru les abîmes de la mer, les fondements du monde ont été mis à nu, à la menace du Seigneur, au souffle du vent de sa colère.
Note II Rois 22,16 : Les abîmes, le fond. C’est ainsi que l’on traduit généralement, d’après l’hébreu, le mot effusiones, qui signifie plutôt écoulements, débordements.
 
17 Il a envoyé d'en haut, et il m'a pris, et il m'a retiré d'un gouffre d'eaux.18 Il m'a délivré de mon ennemi très puissant, et de ceux qui me haïssaient, parce qu'ils étaient plus forts que moi.19 Il m'a prévenu au jour de mon affliction, et le Seigneur s'est fait mon appui.20 Et il m'a mis au large ; il m'a délivré, parce que je lui ai plu.
 
21 Le Seigneur me rétribuera selon ma justice, et il me rendra selon la pureté de mes mains,22 Parce que j'ai gardé les voies du Seigneur, et que je n'ai pas agi avec impiété en m'éloignant de mon Dieu.23 Tous ses jugements sont devant mes yeux, et je n'ai point éloigné ses préceptes de moi.24 Et je serai parfait avec lui, et je me garderai de mon iniquité.25 Et le Seigneur me rendra selon ma justice, et selon la pureté de mes mains devant ses yeux.26 Avec un saint vous serez saint, et avec un fort, parfait.27 Avec un homme excellent, vous serez excellent, et avec un pervers, vous agirez selon sa perversité.
Note II Rois 22,27 : Excellent ; vertueux, juste, et selon l’hébreu pur. ― Avec un pervers, etc., c’est-à-dire, d’après l’hébreu, que vous poursuivrez dans les sentiers détournés celui qui s’y engagera.
28 Vous sauverez un peuple pauvre, et par vos yeux vous humilierez les superbes.
 
29 Parce que c'est vous, Seigneur, qui êtes ma lampe ; vous, qui illuminez mes ténèbres.30 Car avec vous je courrai tout prêt au combat; avec mon Dieu, je franchirai un mur.31 Dieu, sa voie est sans tache, la parole du Seigneur est éprouvée par le feu ; il est le bouclier de tous ceux qui espèrent en lui.
 
32 Qui est Dieu, excepté le Seigneur? et qui est le fort, excepté notre Dieu?33 Le Dieu qui m'a revêtu de force, et qui m'a aplani ma voie parfaite ;
Note II Rois 22,33 : Ma voie parfaite, pour : la voie parfaite dans laquelle je marche.
34 Egalant mes pieds aux cerfs, et m'établissant sur mes lieux élevés ;35 Instruisant mes mains au combat, et rendant mes bras comme un arc d'airain.
Note II Rois 22,35 : Voir Psaumes, 143, 1.
 
36 Vous m avez donné le bouclier de votre salut, et votre bonté ma multiplié.
Note II Rois 22,36 : M’a multiplié, pour faire face à tous mes ennemis qui sont si nombreux.
37 Vous agrandirez mes pas sous moi, et mes talons ne chancelleront point.38 Je poursuivrai mes ennemis, et je les briserai; et je ne reviendrai point jusqu'à ce que je les détruise.39 Je les détruirai et les briserai, de manière qu'ils ne se relèvent point; ils tomberont sous mes pieds.
 
40 Vous m'avez revêtu de force pour le combat, vous avez fait plier sous moi ceux qui me résistaient.41 Vous m'avez livré mes ennemis par derrière ; ceux qui me haïssaient, et je les exterminerai.42 Ils crieront, et il n'y aura personne qui les sauve ; ils crieront vers le Seigneur, et il ne les exaucera pas.43 Je les dissiperai comme de la poussière de la terre, et je les broierai comme de la boue de rues et les briserai.
 
44 Vous me sauverez des contradictions de mon peuple; vous me garderez pour chef de nations; un peuple que j'ignore me servira.45 Des fils d'étranger me résisteront; en écoutant de leurs oreilles, ils m'obéiront.46 Des fils d'étranger se sont dispersés, et ils seront resserrés dans leurs défilés.
 
