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Premier livre des Machabées
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Premier livre des Machabées

Chapitre 1

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Chap. : 
Victoires d’Alexandre le Grand.
Sa mort.
Partage de ses Etats.
Juifs impies qui se séparent de l’alliance sainte.
Antiochus Epiphane ravage la Judée, et pille le temple.
Jérusalem est désolée par ses ordres.
Il veut contraindre les Israélites d’abandonner leur loi/
Il fait dresser une idole dans le temple.
1 Or, il arriva qu'après qu'Alexandre le Macédonien, fils de Philippe, qui régna le premier dans la Grèce, fut sorti de la terre de Céthim, et qu'il eut frappé Darius, roi des Perses et des Mèdes,
Note I Macc. 1,1-9 : Règne d’Alexandre le Grand et partage de son royaume après sa mort. ― Alexandre III, surnommée le Grand, né en 356, mort en 323 avant Jésus-Christ, fils de Philippe II, roi de Macédoine (360-336), succéda à son père en 336. ― Qui régna le premier dans la Grèce. Alexandre n’eut pas le titre de roi de Grèce, mais il en eut effectivement le premier la puissance. ― Darius III Codoman, dernier roi des Perses (336-331). Alexandre ayant passé l’Hellespont avec son armée, en 334, battit les Perses en juin de la même année, sur les bords du Granique, et Darius en personne, d’abord en novembre 333, à Issus, et enfin en octobre 331 près d’Arbèles. Darius fugitif périt assassiné et tout son empire tomba ainsi entre les mains d’Alexandre.
Note I Macc. 1,1 : Céthim. C’est ainsi que les Hébreux nommaient la Macédoine. Voir plus bas, 1 Machabées, 8, 5 ; et Genèse, 10, 4 ; Isaïe, 1, 12 (?).
2 Il livra de nombreux combats, et s'empara des villes fortes de toutes les nations-, et tua les rois de la terre ;
Note I Macc. 1,2 : Tua les rois de la terre, Bessus, meurtrier de Darius, qui avait pris le nom d’Artaxerxès et le titre de roi. Alexandre peut être considéré aussi comme ayant fait périr Darius, celui-ci ayant été assassiné à la suite de sa défaite.
3 Et il passa jusqu'aux confins de la terre, il s'empara des dépouilles de la multitude des nations, et la terre se tut en sa présence.
Note I Macc. 1,3 : Jusqu’aux confins de la terre, c’est-à-dire, jusqu’aux Indes ; les anciens ne connaissaient rien au-delà.
4 Et il assembla des forces, et une armée des plus puissantes, et son cœur s'éleva et s'enfla.
Note I Macc. 1,4 : Son cœur s’éleva. Il voulut se faire adorer comme un dieu et fit périr le philosophe Callisthène qui refusa de lui rendre un culte.
5 Et il se rendit maître des contrées des nations, ainsi que des rois, et ils devinrent ses tributaires.
1 Machabées 6, 31-46 : Mort d'Eléazar Maccabée - Gravure de Gustave Doré
1 Machabées 6, 31-46 : Mort d'Eléazar Maccabée - Gravure de Gustave Doré
6 Et après cela, il tomba au lit, et il connut qu'il mourrait.7 Et il appela ses serviteurs, les grands qui avaient été nourris avec lui dès la jeunesse, et il leur partagea son royaume pendant qu'il vivait encore.8 Or Alexandre régna douze ans, et il mourut.
Note I Macc. 1,8 : Régna douze ans et huit mois, de 336 à 323. Pris de la fièvre dans la nuit du dernier jour de mai au 1er juin, il mourut le soir du 11 juin.
9 Et ses serviteurs possédèrent un royaume, chacun dans son lieu.
Note I Macc. 1,9 : Ses serviteurs, ses généraux, possédèrent un royaume, Antigone, en Asie, Ptolémée en Egypte, Séleucus à Babylone, puis à Antioche, Lysimaque en Thrace, Cassandre en Macédoine.
10 Et ils prirent tous le diadème après sa mort, et leurs fils après eux, durant beaucoup d'années, et les maux se multiplièrent sur la terre.
 
11 Et il sortit d'eux une racine pécheresse, Antiochus l'Illustre, fils du roi Antiochus, qui avait été en otage à Rome ; et il régna en l'année cent trente-septième du règne des Grecs.
Note I Macc. 1,11-67 : Maux produits en Judée par les Juifs infidèles sous le règne d’Antiochus IV Epiphane, fils d’Antiochus III le Grand (222-187) et frère de Séleucus (187-175).
Note I Macc. 1,11 : L’Illustre ; en Grec Epiphane. ― Du roi Antiochus le Grand. ― La cent trente-septième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante quatorzième avant Jésus-Christ. ― Du règne des Grecs ou des l’ère des Séleucides. Cette ère date de la victoire que Séleucus Ier Nicator, fondateur de la dynastie des Séleucides, remporta près du Tigre, sur Nicanor, général d’Antigone, pendant l’été de l’an 313 à 311 avant Jésus-Christ ; elle commence à l’automne 312, d’après le calcul des Syriens, et au printemps de la même année, d’après le calcul des Juifs. L’an 137 de l’ère des Séleucides correspond, d’après cette double manière de compter, à l’an 174 ou à l’an 175. ― A la conclusion de la paix qu’Antiochus III avait été obligé de faire avec les Romains après la bataille de Magnésie (189), voir plus loin, 1 Machabées, 8, 6, le roi de Syrie dut livrer à ses vainqueurs vingt otages parmi lesquels était son fils. En 174, Antiochus Epiphane fut remplacé à Rome par le fils de son frère Séleucus IV Philopator. Pendant qu’Antiochus retournait en Syrie, Séleucus fut assassiné par un de ses courtisans, Héliodore, qui essaya de s’emparer du trône. Antiochus Epiphane, avec l’aide des gens de Pergame, l’empêcha de réaliser ses desseins ambitieux et il fut reconnu lui-même comme roi par les Romains.
12 En ces jours-là, sortirent d'Israël des fils iniques et ils conseillèrent un grand nombre, disant : Allons, et faisons alliance avec les nations qui sont autour de nous ; parce que depuis que nous nous sommes retirés d'elles, des maux nombreux sont tombés sur nous.
Note I Macc. 1,12 : Des fils iniques, dont le principal était Jason. Voir 2 Machabées, 4, 9 (7 ?).
13 Et ce discours parut bon à leurs yeux.14 Et quelques-uns du peuple résolurent de se rendre auprès du roi, et il leur donna pouvoir de pratiquer le droit des nations.
Note I Macc. 1,14 : Du roi ; Antiochus Epiphane.
15 Et ils bâtirent un gymnase à Jérusalem selon les lois des nations.
Note I Macc. 1,15 : Gymnase ; lieu principalement destiné aux exercices du corps, où l’on s’exerçait tout nu à lutter, à sauter, etc., et où l’on célébrait des jeux en l’honneur des divinités. Comparer à 2 Machabées, 4, 9.
16 Et ils cachèrent les marques de la circoncision, et ils se séparèrent de l'alliance sainte, et ils se joignirent aux nations, et se vendirent afin de faire le mal.
 
17 Et le royaume de Syrie fut préparé en présence d'Antiochus, et il entreprit de régner dans la terre d'Egypte afin de régner dans les deux royaumes.
Note I Macc. 1,17 : Et le royaume, etc.; c’est-à-dire, une fois établi dans son royaume, il forma le dessein de régner en Egypte. ― Il entreprit de régner dans la terre d’Egypte. Antiochus Epiphane fit plusieurs campagnes en Egypte. Celle dont il est question ici est la seconde, comme nous l’apprend 2 Machabées, 5, 1.
18 Et il entra en Egypte avec une multitude imposante, avec des chariots et des éléphants, et des cavaliers, et une grande multitude de vaisseaux.19 Et il déclara la guerre à Ptolémée, roi d'Egypte, et Ptolémée eut peur devant lui, et il s'enfuit, et il tomba des blessés en grand nombre.
Note I Macc. 1,19 : Ptolémée VI Philométor (180-146), roi d’Egypte, d’après l’opinion la plus commune, ou Ptolémée VII Physcon, son frère (170-117), qui régna une première fois pendant que Philométor était dans les mains d’Antiochus. Pour l’explication plus détaillée des événements auxquels il est fait ici allusion, voir 2 Machabées, 3, 3 ; 4, 21.
20 Et Antiochus prit les cités fortifiées dans la terre d'Egypte, et s'empara des dépouilles de la terre d'Egypte.
 
21 Et Antiochus revint après qu'il eut ravagé l'Egypte en la cent quarante-troisième année, et monta vers Israël,
Note I Macc. 1,21 : La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répondait à la cent soixante-huitième avant Jésus-Christ.
22 Il monta à Jérusalem avec une multitude imposante.23 Et il entra avec orgueil dans le lieu saint, et il prit l'autel d'or, et le chandelier qui éclairait, et tous ses vases, et la table de proposition, et les bassins, et les tasses et les petits mortiers d'or, et le voile, et les couronnes, et l'ornement d'or qui était devant le temple, et il brisa tout.
Note I Macc. 1,23 : Lieu saint ; littéralement, sanctification, mot qui ordinairement dans ce livre signifie le temple. ― Le chandelier qui éclairait ; littéralement, le chandelier de la lumière ; probablement le chandelier à sept branches (voir Zacharie, 4, 2). ― Les couronnes. Voir plus bas, 1 Machabées, 4, 57.
24 Et il prit l'argent et l'or et les vases précieux; il prit aussi les trésors cachés qu'il trouva, et, tout ayant été enlevé, il retourna dans son pays.25 Et il fit un carnage d'hommes, et il parla avec un grand orgueil,
 
26 Et il y eut un grand deuil parmi le peuple d'Israël, et dans toute leur terre;27 Et les princes et les vieillards gémirent ; les vierges et les jeunes hommes furent abattus, et la beauté des femmes fut changée.28 Tout mari s'abandonna aux lamentations, et les femmes qui étaient assises sur le lit nuptial pleuraient;29 Et la terre s'émut sur ses habitants, et toute la maison de Jacob fut couverte de confusion.
 
30 Et après deux années de jours, le roi envoya un chef des tributs dans les cités de Juda; et il vint à Jérusalem avec une grande suite.
Note I Macc. 1,30 : Années de jours ; hébraïsme pour années pleines, entières. ― Le roi, etc. Voir 2 Machabées, 5, verset 24 et suivants. ― Un chef des tributs, Apollonius, chargé de lever les impôts, qui fit plus tard une campagne contre les Juifs et y perdit la vie. Voir plus loin, 1 Machabées, 3, 10-11.
31 Et il leur parla astucieusement en termes pacifiques, et ils le crurent.32 Et il se jeta sur la cité tout d'un coup, et la frappa d'une grande plaie; et il détruisit un grand nombre du peuple d'Israël.33 Et il prit les dépouilles de la cité et y mit le feu, et il détruisit ses maisons et ses murs tout autour;34 Et ils emmenèrent les femmes captives, et ils se rendirent maîtres des enfants et des troupeaux.
 
35 Et ils bâtirent autour de la cité de David un mur grand et fort, et de fortes tours, et elle devint pour eux une citadelle ;
Note I Macc. 1,35 : La cité de David ; c’est-à-dire la citadelle.
36 Et ils y mirent une nation pécheresse, des hommes iniques, et s'y fortifièrent ; et ils y mirent des armes et des vivres, et ils y rassemblèrent les dépouilles de Jérusalem;37 Et ils les mirent là en réserve, et ils devinrent un grand lacs.38 Et cela devint un piège pour le lieu saint, et un diable mauvais pour Israël;39 Et ils répandirent un sang innocent autour du lieu saint, et ils souillèrent le lieu saint.40 Et les habitants de Jérusalem s'enfuirent à cause d'eux, et elle devint l'habitation des étrangers, et elle devint étrangère à sa race, et ses propres enfants l'abandonnèrent.41 Son lieu saint fut désolé comme une solitude, et ses jours de fête furent convertis en un deuil, ses sabbats en opprobre, ses honneurs en néant.
Note I Macc. 1,41 : Voir Tobie, 2, 6 ; Amos, 8, 10.
42 Selon sa gloire s'est multipliée son ignominie, et son élévation a été convertie en un deuil.
 
43 Et le roi Antiochus envoya des lettres à tout son royaume, afin qu'il n'y eût qu'un seul peuple, et que chacun abandonnât sa loi;
Note I Macc. 1,43 : Sa loi, sa religion.
44 Et toutes les nations acquiescèrent à la parole du roi Antiochus;45 Et beaucoup d'Israélites acquiescèrent à la servitude qu'il leur imposait, et ils sacrifièrent aux idoles et souillèrent le sabbat.46 Et le roi envoya des livres par les mains de messagers à Jérusalem et à toutes les cités de Juda, afin qu'elles suivissent les lois des nations de la terre.
Note I Macc. 1,46 : Livres ; dans le grec, petits livres, qu’on entend généralement de lettres, d’autant que le terme hébreu correspondant signifie écrit, lettre et livre.
47 Et qu'elles empêchassent que des holocaustes, et des sacrifices, et des hosties d'expiation fussent offerts dans le temple de Dieu,48 Et qu'elles empêchassent qu'on célébrât le sabbat, et les jours solennels;49 Et il commanda qu'on souillât les lieux saints, et le saint peuple d'Israël.50 Et il commanda qu'on construisît des autels et des temples et des idoles, et qu'on immolât de la chair de porc et d'autres bêtes immondes;51 Il leur commanda aussi de laisser leurs fils incirconcis, et de souiller leurs âmes par toutes les viandes impures et les abominations, en sorte qu'ils oubliassent la loi et qu'ils changeassent toutes les ordonnances de Dieu.
Note I Macc. 1,51 : Les ordonnances, ainsi que les commandements, la loi et les préceptes de Dieu sont nommés justifications, parce qu’en les observant nous sommes justifiés, et nous croissons en justice et en sainteté.
52 Et que tous ceux qui n'auraient pas agi conformément à la parole du roi Antiochus fussent mis à mort.53 Il écrivit conformément à toutes ces paroles dans tout son royaume ; et il préposa sur le peuple des chefs qui devaient le forcer à exécuter ces ordres.54 Et ils commandèrent aux cités de Juda de sacrifier.55 Et beaucoup de personnes du peuple se joignirent à ceux qui avaient abandonné la loi du Seigneur, et ils firent bien du mal dans le pays.56 Et ils contraignirent le peuple d'Israël à s'enfuir dans des lieux cachés et dans des retraites de fugitifs.
 
57 Au quinzième jour du mois de Casleu, en la cent quarante-cinquième année, le roi Antiochus dressa l'abominable idole de la désolation sur l'autel de Dieu, et dans toutes les cités de Juda, tout autour l'on bâtit des autels ;
Note I Macc. 1,57 : Au quinzième jour. Dans toute la suite de ce livre et du suivant, on lit que ce fut le vingt-cinquième jour qu’eut lieu la profanation du temple ; ce qui peut faire supposer que le mot quinzième est ici une faute de copiste, ou qu’en vertu d’un hébraïsme dont la Bible fourni de nombreux exemples, le verbe (?)au lieu d’indiquer une chose comme positive, ne signifie réellement que dire, déclarer, publier. Ainsi le vrai sens serait ici, que dès le quinzième du mois de Casleu, le roi déclara, publia, etc., que l’idole serait dressée ; ce qui fut exécuté le vingt-cinquième. ― Casleu était le neuvième mois de l’année sacrée, le troisième de l’année civile. Voir Aggée, 2, 11. ― La cent quarante-cinquième année du règne des Grecs, et la cent soixante-sixième avant Jésus-Christ. ― L’abominable idole; le simulacre de Jupiter Olympien. Comparer à 2 Machabées, 6, 2.
58 Et devant les portes des maisons et dans les places publiques, ils brûlaient de l'encens et sacrifiaient;59 Et les livres de la loi de Dieu, ils les brûlèrent au feu en les déchirant;60 Et celui chez lequel on trouvait les livres de l'alliance du Seigneur, et quiconque observait la loi du Seigneur, selon l'édit du roi, ils le massacraient.61 Dans leur puissance, ils agissaient ainsi envers le peuple d'Israël qui se trouvait à chaque mois dans les cités.
Note I Macc. 1,61 : Qui se trouvait, etc. Il paraît par 2 Machabées, 6, 7, qu’on célébrait chaque mois la fête de la naissance du roi, et qu’on obligeait tous ceux qui habitaient les différentes villes à participer aux sacrifices qu’on y offrait pour la santé du prince.
62 Et le vingt-cinquième jour du mois ils sacrifiaient sur l'autel, qui était vis-à-vis de l'autel de Dieu.63 Et les femmes qui circoncisaient leurs fils étaient massacrées, selon le commandement du roi Antiochus;
Note I Macc. 1,63 : Les femmes… étaient massacrées. Voir 2 Machabées, 6, 10.
64 Et ils pendaient les enfants au cou de leurs mères dans toutes leurs maisons; et ceux qui les avaient circoncis, ils les massacraient.
Note I Macc. 1,64 : Leurs maisons ; les maisons où ils les trouvaient.
65 Or beaucoup de personnes du peuple d'Israël résolurent en elles-mêmes de ne pas manger des choses impures, et elles aimèrent mieux mourir que de se souiller par des viandes impures;66 Et elles ne voulurent pas enfreindre la loi sainte de Dieu, et elles furent massacrées;67 Et une grande colère tomba sur le peuple.
Note I Macc. 1,67 : Une grande colère, c’est-à-dire, les effets de la colère de Dieu contre les prévaricateurs.

Chapitre 2

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Chap. : 
Mathathias, touché des maux de son peuple, se retire à Modin.
Il refuse de sacrifier aux idoles ; il tue un Juif qui s’avançait pour sacrifier, et l’officier qui l’y contraignait.
Beaucoup de Juifs se retirent dans le désert, de peur de violer le sabbat.
Mathathias avec un corps d’armée entreprend de détruire le culte des idoles ; il exhorte ses fils, il meurt.
1 En ces jours-là, Mathathias, fils de Jean, fils de Siméon, prêtre d'entre les fils de Joarib, sortit de Jérusalem, et se retira sur la montagne de Modin.
Note I Macc. 2,1-70 : Histoire de Mathathias, père des Machabées. Simon, le grand-père de Mathathias, est désigné dans Josèphe par l’appellation de l’Asmonéen, d’où le surnom d’Asmonéen qu’on donne aussi à la famille des Machabées.
Note I Macc. 2,1 : Joarib, ou Joiarib ; sa famille était une des vingt-quatre familles sacerdotales (voir 1 Paralipomènes, 24, 7). ― Modin, au nord-ouest de Jérusalem, non loin de la mer ; c’est un bourg selon saint Jérôme, dans son commentaire sur Isaïe (XXV) ; mais dans ce même chapitre 2, versets 15, 17, 23, 27, 28, où il est question de ce lieu, il y est constamment désigné sous le nom de ville, tant dans le texte grec que dans la Vulgate.
2 Or il avait cinq fils : Jean qui était surnommé Gaddis ;3 Et Simon qui était surnommé Thasi;4 Et Judas qui était appelé Machabée;
Note I Macc. 2,4 : Judas… Machabée. Voir plus loin, 1 Machabées, 3, 1.
5 Et Eléazar qui était surnommé Abaron, et Jonathas qui était surnommé Apphus;6 Ceux-ci virent les maux que l'on faisait au peuple de Juda et dans Jérusalem.7 Et Mathathias dit : Malheur à moi! pourquoi suis-je né pour voir la destruction de mon peuple et la destruction de la cité sainte, et pour y demeurer lorsqu'elle est livrée aux mains des ennemis?8 Les choses saintes sont entre les mains des étrangers, son temple est comme un homme ignoble.9 Les vases de sa gloire ont été emportés comme des captifs; ses vieillards ont été massacrés sur les places publiques, et ses jeunes hommes sont tombés sous le glaive des ennemis.
Note I Macc. 2,9 : Comme des captifs (captiva) ; c’est-à-dire, dans une terre étrangère.
10 Quelle nation n'a point hérité de son royaume, et n'a pas pris ses dépouilles?11 Toute sa magnificence a été enlevée. Celle qui était libre est devenue esclave.
Note I Macc. 2,11 : Magnificence, ou bien ornement, parure, gloire ; car le terme grec a ces diverses significations. Dans la Vulgate, on lit ordre, arrangement (compositio), qui paraît moins bien convenir ici.
12 Et voilà que nos choses saintes, et notre beauté et notre éclat ont été désolés, et les nations les ont souillés.13 Que nous importe donc de vivre encore?14 Et Mathathias et ses fils déchirèrent leurs vêtements; et ils se couvrirent de cilices, et firent un grand deuil.
 
1 Machabées 2, 15-25 : Mattathias tue le profanateur - Gravure de Gustave Doré
1 Machabées 2, 15-25 : Mattathias tue le profanateur - Gravure de Gustave Doré
15 Et ceux qui avaient été envoyés par le roi Antiochus vinrent là afin de forcer ceux qui s'étaient retirés dans la cité de Modin de sacrifier et de brûler de l'encens, et de renoncer à la loi de Dieu.
Note I Macc. 2,15 : ; à la montagne de Modin. Voir le verset 1.
16 Et beaucoup d'entre le peuple d'Israël y consentant, se joignirent à eux ; mais Mathathias et ses fils demeurèrent fermes.17 Or, répondant, ceux qui avaient été envoyés par le roi Antiochus dirent à Mathathias : Tu es un chef, et un homme très illustre et considérable dans cette cité et entouré de fils et de frères;
Note I Macc. 2,17 : Répondant, c’est-à-dire, élevant la voix, prenant la parole ; car telle est la signification primitive du verbe hébreu rendu dans le grec et le latin par répondant, et la seule qui convienne dans ce passage.
18 Viens donc le premier et accomplis l'ordre du roi, comme l'ont accompli toutes les nations, et les hommes de Juda et ceux qui sont restés dans Jérusalem, et tu seras, toi et tes fils, parmi les amis du roi, et comblé d'or et d'argent, et de beaucoup de présents.
Note I Macc. 2,18 : Parmi les amis du roi. Ami du roi était un titre officiel donné aux personnes qui avaient la confiance du roi et en particulier aux grands dignitaires de la cour, qui remplissaient les grandes fonctions militaires et administratives. Parmi les amis du roi, on distinguait les principaux ou premiers, titre supérieur à celui de simple ami, voir 1 Machabées, 10, 65 ; 11, 27 ; 2 Machabées, 8, 9.
19 Et Mathathias répondit et dit d'une voix forte : Quand toutes les nations obéiraient au roi Antiochus et que tous ceux d'Israël renonceraient à l'observation de la loi de leurs pères et acquiesceraient à ses commandements,20 Moi et mes fils et mes frères nous obéirons à la loi de nos pères.21 Que Dieu nous soit propice ! il ne nous est pas bon d'abandonner la loi et les ordonnances de Dieu.
Note I Macc. 2,21 : Les ordonnances de Dieu sont appelées justices, parce qu’elles sont toutes fondées sur la justice, et qu’elles ne contiennent rien qui ne soit parfaitement conforme à l’équité la plus rigoureuse.
22 Nous n'écouterons pas les paroles du roi Antiochus, et nous ne sacrifierons pas en transgressant les commandements de notre loi, afin d'aller par une autre voie.23 Et comme il cessait de parler, un certain Juif s'avança pour sacrifier aux idoles en présence de tous sur l'autel dans la cité de Modin, selon l'ordre du roi,24 Et Mathathias le vit, et il fut saisi de douleur; et ses reins tremblèrent, et sa fureur s'alluma selon l'esprit de la loi, et, se précipitant, il le tua sur l'autel ;25 Et l'homme aussi que le roi Antiochus avait envoyé, et qui forçait les Juifs à sacrifier, il le tua dans le même temps, et il détruisit l'autel,26 Et il fut transporté du zèle de la loi, comme fit Phinéès, lorsqu'il tua Zamri, fils de Salomi.
Note I Macc. 2,26 : Voir Nombres, 25, 13. ― Salomi, nommé Salu dans Nombres, 25, 14.
 
27 Et Mathathias cria d'une voix forte dans la cité, disant : Que quiconque a le zèle de la loi et garde fidèlement l'alliance, me suive.28 Et il s'enfuit, lui et ses fils, sur les montagnes; et ils laissèrent tout ce qu'ils avaient dans la cité.29 Alors beaucoup de Juifs qui recherchaient la loi et la justice descendirent dans le désert;
Note I Macc. 2,29 : Dans le désert de Juda, sur la rive occidentale de la mer Morte, désert d’une grande aridité, excepté là où sont des sources, qui entretiennent autour d’elles une riche végétation.
30 Et ils y demeurèrent eux et leurs fils, et leurs femmes et leurs troupeaux, parce que les maux se sont débordés sur eux.
1 Machabées 2, 31-48 : Mattathias appelle aux armes les Juifs réfugiés dans les montagnes - Gravure de Gustave Doré
1 Machabées 2, 31-48 : Mattathias appelle aux armes les Juifs réfugiés dans les montagnes - Gravure de Gustave Doré
31 Et on annonça aux hommes du roi et à l'armée qui était à Jérusalem, la cité de David, que certains hommes qui avaient anéanti le commandement du roi s'étaient retirés dans des lieux cachés dans le désert et que beaucoup étaient allés avec eux.32 Et aussitôt ils marchèrent vers eux, et préparèrent contre eux un combat pour le jour des sabbats.
Note I Macc. 2,32 ; 2.34 ; 2.38 : Sabbats; ce pluriel constamment employé dans le texte grec lui-même indique que la guerre devait se faire, et qu’elle se fit réellement pendant plusieurs sabbats.
33 Et ils leur dirent : Résisterez-vous encore à présent? Sortez et faites selon la parole du roi Antiochus, et vous vivrez.34 Et ils répondirent : Nous ne sortirons pas, et nous n'exécuterons pas la parole du roi Antiochus, de manière que nous souillions le jour des sabbats.35 Et les ennemis préparèrent un combat contre eux.36 Et les Juifs ne leur répondirent pas, et ils ne jetèrent pas une seule pierre contre eux, et ils ne bouchèrent pas les lieux où ils s étaient cachés,37 Disant : Mourons tous dans notre simplicité, et le ciel et la terre seront témoins pour nous que vous nous faites mourir injustement.38 Et les ennemis leur firent la guerre pendant ces sabbats, et ils furent tués, eux et leurs femmes, et leurs fils, et leurs troupeaux, jusqu'à mille âmes d'hommes.
Note I Macc. 2,38 : Mille âmes d’homme ; hébraïsme, pour mille personnes.
 
39 Et Mathathias le sut ainsi que ses amis, et ils firent un grand deuil à leur sujet.40 Et l'un dit à l'autre : Si tous nous faisons comme nos frères, et que nous ne combattions point contre les nations pour nos âmes et pour notre loi, ils nous extermineront en peu de temps de la terre.
Note I Macc. 2,40 : L’un dit à l’autre ; littéralement et par hébraïsme, un homme dit à son prochain. ― Nos âmes ; nos vies ou nos personnes. ― Pour notre loi (justificationibus nostris). Voir 1 Machabées¸1, 51.
41 Ils prirent donc en ce jour-là une résolution, disant : Tout homme quelconque qui viendra vers nous pour nous attaquer le jour du sabbat, combattons contre lui, et nous ne mourrons pas tous comme sont morts nos frères dans les lieux où ils s'étaient cachés.
 
42 Alors l'assemblée des Assidéens, très brave en Israël, se joignit à eux; quiconque s'était attaché volontairement à la loi,
Note I Macc. 2,42 : Assidéens, en hébreu justes, pieux, saints, paraît désigner ici ceux qui s’étaient consacrés plus particulièrement au service du Seigneur, tels que furent les Réchabites et les Esséniens. ― Très brave ; littéralement et par hébraïsme, brave par les forces.
43 Et tous ceux qui fuyaient les maux s'unirent à eux et devinrent pour eux un appui.44 Ils formèrent donc une armée, et ils frappèrent les pécheurs dans leur colère, et les hommes iniques dans leur indignation; et tous les autres s'enfuirent vers les nations pour échapper au danger.45 Et Mathathias alla partout ainsi que ses amis, et ils détruisirent les autels;46 Et ils circoncirent les enfants incirconcis autant qu'ils en trouvèrent dans les confins d'Israël, et avec un grand courage.47 Et ils poursuivirent les fils d'orgueil, et l'œuvre prospéra en leurs mains;48 Et ils retirèrent la loi des mains des nations et des mains des rois, et ils ne donnèrent pas de force au pécheur.
Note I Macc. 2,48 : Ils se retirèrent ; c’est-à-dire, ils délivrèrent la loi de l’asservissement des nations et des rois, et ne permirent pas à l’impie Antiochus d’abuser de son pouvoir. ― Force, ou puissance ; littéralement et par hébraïsme, corne.
 
49 Or, les jours de la mort de Mathathias approchèrent, et il dit à ses fils : Maintenant l'orgueil s'est affermi, et c'est un temps de châtiment et de ruine, de colère et d'indignation.50 Maintenant donc, ô mes fils, soyez les zélateurs de la loi; et donnez vos âmes pour l'alliance de vos pères.51 Et souvenez-vous des œuvres de vos pères, œuvres qu'ils ont faites dans leurs générations, et vous recevrez une grande gloire et un nom éternel.52 Abraham n'a-t-il pas été trouvé fidèle dans la tentation, et cela ne lui a-t-il pas été imputé à justice?
Note I Macc. 2,52 : Voir Genèse, 22, 2 (12 ?).
53 Joseph dans le temps de son angoisse a gardé les commandements, et il est devenu le maître de l'Egypte.
Note I Macc. 2,53 : Voir Genèse, 41, 40.
54 Phinéès, notre père, brûlant d'un grand zèle pour Dieu, a reçu l'alliance d'un sacerdoce éternel.
Note I Macc. 2,54 : Voir Nombres, 25, 13 ; Ecclésiastique, 45, 28.
55 Josué, tandis qu'il accomplit la parole du Seigneur, est devenu chef en Israël.
Note I Macc. 2,55 : Voir Josué, 1, 2.
56 Caleb, tandis qu'il rendait témoignage au milieu de l'assemblée, a reçu un héritage.
Note I Macc. 2,56 : Voir Nombres, 14, 6 ; Josué, 14, 14.
57 David, par sa douceur, a obtenu le trône d'un royaume pour des siècles.
Note I Macc. 2,57 : Voir 2 Rois, 2, 4.
58 Elie, tandis qu'il brûle d'un grand zèle pour la loi, a été enlevé dans le ciel.
Note I Macc. 2,58 : Voir 4 Rois, 2, 11.
59 Ananias et Azarias et Misaël, croyant, ont été sauvés des flammes.
Note I Macc. 2,59 : Voir Daniel, 3, 50.
60 Daniel, par sa simplicité, a été délivré de la gueule des lions.
Note I Macc. 2,60 : Voir Daniel, 6, 22.
61 Et ainsi considérez de génération en génération que tous ceux qui espèrent en Dieu ne s'affaiblissent point.62 Et les paroles d'un homme pécheur, ne les craignez point, parce que sa gloire, c'est de la boue et un ver;63 Aujourd'hui il s'élève, et demain on ne le trouvera pas, parce qu'il est retourné dans la poussière, et sa pensée s'est évanouie.64 Vous donc, mes fils, fortifiez-vous, et agissez courageusement en la loi, parce que c'est en elle que vous serez glorieux.65 Et voici Simon, votre frère : je sais qu'il est homme de conseil ; écoutez-le toujours, et il sera pour vous un père.66 Et que Judas Machabée, très brave dès sa jeunesse, soit pour vous prince de la milice; et lui-même dirigera la guerre du peuple.
Note I Macc. 2,66 : Très brave. Voir le verset 42.
67 Et vous joindrez à vous tous les observateurs de la loi, et vous vengerez entièrement votre peuple.
Note I Macc. 2,67 : Vous vengerez entièrement ; littéralement, vous vengerez la vengeance. Voir sur cet hébraïsme, le 2° à la fin des Observations prélimnaires des Psaumes.
68 Rendez rétribution aux nations, et soyez attentifs aux préceptes de la loi.
Note I Macc. 2,68 : Rendez rétribution aux nations ; littéralement : Rétribuez rétribution aux nations, c’est-à-dire, donnez aux nations avec une exactitude rigoureuse ce qu’elles ont mérité ; même hébraïsme qu’au verset 67.
 
