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Disant : Le Seigneur Dieu verra la vérité ; il sera consolé en nous, selon que Moïse l'a déclaré par les paroles de son cantique : Et dans ses serviteurs il sera consolé.
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Appendice- Note 10, Exode, 19, 1. LE MONT SINAÏ.
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Appendice- Note 10, Exode, 19, 1. LE MONT SINAÏ.

" Aucun endroit du monde n’était plus propice que le mont Sinaï à l’établissement de la religion mosaïque. Cette chaîne de montagnes d’une hauteur vertigineuse, avec ses cimes et ses crêtes nues et bouleversées ; le profond silence de la solitude, le voisinage des gorges étroites, enclavées entre de grands murs de rochers, tout invite à la contemplation de l’Eternel. Combien ce peuple facilement impressionnable, si accessible aux émotions religieuses, dut-il être subitement saisi d’une sainte terreur, lorsque, après des marches accablantes, il trouva là le repos et le loisir nécessaires pour se livrer à des méditations pieuses ! " (SCHENKEL)
Le mont Sinaï porte aujourd’hui le nom de Djébel Mouça ou Montagne de Moïse. C’est un massif élevé, de forme oblongue, d’environ 3 200 mètres de long sur 1 600 mètres de large, dirigé dans sa plus grande dimension, du nord-ouest au sud-est. Son altitude est d’une hauteur moyenne de 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer ; 450 mètres au-dessus des ouadis environnants. Sa crête est hérissée d’une multitude de pics et de dômes de granit de syène, et terminée aux deux extrémités par des pics plus élevés ; au sud, par un pic unique, de 2 244 mètres, appelé Djébel Mouça, comme la montagne elle-même ; au nord-ouest, par trois ou quatre escarpements, nommés collectivement Ras-Soufsaféh, du nom du plus haut d’entre eux, qui a 2 114 mètres au-dessus du niveau de la mer. De tous les côtés, à l’exception du sud-est, la pente est très abrupte et très rapide. Le pic méridional du Djébel Mouça s’appelait autrefois Djébel Moneidjah ou mont de la Conférence.
Le Sinaï est entouré de toutes parts par des vallées ; au nord-est, par l’ouadi ed-Déir, appelé aussi ouadi Schoeib, c’est-à-dire Hobab, nom du beau-frère de Moïse ; au sud-ouest par l’ouadi el-Ledja. Ces deux ouadis se dirigent vers le nord ; le second, pour tourner autour du Ras-Soufsaféh au septentrion, et se jeter dans le premier, au point où celui-ci commence à prendre la direction du nord-est.
Au nord-ouest du Ras-Soufsaféh se déploie la large plaine d’er-Rahah, formée par l’ouadi de ce nom ; elle commence à environ deux kilomètres du pied de la montagne, et vient, par une pente douce, se confondre avec l’ouadi el-Ledja et l’ouadi ed-Déir. Elle est partout couverte d’herbages ; de tous ses points, on voit distinctement le pic du Ras.
Du côté du sud-est, les pentes sont moins abruptes ; il y a là, pendant plus d’un kilomètre et demi d’étendue, une agglomération de collines rocheuses et de ravins, laquelle sépare les rochers escarpés du Djébel Mouça proprement dit du lit de la vallée voisine, l’ouadi Sebayéh. Deux crêtes basses relient ici la montagne avec les chaînes contigües et séparent les bassins de l’ouadi ed-Déir et de l’ouadi el-Ledja de celui de l’ouadi Sebayéh. A part cette exception, le Djébel Mouça Soufsaféh est complètement isolé.