47 Le Seigneur vit, et béni mon Dieu ! et le Dieu fort de mon salut sera exalté;48 Vous, le Dieu qui me donnez des vengeances, et qui abattez des peuples sous moi;49 Qui m'arrachez à mes ennemis et qui m'élevez au-dessus de ceux qui me résistent : vous me délivrerez de l'homme inique.
Note II Rois 22,49 : Voir Psaumes, 17, 49.
50 A cause de cela, je vous confesserai. Seigneur, parmi les nations, et je chanterai votre nom,
Note II Rois 22,50 : Voir Romains, 15, 9. ― Le nom de Dieu se prend souvent pour Dieu lui-même. Ainsi, c’est ce mot qui est le sujet des verbes exalte, fait miséricorde, du verset suivant.
 
51 Qui exalte les victoires de son roi, et qui fait miséricorde à son christ, David, et à sa postérité pour toujours.
Note II Rois 22,51 : Les victoires ; littéralement : les saluts, les délivrances, mot qui en hébreu se prend pour les victoires remportées par un secours extraordinaire de Dieu.

Chapitre 23

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Chap. : 
Dernières paroles de David.
Noms des plus vaillants hommes de son armée.
1 Mais voici les dernières paroles de David. David, fils d'Isaï, a parlé ; l'homme institué le christ du Dieu de Jacob, l'excellent psalmiste d'Israël, a dit :
 
2 L'Esprit du Seigneur s'est fait entendre par moi, et sa parole par ma langue.3 Le Dieu d'Israël m'a dit : le Fort d'Israël a parlé : le dominateur des hommes, le juste dominateur dans la crainte de Dieu sera
Note II Rois 23,3 : Le dominateur des hommes ; selon d’autres : Un dominateur ; mais le sens revient au même ; ce dominateur est le Messie, dont l’un des principaux caractères est d’être rempli de la crainte de Dieu. Voir Isaïe, 11, 3.
4 Comme la lumière de l'aurore, qui, au soleil levant, le matin, brille sans nuages, et comme l'herbe qui germe de la terre par les pluies.
Note II Rois 23,4 : Ce verset est diversement interprété, nous avons adopté le sens qui nous a paru le plus conforme à la Vulgate expliquée dans ce que l latin a d’amphibologique d’après le texte orignal.
 
5 Et ma maison n'était pas si grande devant Dieu, pour qu'il fit avec moi un pacte éternel, ferme en toutes choses et assuré; car ce pacte est tout mon salut et toute ma volonté ; et rien n'en provient qui ne porte ses fruits.
 
6 Mais les prévaricateurs seront extirpés tous comme des épines que l'on n'arrache pas avec les mains.7 Et si quelqu'un veut les toucher, il s'arme de fer, et d'un bois de lance, et brûlées par le feu, elles sont consumées jusqu'à néant.
 
8 Voici le nom des braves de David. Celui qui était assis dans la chaire, le plus sage, le premier entre les trois; c'est lui qui, comme le petit ver le plus tendre du bois, tua huit cents hommes en une seule fois.
Note II Rois 23,8 : Voir 1 Paralipomènes, 11, 10. ―.
 
9 Après lui, Éléazar, Ahohite, fils de son oncle paternel, était entre les trois braves qui étaient avec David, lorsqu'ils insultèrent les Philistins, et qu'ils s'assemblèrent en ce lieu pour le combat.10 Et lorsque les hommes d'Israël eurent monté, lui se présenta, et battit les Philistins, jusqu'à ce que sa main se lassât et demeurât attachée à son glaive ; et le Seigneur donna une grande victoire à Israël en ce jour-là, et le peuple, qui avait fui, retourna pour enlever les dépouilles des morts.
 
11 Et après lui venait Semma, fils d'Agé, d'Arari. Et les Philistins s'assemblèrent au poste ; car il y avait là un champ plein de lentilles. Et lorsque le peuple se fut enfui devant les Philistins,12 Semma se tint au milieu du champ, le défendit et battit les Philistins ; et le Seigneur accorda une grande victoire.
 