69 Et il les bénit, et il fut réuni à ses pères.70 Il mourut en la cent quarante-sixième année; et il fut enseveli à Modin par ses fils dans les sépulcres de ses pères, et tout Israël le pleura d'un grand pleur.
Note I Macc. 2,70 : La cent quarante-sixième année du règne des Grecs (voir 1 Machabées, 1, 11) ; elle répond à la cent soixante-cinquième avant Jésus-Christ.

Chapitre 3

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Chap. : 
Judas Machabée succède à Mathathias son père.
Il défait et tue Apollonius.
Il marche contre Séron et le défait.
Les victoires de Judas irritent Antiochus.
Lysias envoie une armée nombreuse contre les Juifs.
Judas et les siens se préparent à combattre les ennemis.
1 Et Judas, son fils, qui était appelé Machabée, se leva à sa place ;
Note I Macc. 3,1 : Machabée. Ce surnom glorieux, qui devint celui de la famille de Mathathias, signifie probablement marteau, parce que Judas fut comme un marteau qui écrasa les ennemis de son peuple.
2 Et tous ses frères l'aidaient, ainsi que tous ceux qui s'étaient joints à son père; et ils combattaient le combat d'Israël avec joie.3 Et il étendit au loin la gloire de son peuple, et il se revêtit de la cuirasse, comme un géant, et il se ceignit de ses armes guerrières dans les combats, et il protégeait le camp de son glaive.
Note I Macc. 3,3 ; 3.15 : Le camp, c’est-à-dire, toute l’armée.
4 Et il devint semblable à un lion dans ses hauts faits, et il était comme le petit d'un lion rugissant à la chasse.5 Et il poursuivit les iniques, les cherchant de toutes parts; ceux qui troublaient son peuple, il les livra aux flammes;6 Et ses ennemis furent repoussés par la crainte qu'il inspirait, et tous les ouvriers d'iniquité furent troublés, et le salut fut dirigé par sa main.
Note I Macc. 3,6 : Le salut ; c’est lui qui procura le salut du peuple.
7 Et il irritait beaucoup de rois, et il réjouissait Jacob par ses hauts faits, et sa mémoire sera à jamais en bénédiction.8 Et il parcourut les villes de Juda, et il en extermina les impies, et il détourna la colère loin d'Israël.9 Et son nom parvint jusqu'aux extrémités de la terre, et il rassembla ceux qui étaient près de périr.
 
10 Alors Apollonius assembla les nations, et partit de Samarie avec une armée nombreuse et puissante, pour combattre contre Israël.
Note I Macc. 3,10 : Apollonius. C’est probablement celui qui avait été chargé de lever les tributs, voir plus haut, 1 Machabées, 1, 30. La guerre ouverte n’avait pas éclaté pendant la vie de Mathathias. Elle commence maintenant pour ne cesser que par l’affranchissement final du peuple juif.
11 Judas le sut, et sortit au devant de lui, et il le défit et le tua; et il tomba des blessés en grand nombre, et le reste s'enfuit.12 Et il s'empara de leurs dépouilles, et il prit le glaive d'Apollonius, et il combattit avec ce glaive tous les jours de sa vie.
 
13 Et Séron, général de l'armée de Syrie, apprit que Judas avait formé une réunion et une grande assemblée d'hommes fidèles auprès de lui,
Note I Macc. 3,13 : Nous ne savons sur Séron, général d’Antiochus Epiphane, que ce que nous en raconte le texte, versets 13 à 24.
14 Et il dit : Je me ferai un nom et je serai glorifié dans le royaume, et je soumettrai par les armes Judas et ceux qui sont avec lui, et qui méprisent la parole du roi.15 Et il se prépara, et le camp des impies, puissants auxiliaires, monta avec lui pour se venger des fils d'Israël.
Note I Macc. 3,15 : Des impies, c’est-à-dire des Juifs qui avaient apostasié.
16 Et ils s'avancèrent jusqu'à Béthoron, et Judas sortit au-devant de lui avec peu de gens.
Note I Macc. 3,16 : De lui, de Séron. Voir le verset 13. ― Béthoron, ville d’Ephraïm, à l’entrée des défilés qui conduisent dans la Séphéla ou plaine des Philistins.
17 Mais, dès que ceux-ci virent l'armée venant au-devant d'eux, ils dirent à Judas: Comment pourrons-nous, en si petit nombre, combattre contre une multitude si grande et si forte, fatigués comme nous le sommes du jeûne d'aujourd'hui?18 Et Judas dit: Un grand nombre peut facilement être enfermé dans les mains d'un petit, et il n'y a pas de différence en la présence du Dieu du ciel, de sauver avec un grand nombre, ou avec un petit;19 Parce que la victoire à la guerre ne dépend pas d'une armée nombreuse, mais c'est du ciel que la force vient.20 Eux viennent vers nous avec une multitude insolente et superbe, afin de nous perdre, nous et nos femmes et nos enfants, et afin de nous dépouiller;21 Mais nous, nous combattons pour nos âmes et pour nos lois;
Note I Macc. 3,21 : Nos âmes, nos vies ou nos personnes.
22 Et le Seigneur lui-même les brisera devant notre face; mais vous, ne les craignez point.23 Or, lorsqu'il eut cessé de parler, il s'élança aussitôt sur eux, et Séron fut battu en sa présence, ainsi que son armée.24 Et Judas le poursuivit à la descente de Béthoron jusqu'à la plaine, et il tomba d'entre eux huit cents hommes, mais le reste s'enfuit dans la terre des Philistins.
Note I Macc. 3,24 : Judas poursuivit l’armée syrienne de Béthoron-le-Haut, sur la hauteur, à l’entrée du passage, à la descente qui conduit à Béthoron-le-Bas, à la sortie du passage qui débouche dans la plaine des Philistins.
25 Et la crainte de Judas et de ses frères, et l'épouvante se répandirent sur toutes les nations autour d'eux.26 Et son nom parvint jusqu'au roi, et toutes les nations racontaient les combats de Judas.
 
27 Or, dès que le roi Antiochus eut appris ces nouvelles, il s'irrita en son cœur, et il envoya, et il assembla l'armée de tout son royaume, laquelle forma un camp très puissant;28 Et il ouvrit son trésor, et il donna la solde à l'armée pour un an, et il leur commanda d'être prêts à tout.29 Mais il vit que l'argent de ses trésors manquait, et que les tributs de la contrée de Judée étaient faibles, à cause des dissensions et du mal qu'il avait fait dans le pays en ôtant la loi qui existait dès les anciens jours;30 Et il craignit de ne pas avoir, comme une première et une seconde fois, de quoi fournir aux frais de la guerre, et aux libéralités qu'il faisait auparavant d'une main généreuse; car il avait surpassé en richesses les rois qui avaient été avant lui.
Note I Macc. 3,30 : Comme une première, etc., c’est-à-dire, comme il avait eu une première, etc.
31 Et il était dans une grande consternation d'esprit, et il songea à aller en Perse, et à recueillir les tributs des contrées, et à amasser beaucoup d'argent.
Note I Macc. 3,31 : En Perse se prend ici dans un sens large, pour désigner la province du royaume de Syrie qui s’étendait au-delà de l’Euphrate et comprenait la Médie, outre la Perse. Voir plus loin, 1 Machabées, 6, 56.
32 Il laissa donc Lysias, homme noble de la race royale, chargé des affaires du royaume, et du commandement, depuis le fleuve d'Euphrate jusqu'au fleuve de l'Egypte;
Note I Macc. 3,32 : Lysias commanda les armées du roi de Syrie sous Antiochus IV Epiphane et sous Antiochus V Eupator. Chargé de gouverner le royaume et de soumettre la Judée pendant qu’Antiochus IV allait au-delà de l’Euphrate, il envoya d’abord contre Judas Machabée une première armée sous le commandement de Ptolémée, de Nicanor et de Gorgias (166-165), puis, celle-ci ayant été battue, une seconde qu’il commanda lui-même l’année suivante, mais qui fut également défaite. Lysias, de retour à Antioche, s’occupait préparer de nouveaux armements, quand il y apprit la mort d’Antiochus Epiphane. D’après les dernières volontés de ce prince, la régence devait être confiée à un personnage appelé Philippe (voir 1 Machabées, 6, 14), pendant la minorité d’Antiochus V Eupator ; mais Lysias, sans respecter ces ordres, s’empara du pouvoir au nom du jeune roi, dont il se fit un instrument et, en 163-162, il entreprit une nouvelle campagne contre la Judée. Elle lui fut d’abord favorable. Judas Machabée à Bethzachara et Jérusalem, assiégée. La situation des Juifs devenait fort critique, lorsque les nouvelles de Syrie obligèrent Lysias à suspendre la guerre et à faire la paix avec Judas pour retourner précipitamment à Antioche. Philippe voulut en vain arracher le pouvoir à son antagoniste. Lysias réussit à triompher de son rival. Cependant peu après Démétrius Ier devenait roi de Syrie et faisait périr Lysias et son pupille Antiochus V (162 avant Jésus-Christ).
33 Et afin qu'il élevât Antiochus, son fils, jusqu'à ce qu'il revînt ;
Note I Macc. 3,33 : Antiochus, son fils, connu sous le nom d’Antiochus V Eupator.
34 Et il lui livra la moitié de son armée et les éléphants; et il lui donna ses ordres pour tout ce qu'il voulait, et pour les habitants de la Judée et de Jérusalem;35 Et afin qu'il envoyât vers eux une armée pour briser et extirper les forces d'Israël et les restes de Jérusalem, et pour effacer de ce lieu leur souvenir;36 Et afin qu'il établît pour habitants des fils d'étrangers dans tous leurs confins, et qu'il distribuât au sort leur terre.37 Et le roi prit la moitié de l'armée qui restait, et sortit d'Antioche, capitale de son royaume, en la cent quarante-septième année; et il passa le fleuve de l'Euphrate, et il parcourait les provinces supérieures.
Note I Macc. 3,37 : La cent quarante-septième année du règne des Grecs (voir 1 Machabées, 1, 11) ; elle répond à l’an 164 avant Jésus-Christ. ― Antioche, sur l’Oronte, au pied d’une montagne dans une plaine très fertile, capitale du royaume de Syrie sous les Séleucides. ― Les provinces supérieures, la Perse et la Médie.
 
38 Et Lysias choisit Ptolémée, fils de Dorymine, Nicanor et Gorgias, hommes puissants entre les amis du roi;
Note I Macc. 3,38 : Ptolémée, fils de Dorymine, surnommé Macron, avait été gouverneur de Chypre sous Ptolémée Philométor. Il avait livré cette île à Antiochus Epiphane, qui avait fait de lui son favori et l’avait nommé gouverneur de la basse Syrie et de la Phénicie. Il fut disgracié sous Antiochus V Eupator et s’empoisonna. Son père Dorymine est peut-être un Etolien de ce nom qui avait combattu contre Antiochus le Grand, quand celui-ci attaqua la Cœlésyrie. ― Nicanor était fils de Patrocle, un des plus ardents ennemis des Juifs ; il périt dans un combat contre Judas Machabée. ― Gorgias fut le général syrien sur lequel Judas Machabée remporta sa première grande victoire.
39 Et il envoya avec eux quarante mille hommes de pied, et sept mille cavaliers, afin qu'ils vinssent dans la terre de Juda, et qu'ils la perdissent entièrement, selon la parole du roi.40 Et ils s'avancèrent avec toutes leurs forces, et ils vinrent, et ils campèrent près d'Emmaüs, dans la partie de la plaine.
Note I Macc. 3,40 : Près d’Emmaüs, aujourd’hui Amouas, à l’extrémité de la plaine de la Séphéla, au pied des premières montagnes de Juda, à peu près à moitié chemin entre Jaffa et Jérusalem. Cette ville fortifiée par Bacchide, voir 1 Machabées, 9, 50, fut plus tard brûlée par Quintilius Varus et rebâtie par l’empereur Héliogabale sous le nom de Nicopolis. On y voit à peine aujourd’hui quelques misérables huttes.
41 Et les marchands des régions voisines entendirent leur nom, et ils prirent beaucoup d'argent et d'or, et des serviteurs; et ils vinrent au camp afin d'acquérir les fils d'Israël comme esclaves: et l'armée de Syrie se joignit à eux, ainsi que les pays des étrangers.
Note I Macc. 3,41 : Entendirent leur nom ; apprirent leur arrivée. ― Et ils prirent, etc. Voir 2 Machabées, 8, verset 10 et suivants. ― Le commerce des esclaves était une des parties principales du commerce des Phéniciens et des Philistins. Ces derniers sont très probablement désignés ici sous le nom d’étrangers. Nicanor avait fait venir ces marchands d’esclaves des bords de la mer afin de pouvoir payer avec l’argent qu’ils lui donneraient, en échange des esclaves, le tribut que le roi de Syrie était tenu de payer aux Romains.
 
42 Et Judas vit, ainsi que ses frères, que les maux s'étaient multipliés, et que les armées ennemies campaient près de leurs frontières, et ils surent les paroles par lesquelles le roi avait commandé de livrer le peuple à la destruction et à une ruine complète.
Note I Macc. 3,42 : Ils surent, etc. Cette traduction nous a paru se rapprocher le plus possible du texte qui se refuse d’ailleurs à toute analyse grammaticale, tant dans les Septante que dans la Vulgate.
43 Et ils dirent chacun à son prochain : Relevons l'état d'abaissement de notre peuple, et combattons pour notre peuple et nos choses saintes.
Note I Macc. 3,43 : Chacun à son prochain ; hébraïsme pour l’un à l’autre.
 
44 Et l'assemblée se réunit, afin qu'ils fussent prêts pour un combat, et afin de prier et de demander la miséricorde et les commisérations du Seigneur.45 Or Jérusalem n'était pas habitée, mais elle était comme un désert; il n'y avait aucun de ses enfants qui entrât et sortît; et le sanctuaire était foulé aux pieds; et les fils des étrangers étaient dans la citadelle; là était l'habitation des nations; et le plaisir fut banni de Jacob, et la flûte cessa ainsi que la harpe.46 Ils s'assemblèrent donc et vinrent à Maspha, vis-à-vis de Jérusalem, parce qu'il y avait autrefois un lieu de prières à Maspha en Israël.
Note I Macc. 3,46 : Maspha, avant que le temple fut bâti, était un lieu de prières (voir 1 Rois, 7, vv. 5, 9) ; et sous Judas Machabée, le temple se trouvant souillé et profané par les nations, c’est à Maspha que les Juifs se rendaient, pour y faire comme ils pouvaient les exercices de leur religion. ― Maspha, la Neby-Samouil d’aujourd’hui, sur hauteur d’où la vue domine Jérusalem, la mer Méditerranée et les montagnes à l’est du Jourdain, à cinq milles romains de Jérusalem, près de Rama.
47 Et ils jeûnèrent ce jour-là, et ils se revêtirent de cilices, et ils mirent de la cendre sur leur tête, et déchirèrent leurs vêtements ;48 Et ils étendirent les livres de la loi dans lesquels les gentils cherchaient à trouver de la ressemblance avec leurs simulacres ;
Note I Macc. 3,48 : Ils étendirent les livres. Les livres alors étaient en forme de rouleaux. ― Dans lesquels les Gentils, etc. Les gentils cherchaient d’ordinaire dans les Livres sacrés des prétextes pour autoriser leurs fables et toutes leurs cérémonies sacrilèges. Les Juifs s’indignent de cette profanation, et conjurent le Seigneur de ne point la souffrir plus longtemps.
49 Et ils apportèrent les ornements sacerdotaux, et les prémices et les dîmes; et ils appelèrent les Nazaréens qui avaient accompli leurs jours;
Note I Macc. 3,49 : Les ornements sacerdotaux qu’ils avaient sauvés du temple, lorsqu’Antiochus, et ensuite Apollonius, le profanèrent. ― Les Nazaréens, après avoir accompli le temps de leurs vœux, devaient offrir des hosties dans le temple (voir Nombres, 6, versets 1 et suivants) ; mais dans l’état où se trouvaient les Juifs, ils ne pouvaient que se présenter aux prêtres, et prier le Seigneur de les mettre à même d’exercer plus parfaitement son culte, en leur rendant l’usage du temple. Or c’est la prière qu’ils lui font en commun dans les versets suivants.
50 Et ils crièrent d'une voix forte jusqu'au ciel, disant : Que ferons-nous à ceux-ci, et où les conduirons-nous?51 Et vos choses saintes ont été foulées aux pieds, et ont été souillées; et vos prêtres ont été voués au deuil et à l'humiliation;52 Et voilà que les nations se sont assemblées contre nous, afin de nous perdre entièrement ; vous savez ce qu'elles méditent contre nous.53 Comment pourrons-nous subsister devant leur face, si vous, ô Dieu, ne nous assistez point?54 Et ils firent retentir les trompettes avec un grand bruit.
Note I Macc. 3,54 : Ils firent retentir, etc. La loi ordonnait aux prêtres de sonner des trompettes avant le combat (voir Nombres, 10, 8-9).
 
55 Et, après cela, Judas établit des chefs du peuple, des tribuns, et des centurions, des pentacontarques, et des décurions.
Note I Macc. 3,55 : Des tribuns commandant à mille hommes ; des centurions, à cent ; des pentacontarques, à cinquante et des décurions à dix.
56 Et il dit à ceux qui bâtissaient des maisons, et qui prenaient des femmes et qui plantaient des vignes, ainsi qu'aux timides, de retourner chacun en sa maison, selon la loi.
Note I Macc. 3,56 : Selon la loi. Voir Deutéronome, 20, verset 5 et suivants ; Juges, 7, 3.
57 Et ils levèrent le camp, et le posèrent au midi près d'Emmaüs.58 Et Judas dit : Ceignez-vous, et soyez des fils puissants, et soyez prêts pour le matin, afin que vous combattiez contre ces nations qui se sont assemblées contre nous pour nous perdre entièrement, nous et nos choses saintes ;
Note I Macc. 3,58 : Ceignez-vous. Voir sur cette expression, Habacuc, 3, 16.
59 Parce que mieux vaut pour nous de mourir dans le combat, que de voir les maux de notre nation et des choses saintes ;60 Mais que, comme sera la volonté de Dieu dans le ciel, ainsi il arrive.

Chapitre 4

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Chap. : 
Judas Machabée attaque séparément Nicanor et Gorgias, et les met en déroute.
Il remporte la victoire sur Lysias.
Il va à Jérusalem, purifie les lieux saints, et fortifie la montagne de Sion.
1 Alors Gorgias prit cinq mille hommes de pied, et mille cavaliers choisis, et ils levèrent le camp durant la nuit,
Note I Macc. 4,1 : Gorgias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.
2 Afin de camper près du camp des Juifs et de les frapper soudain; et ceux qui étaient de la citadelle étaient leurs guides.
Note I Macc. 4,2 : Ceux qui, etc., littéralement, et par hébraïsme, les fils qui, etc.
3 Et Judas l'apprit, et il se leva lui et les vaillants pour frapper le gros des troupes du roi qui étaient à Emmaüs.4 Car l'armée était encore dispersée hors du camp.5 Et Gorgias vint durant la nuit au camp de Judas, et n'y trouva personne ; et il les cherchait sur les montagnes, disant : Ceux-ci fuient devant nous.6 Et lorsque le jour fut venu, Judas parut dans la plaine avec trois mille hommes seulement, lesquels n'avaient pas de boucliers, et de glaives;
Note I Macc. 4,6 : De boucliers et de glaives ; le texte grec et quelques exemplaires latins ajoutent : Comme ils les auraient voulus. On comprend en effet difficilement que les Juifs qui avaient déjà gagné deux batailles, qui avaient profité des dépouilles et des armes des troupes d’Apollonius et de Séron, fussent alors absolument sans boucliers et sans glaives ; et n’est-il pas dit expressément un peu plus bas (voir verset 15) qu’ils percèrent par le glaive tous les soldats de Nicanor qui ne purent se sauver par la fuite ?
7 Et ils virent un camp de nations fort, et des cuirassiers, et une cavalerie autour d'eux, et ces hommes exercés au combat.8 Et Judas dit aux hommes qui étaient avec lui : Ne craignez point leur multitude, et n'appréhendez point leur attaque.9 Souvenez-vous de quelle manière nos pères furent sauvés dans la mer Rouge, lorsque Pharaon les poursuivait avec une grande armée.
Note I Macc. 4,9 : Voir Exode, 14, 9.
10 Et maintenant crions au ciel; et le Seigneur aura pitié de nous, et il se souviendra de l'alliance de nos pères, et il brisera cette armée devant notre face aujourd'hui.11 Et toutes les nations sauront qu'il y a un rédempteur et un libérateur d'Israël.
 
12 Et les étrangers levèrent les yeux, et ils les virent venant vis-à-vis.13 Et ils sortirent de leur camp pour le combat, et ceux qui étaient avec Judas sonnèrent de la trompette.14 Et ils les chargèrent, et les nations furent battues, et elles s'enfuirent dans la plaine.15 Mais les derniers tombèrent sous le glaive, et Judas et les siens les poursuivirent jusqu'à Gézéron et jusqu'aux champs de l'Idumée et d'Azot et de Jamnia; et il tomba d'entre eux jusqu'à trois mille hommes.
Note I Macc. 4,15 : Gézéron ; probablement la même ville que Gézer (voir 2 Rois, 5, 25 ?) ou Gazer, dans la tribu d’Ephraïm (voir Josué, 16, 3 ; 21, 21). ― Idumée ; petite contrée au midi de Juda. Azot, Jamnia ; villes des Philistins dont la première était à huit lieues et la seconde à vingt-deux au sud d’Emmaüs. ― Trois mille hommes furent tués sur place, sans compter ceux qui le furent dans la fuite, et qu’on peut évaluer à plus de six mille, puisque l’auteur du 2e livre des Machabées (voir 2 Machabées, 8, 24) porte le nombre général des morts à plus de neuf mille.
 
16 Et Judas revint avec son armée qui le suivait,17 Et il dit au peuple : Ne désirez pas les dépouilles, parce qu'une guerre est encore préparée contre nous,18 Et Gorgias et son armée sont près de nous sur la montagne ; mais demeurez fermes maintenant contre nos ennemis, et achevez de les battre, et après cela, vous enlèverez leurs dépouilles en sûreté.19 Or, Judas parlant encore, voici qu'une certaine partie de l'armée regardait de la montagne;20 Et Gorgias vit que les siens avaient été mis en fuite, et que son camp avait été brûlé; car la fumée qui paraissait montrait ce qui était arrivé.21 Ce qu'ayant aperçu, et voyant en même temps Judas et son armée dans la plaine, prête à combattre, ils eurent une grande frayeur.22 Et ils s'enfuirent tous dans le pays des étrangers ;
Note I Macc. 4,22 : Dans le pays des étrangers, des Philistins.
23 Et Judas retourna pour les dépouilles du camp, et ils emportèrent beaucoup d'or et d'argent, et de l'hyacinthe, et de la pourpre marine, et de grandes richesses.
Note I Macc. 4,23 : La pourpre marine se faisait avec le sang du poisson nommé purpura, et elle était plus estimée que celle qui se tirait de certaines herbes. ― La pourpre marine était de couleur écarlate ; l’hyacinthe était une espèce de pourpre tirant sur le violet.
24 Et revenant, ils chantaient des hymnes et bénissaient Dieu, élevant la voix vers le ciel, disant : Parce qu'il est bon, parce qu'éternelle est sa miséricorde.
Note I Macc. 4,24 : Parce qu’il est bon, etc. ; reprise ou refrain d’un cantique d’actions de grâces, et particulièrement du Psaume 135.
25 Et une grande victoire fut remportée par Israël en ce jour-là.
 
26 Or tous ceux des étrangers qui échappèrent, vinrent et annoncèrent à Lysias tout ce qui était arrivé.27 Ce qu'ayant entendu, celui-ci consterné sentait son cœur défaillir, parce qu'il n'était pas arrivé en Israël comme il avait voulu, et comme avait commandé le roi.
 
28 Et l'année suivante, Lysias réunit soixante mille hommes de pieds choisis et cinq mille cavaliers, pour soumettre les Juifs.29 Et ils vinrent en Judée, et posèrent leur camp près de Béthoron, et Judas vint à leur rencontre avec dix mille hommes.
Note I Macc. 4,29 : Béthoron. Voir 1 Machabées, 3, 16.
30 Et ils virent l'armée puissante des ennemis, et Judas pria et dit : Soyez béni, sauveur d'Israël, vous qui avez brisé la force d'un géant par la main de votre serviteur David, et qui avez livré le camp des étrangers aux mains de Jonathas, fils de Saül, et de son écuyer.
Note I Macc. 4,30 : Voir 1 Rois, 17, 50 ; 14, 13.
31 Enfermez cette armée dans la main de votre peuple Israël, et qu'ils soient confondus avec leur armée et leurs cavaliers.32 Inspirez-leur la frayeur, et détruisez leur force audacieuse, et qu'ils soient bouleversés dans leur ruine.33 Renversez-les avec le glaive de ceux qui vous aiment, afin que tous ceux qui connaissent votre nom vous louent par des hymnes.34 Et ils engagèrent le combat, et il tomba de l'armée de Lysias cinq mille hommes.35 Or Lysias, voyant la fuite des siens et l'audace des Juifs, qui étaient prêts à vivre ou à mourir courageusement, s'en alla à Antioche, et choisit des soldats, afin qu'étant plus nombreux qu'auparavant, ils vinssent de nouveau en Judée.
Note I Macc. 4,35 : Lysias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32. ― Antioche. Voir 1 Machabées, 3, 37.
 
36 Mais Judas dit ainsi que ses frères : Voilà que nos ennemis ont été défaits; montons maintenant pour purifier les lieux saints et les renouveler.
Note I Macc. 4,36 : Purifier ; c’est-à-dire, faire disparaître les objets profanes, comme l’autel des idoles, etc. ― Renouveler ; c’est-à-dire, consacrer, destiner de nouveau au culte du Seigneur par la prière, les sacrifices, etc.
37 Et toute l'armée s'assembla, et ils montèrent à la montagne de Sion.38 Et ils virent les lieux saints déserts, et l'autel profané, et les portes brûlées, et dans les parvis des arbustes qui s'étaient élevés comme dans une forêt ou sur des montagnes, et les chambres détruites.
Note I Macc. 4,38 : Les chambres (pastophoria) ; ce mot comprend les magasins et les habitations des prêtres dans les parvis du temple.
39 Et ils déchirèrent leurs vêtements, et ils firent un grand deuil, et ils mirent de la cendre sur leur tête;40 Et ils tombèrent la face contre terre, et ils firent retentir les trompettes du signal, et ils crièrent jusqu'au ciel.41 Alors Judas commanda des hommes, afin de combattre contre ceux qui étaient dans la citadelle, jusqu'à ce qu'ils eussent purifié les lieux saints.
Note I Macc. 4,41 : Afin de combattre contre ceux, etc. ; ou plutôt, afin de leur résister, dans le cas où ils voudraient empêcher Judas et les siens de purifier le temple.
42 Et il choisit des prêtres sans tache, ayant le zèle de la loi de Dieu.43 Et ils purifièrent les lieux saints, et ils emportèrent les pierres de contamination en un lieu impur.
Note I Macc. 4,43 : Les pierres de contamination, les pierres qui avaient été souillées en servant à l’autel sacrilège, dressé sur l’autel des holocaustes (voir 1 Machabées, 1, 57).
44 Et Judas songea au sujet de l'autel des holocaustes qui avait été profané, à ce qu'il en ferait.45 Et il leur vint la bonne pensée de le détruire, de peur qu'il ne fût pour eux un opprobre, parce que les nations l'avaient souillé ; et ils le démolirent.46 Et ils mirent les pierres sur la montagne de la maison dans un lieu convenable, jusqu'à ce que vînt un prophète et qu'il prononçât à leur sujet.
Note I Macc. 4,46 : La montagne de la maison, la montagne où le temple était bâti.
47 Et ils prirent des pierres entières, selon la loi, et ils bâtirent un autel nouveau, semblable à celui qui existait auparavant;
Note I Macc. 4,47 : Selon la loi. Voir Exode, 20, 25.
48 Et ils bâtirent les lieux saints, et ce qui était dans l'intérieur de la maison, et ils sanctifièrent le temple et les parvis.
Note I Macc. 4,48 : De la maison, c’est-à-dire du temple.
49 Et ils firent de nouveaux vases sacrés, et ils portèrent le chandelier et l'autel des parfums et la table dans le temple.50 Et ils posèrent l'encens sur l'autel, et allumèrent les lampes qui étaient sur le chandelier et qui éclairaient dans le temple.51 Et ils placèrent sur la table des pains, et ils suspendirent les voiles et achevèrent tous les ouvrages qu'ils avaient faits.
Note I Macc. 4,51 : Des pains de proposition (voir Exode, 25, 30). ― Les voiles étaient à l’entrée du saint et du sanctuaire.
 
52 Et avant le matin ils se levèrent, le vingt-cinquième jour du neuvième mois (c'est le mois de Casleu) en la cent quarante-huitième année;
Note I Macc. 4,52 : Casleu. Voir 1 Machabées, 1, 57. ― La cent quarante-huitième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante-troisième année avant Jésus-Christ.
53 Et ils offrirent un sacrifice selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu'ils firent.54 Ce fut dans le même temps et dans le même jour que les nations l'avaient souillé, qu'il fut rétabli au bruit des cantiques, des harpes, des lyres et des cymbales.55 Et tout le peuple tomba la face contre terre, et ils adorèrent, et bénirent jusqu'au ciel celui qui les avait fait prospérer.
Note I Macc. 4,55 : Bénirent en élevant leur voix jusqu’au ciel.
56 Et ils firent la dédicace de l'autel durant huit jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et un sacrifice d'actions de grâces et de louanges.57 Et ils ornèrent la façade du temple avec des couronnes d'or et de petits boucliers; et ils dédièrent les portes du temple et les chambres, et ils y mirent des portes.
Note I Macc. 4,57 : Ils ornèrent, etc., ils rétablirent autant qu’ils le purent la façade du temple, et ils y remirent des ornements pareils à ceux qu’Antiochus en avait enlevés. ― Les couronnes et les petits boucliers étaient des monuments des victoires des Hébreux, et des marques de leur reconnaissance envers le Dieu des armées. ― Les chambres. Voir le verset 38.
58 Et il y eut une très grande joie parmi le peuple, et l'opprobre des nations fut banni.59 Et Judas établit, ainsi que ses frères et toute l'assemblée d'Israël, que le jour de la dédicace de l'autel serait célébré à des temps fixés, d'année en année, pendant huit jours, depuis le vingt-cinquième jour du mois de Casleu, avec allégresse et joie.
Note I Macc. 4,59 : La dédicace de l’autel ; fête connue dans l’Evangile sous le d’Encænia (voir Jean, 10, 22). ― A des temps fixés ; littéralement, en ses temps (in temporibus suis).
 