" Quoique les moines de Sainte-Catherine, suivant une tradition qui date d’une époque fort ancienne, n’attachent point d’importance au Ras-Soufsaféh et regardent le pic du Djébel Mouça proprement dit comme la véritable montagne de la loi, l’inspection des lieux empêche d’établir aucune connexion entre ce pic et la promulgation des commandements à Israël. Du côté méridional de la montagne, il n’existe point de terrains où une multitude puisse s’assembler, et le pic lui-même est complètement invisible de la plaine d’er-Rahah, qui est le seul endroit capable de contenir une grande foule ; de là, le pic est masqué par les hauteurs intermédiaires du Ras-Soufsaféh. Aussi l’hypothèse, que le Ras-Soufsaféh et la plaine d’er-Rahah doivent avoir été le théâtre des événements racontés dans l’Exode, chapitres 19, 20 et 32, a-t-elle été, dans ces derniers temps, généralement adoptée ; l’impossibilité de trouver au sud une position convenable et l’adaptation parfaite du site du nord sont définitivement établies par les plans, les photographies et les modèles rapportés en Angleterre par l’expédition du Sinaï.
Du reste, le caractère sacré du Djébel Mouça n’est point atteint par cette explication. Ce lieu peut avoir été associé à bon droit, par la tradition, avec la manifestation de Dieu à Moïse dans le buisson ardent et dans les événements postérieurs de la communication de la loi et des ordres pour la construction du tabernacle, comme le supposent son ancien nom de Moneidjah ou de la Conférence, et les autres légendes indigènes. Il a été, sans doute, d’abord révéré simplement comme le lieu où Moïse eut la vision de Dieu, sans relation avec des événements plus généraux, et cela suffit pour expliquer sa sainteté primitive ; mais, considéré comme la scène de la promulgation du Décalogue aux tribus assemblées, non seulement le site du sud-est manque des qualités topographiques les plus essentielles, mais il ne peut soutenir un seul instant la comparaison avec er-Rahah et le Ras-Soufsaféh. " (H. S. PALMER)
La plaine d’er-Rahah a une superficie d’environ 160 hectares ; on peut même la porter à 250 hectares, en comptant les parties par lesquelles elle s’unit aux ouadis ed-Déir et el-Ledja ; et à 310, en additionnant les 60 hectares de terrain plus ou moins uni formé par les pentes basses des collines qui bordent la plaine : l’inclinaison y est si douce qu’on voit jusqu’à cette distance la cime du Ras. Cette aire de 310 hectares forme un excellent théâtre, placé vis-à-vis du Ras-Soufsaféh, de partout visible : elle était plus que suffisante pour permettre à toute l’armée d’Israël de manœuvrer et de se mouvoir en liberté, quelque considérable qu’on suppose qu’elle ait été. Dans les vallées, à quatre ou cinq kilomètres à la ronde, l’espace était aussi amplement suffisant pour que toute la multitude d’Israël pût y camper à l’aise ; de leurs tentes mêmes, la plupart devaient jouir de la vue du Ras. Les chaînes granitiques qui l’entourent lui donnent, de plus, des propriétés acoustiques remarquables.
Un voyageur français, qui a visité les lieux depuis l’expédition anglaise, M. Lenoir, décrit le Ras-Soufsaféh dans les termes suivants : " Le sommet du Sinaï forme un plateau presque uni, dont un des versants est à pic du haut jusqu’en bas de la montagne, dans la direction de Thor. De cette plate-forme, le panorama le plus étendu que j’aie jamais embrassé se déroulait tout autour de nous : les deux bras de la mer Rouge et du golfe Arabique se reliant à l’extrémité de la presqu’île et laissant apercevoir les rives opposées des deux mers dans un brouillard argenté qui se confondait avec l’eau. A notre gauche et à notre droite, les crêtes convergentes de toutes les chaînes sinaïtiques de la péninsule. Le mont Serbal et le Djébel Catherine semblaient dominer de beaucoup le Sinaï lui-même, quoique ne présentant pas un aspect aussi imposant que la montagne sainte.
Une dalle immense, formée naturellement, est indiquée comme l’endroit où Dieu apparut à Moïse et où les tables de la loi furent données. "
D’après ce que nous avons déjà dit, cette dernière tradition doit être probablement restreinte à la promulgation de la loi.
