Comme signe de l’alliance qu’il a fait avec Noé, Dieu lui donne l’arc-en-ciel. " La phrase de l’Ecriture suppose, a-t-on dit, que l’arc-en-ciel ne paraissait pas avant le déluge et que le Très-Haut n’avait pas jusque là ouvert son arc. Or, ce phénomène est un effet naturel qui a dû se produire toutes les fois que les rayons solaires sont tombés sur des nuages qui se dissolvaient en gouttes de pluie. Et comment un phénomène naturel et ordinaire peut-il être un signe propre à rassurer contre la crainte des catastrophes aussi extraordinaires ? En premier lieu, j’observe, dit le P. Pianciani, répondant à l’objection après l’avoir posée, que les Septante ne traduisent par au futur comme la Vulgate, je poserai, mais au présent, je pose, et l’hébreu a le prétérit j’ai posé… Je remarque de plus, que, quoique quelques-uns, comme Alcuin et la Glose, aient déduit de ce passage qu’avant le déluge l’arc-en-ciel ne paraissait pas, la plupart des commentateurs sont d’un avis différent et pensent que, quoique un phénomène ne soit pas nouveau, il peut être choisi comme un signe, de même qu’une pierre ou une colonne déjà existante peut devenir la marque d’une limite ou d’une frontière entre deux possessions… Souvent, dit le P. Granelli, Noé avait vu l’arc-en-ciel, mais quand il l’avait vu, le déluge n’avait pas encore désolé la terre ; pendant le déluge, cet arc n’avait point brillé. C’était donc un signe très bien choisi qui, par l’expérience du passé, pouvait rassurer contre la crainte du cataclysme. "