60 Et ils construisirent en ce temps-là, sur la montagne de Sion et tout autour, de hauts murs et de fortes tours, de peur que quelque jour les nations ne vinssent et ne la foulassent aux pieds, comme elles avaient fait auparavant;61 Et il y posta un corps de troupes, afin de la garder, et il la fortifia pour assurer Bethsura, afin que le peuple eût une forteresse en face de l'Idumée.
Note I Macc. 4,61 : Bethsura ; ville entre Jérusalem et Hébron, sur les frontières de l’Idumée. ― Bethsura, ville de la tribu de Juda, aujourd’hui Kherbet Beit-Sour, est située sur une colline isolée de trois côtés par de petites vallées et des rochers à pic. Le quatrième côté est adhérent au reste de la colline. Les rochers sont percés de grottes sépulcrales. Du côté du nord, contre la paroi du rocher, il y a un beau puits dont l’eau bonne à boire alimentait la ville actuellement ruinée. ― Bethsura domine la route conduisant à Hébron qui se trouve à environ une heure et demie de marche plus au sud. Hébron, à cette époque, appartenait aux Iduméens. Les Syriens paraissent être venus plusieurs fois attaquer la Judée en contournant le sud de la mer Morte et en arrivant par conséquent en Juda par l’Idumée. De là l’importance de Bethsura. C’était la première place forte du domaine de la Judée qui pouvait arrêter les Syriens dans leur marche.

Chapitre 5

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Chap. : 
Guerres de Judas contre les Iduméens et contre les Ammonites.
Expéditions de Simon dans la Galilée, et de Judas dans le pays de Galaad.
Joseph et Azarias, laissés en Judée, s’avancent témérairement contre Gorgias, et sont vaincus.
Judas, revenu en Judée, marche contre les Iduméens et les Philistins.
1 Et il arriva que dès que les nations d'alentour apprirent que l'autel et le sanctuaire avaient été bâtis comme auparavant, elles furent très irritées ;2 Et elles songeaient à détruire ceux de la race de Jacob qui étaient parmi eux, et elles commencèrent à tuer quelques-uns d'entre le peuple et à poursuivre les autres,
 
3 Cependant Judas combattait les fils d'Esaü dans l'Idumée et ceux qui étaient dans Acrabathane, parce qu'ils cernaient les Israélites, et il les frappa d'une grande plaie.
Note I Macc. 5,3 : Acrabathane ; lieu situé vers l’extrémité méridionale de la mer Morte, frontière de l’Idumée. C’est probablement le défilé qui est nommé ailleurs la Montée duScorpion. Comparer à Nombres, 34, 4 ; Josué, 15, 3, etc.
4 Et il se souvint de la malice des fils de Béan, qui étaient pour le peuple un lacs et une pierre d'achoppement, tendant des embûches sur la voie.
Note I Macc. 5,4 : Les fils de Béan sont inconnus d’ailleurs. Il y avait près de la mer Morte une ville nommée Béon (voir Nombres, 32, 3) ; c’est peut-être la même que Béan.
5 Et ils furent enfermés parlai dans les tours, et il les investit, et il les dévoua à l'anathème, et brûla leurs tours avec tous ceux qui étaient dedans;
Note I Macc. 5,5 : L’anathème ; c’est-à-dire, l’extermination entière.
6 Et il passa chez les fils d'Ammon, et il y trouva de fortes troupes, un peuple nombreux, et Timothée leur chef;
Note I Macc. 5,6 : Les fils d’Ammon habitaient au nord-est de la mer Morte, entre l’Arnon et le Jabok. Ils avaient pour capitale Rabbath-Ammon, sur le cours supérieur du Jabok. ― Timothée, qui porte un nom grec, ne devait pas être Ammonite, mais le général syrien de ce nom (voir 2 Machabées, 10, 24).
7 Et il engagea avec eux beaucoup de combats, et ils furent défaits en présence des Israélites, et il les tailla en pièces.8 Et il prit la cité de Gazer et ses filles, et il revint en Judée,
Note I Macc. 5,8 : Ses filles ; c’est-à-dire, suivant le style de l’Ecriture, les villes ou les villages qui en dépendaient. ― Gazer, ville de la tribu de Gad, qui, à l’époque des rois, était tombée au pouvoir des Moabites et appartenait maintenant aux Ammonites. C’est probablement l’es-Ssir actuel, à la source de l’ouadi de ce nom, à l’ouest de Rabbath-Ammon ou Philadelphie et au nord d’Hésébon.
 
9 Et les nations qui étaient en Galaad s'assemblèrent contre les Israélites qui étaient dans leurs confins, pour les exterminer ; mais ils s'enfuirent dans la forteresse de Datheman.
Note I Macc. 5,9 : Datheman, forteresse d’ailleurs inconnue ; le grec lit Dathema, que quelques-uns confondent avec Rethma (voir Nombres, 33, 18). Il est certain qu’en hébreu les lettres d et r ont la plus grande ressemblance.
10 Et ils envoyèrent des lettres à Judas et à ses frères, disant : Les nations se sont assemblées de tous côtés pour nous perdre;11 Et elles se préparent avenir et à occuper la forteresse dans laquelle nous nous sommes retirés ; et Timothée est le chef de leur armée.
Note I Macc. 5,11 : Timothée, selon plusieurs interprètes, n’est pas celui du verset 6, lequel fut tué avec son frère Chéréas à Gazara l’année précédente (voir 2 Machabées, 10, 37).
12 Maintenant donc, venez et arrachez-nous de leurs mains, parce qu'une multitude d'entre nous est déjà tombée.13 Et tous nos frères qui étaient aux environs de Tubin ont été tués ; et les ennemis ont emmené en captivité leurs femmes et leurs enfants, et emporté les dépouilles, et ils ont tué en ce lieu-là près de mille hommes.
Note I Macc. 5,13 : Tubin, probablement la terre de Tob, au-delà du Jourdain, dans le pays de Galaad (voir Juges, 11, vv. 3, 5).
14 On lisait encore leurs lettres, et voici que d'autres messagers vinrent de Galilée, avec des tuniques déchirées, apportant de semblables nouvelles.15 Disant qu'on s'était assemblé contre eux de Ptolémaïde, de Tyr et de Sidon; et toute la Galilée est remplie d'étrangers, afin de nous détruire entièrement.
Note I Macc. 5,15 : Ptolémaïde, l’Accho du livre des Juges, port de la Méditerranéen, à l’embouchure du Bélus, près du mont Carmel, appelée plus tard Saint-Jean d’Acre. Elle avait pris d’un des Ptolémées d’Egypte son nom grec de Ptolémaïde. ― La Galilée, partie septentrionale de la Palestine, où les étrangers, c’est-à-dire les païens, étaient mêlés aux Juifs.
 
16 Or, dès que Judas et le peuple entendirent ces paroles, une grande assemblée se réunit pour songer à ce qu'ils feraient pour leurs frères qui étaient dans la tribulation, et vivement attaqués par leurs ennemis.17 Et Judas dit à Simon, son frère : Choisis-toi des hommes, et va, et délivre tes frères en Galilée ; mais moi et mon frère Jonathas, nous irons en Galaad.18 Et il laissa Joseph, fils de Zacharie, et Azarias, chefs du peuple, avec le reste de l'armée en Judée, pour la garder;
Note I Macc. 5,18 : Joseph et Azarias ne nous sont pas autrement connus.
19 Et il leur ordonna, disant : Restez à la tête de ce peuple, et n'engagez pas de combat contre les nations jusqu'à ce que nous soyons revenus.20 Et l'on donna à Simon trois mille hommes pour sa part, afin qu'il allât en Galilée, mais à Judas huit mille pour aller en Galaad ;
 
21 Et Simon s'en alla dans la Galilée, et il engagea beaucoup de combats avec les nations, et les nations furent défaites devant sa face, et il les poursuivit jusqu'à la porte22 De Ptolémaïde ; et il tomba près de trois mille hommes des nations ; et il emporta leurs dépouilles,23 Et il prit avec lui les Juifs qui étaient dans la Galilée et dans Arbates, avec leurs femmes et leurs enfants et tout ce qui leur appartenait, et il les emmena en Judée avec une grande joie.
Note I Macc. 5,23 : Arbates, que quelques-uns croient être pris de l’hébreu Araboth ou mieux Haraboth, lieux stériles, incultes, plaines, pourrait cependant signifier une ville, ou une petite contrée de la Galilée, puisque Abialbon, un des vaillants guerriers de David, est qualifié d’Arbathite, c’est-à-dire, natif d’Arbates (voir 2 Rois, 23, 31).
 
24 Et Judas Machabée et Jonathas, son frère, passèrent le Jourdain, et firent un chemin de trois jours à travers le désert.25 Et les Nabuthéens vinrent à leur rencontre, et ils les reçurent dans un esprit de paix, et ils leur racontèrent tout ce qui était arrivé à leurs frères en Galaad;
Note I Macc. 5,25 : Les Nabuthéens ; le grec porte ici Nabatéens, et 1 Machabées, 9, 35, Naccatéens. On les fait descendre de Nabaïoth, fils aîné d’Ismaël (voir Genèse, 25, 13) ; mais il faut avouer que cette filiation ne repose sur aucun témoignage des écrivains sacrés.
26 Et que beaucoup d'entre eux avaient été enfermés dans Barasa, et Bosor, et dans Alimas, et dans Casphor, et Mageth, et Carnaïm; c'étaient toutes des cités fortifiées et grandes.
Note I Macc. 5,26 : Les villes ici mentionnées étaient situées dans le pays de Galaad, mais elles sont en partie inconnues. ― Bosor. Voir Deutéronome, 4, 43. ― Barasa est probablement Bosra, une des villes les plus importantes du Hauran. ― Carnaïm, Astaroth-Carnaïm, à l’est de la mer Morte, aujourd’hui Tell Aschtere, entre Noua et Mezareib. ― Casphor, appelée Casbon, verset 26, la même probablement que Casphin (voir 2 Machabées, 12, 13), est identifiée par plusieurs avec le Khastin actuel, à l’est du lac de Tibériade.
27 Ils ajoutèrent: Mais encore dans toutes les autres cités de Galaad on les tient enfermés, et leurs ennemis ont résolu de faire approcher le lendemain une armée contre ces cités, et de les prendre et de les exterminer tous en un seul jour.28 Et Judas, ainsi que son armée, dirigea aussitôt sa marche vers le désert de Bosor, et il occupa la cité, et il tua tout mâle par le tranchant du glaive, et il prit toutes leurs dépouilles, et il mit le feu à la cité.
 
1 Machabées 5, 29-43 : Judas Maccabée poursuit Timothée - Gravure de Gustave Doré
1 Machabées 5, 29-43 : Judas Maccabée poursuit Timothée - Gravure de Gustave Doré
29 Et ils en sortirent durant la nuit, et ils allaient jusqu'à la forteresse.
Note I Macc. 5,29 : La forteresse de Datheman. Voir le verset 9.
30 Et il arriva qu'au point du jour, lorsqu'ils eurent levé les yeux, ils aperçurent une troupe innombrable de gens portant des échelles et des machines, afin de s'emparer de la forteresse et de se rendre maître de ses défenseurs.31 Judas vit donc que la guerre était commencée, et que le cri de la guerre montait vers le ciel, comme le son de la trompette, et qu'un grand cri s'élevait de la cité.32 Et il dit à son armée : Combattez aujourd'hui pour vos frères.33 Et il vint en trois corps derrière les ennemis, et ils firent retentir les trompettes et ils poussèrent des cris dans leur prière.34 Et le camp de Timothée reconnut que c'était Machabée, et il s'enfuit devant lui, et les Juifs les frappèrent d'une grande plaie, et il tomba d'entre eux, en ce jour-là, près de huit mille hommes.35 Et Judas s'en alla à Maspha, et il l'attaqua vivement et la prit, et il tua tous les mâles, et remporta ses dépouilles, et y mit le feu.
Note I Macc. 5,35 : Maspha désigne ici une ville du pays de Galaad dont la situation précise n’est pas connue. ― Casbon est Casphor. Voir le verset 26.
36 De là il s'avança, et prit Casbon, et Mageth, et Bosor et les autres cités de Galaad.
 
37 Après cela, Timothée assembla une autre armée, et posa son camp vis-à-vis de Raphon, au-delà du torrent.
Note I Macc. 5,37 : Après cela ; littéralement, après ces paroles (post hæc verba). Nous avons déjà remarqué plus d’une fois qu’en hébreu, le mot parole signifie aussi chose, fait, événement. ― Du torrent de Jéboc ou Jaboc sur la frontière des Ammonites (voir Deutéronome, 3, 16 ; Josué, 12, 2). ― Raphon, ville de la Décapole, qui n’était pas éloignée d’Astaroth-Carnaïm. ― Au-delà du torrent, probablement l’Hiéromax ou Mandhour, qui grossit considérablement au moment de la fonte des neiges.
38 Et Judas envoya reconnaître cette armée, et l'on revint à lui, disant : Elles se sont réunies à Timothée, toutes les nations qui sont autour de nous; leur armée est très nombreuse.
Note I Macc. 5,38 : Disant; littéralement disant que (dicens quia) ; ce que, en vertu d’un hébraïsme, est ici purement pléonastique, car il signifie proprement disant.
39 Et ils ont fait venir les Arabes à leur secours, et ils ont posé leur camp au-delà du torrent, prêts à venir vers vous pour un combat. Et Judas alla à leur rencontre.40 Alors Timothée dit aux principaux de son armée : Lorsque Judas et son armée se seront approchés du torrent d'eau, s'il s'avance vers nous le premier, nous ne pourrons lui résister, parce qu'il sera très puissant contre nous ;
Note I Macc. 5,40 : Il sera très puissant ; littéralement et par hébraïsme : Pouvant, il pourra.
41 Mais s'il craint de passer, et qu'il pose son camp au-delà du fleuve, traversons-le, allons à eux, et nous serons puissants contre lui.42 Or, lorsque Judas fut proche du torrent d'eau, il plaça les scribes du peuple le long du torrent, et leur commanda, disant : Ne laissez aucun homme ici, mais qu'ils viennent tous au combat.
Note I Macc. 5,42 : Les scribes du peuples, ou officiers qui tenaient les rôles, levaient les troupes, les congédiaient, et étaient chargés de ce qui regardait les approvisionnements de l’armée.
43 Et il traversa le torrent le premier, allant aux ennemis, et tout le peuple après lui ; et toutes les nations furent défaites devant leur face, et elles jetèrent leurs armes; et elles s'enfuirent vers le temple qui était à Carnaïm.44 Et il s'empara de la cité elle-même et brûla le temple avec tous ceux qui étaient dedans ; et Carnaïm fut écrasée, et ne put subsister devant la face de Judas.
 
45 Alors Judas assembla tous les Israélites qui étaient en Galaad, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et leurs femmes et leurs enfants, et une fort grande armée, afin qu'ils vinssent dans la terre de Juda.46 Et ils vinrent jusqu'à Ephron; or, cette ville, située à l'entrée du pays, était grande et très fortifiée, et il n'était pas possible de s'en détourner à droite ou à gauche, mais au milieu était le chemin.
Note I Macc. 5,46 : Ephron était située dans un étroit défilé à l’est du Jourdain. Son site n’a pas été retrouvé.
47 Et ceux qui étaient dans la cité se renfermèrent, et bouchèrent les portes avec des pierres; et Judas envoya vers eux avec des paroles de paix,48 Disant : Souffrez que nous passions par votre terre, afin que nous allions dans notre terre; et personne ne vous nuira : nous ne ferons seulement que passer. Mais ils ne voulaient pas leur ouvrir.
Note I Macc. 5,48 : Nous ne ferons, etc. ; littéralement, seulement par les pieds nous passerons. ― Leur, c’est-à-dire, à Judas et aux siens.
49 Alors Judas ordonna de publier dans le camp que chacun attaquât dans le lieu dans lequel il se trouvait ;50 Et les hommes les plus vaillants attaquèrent ; et il donna l'assaut à la cité durant tout le jour et toute la nuit, et la cité fut livrée entre ses mains ;51 Et ils tuèrent tous les mâles par le tranchant du glaive, et il détruisit la cité jusqu'aux fondements, et il emporta ses dépouilles, et il traversa toute la cité sur les tués.
 
52 Ils passèrent ensuite le Jourdain dans la grande plaine, vis-à-vis de Bethsan.
Note I Macc. 5,52 : La grande plaine, ou le grand champ d’Esdrélon, appelée aussi la vallée de Jezrahel. ― Bethsan, la Scythopolis des Grecs, était située au-dessous du lieu où le Jourdain sort du lac de Génésareth.
53 Et Judas ralliait les derniers, et il exhortait le peuple dans tout le chemin, jusqu'à ce qu'ils vinrent dans la terre de Juda ;54 Et ils montèrent sur la montagne de Sion avec allégresse et joie, et ils offrirent des holocaustes, parce que personne d'entre eux n'avait succombé, jusqu'à ce qu'ils fussent revenus en paix.
 
55 Et pendant les jours auxquels Judas était, ainsi que Jonathas, dans la terre de Galaad, et Simon, son frère, dans la Galilée, vis-à-vis de Ptolémaïde,56 Joseph, fils de Zacharie, apprit ainsi qu'Azarias, prince de l'armée, les exploits des autres et les combats qui avaient été livrés,57 Et il dit : Faisons-nous aussi nous-mêmes un nom, et allons combattre contre les nations qui sont autour de nous.58 Et il donna des ordres à ceux qui étaient dans son armée, et ils allèrent vers Jamnia.
Note I Macc. 5,58 : Jamnia dans le pays des Philistins. Voir plus haut, 1 Machabées, 4, 15.
59 Et Gorgias sortit de la cité ainsi que ses hommes, au-devant d'eux.
Note I Macc. 5,59 : D’eux; des Israélites. Gorgias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.
60 Et Joseph et Azarias furent mis en fuite jusqu'aux confins de la Judée ; et il tomba en ce jour-là du peuple d'Israël environ deux mille hommes, et la fuite fut grande parmi le peuple ;61 Parce qu'ils n'écoutèrent point Judas et ses frères, s'imaginant qu'ils signaleraient leur courage.62 Mais ils n'étaient pas eux-mêmes de la race de ces hommes par qui le salut a été opéré en Israël.
 
63 Or les hommes de Judas furent en grand honneur aux yeux de tout Israël et de toutes les nations où on entendait leur nom.64 Et l'on vint en foule à eux avec des acclamations de joie.
 
65 Et Judas sortit ainsi que ses frères, et ils combattirent les fils d'Esaü dans la terre qui est vers le midi, et il frappa Chébron et ses filles; et il mit le feu à ses murs et aux tours qui l'environnaient.
Note I Macc. 5,65 : Il frappa. C’est Judas qui est le sujet de ce verbe et de tous les suivants qui sont au singulier. ― Chébron, probablement la même qu’Hébron, ville célèbre dans la partie méridionale de Juda. Les deux noms en effet ont dû avoir en hébreu la même lettre initiale dont la prononciation pouvait être différente, par rapport aux circonstances de temps et de lieux. On dit encore aujourd’hui Chette et Neth, pour désigner la huitième lettre de l’alphabet hébreu.
66 Et il leva son camp afin d'aller dans la terre des étrangers, et il parcourait la Samarie.
Note I Macc. 5,66 : La Samarie. L’ancienne Italique et Josèphe lisent Marisa, au lieu de Samaria. Comme il est peu vraisemblable que Judas Machabée soit allé passer au nord de la Samarie, en partant d’Hébron au sud pour revenir ensuite dan le pays des Philistins, la leçon Marisa paraît préférable. C’était une ville de Juda, dans le voisinage de Beit-Djibrin.
67 En ce jour-là des prêtres succombèrent dans la guerre, voulant signaler leur courage, en sortant sans réflexion pour un combat.
Note I Macc. 5,67 : Voulant, etc. Nous avons cru devoir traduire littéralement d’après le grec, parce que la Vulgate, quoique rendant fidèlement ce texte, ne saurait s’accommoder aux exigences de notre langue.
68 Et Judas se détourna pour aller vers Azot, dans la terre des étrangers, et il renversa leurs autels, et livra au feu les images de leurs dieux taillées au ciseau; et il prit les dépouilles des cités, et il revint dans la terre de Juda.
Note I Macc. 5,68 : Pour aller ; mots sous-entendus en vertu d’un hébraïsme usité dans la Bible. Voir le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes. Vers Azot, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Accaron. ― Dans la terre des étrangers, c’est-à-dire des Philistins.

Chapitre 6

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Chap. : 
Mort d’Antiochus Epiphane ; son fils Eupator lui succède.
Eupator vient en Judée avec une puissante armée.
Prise de Bethsur.
Les Juifs sont assiégés dans le temple.
Paix entre Eupator et les Juifs.
1 Et le roi Antiochus parcourait les hautes provinces, et il apprit qu'Elymaïde, en Perse, était une cité très célèbre et abondante en argent et en or,
Note I Macc. 6,1 : Elymaïde ; était appelé aussi Persépolis. Voir 2 Machabées, 9, 2. ― Ou plutôt, il faut traduire, comme le portent les meilleurs manuscrits grecs : Il y a en Elymaïde, province qui fait partie du royaume de Perse, une ville, etc. Cette ville n’est pas nommée ici ; l’auteur sacré n’indique que la région dans laquelle elle se trouve.
2 Et qu'il y avait un temple très riche, où étaient les voiles d'or, les cuirasses, et les boucliers que laissa Alexandre, roi de Macédoine, fils de Philippe, lequel régna le premier dans la Grèce.
Note I Macc. 6,2 : Alexandre. Voir plus haut, 1 Machabées, 1, 1-9.
3 Et il vint, et il cherchait à s'emparer de cette cité et à la piller; mais il no le put, parce que la chose fut connue à ceux qui étaient dans la cité.
Note I Macc. 6,3 : La chose (sermo). Voir 1 Machabées, 5, 37.
4 Et ils se soulevèrent pour un combat, et il s'enfuit et s'en alla dans une grande tristesse, et il revint vers Babylone.5 Et vint quelqu'un qui lui annonça en Perse que le camp qui était dans la terre de Juda avait été mis en fuite ;6 Et que Lysias était allé, avec une armée des plus fortes, et qu'il avait été mis en fuite à la face des Juifs, et que ceux-ci étaient devenus plus forts par les armes, et par les troupes, et par les nombreuses dépouilles qu'ils avaient enlevées de son camp, qui avait été détruit;7 Et qu'ils avaient renversé l'abomination qu'il avait construite sur l'autel qui était à Jérusalem, et que le lieu saint, ils l'avaient entouré comme auparavant de hauts murs aussi bien que Bethsura, leur cité.
Note I Macc. 6,7 : Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.
8 Or il arriva que, dès que le roi apprit ces choses, il fut épouvanté et très agité ; et il se mit au lit et tomba dans la langueur à cause de sa tristesse, parce que rien n'était arrivé comme il l'avait pensé.9 Et il fut là pendant bien des jours, parce qu'une grande tristesse se renouvela en lui ; et il crut qu'il allait mourir.10 Et il appela tous ses amis, et leur dit: Le sommeil s'est éloigné de mes yeux, et je suis abattu, et j'ai défailli par le cœur, à cause de mon chagrin.
Note I Macc. 6,10 : Ses amis. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 18.
11 Et j'ai dit en mon cœur : A quelle tribulation suis-je arrivé, et à quels îlots de la tristesse maintenant je me trouve, moi qui étais joyeux et chéri dans ma puissance !12 Mais maintenant je me souviens des maux que j'ai faits dans Jérusalem, d'où j'ai emporté toutes les dépouilles d'or et d'argent qui y étaient, et j'ai envoyé détruire sans motif ceux qui habitaient la Judée.13 Je reconnais donc que c'est à cause de cela que ces maux sont tombés sur moi; et voici que, par une grande tristesse, je péris dans une terre étrangère.14 Alors il appela Philippe, l'un de ses amis, et le préposa sur tout son royaume;
Note I Macc. 6,14 : Philippe, frère de lait d’Antiochus Epiphane, voir 2 Machabées, 9, 29, est vraisemblablement le Phrygien, dont les Juifs avaient eu beaucoup à se plaindre, voir 2 Machabées, 5, 22. Antiochus Epiphane le chargea de gouverner le royaume après sa mort, pendant la minorité d’Antiochus V, mais il fut chassé d’Antioche par Lysias qui gouvernait au nom d’Antiochus V Eupator. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32. Philippe fut obligé de se réfugier en Egypte, voir 2 Machabées, 9, 29.
15 Il lui donna son diadème, et sa robe, et son anneau, afin qu'il ramenât Antiochus, son fils, et qu'il l'élevât, et que celui-ci régnât.
 
16 Et Antiochus le roi mourut là, en l'année cent quarante-neuvième.
Note I Macc. 6,16 : L’année cent quarante-neuvième du règne des Grecs : elle répond à l’année cent soixante-deuxième avant Jésus-Christ. ― Dans une terre étrangère. Antiochus Epiphane mourut à Tabès, en Perse.
17 Et Lysias apprit que le roi était mort, et il établit pour régner Antiochus, son fils, qu'il avait élevé tout jeune, et il appela son nom Eupator.
Note I Macc. 6,17 : Lysias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32. ― Antiochus V Eupator, fils d’Antiochus Epiphane, avait neuf ans, d’après Appien, à la mort de son père (quatorze, d’après Eusèbe). Pendant les deux ans qu’il régna nominalement, il ne fut qu’un instrument entre les mains de Lysias (164-162). Il périt par l’ordre de son cousin Démétrius Ier qui se rendit maître du royaume.
 
18 Or ceux qui étaient dans la citadelle avaient fermé à Israël toutes les avenues autour des saints lieux, et ne cherchaient qu'à leur faire du mal et à fortifier les nations.19 Et Judas songea à les perdre entièrement, et il convoqua tout le peuple afin de les assiéger;20 Et ils vinrent tous ensemble et les assiégèrent en l'année cent cinquantième, et firent des balistes et d'autres machines.21 Et quelques-uns de ceux qui étaient assiégés sortirent, et quelques impies d'Israël se joignirent à eux.22 Et ils allèrent vers le roi, et dirent : Jusqu'à quand ne ferez-vous pas justice, et ne vengerez-vous pas nos frères?23 Nous nous sommes engagés à servir votre père et à marcher dans ses préceptes, et à obéir à ses édits.24 Et les fils de notre peuple, à cause de cela, s'éloignaient de nous, et tous ceux qui étaient trouvés d'entre nous étaient tués, et nos héritages étaient pillés.25 Et ce n'est pas sur nous seulement qu'ils ont étendu leur main, mais c'est aussi sur tous nos confins.26 Et voici qu'ils sont venus aujourd'hui assiéger la citadelle de Jérusalem pour s'en rendre maîtres, et la forteresse Bethsura, ils l'ont fortifiée.27 Et si vous ne les prévenez au plus vite, ils feront plus que cela, et vous ne pourrez les assujettir.
 
28 Et le roi fut irrité dès qu'il entendit cela; et il convoqua tous ses amis et les princes de son armée, et ceux qui commandaient la cavalerie ;
Note I Macc. 6,28 : Le roi Antiochus V. Malgré sa jeunesse, les ambassadeurs parlent devant lui, ou bien, selon un usage commun, ce que fait Lysias lui est attribué. ― Ses amis, ses conseillers, voir 1 Machabées, 2, 18.
29 Mais aussi des autres royaumes et des îles maritimes vinrent vers lui des troupes mercenaires.30 Et le nombre de son armée était de cent mille hommes de pied, et de vingt mille cavaliers et de trente-deux éléphants dressés au combat.31 Et ils vinrent par l'Idumée, et assiégèrent Bethsura, et ils combattirent durant bien des jours, et ils firent des machines; et les assiégés sortirent et y mirent le feu, et ils combattirent avec un grand courage.
 
32 Et Judas s'éloigna de la citadelle, porta son camp vers Bethzachara, vis-à-vis du camp du roi.
Note I Macc. 6,32 : Bethzachara, lieu entre Jérusalem et Bethsura. ― A quatre heures de distance au sud-ouest de Jérusalem.
33 Et le roi se leva avant le jour, et fit marcher ses troupes avec impétuosité sur la voie de Bethzachara ; et les armées se préparèrent au combat, et sonnèrent des trompettes.34 Ils montrèrent aux éléphants du sang de raisin et de mûre, pour les animer au combat;
Note I Macc. 6,34 : Les éléphants aiment beaucoup le vin et les liqueurs enivrantes. Pour les irriter, on leur montre seulement, au lieu de leur faire boire, le sang de raisin et de mûre, c’est-à-dire du vin rouge, et une liqueur spiritueuse faite avec des mûres de mûrier.
35 Et ils partagèrent les bêtes par légions; et près de chaque éléphant se tenaient mille hommes avec des cottes de mailles, et des casques d'airain étaient sur leurs têtes ; et cinq cents cavaliers choisis avaient ordre de se tenir toujours près de chaque bête.36 Ceux-ci, en quelque lieu qu'était la bête, ils y étaient auparavant ; et partout où elle allait, ils y allaient, et ils ne s'écartaient pas d'elle.37 Mais il y avait aussi sur les éléphants de fortes tours de bois qui mettaient à couvert chaque bête; et sur les tours étaient des machines; et sur chaque tour trente-deux vaillants hommes qui combattaient d'en haut; et un Indien était le conducteur de la bête.
Note I Macc. 6,37 : On croit avec raison que ces éléphants étaient de l’Inde, et par conséquent beaucoup plus gros et plus forts que ceux d’Afrique. Les faits rapportés par Pline et par plusieurs autres auteurs prouvent que l’Ecriture n’exagère nullement dance qu’elle dit ici de ces animaux. ― Un éléphant ne pouvait porter trente-deux hommes, ce qui est matériellement impossible, mais au plus quatre ou cinq combattants. Il y a ici une fausse traduction ou une altération de chiffres. Le texte hébreu original avait probablement deux ou trois hommes, d’où l’on a tiré trente-deux par une fausse combinaison de chiffres.
38 Et le reste de la cavalerie, il le plaça d'un côté et de l'autre sur les deux ailes, pour exciter l'armée par le son des trompettes, et pour animer l'infanterie serrée dans ses bataillons.
Note I Macc. 6,38 : Le reste de la cavalerie, etc. Chez les anciens, la cavalerie servait à couvrir les flancs des troupes de pied.
39 Or, dès que le soleil eût lui sur les boucliers d'or et d'airain, les montagnes resplendirent de leur éclat, et elles resplendirent comme des lampes ardentes.40 Et une partie de l'armée du roi se répandit le long des hautes montagnes, et l'autre dans les lieux bas; et tous allaient avec précaution et avec ordre.41 Et tous les habitants du pays étaient émus des cris de la multitude, et de la marche de la foule, et du fracas des armes; car l'armée était grande et forte.
 