Le versant à pic du Ras est élevé de 600 mètres environ. Les personnes réunies au bas sont littéralement au-dessous de la montagne ; celles qui sont à l’extrémité de la plaine, quoique éloignées, ont encore la vue entière du sommet. N’est-ce pas à cause de cet isolement complet de la montagne par trois de ses côtés, et à cause de ce mur, qui se dresse presque perpendiculairement au-dessus de ce vaste amphithéâtre, que Moïse l’a caractérisée en disant qu’on pouvait la toucher et qu’on pouvait aisément l’entourer de barrières ? Il était impossible de trouver un lieu mieux adapté à la scène mémorable de la promulgation de la loi : la cime du Ras-Soufsaféh, la plaine d’er-Rahah, les chaînes granitiques qui l’entourent, forment un immense théâtre naturel, également bien disposé pour contenir une grande foule, pour lui parler et être entendu d’elle, et il n’y a pas, sans doute, un seul autre endroit au monde qui eût été capable de rivaliser avec celui-ci.
Les formes hardies des montagnes, leur magnifique perspective, leurs proportions colossales, la vaste plaine qui se déploie comme un immense éventail à mesure qu’elle s’approche du Ras-Soufsaféh, le Ras lui-même s’élevant brusquement, comme une tribune gigantesque, à 600 mètres de hauteur, le calme et la tranquillité merveilleuse de la solitude, les teintes gracieuses du paysage, variant à chaque heure du jour, tout se réunit pour produire une impression qu’on ne saurait éprouver à un tel degré nulle part ailleurs.
On y trouve, du reste, toutes les commodités désirables à un campement de nomades. Les Hébreux purent aisément y séjourner plusieurs mois, parce que l’eau y abonde pour les hommes, et les pâturages y sont suffisants pour les troupeaux qu’avaient avec eux les enfants d’Israël. Tous les alentours de Djébel Mouça sont plus riches en herbages qu’aucune autre partie de la péninsule. Le Djébel Mouça lui-même, les collines et les vallées environnantes sont sillonnées de sources et de ruisseaux perpétuels. Un de ces ruisseaux, qui coule dans l’ouadi Schreich, peut très bien être celui dans lequel Moïse jeta le veau d’or réduit en poudre.
Il est impossible, on le concevra sans peine, de localiser avec certitude, après plus de trois mille ans, tous les incidents divers de l’histoire du séjour des Israélites au pied du Sinaï. Cependant, plusieurs des points de cette région cadrent si parfaitement avec les détails fournis par l’Exode, qu’on peut les désigner à peu près à coup sûr comme les lieux où se sont accomplis les faits racontés par Moïse.
Ainsi, le Djébel Moneidjah actuel, montagne peu élevée, située à la naissance de l’ouadi ed-Déir, à l’est du Djébel Mouça, et visible de toute la plaine d’er-Rahah offre un endroit si commode pour l’érection du tabernacle, que l’on ne peu douter qu’il n’y ait été effectivement érigé. Il était hors du camp et à une certain distance, mais placé de telle sorte que les Israélites, de la porte de leur tente, dans la plaine, pouvaient voir Moïse quand il y entrait. Le Djébel Moneidjah remplit exactement cette condition, et, à côté, l’ouadi ed-Déir offre un espace suffisant pour que le peuple pût se réunir auprès du tabernacle.
Le Djébel Mouça actuel proprement dit, appelé autrefois simplement mont Sinaï, est vraisemblablement le mont Horeb, sur lequel Moïse eut la vision du buisson ardent et la révélation de l’essence divine, en même temps que celle du nom de Jéhovah.

Bible Glaire & Vigouroux


Traduction de la Sainte Bible d'après la Vulgate (Clémentine) par l'abbé Jean-Baptiste Glaire éditée une première fois de 1871 à 1873, puis complétée par des introductions, des commentaires, des notes et des appendices rédigés par l'abbé Fulcran Vigouroux dans une troisième édition en 1890. L'édition reprise par Recatho est celle de 1905 des éditeurs A. et R. Roger, et F. Chernoviz téléchargeable également au format PDF ici. Recatho est le seul site web à offrir une version HTML de la Bible Glaire & Vigouroux. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre page de présentation des différentes versions de la Bible expliquant notre choix.