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Observations préliminaires sur les livres prophétiques
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Observations préliminaires sur les livres prophétiques

I. Les prophètes, dont les écrits forment une des parties les plus importantes de la Bible, étaient dans l’Ancien Testament des messagers extraordinaires de Dieu, qui s’appliquaient entièrement à diriger le peuple, sous le rapport religieux. Ainsi leurs prophéties, qui se rapportent principalement aux Juifs, ou aux nations étrangères, ou enfin au Messie, avaient pour but de faire croire à la révélation par laquelle Dieu voulait conduire les hommes au salut, de perpétuer parmi les Juifs la connaissance du vrai Dieu, de prédire le Messie, et d’annoncer la religion qu’il venait établir ; de maintenir l’observation exacte des lois de Moïse, et de conserver les mœurs parmi ce peuple si enclin à l’idolâtrie et aux désordres monstrueux qui en sont la suite inévitable. Les quatre premiers sont appelés grands, parce que leurs prophéties sont plus étendues ; et les douze autres sont nommés petits, parce qu’ils ont moins écrit que les premiers.
II. Dieu se révélait à ses prophètes médiatement, c’est-à-dire en se servant du ministère des anges, ou immédiatement, et dans ce dernier cas, la révélation était extérieure ou intérieure. Dans la révélation extérieure, Dieu faisait entendre une voix qui apprenait au prophète soit ce qu’il avait à dire ou à faire, soit ce qu’il devait arriver ; ou bien il le lui retraçait par des signes symboliques. La révélation intérieure avait lieu pendant que le prophète était livré au sommeil, ou ravi en extase, ou agité d’une émotion extraordinaire, qui le mettait comme hors de lui-même, ou bien lorsqu’il était éveillé, et qu’il jouissait paisiblement de l’usage de ses sens. Or, durant le sommeil, les révélations divines se faisaient aussi de plusieurs manières ; car c’était tantôt par des représentations énigmatiques et symboliques, tantôt par des manifestations claires et intelligibles en elles-mêmes ; tantôt enfin le prophète voyait et entendait en songe un ange, un homme ou Dieu même qui lui parlait. Dans l’extase, le prophète voyait également et entendait des choses dont il conservait le souvenir, et qu’il manifestait ensuite lui-même. Quand il se trouvait sous l’empire de l’émotion extraordinaire dont nous venons de parler, il se sentait violemment agité, et son imagination s’échauffait tellement alors, qu’il n’était plus le maître de ses pensées, ni de ses paroles, mais qu’il ne pouvait que prêter sa langue ou sa plume à l’Esprit-Saint qui l’animait et qui lui faisait prononcer ses oracles avec une force extraordinaire et une sorte d’emportement. C’est cette espèce de révélation qu’il faut entendre, lorsque l’Ecriture dit en parlant d’un prophète que l’Esprit du Seigneur l’a envahi, l’a saisi : Irruit super eum Spiritus Domini ; et lorsque Jérémie s’écrie : « Mon cœur a été brisé au milieu de moi ; tous mes os ont tremblé ; je suis devenu comme un homme de condition ivre, et comme un homme du peuple rempli de vin, à cause du Seigneur et à cause des paroles saintes. » (Voir Jérémie, 23, 9. Comparer à Jérémie, 20, 7-8) Enfin Dieu se révélait intérieurement à ses prophètes réveillés et jouissant du plein et libre usage de leur raison, en éclairant leur entendement d’une vive lumière, et en excitant fortement leur volonté à manifester les vérités qu’il leur communiquait. Ainsi l’état des prophètes, quand ils recevaient les révélations divines, quoique différent de leur état naturel, n’avait cependant rien de commun avec l’extase, ou plutôt la démence et la fureur délirante des devins du paganisme, qui était purement artificielle, produite par des excitants naturels ou par l’opération des démons. D’où il suit que l’extase des prophètes hébreux était un état surnaturel, et celle des païens un état contre nature.
III. Il y a ordinairement dans les prophéties deux sortes d’événements : les uns prochains et les autres éloignés ; mais le prophète les décrit indistinctement, selon qu’ils se présentent à son regard prophétique. Il passe de l’un à l’autre sans en avertir ; il s’arrête même quelquefois davantage sur les événements les plus éloignés, quand ils sont plus importants ; et pour l’ordinaire, il les représente obscurément, tandis qu’il montre plus clairement et plus distinctement les événements prochains. Ajoutons qu’il lui arrive aussi de représenter comme déjà accomplis des faits qui ne doivent l’être que dans un temps à venir. De là vient le passage rapide d’un temps du verbe à un temps différent, et quelquefois dans la même phrase. Ainsi on voit fréquemment un parfait ou un plus-que-parfait à côté d’un futur ou d’un présent. Nous avons cru devoir dans notre traduction nous conformer le plus possible à ces variations ; on en comprend aisément le motif.
La Vulgate reproduit très souvent les idiotismes de l’hébreu, au lieu de se conformer au génie de la langue latine, et cela non seulement pour la signification et la construction des mots ; mais encore pour l’emploi des différents temps des verbes. Elle mêle le sens littéral et le sens métaphorique, et elle attribue à l’un ce qui appartient à l’autre. Nous ferons encore remarquer qu’on rencontre dans beaucoup de phrases, au lieu d’un nom de personne ou de chose précédemment exprimé, le pronom qui le représente. Or, pour éviter la confusion et même des faux sens dans notre langue, nous avons dû quelquefois substituer le nom lui-même au pronom qui le représente.
J.-B. GLAIRE.

Bible Glaire & Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Jean-Baptiste Glaire éditée une première fois de 1871 à 1873, puis complétée par des introductions, des commentaires, des notes et des appendices rédigés par l'abbé Fulcran Vigouroux dans une troisième édition en 1890. L'édition reprise par Recatho est celle de 1905 des éditeurs A. et R. Roger, et F. Chernoviz téléchargeable également au format PDF ici. Recatho est le seul site web à offrir une version HTML de la Bible Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.