42 Et Judas s'avança, ainsi que son armée, pour le combat, et il tomba six cents hommes de l'armée du roi.43 Alors Eléazar, fils de Saura, vit une des bêtes, caparaçonnée de caparaçons royaux, et plus grande que toutes les autres bêtes, crut que le roi était dessus;
Note I Macc. 6,43 : Eléazar, fils de Saura. On doit lire ici comme à 1 Machabées, 2, 5, Eléazar, qui était surnommé Abaron, un des frères de Judas Machabée. La signification de ce surnom est inconnue, Eléazar, voyant cet éléphant couvert de caparaçons royaux, crut qu’il portait le roi et se dévoua pour le faire périr, dans l’espoir que la mort du roi, privant l’armée et Lysias de son chef nominal, en entraînerait la défaite, mais, dit Josèphe, le roi n’était pas sur cet éléphant et peut-être même n’assistait-il pas au combat à cause de sa jeunesse et parce que Lysias tenait à ménager sa vie, dont son pouvoir dépendait.
44 Et il se dévoua afin de délivrer son peuple, et pour s'acquérir un nom immortel.45 Et il courut hardiment à elle au milieu de la légion, tuant à droite et à gauche, et les ennemis tombaient çà et là sous ses coups.46 Et il alla entre les pieds de l'éléphant, et il se mit sous lui, et le tua; et l'éléphant tomba par terre sur lui, et Eléazar mourut là.
Note I Macc. 6,46 : Sous lui, sous son ventre, qui est l’endroit où l’éléphant a la peau la moins dure.
47 Or les Juifs, voyant la force du roi et l'impétuosité de son armée, se retirèrent en s'éloignant d'eux.
 
48 Mais l'armée du roi monta contre eux à Jérusalem, et l'armée du roi s'avança en Judée et près de la montagne de Sion.
Note I Macc. 6,48 : Et l’armée du roi s’avança. C’est un autre corps de troupes, une autre partie de l’armée.
49 Et le roi fit la paix avec ceux qui étaient dans Bethsura, et ils sortirent de la cité, parce qu'il n'y avait pas de vivres pour ceux qui y étaient enfermés, parce que c'étaient les sabbats de la terre.
Note I Macc. 6,49 : Les sabbats de la terre, l’année sabbatique, durant laquelle on laissait la terre en repos, sans la travailler, sans qu’il fût permis de semer et de récolter.
50 Ainsi le roi prit Bethsura, et y mit une garnison pour la garder.51 Et il fit marcher ses troupes vers le lieu saint, où il demeura bien des jours ; et il y établit bien des balistes et des béliers, et des falariques, et des machines pour jeter des pierres, et des dards, et des scorpions pour lancer des flèches, et des frondes.
Note I Macc. 6,51 : Saint ; littéralement, de sanctifications. Voir 1 Machabées, 1, 23. ― Des balistes, machines de guerre pour lancer des pierres. ― Béliers, autres machines de guerre avec lesquelles on battait les murs d’une ville. ― Des falariques, flèches incendiaires. ― Des scorpions, petites machines pour lancer des flèches, qui pouvaient être manœuvrées par un seul soldat.
52 Or les assiégés firent aussi eux-mêmes des machines contre leurs machines, et ils combattirent pendant bien des jours.53 Mais il n'y avait pas de vivres dans la cité, parce que c'était la septième année, et que ceux d'entre les nations qui étaient restés dans la Judée avaient consommé les restes de ce qui avait été mis en réserve.
Note I Macc. 6,53 : La septième année. Voir le verset 49.
54 Et il ne demeura qu'un petit nombre d'hommes pour défendre les lieux saints, parce que la famine les avait atteints; et ils furent dispersés, chacun étant retourné en son lieu.
Note I Macc. 6,54 : En son lieu, en sa maison, chez soi.
 
55 Cependant Lysias apprit que Philippe, qui avait été choisi par le roi Antiochus, lorsqu'il vivait encore, pour élever Antiochus, son fils, et le faire régner,
Note I Macc. 6,55 : Lysias et Philippe. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32 et 6, 14.
56 Etait revenu de Perse et de la Médie avec l'armée qui l'y avait accompagné, et qu'il cherchait à prendre le gouvernement des affaires du royaume;57 Il se hâta d'aller et de dire au roi et aux chefs de l'armée : Nous nous consumons ici tous les jours et nous avons peu de vivres; et la place que nous assiégeons est fortifiée, et nous devons mettre ordre aux affaires du royaume.58 Maintenant donc donnons la main droite à ces hommes ; faisons la paix avec eux et avec toute leur nation;
Note I Macc. 6,58 : Donnons, etc. La plupart des Orientaux n’avaient pas des marques plus assurées de leurs promesses, que de donner la main droite.
59 Et décidons à leur égard qu'ils vivront selon leurs lois comme auparavant; car c'est à cause de leurs lois que nous avons méprisées, qu'ils se sont irrités et qu'ils ont fait toutes ces choses.
Note I Macc. 6,59 : Qu’ils vivront, etc. ; littéralement, et par hébraïsme, qu’ils marcheront dans, etc.
60 Or ce discours plut en présence du roi et des princes de l'armée, et il envoya pour faire la paix avec les Juifs, qui l'acceptèrent.61 Et le roi la leur jura ainsi que les princes de l'armée, et les Juifs sortirent de la forteresse.62 Alors le roi entra sur la montagne de Sion; et visita la forteresse du lieu, et il viola aussitôt le serment qu'il avait fait; car il commanda de détruire le mur tout autour.63 Et il partit en grande hâte, et retourna à Antioche, et il trouva Philippe maître de la cité ; et il combattit contre lui, et il reprit la cité.

Chapitre 7

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Chap. : 
Démétrius, fils de Séleucus, vient en Syrie, et fait mourir Antiochus Eupator et Lysias.
Il envoie en Judée Bacchide pour établir grand prêtre l’impie Alcime.
Bacchide cherche en vain de surprendre Judas ; il se retire.
Nicanor est envoyé contre Judas ; il est tué et son armée entièrement défaite.
1 En l'année cent cinquante et unième, Démétrius, fils de Séleucus, sortit de la ville de Rome, et monta avec peu d'hommes dans une cité maritime, et il y régna.
Note I Macc. 7,1-4 : Démétrius Ier Soter, fils de Séleucus IV Philopator. Ce dernier était le fils aîné d’Antiochus III le Grand. Démétrius aurait dû succéder naturellement à son père, mais à la mort de celui-ci, il était retenu comme otage à Rome, et son oncle Antiochus IV Epiphane en profita pour s’emparer du trône. A la mort de son oncle, Démétrius essaya de faire reconnaître ses droits par le sénat romain. Ce fut en vain. Rome trouvait sans doute plus avantageux pour elle que le trône de Syrie fut occupé par un enfant, Antiochus V Eupator. Démétrius avait alors 22 ans, et paraissait déjà sans doute à craindre. Il parvint cependant à s’échapper de Rome et à se rendre en Syrie sur un vaisseau carthaginois. Il débarqua à Tripoli, rassembla des troupes, gagna celles de son compétiteur, fit périr son cousin Antiochus V avec Lysias et devint ainsi seul possesseur du royaume. Nous allons voir comment il traita les Juifs.
Note I Macc. 7,1 : L’année cent cinquante et unième du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixantième avant Jésus-Christ.
2 Et il arriva, dès qu'il fut entré dans la maison du royaume de ses pères, que l'armée se saisit d'Antiochus et de Lysias pour les amener à Démétrius.3 Et la chose lui fut connue, et il dit : Ne me montrez pas leur face.4 Et l'armée les tua. Et Démétrius s'assit sur le trône de son royaume ;
 
5 Alors vinrent vers lui des hommes iniques et impies d'Israël; et leur chef était Alcime, qui voulait devenir grand prêtre.
Note I Macc. 7,5 : Alcime était prêtre de la race d’Aaron (voir verset 14). ― Qui voulait être confirmé dans la dignité de grand prêtre qu’il avait injustement obtenue sous Antiochus Eupator.
6 Et ils accusèrent le peuple devant le roi, disant : Judas et ses frères ont fait périr tous vos amis, et ils nous ont chassés de notre terre.7 Maintenant donc envoyez un homme en qui vous avez confiance, afin qu'il aille et qu'il voie tout le mal affreux que Judas nous a fait, à nous et aux provinces du roi, et qu'il punisse tous ses amis et ses partisans.
 
8 Et le roi choisit d'entre ses amis Bacchide, qui commandait au-delà du grand fleuve dans son royaume, et était fidèle au roi; et il l'envoya,
Note I Macc. 7,8 : Bacchide, envoyé par Démétrius en Judée avec le semi-païen Alcime, avait été gouverneur des provinces syriennes à l’est de l’Euphrate. C’était un des plus habiles généraux de l’armée de Syrie. Il réussit dans sa première mission. Nicanor ayant été battu et tué l’année suivante, Bacchide fut envoyé avec une grande armée contre les Juifs. Il défit Judas Machabée qui périt dans le combat. Plus tard, en 757, il revint en Palestine pour combattre Jonathas, mais il fut obligé de faire la paix avec lui.
9 Afin qu'il reconnût le mal affreux qu'avait fait Judas ; mais aussi il établit l'impie Alcime dans le sacerdoce, et lui ordonna de tirer vengeance des fils d'Israël.
Note I Macc. 7,9 : Dans le sacerdoce, c’est-à-dire dans la souveraine sacrificature. Comparer à la note précédente.
10 Et ils se levèrent, et vinrent avec une grande armée dans la terre de Juda, et ils envoyèrent des messagers, et ils parlèrent à Judas et à ses frères en termes pacifiques pour les tromper.11 Mais ils n'eurent point égard à leurs paroles; car ils virent qu'ils étaient venus avec une grande armée.12 Cependant l'assemblée des scribes vint vers Alcime et Bacchide demander des choses qui sont justes;
Note I Macc. 7,12 : Scribes. Voir sur ce mot, 1 Machabées, 5, 42.
13 Et les premiers d'entre les fils d'Israël étaient les Assidéens, et ils demandaient la paix.
Note I Macc. 7,13 : Les Assidéens. Comparer à 1 Machabées, 2, 42.
14 Car ils dirent : C'est un homme prêtre de la race d'Aaron qui vient à nous, il ne nous trompera pas.15 Et Alcime leur adressa des paroles de paix, et il leur jura, disant : Nous ne vous ferons de mal ni à vous ni à vos amis.16 Et ils le crurent; et il prit d'entre eux soixante hommes, et il les fit mourir en un seul jour, selon cette parole qui est écrite :17 Ils ont répandu la chair de vos saints, et leur sang autour de Jérusalem, et il n'y avait personne qui les ensevelit.
Note I Macc. 7,17 : Voir Psaumes, 68, 1-3 (?).
18 Et tout le peuple fut saisi de crainte et d'épouvante, car ils dirent : Il n'y a ni vérité ni justice parmi eux, car ils ont violé ce qui a été arrêté, et le jurement qu'ils ont juré.
 
19 Et Bacchide leva le camp de Jérusalem, et alla le poser près de Bethzécha; et il envoya,.et il prit beaucoup de ceux qui l'avaient abandonné, et il tua quelques-uns d'entre le peuple, et il les jeta dans un grand puits;
Note I Macc. 7,19 : Bethzécha ; selon le grec, Bêzeth ; probablement la ville nommée dans Juges, 7, 25 (?). Bacchide reprenait ainsi le chemin de la Syrie.
20 Et il remit la province à Alcime, à qui il laissa un secours pour le soutenir. Et Bacchide s'en alla vers le roi.21 Cependant Alcime agissait beaucoup pour la principauté de son sacerdoce ;
Note I Macc. 7,21 : Beaucoup, extrêmement ; c’est le vrai sens du latin satis, par lequel la Vulgate rend quelquefois le terme hébreu, très fort, excessivement, etc. ― Pour la principauté, etc. Comparer au verset 5.
22 Et tous ceux qui troublaient son peuple s'assemblèrent auprès de lui, et ils se rendirent maîtres de la terre de Juda, et ils firent une grande plaie dans Israël.23 Et Judas vit que tous les maux qu'Alcime et ceux qui étaient avec lui avaient faits aux fils d'Israël étaient beaucoup plus grands que les maux que les nations leur avaient faits,24 Et il fit une sortie sur tous les confins de la Judée aux alentours, et il exerça sa vengeance sur tous les hommes déserteurs, et dans la suite ils cessèrent de faire des sorties dans la contrée.25 Mais Alcime vit que Judas et ceux qui étaient avec lui étaient les plus forts, et il reconnut qu'il ne pouvait leur résister; aussi il retourna vers le roi, et les accusa de beaucoup de crimes.
 
26 Alors le roi envoya Nicanor, l'un des princes de son armée les plus illustres, qui nourrissait des inimitiés contre Israël, et il lui commanda de détruire ce peuple.
Note I Macc. 7,26 : Voir 2 Machabées, 15, 1. ― Nicanor. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.
27 Et Nicanor vint à Jérusalem avec une grande armée, et il envoya vers Judas et vers ses frères avec des paroles de paix, pour les tromper,28 Disant : Qu'il n'y ait point de guerre entre moi et vous ; je viendrai avec peu d'hommes, afin de voir vos faces pacifiquement.29 Et il vint vers Judas, et ils se saluèrent mutuellement en termes pacifiques; et les ennemis étaient prêts à enlever Judas.30 Mais il fut connu à Judas que c'était par tromperie qu'ils étaient venus vers lui; et il eut une frayeur extrême de lui, et il ne voulut plus revoir sa face.
Note I Macc. 7,30 : Il fut connu ; littéralement, la parole fut connue. Voir 1 Machabées, 6, 3.
31 Et Nicanor sut que son dessein était découvert, et il sortit au devant de Judas pour le combattre près de Capharsalama.
Note I Macc. 7,31 : Capharsalama, lieu inconnu, qui devait être près de Jérusalem, puisque Judas s’y retira après le premier combat contre Nicanor.
32 Et il tomba de l'armée de Nicanor près de cinq mille hommes, et les autres s'enfuirent dans la cité de David.
Note I Macc. 7,32 : La cité de David ; la citadelle de Jérusalem.
 
33 Et après cela, Nicanor monta sur la montagne de Sion, et quelques-uns des prêtres sortirent pour le saluer en esprit de paix, et lui montrer les holocaustes qui s'offraient pour le roi.
Note I Macc. 7,33 : Après cela ; littéralement, après ces paroles. Voir 1 Machabées, 6, 3.
34 Mais, raillant, il les méprisa, et il les traita comme des hommes profanes, leur parla avec hauteur,35 Et il jura avec colère, disant : Si Judas n'est livré entre mes mains, ainsi que son armée, aussitôt que je serai revenu tranquillement, je brûlerai cette maison. Et il sortit dans une grande colère.36 Alors les prêtres entrèrent, de tinrent debout en face de l'autel et du temple, et pleurant, ils dirent :37 C'est vous, Seigneur, qui avez choisi cette maison pour que votre nom y fût invoqué et qu'elle devînt une maison de prière et de supplication pour votre peuple;38 Exercez votre vengeance sur cet homme et son armée, et qu'ils tombent sous le glaive; souvenez-vous de leurs blasphèmes, et ne permettez pas qu'ils subsistent longtemps.
 
39 Et Nicanor sortit de Jérusalem, et posa son camp près de Béthoron, et l'armée de Syrie courut au-devant de lui.
Note I Macc. 7,39 : Courut, etc. c’est-à-dire, vint se joindre à lui. Béthoron. Voir 1 Machabées, 3, 16.
40 Et Judas campa à Adarsa avec trois mille hommes; et Judas pria et dit :
Note I Macc. 7,40 : Adarsa, selon le grec Adasa ; apparemment la même qu’Adazer (voir verset 45), ville de la tribu d’Ephraïm. ― Adarsa était à quarante stades de Béthoron.
41 Ceux qui avaient été envoyés par le roi Sennachérib, ô Seigneur, parce qu'ils vous blasphémèrent, un ange sortit et frappa d'entre eux cent quatre vingt-cinq mille hommes;42 Brisez ainsi cette armée en notre présence aujourd'hui; et que tous les autres sachent que Nicanor a mal parlé contre vos lieux saints, et jugez-le selon sa malice.43 Et les armées engagèrent un combat, le treizième jour du mois d'Adar, et le camp de Nicanor fut renversé, et il tomba lui-même le premier dans le combat.
Note I Macc. 7,43 ; 7.49 : Adar, le douzième mois de l’année sacrée, et le sixième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de février selon les rabbins ; mais c’est plus probablement à celle de mars.
44 Or dès que l'armée de Nicanor vit qu'il avait succombé, ils jetèrent leurs armes et s'enfuirent;45 Et les Juifs les poursuivirent durant une journée de chemin, depuis Adazer jusqu'à ce qu'on arrive à Gazara, et ils sonnèrent des trompettes comme marque de leur victoire ;
Note I Macc. 7,45 : Adazer. Voir le verset 40. ― Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.
46 Et il sortit de tous les villages d'alentour de la Judée des gens, qui les chargeaient avec une grande vigueur et revenaient de nouveau vers eux, et ils tombèrent tous sous le glaive, et il n'en échappa pas même un seul.
Note I Macc. 7,46 : Les chargeaient, etc. ; littéralement, les jetaient au vent, les faisaient sauter en l’air avec leurs cornes ; métaphore empruntée des taureaux.
47 Et ils s'emparèrent de leurs dépouilles comme butin; et ils coupèrent la tête à Nicanor, et sa main droite qu'il avait insolemment étendue contre le temple; et ils les apportèrent, et les suspendirent à la vue de Jérusalem.
Note I Macc. 7,47 : Les suspendirent. Comparer à 2 Machabées, 15, vv. 33, 35.
48 Et le peuple se réjouit beaucoup, et ils passèrent ce jour dans une grande allégresse.49 Et il ordonna que ce jour serait célébré tous les ans, au treizième jour du mois d'Adar.
 
50 Et la terre de Juda demeura en repos pendant peu de jours.

Chapitre 8

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Chap. : 
Judas Machabée, ayant connu les Romains par la renommée, envoie des messagers à Rome pour faire alliance avec eux.
Formule et conditions de cette alliance.
1 Et Judas apprit par la renommée que les Romains étaient très puissants, et qu'ils acquiesçaient à tout ce qui leur était demandé, et qu'ils avaient lié amitié avec tous ceux qui étaient allés à eux, et qu'ils étaient très puissants.
Note I Macc. 8,1 : Judas apprit, etc. ; littéralement, Judas apprit le nom des Romains, qu’ils étaient, etc. ; genre de construction hébraïque, dont la Bible fournit de nombreux exemples. ― Très puissants ; littéralement, et par hébraïsme, puissants en forces.
2 Les Juifs apprirent aussi leurs combats et les grandes actions qu'ils avaient faites dans la Galatie, en se rendant maîtres de ces peuples, et en les soumettant au tribut;
Note I Macc. 8,2 : Les Juifs ; est évidemment le sujet sous-entendu du verbe pluriel apprirent (audierunt). ― La Galatie se prenant aussi en grec pour la Gaule, les uns expliquent ceci d’une partie de la Galatie qui était soumise aux Romains, et les autres, des Gaulois de la Narbonnaise, qui étaient alors tributaires des Romains. Il est certain que l’an 189 avant Jésus-Christ, les Romains, sous la conduite du consul Manlius Vulso, vainquirent les Galates, peuples de l’Asie Mineure, dans deux combats.
3 Et tout ce qu'ils avaient fait dans la contrée d'Espagne, et comment ils avaient réduit en leur puissance les mines d'argent et d'or qui y sont, et pris possession de tout le pays par leur conseil et la patience ;
Note I Macc. 8,3 : D’Espagne. Les Phéniciens avaient longtemps tiré d’Espagne des métaux précieux. Les Romains tenaient aussi particulièrement à la possession de ce pays à cause de ses mines. Il fut une des causes principales de la seconde guerre punique, et abandonné formellement aux Romains par les Carthaginois après la bataille de Zama en 201.
4 Et qu'ils avaient soumis des >pays très éloignés d'eux, et défait les rois qui étaient venus contre eux des extrémités de la terre, et qu'ils les avaient frappés d'une grande plaie, et que tous les autres leur payaient un tribut tous les ans;
Note I Macc. 8,4 : Les rois qui étaient venus contre eux des extrémités de la terre, les rois qui régnaient en Espagne et aussi les généraux carthaginois, à qui les anciens donnaient souvent le titre de roi.
5 Et qu'ils avaient défait Philippe et Persée, rois des Céthéens, et tous les autres qui avaient porté les armes contre eux, et qu'ils s'en étaient rendus maîtres;
Note I Macc. 8,5 : Céthéens ou Macédoniens. Comparer à 1 Machabées, 1, 1. ― Philippe III, roi de Macédoine, fils de Démétrius II (221-179) fut complètement battu, après une guerre de plusieurs années à Cynocéphale en 197 et obligé de signer une paix humiliante. ― Persée, son fils naturel et son successeur, dernier roi de Macédoine (179-168) fut battu en 168 à Pydna, par Paul-Emile, et conduit en triomphe à Rome, où il mourut en prison vingt ans après. ― Tous les autres, qui avaient fourni des troupes à Persée, les Epirotes, les Thessaliens, les Thraces, les Illyriens.
6 Et qu'Antiochus le Grand, roi d'Asie, qui leur avait fait la guerre, ayant cent vingt éléphants et de la cavalerie, et des chariots et une très grande armée, avait été défait par eux;
Note I Macc. 8,6 : D’Asie. Ce nom désigne dans l’Ecriture tout ou partie de l’Asie Mineure. ― Antiochus III le Grand portait le titre de roi d’Asie comme souverain de la Syrie et d’une grande partie de l’Asie Mineure. Après plusieurs combats, il fut complètement défait par les Romains à la bataille de Magnésie (189) et il dut céder à ses vainqueurs, qui les donnèrent à Eumène II, roi de Pergame, ses possessions à l’ouest du Taurus, la Mysie, la Lydie et la Phrygie.
7 Et qu'ils l'avaient pris vivant, et qu'ils lui avaient prescrit qu'il payerait, lui et ceux qui régneraient après lui, un grand tribut, et qu'il donnerait des otages, et ce qui avait été convenu ;
Note I Macc. 8,7 : Un grand tribut, quinze mille talents eubéens (ou plus de quatre-vingt trois millions). Cinq cent talents devaient être payés à la conclusion des négociations ; deux mille cinq cents à la ratification de la paix, et les douze mille restants pendant les douze années suivantes, mais les paiements ne furent pas faits régulièrement, de sorte qu’Antiochus Epiphane avait encore à payer les arrérages en 173, au rapport de Tite-Live. ― Qu’il donnerait des otages. Antiochus Epiphane fut un des ces otages. Voir plus haut, 1 Machabées, 8, 7. ( ?)
8 Et la région des Indiens et les Mèdes et les Lydiens, qui étaient des meilleures de leurs régions, et qu'ils avaient conquises, et données ensuite au roi Eumène ;
Note I Macc. 8,8 : Comme du temps de Judas Machabée les Romains n’avaient porté leurs armes ni dans les Indes, ni dans la Médie, quelques interprètes pensent qu’on doit lire Ioniens, au lieu d’Indiens, et Mysiens, au lieu de Mèdes ; mais il faut remarquer que, pour la vérité de l’histoire, il suffit que les Juifs l’eussent ainsi entendu dire. ― Eumène II, roi de Pergame (197-159), fils et successeur d’Attale Ier , avait hérité de son père la faveur et l’alliance des Romains. Ceux-ci le récompensèrent des services qu’il leur avait rendus et de la part qu’il avait prise à la victoire de Magnésie, en commandant son contingent de troupes en personne, par le don de plusieurs provinces enlevées à Antiochus le Grand. Voir le verset 6.
9 Les Juifs apprirent encore que ceux qui étaient dans la Grèce avaient voulu aller contre eux et les détruire, et que la chose leur fut connue ;
Note I Macc. 8,9-10 : Ce qui est dit des événements de Grèce est vague, sans doute parce que la renommée n’avait rien faire connaître de bien précis en Palestine sur ce qui s’était passé en Grèce. L’auteur sacré rapporte simplement les bruits qui étaient arrivés aux oreilles de Judas Machabée. Ils contiennent une allusion à l’alliance que les Etoliens avaient cherché à nouer avec Antiochus III le Grand.
Note I Macc. 8,9 : La chose ; littéralement, la parole. Comparer à 1 Machabées, 6, 3.
10 Et qu'ils avaient envoyé vers eux un général, et avaient combattu contre eux, et qu'il en était tombé un grand nombre, et qu'ils emmenèrent leurs femmes captives, ainsi que leurs enfants, et qu'ils les pillèrent et prirent possession de leur terre, et détruisirent leurs murs, et les réduisirent en servitude jusqu'à ce jour ;11 Et qu'ils avaient ruiné et réduit en leur pouvoir le reste des royaumes et les îles qui autrefois leur avaient résisté;
Note I Macc. 8,11 : Le reste des royaumes et les îles, la Sicile, la Sardaigne et les îles grecques de l’Archipel.
12 Mais qu'ils conservaient leur amitié avec leurs amis et ceux qui se reposaient sur eux, et qu'ils s'étaient rendus maîtres des royaumes qui étaient proches et de ceux qui étaient au loin, parce que tous ceux qui entendaient leur nom les craignaient ;
Note I Macc. 8,12-16 : Il y a ici plusieurs bruits qui ne sont vrais que grosso modo, mais c’étaient les bruits qui couraient en Palestine. Ainsi le sénat ne s’assemblait pas tous les jours, mais seulement aux calendes, aux nones, aux ides et aux fêtes. Depuis Tarquin l’ancien jusqu’en 123 avant Jésus-Christ, il ne compta que 300 membres. Pour avoir le chiffre de 320, il faut y ajouter les dix tribuns, les quatre édiles, les deux questeurs, les deux prêteurs et les deux consuls. ― Il n’y avait pas qu’un seul consul, mais les traités d’alliance portaient le nom du président du sénat (avec celui de l’ambassadeur).
13 Et que ceux qu'ils voulaient secourir pour qu'ils régnassent, régnaient, mais que ceux qu'ils ne voulaient pas étaient chassés de leur royaume ; et qu'ainsi ils s'étaient élevés à une très grande puissance ;14 Et qu'avec tout cela personne parmi eux ne portait le diadème, et ne se revêtait de pourpre, afin d'y être magnifié ;15 Mais qu'ils s'étaient formé un sénat, et que tous les jours ils consultaient les trois cent vingt qui tenaient toujours conseil pour la multitude, afin de faire ce qui était convenable ;16 Et qu'ils confiaient tous les ans à un seul homme leur magistrature pour dominer sur toute leur terre, et que tous obéissaient à un seul, qu'il n'y avait ni envie, ni jalousie parmi eux.
 
17 Alors Judas choisit Eupolémus, fils de Jean, fils de Jacob, et Jason, fils d'Eléazar, et les envoya à Rome pour faire avec eux amitié et alliance,
Note I Macc. 8,17 : Eupolémus, fils de Jean. Ce Jean avait obtenu des rois de Syrie de grands avantages pour les Juifs, voir 2 Machabées, 4, 11. Il était de race sacerdotale. ― Jason, fils d’Eléazar, était probablement aussi de race sacerdotale, mais on ne connaît de lui que ce qui en est dit ici. Voir plus loin, 1 Machabées, 12, 16.
18 Et afin qu'ils les délivrassent du joug des Grecs, parce que les Juifs virent qu'ils réduisaient en servitude le royaume d'Israël.
Note I Macc. 8,18 : Les Juifs virent (viderunt). Comparer auverset 2. Du joug des Grecs, des rois de Syrie, qui étaient d’origine grecque.
19 Ils firent donc le chemin très long de Rome, et ils entrèrent dans le Sénat, et dirent :
Note I Macc. 8,19 : Ils firent, etc. ; littéralement, ils allèrent à Rome, voie très grande.
20 Judas Machabée et ses frères, et le peuple des Juifs nous ont envoyés vers vous pour faire avec vous alliance et paix, et pour que vous nous inscriviez vos alliés et vos amis.
 
21 Or ce discours plut en leur présence.22 Et voici le rescrit qu'ils gravèrent sur des tables d'airain, et qu'ils envoyèrent à Jérusalem, afin qu'il fût là pour eux un monument de paix et d'alliance.
 
23 Que bien soit aux Romains et à la nation des Juifs sur mer et sur terre à jamais ; et que le glaive et l'ennemi soient loin d'eux.24 Que s'il survient une guerre aux Romains d'abord, ou à quelqu'un de tous leurs alliés dans toute leur domination,25 La nation des Juifs leur portera secours de tout son cœur, selon que le temps le permettra;26 Et les Romains ne donneront et ne fourniront pas aux combattants du blé, des armes, de l'argent, des vaisseaux; ainsi il a plu aux Romains, et les Juifs garderont leurs commandements, ne recevant rien d'eux.27 Or de même, si une guerre arrive d'abord à la nation des Juifs, les Romains les aideront de cœur selon que le temps le permettra;28 Et à ceux qui les aideront il ne sera pas donné de blé, d'armes, d'argent, de vaisseaux; ainsi il a plu aux Romains; et ils garderont leurs commandements sans tromperie.29 Selon ces paroles, les Romains se sont alliés au peuple juif.30 Que si, après ces paroles ceux-ci ou ceux-là veulent ajouter ou retrancher quelque chose à cela, ils le feront de concert; et tout ce qu'ils ajouteront ou retrancheront sera ratifié.
 
31 Et quant aux maux que le roi Démétrius a faits aux Juifs, nous lui en avons écrit, disant : Pourquoi avez-vous appesanti votre joug sur nos amis et alliés les Juifs?32 Si donc ils viennent de nouveau vers nous, nous leur ferons justice contre vous, et nous vous combattrons par mer et par terre.

