Appendice - Note 20, EXPLICATION, PAR ORDRE ALPHABETIQUE, DES MOTS DIFFICILES DE LA VULGATE ET DES TERMES HEBREUX ET LATINS CONTENUS DANS LES TITRES DES PSAUMES.
‘Alamôth (‘al), pro arcanis, voir
Psaumes, 45, 1. Cette expression très obscure est expliquée par beaucoup de critiques comme signifiant une voix de soprano et indiquant que le Psaume est destiné à être chanté par une voix de ce genre. Les Pères ont entendu
pro arcanis (et
pro occullis, voir
Psaumes, 9, 1), tantôt des mystères de la passion, de la mort et de la résurrection de Notre-Seigneur, tantôt de la manière dont il conduit son Eglise.
‘Ayyéleth asch-schakhar (‘al), Vulgate,
pro susceptione matutina, " la biche de l’aurore ", voir
Psaumes, 21, 1. Ce titre indique qu’il faut chanter le Psaume sur l’air, connu des Hébreux, du chant qui commençait par ces mots.
Canticum. Voir Schir.
Carmen. Voir Neginôth.
Confessio, confiteri, louange, louer. In confessione, dans le titre du Psaume 99, voir Thôdah.
Degré. Voir Ma’aloth.
Disperdas (ne). Voir Thaschkêth.
Doctrinam (in). Dans le titre du Psaume 59, pour l’enseignement, l’instruction.
Edoûth, témoignage, mémorial ou déclaration, mot obscur ; Vulgate,
testimonium, voir
Psaumes, 79, 1 (et
Psaumes, 59, 1, où la Vulgate l’omet).
Extase, extasis, enlèvement hors de soi, voir
Psaumes, 30, 1. Ce mot n’a pas de correspondant dans le texte hébreu.
Fin, finem (in). La Vulgate a traduit par ces mots, d’après le grec, l’hébreu lamnatséakh, qui se lit en tête de 55 psaumes, et signifie au chef de chœur, ou au maître de musique. C’est une sorte de dédicace ou d’envoi, signifiant que le psaume doit être remis à celui qui présidait le chœur des Lévites pour le faire chanter. La traduction des Septante, in finem, est expliquée par quelques commentateurs dans le sens d’une indication musicale équivalente au fortissimo de la musique moderne. Il est plus probable que l’auteur de la version appliquait par là le psaume à la fin des temps, c’est-à-dire au Messie.
Gittîth
(‘al), Vulgate :
pro torcularibus, voir
Psaumes, 8, 1 ;
80, 1 ;
83, 1. Signification incertaine. Cithare de Geth, telle qu’elle était en usage à Geth, ou d’après un mode musical en usage dans cette ville philistine que David avait habitée. Les Septante et, par suite, la Vulgate ont traduit comme s’il y avait
Gitthôth au lieu de
Gittîth, pour les pressoirs, dans la pensée sans doute que les psaumes où on lit ce mot avaient été composés pour les fêtes des vendanges, voir
Juges, 9, 27 ;
Isaïe, 16, vv. 8, 10 ;
Jérémie, 48, 33.
Gradus. Voir Ma’aloth.
Héritage, Hæreditas, pro ea quæ hæreditatem consequitur. Voir Nekhîlôth.
Hymne, Hymnus. Voir Schîr.
Idithun
(ipsi et
pro), voir
Psaumes, 38, 1 ;
61, 1. Ce titre indique que le Psaume est adressé à Idithun, l’un des trois chefs de chœur du temps de David, voir
1 Paralipomènes, 16, 41.
In finem. Voir Finem.
Inscriptio (tituli). Voir Mikthâm.
Intellectus, intelligentia. Voir Maskîl.
Lamnatséakh. Voir Menatséakh.
Laudatio, nom du Psaume 144. Voir Thehillâth.
Lehazkîr. Voir Rememorationem.
