On a voulu expliquer naturellement le passage du Jourdain comme la prise de Jéricho. Ces explications sont en contradiction formelle avec les textes, qui font tomber les murailles de la ville devant l’arche et aux sons des trompettes sacrées, voir
Josué, 3, 7-17 et chapitre 6. " On a essayé, dit M. Munk, de donner différentes explications du récit merveilleux de la prise de Jéricho, que les croyants se sont obstinés à prendre à la lettre et que les sceptiques ont cru devoir tourner en ridicule, mais qui est emprunté sans doute à un antique poème. Les uns ont supposé un tremblement de terre qui aurait fait crouler les murs ; d’autres ont pense que Josué avait fait miner les murs et que les promenades inoffensives autour de la ville avaient pour but de masquer les opérations. L’hypothèse la plus probable me paraît être celle d’un assaut auquel le son des trompettes et le cri de guerre avaient servi de signal. Dans le langage poétique de la tradition, on a pu dire que les murs de Jéricho s’écroulèrent au son retentissant des trompettes de guerre. " Si cette explication était vraie, le récit du livre de Josué serait un mensonge. Il suffit de lire le chapitre 6, pour se convaincre qu’il est inconciliable avec cette interprétation et que l’auteur entend bien raconter un miracle, humainement inexplicable ; de même qu’en lisant le chapitre 3, on est convaincu que le narrateur n’a pas voulu parler d’un passage à gué du fleuve, comme l’insinue M. Munk, et comme l’ont soutenu plusieurs rationalistes, mais d’un passage miraculeux.