Chapitre 9

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Chap. : 
Bacchide et Alcime reviennent en Judée.
Judas est tué dans le combat.
Jonathas son frère lui succède.
Bacchide le poursuit.
Jean, frère de Jonathas, est tué.
Jonathas traverse le Jourdain à la vue de l’ennemi.
Alcime meurt frappé de Dieu.
Bacchide se retire ; il revient et est défait par Jonathas.
Paix entre Jonathas et Bacchide.
1 Cependant, dès que Démétrius apprit que Nicanor était tombé, ainsi que son armée, dans le combat, il se proposa d'envoyer de nouveau Bacchide et Alcime en Judée et l'aile droite de ses troupes avec eux.
Note I Macc. 9,1 : Démétrius Ier Soter. ― Nicanor, voir 1 Machabées, 7, vv. 26, 43. ― De nouveau Bacchide et Alcime. Voir 1 Machabées, 7, vv. 5, 8. ― L’aile droite, expression obscure. Plusieurs commentateurs pensent qu’elle désigne la partie principale de l’armée syrienne.
2 Et ils s'en allèrent par la voie qui mène en Galgala, et posèrent leur camp à Masaloth qui est en Arbelles; et ils la prirent, et firent périr un grand nombre d'âmes d'hommes.
Note I Macc. 9,2 : Galgala, probablement la Galilée. ― Masaloth, peut-être la même que Masal, ville de la tribu d’Aser (voir Josué, 21, 30 ; 1 Paralipomènes, 6, 74). ― Arbelles, peut-être mis ici pour Araboth, ou plaines. Comparer à 1 Machabées, 5, 23. Ames, c’est-à-dire, personnes, est ici purement pléonastique, son complément hommes ayant la même signification. ― Sur Arbelles, voir Osée, 10, 14.
3 Au premier mois de l'année cent cinquante-deuxième, ils firent approcher l'armée près de Jérusalem;
Note I Macc. 9,3 : Au premier mois de l’année sacrée, qui était le septième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune de mars, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle d’avril. ― L’année cent cinquante-deuxième du règne des Grecs ; elle répond à la cent-cinquante-neuvième avant Jésus-Christ.
4 Et ils se levèrent, et s'en allèrent à Bérée, au nombre de vingt mille hommes de pied et deux mille cavaliers.
Note I Macc. 9,4 : Bérée, peut-être la même que Béroth, ville de la tribu de Benjamin (voir Josué, 18, 25).
5 Or Judas avait posé son camp à Laïsa, et trois mille hommes choisis étaient avec lui;
Note I Macc. 9,5 : Laïsa, site inconnu. Ce nom est diversement écrit dans les versions et les manuscrits. Cette localité devait être située en tout cas à l’ouest ou au sud de Jérusalem.
6 Et ils virent que la multitude de l'armée était très grande, et ils craignirent fortement; et beaucoup se retirèrent du camp, et il n'en demeura que huit cents.
 
7 Et Judas vit que son armée avait grandement diminué et que la guerre le pressait; il fut brisé de cœur, parce qu'il n'avait pas le temps de les rassembler, et il sentit faiblir son courage.8 Cependant il dit à ceux qui étaient restés : Levons-nous et allons à nos ennemis pour combattre contre eux, si nous pouvons.9 Mais ils l'en détournaient, disant : Nous ne le pourrons pas; mais délivrons nos âmes maintenant, et retournons vers nos frères, et alors nous combattrons contre eux ; car nous sommes en petit nombre.
Note I Macc. 9,9 : Nos âmes, c’est-à-dire, nos personnes ou nos vies.
10 Et Judas dit : Loin de nous de faire que nous fuyions devant eux. Si notre temps est venu, mourons avec courage pour nos frères, et n'attirons pas de reproche sur notre gloire.
 
11 Et l'armée ennemie sortit hors du camp et ils vinrent contre eux, et les cavaliers se divisèrent en deux corps, et les frondeurs et les archers marchaient en avant de l'armée, et les premiers de la bataille étaient les plus vaillants.12 Bacchide était à l'aile droite; et la légion s'approcha des deux côtés, et ils sonnaient des trompettes.
Note I Macc. 9,12 : Légion (legio), chez les Anciens, Romains signifiait un corps de gens de guerre, composé d’infanterie et de cavalerie. Le texte grec porte phalange, terme de milice macédonienne, qui désignait un bataillon de troupes serrées d’infanterie.
13 Mais ceux qui étaient du parti de Judas en sonnèrent aussi eux-mêmes, et la terre fut émue du bruit des armées ; et le combat fut engagé depuis le matin jusqu'au soir.14 Et Judas vit que l'aile à droite de l'armée de Bacchide était la plus forte, et tous ceux d'un cœur ferme vinrent ensemble auprès de lui.15 Et cette aile droite fut rompue par eux, et Judas les poursuivit jusqu'à la montagne d'Azot.
Note I Macc. 9,15 : Azot, ville des Philistins.
16 Mais ceux qui étaient à l'aile gauche, virent que l'aile droite avait été rompue, et suivirent par derrière Judas et ceux qui étaient avec lui ;17 Et le combat devint plus opiniâtre, et il tomba beaucoup de blessés de part et d'autre.18 Et Judas tomba mort, et tous les autres s'enfuirent.
 
19 Et Jonathas et Simon emportèrent Judas leur frère, et l'ensevelirent dans le sépulcre de leurs pères, en la cité de Modin.20 Et tout le peuple d'Israël le pleura d'un grand pleur, et ils furent en deuil bien des jours.21 Et ils disaient : Comment est tombé le vaillant qui sauvait le peuple d'Israël?
 
22 Et toutes les autres guerres de Judas et les grandes actions qu'il a faites et sa grandeur n'ont pas été écrites ; car elles étaient en très grand nombre.
Note I Macc. 9,22 : Toutes les autres guerres de Judas ; littéralement, toutes les autres paroles (voir 1 Machabées, 6, 3) des guerres de Judas ; le grec porte : Les restes des discours et des guerres de Judas.
 
23 Or il arriva qu'après la mort de Judas les hommes iniques apparurent dans tous les confins d'Israël, et s'élevèrent tous les hommes qui opéraient l'iniquité.24 En ces jours-là, il survint une très grande famine, et toute la contrée se livra à Bacchide avec ses habitants.25 Et Bacchide choisit les hommes impies, et les établit maîtres de la contrée;26 Et ils recherchaient avec soin et sondaient les amis de Judas, et les amenaient à Bacchide, qui se vengeait sur eux et les insultait.27 Et il survint en Israël une grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le jour où il n'a point paru de prophète en Israël.
Note I Macc. 9,27 : Depuis le jour, etc., c’est-à-dire, depuis la mort des prophètes Aggée, Zacharie et Malachie, qui parurent quelques temps après la captivité de Babylone.
28 Et tous les amis de Judas s'assemblèrent, et dirent à Jonathas :
Note I Macc. 9,28 : Jonathas se distingua par sa vaillance dans les combats et plus encore par son habileté politique. Il sut si bien mettre à profit les divisions intestines de la Syrie qu’il réussit à affranchir la Judée.
29 Depuis que votre frère Judas est mort, il n'y a point d'homme semblable à lui, qui sorte contre nos ennemis, Bacchide et ceux qui sont les ennemis de notre nation.30 C'est pourquoi nous vous avons choisi aujourd'hui comme prince et chef, pour conduire notre guerre.31 Et Jonathas reçut en ce temps-là le commandement, et se leva à la place de Judas son frère.
 
32 Bacchide en eut connaissance, et il cherchait à le faire mourir.33 Mais Jonathas le sut, ainsi que Simon son frère, et tous ceux qui étaient avec lui; et ils s'enfuirent dans le désert de Thécua, et ils s'arrêtèrent près des eaux du lac d'Asphar.
Note I Macc. 9,33 : Thécua, ville près de Jérusalem, dans la tribu de Juda. ― Le lac d’Asphar est probablement le lac Asphaltite, nommé par les Hébreux la mer de Sodome, et par les Grecs, Asphaltite, à cause de l’asphalte ou bitume qu’on en tire. ― Le désert de Thécua, qui tire son nom de la ville ainsi appelée, commence à deux heures environ au sud-est de Bethléhem et s’étend jusqu’à la mer Morte. Il n’y a guère que des pâturages pour les troupeaux. Sur la ville de Thécua(é), voir Amos, 1, 1.
34 Et Bacchide le sut et, le jour des sabbats, il vint, lui et toute son armée, au-delà du Jourdain.
 
35 Et Jonathas envoya son frère chef du peuple et pria les Nabuthéens, leurs amis, de leur prêter leur équipage de guerre qui était considérable.
Note I Macc. 9,35 : Les Nabuthéens ; voir 1 Machabées, 5, 25. ― De leur prêter, ou bien de prendre sous leur garde, comme portent le grec, le syriaque, l’historien Josèphe et même quelques exemplaires latins, qui lisent en effet, commendarent illis.
36 Mais les fils de Jambri sortirent de Madaba, et prirent Jean et tout ce qu'il avait, et s'en allèrent en l'emportant.
Note I Macc. 9,36 : Ma(é)daba, ville célèbre dans la terre de Moab (voir Isaïe, 15, 2). Jean était un des fils de Mathathias. Comparer plus haut à 1 Machabées, 2, 2.
37 Après cela, on vint dire à Jonathas et à Simon son frère, que les fils de Jambri faisaient un grand mariage, et qu'ils amenaient de Madaba l'épouse, fille d'un des grands princes de Chanaan, en grande pompe.
Note I Macc. 9,37 : Cela ; littéralement, ces paroles. Voir 1 Machabées, 6, 3.
38 Et ils se souvinrent du sang de Jean leur frère; et ils montèrent et se cachèrent à l'abri de la montagne.39 Et ils levèrent leurs yeux, et ils virent; et voici un tumulte et un grand appareil, et l'époux s'avança, ainsi que ses amis et ses frères, au-devant d'eux avec des tambours et des instruments de musique, et beaucoup d'armes.40 Et ils sortirent contre eux de leur embuscade, et ils les tuèrent, et il tomba beaucoup de blessés, et le reste s'enfuit sur les montagnes ; et ils prirent toutes leurs dépouilles;41 Et les noces se changèrent en deuil, et la voix des instruments de musique en lamentation.42 Et ils tirèrent ainsi une grande vengeance pour le sang de leur frère; et ils retournèrent sur la rive du Jourdain.
 
43 Or Bacchide l'apprit, et il vint, le jour des sabbats, sur le bord du Jourdain avec une puissante armée.44 Et Jonathas dit aux siens : Levons-nous et combattons contre nos ennemis ; car il n'en est point aujourd'hui comme hier et avant-hier;
Note I Macc. 9,44 : Hier et avant-hier ; hébraïsme pour auparavant.
45 Car voici la guerre en face, et les eaux du Jourdain d'un côté et de l'autre, et les rives, et les marais et le bois, et il n'y a pas moyen de se détourner.46 Maintenant donc criez au ciel, afin que vous soyez délivrés de la main de vos ennemis. Et la bataille s'engagea.
Note I Macc. 9,46 : Voir 2 Paralipomènes, 20, 3.
47 Et Jonathas étendit sa main pour frapper Bacchide, mais Bacchide l'évita en se retirant en arrière ;48 Et Jonathas et ceux qui étaient avec lui se jetèrent dans le Jourdain et passèrent à la nage le Jourdain devant eux.49 Et il tomba en ce jour-là, mille hommes du côté de Bacchide et les autres retournèrent à Jérusalem;
 
50 Et ils bâtirent des cités fortifiées dans la Judée ; et ils donnèrent à la forteresse qui était à Jéricho, et à Ammaüs, et à Béthoron, et à Béthel, et à Thamnata, et à Phara, et à Thopo, de hautes murailles, et des portes et des serrures.
Note I Macc. 9,50 : Ammaüs, vraisemblablement Emmaüs. ― Thamnata, ville de la tribu de Dan. ― Phara, selon le grec Pharatoni, dans la tribu d’Ephraïm (voir Juges, 12, 15). ― Thopo, peut-être la même que Taphua, dans la même tribu. ― Béthoron, voir 1 Machabées, 3, 16. ― Sur Emmaüs, voir 1 Machabées, 3, 40.
51 Et Bacchide y mit une garnison, afin d'exercer des hostilités contre Israël;52 Et il fortifia la cité de Bethsura, et Gazara et la citadelle, et il y mit des troupes et une provision de vivres ;
Note I Macc. 9,52 : Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61. ― Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.
53 Et il prit pour otages les fils des principaux de la contrée, et les mit en prison dans la citadelle, à Jérusalem.
 
54 Et en l'année cent cinquante troisième, au second mois, Alcime ordonna de détruire les murs de la partie intérieure de la maison sainte, et de détruire les ouvrages des prophètes, et il commença à les détruire.
Note I Macc. 9,54 : La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-huitième avant Jésus-Christ. ― Au second mois de l’année sacrée, qui était le huitième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune d’avril, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de mai. ― Les murs, etc. Il y avait dans l’intérieur du temple plusieurs murs : celui qui séparait le saint d’avec le sanctuaire ; celui qui séparait le parvis des prêtres d’avec le parvis du peuple, enfin celui qui séparait les gentils d’avec les Juifs. ― Les ouvrages des prophètes. C’était en effet les prophètes Aggée et Zacharie, qui avaient contribué, par leurs exhortations, à la construction du temple après la captivité.
55 En ce temps-là, Alcime fut frappé de Dieu, et ses ouvrages furent arrêtés, et sa bouche fut fermée; et il fut perclus par une paralysie, et il ne put plus dire un mot, et donner des ordres concernant sa maison.56 Et Alcime mourut en ce temps-là, au milieu de grandes douleurs.
 
57 Et Bacchide vit qu'Alcime était mort, et il retourna vers le roi, et la terre de Judée fut en repos pendant deux ans.
 
58 Et tous les hommes iniques pensèrent, et dirent : Voilà que Jonathas et ceux qui sont avec lui vivent en repos avec confiance; maintenant donc faisons venir Bacchide, et il les prendra tous en une seule nuit.59 Et ils allèrent, et ils lui donnèrent ce conseil.60 Et il se leva afin de venir avec une grande armée, et il envoya secrètement des lettres à ses alliés qui étaient en Judée, afin qu'ils prissent Jonathas et ceux qui étaient avec lui; mais ils ne le purent pas, parce que leur dessein fut connu de Jonathas et de ceux qui étaient avec lui.61 Et Jonathas prit d'entre les hommes de la contrée, cinquante hommes qui étaient les auteurs du dessein malicieux, et il les fit mourir.62 Et Jonathas et Simon, et tous ceux qui étaient avec lui, se retirèrent à Bethbessen, qui est dans le désert, et il en répara les ruines et la fortifia.
Note I Macc. 9,62 : Bethbessen ; le grec lit Baïthbasi, l’historien Josèphe, Bethalaga ; vraisemblablement la même ville que Beth-Hagla, dans le désert de Jéricho (voir Josué, 15, 6).
63 Mais Bacchide en eut connaissance, et il assembla toutes ses troupes, et il le fit savoir à ceux qui étaient de la Judée.64 Et il vint, et il posa son camp au-dessus de Bethbessen; et il l'assiégea pendant bien des jours, et il fit des machines.65 Mais Jonathas laissa son frère Simon dans la cité, et sortit dans le pays, et marcha avec nombre de gens.66 Et il frappa Odaren et ses frères et les fils de Phaséron dans leurs tabernacles, et il commença à tailler en pièces ses ennemis et à croître en forces.
Note I Macc. 9,66 : Odaren et ses frères et les fils de Phaséron, tribus d’Arabes nomades dans les environs de Bethbessen.
67 Mais Simon et ceux qui étaient avec lui sortirent de la cité, et brillèrent les machines;68 Et ils combattirent contre Bacchide, et il fut défait par eux, et ils l'affligèrent extrêmement, parce que son dessein et son entreprise étaient sans effet.69 C'est pourquoi, irrité contre les hommes iniques qui lui avaient donné le conseil de venir dans leur contrée, il en fit mourir un grand nombre ; pour lui, il songea à s'en aller en son pays avec le reste de son armée.70 Et Jonathas en eut connaissance, et il envoya vers lui des messagers pour faire la paix avec lui et lui rendre les prisonniers.71 Bacchide reçut de bon gré ce message, et il agit selon ses paroles et jura qu'il ne lui ferait aucun mal durant tous les jours de sa vie.72 Et il lui rendit les prisonniers qu'il avait pris précédemment dans la terre de Juda, et il s'en retourna dans son pays, et ne revint plus dans ses confins.
Note I Macc. 9,72 : Dans son pays, à Antioche. ― Ses confins (fines ejus), les confins de Juda, la Judée.
73 Et le glaive se reposa en Israël, et Jonathas habita à Machmas; et il commença à juger le peuple, et il extermina les impies du milieu d'Israël.
Note I Macc. 9,73 : Machmas, sur les limites des tribus d’Ephraïm et de Benjamin (voir 1 Rois, 13, 2), Jonathas fit d’abord la sa résidence, parce qu’alors les troupes de Démétrius occupaient encore la citadelle de Jérusalem. ― Juger, c’est-à-dire, gouverner avec une pleine autorité.

Chapitre 10

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Chap. : 
Compétition entre Démétrius Ier et Alexandre Ier Balas.
Celui-ci épouse la fille de Ptolémée Philométor.
Il fait venir Jonathas à Ptolémaïde, et l’élève en gloire.
Démétrius Nicator envoie Apollonius contre les Juifs.
Jonathas défait Apollonius.
1 En l'année cent soixantième, Alexandre, fils d'Antiochus, qui fut surnommé le Noble, monta et prit Ptolémaïde ; et les habitants le reçurent, et il y régna.
Note I Macc. 10,1 : L’année cent soixantième du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-et-unième avant Jésus-Christ. ― Le noble (nobilis) ou l’Illustre ; c’est-à-dire Antiochus Epiphane. ― Alexandre Ier Balas, qui passait pour fils d’Antiochus Epiphane, fut opposé à Démétrius Ier comme prétendant au trône de Syrie par Attale II, roi de Pergame. A l’instigation d’Attale II, Héraclide, ancien trésorier d’Antiochus Epiphane, le présenta avec Laodicée, qu’on disait fille de ce dernier roi, au sénat romain, afin de les faire reconnaître comme héritiers d’Antiochus Epiphane et leur assurer le secours de la république pour faire valoir leurs droits à la couronne des Séleucides. Les Romains, qui trouvaient sans doute Démétrius Ier trop puissant, adhérèrent à ce projet. Attale II procura une armée à Alexandre, avec l’aide du roi Ptolémée VI Philométor d’Egypte et d’Ariarathe V, roi de Cappadoce, qui avaient à se plaindre de Démétrius. Alexandre s’empara ainsi de Ptolémaïde. Sur Ptolémaïde, voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.
2 Et le roi Démétrius l'apprit, et il assembla une armée très considérable, et il sortit au-devant de lui pour le combat.
Note I Macc. 10,2 : Démétrius, pour résister à Alexandre balas, est obligé de faire la paix avec Jonathas. Celui-ci était assez puissant, pour faire pencher la balance en faveur de l’un des deux antagonistes. Alexandre chercha à le gagner à son tour ; il le nomma grand prêtre et lui envoya un manteau de pourpre et une couronne d’or, versets 15 à 21. Démétrius Ier enchérit alors sur Alexandre, versets 22 à 45. Jonathas se défia de ses offres et se prononça pour Alexandre, qui bientôt après battit Démétrius dans un combat où périt ce dernier, versets 46 à 50.
3 Et Démétrius envoya une lettre à Jonathas en termes pacifiques, afin de le magnifier.4 Car il dit : Hâtons-nous de faire la paix avec lui, avant qu'il la fasse avec Alexandre contre nous.5 Car il se souviendra de tous les maux que nous lui avons faits, à lui et à son frère, et à sa nation.6 Et il lui donna le pouvoir d'assembler une armée, et de fabriquer des armes, et d'être même son allié ; et il ordonna que les otages qui étaient dans la citadelle lui fussent livrés.7 Et Jonathas vint à Jérusalem, et lut les lettres aux oreilles de tout le peuple et de ceux qui étaient dans la citadelle.8 Et tous craignirent d'une grande crainte, parce qu'ils apprirent que le roi lui avait donné le pouvoir d'assembler une armée.9 Les otages furent livrés à Jonathas, et il les rendit à leurs parents.10 Et Jonathas habita dans Jérusalem, et il commença à bâtir et à renouveler la cité.11 Et il dit à ceux qui faisaient les travaux de construire les murs et de bâtir tout autour de la montagne de Sion, en pierres carrées, pour la fortifier ; et ils firent ainsi.12 Et ils s'enfuirent, les étrangers qui étaient dans les forteresses que Bacchide avait bâties.13 Et chacun quitta son lieu, et s'en alla dans son pays.14 Seulement il resta à Bethsura quelques-uns de ceux qui avaient abandonné la loi et les préceptes de Dieu; car cette ville leur servait de refuge.
Note I Macc. 10,14 : Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.
 
15 Et le roi Alexandre apprit les promesses que Démétrius avait promises à Jonathas, et on lui raconta les batailles et les grandes actions qu'il avait faites, lui et ses frères, et les maux qu'ils avaient soufferts ;16 Et il dit : Est-ce que nous trouverons un tel homme ? aussi nous en ferons maintenant notre ami et notre allié.17 Et il écrivit et il lui envoya une lettre conçue en ces termes :
 
18 Le roi Alexandre à son frère Jonathas, salut.
Note I Macc. 10,18 : La coutume entre les souverains de s’appeler frères est très ancienne (voir 3 Rois, 9, 13 ; 20, 33). D’ailleurs ce même nom se donnait alors assez souvent aux gouverneurs des provinces (voir 2 Machabées, 11, 22). ― Salut est à l’accusatif (salutem) comme complément d’un verbe, tel que donne ou souhaite, sous-entendu.
19 Nous avons appris à votre sujet que vous êtes un homme très puissant, et vous êtes digne d'être notre ami;
Note I Macc. 10,19 : Très puissant. Comparer à 1 Machabées, 8, 1.
20 Aussi, maintenant nous vous constituons grand prêtre de votre nation, et nous voulons que vous soyez appelé ami du roi (et il lui envoya une robe de pourpre et une couronne d'or), afin que vous soyez attaché à nos intérêts, et que vous gardiez amitié avec nous.
Note I Macc. 10,20 : L’usage de la pourpre et de la couronne d’or était réservé aux rois, et à ceux à qui ils voulaient bien s’accorder. ― Ami du roi. Voir 1 Machabées, 2, 18.
 
21 Et Jonathas se revêtit de la robe sainte au septième mois, en l'année cent soixantième, au jour solennel de la scénopégie, et il assembla une armée et fabriqua des armes en quantité.
Note I Macc. 10,21 : Au septième mois. Voir Aggée, 2, 2. ― L’année cent soixantième. Voir le verset 1. ― La scénopégie ; c’est-à-dire la fête des tabernacles. ― Jonathas se revêtit de la robe sainte, insigne du souverain pontificat. Le pontificat était vacant depuis sept ans par la mort de l’impie Alcime, voir 1 Machabées, 9, 56, qu’Antiochus V Eupator avait imposé aux Juifs comme grand prêtre, voir 1 Machabées, 7, vv. 5, 21. Depuis le meurtre d’Onias III et la fuite de son fils en Egypte, il n’y avait plus de successeur légitime du grand prêtre Jésus, dans la famille duquel avaient été pris les souverains pontifes depuis la captivité. Jonathas, étant de race sacerdotale, pouvait recevoir cette dignité.
 
22 Et Démétrius l'apprit, et il fut contristé et dit :23 Pourquoi avons-nous fait qu'Alexandre soit venu avant nous obtenir l'amitié des Juifs pour se fortifier?24 Je leur écrirai moi aussi des choses obligeantes, et leur offrirai des dignités et des dons, afin qu'ils soient avec moi pour me secourir.25 Et il leur écrivit en ces termes : Le roi Démétrius à la nation des Juifs, salut.
Note I Macc. 10,25 : Salut (salutem). Voir le verset 18.
 
26 Nous avons appris, et nous nous sommes réjouis de ce que vous avez gardé notre alliance et que vous êtes demeurés dans notre amitié et ne vous êtes pas rapprochés de nos ennemis.27 Et maintenant, continuez encore à nous garder la fidélité, et nous vous récompenserons pour ce que vous avez fait pour nous;28 Et nous vous remettrons beaucoup de vos redevances, et nous vous ferons de grands dons.29 Et dès à présent, je vous délivre des tributs, vous et tous les Juifs, et je vous dispense des impôts de sel, et je vous remets les couronnes, et la troisième partie de la semence.
Note I Macc. 10,29 : Je vous remets, etc. Les Juifs devaient payer l’usage du sel, quoique les salines qui étaient autour de la mer Morte leur en fournissaient en abondance (voir 1 Machabées, 11, 35 ?) ; ils devaient aussi donner au roi des couronnes tous les ans (voir 1 Machabées, 13, 39). ― Les couronnes étaient en or. C’étaient primitivement des dons volontaires qui avaient été faits aux rois par des princes ou des villes, mais souvent ils avaient été rendus obligatoires et constituaient un véritable tribut équivalent à une somme d’or déterminée.
30 Et la moitié des fruits des arbres, qui est ma part, je vous la laisse dès ce jour et pour l'avenir, afin qu'on ne la prenne plus dans la terre de Juda, ni dans les trois cités qui lui ont été ajoutées de la Samarie et de la Galilée, depuis ce jour et dans aucun temps ;
Note I Macc. 10,30 : Les trois cités ; le grec lit nome, ou canton ; l’historien Josèphe, toparchie, ou gouvernement d’une contrée, d’une province. Or les principales villes de ces trois cantons réunis étaient Lyda, Ramatha et Aphéréma. Comparer à 1 Machabées, 11, 34. ― Dans aucun temps (in totum tempus). Comme nous l’avons déjà remarqué, en hébreu, le tout joint à une négation signifie nul, pas un seul.
31 Et que Jérusalem soit sainte et libre avec ses confins, et que les dîmes et les tributs soient à elle.32 Je remets aussi en votre pouvoir la citadelle qui est dans Jérusalem, et je la donne au grand prêtre, afin qu'il y établisse les hommes quelconques qu'il aura choisis lui-même pour la garder.33 Je laisse aussi en liberté, sans rançon, tous les Juifs qui ont été emmenés en captivité de la terre de Juda dans tout mon royaume, en sorte qu'ils soient tous affranchis des tributs, et même des charges dues pour leurs bestiaux.
Note I Macc. 10,33 : Tous les Juifs ; littéralement, et par hébraïsme, toute âme, c’est-à-dire, toute personne de Juifs. ― Et même, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils soient tous affranchis, même des corvées et des charges publiques, pour lesquelles on les obligeait de fournir leurs animaux de service.
34 Et que tous les jours solennels, et les sabbats, et les néoménies, et les jours ordonnés, et les trois jours avant le jour solennel, et les trois jours après le jour solennel, soient des jours d'immunité et de franchise pour tous les Juifs qui sont dans mon royaume;
Note I Macc. 10,34 : Les jours ordonnés (dies decreti) ou privilégiés, comme la fête de Judith, celle des Sorts, de la dédicace du temple, etc. ― Les jours solennels sont les fêtes de Pâques, de la Pentecôte et des Tabernacles. ― Les néoménies, premier jour du mois.
35 Et personne n'aura le pouvoir en ces divers jours de rien faire ni de susciter des affaires à quelqu'un d'eux, pour aucun motif.
Note I Macc. 10,35 : Pour aucun motif (in omni causa). Voir le verset 30.
36 Et que dans l'armée du roi on enrôle d'entre les Juifs jusqu'à trente mille hommes, et on leur donnera la solde comme il le faut dans toutes les armées du roi, et on en choisira pour être dans les forteresses du grand roi;
Note I Macc. 10,36 : Que dans l’armée, etc. Chez les Grecs, l’état militaire était le plus honorable, parce que c’était celui des citoyens libres.
37 Et plusieurs d'entre eux seront établis sur les affaires du royaume qui demandent une grande fidélité, et que leurs chefs soient pris parmi eux, et qu'ils marchent dans leurs lois, ainsi que le roi l'a commandé dans la terre de Juda.
Note I Macc. 10,37 : Qu’ils marchent, etc. ; hébraïsme, pour, qu’ils suivent, qu’ils se conforment, etc.
38 Et les trois cités de la contrée de Samarie, qui ont été ajoutées à la Judée, seront comptées avec la Judée, afin qu'elles soient sous un seul chef et qu'elles n'obéissent à d'autre puissance qu'à celle du grand prêtre :
Note I Macc. 10,38 : Les trois cités, etc. Voir le verset 30.
39 Ptolémaïde et ses confins , que j'ai donnés en don aux lieux saints qui sont dans Jérusalem, fourniront aux dépenses nécessaires pour les choses saintes.
Note I Macc. 10,39 : Fourniront ou bien seront, est sous-entendu. On sait en effet que le verbe substantif être, se sous-entendcontinuellement dans le style biblique. D’ailleurs le nominatif Ptolemaida ne laisse aucun doute ici. Nous ne croyons donc pas que le relatif que (quas) de la Vulgate soit une faute. A la vérité, le texte grec ne porte pas ce pronom, mais il met à l’accusatif Ptolémaïde, comme complément direct du verbe j’ai donné. Ptolémaïde était occupée alors par Alexandre (voir verset 1) ; la promettre aux Juifs, c’était les engager puissamment à aider Démétrius à s’en rendre maîtres.
40 Moi, je donne aussi chaque année quinze mille sicles d'argent des revenus du roi qui m'appartiennent;
Note I Macc. 10,40 : Quinze mille sicles. Voir Ezéchiel, 45, 12.
41 Et tout ce qui est resté et que n'ont pas rendu ceux qui étaient à la tête des affaires, les années précédentes, ils le donneront pour les ouvrages de la maison du Seigneur.42 Et quant aux cinq mille sicles d'argent qu'ils prélevaient chaque année sur le revenu des lieux saints, qu'ils appartiennent aux prêtres qui remplissent les fonctions du ministère.43 Et tous ceux qui se seront réfugiés dans le temple qui est à Jérusalem et dans tous ses confins, lesquels sont redevables au roi pour une affaire quelconque, qu'ils demeurent en sûreté; et tout ce qui leur appartient dans mon royaume, qu'ils en aient la libre jouissance.44 Et pour édifier et restaurer les ouvrages des lieux saints, on fournira aux frais avec les revenus du roi ;45 Et pour construire les murs de Jérusalem et les fortifier tout autour, on fournira aux frais avec les revenus du roi, ainsi que pour construire les autres murs dans la Judée.
 
46 Dès que Jonathas et le peuple eurent entendu ces paroles, ils n'y crurent point, et ne les reçurent point, parce qu'ils se souvinrent des grands maux que Démétrius avait faits en Israël, et des tribulations dont il les avait accablés.
Note I Macc. 10,46 : Voir 1 Machabées, 7, 11.
47 Et il leur plut de se tourner vers Alexandre, parce qu'il avait été le premier auteur de paroles de paix, et ils lui portaient toujours secours.
 
48 Or le roi Alexandre assembla une grande armée, et leva le camp contre Démétrius.49 Et les deux rois engagèrent le combat, et l'armée de Démétrius s'enfuit, et Alexandre le poursuivit et fondit sur eux.
Note I Macc. 10,49 : Sur eux (super eos), sur Démétrius et ses soldats.
50 Et le combat devint très opiniâtre jusqu'à ce que le soleil fut couché, et Démétrius périt ce jour-là.
Note I Macc. 10,50 : Démétrius Ier , après avoir vaillamment combattu, tomba dans un marais et c’est là qu’il périt, couvert de blessures. Il avait régné une douzaine d’année (162-150).
 