Ma’aloth, Vulgate (canticum) graduum. Nom donné à 15 Psaumes, du 119 au 133, et expliqué de façons très diverses. Quelques-uns ont pensé qu’il désignait un rythme particulier, le rythme par gradation, consistant en ce que le sens avance par degrés et monte en quelque sorte de verset en verset, comme dans le Psaume 120 :
1. Levavi oculos meos in montes,
Unde veniet auxilium mihi.
2. Auxilium meum a Domino,
Qui fecit cœlum et terram.
3. Non det in commotionem pedem tuum,
Neque dormitet qui custodit te.
4. Ecce non dormitabit neque dormiet,
Qui custodit Israel.
5. Dominus custodit te,
Dominus protectio tua…
6. Dominus custodit te ab omni malo,
Custodiat animam tuam Dominus.
7. Dominus custodiat introitum tuum et exitum tuum,
Ex hoc nunc et usque in sæculum.
Le rythme par gradation est assez fréquent dans la poésie hébraïque, et il se rencontre en particulier dans les psaumes graduels ; il n’est pas certain cependant que leur nom dérive de cette particularité. L’opinion la plus commune est que les psaumes graduels, généralement courts, et exprimant, pour la plupart, la reconnaissance d’Israël envers son Dieu, sont ainsi nommés parce qu’ils étaient chantés par les Juifs quand ils allaient en pèlerinage à Jérusalem.
Ma’aloth signifie chant
des montées ; or, les voyages à Jérusalem sont appelés
montées dans la Bible, à cause de la position élevée de la ville et du temple, voir
1 Esdras, 7, verset 9 et suivants ;
Psaumes, 121, 4 ;
120, 1 ;
124, 1-2. Cette explication est confirmée par le contenu des Psaumes graduels et par les anciennes versions d’Aquila, de Symmaque et de Théodotion, qui ont traduit
Ma’aloth par ἀναϐἀσεις.
Maëleth. Voir Makhalath.
Maheleth. Voir Makhalath.
Makhalath, Vulgate :
Maheleth, Maëleth, voir
Psaumes, 52, 1 ;
87, 1, signifie probablement maladie, et s’applique à un psaume composé à l’occasion d’une maladie.
Maskîl, Vulgate :
intellectus, intelligentia ;
maskîl signifie proprement
intelligens, intelligentem faciens ; poème didactique, instructif, (voir
Psaumes, 32, 8 ; Vulgate, voir
Psaumes, 31, 8, ‘
askilka, je t’instruirai,
intellectum tibi dao. Voir
Psaumes, 46, hébreu : 47, 8). C’est le nom de 13
Psaumes 31 ; 41 ; 43 ; 44 ; 51 ; 52 ; 53 ; 54 ; 73 ; 77 ; 87 ; 88 ; 141.
Menathséakh,
lamnatséakh, Vulgate
in finem, au chef de chœur, voir
Psaumes, 4, 1 et dans 54 autres
Psaumes. Voir
1 Paralipomènes, 15, 21 ;
2 Paralipomènes, 2, vv. 1, 17 ;
Habacuc, 3, 19. Voir
Finem.
Mikthâm
, Vulgate :
tituli inscriptio (fait pour être gravé sur une stèle), nom des 6 Psaumes 15 ; 55 ; 56 ; 57 ; 58 et 59 (et du chant d’Ezéchias, voir
Isaïe, 38, 9). Le sens de ce mot est obscur. Quelques-uns pensent qu’il veut dire
poème doré et indique l’excellence du chant. D’autres l’expliquent comme signifiant psaume d’un sens profond, caché.
Mizmôr, Vulgate, psalmus, composition rythmique destinée à être chantée avec accompagnement de musique et spécialement de la harpe. Ce nom est donné à 57 psaumes qui ont pour objet de célébrer les louanges de Dieu.
Mouth labbên
(‘al), Vulgate ;
pro occultis, voir
Psaumes, 9, 1. Les Septante (et la Vulgate), Théodotion et Aquila ont lu ‘
alamôth, comme
Psaumes, 45, 1. Voir ‘
alamôth. Le sens de ‘
al mouth labbên, " sur la mort du fils, " si cette leçon est exacte, est peut-être que le
Psaume 9 devait se chanter sur l’air connu qu’on un désignait par ces mots.
