La Galilée, " cercle, circuit ", qui joue un si grand rôle dans l’histoire évangélique, est à peine mentionnée dans l’Ancien Testament. On l’appelait " la Galilée (ou le cercle, l’habitation) des Gentils " (voir
Matthieu, 4, 15), parce que les Gentils ou païens y habitaient en grand nombre. A l’époque des Machabées, ils y étaient plus nombreux que les Juifs eux-mêmes. Ils venaient principalement de la Phénicie et étaient attirés par la richesse de cette fertile contrée.
Au commencement, on ne donnait le nom de Galilée qu’à la partie haute du pays, qui s’étend vers l’ouest au nord du lac de Tibériade, et qui était occupée par les tribus d’Aser, de Zabulon et d’Issachar (d’où l’application de la prophétie d’Isaïe faite par saint
Matthieu, 4, 14-16). Après la captivité, les Juifs reprirent peu à peu possession du pays, en s’établissant d’abord au sud, mais la population fut toujours une population mixte.
Du temps de Jésus-Christ, la Galilée formait une province particulière et se divisait en Galilée supérieure et en Galilée inférieure. Josèphe nous a laissé une description des deux Galilées : " Au couchant, dit-il, elles ont pour limites les frontières du territoire de Ptolémaïs et le Carmel, montagne appartenant autrefois aux Galiléens et maintenant aux Tyriens ; au midi, la Samarie et Scythopolis jusqu’aux rives du Jourdain ; au levant, l’Hippène et la Gadaritide, ainsi que la Gaulanitide et les frontières du royaume d’Agrippa ; au septentrion, enfin, Tyr et toute la région des Tyriens. La Galilée inférieure se développe en longueur depuis Tibériade jusqu’à Zabulon, qu’avoisine sur la côte Ptolémaïs, et, en largeur, depuis le bourg de Xaloth, situé dans la Grande Plaine, jusqu’à Bersabée, où commence la Galilée supérieure. Celle-ci s’étend de là en largeur jusqu’à Baka, qui la sépare du pays des Tyriens, et en longueur depuis Thella, bourg voisin du Jourdain, jusqu’à Meroth. "
Les montagnes les plus hautes de la Galilée inférieure s’élèvent à peine à six cents mètres au-dessus de la Méditerranée. " Parsemées d’innombrables vallées généralement très fertiles, elles étaient elles-mêmes autrefois cultivées jusqu’à leur sommet, et sur leurs pentes s’étageaient de belles plantations d’oliviers, de figuiers, de vignes et d’autres arbres fruitiers que des broussailles ont en partie remplacées depuis longtemps ; à leur pied croissaient, comme maintenant encore, du blé, de l’orge et d’autres céréales. " (V. GUERIN.)