13 Et déjà auparavant étaient descendus les trois qui étaient les premiers entre les trente, et ils étaient venus au temps de la moisson vers David, dans la caverne d'Odollam ; mais le camp des Philistins était placé dans la Vallée des Géants.
Note II Rois 23,13 : Odollam. Voir 1 Rois, 22, 1. ― Dans la Vallée des Géants, dans la vallée des Raphaïm. Voir 2 Rois, 5, 20.
14 Et David était dans la forteresse ; mais l'armée des Philistins était alors à Bethléhem.
Note II Rois 23,14 : La forteresse ; la caverne mentionnée dans le verset précédent.
15 David donc fit un souhait, et dit : Oh ! si quelqu'un me donnait à boire de l'eau de la citerne qui est à Bethléhem, près de la porte :16 Les trois braves passèrent donc à travers le camp des Philistins, et puisèrent de l'eau dans la citerne de Bethléhem qui était près de la porte, et l'apportèrent à David ; et David n'en voulut pas boire, mais il l'offrit en libations au Seigneur,17 Disant : Que le Seigneur me soit propice, pour que je ne fasse pas cela : boirai-je le sang de ces hommes qui sont allés la chercher, et le péril de leurs âmes? Il ne voulut donc pas boire. Voilà ce que firent ces trois hommes très vigoureux.
 
18 Abisaï aussi, frère de Joab, fils de Sarvia, était le premier de trois autres : c'est lui qui leva sa lance contre trois cents, qu'il tua: il était renommé parmi ces trois,19 Et le plus noble d'entre ces trois, et leur chef; mais il n'atteignait pas les premiers.
 
20 Ensuite Banaïas de Cabséel, fils de Joïada, homme très vaillant, et aux grands exploits ; c'est lui qui tua les deux lions de Moab, et lui qui descendit et tua le lion au milieu de la citerne, dans les jours de la neige.21 C'est lui qui tua l'Egyptien : homme digne d'être en spectacle et ayant en main une lance ; c'est pourquoi, lorsqu'il fut descendu vers lui avec sa verge, il arracha de force la lance de la main de l'Egyptien, et le tua de sa lance.22 Voilà ce que fit Banaïas, fils de Joïada.23 Et il était renommé entre les trois vaillants les plus nobles entre les trente ; cependant il n'atteignait pas les trois premiers; et David le fit son conseiller intime.
 
24 Asaël, frère de Joab, était entre les trente; Eléhanan de Bethléhem, fils de l'oncle paternel d'Asaël ;25 Semma de Harodi, Elica de Harodi,26 Hélès de Phalti, Hira, fils d'Accès de Thécua;27 Abiézer d'Anathoth, Mobonnaï de Husati,
Note II Rois 23,27 : D’Anathoth, ville sacerdotale de Benjamin, au nord-est de Jérusalem.
28 Selmon, l'Ahohite, Maharaï, le Nétophathite;29 Héled, fils de Baana, lui aussi Nétophatite, Ithaï, fils de Ribaï de Gabaath des enfants de Benjamin ;
Note II Rois 23,29 : Gabaath des enfants de Benjamin ; c’est-à-dire de la tribu de Benjamin.
30 Banaï, le Pharathonite, Heddaï du torrent de Gaas,31 Abialbon, l'Arbathite, Azmaveth de Béromi,32 Eliaba de Salaboni. Les fils de Jassen, Jonathan,33 Semma d'Orori ; Ahiam, fils de Sarar, l'Arorite ;34 Eliphélet, fils d'Aasbaï, fils de Machati; Eliam, fils d'Achitophel, le Gélonite,35 Hesraï du Carmel, Pharaï d'Arbi,36 Igaal, fils de Nathan de Soba, Bonni de Gadi,37 Sélec d'Ammoni, Naharaï, le Bérothite, écuyer de Joab, fils de Sarvia,38 Ira, le Jéthrite, Gareb, lui aussi Jéthrite,39 Urie, l'Héthéen. En tout trente-sept.