51 Et Alexandre envoya vers Ptolémée, roi d'Egypte, des messagers, disant :
Note I Macc. 10,51 : Ptolémée Philométor. ― Ptolémée VI Philométor (180-145) avait épousé sa sœur Cléopâtre et il en avait eu une fille, appelée aussi Cléopâtre, voir verset 57, qu’Alexandre demanda en mariage, dans le but sans doute de fortifier sa domination en Syrie. Ptolémée VI avait favorisé dès le commencement les prétentions d’Alexandre, voir plus haut, 1 Machabées, note 10.1; il devait donc être très disposé à consentir à ce mariage, qui entrait probablement dans ses plans, car il devait espérer pouvoir ainsi acquérir de l’influence en Syrie et recouvrer un jour les provinces de Cœlésyrie et de Phénicie que l’Egypte avait perdues depuis le règne d’Antiochus III le Grand. La suite de l’histoire dévoile ses vues intéressées et ambitieuses.
52 Parce que je suis rentré dans mon royaume, et que je suis assis sur le trône de mes pères, et que j'ai obtenu la domination, et que j'ai brisé Démétrius, et que je possède notre contrée;53 Et que j'ai engagé le combat avec lui, et qu'il a été défait, lui et son armée, par nous, et que nous sommes assis sur le trône de son royaume ;54 Maintenant donc faisons amitié l'un avec l'autre ; donnez-moi votre fille pour femme, et moi je serai votre gendre, et je vous ferai ainsi qu'à elle beaucoup de présents dignes de vous.55 Et le roi Ptolémée répondit, disant : Heureux le jour auquel vous êtes rentré dans la terre de vos pères, et auquel vous vous êtes assis sur le trône de leur royaume.56 Maintenant je ferai ce que vous avez écrit; mais venez à ma rencontre à Ptolémaïde, afin que nous nous voyions l'un l'autre, et que je vous donne ma fille en mariage, comme vous avez dit.
Note I Macc. 10,56 : Venez… à Ptolémaïde. Alexandre était sans doute à Antioche.
57 Ptolémée sortit donc d'Egypte, lui et Cléopâtre sa fille, et vint à Ptolémaïde en l'année cent soixante-deuxième,
Note I Macc. 10,57 : Cléopâtre, que l’on a justement appelée « femme funeste aux Séleucides, » devenue l’épouse d’Alexandre Balas en 150, ne resta que quatre ans avec lui. Les succès d’Alexandre l’ayant rendu indolent et inactif, son beau-père Ptolémée VI abandonna sa cause et se ligua contre lui avec Démétrius II Nicator, voir verset 67, auquel il donna, en 146, comme épouse sa fille Cléopâtre, enlevée à Alexandre. Elle eut de son nouveau mari deux fils, Séleucus V et Antiochus VIII Grypus. Démétrius II ayant été fait prisonnier par les Parthes, Cléopâtre donna sa main au frère du roi vaincu, Antiochus VII Sidète, qui occupa le trône pendant la captivité de Démétrius II. Celui-ci ayant recouvré sa liberté et sa couronne, la reine se retira à Ptolémaïde. En 125, Démétrius, obligé de fuir devant Alexandre II Zébina, alla à Ptolémaïde réclamer du secours auprès de son ancienne épouse. Elle le repoussa et on l’accusa même de l’avoir fait assassiner à Tyr. Elle fit périr aussi son propre fils Séleucus V, mais son autre fils, Antiochus VIII Grypus, mit fin à tous ses crimes en la contraignent à boire le poison que cette mère dénaturée avait préparé pour lui.
58 Et le roi Alexandre vint à sa rencontre, et Ptolémée lui donna Cléopâtre, sa fille, et il fit ses noces à Ptolémaïde, comme les rois avec une grande magnificence.
 
59 Et le roi Alexandre écrivit à Jonathas qu'il vînt au-devant de lui,60 Et il alla avec un grand éclat à Ptolémaïde, et il y vint à la rencontre des deux, rois, et il leur donna beaucoup d'argent et d'or et de présents, et il trouva grâce devant eux.61 Alors se réunirent contre lui des hommes d'Israël, pestes publiques, des hommes élevant des plaintes contre lui ; mais le roi ne les écouta point.62 Il ordonna même que Jonathas fût dépouillé de ses vêtements, et revêtu de pourpre; et on fit ainsi. Et le roi le fit asseoir avec lui.63 Et il dit aux grands de sa cour : Sortez avec lui au milieu de la cité, et publiez que personne n'élève des plaintes contre lui en aucune affaire, et que nul ne lui soit fâcheux sous aucun rapport.64 Or il arriva que, dès que ceux qui voulaient l'accuser virent sa gloire, ce qu'on publiait de lui, et qu'il était couvert de pourpre, ils s'enfuirent tous.65 Et le roi le magnifia, et il l'inscrivit parmi ses principaux amis, et le fit chef et l'associa à sa domination.
Note I Macc. 10,65 : Parmi ses principaux amis. Il avait déjà reçu le titre d’ami, voir verset 20 ; maintenant il reçoit le titre supérieur d’ami principal. Voir 1 Machabées, 2, 18.
66 Et Jonathas revint à Jérusalem en paix et avec joie.
 
67 En l'année cent soixante-cinquième, Démétrius, fils de Démétrius, vint de Crète dans la terre de ses pères.
Note I Macc. 10,67 : Démétrius II Nicator, fils de Démétrius Ier Soter, vint de Crète, en 148, afin de reconquérir le royaume de son père. C’était l’aîné des deux fils de Démétrius Ier. Celui-ci, au commencement de sa guerre avec Alexandre Ier Balas, avait envoyé ses deux fils avec de grands trésors, à l’un de ses amis à Cnide en Carie, afin de les soustraire aux dangers de la guerre. Ayant appris que le nouveau roi de Syrie vivait dans la mollesse, le jeune Démétrius débarqua en Cilicie avec une armée levée par le Crétois Lasthène. Alexandre avait fait probablement de Ptolémaïde sa résidence ordinaire depuis son mariage avec Cléopâtre. Effrayé à la nouvelle de l’arrivée de son compétiteur, il se rendit à Antioche, laissant Apollonius comme gouverneur de la Cœlésyrie. Démétrius II avait gagné Ptolémée VI Philométor. Avec son aide, il défit sur la rivière Œnoparos, dans la plaine d’Antioche, Alexandre Balas, qui fut contraint de s’enfuir en Arabie, où il périt assassiné, voir 1 Machabées, 11, 16-17. Démétrius II fut ainsi reconnu de tous roi de Syrie. Il ne se montra pas d’abord hostile aux juifs, voir 1 Machabées, 11, 20 (26 ?). Aussi une sédition ayant éclaté contre lui à Antioche, les Juifs le défendirent contre les séditieux. Mais comme il ne tint pas les promesses qu’il leur avait faites, ils passèrent du côté de ses ennemis, ainsi que les anciens soldats syriens qu’il avait licenciés. Un général d’Alexandre Balas, peu après le triomphe de Démétrius II, avait fait proclamer roi un fils mineur d’Alexandre, Antiochus VI Dionysos, voir 1 Machabées, 11, 39. Tryphon battit Démétrius et se rendit maître d’Antioche. La guerre continua entre eux plusieurs années, jusqu’à ce que Démétrius II fut fait prisonnier dans une campagne contre le roi parthe Mithridate Ier Arsace, voir 1 Machabées, 14, 1. Il ne recouvra sa liberté qu’au bout de dix ans. Pendant ce temps, son frère Antiochus VII Sidètes avait occupé le trône et renversé Tryphon. Antiochus VII périt dans une guerre contre les Parthes et Démétrius II remonta sur le trône. Alexandre II Zébina le lui disputa et le vainquit à Damas. Démétrius II alla demander en vain du secours à Ptolémaïde à sa femme Cléopâtre. Il fut peu après assassiné à Tyr en 125.
68 Et le roi Alexandre l'apprit, et il en fut très contristé, et il retourna à Antioche.69 Or le roi Démétrius établit pour général Apollonius, qui gouvernait la Cœlésyrie; et il assembla une grande armée et vint à Jamnia, et il envoya vers Jonathas le grand prêtre,
Note I Macc. 10,69 : Apollonius, probablement fils de l’Apollonius dont parle le second livre des Machabées, 3, vv. 5, 7, avait été l’ami et le confident de Démétrius Ier pendant que celui-ci était retenu comme otage à Rome. C’est ce qui explique pourquoi il abandonna si facilement le parti d’Alexandre Balas, en faveur du fils de son ancien ami, et obtint aussitôt la confiance de Démétrius II. ― La Cœlésyrie proprement dite désignait la longue et large vallée comprise entre le Liban et l’Antiliban, mais le gouvernement de la Cœlésyrie comprenait aussi la Phénicie et la Palestine jusqu’à Raphia.
70 Disant : Toi seul tu nous résistes ; et moi je suis devenu un objet de dérision et d'opprobre, parce que tu exerces un pouvoir contre nous dans les montagnes.71 Maintenant donc, si tu te confies en tes forces, descends vers nous dans la plaine, et mesurons-nous ensemble, parce qu'avec moi est la force des combats.72 Demande et apprends qui je suis, moi et tous les autres qui me prêtent secours, qui disent aussi que votre pied ne pourrait tenir ferme devant notre face, et que par deux fois tes pères ont été mis en fuite dans leur terre.
Note I Macc. 10,72 : Que par deux fois, etc. Cela se rapporte peut-être à la défaite de Joseph et d’Azarias (voir 1 Machabées, 5, 60), et au combat où Judas fut tué (voir 1 Machabées, 9, vv. 6, 18).
73 Maintenant donc, comment pourras-tu soutenir ma cavalerie et une si grande armée dans une plaine où il n'y a ni pierre, ni rocher, ni un lieu pour fuir?
 
1 Machabées 10, 74-84 : Jonathan détruit le temple de Dagôn - Gravure de Gustave Doré
1 Machabées 10, 74-84 : Jonathan détruit le temple de Dagôn - Gravure de Gustave Doré
74 Or, dès que Jonathas eut entendu les paroles d'Apollonius, il fut ému en son cœur, et il choisit dix mille hommes, et il sortit de Jérusalem, et Simon, son frère, vint à sa rencontre pour le secourir.75 Ils posèrent leur camp près de Joppé, qui lui ferma l'entrée de la cité, parce que Joppé était une garnison d'Apollonius et il l'attaqua.
Note I Macc. 10,75-76 : La garnison syrienne fit fermer les portes de la ville à l’armée de Jonathas, mais les habitants les lui ouvrirent, malgré la garnison. Joppé ou Jaffa est à quatre heures et demie de marche de Jamnia où était Apollonius.
76 Mais, épouvantés, ceux qui étaient dans la ville lui ouvrirent, et Jonathas prit Joppé.77 Or Apollonius l'apprit, et il mit en mouvement trois mille cavaliers et une grande armée.78 Et il marcha comme pour aller vers Azot, et il se jeta tout d'un coup dans la plaine, parce qu'il avait une multitude de cavaliers, et qu'il se confiait en eux. Et Jonathas le suivit vers Azot, et ils engagèrent un combat.
Note I Macc. 10,78 : Vers Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.
79 Apollonius laissa secrètement derrière les Juifs mille cavaliers dans son camp.80 Jonathas sut qu'il y avait une embuscade derrière lui, et les ennemis environnèrent son camp, et lancèrent des traits contre son peuple depuis le matin jusqu'au soir.81 Mais le peuple restait ferme, ainsi que l'avait commandé Jonathas ; et les chevaux des ennemis se fatiguèrent.82 Alors Simon fit sortir son armée et l'engagea contre la légion; car les cavaliers étaient fatigués; et ils furent défaits, et ils s'enfuirent.
Note I Macc. 10,82 : La légion (legionem) dans le grec, phalange. Voir 1 Machabées, 9, 12.
83 Et ceux qui étaient épars dans la plaine s'enfuirent à Azot, et entrèrent dans Bethdagon, leur idole, pour s'y mettre en sûreté.
Note I Macc. 10,83 : Et ceux qui ; le grec porte, et la cavalerie, ce qui a fait penser que les copistes ont mis dans la Vulgate et qui, pour et equi, et les chevaux, les cavaliers.
84 Mais Jonathas brûla Azot et les cités qui étaient autour d'elle, et il prit leurs dépouilles; et le temple de Dagon et tous ceux qui s'y étaient réfugiés, il les livra aux flammes.
Note I Macc. 10,84 : Bethdagon, c’est-à-dire, maison ou temple de Dagon, comme la Vulgate elle-même l’explique au verset suivant. Or Dagon était une idole des Philistins, laquelle a donné son nom à plusieurs villes.
85 Or ceux qui tombèrent sous le glaive, avec ceux qui furent brûlés, étaient près de huit mille hommes.86 Et Jonathas leva son camp de ce lieu, et le posa à Ascalon; et les habitants sortirent de la cité au-devant de lui et le reçurent avec de grands honneurs.
Note I Macc. 10,86 : A Ascalon, dans la plaine de la Séphéla, au nord de Gaza, sur la Méditerranée ; position très forte.
87 Et Jonathas retourna à Jérusalem avec les siens, portant beaucoup de dépouilles.
 
88 Or il arriva que, dès que le roi Alexandre apprit ces choses, il honora encore davantage Jonathas.
Note I Macc. 10,88 : Ces choses (sermones istos). Voir 1 Machabées, 5, 37.
89 Et il lui envoya une agrafe d'or, comme il est d'usage d'en donner aux parents des rois. Et il lui donna Accaron et tous ses confins en possession.
Note I Macc. 10,89 : L’agrafe d’or était une grande marque de distinction parmi les Grecs, les Perses, les Macédoniens et les Romains ; elle servait à rattacher l’épaule la partie de devant à celle de derrière, de l’habit de dessus. ― Les parents des rois (cognati regum). Les rois appelaient par distinction et par honneur, parents, des personnes revêtues de la première dignité, mais qui souvent ne tenaient nullement à eux ni par le sang ni par les alliances. Ils traitaient de même leurs simples amis. ― Accaron, l’une des principales villes du pays des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au sud-ouest de la Palestine.

Chapitre 11

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Chap. : 
Ptolémée Philométor usurpe le royaume d’Alexandre Balas.
Alexandre se sauve ; on lui tranche la tête.
Ptolémée meurt.
Démétrius Nicator monte sur le trône, comble d’honneurs Jonathas, accorde plusieurs privilèges aux Juifs.
Entreprise de Tryphon.
Soulèvement à Antioche.
Les Juifs sauvent Démétrius.
Ingratitude de ce prince.
Antiochus Théus est mis sur le trône et recherche l’amitié de Jonathas.
Guerre de Jonathas contre les troupes de Démétrius.
1 Or le roi d'Egypte assembla une armée qui était comme le sable du rivage de la mer, et un grand nombre de vaisseaux ; et il cherchait à s'emparer du royaume d'Alexandre par ruse et à l'ajouter à son royaume.
Note I Macc. 11,1 : Le roi d’Egypte, Ptolémée Philométor.
2 Et il sortit dans la Syrie avec des paroles pacifiques, et les cités lui ouvraient leurs portes et venaient à sa rencontre, parce que le roi Alexandre avait commandé d'aller au-devant de lui, à cause que le roi d'Egypte était son beau-père.3 Mais lorsque Ptolémée entrait dans une cité, il y mettait une garnison de ses soldats.4 Et dès qu'il fut venu près d'Azot, on lui montra le temple de Dagon auquel on avait mis le feu, et Azot et toutes les autres ruines, et les cadavres étendus et les monceaux de ceux qui avaient été taillés en pièces dans la guerre, monceaux qu'on avait faits le long de la voie.5 Et ils racontèrent au roi que Jonathas avait fait ces choses, pour le lui rendre odieux; mais le roi se tut.6 Or Jonathas vint à la rencontre du roi à Joppé avec un grand éclat, et ils se saluèrent réciproquement, et dormirent en ce lieu.7 Et Jonathas s'en alla avec le roi jusqu'au fleuve qui est appelé Eleuthère ; et il retourna à Jérusalem.
Note I Macc. 11,7 : Eleuthère. Les uns mettent ce fleuve entre Tyr et Sidon, les autres avec beaucoup plus de probabilité au-delà du Liban, au nord de cette montagne.
 
8 Or le roi Ptolémée obtint ainsi la domination des cités jusqu'à Séleucie près de la mer, et il méditait contre Alexandre de mauvais desseins.
Note I Macc. 11,8 : Séleucie près de la mer, ainsi surnommée, pour la distinguer des huit autres villes de ce nom bâties ou restaurées par Séleucus Ier Nicator. Elle était située à quarante stades, ou sept à huit kilomètres au nord de l’embouchure de l’Oronte, à vingt-deux kilomètres environ d’Antioche. On l’appelait aussi Piéria, parce qu’elle s’élevait au pied du mont Piérius.
9 Il envoya donc des messagers à Démétrius, disant : Venez, faisons ensemble alliance, et je vous donnerai ma fille qu'Alexandre a épousée, et vous régnerez dans le royaume de votre père ;
Note I Macc. 11,9 : Ma fille Cléopâtre. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 57.
10 Car je me repens de lui avoir donné ma fille, car il a cherché à me faire mourir.11 Or il l'accusait, à cause qu'il convoitait son royaume.12 Et il enleva sa fille et la donna à Démétrius, et il s'éloigna d'Alexandre, et ses inimitiés devinrent manifestes.13 Et Ptolémée entra dans Antioche, et mit deux diadèmes sur sa tête, celui d'Egypte et celui d'Asie.
Note I Macc. 11,13 : D’Asie. Voir plus haut, 1 Machabées, 8, 6.
14 Or le roi Alexandre était en Cilicie en ces temps-là, parce que ceux qui étaient en ces lieux s'étaient révoltés.
Note I Macc. 11,14 : En ces lieux, dans les provinces de Syrie. ― En Cilicie. Nous avons vu, voir 1 Machabées, 10, 67, que c’est là qu’avait débarqué Démétrius II, pour disputer la couronne à Alexandre Balas.
15 Et Alexandre l'apprit et il vint vers lui pour le combattre; et le roi Ptolémée fit avancer son armée, et marcha à sa rencontre, avec de fortes troupes, et il le mit en fuite.16 Et Alexandre s'enfuit en Arabie afin d'y trouver du secours, mais le roi Ptolémée triompha.
Note I Macc. 11,16 : En Arabie, qui s’étend à l’est et au sud de la Palestine, jusqu’à la mer Rouge.
17 Et Zabdiel l'Arabe enleva la tête à Alexandre, et l'envoya à Ptolémée.
Note I Macc. 11,17-18 : Alexandre Balas s’était enfui avec cinquante des siens, parmi lesquels, au rapport de Diodore de Sicile, étaient deux de ses officiers, qui achetèrent par sa mort les bonnes grâces de Démétrius II. Le fils d’Alexandre, le jeune Antiochus était déjà en Arabie. Voir 1 Machabées, 11, 39. Les officiers qui déterminèrent Zabdiel à faire périr Alexandre, portèrent sans doute eux-mêmes sa tête à Ptolémée, qui détestait son ancien gendre. Ptolémée, d’après les récits des auteurs profanes, avait été grièvement blessé à la tête dans le combat. Il mourut de sa blessure trois jours après. Les soldats que Ptolémée avait placés dans les forteresses des places fortes furent alors massacrés par ceux qui habitaient ces places.
18 Et le roi Ptolémée mourut le troisième jour après; et ceux qui étaient dans les forteresses furent tués par ceux qui étaient dans le camp.19 Et Démétrius régna en l'année cent soixante-septième.
Note I Macc. 11,19 : Démétrius, délivré de ses compétiteurs, resta maître du trône en 146 ou 145 avant Jésus-Christ.
 
20 En ces jours-là, Jonathas assembla ceux qui étaient dans la Judée, afin d'attaquer vivement la citadelle qui est à Jérusalem, et ils firent contre elle beaucoup de machines.21 Mais quelques-uns qui haïssaient leur nation, hommes iniques, allèrent vers Démétrius, et lui rapportèrent que Jonathas assiégeait la citadelle.22 Et dès qu'il apprit cela, il fut irrité, et aussitôt il vint à Ptolémaïde, et écrivit à Jonathas de ne pas assiéger la citadelle, mais de venir en grande hâte à sa rencontre pour conférer avec lui.
Note I Macc. 11,22 : A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.
23 Mais dès que Jonathas apprit cette nouvelle, il commanda que l'on fit le siège ; et il choisit quelques-uns des anciens d'Israël et des prêtres et il s'abandonna au péril.24 Et il prit de l'or, et de l'argent, et des vêtements, et beaucoup d'autres présents, et il alla vers le roi à Ptolémaïde, et il trouva grâce devant lui.25 Et quelques hommes iniques de sa nation élevaient des plaintes contre lui.26 Mais le roi fit pour lui comme avaient fait ses prédécesseurs, et il l'exalta en présence de tous ses amis,
Note I Macc. 11,26 : Ses amis. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 18.
27 Et il lui confirma la principauté du sacerdoce et toutes les marques d'honneur qu'il avait eues auparavant, et le fit le premier de ses amis;
Note I Macc. 11,27 : Le premier de ses amis. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 18.
 
28 Et Jonathas demanda au roi d'accorder l'immunité à la Judée, et aux trois toparchies, et à la Samarie, et à ses confins; et il lui promit trois cents talents.
Note I Macc. 11,28 : Aux trois toparchies. Voir verset 34 et 1 Machabées, 10, 30. ― Trois cents talents. L’écrivain sacré ne dit pas si c’étaient des talents d’argent ou d’or. Chez les Hébreux, le talent d’argent valait environ 4414 francs, 50 centimes, et le talent d’or, environ 6366 francs (en 1900).
29 Et le roi consentit, et écrivit à Jonathas sur toutes ces choses, des lettres contenant ce qui suit :
 
30 Le roi Démétrius à son frère Jonathas, et à la nation des Juifs, salut,
Note I Macc. 11,30 : Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.
31 Nous vous avons envoyé la copie de la lettre que nous avons écrite à Lasthène, notre parent, à votre sujet, afin que vous la connaissiez.
Note I Macc. 11,31 : Lasthène, Crétois qui contribua à mettre Démétrius sur le trône de ses pères, en lui fournissant les troupes avec lesquelles il passa en Cilicie et de là en Syrie. Comparer à 1 Machabées, 10, 67. ― Notre parent, c’est-à-dire notre ami. Voir 1 Machabées, 10, 89.
 
32 Le roi Démétrius à Lasthène, son parent, salut.33 Nous avons résolu de faire du bien à la nation des juifs, nos amis, qui observent ce qui est juste à notre égard, à cause de la bonne volonté qu'ils ont pour nous.34 Nous avons donc ordonné en leur faveur que toute la Judée et les trois cités Aphéréma, Lyda et Ramatha, qui ont été ajoutées à la Judée de la Samarie, et tous leurs confins, seront destinées pour tous ceux qui sacrifient à Jérusalem, à la place de ce que le roi recevait d'eux comme impôts tous les ans, et des fruits de la terre et des arbres.
Note I Macc. 11,34 : Les trois cités. La Vulgate ne porte que Lyda et Ramatha ; mais les Septante ajoutent Aphéréma. Voir 1 Machabées, 10, 30. ― Seront destinées, etc. Comparer à 1 Machabées, 10, vv. 30, 38, 42.
35 Et ce qui nous appartenait des dîmes et des tributs, nous le remettons dès à présent, ainsi que les places des salines et les couronnes qui nous étaient apportées,
Note I Macc. 11,35 : Les places des salines (areas salinarum) ; selon le grec, les lacs ou les étangs du sel. Comparer pour ce verset à 1 Machabées, 10, 29.
36 Nous leur donnons toutes ces choses, et rien de ces concessions ne sera sans effet dès ce moment et dans aucun temps.
Note I Macc. 11,36 : Aucun temps (omne tempus). Voir 1 Machabées, 10, 30.
37 Maintenant donc, ayez soin de faire une copie de cette ordonnance, et qu'elle soit donnée à Jonathas, et déposée sur la montagne sainte, en un lieu bien connu.
Note I Macc. 11,37 : Sur la montagne sainte, le mont Moria où était le temple, en un lieu bien connu, où elle fût très visible. L’ordonnance avait probablement été gravée sur une tablette d’airain, comme à 1 Machabées, 8, 22.
 
38 Or, le roi Démétrius, voyant que la terre se taisait en sa présence et que rien ne lui résistait, renvoya toute son armée, chacun en sa demeure, excepté l'armée des étrangers qu'il avait levée des peuples des îles des nations; et toutes les troupes de ses pères lui étaient ennemies.
Note I Macc. 11,38 : Des îles des nations, des îles de la Méditerranée. La plupart de ses soldats étrangers étaient Crétois, mais il y en avait aussi de Rhodes, de Chypre et des îles de l’Archipel. ― Toutes les troupes de ses pères, Séleucus IV Philopator et Démétrius Ier , ou ses prédécesseurs en général.
39 Or un certain Tryphon était auparavant du parti d'Alexandre; et il vit que toute l'armée murmurait contre Démétrius, et il alla vers Emalchuel, Arabe qui élevait Antiochus, fils d'Alexandre,
Note I Macc. 11,39 : Un certain Tryphon. Son vrai nom était Diodote ; il était connu sous le surnom de Tryphon ou le Dissolu. Né à Casiana, place forte des environs d’Apamée en Syrie, et élevé à Apamée, il devint un des officiers d’Alexandre Balas. Rempli d’ambition, il résolut de mettre à profit le mécontentement des anciens soldats contre Démétrius II pour jouer un grand rôle. Il alla chercher le fils d’Alexandre, celui dont il devait faire Antiochus VI Dionysos, en Arabie où il était élevé. Le gardien de l’enfant, Emachuel (peut-être le fils de Zabdiel, voir verset 17), refusa longtemps de le donner à Tryphon, sans doute parce qu’il avait pénétré les secrets desseins de cet ambitieux. C’est pendant que Tryphon était en Arabie qu’éclata à Antioche contre Démétrius II la révolte que le ce roi parvint à réprimer grâce à la fidélité des Juifs, verset 41 à 53. Tryphon parvint enfin à son but. Il emmena avec lui le jeune Antiochus, et il le fit proclamer roi (145). Toutes les troupes qu’avait licenciées Démétrius II se groupèrent autour d’Antiochus VI et battirent leur ancien roi, qui fut réduit à s’enfuir. Tryphon prit ainsi possession d’Antioche. Jonathas se déclara aussi pour lui, mais Tryphon ne tint pas dans la suite les promesses qu’il lui avait faites et le fit même périr traîtreusement, voir 1 Machabées, 12, verset 39 et suivants ; 13, verset 12 et suivants. Il fit aussi assassiner son pupille Antiochus VI, alors âgé de dix ans, après un règne nominal de trois ans et demi environ, et s’empara de sa couronne (142). Il continua à être en guerre avec Démétrius II. Quand celui-ci fut tombé entre les mains des Parthes, son successeur, Antiochus VII Sidètes, en 139-138, continua à combattre Tryphon. Il le poursuivit à Dora en Phénicie, à Ptolémaïde, à Orthosiade et enfin à Apamée où il l’assiégea et où Tryphon trouva la mort, en 138.
40 Et il le pressait de le lui donner, afin qu'il régnât en la place de son père; et il lui rapporta tout ce que Démétrius avait fait et les inimitiés de ses armées contre lui. Et il demeura en ce lieu bien des jours.
 
41 Cependant Jonathas envoya vers le roi Démétrius afin qu'il chassât ceux qui étaient dans la citadelle à Jérusalem, et ceux qui étaient dans les garnisons, parce qu'ils faisaient la guerre à Israël.42 Et Démétrius envoya vers Jonathas, disant : Non seulement je ferai pour vous ces choses et pour votre nation, mais je vous élèverai en gloire, vous et votre nation, lorsque ce sera opportun.43 Maintenant donc, vous ferez bien si vous envoyez des hommes à mon secours, parce que toute mon armée s'est retirée.44 Et Jonathas envoya trois mille hommes très vaillants à Antioche, et ils vinrent vers le roi, et le roi se réjouit de leur arrivée.45 Et ceux qui étaient de la cité s'assemblèrent au nombre de cent vingt mille hommes, et ils voulaient tuer le roi.46 Et le roi s'enfuit dans le palais, et ceux qui étaient de la cité occupèrent toutes les rues de la cité et commencèrent à attaquer.47 Et le roi appela les Juifs à son secours et ils vinrent tous ensemble auprès de lui; puis ils se répandirent tous dans la cité;48 Et ils tuèrent en ce jour-là cent mille hommes, et ils mirent le feu à la cité, et ils prirent beaucoup de dépouilles, et délivrèrent le roi.49 Et ceux qui étaient de la cité virent que les Juifs s'étaient rendus maîtres de la cité, comme ils voulaient; et ils faiblirent, et ils crièrent au roi avec prières, disant :50 Donnez-nous la main droite, et que les Juifs cessent de nous attaquer, nous et notre cité.
Note I Macc. 11,50 : Donner la main droite était un signe de réconciliation et de paix.
51 Et ils jetèrent leurs armes, et firent la paix; et les Juifs furent glorifiés en présence du roi, en présence de tous ceux qui étaient dans son royaume, et ils se firent un nom dans le royaume, et ils s'en retournèrent à Jérusalem, portant beaucoup de dépouilles.
 
52 Et le roi Démétrius s'assit sur son trône, et la terre se tut en sa présence.53 Mais il mentit en tout ce qu'il avait dit, et il s'éloigna de Jonathas; il ne lui rendit point selon les bienfaits qu'il en avait reçus, et lui faisait même beaucoup de mal.
 
54 Or, après cela, Tryphon revint, et avec lui Antiochus, jeune enfant qui régna et se mit le diadème sur la tête.
Note I Macc. 11,54 : Tryphon revint d’Arabie, où il était allé chercher Antiochus VI Dionysos. Voir le verset 39.
55 Et toutes les armées que Démétrius avait dispersées s'assemblèrent autour d'Antiochus, et combattirent contre Démétrius; et il s'enfuit, et tourna le dos.56 Et Tryphon prit les bêtes et s'empara d'Antioche.
Note I Macc. 11,56 : Les bêtes (bestias), c’est-à-dire les éléphants.
57 Et le jeune Antiochus écrivit à Jonathas, disant : Je vous confirme dans le sacerdoce, et je vous établis sur les quatre cités, afin que vous soyez des amis du roi.
Note I Macc. 11,57 : Les quatre cités. Aux trois dont nous avons parlé plus haut (voir 1 Machabées, 10, 30), quelques-uns ajoutent comme quatrième Acco ou Ptolémaïde.
58 Et il lui envoya des vases d'or pour son service, et lui donna le pouvoir de boire dans l'or, et d'être dans la pourpre, et d'avoir une agrafe d'or.
Note I Macc. 11,58 : Des vases d’or, etc. Le roi et ceux à qui il donnait la permission pouvaient seuls se servir de vaisselle d’or. ― Une agrafe d’or. Voir 1 Machabées, 10, 89.
59 Et Simon, son frère, il l'établit gouverneur depuis les limites de Tyr jusqu'aux confins d'Egypte.
Note I Macc. 11,59 : Depuis les limites de Tyr jusqu’aux confins d’Egypte, toute la côte maritime depuis l’Echelle de Tyr, haute montagne située d’après Josèphe a cent stades au nord de Ptolémaïde, jusqu’au l’ouadi el-Arisch ou ruisseau d’Egypte près de Rhinocolure.
 
60 Et Jonathas sortit, et il parcourait les cités au-delà du fleuve ; et toute l'armée de Syrie s'assembla auprès de lui à son secours, et il vint à Ascalon, et les habitants allèrent de la cité à sa rencontre, et le reçurent honorablement.
Note I Macc. 11,60 : Du fleuve, c’est-à-dire du Jourdain. ― Ascalon, voir plus haut, 1 Machabées, 10, 86.
61 Et il alla de là à Gaza; et ceux qui étaient à Gaza s'enfermèrent, et il l'assiégea, mit à feu ce qui était autour de la cité, et le pilla.62 Et les habitants de Gaza implorèrent Jonathas, et il leur donna la main droite, et il prit leurs fils pour otages, et les envoya à Jérusalem, et il parcourut la contrée jusqu'à Damas.
Note I Macc. 11,62 : Il leur donna la main droite. Voir le verset 50.
 