Neginôth (bî ou ‘al), Vulgate : in carminibus, voir Psaumes 4 ; 6 ; 53 ; 54 ; 59 ; in hymnis, voir Psaume 66 ; in laudibus, voir Psaume 75, avec accompagnement d’instruments à cordes.
Nekhîlôth
(‘el), Vulgate :
Pro ea quæ hæreditatem consequitur. On croit aujourd’hui communément que
nekhîlôth désigne la flûte et indique dans le titre, voir
Psaumes, 5, 1, que le psaume devait être chanté avec accompagnement de cet instrument. Les Septante et la Vulgate ont pensé, dans leur traduction, au peuple d’Israël qui est l’héritage de Dieu ; voir
Deutéronome, 4, 20 ;
9, 26 ;
Psaumes, 27, 9, et à l’Eglise, voir
Actes des Apôtres, 20, 28 ;
Romains, 8, 17 ;
Galates, 4, verset 26 et suivants.
Occultis (pro). Voir ‘Alamôth.
Octava (pro). Voir Schemînîth.
Oratio, nom de cinq psaumes. Voir Thephillâh.
Psalmus, psaume. Voir Mizmôr et Schiggayôn.
Rememorationem (in), hébreu lehazkîr, pour faire souvenir, voir Psaumes 38 et 69.
Sancti. Qui a sanctis longe factus est. Voir Yonath, ‘élem rekhoqîm.
Schemînîth
(‘al), Vulgate,
pro octava, voir
Psaumes, 6, 1 ;
11, 1, à l’octave, avec des voix de basse ; voir
1 Paralipomènes, 15, 21. Les Pères ont entendu
pro octava du dimanche, de la régénération par la pénitence, du bonheur du ciel qui suit les sept époques que doit durer le monde présent, de la perfection, etc.
Schiggayôn, Vulgate, Psalmus, ode irrégulière et dithyrambique, nom donné au Psaume 7.
Schir, Vulgate, canticum et hymnus, chant en général, et plus spécialement chant d’action de grâces, soit pour un bienfait privé, voir Psaume 29, soit pour des bienfaits publics, voir Psaumes 45 ; 47 ; 64, etc. Joint souvent à mizmôr.
Schoschannîm
(‘al), ou
Schouschan, voir
Psaumes, 59, 1. Vulgate,
pro iis qui commutabuntur, voir
Psaumes, 44, 1 ;
68, 1.
Schoschannîm signifie proprement
les lis, et désigne d’après les uns un air connu, d’après d’autres, un instrument de musique. Les Septante ont lu
schéschônîm au lieu de
schoschannîm, d’où la traduction :
pro iis qui commutabuntur, c’est-à-dire pour les hommes qui seront changés par la venu du Messie.
Sélah, 71 fois dans 39 Psaumes. La signification de ce mot n’est pas sûrement connue ; c’est un signe musical qui correspond au forte de la musique moderne ou bien indique une pause.
Susceptio matutina. Voir ‘Ayyéleth asch-schakhar.
Thaschkêth
(‘al), Vulgate :
ne disperdas ou
ne corrumpas, voir
Psaumes, 56, 1, etc. Sur l’air du chant connu sous le nom de ‘
al thaschkêth.
Thehillîm, Thehillâth, Vulgate : laudatio, nom donné par les Hébreux à la collection des Psaumes et au Psaume 144.
Thephillâh, Vulgate :
oratio, prière ; nom donné aux
Psaumes 16 ; 85 ; 89 ; 101 et 141. Voir
Psaumes, 71, 20.
Thôdah, mizmôr lethôdah, titre du Psaume 99 : Psaume de louange. Vulgate : Psalmus in confessione.
Titulus. Voir Mikthâm.
Torcularibus (pro). Voir Gittîth.
Yonath ‘élem rekhoqîm
(‘al), la colombe muette du lointain, Vulgate :
qui a sanctis longe factus est, voir
Psaumes, 55, 1, indique l’air sur lequel le
Psaume 55 devait être chanté.