Chapitre 24

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Chap. : 
David fait faire le dénombrement du peuple.
Il est en est repris par le prophète (Gad ?).
Peste que Dieu envoie dans Israël.
1 Et la fureur du Seigneur recommença à s'irriter contre Israël, et il excita parmi eux, David, disant : Va, dénombre Israël et Juda.
Note II Rois 24,1 : Voir 1 Paralipomènes, 21, 1. ― Et il excita. Comme nous l’avons déjà remarqué, l’Ecriture dit souvent que Dieu fait ce qu’il permet seulement. D’ailleurs le dénombrement d’Israël n’étant point par lui-même un mal, Dieu a pu y exciter David, sans participer à la malice du démon, qui y porta ce prince, ni aux mauvaises dispositions par lesquelles il déplut à Dieu en l’exécutant. Dans l’endroit parallèle de 1 Paralipomènes, 21, 1), on lit : Satan au lieu de Seigneur.
 
2 Le roi dit donc à Joab, prince de son armée : Parcours toutes les tribus d'Israël, depuis Dan jusqu'à Bersabée, et dénombrez tout le peuple, afin que j'en sache le nombre.
Note II Rois 24,2 : Dénombrez. Ce pluriel est mis ici, parce que Joab ne devait pas faire seul le dénombrement. ― Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.
3 Et Joab répondit au roi : Que le Seigneur votre Dieu multiplie votre peuple encore autant qu'il est maintenant, et que de nouveau, il le centuple en la présence de mon seigneur le roi : mais que veut faire mon seigneur le roi par une chose de cette nature?4 Mais la parole du roi l'emporta sur les paroles de Joab et des princes de l'armée ; et Joab sortit, et les princes des soldats, de la présence du roi, pour dénombrer le peuple d'Israël.
 
5 Et lorsqu'ils eurent passé le Jourdain, ils vinrent à Aroër, à la droite de la ville qui est dans la vallée de Gad,
Note II Rois 24,5 : Aroër de Gad est différente d’Aroër sur l’Arnon ; elle était à l’est de Rabbath-Ammon.
6 Puis, par Jazer ils passèrent en Galaad, et dans la terre inférieure d'Hodsi; et ils vinrent dans les forêts de Dan. Tournant ensuite près de Sidon,
Note II Rois 24,6 : Jazer. Voir Nombres, 21, 32. ― Dans la terre inférieure d’Hodsi. Il faut corriger les noms propres qui ont été défigurés par les copistes et lire : à Cadès (ville) des Héthéens, dans la Cœlésyrie. ― Dan, au nord de la Palestine, à l’une des sources du Jourdain. Sidon, sur la Méditerranée, en Phénicie, au nord de Tyr.
7 Ils passèrent près des murailles de Tyr, et de toute la terre de l'Hévéen et du Chananéen, et ils vinrent au midi de Juda, à Bersabée.
Note II Rois 24,7 : Tyr, capitale de la Phénicie, sur la Méditerranée.
8 Et, toute la terre examinée, ils se trouvèrent, après neuf mois et vingt jours, à Jérusalem.9 Joab donc donna le dénombrement du peuple au roi, et il se trouva d'Israël huit cent mille hommes forts, qui pouvaient tirer l'épée; et de Juda, cinq cent mille combattants.
 
2 Samuel 24, 10-15 : La peste en Israël - Gravure de Gustave Doré
2 Samuel 24, 10-15 : La peste en Israël - Gravure de Gustave Doré
10 Mais le cœur de David fut pris de remords, après que le peuple eut été dénombré, et David dit au Seigneur : J'ai beaucoup péché en cette action ; mais je vous prie. Seigneur, écartez l'iniquité de votre serviteur, parce que j'ai agi tout à fait en insensé.
 