63 Or Jonathas apprit que les princes de la milice de Démétrius prévariquaient à Cadès, qui est en Galilée, avec une armée nombreuse, voulant l'écarter de l'administration du royaume;
Note I Macc. 11,63 : Cadès en Galilée, appelée ailleurs Cédès, dans la tribu de Nephtali, place fortifiée, non loin de Safed. L’armée syrienne rassemblée à Cadès avait pour mission de renverser Jonathas.
64 Et il alla à leur rencontre, mais il laissa son frère Simon dans la province.65 Et Simon campa devant Bethsura, et l'attaqua pendant bien des jours, et tint investis les assiégés.
Note I Macc. 11,65 : Bethsura. Au bas de la colline sur laquelle était bâtie Bethsur ou Bethsura, il y a l’abondante fontaine appelée aujourd’hui de saint Philippe, sur la route d’Hébron. Cette fontaine permettait aux Juifs de tenir indéfiniment Bethsura investie, sans avoir à souffrir de la soif, tandis que les assiégés ne devaient guère avoir d’eau sur la hauteur.
66 Et ils lui demandèrent de recevoir sa main droite, et il la leur donna; et il les fit sortir de là, et il prit la cité et y mit une garnison.
 
67 Mais Jonathas et son camp s'approchèrent de l'eau de Génésar, et avant le jour ils se levèrent dans la plaine d'Azor.
Note I Macc. 11,67 : L’eau de Génésar, le lac de Génésareth. ― Ils se levèrent (vigilaverunt), ou ils arrivèrent avec diligence. ― La plaine d’Azor, la plaine située à l’ouest du lac Mérom qui était dominé par la ville d’Azor, située sur une éminence.
68 Et voilà que le camp des étrangers accourait dans la plaine, et lui dressait des embuscades dans les montagnes; mais lui-même accourut vis-à-vis.69 Et ceux qui étaient dans les embuscades se levèrent de leurs lieux, et engagèrent un combat.70 Et tous ceux qui étaient du côté de Jonathas s'enfuirent, et personne d'entre eux ne demeura, sinon Mathathias, fils d'Absolom, et Juda, fils de Calphi, prince de la milice de l'armée.71 Et Jonathas déchira ses vêlements, et mit de la terre sur sa tête, et il pria.72 Et Jonathas retourna vers eux au combat, et ils combattirent, et il les mit en fuite.
Note I Macc. 11,72 : Ils combattirent (pugnaverunt), ou bien, ils firent de la résistance ; les Septante lisent : Il leur fit tourner le dos, et ils fuirent.
73 Et ceux de son parti qui fuyaient virent cela, et revinrent auprès de lui, et poursuivirent tous les fuyards avec lui jusqu'à Cadès, à leur camp, et ils vinrent jusque-là.
Note I Macc. 11,73 : Ils vinrent, etc., ils n’allèrent pas plus loin.
74 Et il tomba d'entre les étrangers en ce jour-là, trois mille hommes; et Jonathas retourna à Jérusalem.

Chapitre 12

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Chap. : 
Jonathas renouvelle l’alliance avec les Romains et avec les Lacédémoniens.
Il met en fuite l’armée de Démétrius.
Il tourne ses armes contre les Arabes et les Syriens.
Simon étend ses conquêtes jusqu’à Joppé.
Jonathas est pris à Ptolémaïde par Tryphon.
1 Or Jonathas vit que le temps le favorisait, et il choisit des hommes, et les envoya à Rome, pour établir et renouveler amitié avec les Romains;
Note I Macc. 12,1 : Jonathas dut envoyer cette ambassade à Rome vers 143 ou 142, peu après la prise de Carthage et de Corinthe.
2 Et aux Spartiates, et en d'autres lieux il envoya des lettres avec la même formule ;
Note I Macc. 12,2 : Numénius et Antipater, envoyés à Rome, voir verset 16, passèrent à leur retour de Rome par Sparte.
 
3 Et ses messagers allèrent à Rome, et ils entrèrent dans le Sénat, disant: Jonathas, le grand prêtre, et la nation des Juifs, nous ont envoyés, afin que nous renouvelions amitié et alliance comme par le passé.4 Et les Romains leurs donnèrent des lettres pour leurs gouverneurs dans les divers lieux, afin qu'on les ramenât en paix dans la terre de Juda.
 
5 Or voici la copie des lettres que Jonathas écrivit aux Spartiates :
 
6 Jonathas, grand prêtre, et les anciens de la nation, et les prêtres, et le reste du peuple des Juifs, aux Spartiates leurs frères, salut.
Note I Macc. 12,6 ; 12.20 : Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.
7 Déjà depuis longtemps des lettres ont été envoyées à Onias, le grand prêtre, par Arius, qui régnait chez vous, pour dire que vous êtes nos frères, comme le contient l'écrit mis sous vos yeux.
Note I Macc. 12,7 : Onias. On distingue quatre grands prêtres de ce nom. Onias Ier , fils de Jaddus, qui était grand prêtre à l’époque d’Alexandre le Grand. Il fut contemporain de Ptolémée Ier Lagus et de Séleucus Ier Nicator ; il exerça ses fonctions de 323 à 300 avant Jésus-Christ. ― Onias II, fils de Simon II, était pontife du temps de Séleucus IV Philopator (187-175). ― Onias III était grand prêtre sous le règne d’Antiochus IV Epiphane (175-164) et il fut forcé d’abandonner le souverain sacerdoce à son frère Jason, voir 2 Machabées, du chapitre 3 au chapitre 5. ― Son fils Onias IV éleva en Egypte le temple de Léontopolis. Les commentateurs ont vu dans l’Onias dont il est question ici, les uns le premier, d’autres le second et d’autres le troisième, mais il ne peut être question que d’Onias Ier , parce qu’il est le seul contemporain d’Arius, roi de Sparte. Il y a eu deux rois de ce nom. Arius Ier régna de 309 à 265 avant notre ère. C’est celui dont parle la lettre de Jonathas. Arius II, petit-fils du Ier , mourut à l’âge de huit ans en 257.
8 Et Onias accueillit avec honneur l'homme qui avait été envoyé, et il reçut les lettres dans lesquelles il était question d'alliance et d'amitié.9 Pour nous, quoique nous n'eussions aucun besoin de ces choses, ayant pour consolation les saints livres qui sont en nos mains ;10 Nous avons mieux aimé envoyer vers vous pour renouveler la fraternité et l'amitié, de peur que nous ne vous devenions étrangers ; car il s'est passé bien du temps depuis que vous avez envoyé vers nous.11 Nous donc en tout temps sans interruption dans les jours solennels, et tous les autres auxquels il le faut, nous nous souvenons de vous dans les sacrifices que nous offrons et dans les observances, comme il est permis, et comme il convient de se souvenir de ses frères.
Note I Macc. 12,11 : Dans les observances ; le grec porte, dans nos prières, ce qui a fait penser qu’on lisait primitivement dans la Vulgate in obsecrationibus, au lieu de in observationibus. D’autant que les Juifs priaient et offraient des sacrifices pour les princes leurs alliés, et pour ceux auxquels ils étaient soumis (voir 1 Machabées, 7, 33 ; Baruch, 1, 10-11).
12 C'est pourquoi nous nous réjouissons de votre gloire.13 Mais de nombreuses tribulations et de nombreux combats nous ont environnés, et ils ont combattu contre nous, les rois qui sont autour de nous.14 Nous n'avons donc pas voulu vous être à charge ni à nos autres alliés et amis, dans ces combats.15 Car nous avons eu du ciel du secours, et nous avons été délivrés, nous, et nos ennemis ont été humiliés.16 C'est pourquoi nous avons choisi Numénius, fils d'Antiochus, et Antipate, fils de Jason, et nous les avons envoyés vers les Romains pour renouveler avec eux l'amitié et l'alliance ancienne.
Note I Macc. 12,16 : Numénius et Antipater nous sont inconnus ; mais le Jason, dont celui-ci est le fils, doit être celui qui avait été envoyé à Rome par Judas Machabées, voir 1 Machabées, 8, 17.
17 C'est pourquoi nous leur avons ordonné de venir aussi vers vous, et de vous saluer; et de vous remettre nos lettres sur le renouvellement de notre fraternité.18 Et maintenant vous ferez bien en nous répondant à ce sujet.
 
19 Or voici la copie des lettres qu'Arius avait envoyées à Onias :
 
20 Arius, roi des Spartiates, à Onias, grand prêtre, salut.21 Il a été trouvé dans un écrit sur les Spartiates et les Juifs, qu'ils sont frères et qu'ils sont de la race d'Abraham.22 Et maintenant que nous avons su ces choses, vous faites bien de nous écrire si vous jouissez de la paix.
Note I Macc. 12,22 : Vous faites bien. Le mot de la Vulgate benefacitis semble avoir été mis pour benefacietis (vous ferez bien), plus conforme au contexte, et confirmé par la leçon du grec.
23 Mais nous aussi nous vous avons écrit : Nos troupeaux et nos possessions sont à vous, et les vôtres à nous; c'est pourquoi nous avons ordonné que cela vous soit annoncé.
 
24 Cependant Jonathas apprit que les princes de la milice de Démétrius étaient revenus avec une armée beaucoup plus forte qu'auparavant pour combattre contre lui.25 Il sortit donc de Jérusalem, et il alla à leur rencontre dans la région d'Amath; car il ne leur avait pas donné le temps d'entrer dans sa propre région.
Note I Macc. 12,25 : La région d’Amath ; littéralement, la région d’Amathite. Plusieurs entendent qu’Amath est la même qu’Emath (en hébreu Hamath), ville située sur les frontières septentrionales de la Palestine.
26 Et il envoya des espions dans leur camp; et ceux-ci, étant revenus, rapportèrent que les ennemis avaient résolu de les surprendre pendant la nuit.27 Or, lorsque le soleil fut couché, Jonathas commanda aux siens de veiller et d'être en armes toute la nuit, prêts au combat, et il mit des gardes autour du camp.28 Et les ennemis apprirent que Jonathas était prêt au combat avec les siens; et ils craignirent, et ils redoutèrent en leur cœur, et ils allumèrent des feux dans leur camp, et se retirèrent.
Note I Macc. 12,28 : Ils allumèrent des feux dans leur camp, pour faire croire aux Juifs qu’ils étaient toujours là.
29 Mais Jonathas, et ceux qui étaient avec lui, ne surent pas leur retraite jusqu'au matin, puisqu'ils voyaient des feux allumés.30 Et Jonathas les suivit, mais il ne les atteignit pas ; car ils avaient déjà traversé le fleuve Eleuthère.
Note I Macc. 12,30 : Le fleuve Eleuthère. Voir 1 Machabées, 11, 7.
 
31 Et Jonathas alla de là vers les Arabes qui sont appelés Zabadéens, et il les frappa, et prit leurs dépouilles.
Note I Macc. 12,31 : Zabadéens. On ne connaît pas d’Arabes de ce nom ; c’est pourquoi la plupart des commentateurs lisent avec l’historien Josèphe Nabathéens, en supposant que les Nabathéens ou Nabuthéens (voir plus haut, 1 Machabées, 5, 25), qui étaient amis des Juifs, étaient devenus leurs ennemis en se déclarant pour Démétrius.
32 Et il continua, et vint à Damas ; et il parcourait toute cette contrée.
 
33 Mais Simon sortit, et vint jusqu'à Ascalon et aux garnisons voisines, et il se dirigea vers Joppé et la prit
Note I Macc. 12,33 : Ascalon. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 86.
34 (Car il avait appris qu'on voulait livrer la forteresse à ceux du parti de Démétrius); et il y mit une garnison pour la garder.
 
35 Et Jonathas revint, et convoqua les anciens du peuple, et il songea avec eux à bâtir des garnisons dans la Judée,36 Et à bâtir des murs à Jérusalem, et à élever une muraille d'une grande hauteur entre la citadelle et la cité, afin de séparer la citadelle de la cité, et qu'elle fût sans communication, et qu'on n'achetât ni ne vendît.37 On s'assembla donc afin de bâtir la ville; et le mur qui était sur le torrent, du côté du lever du soleil, tomba, et Jonathas répara celui qui est appelé Caphététha.
Note I Macc. 12,37 : Le torrent de Cédron, à l’orient de Jérusalem. ― Caphététha était vraisemblablement le nom de la partie du mur de Jérusalem qui était tombée dans le Cédron, parce que les fondements étaient trop faibles.
38 Et Simon bâtit Adiada en Séphéla, et la fortifia, et il y mit des portes et des serrures.
Note I Macc. 12,38 : Adiada, ville à l’occident de Jérusalem. ― Séphéla, plaine au couchant des montagnes de Juda. ― Sur la Séphéla, voir Juges, note 15.5.
 
39 Et comme Tryphon avait songé à régner sur l'Asie, et à prendre le diadème et à étendre la main sur le roi Antiochus,
Note I Macc. 12,39 : Sur l’Asie, voir plus haut, 1 Machabées, 8, 6. ― Sur l’usurpation de Tryphon, voir 1 Machabées, 11, 39.
40 Craignant que Jonathas ne le lui permit point, mais qu'il ne combattit contre lui, il cherchait à le prendre et à le faire mourir. Et se levant, il alla à Bethsan.
Note I Macc. 12,40-41 : Bethsan. Voir 1 Machabées, 5, 52.
41 Mais Jonathas sortit au devant de lui avec quarante mille hommes choisis pour le combat et vint à Bethsan.42 Et Tryphon vit que Jonathas était venu avec une armée nombreuse pour étendre la main sur lui; il craignit.43 Et il le reçut avec honneur et le recommanda à tous ses amis, et lui donna des présents et commanda à ses armées de lui obéir comme à lui-même.44 Et il dit à Jonathas : Pourquoi avez-vous tourmenté tout ce peuple, puisqu'il n'y a point de guerre entre nous?
Note I Macc. 12,44 : Ce ; pronom qui se lit dans le grec, et que le contexte réclame.
45 Maintenant donc, renvoyez-les dans leurs maisons ; mais choisissez-vous un petit nombre d'hommes qui soient avec vous, et venez avec moi à Ptolémaïde, et je vous la livrerai, ainsi que le reste des garnisons et tous ceux qui ont la conduite des affaires, et je m'en retournerai ; car c'est à cause de cela que je suis venu.
Note I Macc. 12,45 : A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.
46 Jonathas le crut, et il fit comme il avait dit; et il renvoya l'armée, et ils s'en allèrent dans la terre de Juda.47 Mais il retint avec lui trois mille hommes, dont il renvoya deux mille en Galilée ; mais mille vinrent avec lui.48 Mais dès que Jonathas fut entré à Ptolémaïde, les Ptolémaïdiens fermèrent les portes de la cité, et ils le prirent, et tous ceux qui étaient entrés avec lui, ils les tuèrent par le glaive.
 
49 Et Tryphon envoya une armée et des cavaliers en Galilée et dans la grande plaine, afin de perdre tous les compagnons de Jonathas.
Note I Macc. 12,49 : La grande plaine. Voir 1 Machabées, 5, 52.
50 Mais ceux-ci, lorsqu'ils eurent appris que Jonathas avait été pris, et qu'il avait péri, ainsi que tous ceux qui étaient avec lui s'exhortèrent les uns les autres, et sortirent préparés au combat.
Note I Macc. 12,50 : Lorsqu’ils eurent appris, etc. On crut d’abord que Tryphon avait fait mourir Jonathas ; mais on sut le contraire dans la suite (voir 1 Machabées, 13, vv. 12, 15).
51 Mais ceux qui les avaient poursuivis, voyant qu'il s'agissait pour eux de sauver leur vie à tout prix, s'en retournèrent.
Note I Macc. 12,51 : Qu’il s’agissait, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils feraient payer leur vie bien cher, littéralement, que pour l’âme ou la vie, à eux est la chose.
52 Ainsi ils vinrent tous en paix dans la terre de Judée. Et ils pleurèrent beaucoup Jonathas et ceux qui étaient avec lui; et Israël pleura d'un grand pleur.53 Et toutes les nations qui étaient autour d'eux cherchèrent à les détruire ; car elles dirent :54 Ils n'ont pas de chef et d'aide ; maintenant donc attaquons-les, et effaçons leur mémoire parmi les hommes.

Chapitre 13

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Chap. : 
Simon succède à Jonathas.
Il s’oppose aux entreprises de Tryphon.
Mort de Jonathas.
Simon bâtit un sépulcre pour son père et ses frères.
Tryphon tue le jeune Antiochus, et règne à sa place.
Simon recherche l’amitié de Démétrius Nicanor, et obtient l’affranchissement de son pays.
Il assiège et prend Gaza.
La citadelle de Jérusalem lui est rendue.
Il met Jean Hyrcan son fils à la tête de l’armée.
1 Or Simon apprit que Tryphon avait assemblé une armée considérable, afin de venir dans la terre de Juda et de la ravager.2 Et voyant que le peuple était dans la frayeur et la crainte, il monta à Jérusalem, et assembla le peuple;3 Et l'exhortant, il dit : Vous, vous savez combien moi et mes frères, et la maison de mon père, nous avons livré de combats pour les lois et pour les saints lieux, et quelles angoisses nous avons éprouvées;
Note I Macc. 13,3 : Les saints lieux, c’est-à-dire le temple.
4 A cause de cela tous mes frères ont péri pour Israël, et moi j'ai été laissé seul.5 Et maintenant qu'il ne m'arrive pas d'épargner mon âme en tout ce temps de tribulation; car je ne suis pas meilleur que mes frères.
Note I Macc. 13,5 : Mon âme, ma personne ou ma vie.
6 C'est pourquoi je vengerai mon peuple et les saints lieux, nos enfants aussi, et nos femmes, parce que toutes les nations se sont assemblées pour nous briser par inimitié.
 
7 Or l'esprit du peuple fut enflammé dès qu'il entendit ces paroles ;8 Et tous répondirent à haute voix, disant : Vous êtes notre chef à la place de Judas et de Jonathas, votre frère;9 Combattez notre combat, et tout ce que vous direz, nous le ferons.
 
10 Alors, assemblant tous les hommes de guerre, il se hâta d'achever tous les murs de Jérusalem, et il la fortifia tout autour.11 Et il envoya Jonathas, fils d'Absalom, et avec lui une nouvelle armée, à Joppé; et ayant chassé ceux qui étaient dedans, il y demeura lui-même.
 
12 Et Tryphon sortit de Ptolémaïde avec une armée nombreuse, afin de venir dans la terre de Juda, et Jonathas qu'il tenait en prison était avec lui.
Note I Macc. 13,12 : A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.
13 Mais Simon campa près d'Addus, vis-à-vis de la plaine.
Note I Macc. 13,13 : Addus paraît être la même ville qu’Adiada (voir 1 Machabées, 12, 38). ― La plaine de Séphéla (voir 1 Machabées, 12, 38). ― Addus devait être dans le voisinage de Lydda.
14 Et dès que Tryphon sut que Simon s'était mis à la place de son frère Jonathas et qu'il devait engager un combat avec lui, il lui envoya des messagers.15 Disant : Nous avons retenu votre frère Jonathas pour ce qu'il devait au roi à cause des affaires qu'il a administrées.16 Et maintenant envoyez cent talents d'argent et ses deux fils pour otages, afin que mis en liberté, il ne quitte pas notre parti; et nous vous le renverrons.
Note I Macc. 13,16 : Cent talents d’argent. Voir 1 Machabées, 11, 28.
 
17 Mais Simon connut que c'était par tromperie qu'il lui parlait ainsi; il commanda cependant que l'argent lui fût livré ainsi que les enfants, pour ne pas s'attirer une grande inimitié de la part du peuple d'Israël, qui aurait dit :18 Parce qu'il ne lui a pas envoyé l'argent et les enfants, c'est pour cela que Jonathas a péri.
Note I Macc. 13,18 : Lui, c’est-à-dire à Tryphon.
19 Il envoya donc les enfants et cent talents; et Tryphon mentit, et ne renvoya pas Jonathas.
 
20 Et après cela Tryphon vint dans la contrée pour la ravager; et ils tournèrent par la voie qui mène à Ador ; mais Simon et son armée se portaient dans tous les lieux où ils allaient.
Note I Macc. 13,20 : Ador, probablement la ville appelée Adora dans l’historien Josèphe, Aduram dans 2 Paralipomènes, 11, 9. ― Ador était à l’ouest de l’Hébron.
21 Mais ceux qui étaient dans la citadelle envoyèrent des messagers à Tryphon, afin qu'il se hâtât de venir par le désert, et qu'il leur envoyât des vivres.
Note I Macc. 13,21 : Ceux (la garnison syrienne) qui étaient dans la citadelle d’Acra, à Jérusalem. ― Par le désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte.
22 Et Tryphon prépara toute sa cavalerie afin de venir durant cette nuit-là même ; mais il y avait beaucoup de neige et il ne vint pas en Galaad.
Note I Macc. 13,22 : Il ne vint pas en Galaad. Le texte grec dit au contraire, ce qui est plus facile à comprendre, qu’il vint en Galaad. La neige qui tomba inopinément, ce qui n’est pas très rare à Jérusalem et sur les hauteurs, en janvier et février, quoiqu’elle ne dure pas longtemps, empêcha Tryphon d’aller ravitailler la garnison de Jérusalem et lui fit rebrousser chemin du côté du pays de Galaad.
23 Et lorsqu'il fut près de Bascaman, il tua là Jonathas et ses fils.
Note I Macc. 13,23 : Bascaman, localité inconnue, dans le pays de Galaad.
Note I Macc. 13,23 : Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.
24 Et il s'en retourna et s'en alla en son pays.
 
25 Alors Simon envoya et reçut les ossements de Jonathas, son frère, et les ensevelit à Modin, cité de ses pères.
Note I Macc. 13,25 : A Modin. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 1.
26 Et tout Israël le pleura d'un grand pleur, et il fut en deuil durant bien des jours.27 Et Simon bâtit sur le sépulcre de son père et de ses frères un édifice qu'on voyait de loin, en pierres polies derrière et devant.28 Et il dressa sept pyramides l'une vis-à-vis de l'autre, pour son père et sa mère, et pour ses quatre frères.
Note I Macc. 13,28 : Simon dressa sans doute la septième pyramide pour lui-même.
29 Et il posa tout autour de grandes colonnes, et sur les colonnes des armes, en souvenir éternel; et auprès des armes, des navires sculptés, pour être vus de tous ceux qui naviguent sur la mer.
Note I Macc. 13,29 : Il posa, etc. Simon était alors gouverneur de toutes les côtes maritimes, depuis Tyr jusqu’aux frontières de l’Egypte (comparer à 1 Machabées, 11, 59).
30 C'est là le sépulcre qu'il fit à Modin, et qu'on y voit jusqu'à ce jour.
 
31 Or, lorsque Tryphon était en voyage avec Antiochus le jeune roi, il le tua par ruse.
Note I Macc. 13,31 : Tryphon… tua Antiochus par ruse. Tite-Live rapporte qu’il fit tuer cet enfant de dix ans par les médecins, sous prétexte de lui faire une opération chirurgicale (142).
32 Et il régna en sa place, et il mit sur sa tête le diadème d'Asie, et il fit un grand mal dans le pays.
Note I Macc. 13,32 : D’Asie. Voir plus haut, 1 Machabées, 8, 6.
 
33 Et Simon répara les garnisons de la Judée, les fortifiant de hautes tours, et de grands murs, et de portes, et de serrures; et il mit des vivres dans les forteresses.
 
34 Ensuite Simon choisit des hommes et les envoya vers le roi Démétrius, afin qu'il accomplît l'affranchissement de la contrée; car tous les actes de Tryphon avaient été accompagnés de brigandage.35 Et le roi Démétrius lui répondit sur ces paroles, et lui écrivit un lettre ainsi conçue :
 
36 Le roi Démétrius à Simon, le grand prêtre et ami des rois, et aux anciens et à la nation des Juifs, salut :37 Nous avons reçu la couronne d'or et le bahem que vous nous avez envoyés, et nous sommes prêts à faire avec vous une paix durable, et à écrire aux intendants royaux de vous remettre ce que nous avons accordé.
Note I Macc. 13,37 : Le bahem ; ce mot de la Vulgate qui peut être l’accusatif de bahis ou bahes est inconnu d’ailleurs. Le grec lit baïnen, que l’on entend assez généralement d’une palme ou d’une branche de palmier. Comparer à 2 Machabées, 14, 4 ( ?). On suppose que cette palme ou cette branche de palmier était d’or comme la couronne.
38 Car tout ce que nous avons ordonné subsiste pour vous. Que les forteresses que vous avez édifiées soient à vous.39 Nous vous remettons aussi les fautes d'ignorance et les manquements commis jusqu'à ce jour, et la couronne que vous deviez; et s'il y avait quelque autre chose d'imposé comme tribut à Jérusalem, que désormais il ne le soit plus.40 Et si quelques-uns d'entre vous sont aptes à être enrôlés avec les nôtres, qu'ils soient enrôlés, et qu'entre nous soit la paix.
 
41 En l'année cent soixante-dixième, le joug des nations fut ôté d'Israël.
Note I Macc. 13,41 : L’année cent soixante-dixième du règne des Grecs, la cent quarante-et-unième avant Jésus-Christ.
42 Et le peuple d'Israël commença à écrire sur les tables et les registres publics, dans la première année, sous Simon, le grand prêtre, grand chef et prince des Juifs.
 
43 En ces jours-là, Simon campa près de Gaza et l'environna de son camp, et il fit des machines, les approcha de la cité, et il attaqua une tour, et l'emporta.
Note I Macc. 13,43 : Gaza, ville des Philistins.
44 Et ceux qui étaient dans une des machines avaient fait irruption dans la cité, et il s'éleva un grand tumulte dans la cité.45 Et ceux qui étaient dans la cité montèrent avec les femmes et les enfants sur le mur, leurs vêtements déchirés, et ils crièrent d'une voix forte, demandant à Simon qu'on leur donnât la main droite,
Note I Macc. 13,45 ; 13.50 : Sur donner la main droite, voir 1 Machabées, 11, 50.
46 Et ils dirent : Ne nous rendez point selon notre malice, mais selon vos miséricordes.47 Et Simon, fléchi, ne les fit pas périr; cependant il les chassa de la cité, et purifia les édifices dans lesquels il y avait eu des idoles, puis il entra dans Gaza, bénissant le Seigneur par des hymnes.
Note I Macc. 13,47 : Gaza, nommée au verset 43, et représentée ici par le pronom elle (eam).
48 Et toute impureté en ayant été bannie, il y établit des hommes qui devaient observer la loi; et il la fortifia, et il y fit son habitation.
 
49 Mais à ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem, il était défendu d'en sortir, et d'entrer dans le pays, et d'acheter et de vendre; et ils furent dans une grande disette, et beaucoup d'entre eux périrent par la faim,50 Et ils crièrent vers Simon afin de recevoir la main droite, et il la leur donna, et il les chassa de là, et il purifia la citadelle des souillures;51 Et les Juifs y entrèrent le vingt-troisième jour du second mois, en l'année cent soixante et onzième, au milieu des louanges et des branches de palmier, et des lyres, et des cymbales, et des nables, et des hymnes et des cantiques, parce qu'un grand ennemi avait été exterminé d'Israël.
Note I Macc. 13,51 : Du second mois. Voir 1 Machabées, 9, 54. ― L’année cent soixante et onzième du règne des Grecs, et la cent quarantième avant Jésus-Christ.
52 Et il décida que tous les ans ces jours seraient célébrés avec allégresse.53 Et il fortifia la montagne du temple qui était près de la citadelle, et il y habita, lui et ceux qui étaient avec lui.
 
54 Or Simon vit que Jean son fils était un homme de guerre vaillant, et il l'établit chef de toutes les armées; et Jean habita à Gazara.
Note I Macc. 13,54 : Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34. ― Jean, surnommé Hyrcan. Voir plus loin, 1 Machabées, 16, 1.

Chapitre 14

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Chap. : 
Guerre de Démétrius contre les Parthes ; il est fait prisonnier.
Bonheur du gouvernement de Simon.
Les Romains et les Spartiates renouvellent l’alliance avec lui.
Les Juifs lui confirment par un acte solennel la souveraine autorité.
1 En l'année cent soixante et douzième, le roi Démétrius assembla son armée, et s'en alla en Médie pour se procurer des secours, afin de combattre Tryphon.
Note I Macc. 14,1 ; 14.27 : L’année cent soixante-douzième du règne des Grecs, et la cent trente-neuvième avant Jésus-Christ. ― Démétrius II Nicator. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 67. Il s’en alla en Médie pour en tirer des troupes afin de combattre son compétiteur Tryphon.
2 Et Arsacès, roi de Perse et de Médie, apprit que Démétrius était entré sur ses confins, et il envoya un de ses princes de la milice afin de le prendre vivant et de le lui amener.
Note I Macc. 14,2 : Arsacès ; nom commun aux rois de Perse ; il s’agit ici de Mithridate Ier . ― Mithridate Ier était le sixième roi des Parthes portant le nom d’Arsacès. La Perse et la Médie désignent le royaume parthe, parce qu’elles en étaient les deux provinces principales. Mithridate Ier possédait tous les pays à l’est de l’Euphrate jusqu’à l’Inde.
3 Et il s'en alla et battit l'armée de Démétrius ; et il le prit, et il le conduisit à Arsace qui le mit en prison.
Note I Macc. 14,3 : Mithridate Ier donna plus tard sa fille Rodogune en mariage à Démétrius II et lui rendit enfin la liberté. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 67.
 
4 Et toute la terre de Juda fut en repos durant tous les jours de Simon, et il rechercha le bonheur pour sa nation; et sa puissance plut aux Juifs ainsi que sa gloire, durant tous ses jours.
Note I Macc. 14,4 : Toute la terre de Juda fut en repos. La captivité de Démétrius II a été racontée pour expliquer comment la Judée est laissée en repos.
5 Et outre toutes ses autres actions glorieuses, il prit Joppé pour port, et il en fit une entrée dans les îles de la mer.
Note I Macc. 14,5 : Les îles de la mer. Les Hébreux appelaient ainsi même tous les pays maritimes et qui n’étaient pas du contient de la Palestine.
6 Il étendit les confins de sa nation, et il se rendit maître de toute la contrée.7 Et il assembla un grand nombre de prisonniers, et s'empara de Gazara, de Bethsura et de la citadelle, et il en bannit les souillures, et il n'y avait personne qui lui résistât.
Note I Macc. 14,7 : Gazara. Voir le verset 34. ― Les souillures des idoles. ― Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.
8 Alors chacun cultivait sa terre en paix ; et la terre de Juda donnait ses fruits et les arbres des champs leur fruit.9 Les vieillards étaient tous assis sur les places publiques, et ils s'entretenaient des biens de la terre, et les jeunes gens se revêtaient de gloire et d'habits de guerre.
Note I Macc. 14,9 : Des biens de la terre (de bonis terræ), probablement, de ce qui concernait le bien de la nation. ― De gloire, c’est-à-dire de vêtements magnifiques. ― D’habits de guerre pris sur les ennemis.
10 Et il fournissait des aliments aux cités, et il les disposait de manière qu'elles fussent des places d'armes, à ce point que le nom de sa gloire a été célébré aux extrémités de la terre.11 Il établit la paix sur la terre, et Israël se réjouit d'une grande joie.12 Et chacun était assis sous sa vigne et sous son figuier, et il n'y avait personne qui les épouvantât.13 Et il ne se trouva plus sur la terre d'ennemi pour les attaquer ; les rois furent abattus en ces jours-là.14 Et il soutint tous les humbles de son peuple, et il rechercha la loi, et il extermina tout homme inique et méchant.15 Les saints lieux, il les glorifia, et il multiplia les vases des saints lieux.
 
16 Or on apprit à Rome et jusque chez les Spartiates que Jonathas était mort, et tous en furent très contristés.17 Mais dès qu'ils surent que Simon, son frère, avait été fait grand prêtre en sa place, et qu'il était maître de toute la contrée et de toutes ses cités.18 Ils lui écrivirent sur des tables d'airain pour renouveler l'amitié et l'alliance qu'ils avaient faite avec Judas et avec Jonathas ses frères,19 Et les lettres furent lues devant l'assemblée de Jérusalem. Et voici la copie des lettres que les Spartiates envoyèrent :
 
20 Les princes des Spartiates et les cités, à Simon, grand prêtre, et aux anciens, et aux prêtres, et au reste du peuple des Juifs, leurs frères, salut:21 Les messagers qui ont été envoyés à notre peuple nous ont informés de votre gloire, de vos honneurs et de votre joie; et nous nous sommes réjouis à leur arrivée.22 Et nous avons écrit en ces termes ce qui avait été dit dans les assemblées du peuple : Numénius, fils d'Antiochus, et Antipater, fils de Jason, messagers des Juifs, sont venus vers nous, renouvelant avec nous l'amitié ancienne.
Note I Macc. 14,22 : Numénius, Antipater. Voir plus haut, 1 Machabées, 12, 16.
23 Et il a plu au peuple de les recevoir honorablement et de déposer une copie de leurs paroles dans les registres particuliers du peuple, afin qu'elle soit en souvenir parmi le peuple des Spartiates. Mais nous en avons écrit une copie pour Simon le grand prêtre.
 
24 Or, après cela, Simon envoya Numénius à Rome, portant un grand bouclier d'or, du poids de mille mines, afin de confirmer l'alliance avec eux. Or, lorsque le peuple romain eut entendu
Note I Macc. 14,24 : Mille mines. Voir Ezéchiel, 45, 12. ― Romain ; ce mot ne se trouve ni dans le texte grec ni dans la version syriaque. Les interprètes conviennent d’ailleurs qu’il s’agit ici du peuple juif, puisque dans les versets suivants, ce sont les Juifs mêmes qui parlent, et que la réponse du peuple romain se trouve plus bas, voir 1 Machabées, 15, 16. ― On avait coutume d’envoyer ainsi à Rome des objets précieux pour le renouvellement des alliances ou pour obtenir quelque faveur. Antiochus Epiphane avait envoyé des vases d’or de 500 livres, pour renouveler son alliance avec le peuple romain ; Démétrius Ier et Tryphon, pour se faire reconnaître comme rois, envoyèrent, le premier une couronne d’or de vingt-cinq livres et le second une statue d’or de la Victoire, du même poids.
 
25 Ces paroles, ils dirent : Quelles actions de grâce rendrons-nous à Simon et à ses fils?26 Car il a rétabli lui-même ses frères et il a attaqué vivement les ennemis d'Israël, et les a chassés du milieu d'eux, et ils lui assurèrent la liberté, et ils écrivirent cela sur des tables d'airain, et le mirent parmi les inscriptions sur la montagne de Sion.27 Et voici la copie de l'écrit : Au DIX-HUITIÈME jour du mois d'Elul, en l'année cent soixante et douzième, en la troisième année de Simon, grand prêtre, à Asaramel,
Note I Macc. 14,27 : Elul, sixième mois de l’année sacrée, et douzième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune d’août, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de septembre. ― La troisième année du pontificat de Simon. ― Asaramel ; le grec porte Saramel, qui paraît être le nom du lieu où se tint l’assemblée mentionnée au verset suivant. La situation d’Asaramel est inconnue.
 
28 Dans la grande assemblée des prêtres et du peuple, et des princes de la nation, et des anciens de la contrée, voici ce qui a été notifié : Fréquemment des combats ont été livrés dans notre contrée ;
Note I Macc. 14,28 : Fréquemment. Le mot quoniam, qui précède dans la Vulgate, est un pur hébraïsme : il n’a pour but ici que d’introduire dans le discours direct ; il répond aux mots à savoir, c’est-à-dire.
 
29 Mais Simon, fils de Mathathias, des fils de Jarib, et ses frères se sont livrés au péril, et ont résisté aux ennemis de leur nation, afin que leurs saints lieux fussent maintenus ainsi que leur loi ; et ils ont glorifié leur nation d'une grande gloire.
Note I Macc. 14,29 : Jarib, nommé Joarib, voir 1 Machabées, 2, 1.
30 Et Jonathas assembla sa nation, et devint leur grand prêtre, et il a été réuni à son peuple.
Note I Macc. 14,30 : Il a été réuni, etc., c’est-à-dire il est mort.
31 Et leurs ennemis ont voulu les fouler aux pieds, et ravager leur contrée, et étendre la main sur leurs saints lieux.32 Alors Simon a résisté et combattu pour sa nation, et il a donné beaucoup d'argent, et il a armé les hommes vaillants de sa nation; et il leur a donné une solde ;33 Et il a fortifié les cités de Judée et Bethsura, qui était sur les confins de Judée, où étaient les armes des ennemis auparavant, et il y a mis une garnison de soldats juifs.34 Et il a fortifié Joppé, qui était près de la mer, et Gazara, qui est sur les confins d'Azot, où les ennemis habitaient auparavant, et il y a établi des Juifs; et tout ce qui était propre à leur défense, il l'a mis dans ces villes.
Note I Macc. 14,34 : Gazara, la même que Gazer, selon Eusèbe et saint Jérôme ; mais comme ces Pères mettent Gazer dans la tribu d’Ephraïm à trois milles de Nicopolis, la Gazara dont ils parlent ne saurait être celle-ci, qui était située sur les confins d’Azot, et par conséquent assez éloignée des frontières d’Ephraïm. ― Joppé, Jaffa, port de mer sur la Méditerranée. ― Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.
35 Et le peuple a vu la conduite de Simon, et la gloire qu'il songeait à procurer à sa nation, et ils l'ont établi leur chef et prince des prêtres, parce que c'est lui qui avait fait toutes ces choses, et à cause de sa justice, et de la fidélité qu'il avait conservée pour sa nation, et parce qu'il chercha par toutes sortes de moyens à exalter son peuple.
Note I Macc. 14,35 : Dans le grec comme dans la Vulgate, les mots justice et fidélité sont à l’accusatif comme complément de avait fait ; construction qu’on ne saurait conserver dans notre langue.
 
36 Et durant ses jours tout a prospéré en ses mains, en sorte qu'ont été chassées du pays des Juifs les nations, et ceux qui étaient dans la cité de David à Jérusalem, dans la citadelle, d'où ils sortaient et souillaient tout ce qui est autour des saints lieux et faisaient une grande plaie à la pureté de ces lieux.
Note I Macc. 14,36 : Et faisaient, etc., en troublant le culte qu’on y rendait au vrai Dieu.
37 Et il y a établi des Juifs pour la défense de la contrée et de la cité, et il a relevé les murs de Jérusalem.38 Et le roi Démétrius lui a confirmé le souverain sacerdoce.39 Outre cela, il l'a fait son ami, et il l'a glorifié d'une grande gloire ;40 Car il a appris que les Juifs furent appelés par les Romains amis, et alliés, et frères, et que ceux-ci reçurent les messagers de Simon avec honneur.
 
41 Et que les Juifs et leurs prêtres consentirent qu'il fût leur chef et leur grand prêtre pour toujours, jusqu'à ce qu'il s'élevât un prophète fidèle ;42 Et qu'il fût pour eux un chef, qu'il eût soin des saints lieux, et qu'il établît des intendants sur leurs ouvrages et sur la contrée, et sur les armes et sur les garnisons;43 Et qu'il eût soin des saints lieux, et qu'il fût écouté de tous, et que tous les actes publics fussent écrits en son nom dans la contrée; et qu'il fût revêtu de pourpre et d'or;
Note I Macc. 14,43 : Qu’il fut revêtu, etc. Voir 1 Machabées, 10, 20.
44 Et qu'il ne fût permis à personne du peuple, ni des prêtres, de rendre vaine quelqu'une de ces choses, ni de contredire ce qui serait dit par lui, ni de convoquer d'assemblée dans la contrée sans lui, ni de se revêtir de pourpre et de porter une agrafe d'or;
Note I Macc. 14,44 : Une agrafe d’or. Voir 1 Machabées, 10, 89.
45 Mais que celui qui agirait contrairement à ces choses ou en rendrait quelqu'une vaine, serait coupable.
 
46 Et il plut à tout le peuple d'établir Simon chef, et d'agir selon ces paroles.47 Et Simon accepta, et il lui plut de remplir les fonctions de grand prêtre, et d'être le chef et le prince de la nation des Juifs et des prêtres, et d'être à la tête de tous.
Note I Macc. 14,47 : D’être à la tête de tous (prœesset omnibus) ou d’avoir le commandement de toutes choses ; le texte est amphibologique dans la Vulgate.
 
48 Et on ordonna d'écrire cette déclaration sur des tables d'airain, et de les placer dans les galeries du temple, en un lieu bien connu;
Note I Macc. 14,48 : En un lieu bien connu. Voir 1 Machabées, 11, 37.
49 Mais d'en déposer une copie dans le trésor, afin qu'elle servît à Simon et à ses fils.

Chapitre 15

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Chap. : 
Offres avantageuses d’Antiochus Sidètes à Simon.
Tryphon, abandonné de ses troupes, est assiégé dans Dora.
Les Romains écrivent en faveur des Juifs aux rois et aux peuples leurs voisins.
Antiochus se brouille avec Simon.
Tryphon se sauve de Dora.
Antiochus le poursuit, après avoir donné ordre à Cendébée de marcher contre les Juifs avec une puissante armée.
1 Or le roi Antiochus, fils de Démétrius, envoya des lettres des îles de la mer à Simon, prêtre et prince de la nation des Juifs, et à toute la nation.
Note I Macc. 15,1 : Antiochus, surnommé plus tard Sidètes, était dans l’île de Rhodes, lorsqu’il apprit la captivité de son frère Démétrius, et ce fut de là qu’il écrivit à Simon. ― Le roi Antiochus VII Sidètes, ainsi surnommé de la ville de Sida, en Pamphylie, où il avait été élevé, fils de Démétrius Ier et frère de Démétrius II, fut roi de Syrie pendant les dix ans que dura la captivité de son frère chez les Parthes, voir plus haut 1 Machabées, 10, 67. Il continua la guerre contre Tryphon, le battit et l’assiégea à Dora, sur le bord de la mer, en Phénicie. Tryphon réussit à s’échapper et à se sauver à Ptolémaïde, puis à Orthosiade et enfin à Apamée, place forte sur l’Oronte. Antiochus VII l’y poursuivit et c’est là que Tryphon perdit la vie, voir plus haut, 1 Machabées, 11, 39. Antiochus VII se trouva ainsi seul maître de la Syrie. Pendant le siège de Dora, Simon, qui en avait reçu beaucoup de privilège, lui avait offert des secours, mais le Séleucide, n’étant plus bien disposé en sa faveur, les avait refusés avec hauteur et avait réclamé à Simon plusieurs villes et même la citadelle de Jérusalem, ce qui fut naturellement refusé. Antiochus VII envoya alors, pendant qu’il poursuivait Tryphon, son général Cendébée contre la Judée. Celui-ci fut battu par les fils de Simon. Le roi lui-même fit plus tard en personne une campagne contre Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon. Jérusalem soutint un long siège, qui se termina par une paix assez onéreuse pour les Juifs en 133. En 129, le belliqueux Sidètes entreprit une guerre contre les Parthes. Il y perdit la vie, on ne sait au juste en quelle année (128, 127 ou 126).
2 Et elles contenaient ce qui suit: Le roi Antiochus à Simon, grand prêtre, et à la nation des Juifs, salut.
Note I Macc. 15,2 ; 15.16 : Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.
 
3 A la vérité, des hommes pernicieux se sont rendus maîtres du royaume de nos pères; mais je veux le recouvrer et le rétablir comme il était auparavant; et j'ai formé une armée choisie, et j'ai construit des vaisseaux de guerre.
Note I Macc. 15,3 : A la vérité, dans la Vulgate est précédé de quoniam. Voir sur ce mot, 1 Machabées, 14, 28. ― Des hommes, etc. ; ces usurpateurs étaient Alexandre Balas, Antiochus Théus, son fils, et particulièrement Tryphon.
4 Je veux avancer par la contrée, afin de me venger de ceux qui ont corrompu notre contrée, et qui ont désolé beaucoup de cités dans mon royaume.5 Maintenant donc je vous remets tous les tributs que vous ont précédemment remis tous les rois, et les autres charges quelconques qu'ils vous ont remises;6 Et je vous permets de faire battre la monnaie à votre propre coin dans votre contrée.
Note I Macc. 15,6 : C’est donc de Simon Machabée que datent les plus anciens sicles hébreux, nom des monnaies hébraïques. Voir la note 25 à la fin du volume.
7 Mais je veux que Jérusalem soit sainte et libre; et que toutes les armes qui ont été fabriquées, et que les garnisons que vous avez établies, que vous occupez, vous restent.8 Et toute dette, et tout ce qui doit être au roi, depuis ce moment et en tous temps vous sont remis.9 Mais quand nous aurons conquis notre royaume, nous vous glorifierons, vous et votre nation, et le temple, d'une grande gloire, en sorte que votre gloire soit manifestée dans toute la terre.
Note I Macc. 15,9 : Antiochus VII traite ainsi Simon et les Juifs, parce qu’il a besoin de se ménager des amis et des secours contre Tryphon. Celui-ci, après a captivité de Démétrius II, laquelle était si favorable à son ambition, continuait à combattre contre les généraux du roi prisonnier, contre Dionysios en Mésopotamie, Sarpédon et Palamède en Syrie et Æschion à Séleucie sur la mer. Cette ville était en la possession de la reine Cléopâtre, successivement femme d’Alexandre Balas et de Démétrius II (voir plus haut, 1 Machabées, 10, 57). La crainte qu’inspirait Tryphon était si grande qu’Antiochus VII n’eut pas d’abord le succès qu’il avait espéré en quittant l’île de Rhodes : aucune ville ne voulut le recevoir et il était réduit à vivre errant et fugitif, lorsque Cléopâtre, craignant que le parti de Tryphon ne l’emportât à Séleucie, se résolut, pour conserver son titre de reine, à offrir au frère de son mari de l’épouser et assit ainsi sa fortune. Tryphon fut alors abandonné et le nouveau roi put en triompher.
 
10 En l'année cent soixante et quatorzième, Antiochus partit pour le pays de ses pères, et toutes les armées vinrent à lui, en sorte que peu d'hommes demeurèrent avec Tryphon.11 Et le roi Antiochus le poursuivit, et Tryphon vint à Dora, fuyant le long de la mer;
Note I Macc. 15,11 : ; 15.13 ; 15.25 Dora, ville maritime de la Palestine, au midi du mont Carmel. ― Le long de la mer, littéralement, par la maritime (per maritimam), sous-entendu, rive (ripa) ou côte (ora).
12 Car il savait bien que les maux s'amoncelaient sur lui, et que l'armée l'avait abandonné.13 Et Antiochus s'approcha de Dora avec cent vingt mille hommes de guerre de pied, et huit mille cavaliers.14 Et il investit la cité, et les navires qui étaient sur la mer s'approchèrent; et on pressa la cité par terre et par mer, et on ne laissait personne entrer ou sortir.
 
15 Cependant Numénius et ceux qui étaient avec lui vinrent de la ville de Rome portant des lettres écrites aux rois et aux contrées, et dans lesquelles était contenu ceci :
Note I Macc. 15,15 : Numénius avait été envoyé à Rome par Simon, pour renouveler l’alliance avec les Romains (voir 1 Machabées, 14, 24).
 
16 Lucius, consul des Romains, au roi Ptolémée, salut.
Note I Macc. 15,16 : Lucius Calpurnius Pison, selon plusieurs interprètes. ― Lucius Calpurnius Pison fut consul avec M. Popillius Lœnas, l’an de Rome 615, c’est-à-dire l’an 139 avant Jésus-Christ. Le second consul, Lœnas, n’est pas nommé dans cette lettre, parce qu’il était alors en Espagne. ― Au roi Ptolémée VII Physcon, qui, après la mort de son frère Ptolémée VI Philométor (voir plus haut, 1 Machabées, 11, 18), régna encore 29 ans.
17 Les messagers des Juifs nos amis sont venus vers nous, pour renouveler l'amitié et l'alliance anciennes, envoyés par Simon, prince des prêtres, et par le peuple des Juifs.18 Ils ont aussi apporté un bouclier d'or de mille mines.
Note I Macc. 15,18 : Mille mines. Voir Ezéchiel, 45, 12.
19 C'est pourquoi il nous a plu d écrire aux rois et aux contrées de ne leur point faire de mal, et de ne point les attaquer, ni eux, ni leurs cités, ni leurs contrées, et de ne point prêter secours à ceux qui combattent contre eux.20 Or il nous a semblé bon de recevoir d'eux le bouclier.21 Si donc quelques hommes pernicieux se sont enfuis de leur contrée vers vous, livrez-les à Simon, le prince des prêtres, afin qu'il les punisse selon leur loi.
 
22 Ces mêmes choses furent écrites au roi Démétrius, et à Attale, et à Ariarathès, et à Arsacès,
Note I Macc. 15,22 : Ces mêmes, etc. Cette lettre fut adressée à Démétrius, dot les Romains ignoraient la captivité chez les Parthes, et qui la lui écrivirent, parce qu’ils n’avaient reconnu ni Tryphon ni Antiochus Sidètes. ― Attale II surnommé Philadelphe. ― Ariarathès VI surnommé Philopator. ― Arsacès ou Mithridate Ier. Comparer à 1 Machabées, 14, 2. ― Ariarathès VI (ou plutôt V) Philopator régna en Cappadoce de 162 à 130 avant notre ère. ― Attale II Philadelphe régna jusqu’en 138.
23 Et à toutes les contrées : et à Lampsaque, et aux Spartiates, et à Délos, et à Myndos, et à Sicyone, et en Carie, et à Samos, et en Pamphylie, et en Lycie, et à Halicarnasse, et à Coo, et à Side, et à Aradon, et à Rhodes, et à Phasélis, et à Gortyne, et à Gnide, et à Chypre, et à Cyrène.
Note I Macc. 15,23 : Lampsaque, ville célèbre dans la Mysie sur l’Hellespont. ― Délos, île célèbre de la mer Egée. Myndos, ville de Carie. ― Sicyone, ville très ancienne dans l’Achaïe. ― Carie, province maritime de l’Asie Mineure. ― Samos, île près des côtes de l’Asie Mineure. ― Pamphylie ; il y a plusieurs villes de ce nom ; celle-ci est probablement celle de Cilicie, au-delà du mont Taurus, et qui a donné son nom à une petite province. ― Lycie ; elle est voisine de la Pamphylie. ― Halicarnasse, ville de Carie, très célèbre dans l’antiquité. ― Coo, île et ville célèbre de la Carie. ― Side ou Sidem, ville de Pamphylie. ― Aradon ou Arade, île près des côtes de Syrie. ― Rhodes, ville et île célèbre par son colosse. ― Phasélis ou Phasélides, ville maritime sur les confins de la Lycie et de la Pamphylie. ― Gortyne, ville fameuse dans l’île de Crète. ― Gnide, île voisine de Rhodes. ― Chypre, île très connue. ― Cyrène, province d’Egypte.
24 Ils en envoyèrent aussi une copie à Simon, le prince des prêtres, et au peuple des Juifs.
 
25 Mais le roi Antiochus mit le siège devant Dora une seconde fois, la serrant toujours de plus près, et faisant des machines; et il enferma Tryphon, afin qu'il ne sortît pas.26 Alors Simon lui envoya un secours de deux mille hommes choisis, et de l'argent et de l'or et beaucoup de vases précieux.27 Mais il ne voulut point les recevoir, et il rompit toute l'alliance qu'il avait faite avec lui auparavant, et il s'éloigna entièrement de lui.
Note I Macc. 15,27 : Antiochus VII, sûr maintenant du succès contre Tryphon, change de conduite et, contrairement à tout ce qu’il avait écrit, versets 2 à 9, il se montre très exigeant envers les Juifs.
 
28 Et il lui envoya Athénobius, l'un de ses amis, pour traiter avec lui, disant : Vous occupez Joppé et Gazara, et la citadelle qui est à Jérusalem, cités de mon royaume ;
Note I Macc. 15,28 : Athénobius, l’un de ses amis. Sur ce titre, voir 1 Machabées, 2, 18.
29 Vous en avez désolé les confins, et vous avez fait un grand ravage dans le pays; et vous avez dominé en beaucoup de lieux dans mon royaume.30 Maintenant donc rendez les cités que vous avez prises, et les tributs des lieux sur lesquels vous avez dominé hors des confins de la Judée;31 Sinon, donnez pour ces cités-là cinq cents talents d'argent; et pour le grand dégât que vous avez fait et pour les tributs des cités, cinq cents autres talents ; sinon, nous viendrons et nous vous ferons la guerre.
Note I Macc. 15,31 : Cinq cent talents d’argent. Voir 1 Machabées, 11, 28.
32 Et Athénobius, ami du roi, vint à Jérusalem, et vit la gloire de Simon, et l'éclat de son or et de son argent, et son riche mobilier; et il fut frappé d'étonnement, et lui rapporta les paroles du roi.
 
33 Et Simon lui répondit et lui dit : Nous n'avons pas pris la terre d'autrui, et nous ne retenons pas le bien d'autrui, mais l'héritage de nos pères, qui a été injustement possédé par nos ennemis pendant quelque temps.34 Pour nous, en ayant l'occasion, nous recouvrons l'héritage de nos pères.35 Car quant à ce dont vous vous plaignez au sujet de Joppé et de Gazara, elles ont fait elles-mêmes de grands maux parmi le peuple, et dans notre pays; cependant nous donnerons pour elles cent talents. Et Athénobius ne lui répondit pas un mot.
Note I Macc. 15,35 : Elles-mêmes; littéralement, et par hébraïsme, eux-mêmes (ipsi), au masculin, parce que les villes dont il s’agit ici sont mises pour leurs habitants.
 
36 Mais, revenu avec colère vers le roi, il lui rapporta ces paroles, et la gloire de Simon, et tout ce qu'il avait vu ; et le roi entra dans une grande colère.
 
37 Cependant Tryphon s'enfuit dans un navire à Orthosiade.
Note I Macc. 15,37 : Orthosiade, ville de la Phénicie, vis-à-vis de l’île d’Arade(voir verset 23).
38 Et le roi établit Cendébée chef maritime, et lui donna une armée de fantassins et de cavaliers.
Note I Macc. 15,38 : On ne sait de Cendébée que ce qui est raconté ici et dans le chapitre suivant.
39 Et il lui commanda de conduire son armée contre la Judée ; il commanda aussi de bâtir Gédor, et de boucher les portes de la cité et de réduire le peuple par les armes. Cependant le roi poursuivait Tryphon.
Note I Macc. 15,39-40 : Gédor, ville de la Palestine, que l’on place aux environs de Jamnia et d’Azot (voir 1 Machabées, 4, 15 et Josué, 15, 58).
Note I Macc. 15,39 : Le roi Antiochus VII poursuivait Tryphon d’Orthosiade jusqu’à Apamée, où Tryphon avait été élevé et où il trouva la mort, voir plus haut, 1 Machabées, 11, 39.
40 Et Cendébée vint jusqu'à Jamnia, et commença à irriter la population, et à fouler la Judée, et à faire des prisonniers parmi le peuple, et à tuer, et à bâtir Gédor.41 Et il y mit des cavaliers et une armée de fantassins, afin que, sortis de là, ils parcourussent les routes de la Judée, comme le roi lui avait ordonné.

Chapitre 16

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Chap. : 
Guerre de Cendébée contre les Juifs.
Il est mis en fuite par les fils de Simon.
Simon est tué par Ptolémée, son gendre.
Jean Hyrcan succède à Simon son père.
1 Or Jean monta de Gazara, et annonça à Simon, son père, ce que Cendébée avait fait dans leur peuple.
Note I Macc. 16,1 ; 16.19 ; 16.21 : Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.
Note I Macc. 16,1 : Jean, surnommé Hyrcan, qui devait succéder à son père Simon comme prince et grand prêtre des Juifs (135-105), était probablement le frère cadet de Juda, voir le verset 2, mais le plus brave et le plus habile des fils de Simon.
2 Et Simon appela ses deux fils les plus âgés, Judas et Jean, et leur dit : Moi et mes frères, et la maison de mon père, avons combattu les ennemis d'Israël, depuis notre jeunesse jusqu'à ce jour; et la prospérité est venue en nos mains pour délivrer quelquefois Israël.3 Mais maintenant j'ai vieilli ; mais prenez ma place, et celle de mes frères, et sortez, combattez pour notre nation, et que le secours du ciel soit avec vous.
Note I Macc. 16,3 : De mes frères ; le grec porte, de mon frère, probablement Jonathas, qui avait été tué dans le temps qu’ils gouvernaient ensemble.
4 Et il choisit de la contrée vingt mille hommes de guerre fantassins et des cavaliers: et ils partirent contre Cendébée, et dormirent à Modin.5 Et ils se levèrent dès le matin et s'en allèrent dans la plaine ; et voilà une grande armée de fantassins et de cavaliers à leur rencontre, et un fleuve rapide était au milieu d'eux.
Note I Macc. 16,5 : Un fleuve rapide, un gros torrent d’hiver.
6 Et il transporta le camp en face des ennemis, lui et son peuple; et il vit que le peuple craignait de traverser le torrent, et il traversa le premier; et ses hommes le virent, et passèrent après lui.7 Et il divisa le peuple, et mit les cavaliers au milieu des fantassins; or la cavalerie des ennemis était très nombreuse.8 Et ils firent retentir les trompettes sacrées, et Cendébée fut mis en fuite ainsi que son camp ; et il tomba d'entre eux un grand nombre de blessés, et le reste s'enfuit dans la forteresse.
Note I Macc. 16,8 : La forteresse de Gédor, qu’il avait fait fortifier, selon l’ordre d’Antiochus (voir 1 Machabées, 15, 39-40).
9 Alors fut blessé Judas, frère de Jean; mais Jean les poursuivit jusqu'à ce que Cendébée fût venu à Cédron, qu'il avait bâtie.
Note I Macc. 16,9 : Cédron ne peut être autre que Gédor. Comparer à 1 Machabées, 15, 39.
10 Et ils s'enfuirent jusqu'aux tours qui étaient dans les champs d'Azot, et il y mit le feu. Et il tomba d'entre eux deux mille hommes, et il retourna en paix dans la Judée.
Note I Macc. 16,10 : Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.
 
11 Or Ptolémée, fils d'Abobi, avait été établi chef dans la plaine de Jéricho, et il avait beaucoup d'argent et d'or;
Note I Macc. 16,11 : Ptolémée, fils d’Adobi, ne nous est connu que par le récit de ce chapitre. Son nom grec semble indiquer des tendances hellénisantes dans sa famille.
12 Car il était le gendre du grand prêtre.13 Et son cœur s'exalta, et il voulait s'emparer du pays, et il méditait une trahison contre Simon et ses fils, afin de les détruire.14 Or Simon, parcourant les cités qui étaient dans la contrée de la Judée, et en prenant soin, descendit à Jéricho, lui et Mathathias son fils et Judas, en l'année cent soixante-dix-septième et au onzième mois, c'est-à-dire le mois de Sabath.
Note I Macc. 16,14 : L’année cent soixante dix-septième du règne des Grecs, et la cent trente-quatrième avant Jésus-Christ. ― Sabath, en hébreu Schebat, onzième mois de l’année sacrée et cinquième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de janvier, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de février.
15 Et le fils d'Abobi les reçut avec tromperie dans une petite forteresse qui est appelée Doch, qu'il avait bâtie, et il leur fit un grand festin, et cacha dans ce lieu des hommes.
Note I Macc. 16,15 : Doch ; l’historien Josèphe l’appelle Dagon, et la place au-dessus de Jéricho.
16 Et lorsque Simon eut fait bonne chère, ainsi que ses fils, Ptolémée se leva avec les siens, et ils prirent leurs armes, et entrèrent dans la salle du festin, et tuèrent Simon et ses deux fils et quelques-uns de ses serviteurs.
Note I Macc. 16,16 : Eut fait bonne chère. Dans le langage des Hébreux et des Hellénistes, le mot rendu dans la Vulgate par inebriari, signifie aussi boire autant que la soif et la nécessité le demandent, ou simplement faire bonne chère ; sens que les interprètes lui donnent généralement ici.
17 Il commit une grande trahison dans Israël, et il rendit le mal pour le bien.
 
18 Et Ptolémée écrivit cela et envoya vers le roi, afin qu'il dépéchât une armée à son aide, et qu'il lui livrât la contrée et ses cités, et les tributs.19 Il envoya aussi d'autres gens à Gazara pour se défaire de Jean ; et il envoya aux tribuns des lettres, afin qu'ils vinssent vers lui, et qu'il leur donnerait de l'argent et de l'or, et des présents.20 Et il envoya d'autres gens pour se rendre maître de Jérusalem et de la montagne du temple.21 Mais un homme, les ayant prévenus, annonça à Jean à Gazara que son père était mort ainsi que ses frères, et que Ptolémée avait envoyé pour le tuer aussi.
Note I Macc. 16,21 : Le tuer ; littéralement, te tuer. Cette sorte de changement subit de personne qui n’est pas rare dans le style biblique, a pour but de donner de la force à l’idée qu’on exprime.
22 Dès qu'il apprit cette nouvelle, il fut extrêmement épouvanté; et il prit les hommes qui étaient venus pour le perdre, et il les fit mourir; car il reconnut qu'ils avaient dessein de le perdre.
 
23 Et le reste des paroles de Jean, et de ses guerres, et de ses bonnes qualités par lesquelles il se conduisit vaillamment, et le soin qu'il eut de rebâtir les murs de Jérusalem, et ses autres exploits,
Note I Macc. 16,23 : Forcé par les exigences de notre langue de nous écarter de la littéralité dans ce verset, nous croyons cependant l’avoir fait aussi peu que possible.
24 Voilà qu'ils sont écrits dans le livre des jours de son sacerdoce, depuis qu'il fut fait prince des prêtres après son père.
Note I Macc. 16,24 : Le livre des jours, les annales.

Bible Glaire & Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Jean-Baptiste Glaire éditée une première fois de 1871 à 1873, puis complétée par des introductions, des commentaires, des notes et des appendices rédigés par l'abbé Fulcran Vigouroux dans une troisième édition en 1890. L'édition reprise par Recatho est celle de 1905 des éditeurs A. et R. Roger, et F. Chernoviz téléchargeable également au format PDF ici. Recatho est le seul site web à offrir une version HTML de la Bible Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.