11 C'est pourquoi David se leva le matin, et la parole du Seigneur fut adressée à Gad, le prophète et le voyant de David, disant:12 Va, et parle à David : Voici ce que dit le Seigneur : L'option de trois choses t'est donnée ; choisis celle que tu voudras, afin que je te la fasse.13 Lors donc que Gad fut venu vers David, il lui annonça, disant : Ou une famine vous viendra sur la terre durant sept ans; ou vous fuirez vos ennemis durant trois mois, et eux vous poursuivront; ou bien une peste sera pendant trois jours dans votre terre. Maintenant donc délibérez, et voyez quelle parole je dois porter en réponse à celui qui m'a envoyé.14 Et David répondit à Gad : Je suis dans une très grande angoisse, mais il vaut mieux que je tombe dans les mains du Seigneur (car ses miséricordes sont sans nombre), que dans les mains des hommes.
Note II Rois 24,14 : Voir 1 Paralipomènes, 21, 13 ; Daniel, 13, 23.
 
15 Et le Seigneur envoya une peste en Israël, depuis le matin jusqu'au temps marqué; et il mourut d'entre le peuple, depuis Dan jusqu'à Bersabée, soixante dix mille hommes.16 Et, lorsque l'ange du Seigneur eut étendu sa main sur Jérusalem pour la détruire, le Seigneur eut pitié de son affliction, et dit à l'ange qui frappait le peuple : Il suffit, maintenant retiens ta main. Or, l'ange du Seigneur était alors près de l'aire d'Aréuna, le Jébuséen.
Note II Rois 24,16 : Près de l’aire d’Aréuna, sur le mont Moriah. La colline sur laquelle fut bâti le Temple n’est nommé Moriah que dans 2 Paralipomènes, 3, 1, mais ce nom est passé dans l’usage courant, surtout à cause de la tradition qui identifie cette colline avec le nom Moriah où Abraham voulut offrir Isaac en sacrifice, voir Genèse, 22, 2.
17 Et David dit au Seigneur, quand il vit l'ange tuant le peuple : C'est moi qui ai péché et qui ai agi iniquement : ceux-ci, qui sont les brebis, qu'ont-ils fait? Que votre main, je vous conjure, se tourne contre moi et contre la maison de mon père.
 
18 Or, Gad vint vers David en ce jour-là, et lui dit : Montez, et élevez au Seigneur un autel dans l'aire d'Aréuna, le Jébuséen.19 Et David monta selon la parole de Gad, que lui avait ordonnée le Seigneur.20 Et regardant, Aréuna aperçut le roi et ses serviteurs venir vers lui;21 Et il sortit et se prosterna devant le roi, le visage incliné vers la terre, et il dit : Quelle raison y a-t-il pour que mon seigneur le roi vienne vers son serviteur? David lui répondit : C'est pour acheter de toi l'aire et bâtir un autel au Seigneur, afin que cesse la tuerie qui ravage le peuple.22 Et Aréuna dit à David : Que mon seigneur le roi prenne, et qu'il offre comme il lui plaît : vous avez les bœufs pour l'holocauste, le char, et les jougs de bœufs, pour servir de bois.
Note II Rois 24,22 : Pour servir de bois ; pour faire le bûcher.
23 Le roi Aréuna donna toutes ces choses au roi; et Aréuna dit au roi : Que le Seigneur votre Dieu reçoive votre vœu.24 Le roi, lui répondant, dit : Pas du tout comme vous voulez; mais j'achèterai de vous, selon le prix, et je n'offrirai point au Seigneur mon Dieu des holocaustes qui ne me coûtent rien. David donc acheta l'aire et les bœufs cinquante sicles d'argent.
Note II Rois 24,24 : Pas du tout, etc. Construction elliptique. Voir 2 Rois, 18, 14. ― Cinquante sicles d’argent. Voir 2 Rois, note 18.11-12.
25 Et David bâtit là un autel au Seigneur, et il offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques. Et le Seigneur devint propice à la terre, et la plaie fut écartée d'Israël.
Note II Rois 24,25 : A la terre ; c’est-à-dire au pays d’Israël.

Bible Glaire & Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Jean-Baptiste Glaire éditée une première fois de 1871 à 1873, puis complétée par des introductions, des commentaires, des notes et des appendices rédigés par l'abbé Fulcran Vigouroux dans une troisième édition en 1890. L'édition reprise par Recatho est celle de 1905 des éditeurs A. et R. Roger, et F. Chernoviz téléchargeable également au format PDF ici. Recatho est le seul site web à offrir une version HTML de la Bible Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.